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écologie et environnement - Page 209

  • Bataille pour l’Arctique

    Depuis quelques mois, flambée des prix des hydrocarbures et crise alimentaire en vue, les spectateurs avisés auront noté la hausse substantielle de dépêches d’actualité concernant la zone arctique. Ce n’est pas une surprise, après les ressources Opep, l’off-shore russe, l’Arctique représente la 3e et dernière étape d’extraction énergétique, avant le basculement aux « techniques d’extractions avancées » (EOR).

    Certains prédisent déjà aujourd’hui que l’Arctique, plus que le Heartland, représentera le théâtre de conflit majeur du XXIe siècle.

    Comme l’expliquait très bien Krauss Clifford, journaliste et membre du CFR (Think Tank très profondément Atlantiste), « les différends territoriaux concernent les États du monde entier, mais c’est bien en Arctique que les experts s’attendent à voir le plus de conflits » (Krauss Clifford, The New York Times, oct. 2005).

    L’Arctique est la région entourant le pôle Nord de la Terre, aux abords du cercle polaire Nord. L’Arctique inclut le Groenland (territoire autonome du Danemark), une partie du Canada, de la Russie, des Etats-Unis (Alaska), de l’Islande, de la Norvège, de la Suède, de la Finlande et la totalité de l’océan Arctique. Le nom Arctique vient du grec ancien ἄρκτος (árktos) qui signifie ours. Il est intéressant de noter qu’on ne trouve les ours polaires que sur la "Terre des Ours" (Arctique) et pas en Antarctique. Si cette région du Nord, au-delà du cercle polaire, couvre 8 % de la superficie du globe, elle ne compte qu’à peine 1 % de la population mondiale. Les trois quarts des habitants sont en Russie.

    Dès la fin de la guerre froide, les pays riverains de l’Arctique (Russie, Canada, Norvège, Danemark, Etats-Unis) constituent trois grandes instances de coopération régionale :

    • le Conseil de l’Arctique créé en 1996 sur une initiative canadienne, réunissant les huit États arctiques et les populations autochtones, la Finlande, la Suède, le Danemark, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la Pologne ;

    • la Coopération de Barents décidée le 11 janvier 1993 à la suite d’une initiative norvégienne. Son but est de favoriser les contacts entre les individus de la région de Barents, ainsi que son développement économique. Le Conseil euro-arctique de la mer de Barents réunit les ministres des Affaires étrangères des six pays membres et de la Commission européenne. La France a le statut d’observateur ;

    • le Conseil des Etats de la mer Baltique (CEMB), créé en 1992, réunit les pays riverains de la mer Baltique. Le Conseil, par son intitulé, favorise les coopérations inter-arctique en rapprochant ses membres de la Russie notamment.

    La région arctique, dans laquelle vivent entre deux et quatre millions de personnes, s’est transformée ces dernières années en pomme de discorde entre les Etats riverains. Et il y a de quoi : ce territoire de seulement 1,2 million de km² de fonds marins contiendrait tout simplement 25 % des réserves mondiales d’hydrocarbures !

    Pour résoudre les tensions, lors de la dernière réunion du conseil de l’Arctique les Etats ont confirmé le maintien des accords issus de la convention des Nations unies de Montego Bay (CMB) du 10 décembre 1982, sur le droit de la mer qui a permis la création de la ZEE et surtout la théorie des secteurs (qui définit tout territoire sans maître adjacent comme le prolongement naturel d’un territoire étatique. Cette théorie réserve aux seuls Etats dotés d’un littoral sur l’Arctique la souveraineté des terres émergées de cet océan). Ses dispositions donnent encore lieu à des interprétations contestées et tous les pays riverains de l’Arctique entretiennent des contentieux, mais la Russie, dont la côte arctique embrasse 160° de longitude, a été la plus grande bénéficiaire de cette théorie et l’a naturellement reprise à son compte en 1926. En revanche, les autres Etats riverains (Danemark, Norvège et Etats-Unis) s’y sont opposés, le Canada l’ayant abandonné récemment. La Russie entend donc maintenir la réclamation de ces droits sur le plateau continental au-delà de la zone de 200 milles, conformément aux objectifs de l’opération Arctica 2007.

    Bien que l’accès à ces ressources soit difficile, la fonte des glaces facilite l’accès aux gisements d’hydrocarbures. Pourtant, selon les estimations des spécialistes, notamment de chez Rosneft, d’ici 2030, il faudra dépenser 345 milliards d’euros pour effectuer la prospection et prouver l’existence des ressources, et plus d’un milliard d’euros pour effectuer leur mise en valeur. "Ces sommes ne sont prévues dans aucun budget. Bien plus, il faut reconnaître que Gazprom et Rosneft n’ont ni l’expérience ni les technologies nécessaires pour travailler dans les conditions du plateau continental arctique", affirme Mikhaïl Kroutikhine, en effet "les chiffres peuvent doubler, voire tripler sur le plateau arctique. Par conséquent, l’extraction ne sera rentable qu’à la condition d’une hausse des prix des ressources énergétiques jusqu’à un point qu’il est difficile d’imaginer aujourd’hui", résume l’expert.

    Cette fonte des glaces a une autre conséquence d’une importance capitale, elle permet de rentabiliser de nouveaux corridors de transports. Parmi les principaux :

    - la Route Grand Nord contourne le continent eurasiatique par le Nord et permet de passer de l’Atlantique au Pacifique en longeant les côtes de la Sibérie. Longue de 13 000 km, elle traverse les mers de Kara, de Lapev, de Sibérie orientale et des Tchoutchktes. Elle est considérée aujourd’hui « comme la voie de communication unique et la plus accessible qui relie Mourmansk à Vladivostok et les gisements naturels du Grand Nord russe, de Sibérie et de l’Extrême-Orient entre eux ». Inaugurée à la fin du XIXe siècle, c’est Gorbatchev qui, le 1er juillet 1991, fera ouvrir par l’URSS cette route maritime du Nord à toutes les nations. Pour la développer, les Russes vont développer une flotte de 75 navires à étrave et coque renforcée dès 2010 pour principalement transporter les exportations de pétrole et de gaz du Grand Nord russe. Cette route GN (en rouge sur la photo) ;

    - la Route Pont Arctique qui relie le port de Mourmansk à celui de Churchill, au nord du Canada. Elle est ouverte de juillet à octobre et serait le chemin le plus court pour acheminer l’abondant pétrole russe vers les marchés canadien et américain.

    Par conséquent, la Russie doit être prête à la guerre dans l’Arctique pour « protéger ses intérêts nationaux s’ils sont menacés, car la région contient de grands dépôts inexploités de ressources naturelles », a récemment déclaré Vladimir Chamanov. En effet, à la suite de l’opération sus-citée Arctica, de nombreux pays ont contesté le droit de la Russie de réclamer les surfaces territoriales qu’elle estime lui être due. Par conséquent, celle-ci a immédiatement révisé les programmes militaires pour accélérer le développement de troupes dans l’Arctique, en cas de conflit potentiel.

    La presse « internationale » depuis l’année dernière a dénoncé de façon perpétuelle les revendications russes en parlant notamment de «  bataille pour l’Arctique » ou encore de «  guerre froide pour l’Arctique », mais également la militarisation de la situation. En effet, l’Ours a dans le désordre, violé l’espace aérien norvégien, fait patrouiller des chasseurs bombardiers (Tupolevs) ou encore accéléré le développement du «  Boulava ». A cela s’ajoute les déclarations de la Russie sur sa préparation armée à défendre son territoire, et aussi ses frontières.

    Pourtant, très curieusement, personne n’a « dénoncé » les récentes grandes manœuvres militaires des Américains, ceux-ci ayant récemment procédé à 12 jours d’exercice à grande échelle en Alaska, impliquant environ 5 000 personnes, 120 avions et plusieurs navires de guerre. La Russie, par la voix du lieutenant colonel Chamanov, a affirmé ne pas pouvoir ignorer une telle démonstration de force militaire à proximité des régions essentielles arctiques. Est-ce que ces manœuvres ont un lien avec les prédictions du «  North Institut », Think Tank violemment atlantiste (tout comme le CFR) et qui « ressort » le risque d’une alliance (continentale) Russie-Chine et une prise de contrôle des réserves du Nord Heartland (lire à ce sujet le scénario II sur la constitution d’un corridor énergétique eurasiatique) ? Il est vrai que, récemment, des États comme l’Iran ont exprimé leur visée sur le continent blanc.

    L’Arctique est donc devenu le théâtre des opérations sur lequel tous les pions du grand échiquier sont présents et témoignant bien de la totale continuité de la guerre froide (à plus basse intensité) que les Américains et les Russes n’ont jamais cessé de se livrer.

    Au plus fort moment de ce conflit gelé (coïncidence), les Etats-Unis ont compris l’intérêt de l’Arctique, sa traversée constituant pour ses bombardiers B52, puis pour ses missiles, le plus court chemin en direction... de l’Union soviétique. Ils ont développé un réseau nordique de bases aériennes, qui a progressivement perdu de son importance avec le développement des missiles et du ravitaillement en vol. Au début des années 60, le commandement du NORAD a converti ces bases en des centres de détection, qui ont été modernisés dans les années 80, et rebaptisés North Warning System (NWS). Aujourd’hui, les Etats-Unis maintiennent leurs efforts pour y renforcer le réseau des sites radars nécessaires à l’alerte avancée de leur défense antimissile. « La stratégie américaine d’affrontement avec l’URSS remonte de plus en plus vers le Nord [...], la bataille de l’Atlantique évolue pour aboutir, à partir de 1985, à une bataille purement américaine et sous-marine, la bataille de l’Arctique permettant la confluence des deux flottes atlantique et pacifique. Elle entraîne la marginalisation progressive de l’Europe de l’Ouest ».

    Durant la guerre froide, l’Arctique a été le théâtre d’un duel russo-américain où les sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) américains se sont toujours efforcés de pister les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) soviétiques. Seuls les Américains et les Russes possèdent de tels sous-marins, capables de naviguer en milieu polaire. Il est raisonnable de penser que l’océan Arctique continue à abriter aujourd’hui des sous-marins américains et russes, non plus dans le cadre d’une guerre sous-marine déclarée entre deux superpuissances, mais plutôt dans celui d’une stratégie de dissuasion « tous azimuts ». De surcroît. Aujourd’hui, l’océan Arctique permet de faire peser une menace de représailles nucléaires sur toutes les grandes villes de l’hémisphère Nord.

    De nombreux thinks tanks américains réfléchiraient déjà aux implications en matière d’équipement et d’entraînement. Dans son livre Globalization and Maritime Power, Sam Tangredi consacre un chapitre entier aux implications stratégiques et économiques du réchauffement de l’Arctique. L’auteur regrette que les Etats-Unis n’y aient pas encore affiché une position de leadership, alors qu’ils « devraient et pourraient » le faire. Il imagine déjà les conséquences stratégiques de la réduction de la calotte glaciaire ; qui obligerait en particulier l’US Navy à mener une « vieille mission dans une région nouvelle », qui est celle de la protection des voies maritimes.

    Pourtant malgré ces tensions ravivées, la Russie « ne redoute pas un conflit d’intérêts entre les différents Etats riverains de l’océan Arctique », a déclaré Sergueï Lavrov lors de la conférence des cinq pays arctiques. "Nous ne partageons pas les prévisions pessimistes de montée en puissance d’un conflit d’intérêts entre les Etats arctiques et extrarégionaux, qui envisageraient presque une "bataille de l’Arctique" sur fond de réchauffement climatique, qui facilite l’accès à des ressources naturelles dont le prix flambe dernièrement et ouvre de nouvelles voies de transport maritime".

    Le chef de la diplomatie russe estime que l’ensemble des problèmes de la région doivent être résolus de manière civilisée en se basant sur le droit international et les négociations.

    Que conclure ? La zone arctique n’est pas seulement la zone énergétique essentielle pour la période d’après Opep, qui est sans doute très proche. Elle est aussi et probablement devenue le principal théâtre des opérations, car, après la bataille pour le Heartland (qui contrôle le heartland contrôle le monde), peut-être pourra-t-on dire « qui contrôle l’Arctique contrôle le monde ».

    «  Conquis par les airs et sous la glace, l’Arctique a été le siège du seul véritable changement stratégique depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et le cœur de la stratégie océanospatiale américaine face à l’union soviétique. Il est désormais le centre de gravité géographique désert et glacé de la CSCE  » (Guy Labouérie en 1993).

    A méditer. Alexandre Latsa (son site) mardi 15 juillet 2008

    Sources :

  • Todmorden, un exemple à suivre de très près

    Autosuffisance, potagers communs, partage alimentaire, autarcie régionale, formation à la botanique et à la biologie.

  • Areva ==> Chine, danger !

    C'est à juste raison que les syndicats du groupe français Areva redoutent leur submersion par la China Guangdong Nuclear Power Holding Co. Ltd. Selon Challenges, le protocole d'accord préliminaire entre cette entité publique chinoise, qui exploite déjà des réacteurs français, et les groupes EDF et Areva prévoit des transferts de savoir-faire des segments chauds, puisque c'est ce qui intéresse d'abord les patrons chinois. La chaudronnerie et le béton nucléaires, ils connaissent.
    Sauf si le réacteur de troisième génération dont la technologie sera transférée était construit sous licence domestique exclusive de territoires extérieurs (voir ci-dessous l'état du marché), il est presque sûr que nous nous trouverons dans dix ou quinze ans en concurrence avec des sociétés nucléaires chinoises dans les appels d'offres internationaux émis par l'Amérique latine, l'Afrique, voire même dans la zone OCDE, comme on l'a vu déjà sur le Golfe persique avec les Sud-coréens. Nonobstant le fait que d'autres peuvent aussi leur transférer de la technologie chaude, et sans tenir compte d'un lâchage d'EDF de l'industrie française faisant avec CGNPC le coup de Serge Tchuruk chez Alcatel, qui décida d'expatrier toute la fabrication. Des détails indispensables dans La Tribune du 29/05/2012 (Marie-Caroline Lopez).

    Certes, le marché domestique chinois est énorme, à la hauteur des besoins exprimés et anticipés par la deuxième économie mondiale, et n'en déplaise à nos écologistes de croisière, l'énergie nucléaire est la seule à relever le défi. Ce qui n'empêche nullement les pays des piémonts himalayens d'équiper leurs pentes de centrales hydrauliques et de couvrir leurs déserts de fermes solaires, mais ça ne suffit pas. Au plan stratégique - vu que les questions de terreur atomique sont déjà actées pour la Chine et l'Inde - la future production nucléaire d'électricité soulagera la demande excédentaire sur les autres sources d'énergie et contribuera fortement à la réduction de la pollution atmosphérique de ces empires à charbon.
    En 2007, un contrat a été signé entre Areva et la CGNPC pour deux EPR à la centrale de Taishan. Mais à la centrale de Xianning, CGNPC construira deux réacteurs AP1000 de Toshiba-Westinghouse (génération III+) avec un fort coefficient d'intégration locale. Quatre AP1000 sont déjà en construction à Sanmen et Haiyang pour CNNC et CPI respectivement (deux autres sociétés chinoises). Au moins huit autres AP1000 sur quatre sites suivront ; et derrière eux s'en planifient trente de plus, en améliorant chaque fois le coefficient d'intégration.
    Les Chinois jouent à la perfection des attentes concurrentes de leurs partenaires obligés, surtout quand l'un d'eux est sensiblement en désordre. Il s'agit bien sûr du club infernal EDF-GDF-Suez-Areva-Vinci qui a fait des "étincelles" à Abou-Dhabi.
    Dans dix ou quinze ans, M. Montebourg ne sera plus aux affaires, aussi la perte d'avantage de la filière française et le contrecoup submersif attendu ne l'empêchent-ils pas de dormir, puisqu'on ne l'entend pas sur ce dossier qui est en négociation depuis un an, nous dit le président d'Areva, Luc Oursel. C'est qu'à sa décharge, il vient de se faire larguer par sa copine qui ne le supporte plus après tant d'années de lutte pour l'indépendance. Il doit ranger le désordre de son coeur. A moins que dans ce dossier comme dans celui de Peugeot, d'Arcelor-Mittal ou de Sanofi, M. Montebourg, qui ferait un mauvais coiffeur, n'y comprenne toujours rien.
    La France dispose encore d'atouts, avant qu'elle n'en crée d'autres par la recherche fondamentale et appliquée indispensable à notre survie, et parmi ces atouts - aéronautique, astronautique, missiles, ferroviaire, agro-alimentaire, luxe, télécoms, biochimie, bancassurance... - il y a la technologie nucléaire "maison" qui affronte les meilleurs. C'est un diamant plus gros que le Youkounkoun. Parler de patriotisme industriel et laisser négocier pareils échanges sans contrôle d'une intelligence supérieure serait stupéfiant. Malheureusement c'est déjà arrivé !

    Sans préjuger des réponses adroites que la direction d'Areva prépare, je conseillerais humblement aux délégués syndicaux de l'assigner en justice immédiatement en déposant un recours en référé devant le Tribunal de grande instance de Paris, parce que les textes officiels sont toujours en retard sur les décisions verbales actées dans des memorandum of understanding séparés, établis au fil des négociations. Faudra-t-il encore comprendre le texte du protocole actuel qui peut être limpide, ou réserver les précisions "ennuyeuses" dans des annexes pas toujours disponibles ou finies. C'est un travail de professionnel des contrats d'ingénierie. Si les Chinois négocient le transfert de l'EPR depuis un an, les syndicats sont déjà en retard, pour ne parler que d'eux. Le ministère en remorque de la bandaison industrielle, c'est sans intérêt ! Sur les quinze réacteurs en production en Chine, six sont français (source AIEA compilée Wiki pour la suite).

     http://royalartillerie.blogspot.fr/

  • Ecologie : La peste verte ?

    Dans un ouvrage prophétique paru en 1991, La Peste verte, Gérard Bramoullé dénonçait la dérive idéologique de l’écologie. Mais il était malheureusement en dessous de la vérité. Car, devenue une religion, l’écologie se situe désormais au delà de l’idéologie. MG.
     
    Comme religion de l’oligarchie, au même titre que la religion antiraciste, l’écologie se place dans le registre de la révélation, du dogme et des anathèmes contre ceux qui ne partagent pas la foi nouvelle : elle est devenue inaccessible à la raison et en particulier à la raison scientifique.

    La foi écologique consiste à croire que la nature se porterait mieux en l’absence de l’homme occidental, responsable notamment du réchauffement climatique qui résulterait des émissions de CO2. On ne reviendra pas sur le fait que ce diagnostic du réchauffement climatique n’est nullement avéré. Par définition la révélation se situe au-delà de la vulgaire preuve scientifique. Intéressons-nous seulement aux effets concrets du dogme vert.

    Le néant vert

    Quel est le bilan réel des politiques conduites depuis la fin du siècle dernier au nom de cette religion ? Tout simplement nul ou catastrophique pour les Européens.

    Pensons à tous ces « Grenelle » ou conférences internationales censés nous prémunir contre les périls climatiques en faisant diminuer notre empreinte carbone, qui joue le rôle de premier Satan dans cette nouvelle religion. Mais ses adeptes oublient de nous dire que les efforts que cela implique pour nous se trouvent immédiatement annulés par le développement économique de tous les pays émergents et notamment de la Chine. Par conséquent tout ce que l’on nous demande de faire pour diminuer nos émissions de CO2 ne sert absolument à rien par rapport au but affiché.

    L’enfer vert

    Cela rend-il au moins notre vie plus agréable ou plus facile en Europe ?

    On peut en douter car, au concret, le prêche écolo débouche avant tout sur deux choses : une avalanche de réglementations et de normes qui ne font que compliquer l’existence et renchérir le coût des produits et des services, d’une part ; une augmentation continue des prélèvements publics, d’autre part.

    Ces deux fléaux se conjuguent pour réduire la liberté d’initiative des Européens et leur capacité à affronter un monde de plus en plus concurrentiel. Car les adeptes de la nouvelle religion ne se bornent pas, hélas, à proférer des idées bizarres dans des colloques : ils veulent surtout faire le bien de la planète malgré nous.

    Le tableau noir des Verts

    La liste ne cesse de s’allonger, en effet, des méfaits déjà imputables à la nouvelle religion verte en Europe :

    • - l’affirmation d’un principe de précaution généralisé qui handicape toute prise de risque ;
    • - la lutte active contre l’énergie nucléaire, et plus récemment contre le « gaz de schiste », c’est-à-dire contre ce qui permet d’assurer l’indépendance énergétique à moindre coût ;
    • - des dépenses publiques massives au bénéfice de prétendues énergies ou moyens de transport « propres » comme le photovoltaïque, les éoliennes ou les réseaux ferrés dont la productivité est aléatoire et le coût élevé. Grâce aux zélotes écolos, les Européens sont en tout cas assurés de payer leur énergie toujours plus cher !
    • - la réduction continue de la liberté de circulation automobile. Car l’auto, inventée par les Européens justement pour faciliter les déplacements, est l’autre grand Satan de la religion verte. Grâce aux écolos, les villes sont ainsi devenues autophobes : des millions d’Européens se trouvent désormais contraints de dépendre de transports collectifs ou de se déplacer à pied ou à vélo pour faire leurs courses, se distraire ou se rendre à leur travail. Retour au XIXe siècle, à la différence notable toutefois que les lieux de domicile et de travail se trouvent aujourd’hui beaucoup plus éloignés !
    • - l’apparition d’une « fiscalité écologique » qui représente quand même déjà 1,86% du PIB en France et qui s’ajoute par conséquent à un niveau de prélèvements publics et sociaux élevé (46%) et que les charmants élus verts veulent bien sûr augmenter à des fins « pédagogiques » ;
    • - des paysages européens dénaturés par les champs d’éoliennes ;
    • - la difficulté croissante d’entreprendre et de conduire de grandes opérations d’aménagement, en raison du harcèlement auquel se livrent les associations au nom de la défense de l’environnement ;
    • - le ralentissement de la recherche dans certains domaines (ex : les OGM) ;
    • - les troubles d’ores et déjà apportés à l’écologie animale et à l’environnement humain du fait d’une ingénierie « verte » brouillonne, comme en témoignent par exemple les perturbations croissantes apportées par la multiplication des loups et des sangliers en Europe, espèces que les zélotes verts voulaient « protéger ».

    Une idéologie au service de l’oligarchie

    Comme toujours en matière de croyances, celles-ci reflètent certains intérêts bien précis.

    La rhétorique écolo sert ainsi à merveille l’oligarchie pour justifier tout à la fois un renforcement du contrôle social de la population et une relance artificielle de la consommation.

    Dans certains pays européens le tri des déchets ménagers, de même que l’utilisation de voitures aux heures de pointe, fait déjà l’objet d’un contrôle répressif des personnes. Et il suffit de penser à la phrase inoubliable de J. Chirac lors du sommet de Johannesburg en 2002 pour qui nous nous rendrions coupables d’un crime contre l’humanité future, pour comprendre tout ce que recèle en puissance cette sympathique philosophie de la culpabilisation de l’action humaine.

    Le mot écologie, capable d’annihiler tout sens commun chez le récepteur, est devenu un argument publicitaire de première importance. L’argument « vert » (dans l’industrie), « bio » (dans l’alimentaire) ou « durable » (dans les services) a eu une fonction capitalistique bien précise : relancer la commercialisation de nouveaux produits. Le système marchand doit impérativement stimuler en permanence le consommateur, en effet. La religion verte y pourvoit.

    Ainsi le consommateur sera tout content d’acquérir une voiture « hybride » dont le coût d’acquisition est en réalité très supérieur à un produit normal et ne sera que très exceptionnellement amorti par l’heureux propriétaire. Bien entendu le discours sur les énergies « propres » convient à merveille aux vendeurs de matériel idoine qui se trouvent par un heureux hasard financer aussi les ONG écolo.

    La justification verte a permis de transférer au surplus sur le consommateur final des charges auparavant supportées par l’entreprise. C’est donc double bénéfice ! Le consommateur peut ainsi acheter des yaourts, des œufs ou des légumes « bio » plus chers, mais il aura le plaisir en plus de ne pas recevoir d’emballage : s’il veut un sac on lui demandera de le payer. Mais heureusement, au nom d’une noble cause : sauver la planète ! Les publicitaires doivent bien rire.

    La religion du déclin européen

    Plus fondamentalement, la religion verte s’analyse comme un des nombreux symptômes de la décadence européenne : cette religion traduit la peur de l’avenir des vieux Européens, au sein du grand hôpital qu’est devenu l’Occident.

    Elle ne présente les évolutions de notre environnement que sous un jour apocalyptique, alors que celles-ci peuvent constituer, au contraire, de nouvelles opportunités humaines.

    Elle sous estime totalement la capacité de l’homme européen à surmonter, grâce à la science et à la technique, qui sont une création de son génie propre, les défis environnementaux.

    La religion verte réussit aussi la performance de promouvoir le paradigme de la décroissance en Europe, alors que notre continent est le seul à souffrir du chômage structurel et de la désindustrialisation ! Elle condamne enfin l’agriculture moderne dont les rendements permettent seuls de nourrir une population croissante.

    A entendre les zélotes verts, notre avenir européen passerait par le vélo, les éoliennes et le chauffage au bois. Un avenir de réserve folklorique.

    Les Chinois et les Indiens, eux, misent sur l’atome, l’informatique, la génétique et la recherche spatiale.

    Merci les Verts !

    Michel Geoffroy http://www.polemia.com
    16/11/2012

  • Une droite contre le colonialisme ?

    Après les accords d'Evian (1962), la gauche s'est politiquement arrogée l'idée anticoloniale. Depuis, elle ne perd aucune occasion de brandir celle-ci contre une droite parfois suspectée de n'avoir pas tout à fait rompu, dans sa mentalité, avec une tradition colonialiste qui lui serait propre. Curieux mythe que cette prétendue tradition ! Revenons donc aux premières décennies de la IIIe République, au moment même où s'élabore une doctrine cohérente de l'impérialisme français. On y voit surgir, en contrepoint, un anticolonialisme en partie conservateur.
    Après la défaite de 1870, l'expansion coloniale apparaît comme un moyen salutaire pour compenser le traumatisme. Il faut retrouver la voie de la grandeur nationale en tendant les énergies vers l'Outre-mer. Restaurer la puissance française, faire rayonner la civilisation et ouvrir de nouveaux marchés sous le soleil des tropiques, tels sont les mots d'ordre de ceux que l'on appelle alors les «colonistes». Avant même que Jules Ferry, dans les années 1880-1885, ne lance concrètement les expéditions de Tunisie, de Madagascar, de l'Annam et du Tonkin. Cet élan en faveur de « la plus grande France », dépassant les clivages politiques, recrute ainsi largement chez les républicains, mais aussi chez les orléanistes ou les légitimistes.
    En face, le courant anticolonial puise lui aussi ses partisans au sein de plusieurs familles politiques. Le radical Clemenceau est alors le parlementaire qui s'oppose le plus fermement aux arguments de Ferry. A droite, à rebours du néo-mercantilisme de ce dernier, les tenants d'une stricte orthodoxie libérale dénoncent l'imposture de l'enrichissement promis par l'exploitation des rivages lointains. La conquête coûte cher. Plus encore, l'administration et l'aménagement des nouveaux territoires. Cette dilapidation des capitaux fera alors défaut pour le développement de la métropole. Une fiscalité plus lourde et ses retombées sur le prix des produits français en seront par ailleurs les fruits économiquement aberrants.
    Mais c'est le sentiment de la Revanche qui fait naître la plus vive opposition. Le réquisitoire est ici géopolitique. L'Allemagne a tout intérêt à nous «pousser aux colonies» et à nous isoler diplomatiquement de l'Angleterre, explique le patriote Déroulède. Et le même de reprocher ainsi aux coloniaux la double inconséquence d'une diversion et d'une dispersion des forces. De fait, le rêve colonial revient à « prodiguer l'or et le sang de la nation française ». Le député bonapartiste Raoul-Duval, faisant chorus avec le sénateur orléaniste de Broglie, s'irrite quant à lui de cette fuite démographique : « le premier article d'exportation est l'article humain », affirme-t-il. Plus tard, Mourras blâmera à son tour ce choix colonial fatidique des républicains de 1880, au détriment de la lutte contre l'hégémonie germanique en Europe. Enfin, notons-le bien, le jeune De Gaulle d'avant 1914 partagera également cette optique proprement continentale contre l'aventure impériale.
    Philippe Gallion LECHOCDUMOIS septembre 2010

     

  • Énergie : l'éolien et le solaire vont coûter très cher

    La facture des travaux à réaliser dans les prochaines décennies pour renforcer le réseau électrique à haute tension augmentera fortement si la France décide de mettre le paquet sur les énergies renouvelables, a prévenu mercredi RTE.
    Cette filiale d'EDF qui gère le réseau national de lignes à haute tension, c'est-à-dire les grandes artères du réseau électrique, a chiffré mercredi entre 35 et 50 milliards d'euros les investissements qu'elle devra réaliser d'ici à 2030 pour accompagner l'évolution du système électrique.
    Cet éventail très large, qui figure dans une actualisation de son "schéma de développement décennal", s'explique par le grand écart entre les scénarios pris en compte, alors que le système électrique est à l'aube de profonds bouleversements.
    Ainsi, dans un scénario "médian" (réduction modeste de l'électricité nucléaire, accompagnée d'une forte hausse des énergies renouvelables), les besoins seraient de "35 à 40 milliards". Mais dans un "nouveau mix" (une chute du nucléaire et un développement très accéléré de l'éolien et du solaire), la facture grimperait à 50 milliards.
    Ce chiffrage devrait éclairer le débat sur la transition énergétique, qui s'ouvrira à la fin du mois. Ce débat doit aboutir à des recommandations pour atteindre l'objectif que s'est fixé le gouvernement de réduire de 75% à 50% à l'horizon 2025 la part du nucléaire dans la consommation française d'électricité. Les solutions retenues feront l'objet d'une loi de programmation attendue avant l'été 2013.
    Or, l'implantation des énergies renouvelables (éolien sur terre et en mer, solaire, hydroliennes...) ne suit pas la même logique que celles des centrales nucléaires, et selon la recomposition du "bouquet" énergétique national qui sera décidée, il faudra rééquilibrer plus ou moins fortement le réseau électrique et renforcer le "maillage" de telle ou telle région.
    2.000 KILOMÈTRES DE LIGNES À CRÉER OU RÉNOVER
    In fine, les dépenses des gestionnaires de réseaux sont financées par les consommateurs. Le réseau à haute tension pèse à lui seul environ 10% des factures d'électricité des Français (contre 46% pour l'ensemble des réseaux, basse et moyenne tension inclues).
    À une échéance plus rapprochée, de grands travaux sont également à prévoir. RTE prévoit la mise en service de 73 nouvelles lignes à haute tension entre 2013 et 2015, dont 63 seront souterraines, et investira sur cette période environ 1,5 milliard d'euros par an.
    De plus, le gestionnaire de réseau estime qu'il faudra créer ou renforcer au minimum plus de 2.000 km de lignes à très haute tension (THT) d'ici à 10 ans, et investir 15 milliards d'euros d'ici 2020.
    Il s'agit notamment de renforcer les liaisons aux frontières (qui permettent de combler les besoins du pays en électricité durant les pics de consommation hivernaux, et d'exporter le reste de l'année), mais aussi de restructurer les liaisons dans le Massif central, et de renforcer le réseau dans le grand Est et entre la Normandie et l'île de France.
    RTE souligne au passage qu'il s'agit d'un "socle d'investissements invariants", indispensables à l'approvisionnement électrique du pays (notamment pour accroître les capacités d'échange d'électricité avec les pays voisins). Et ce socle devra être complété en fonction des "options retenues à l'issue du débat sur la transition énergétique", prévient la filiale d'EDF.
    RTE mène déjà des travaux d'envergure. Il est notamment en train d'achever la très contestée ligne THT Cotentin-Maine, qui reliera le futur réacteur EPR de Flamanville (Manche) au réseau national, et construit une liaison électrique souterraine franco-espagnole à travers les Pyrénées Orientales.

    Avec AFPhttp://www.francepresseinfos.com/

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