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économie et finance - Page 293

  • La BCE ouvre les vannes pour retarder l’explosion à venir

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    L’économie mondiale va tout droit dans le mur car elle ralentit en dépit du laxisme monétaire des banques centrales, de l’hyper-endettement et des déficits publics des États. Au terme de sa réunion du 7 mars 2019, la BCE vient de laisser ses taux directeurs inchangés à 0 % jusqu’à la fin de 2019, au lieu de l’été 2019, et même très probablement jusqu’à 2020. Elle s’engage également à réinvestir sur le marché obligataire l’intégralité des remboursements de titres arrivant à l’échéance déjà à l’actif de son bilan, « pendant une période prolongée après la date à laquelle elle commencera à rehausser ses taux » , ce qui, en langage clair, signifie : pas avant 2021 ! Il est même précisé : « aussi longtemps que nécessaire pour maintenir les liquidités favorables et un degré élevé de soutien monétaire », ce que l’on pourrait traduire par : « pour l’éternité ».

    Et, cerise sur le gâteau, pressentant l’explosion à venir du côté des banques et de l’État italien, la BCE va encore beaucoup plus loin que la Fed américaine. Elle s’engage à perpétuer, de septembre 2019 jusqu’à mars 2021, une série d’opérations de refinancement exceptionnels TLTRO (Targeted longer-term refinancing operations) à taux zéro, voire négatifs, pour sauver les banques européennes, et plus particulièrement italiennes, menacées de faillite immédiate. La BCE nous assure qu’elle n’est pas à court d’instruments, mais ses digues semblent bien fragiles face à l’endettement public et privé qui continue d’augmenter tandis que la croissance économique ralentit de la zone euro jusqu’à la Chine et au Japon.

    En réalité, la crise économique a déjà commencé depuis 2015, date du premier ralentissement de la Chine. La situation se dégrade lentement d’une façon inexorable, tout comme la grenouille dans la casserole d’eau froide qui ne prend pas conscience de la mort qui approche lorsque l’on augmente d’une façon faible mais continuelle la température. Suite au surendettement mondial, le cygne noir déclencheur peut apparaître n’importe où. L’OCDE vient de constater, par exemple, que la dette obligataire des entreprises dans le monde a doublé en dix ans et met en doute leur capacité à rembourser les obligations. Le ratio d’endettement mondial est de 318 % du PIB, soit 49 % de plus qu’avant le pic de la faillite de Lehman Brothers. Selon certains experts, l’épargne mondiale serait en train de s’assécher.

    Bruxelles presse Rome de redresser la barre « avec des perspectives économiques qui s’assombrissent » et « une dette publique qui ne devrait pas diminuer dans les années à venir », tandis que le revenu citoyen démagogique du Mouvement 5 étoiles est lancé. La mesure devrait profiter à 1,3 million de personnes pour un revenu de 421 euros. Le risque est de détourner du travail de nombreux bénéficiaires, d’alimenter le travail au noir et d’enrichir la mafia, très impliquée dans des activités de main-d’œuvre pas chère. Quant à la banque Carige, elle supprime un quart de ses effectifs, souhaite réaliser une augmentation de capital de 630 millions d’euros, mais a échoué à lever 400 millions.

    Les États-Unis, malgré la hausse de droits de douanes, affichent un déséquilibre commercial, en 2018, de 621 milliards de dollars tandis que le déficit commercial avec la Chine s’est aggravé à 419,2 milliards de dollars. La croissance chinoise, qui était de 14,2 % en 1992, sera de seulement 6,2 % en 2019. Le montant des prêts intérieurs chinois dépasse les 230 % du PIB. Les États-Unis ralentissent tandis que l’empire du Milieu s’essouffle et empile les dettes, avec 50 millions d’appartements inoccupés, soit 22 % du parc immobilier national. Les exportations japonaises de composants et robots vers la Chine ont diminué de 17,4 %, nonobstant les menaces douanières de Donald Trump aux États-Unis.

    Le monde entier est tombé dans le piège des taux bas et de l’argent gratuit. Quand l’argent n’a plus de prix, tout le monde s’endette ! La croissance ne repose plus que sur la dette et l’émission laxiste de monnaie par les banques centrales pour injecter des liquidités. Sans les banques centrales, l’épargne ne pourrait pas financer les déficits publics des États et les besoins d’investissement des entreprises. Les taux d’intérêt devraient être aujourd’hui à 20 % et non pas à 0 % ! Avec 250.000 milliards de dollars de dettes à travers la planète, 1 % d’augmentation des taux d’intérêt correspond au PIB de la France ; le remboursement devient donc impossible.

    Le monde et la zone euro sont entrés dans une période où les banques centrales ne peuvent plus remonter les taux, ce qui prendra fin par l’explosion du Système, l’hyper-inflation vénézuélienne et la perte totale de la valeur des monnaies, avec un seul survivant : l’or.

    Marc Rousset

    http://www.bvoltaire.fr/la-bce-ouvre-les-vannes-pour-retarder-lexplosion-a-venir/

  • Pourquoi Emmanuel Macron n’écrit-il pas une tribune pour nous parler du nouveau TAFTA ?

    Pourquoi Emmanuel Macron n’écrit-il pas une tribune pour nous parler du nouveau TAFTA ?

    Jean-Frédéric Poisson vient d’alerter les Français sur le retour du traité “TAFTA”, qui fera l’objet d’un vote au prochain Conseil des ministres de l’UE la semaine prochaine (13 ou 14 mars normalement) donnant mandat à la Commission pour mener les négociations. Le gouvernement fait le mort sur le sujet. Après la tribune d’Emmanuel Macron sur l’UE, cela montre me degré d’hypocrisie des ces gens-là.

    On se souvient du TTIP pour Transatlantic Trade and Investment Partnership, plus connu sous le nom de TAFTA (pour Transatlantic Free Trade Area, ou «traité de libre-échange transatlantique»), que la Commission européenne avait secrètement négocié, au mépris de toutes les règles de transparence, avec les États-Unis, avant de jeter l’éponge en 2016 devant les résistances de l’opinion publique qui avait pris connaissance de ce projet de traité par les extraits qu’en avait alors publiés Greenpeace. […]

    Certes, contrairement au TTIP avorté, il n’est question ici que de lever, pour le moment, des barrières au commerce de biens non agricoles: on ne parle ni de services, ni de tribunaux d’arbitrage pour la protection des investissements. Mais déjà, alors que l’agriculture ne devait pas être couverte, les États-Unis, ne concevant pas un accord sans traiter ce sujet, accentuent leur pression pour qu’elle fasse partie des négociations. En outre, la logique reste la même, celle d’un libre-échange toujours plus renforcé qui laisse peu de possibilités à l’industrie européenne pour se défendre contre ses concurrents étrangers.

    Affolées par la mise en place de tarifs exorbitants de 25% impactant le secteur automobile, la Commission européenne et l’Allemagne, on le sait, sont prêtes à tout pour satisfaire les exigences américaines, y compris déséquilibrer une agriculture déjà extrêmement fragile. Je note à ce titre l’explosion (+112% depuis juillet 2018) des importations américaines de soja destinées au biocarburant, au détriment de la production européenne.

    À l’approche des élections européennes, la commission du commerce international du Parlement européen a approuvé, le 19 février dernier, une résolution, simplement consultative, en faveur de la conclusion d’un tel accord commercial avec quelques réserves. Les députés souhaitent en effet que Washington lève ses taxes d’importation sur l’aluminium et l’acier décrétées l’an dernier et n’en impose pas sur les importations de voitures et de pièces détachées. C’est bien le minimum! Je note d’ailleurs que les députés du PPE et de l’ALDE – les alliés de Messieurs Wauquiez et Macron au plan européen – ont voté en faveur de cette résolution. Feront-ils pareil lors du prochain vote en session plénière?

    À l’heure où nous écrivons ces lignes, le Conseil des ministres de l’Union est sur le point, dans le courant du mois de mars, d’adopter le mandat proposé par la Commission l’autorisant à ouvrir les négociations. Si tous les États membres semblent y être favorables, certains restent discrets et souhaitent retarder l’ouverture des discussions après les élections européennes de mai prochain.

    On peut légitimement s’interroger sur les raisons d’une telle opacité qui conduit le gouvernement d’Emmanuel Macron à ne pas communiquer sur un tel sujet. […] Sur toutes ces questions, il est urgent que le gouvernement fasse preuve de transparence et explique le sens de sa démarche. Sinon, ce «TAFTA bis» risque d’être le talon d’Achille d’Emmanuel Macron lors de la campagne des Européennes, comme le fut en 2005 la directive Bolkenstein sur les travailleurs détachés. […]

    https://www.lesalonbeige.fr/pourquoi-emmanuel-macron-necrit-il-pas-une-tribune-pour-nous-parler-du-nouveau-tafta/

  • Taxe GAFA : et hop ! Bruno Le Maire invente une taxe de plus… pour vous

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    Bruno Le Maire doit sans doute regarder en boucle le célèbre sketch des Inconnus « Rap-tout ». Car le ministre de l’Économie souffre d’une maladie, hélas pas orpheline : la « taxoplasmose aiguë ». Sa dernière trouvaille en date (la taxe sur les GAFA) et ses récentes déclarations à propos d’icelle méritent quelques commentaires, tant on atteint des sommets !

    D’abord, cette taxe sera appliquée sur une partie du chiffre d’affaires et non sur les résultats. C’est donc une super TVA et non une hausse de l’impôt sur les bénéfices. Le ministre déclare qu’une taxe de 3 % sur un chiffre d’affaires est destinée à compenser un écart de taux d’imposition de 14 % sur les bénéfices ! On lirait cela dans la copie du plus mauvais élève en fiscalité de bac Pro avec amusement, mais l’entendre de la bouche du ministre des Finances, il faut se pincer.

    Et puis une taxe, il faut bien que quelqu’un la paye. Qui la payera ? Le consommateur, bien sûr, puisqu’elle sera inévitablement répercutée sur les prix d’une manière ou d’une autre. Alors, quand le même Bruno Le Maire ose dire que cette taxe sur les prix (qu’est-ce donc qu’une taxe sur un chiffre d’affaires, sinon une taxe sur les prix ?) va augmenter le pouvoir d’achat des Français, on se demande qui peut encore croire à ses bobards.

    Au-delà de cette anecdote (le rapport est estimé, selon les chiffres du gouvernement, à 450 millions d’euros cette année, puis 500, avec une perspective de 650 millions en 2022 : une goutte d’eau dans l’océan fiscal !), on peut légitimement se demander si la vision de « la fiscalité du XXIesiècle » de Bruno Le Maire n’est pas beaucoup plus sournoise. Il s’agirait de transformer la fiscalité directe, celle que l’on voit quand on reçoit son avis d’imposition, en fiscalité indirecte, celle que l’on paie sans s’en rendre compte ni avoir le choix chaque fois qu’on achète quelque chose (la TVA, par exemple). En d’autres termes, supprimer officiellement tout un tas d’impôts avec l’impact politique positif que cela implique et les remplacer par des taxes « indolores ».

    Avec la révolte des gilets jaunes contre les taxes sur les carburants, au moment où le gouvernement supprimait l’ISF et la taxe d’habitation, il semblerait que cette politique ait trouvé ses limites et que la douleur fasse crier les consommateurs-contribuables. Le gouvernement devrait y réfléchir.

    Patrick Robert

    http://www.bvoltaire.fr/taxe-gafa-et-hop-bruno-le-maire-invente-une-taxe-de-plus-pour-vous/

  • Quand Michel Sapin raconte le poids des lobbys à Bercy

    « Omniprésents », « puissants », « insistants »… Dans un récent article, l’ancien ministre des Finances décrit de l’intérieur l’activité des lobbyistes au sein de la forteresse Bercy. Un récit sans langue de bois.

    Un témoignage rare. Dans la dernière livraison de la très sérieuse revue Pouvoirs, l’ancien ministre des Finances, Michel Sapin, lève un coin de voile sur un sujet qui alimente les fantasmes : l’action des lobbys à Bercy. L’actuel conseiller de François Hollande, qui connaît par cœur l’administration des Finances pour y avoir été deux fois ministre, au début des années 1990 puis entre 2014 et 2017, livre un récit sans langue de bois de la manière dont les lobbyistes assiègent en permanence la forteresse Bercy.

    « Dans tous les secteurs, et pour ceux que j’ai le mieux connus, dans les secteurs bancaires et financiers, dans le domaine de la fiscalité des entreprises, ou celui de la régulation des marchés, les représentants d’intérêts, les lobbys, sont omniprésents, souvent insistants et toujours débordants d’énergie », prévient-il d’emblée. Celui qui a donné son nom à deux lois anticorruption décrit par le menu les recettes des lobbyistes pour influer sur les décisions du ministre des Finances.

    Dîner discret et convivial

    Premier enseignement : le métier du lobbying s’est considérablement professionnalisé ces dernières décennies. La quasi-totalité des grandes entreprises et des grands patrons s’adjoignent désormais les services de cabinets spécialisés. « Souvent talentueux et habiles, ces cabinets de conseils sont très présents, que ce soit pour organiser une rencontre dans le bureau du ministre, remarque-t-il, ou, de manière plus conviviale, pour arranger un déjeuner ou un dîner propice à des échanges plus détendus et discrets. »

    Autre pratique prisée des lobbyistes : le recrutement d’anciens hauts fonctionnaires du ministère des Finances. « Les lobbys les plus influents, qui, comme des poissons dans l’eau, se trouvent les plus à l’aise dans les couloirs de Bercy, qui parlent la même langue et partagent les mêmes références, relève Michel Sapin, sont ceux qui sont dirigés ou représentés par d’anciens responsables des administrations du ministère de l’Economie et des Finances. » Dans ces officines, il n’est pas rare que l’expert de la fiscalité vienne de la direction des impôts ou que le spécialiste des sujets bancaires soit un ancien de la direction du Trésor chargée des règles du secteur bancaire.

    (…)

    http://www.fdesouche.com/1172875-quand-michel-sapin-raconte-le-poids-des-lobbys-a-bercy-challenges

  • “Gilets jaunes” : la mobilisation en hausse à 14 heures pour l'acte 17

    Gilets jaunes.pngPour leur 17e journée de mobilisation, des “gilets jaunes” sont rassemblés, ce samedi 9 mars, à Paris, mais aussi à Rennes, Rouen, Laval ou au Puy-en-Velay.
    Ce samedi 9 mars, comme chaque weekend depuis le 17 novembre, les « gilets jaunes » sont de nouveau réunis dans plusieurs villes de France en opposition à la politique menée par l’exécutif.
    Des rassemblements ont été rapportés à Rennes, Rouen, Laval ou encore Longuenesse (Pas-de-Calais). À Paris, un cortège est parti des Champs-Élysées, composé de femmes à sa tête, et notamment d’assistantes maternelles arborant un gilet rose, au lendemain de la Journée internationale des droits des femmes, vendredi, relaie franceinfo. Selon les informations du ministère de l’Intérieur, il y avait 7 000 manifestants en France à 14 heures, dont 2 800 à Paris. Samedi dernier à la même heure, la place Beauvau avait comptabilisé 5 600 manifestants dans tout le pays, dont 1 320 dans la capitale.
    Vendredi, dans la capitale, des figures du mouvement, comme Priscillia Ludosky et Maxime Nicolle, appelaient à un sit-in au pied de la tour Eiffel, sur le Champ-de-Mars, à Paris. Les dizaines de personnes qui tentaient d’y installer des structures ont été délogées par les forces de l’ordre.
    [...]
    En savoir plus sur valeursactuelles.com

  • Deux poids et deux mesures

    La presse se délecte des crises bancaires et des scandales financiers en tout genre tellement cela confirme l’idée simpliste, mais bien pratique au demeurant, que le système économique est pourri. Car il y a les « parachutes dorés » que l’on voit (que l’on montre) et il y a les « parachutes dorés » que l’on ne voit pas (que l’on ne montre pas). Il serait cependant bienvenu d’avoir la même exigence de transparence et de rigueur avec l’argent public en général, et le financement des syndicats en particulier dont le candidat Sarkozy avait promis d’ouvrir le dossier.

    Quand les actionnaires d’une entreprise privée gagnent ou perdent de l’argent, c’est finalement leur problème ; et c’est aussi la conséquence heureuse ou malheureuse de leurs propres décisions. Mais l’usage des deniers publics nous concerne tous, en tant que citoyen et contribuable. L'argent public, c'est d'abord de l'argent privé prélevé par la contrainte. On consent à subir cette contrainte tant que l'usage de cet argent public va bien au financement des services publics, et rien d'autres...  

    Prenons l’exemple tellement banalisé que personne ne s’en émeut de Monsieur Le Duigou dont la carrière au service de l’action syndicale est en symbiose avec sa carrière au service de l’Etat. Ce fonctionnaire des impôts fut détaché de l’administration des finances en 1978 pour pouvoir exercer ses fonctions syndicales auprès de la CGT. A l’approche de la retraite, il a prudemment sollicité sa réintégration dans son corps d’origine [1]. Pas folle la guêpe ! En tant que spécialiste des questions de financement des retraites, il est bien le premier à savoir que la retraite d’un fonctionnaire sera calculée sur les six derniers mois de traitement. Il va donc réintégrer la fonction publique, en étant nommé conservateur des hypothèques de Corbeil pour un traitement se montant à 5000 euros par mois et des primes et indemnités de 10 000 euros. Sa retraite est bien assurée dans un tour de passe passe dont la haute administration garde jalousement le monopole alors qu’elle se permet de faire la morale aux patrons et aux actionnaires. Dans un contexte, on comprend qu’il n’a pas besoin du système de capitalisation et qu’il est un ardent défenseur de la répartition, qui lui permet de faire financer sa retraite par les autres, au nom de la solidarité. Tu parles, Charles ! De telles manipulations feraient passer les goldens parachute et autres traders fous pour de douces plaisanteries. Car il n’y a là aucune spéculation : c’est sans risque financier, on ne va pas en prison, et c’est avec l’argent public. Pourquoi donc s’en priver ? Pour couronner le tout, dans son élan d’ouverture pathétique, le secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, le dispense d’exercer physiquement cette nouvelle activité, afin de ne pas briser le militantisme du fonctionnaire dévoué. Au-delà du fait que le gouvernement se retrouve à financer ceux qui vont précisément consacrer leur énergie à l’empêcher de gouverner (mais on a bien des ministres qui voteront à gauche aux prochaines municipales), cette collusion entre les dirigeants politiques et les appareils syndicaux est une dérive bien inquiétante de notre modèle que l’on veut par ailleurs montrer en exemple. D’une manière générale, il faut se rendre compte que, sur les trois dernières décennies, les permanents de la CGT ont été multipliés par cinq alors que le nombre des adhérents a été divisé par 2,5. Il y en a encore qui se demande pourquoi le pouvoir d’achat fond comme neige au soleil… [1] Voir le Monde du 2 janvier 2008. Selon ce même journal : « Secrétaire confédéral de la CGT en charge des retraites et spécialiste des questions économiques, Jean-Christophe Le Duigou, 59 ans, va bientôt réintégrer son administration d'origine, le ministère des finances, et être promu conservateur des hypothèques à Corbeil-Essonnes (Essonne). Ancien directeur divisionnaire des impôts, il percevra à ce poste, l'un des mieux payés de Bercy avec celui de trésorier-payeur-général (TPG), 9 000 euros nets par mois. Il s'agit selon le cabinet du ministre du budget d'une progression de carrière tout à fait normale à la direction générale des impôts. Le syndicaliste espère ensuite faire valoir ses droits à la retraite fin 2009 ». Pour en savoir plus, voir aussi l’excellent édito de Patrice Planté, in la revue Pincée de Sel, numéro 13, janvier 2008.

    http://caccomo.blogspot.com/2019/02/deux-poids-et-deux-mesures.html

  • Gilets jaunes et classes moyennes : lutter ensemble ou mourir

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    C’est un fait exceptionnel dans notre histoire politique récente que deux mouvements populaires de grande ampleur soient nés en moins de cinq ans en dehors de tout cadre politique, syndical ou professionnel :
    – la Manif pour tous en 2013, principalement animée par les classes moyennes et la bourgeoisie provinciale, plutôt catholique ;
    – les gilets jaunes en 2018, principalement animés par les classes populaires de province, c’est-à-dire par les classes populaires tout court, puisqu’elles ont été chassées des métropoles et des banlieues.

    En dehors de leurs origines provinciales, ces deux mouvements n’ont théoriquement rien à voir entre eux, et pourtant ils sont tous deux l’expression d’une révolte spontanée contre un Président qui a cru ou croit pouvoir s’affranchir de l’assentiment du peuple pour faire triompher son idéologie.

    Dans le premier cas, il s’agissait, avec le mariage homosexuel, de poursuivre la déconstruction de la famille à travers la révolution anthropologique qu’avaient initiée, il y a quarante ans, la généralisation de la contraception et la légalisation de l’avortement – je vous passe les étapes intermédiaires et… celles à venir. Trois manifestations pacifiques à plus d’un million de personnes n’avaient rien changé à l’affaire. La gauche – M. Macron était, alors, secrétaire général adjoint de l’Élysée – avait campé sur ses positions idéologiques ; les dirigeants de la droite avaient tenté la récupération avant de s’aligner sans état d’âme sur les progressistes ; et la presse, égale à elle-même, avait fait prendre la mayonnaise en trichant un peu sur tout, à commencer par les chiffres.

    D’un seul coup, d’un seul, la France comptait un million de cocus supplémentaires : j’en étais.

    Dans le second cas – M. Macron étant, maintenant, président de la République -, la gauche, toujours à court d’argent quand il s’agit de financer ses délires mondialistes ou écologiques, s’est fiscalement déchaînée sur ceux qui payent toujours plus d’impôts, ne peuvent pas y échapper et ne voient rien venir en contrepartie, si ce n’est la leçon de morale qui accompagne chaque création ou augmentation d’impôts : c’est pour épargner des vies, pour protéger la planète…

    Les gilets jaunes sont gens du peuple et, comme tels, n’aiment pas finasser avec les esprits qui se croient supérieurs. Pour eux, l’impôt, on le paye quand il est juste, on le refuse, y compris violemment, quand il ne l’est pas. À la différence des opposants au mariage homosexuel il y a cinq ans, ils ne veulent pas, demain, se retrouver cocus, dussent-ils pour cela compter dans leurs rangs des borgnes et des manchots. Je suis des leurs et je les soutiens.

    Or, c’est le soutien que leur accordent les classes moyennes depuis trois mois qui fait leur force et qui, parallèlement, inquiète le pouvoir au point qu’il favorise ouvertement les violences extérieures pour les discréditer.

    On dit que ce soutien s’amenuise. Au-delà de la manœuvre grossière que je soupçonne, deux écueils se profilent :
    – Pour les classes moyennes et la bourgeoisie provinciale : elles ont voulu sauver leur âme en s’opposant pacifiquement à la déshumanisation de notre civilisation, mais en 2017, elles ont voté Macron pour sauver leurs économies. Elles ont perdu sur les deux tableaux : dès l’élection acquise, on leur a parlé de PMA pour les couples de femmes et elles ont été fiscalement rasées de frais depuis. Ce n’est pas demain que cela va cesser, car entre désindustrialisation, chômage et pacte de Marrakech, les besoins financiers de l’État sont à nouveau immenses. Il faudra y penser avant d’abandonner les gilets jaunes qui sont prêts à se battre.
    – Pour les gilets jaunes : avec quelques dizaines de milliers de participants chaque samedi – quelques centaines de milliers au plus fort du mouvement –, ils ont fait trembler le pouvoir qui a eu si peur que, dès le 10 décembre, il en a fait 12 milliards d’euros sous lui. Cette peur était autant due à leur détermination qu’à l’importance de leurs soutiens. Elle ne leur sera pas pardonnée.

    Sous couleur de démocratie participative, le grand débat a pour unique fonction de multiplier à l’infini les demandes pour laisser au pouvoir le soin de sélectionner celles qui lui conviennent et qui opposeront les gilets jaunes aux classes moyennes. Alors le pouvoir aura gagné et se vengera.

    Aux gilets jaunes de concentrer leurs demandes sur deux ou trois thèmes consensuels chez eux et dans les classes moyennes tels que la baisse des prélèvements, la dénonciation du pacte de Marrakech, la lutte contre l’insécurité, etc.

    Les classes moyennes comme les gilets jaunes ne veulent pas mourir ? Qu’ils s’en donnent les moyens.

    Lucien Paillet

    http://www.bvoltaire.fr/gilets-jaunes-et-classes-moyennes-lutter-ensemble-ou-mourir/

  • TOUS LES PARTIS SONT CONTRE, SAUF EN MARCHE, C'EST... LES AÉROPORTS DE PARIS PRIVATISÉS

  • L’Italie lance le “revenu de citoyenneté”, destiné aux plus défavorisés

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    En Italie, c’est ce mercredi qu’est entré en vigueur le “revenu de citoyenneté”. C’est la concrétisation d’une des mesures-phares du gouvernement populiste. Cette sorte de “revenu universel” est destinée à la population la plus défavorisée.

    Vincenzo au chômage depuis 2011 témoigne :

    Moi, je n’ai plus de quoi payer toutes les factures : l’eau, le gaz, l’électricité… Ma femme aussi est sans emploi. C’est pour ça qu’on a fait le demande pour ce revenu de citoyenneté.

    Ce revenu de citoyenneté s’élèvera à 780 euros maximum pour un célibataire, 1 300 euros pour une famille.

    Par ailleurs, les allocataires chômeurs recevront des offres d’emploi qu’ils ne pourront refuser sous peine de perdre leur allocation.

    https://fr.novopress.info/213842/litalie-lance-le-revenu-de-citoyennete-destine-aux-plus-defavorises/

  • Une fuite en avant

    macron-bis.jpgNous évoquions en janvier l’humiliation faite à l’UE par l’administration Trump qui avait « rétrogradé le statut diplomatique de la délégation de l’Union européenne à Washington au rang d’organisation internationale, et non plus d’Etat. Elle n’avait pas jugé bon d’en informer l’ambassadeur de l’UE aux Etats-Unis, David O’Sullivan. » Devant les plaintes de l’UE, rapportait Euractiv mardi, « le département d’État des États-Unis a déclaré qu’il reconnaîtra désormais la représentation de l’UE à Washington en tant que mission bilatérale dans l’ordre de préséance du corps diplomatique  et que  le secrétaire d’État Mike Pompeo avait demandé au Chef du protocole de prendre les mesures nécessaires à ce rétablissement ». «Les diplomates européens (avaient) interprété cette décision (de rétrogradation) comme le reflet d’une tension entre Washington et Bruxelles, l’administration américaine n’ayant pas notifié l’UE au préalable, comme le requiert la courtoisie diplomatique. » « Le rétablissement du statut de l’ambassadeur européen correspond toutefois à l’entrée en fonctions du nouvel ambassadeur de l’UE à Washington. » Il s’agit du socialiste, Stavros Lambrinidis,  ancien eurodéputé grec, ex ministre des affaires étrangères du gouvernement Papandréou, ancien représentant de l’Union Européenne pour les droits de l’Homme.  « Lors d’une visite à Bruxelles en février, une délégation de haut-rang de législateurs américains dirigée par la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi, a tenu à rassurer l’UE de l’engagement continu de Washington dans les relations transatlantiques et l’OTAN. »  Une promesse en effet apte à rassurer tous nos impeccables européistes qui n’oublient pas que l’Europe bruxelloise est une création américaine et qui se satisfont pleinement de cette vassalité.

    La laisse est courte, la soumission bien intégrée, mais quand elle est contestée dans sa légitimité, la caste européiste est aussi capable d’une grande violence qu’elle n’hésiterait pas à qualifier de fasciste si elle s’appliquait contre des manifestants dans les rues de Moscou ou de Téhéran. La Chilienne et femme de gauche Michelle Bachelet, Haut-Commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU lit-elle  David Dufresne ? Le journaliste a compilé entre l’acte I et l’Acte XVII de  la mobilisation des Gilets Jaunes 500 signalements de blessures attribuées aux policiers et CRS agissant sur ordre de Christophe Castaner, 483 cas de violences policières, 202 blessures et 21 personnes éborgnées par des tirs de LBD. Hier sur LCI, Ivan Rioufol du Figaro, s’indignait de nouveau de «l’extrême brutalité» de la répression policière contre les Gilets Jaunes, « qui n’est pas à la mesure d’une démocratie se disant ouverte et bienveillante » et qui contraste «  «  avec le maintien de l’ordre dans les cités en ébullition ». L’actualité brûlante en apporte la démonstration à Grenoble avec les émeutes en cours depuis trois jours suite à la mort de deux « jeunes » dans un accident de deux roues alors qu’ils tentaient d’échapper à un contrôle de police.

    Or, Mme Bachelet a demandé au gouvernement français « une enquête approfondie » sur « l’usage excessif de la force » depuis la mi-novembre contre les GJ, ce qui a fait bondir Edouard Philippe, invité hier soir de BFMTV. Le Premier ministre a préféré insisté sur «  (les) violences commises à l’égard des forces de l’ordre », certes parfaitement condamnables mais aux conséquences corporelles fort heureusement moins dramatiques  que celles dont ont été victimes de nombreux Gilets jaunes manifestant  pourtant pacifiquement . « J’ai beaucoup de respect pour l’ONU en général et pour la Haut-commissaire a assuré M. Philippe, mais je voudrais rappeler à tout le monde que, en France, nous sommes un Etat de droit: quand il y a une plainte, elle est instruite, et à chaque fois que nous avons considéré qu’il y avait des faits qui justifiaient l’ouverture d’une enquête administrative – je ne parle même pas des enquêtes judiciaires – nous l’avons fait ».  Une affirmation fortement contestée par beaucoup d’observateurs et de manifestants.

    « En France, on est un Etat de droit, et (…) la République, à la fin, est la plus forte »  a  encore assuré M. Philippe. Mais apparemment pas plus forte avec l’Europe et la monnaie uniqueL’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) vient ainsi d’annoncer mercredi que la zone euro ne confirme toujours pas les espoirs placés en elleL’économie mondiale devrait progresser au rythme de 3,3% en 2019, et de 3,4% 2020 mais l’OCDE a revu fortement à la  baisse, « de 0,8 point de pourcentage,  sa prévision de croissance pour la zone euro en 2019, un ralentissement plus prononcé pour l‘Allemagne (-0,9 point) et l’Italie (-1,1 point) que pour la France (-0,3 point). « La croissance dans la zone euro a brutalement ralenti en 2018 et devrait rester faible, à environ 1% en 2019 et 1,2% en 2020. » « La croissance a été revue très fortement en baisse en Allemagne et en Italie, reflétant des expositions relativement élevées au ralentissement du commerce mondial comparées à celle de la France », moins dépendante des exportations, est-il  expliqué.

    Plus largement, l’OCDE semble anticiper une crise majeure qui pourrait se profiler à  un horizon très proche: « Au regard des précédentes projections, les perspectives macroéconomiques dénotent un fléchissement de l’activité dans la quasi-totalité des pays du G20. Les vulnérabilités liées à la conjoncture chinoise et à la perte de dynamisme de l’économie européenne s’inscrivent dans un contexte marqué par le ralentissement des échanges et du secteur manufacturier mondial, par de fortes incertitudes quant à l’action publique, et par des risques élevés sur les marchés financiers, et pourraient compromettre l’atteinte d’une croissance mondiale soutenue et durable sur le moyen terme. »

    Un contexte que n’ignore pas Emmanuel Macron.  Dans les Echos,  Guillaume Maujean s’inquiète lui aussi de la pérennité de cette UE et de ce système  qui tourne en déconfiture : « il y a ce Brexit qui semble foncer toujours plus vite dans le mur. Au point que dans trois semaines, le Royaume-Uni pourrait quitter l’UE sans aucun accord de divorce. Il y a ces populismes qui continuent de remuer le fer dans la plaie et qui pourraient encore gagner du terrain après les élections européennes de mai (…). Les nuages s’accumulent, les vents contraires s’intensifient. Et les économistes de l’OCDE mettent en garde : la conjoncture se dégradera davantage en cas d’effets collatéraux sur les marchés financiers. »

    Pourtant note Stéphane Dupont avec une pointe d’admiration dans ce même quotidien, M Macron  « entend bien continuer à se faire entendre et à réformer la France comme l’Europe,  avec ses grands projets de relance de la construction européenne ».« Face à la vague populiste et nationaliste, il reste le seul à se dresser et à proposer une alternative. Depuis son élection, Emmanuel Macron s’est beaucoup démené pour faire bouger l’Europe (…).  Sans grand résultat jusqu’à présent, faute en partie de répondant du côté allemand. Et ce chantier demeure l’une des matrices d’En marche. Réussir le 26 mai est aussi crucial de ce point de vue. »

    Dans un entretien accordé au quotidien belge Le Soir  et relayé par le blog  Les crises ,  le philosophe Marcel Gauchet espère lui que la crainte (qu’il partage) du danger populiste permettra un sursaut d’une Europe totalement bloquée et incapable de se réformer : «  Si les autres Européens ont soudain très peur de ce qui se passe en France, peut-être que Macron obtiendra des concessions. Les autres Européens n’ont pas plus envie que nous d’un scénario à l’italienne, avec une alliance Mélenchon-Le Pen. Il n’est pas exclu que l’Europe évolue sous la pression d’un danger. »

    « Le vrai problème de fond note cependant M Gauchet, c’est le fait que  « Sarkozy, Hollande et Macron ont tous mené une politique de l’offre, constituée autour de l’adhésion au cadre européen. Mais le projet de changer l’Europe tout en redonnant à l’économie française son dynamisme et sa compétitivité perdue, c’est une folie. Tant que l’on est dans ce schéma, toutes les politiques françaises sont vouées à l’échec. Parce que l’euro est surévalué par rapport aux capacités productives. Alors l’appareil productif s’enfonce inexorablement. Un abîme sépare l’économie française de l’économie allemande et même de l’économie du Nord de l’Italie. Le pari économique est intenable. Et l’idée d’une refondation de l’Europe dans un sens qui plairait aux Français est aussi une fiction. Personne n’en veut. Macron a échoué sur tout. Le premier échec date de l’été 2017, avec la négociation sur le travail détaché. Si Macron avait réussi à arracher aux Européens une réforme significative, il aurait marqué un point décisif. Mais il n’a obtenu que des micro-aménagements qui n’entreront en vigueur qu’en 2022. »

    Autant d’échecs, note Bruno Gollnisch, qui loin d’ouvrir les yeux des européistes, poussent au contraire sa frange la plus radicale, à laquelle  appartient  M Macron,  à militer pour une intégration européenne encore plus forte.  L’avènement d’un fédéralisme européen multiculturaliste et grand ouvert sur le monde,  construit sur les débris de nos nations. C’est  un objectif  rarement assumé publiquement, mais il reste plus que jamais d’actualité au sein des réseaux euromondialistes.

    https://gollnisch.com/2019/03/07/une-fuite-en-avant/