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économie et finance - Page 296

  • Politique & Eco n°213 : L’éternelle truanderie capitaliste

    Olivier Pichon et Pierre Bergereault reçoivent Jean-François Bouchard, consultant international pour les grandes institutions financières : banques centrales, FMI, Banque Mondiale.

    Son Livre : L’éternelle truanderie capitaliste, éditeur : Max Milo 2019

    1) Le nouveau visage de la dictature capitaliste

    – Petits et puissants
    – 1 Milliard d’hommes dans la prospérité
    – Les riches et les pauvres ceux qui profitent de la mondialisation
    – La classe moyenne à la peine
    – Absence de cadre de sanction
    – Convergence d’intérêts : revolving doors : les allers-retours pouvoir / Banques
    – Deux secrétaires d’Etat sur trois aux USA issus de Goldman Sachs
    – TINA/There is no alternative !
    – Le cas du Venezuela, de l’Argentine
    – Comment s’appauvrir par la rente
    – Afrique : les pays qui réussissent pourtant dépourvus de ressources
    – La Grèce, chargée de subventions et appauvrie par elles
    – L’économie financière domine la politique, un banquier ne défendra jamais l’intérêt général
    – Lloyd Blanfein : »Je fais le travail de DIEU »

    2) Capitalisme sans frontières

    – Lehman Brothers exécutée par Goldman Sachs
    – Rothschild et la France
    – La banque Espirito Santo au Portugal
    – BNP Paribas, première banque européenne, sa taille de bilan est supérieure au PIB français
    – Too big to fail or to save
    – UBS et la Suicce le double de son PIB
    – Jefferson, troisième président des États-Unis : les banques et le peuple américain
    – Premier créancier de l’Amérique, la Chine : on ne tue pas son créancier !
    – Monnaies et marchés, si les marchés veulent abattre un pays, il le peuvent
    – Le cas du rouble
    – Quand la finance ne va plus à l’investissement
    – Qu’est-ce que le trading à haute fréquence ?
    – Le cas Soros et la livre britannique

    3) Qui veut (et qui peut) juger et réformer le capitalisme mondial ?

    – Que peut faire la justice ?
    – Un cadre juridique qui n’existe pas, le seul juge, le marché
    – Les amendes aux banques, le cas BNP
    – Les fonds vautours l’exemple d’Elliot
    – La légende de la dette
    – Ces dettes qui ne furent jamais payées, le cas de l’Allemagne.
    – Quel est le bon niveau d’endettement ?
    – La dette japonaise
    – La dette française : no problem ?
    – Quelques figures peu sympathiques de traders de haut vol
    – Les économistes improbables prédicateurs
    – Le payeur ultime, le contribuable !
    – 10% du PIB européen en 2008 pour sauver les banques

    Conclusion : Postface la grande et belle figure de Kondratiev

    https://www.tvlibertes.com/politique-eco-n213-leternelle-truanderie

  • La croissance économique des Etats-Unis dépasse toutes les projections

    Même la Maison Blanche n’avait pas imaginé de tels résultats : les prévisions les plus optimistes tablaient sur une croissance de la première économie mondiale autour des 2 %, mais le PIB des États Unis augmente finalement de 3,2% au premier trimestre 2019, une première depuis 2015. Et ce malgré le shutdown, le blocage partiel de l’administration pendant 35 jours en début d’année.

    « Un chiffre incroyable, a immédiatement tweeté Donald Trump. Nous avons une fantastique croissance, une inflation très très basse. Notre économie se porte très bien ».

    La nouvelle du département du Commerce est en effet excellente pour le président américain, qui a fait de la bonne santé de l’économie américaine l’un des principaux arguments pour sa réélection en 2020. D’autant que ces bons résultats s’expliquent en grande partie par le rééquilibrage de la balance commerciale américaine : l’administration Trump est en plein bras de fer avec la Chine pour trouver un accord commercial. Sur le premier trimestre 2019, les exportations ont augmenté de 3,7 % tandis que les importations ont baissé d’autant.

    (…) RFI

    http://www.fdesouche.com/1199047-la-croissance-economique-des-etats-unis-depasse-toutes-les-projections

  • Pas d’argent musulman pour Notre-Dame : et si l’imam Khattabi avait raison ?

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    On le sait depuis Vespasien : l’argent n’a pas d’odeur. Pour certains, pour certains États, à certaines époques. Mais, en ces temps où la finance islamique, comme le marché halal, est en plein boom, où les questions de fraude et de blanchiment sont, paraît-il, prises à bras-le corps par les maîtres qui nous dirigent, force est de constater le contraire.

    Et le gigantesque « Notre-Damethon » qui dépasse, à présent, le milliard a révélé plusieurs odeurs : les millions de nos milliardaires, les millions de nos collectivités – État, régions, ville de Paris – qui, avant la catastrophe, n’avaient pas un euro à jeter dans le tronc, et les millions des milliers de bienfaiteurs anonymes. Et là, difficile de détecter les odeurs. Tout a été fait pour que ça ne sente pas trop la sacristie : Notre-Dame n’était plus une cathédrale, selon M. Castaner, le CFCM (Conseil français du culte musulman) a appelé les musulmans à « participer à l’effort financier pour la reconstruction de ce chef-d’œuvre architectural qui fait la gloire de notre pays ». Déclaration qui a, au passage, une autre tenue que celles d’Anne Hidalgo ou de Castaner. Et, donc, des millions de Français, chrétiens ou pas, croyants ou pas, émus, ont donné. Odeurs mélangées, neutres. Même si on aimerait avoir un peu de traçabilité sur l’origine des dons. Comme ça, pour savoir.

    Traçabilité ? Rapportée par le JT de France 2, vendredi dernier, certains ont lancé une chouette idée : puisqu’un milliard, c’est beaucoup trop pour la reconstruction de Notre-Dame, pourquoi ces dons ne serviraient-ils pas à la restauration d’autres lieux de culte, d’autres religions ? Ben oui, après tout. Donateurs, vous vous débrouillerez avec le général Georgelin, grand commandeur de la grosse cagnotte, pour la traçabilité de votre chèque – ou de votre paiement sans contact. Mais l’idée est vraiment sympa. Comment Castaner et Anne Hidalgo n’y ont-ils pas pensé avant !

    Dans ce bel unanimisme, une voix discordante s’est élevée, qui en représentait certainement d’autres, celle de l’imam Khattabi, de la mosquée Aïcha de Montpellier :

    « Former des savants, construire des mosquées, tout ça, c’est le devoir communautaire. […] Donc il est du devoir d’un groupe de répondre aux besoins de l’ensemble. […] On appelle cela le devoir communautaire. Donc, moi, musulman, il me revient, dans le devoir communautaire, les mosquées. Le chrétien, il lui revient comme devoir communautaire de construire l’église. Et si l’église brûle, de [la] renouveler. Il est du devoir de tout chrétien de le faire. Pourquoi ? Parce que c’est le symbole de leur religion et non le symbole des musulmans. C’est la même chose pour un juif avec la synagogue. »

    Jusque-là, le raisonnement se tient, non ? Et il a aussi le mérite d’inviter les chrétiens, au sens le plus large, à un petit examen de conscience sur leur propre responsabilité, leur rapport à leurs églises, à leur foi (pour ceux qui l’ont encore) et à leur culture. Mais aussi à leur responsabilité de citoyens dans la France de 2019 où la loi de 1905 imposait à l’État, propriétaire de notre-Dame, de l’entretenir, de la sécuriser et de trouver les financements pour.

    N’aurions-nous pas dû être plus vigilants depuis les années Lang, sur le budget misérable alloué au patrimoine par l’État ?

    Traçabilité, encore, mais de nos impôts. Sur les choix de nos gouvernants, de tous nos élus, dont beaucoup n’ont aucun scrupule, par ailleurs, à s’asseoir une seconde fois sur ladite loi de 1905 pour financer, de façon indirecte, la construction de mosquées… On comprend, d’ailleurs, pourquoi notre Président n’avait que cette loi à la bouche, jeudi soir, histoire peut-être de faire oublier tous ces contournements.

    Bien sûr, cet imam a servi d’idiot utile à certains, comme Éric Ciotti, pour montrer leur « fermeté ». La fermeté d’un tweet… Une fermeté d’autant plus ferme qu’ils ne sont pas au pouvoir et qu’ils n’ont rien fait pour éviter, quand ils y étaient, et la misère de Notre-Dame et la présence de cet islam qui, avec ses raisons et sa cohérence, n’est pas « Notre-Dame » et a le mérite de nous renvoyer à ce que nous sommes peut-être encore, un peu, et à nos responsabilités.

    Dominique Monthus

    https://www.bvoltaire.fr/pas-dargent-musulman-pour-notre-dame-et-si-limam-khattabi-avait-raison/

  • Le temps des demi-mesures

    6a00d8341c715453ef0240a4a56926200b-320wi.jpgLa très décevante conférence de presse donnée par le chef de l'État ce 25 avril a coupé beaucoup de poires en deux. Pour raisonnable que puisse paraître un tel mode de partage entre le trop et le trop peu, on doit d'abord s'interroger : le flou et le mou, caractérisent toujours l'exécution des décisions et l'application des lois ; quelle pertinence, par conséquent, de ces motions de synthèse d'esprit radical-socialiste où semble vouloir s'abîmer désormais la Macronie ?

    Le propos initial prétendait présenter une conclusion de cette consultation, nommée pompeusement grand débat. Celui-ci s’était fixé pour objectif officiel de répondre à la crise des Gilets jaunes. Or, le président de la république, ayant lui-même tant contribué à dialoguer avec sa propre personne, promettait donc d'agir en fonction des conclusions de ces étranges échanges d'idées.

    Dans ce jeu de bonneteau, la mise de départ avait été dévoilée depuis plusieurs jours. Les pages saumon du Figaro, dès le 17 avril[1] avaient ainsi révélé la teneur des intentions gouvernementales. Cet ennuyeux catalogue ne pouvait même pas se prévaloir, une semaine plus tard, d'une quelconque nouveauté.

    La baisse d'audience ne doit pas être sous-estimée. Selon Mediametrie l'intervention d'avril n'aura retenu l'attention que de 8,5 millions de téléspectateurs, contre 23 millions en décembre.

    On savait déjà, par exemple, que le chef de l'État,
    ... outrepasserait ses compétences [même la suppression en 1996 de l'autonomie originelle de la sécurité sociale fait dépendre celle-ci d'une procédure parlementaire et non d'une décision présidentielle]
    ... et violerait le principe d'égalité [en opposition avec la doctrine du conseil constitutionnel]
    ... en promettant d'indexer [sans se prononcer sur les contreparties dans les comptes publics, c'est-à-dire en fait en s'exposant à un surcroît de déficit et d'endettement]
    ... vers la fin de son mandat [passant donc le mistigri à ses successeurs]
    ... certaines pensions de retraite [une fois les 138 milliards d'euros de réserves des caisses du secteur privé absorbées par l'étatisme]
    ... les petites bien sûr et pas les grandes [définies à partir d'un seuil arbitrairement fixé à 2000 euros à compter du 1er janvier 2020]
    ... sur l'évolution du coût de la vie [telle que calculée par l'Insee[2]].

    Presque tout le propos mérite d'être analysé de la même manière.

    On saluera toutefois une ou deux cerises imprévues sur ce gâteau servi avec retard, quelque peu ranci : ainsi, très bien, de prévoir l'intervention des caisses d'allocations familiales pour les cas, hélas innombrables, de non-paiement des pensions alimentaires. La famille monoparentale étant devenue cellule de base de la décomposition sociale et de la paupérisation, on admettra que cette disposition nouvelle pourrait se révéler bénéfique… si elle est effectivement mise en œuvre.

    Ce programme étant supposé répondre à la crise des gilets jaunes, on ne s'étonnera pas de le voir se cantonner, à un mois du scrutin européen, à une tambouille hexagonale. Préoccupons-nous quand même de la situation de la France en Europe, sujet sur lequel Macron manie le contresens avec de plus en plus d'aisance.

    Attendons, avant d'applaudir, de voir quelle forme prendra la suppression annoncée de l'Ena. S'il s'agit d'aboutir à la mise en place une formation encore plus monopoliste englobant la magistrature, l'administration de la sécurité sociale, etc. gavée de pensée unique et d'inflexion diversitaire, le sens du mot liberté de la trilogie républicaine n'y gagnera sans doute pas grand-chose.

    Des annonces relatives à la démocratie directe ont été prononcées. Elles méritent hélas d'être plus encore passées au crible. Nous y consacrerons nos prochaines chroniques.

    Nous nous trouvons, en effet, en présence de réponses insuffisantes, à la fois donc encourageantes et exaspérantes, à la mobilisation de ces gilets jaunes vêtus de plus en plus en noir, qui préparent, en grognant, leur 24e samedi...

    [à suivre par conséquent]

    JG Malliarakis 

    Apostilles

    [1] cf. article et dossier "Impôts, école, démocratie: les projets de Macron" publié dans l'édition papier du 17, en ligne dès le 16 avril à 20 h 41.

    [2] cf. L'Insolent du 24 janvier : "A-t-on le droit de critiquer l'Insee ?"

    https://www.insolent.fr/

  • Les très hauts salaires de la fonction publique

    L’Obs et France 2 se lancent dans le poujadisme… Au ministère des finances, 600 personnes touchent plus que le Président de la République (15 140 euros brut par mois). Parmi lesquels 150 hauts fonctionnaires du ministère de l’Économie touchent 21 000 euros net mensuels. Le directeur des finances publiques d’Ile-de-France gagne 255.579 euros net par an et l’ancien secrétaire général du ministre des Finances 188.479 euros. Pourtant aucune grille de la fonction publique ne permet d’atteindre ces niveaux de salaire. Bercy joue sur un système de primes. Même la Cour des comptes ne s’y retrouve pas. Elle estime dans une note envoyée en 2017 au ministère des Finances, que « le niveau élevé de la rémunération des administrateurs généraux des finances publiques est difficile à justifier ». 

  • Carole Delga, Présidente du conseil régional d’Occitanie, condamnée pour discrimination à l’égard de la commune de Beaucaire

    Carole Delga, Présidente du conseil régional d’Occitanie, condamnée pour discrimination à l’égard de la commune de Beaucaire

    Lu sur Objectif Gard :

    La présidente de la région Occitanie (PS) a été condamnée, ce vendredi matin, par la cour d’appel correctionnelle de Nîmes. Le maire de Beaucaire, Julien Sanchez avait par citation directe, assigné l’élue régionale pour “discrimination fondée sur des opinions politiques et entrave à l’exercice d’une activité économique“.

    Le tribunal correctionnel de Nîmes avait rejeté l’action du maire de Beaucaire, estimant la citation irrecevable. Mais ce vendredi 26 avril, la Cour d’Appel de Nîmes a totalement modifié la décision rendue par le tribunal correctionnel il y a quelques mois, en déclarant coupable la présidente de la région Occitanie, Carole Delga et en octroyant 5 000 euros de dommages et intérêts à la ville de Beaucaire. En outre, la présidente Delga devra payer 1 000 euros d’amende liés à la sanction. La totalité du chèque que devra débourser la présidente de région s’élève à 8 000 euros entre la condamnation et les dommages et intérêts.

    Sur le fond, Julien Sanchez (FN) estimait que la présidente de la région n’avait pas signé le contrat de ville tel qu’il avait été validé par les élus gardois. Le maire de Beaucaire accuse notamment Carole Delga de discrimination parce qu’une ancienne friche SNCF, proche du centre-ville de Beaucaire, n’a pas été choisie pour accueillir le futur lycée général construit par la Région dans le Gard. Un projet de centre de formation pour l’apprentissage aurait également été écarté.

    Julien Sanchez, le maire de Beaucaire ne cache pas sa satisfaction :

    “Je me félicite de cette décision de justice même si encore une fois je n’ai rien contre Carole Delga. Je souhaite seulement être traité comme toutes les villes de l’Occitanie. J’espère qu’à l’avenir, la Région pourra mieux travailler avec la commune de Beaucaire. Nous avons d’ailleurs commencé à avancer sur la halte SNCF, j’espère que nous obtiendrons un accompagnement pour le skatepark comme la ville de Perpignan a bénéficié de 20% de subvention de son projet. Idem pour notre candidature au Contrat Bourg Centre Occitanie. Enfin, sur la question du lycée, c’est un enjeu fondamental pour la 4e ville du Gard et le bassin de vie local qui augmente sa population chaque année.”

    La région annonce qu’elle va immédiatement se pourvoir en cassation, ” car la décision, ce matin, de la cour d’appel de Nîmes est invraisemblable”, nous indique un proche de la présidente de la région.

    https://www.lesalonbeige.fr/carole-delga-presidente-du-conseil-regional-doccitanie-condamnee-pour-discrimination-a-legard-de-la-commune-de-beaucaire/

  • Existe t'il un libéralisme français dans l'histoire?

  • L’abîme appelle l’abîme… une politique américaine?

    aigle-americain.jpgEn mai de l’année dernière, Bruno Gollnisch était intervenu dans l’hémicycle du parlement européen pour exhorter de nouveau l’Europe à rendre coup pour coup, à résister à l’impérialisme américain. Il s’indignait de la résignation de l’UE devant l’embargo, l’universalité des sanctions décrétées par les Etats-Unis contre l’Iran, lesquelles impactent directement et lourdement les groupes français. En 2017, notions nous, des entreprises comme Peugeot et Renault, avaient vendu respectivement 443.000 et 162.000 voitures en Iran, soit à elles deux 40% d’un marché iranien de l’automobile en progression constante. Quant à Total, elle avait signé en novembre 2016 avec le gouvernement iranien un accord de principe pour le développement du champ gazier de Pars Sud situé dans le Golfe arabo-persique pour un montant de six milliards de dollars… Début février, l’Union européenne avait tenté de démontrer qu’elle était capable de tenir tête aux Etats-Unis. Plus précisément, rapportait euractiv, «Paris, Berlin et Londres (avaient) annoncé la création d’un mécanisme de troc (baptisé Instex) pour permettre aux entreprises européennes de commercer avec l’Iran malgré les sanctions américaines.» «Ils se sont engagés à trouver une solution pour permettre à l’Iran de continuer à commercer et notamment vendre son pétrole.»

    Un renforcement des liens économiques dont l’intérêt est évident pour la France et les Européens, mais que certains expliquaient aussi par le souhait « que l’Iran continue de respecter les engagements pris dans le cadre de l’accord du 14 juillet 2015, notamment de cesser le programme lui permettant de se doter de l’arme nucléaire malgré la décision des États-Unis de se retirer et d’imposer de nouvelles sanctions économiques à la république islamique.» « L’Instex va permettre à l’UE de poursuivre un commerce licite avec l’Iran dans les domaines de la santé et de l’agroalimentaire , expliquait (le ministre français des Affaires étrangères) Jean-Yves Le DrianWashington a déjà mis en garde les Européens contre les conséquences de leur décision de contourner ses sanctions contre l’Iran. Ces sanctions s’apparentent à un chantage contre les pays tiers qui commercent actuellement avec l’Iran : les entreprises européennes ou asiatiques se verront interdites de marché américain si elles continuent d’importer du pétrole iranien, ou d’échanger avec des banques iraniennes ciblées par Washington. Beaucoup devraient choisir les États-Unis, ou l’ont déjà fait.»

    Bruno Gollnisch l’a dit et redit, la capacité de résistance de nos gouvernants doit aussi être jaugée à l’aune de leur soumission aux diktats juridiques de l’empireEn vertu du principe d’extraterritorialité, le droit américain permet ainsi à Washington d’intimider, de terroriser, de rançonner des entreprises étrangères pour des activités commerciales commises hors du territoire des Etats-Unis, pour peu que lesdites entreprises aient un lien avec les États-Unis…. le simple fait de faire des transactions en dollars établissant ce lien. Mais il ne s’agit pas tant  de reprocher aux dirigeants de l’Amérique de défendre leurs intérêts (ou ce qu’ils considèrent comme tels)  mais de regretter que nous défendions si mal ou si mollement les nôtres.

    Le 8 mai 2018,  Donald Trump avait annoncé le désengagement de Washington de l’accord nucléaire avec l’Iran conclu par son prédécesseur et le rétablissement des sanctions contre la République iranienne. Dans la foulée, l’ex directeur de la CIA, actuel secrétaire d’Etat américain , le faucon Mike Pompeo avait averti que les Etats-Unis tiendraient pour responsables les entreprises qui continueraient d’entretenir des relations commerciales dans certains secteurs avec Téhéran. Il avait assuré que « les Etats-Unis (exerceraient) une pression financière sans précédent sur l’Iran, avec les sanctions les plus fortes de l’Histoire, si Téhéran (refusait) de se plier aux exigences de Washington.»

    Il y a deux jours rapportait Le MondeDonald Trump a annoncé que les Etats-Unis n’allaient pas renouveler le 2 mai « les exemptions aux pays qui importent du pétrole iranien» qui  avaient  été accordées « pour six mois à huit pays importateurs de pétrole iranien. Parmi eux, l’Inde et la Chine, les deux plus gros clients de Téhéran. » «Cette décision a pour but de réduire les exportations iraniennes à zéro, pour soustraire au régime sa principale source de revenus, a expliqué la porte-parole de la Maison Blanche dans un communiqué. Concrètement, cela signifie que tout pays qui importera du pétrole iranien après le 2 mai sera soumis à d’importantes sanctions américaines…».

    Une opération qui risque d’être très difficile à mettre en œuvre, soulignait cet article car la Chine, la Turquie et «même la Corée du Sud, pourtant alliée historique des Etats-Unis» ont fait savoir qu’ils refusaient de se soumettre à ce diktat de Washington.  «Certains Américains espèrent opportunément pouvoir vendre à ces pays asiatiques du pétrole de schiste dont la production continue de croître aux Etats-Unis. Mais tous les pétroles ne se valent pas : les huiles légères américaines ne sont pas appropriées pour les raffineries coréennes ou indiennes, qui nécessitent des pétroles plus lourds.»

    La question du pétrole de schiste est en effet au coeur de ce durcissement américain, puisque les Etats-Unis, selon certaines projections,  pourraient redevenir de ce fait gros exportateurs d’or noir. La stratégie américaine viserait désormais  à ligoter certains concurrents sur le marché de l’énergie fossile. Ce qui expliquerait aussi le pressing yankee sur un très  important  pays pétrolier comme le Venezuela,  l’entreprise de déstabilisation et de mise sous contrôle en cours, sous prétexte de droits de l’homme et de démocratie, comme souvent …

    Cette question des exemptions, notait encore Le Monde,  avait laissé les « faucons  de l’administration Trump sur leur faim (…) les plus radicaux accusant l’administration Trump de faire preuve de laxisme. Ainsi, le sénateur et ancien candidat à la présidentielle Ted Cruz a accusé, mi-avril, Mike Pompeo (…) pourtant présenté comme un dur, d’être trop complaisant. La ligne la plus dure l’a donc emporté au sein du département d’Etat. Mike Pompeo a expliqué, lundi, que  le but de l’opération restait simple : priver le régime des fonds qu’il a utilisés pour déstabiliser le Proche-Orient depuis quarante ans et pousser l’Iran à se comporter comme un pays normal » (sic).

    Cette hostilité vis-à-vis de l’Iran est une  constante depuis l’entrée en fonction de Donald Trump,  fidèle en cela à ses propos très durs lors de sa campagne présidentielle, lorsqu’il qualifiait l’Iran d’« État terroriste numéro un » . En février 2017, peu après la prise de fonction du président américain, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov,  avait manifesté une toute autre appréciation: «L’Iran n’a jamais été complice de liens avec le Front al-Nosra ou Daech (Etat Islamique) . En outre, l’Iran contribue à la lutte contre Daech. Nous avons longtemps préconisé l’idée de créer un front antiterroriste unifié. Je suis convaincu que l’Iran doit faire partie de notre effort commun si nous évaluons objectivement les contributeurs potentiels à une telle alliance.»

    Alors, il ne s’agit pas d’idéaliser la République islamique d’Iran, mais certainement  pas non plus de la précipiter dans un chaos sanglant. Invité récemment de l’émission d’Elie Chouraqui sur la chaine francophone israélienne I24, Eric Zemmour a jugé très sévèrement le bellicisme de Washington et de Tel-Aviv contre Téhéran, supputant une évolution de ce pays. L’essayiste a cité le général De Gaulle qui parlant en pleine guerre froide de l‘URSS, affirmait que la Russie éternelle triompherait du soviétisme en l’absorbant, qu’elle boirait le communisme comme le buvard boit l’encre. Il en sera de même de l’Iran avec son idéologie rigoriste qu’elle exporte dans l’arc chiite,  veut croire M. Zemmour. Ce qui est évident,  c’est que l’Iran actuel, république héritière de la nation (empire) Perse, d’une civilisation hautement raffinée plurimillénaire, mérite bien mieux que les caricatures grossières et les appels au lynchage. Déstabiliser l’Iran, pays en paix de 80 millions d’habitants, entouré par des voisins instables et/ou en crise, en encourageant la destruction de son économie pour créer les conditions d’une implosion, d’un soulèvement social relève d’un jeu extrêmement dangereux. Depuis la première guerre du Golfe, le Moyen-Orient mais aussi les Européens ont assez payé pour le savoir. Comme il est dit dans le psaume de David, abyssus abyssum invocatl’abîme appelle l’abîme

    https://gollnisch.com/2019/04/24/labime-appelle-labime-une-politique-americaine/

  • Après le krach, réévaluation de l’or et « Gold Exchange Standard » multidevises

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    Marc Rousset

    Olivier Blanchard, l’ancien chef économiste du FMI, avec des propos toujours surprenants pour défendre le Système, a découvert l’eau chaude début janvier 2019, devant l’Association des économistes américains : puisque les taux d’intérets sont bas, la dette publique de 250.000 milliards de $ dans le monde, soit 3 fois le PIB mondial de 80.000 milliards de $, et, selon le FMI, 103 % du PIB des pays riches au lieu de 71 %, il y a 10 ans, n’est peut-être qu’un problème accessoire ! Mais quid des « gros problèmes en cas de remontée des taux » ? selon Christine Lagarde, DG du FMI.

    Georges Ugeux, ancien VP du NewYork Stock Exchange, qui prédit « une descente aux enfers de la finance » vient de déclarer : « Je crois que nous sommes de nouveau dans une période de déni. » Villeroy de Galhau, ancien Président de BNP-Paribas, aujourd’hui président de la Banque de France, lui aussi défenseur du Système, ne trouve rien de mieux à nous dire que la politique monétaire doit rester laxiste avec un taux directeur de la BCE à 0 % qui ruine les épargnants et va installer durablement les taux publics d’emprunts allemands en territoire négatif tandis que les taux d’obligations des entreprises en zone euro s’élèvent en moyenne à 0,6 %, soit dix fois moins qu’un taux juste et normal.

    En fait, on va tout droit vers la récession avec un krach à la clé. L’indice PMI flash manufacturier en zone euro s’est contracté pour le deuxième mois consécutif en avril à 47,8, l’Allemagne se situant encore plus bas à 44,5. Le PIB allemand devrait progresser de seulement 0,5 % en 2019. Le sauvetage bancaire de la Deutsche Bank, avec un bilan de 48.000 milliards de $, soit 24 fois le montant de la dette publique allemande, ferait exploser la dette de 64,1 % à environ 90 % du PIB. Quant à la France, incapable avec Macron de faire des réformes structurelles, d’élever l’âge de départ à la retraite, elle doit s’inquiéter aussi de son endettement privé de 133 % du PIB (59,1 % pour les ménages et 74,1 % pour les entreprises. Selon le ministre russe des finances, Anto Silouanov, « le risque d’une récession mondiale est très élevé ».

    C’est peut-être dans une Chine qui soutient la croissance de 6 % en 2019, comme un pendu sur son tabouret, que tout va se jouer. Le marché automobile chinois a reculé pour la première fois en 2018 à 26,3 millions de véhicule, avec un taux d’utilisation des usines inférieur à 57 %. La pression fiscale et sociale sur les entreprises va être abaissée de 265 milliards d’euros tandis les banques chinoises ont prêté au premier trimestre la somme record de 766 milliards d’euros, soit davantage que le PIB de la Suisse, pour les infrastructures. Le surendettement des entreprises atteint déjà 150 % du PIB. La croissance chinoise est, en fait, gonflée artificiellement à coup de crédits garantis par l’État et l’on peut aussi avoir des doutes sur les statistiques officielles camouflant les fragilités structurelles.

    Pendant ce temps, les banques centrales (Chine, Russie, Kazakhstan, Turquie) continuent d’accumuler du métal jaune (90 tonnes durant les deux premiers mois de l’année 2019). Après le krach ou l’effondrement monétaire à venir, il est probable qu’un panier de plusieurs monnaies adossées à l’or réévalué remplacera l’étalon $. La révolution silencieuse Bâle III par les « gnomes de Zurich » a déjà commencé le 29 mars 2019 puisqu’il a été décidé de placer l’or de l’actif des banques centrale, non plus en troisième catégorie, à 50 % de sa valeur, mais en première position à 100 % de sa valeur, soit une première réévaluation comptable du métal jaune plaçant l’or avant le dollar. Et dès le 1er janvier 2022, les banques centrales auront le droit de garder jusqu’à 20 % de leurs actifs en or, argent ou platine. Le loup du système de change fixe avec l’or comme monnaie internationale est donc déjà bel et bien entré dans la bergerie dollar. Soyons certains que L’Amérique fera tout pour défendre bec et ongles le privilège de l’étalon $ mis en place à Bretton Woods en 1945.

    Un calcul simpliste démontre cependant que la crise de l’hyper-endettement public de 250.000 miliards de $ ne peut être résolue qu’en multipliant le prix de l’ensemble des réserves mondiales d’or, soit environ 6.500 Milliards $, par 40 ! Ce n’est pas pour rien que les Allemands (ménages 5.548 tonnes et Bundesbank 3.370 tonnes) possèdent aujourd’hui une quantité record de 8.918 tonnes d’or physique. N’oublions pas que l’or valait 35 $ l’once en 1971 et qu’il vaut aujourd’hui 1.300 $ l’once ! Si l’or devait être réévalué, la France et l’Italie seraient aussi grandement avantagées.

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  • L’État est-il volé par les concessionnaires d’autoroutes ?

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    Après les privatisations partielles de MM. Jospin et Raffarin, Dominique de Villepin a vendu en 2006, contre 15 milliards d’euros, la totalité des titres des sociétés d’autoroutes restés en possession de l’État alors que l’exploitation du réseau commençait à rapporter après que sa construction eut été amortie. La vente aurait été sous-évaluée de 10 milliards selon un avis de 2009 de la Cour des comptes. Le Trésor s’est ainsi privé de 2 milliards de bénéfices par an ! Le prix des péages devait rester sage, avec un seuil garanti de 70 % de l’inflation, l’emploi préservé mais les effectifs des salariés ont baissé de 30 % et la hausse des tarifs a été de 20 % en 10 ans, bien plus que l’inflation. Les sociétés autoroutières ont obtenu que leurs tarifs soient revalorisés en échange de travaux que, souvent, elles étaient obligées de faire.

    M. Hollande avait protesté, promis de renationaliser, laissé les députés créer une commission d’enquête, mais comme l’État était incapable de financer des travaux d’infrastructure nécessaires, le gouvernement socialiste a imité M. Sarkozy et prolongé de 3 ans la durée des concessions en échange d’investissements. En 2015, les tarifs ont été gelés, mais avec la promesse d’un rattrapage entre 2019 et 2023. La contrepartie donnée par l’État en 2015 est estimée à 15 milliards par la Cour des comptes alors que les investissements réalisés en échange se montaient à 3,2 milliards. Le contrat de 2015 était resté secret et il a fallu que M. Avrillier, un tenace écologiste grenoblois, saisisse la justice pour qu’il soit enfin rendu public.

    M. Migaud, le président de la Cour des comptes, vient de rendre un rapport très sévère : l’État serait un piètre négociateur. Il n’a pas obtenu le juste prix du patrimoine, lors de la cession en 2006, ni obtenu des clauses permettant de réviser le partage des bénéfices si ceux-ci augmentaient trop tandis que les investissements obligatoires n’étaient pas précisés. Les compagnies autoroutières sont soupçonnées d’avoir introduit des travaux déjà programmés dans la liste de ceux qu’elles proposaient en échange de l’allongement des concessions : 23 sur 57 seraient ainsi abusifs. Elles feraient également coup double, en faisant réaliser au prix fort les travaux par des sociétés de travaux publics qu’elles contrôlent. En outre, le calcul des compensations dues aux sociétés autoroutières qui intègrent inflation, trafic routier, coût des travaux sont bien trop pessimistes et défavorisent systématiquement l’État.

    M. Migaud estime qu’il y a urgence à redresser la barre, alors que de nouvelles négociations vont s’ouvrir. Selon lui, les évaluations des contreparties devraient être confiées à un organisme indépendant, car les agents de l’État seraient moins habiles que ceux des sociétés d’autoroute pour manier la calculette. Les concessionnaires disposeraient au sein des commis de l’État de relais efficaces (que cache cet euphémisme ?). Et surtout la Cour des comptes exige qu’on introduise des clauses restituant au Trésor public une part des bénéfices si ceux-ci sont supérieurs aux prévisions. Les ministres concernés défendent leurs services en citant un déluge d’articles de loi et de décrets censés empêcher les dérapages, mais M. Migaud a raison sur toute la ligne et, vu cet inquiétant précédent, on devrait renoncer à la privatisation d’ADP et de La Française des Jeux.

    Christian de Moliner

    https://www.bvoltaire.fr/letat-est-il-vole-par-les-concessionnaires-dautoroutes/