économie et finance - Page 622
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Un tarif social pour l'eau ?
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États-Unis : Obama en croisade fiscale contre les entreprises quittant le pays
Une quinzaine de grandes entreprises ont déjà transféré leur résidence fiscale hors des Etats-Unis cette année. La Maison-Blanche veut supprimer cette possibilité, avec 20 milliards de dollars d’impôts supplémentaires à la clef.
Le patriotisme économique n’est pas que français. C’est au nom de ce principe que Barak Obama entend empêcher les entreprises de transférer leur résidence fiscale hors des Etats-Unis. Le phénomène a pris des proportions alarmantes depuis quelques mois : une quinzaine d’entreprises ont opté pour l’exil fiscal, depuis le début d’année, en rachetant des entreprises implantées dans des pays fiscalement attractifs. Le plus inquiétant est qu’il s’agit de grandes sociétés, représentant des dizaines de milliers d’emplois.
Les groupes pharmaceutiques, qui ont des montagnes de trésorerie à dépenser à l’étranger – sous peine d’être taxés aux Etats-Unis – sont les plus représentés. Deux d’entre eux ont encore sauté le pas la semaine dernière : basé en Pennsylvanie, Mylan va bientôt pouvoir payer ses impôts aux Pays-Bas grâce à l’acquisition d’une partie des Labotoires Abbott. Quant à AbbVie, il a confirmé, vendredi, son intention de rejoindre le Royaume-Uni grâce à l’acquisition de Shire.
Ils allongent, ainsi, encore un peu plus la liste d’entreprises américaines ayant rejoint l’Irlande (Medtronic, Actavis, Perrigo, Chiquita Brands, etc.) et les Pays-Bas récemment (Applied Materials, etc.). Il s’en est également fallu de peu que le géant américain Pfizer devienne britannique, via une fusion avec AstraZeneca.
L’exil fiscal s’accélère d’autant plus que les entreprises redoutent de voir la Maison-Blanche modifier les règles du jeu prochainement. Les entreprises, qui sont longtemps restées discrètes sur leurs pratiques, n’ont visiblement plus aucun état d’âme : « Tout le monde semble s’excuser de ces exils fiscaux. Pas moi. Je pense qu’il n’y a aucune raison de s’excuser », a lancé récemment le directeur général d’Abbott Miles White.
Si les sociétés sont si nombreuses à abandonner la nationalité américaine – sans délocaliser leurs équipes pour autant –, c’est parce que l’impôt sur les sociétés y est l’un des plus élevés de l’OCDE (35 %). C’est aussi parce que l’intégralité de leurs bénéfices sont taxables aux Etats-Unis, y compris ceux générés à l’étranger – un principe d’extraterritorialité quasi unique au monde.
Pour échapper à ces contraintes, les entreprises américaines peuvent facilement s’exiler, via une procédure dite d’inversion fiscale : il leur suffit d’acheter une entreprise étrangère et d’accorder au moins 20 % des actions de la nouvelle entité aux actionnaires de ladite entreprise étrangère. La Maison-Blanche veut passer ce taux à 50 %, avec un effet rétroactif au 1er mai 2014. Les PDG américains devraient donc renoncer au contrôle de la nouvelle société, ce qui serait certainement rédhibitoire à leurs yeux.
« Si nous n’agissons pas, l’exil fiscal va s’étendre bien au-delà du secteur pharmaceutique » , a martelé dimanche le sénateur démocrate de New York, Charles Schumer. La mesure permettrait de sauvegarder 20 milliards de dollars d’impôt au cours de la prochaine décennie. Le texte sera soumis au Congrès prochainement, mais en cette année d’élections, il n’y a guère de chances que les républicains fassent le moindre cadeau à Barack Obama. Ils dénoncent une nouvelle charge contre les entreprises, n’ayant d’autre but que de rallier les classes moyennes dans la perspective des élections de mi-mandat, en novembre.
Le problème est pris à l’envers, estiment-ils : il faut réduire l’impôt pour le rendre acceptable, et non pas empêcher les entreprises de le fuir. Mais Barack Obama, qui réclame une remise à plat fiscale depuis sa réélection, n’a jamais réussi à bâtir le moindre consensus sur la question.
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Les partis politiques obéissent aux marchés et non aux électeurs
Les programmes économiques des partis reflètent-ils les opinions de leurs électeurs, ou celles des marchés financiers sur le pays? Très polémique, la question vient d’être traitée de manière dépassionnée et chiffrée par deux universitaires, dans une étudeparue dans l’International Studies Quarterly.
Les chercheurs, Lawrence Ezrow (University of Essex, Royaume-Uni) et Timothy Hellwig (Indiana University, États-Unis) se demandent si «l’intégration économique compromet la capacité des partis à remplir leur rôle de représentation et d’expression des opinions de l’électorat», et citent dès leur introduction l’exemple français:
«Le PS s’est hissé au pouvoir dans les années 80 sur un programme de nationalisations et de redistribution. Pourtant, moins de deux ans plus tard, le président Mitterrand est revenu sur les politiques en faveur desquelles l’électorat avait voté et a opté pour une politique de rigueur pour mettre l’économie française en phase avec l’économie globale.»
Afin de tester l’hypothèse selon laquelle les partis répondent moins aux préférences des électeurs quand l’économie du pays est très ouverte, les chercheurs ont compilé toute une série de données: les positions, sur une échelle gauche-droite, de «l’électeur médian» (l’électeur qui se situe au centre de l’électorat, et dont le profil est donc très important pour obtenir une majorité) et des partis dans dix-huit pays au moment des élections, de 1977 à 2009; les indicateurs évaluant l’ouverture de chaque pays à la concurrence internationale.
Ils concluent que les partis «de gouvernement» (ceux qui ont déjà occupé la position majoritaire au sein d’une coalition) répondent en effet beaucoup moins aux mouvements de l’électorat si le pays est très ouvert:
«Alors que les élections incitent les partis à répondre aux mouvements de l’électorat, l’interdépendance économique distrait les élites politiques de celui-ci vers les acteurs des marchés, ajoutant de l’incertitude au paysage politique.»
Là encore, l’étude cite l’exemple de la France, et plus précisément d’une période de vingt ans (1988-2007) où son économie s’est considérablement ouverte: quand les opinions de l’électorat évoluent sur l’échelle gauche-droite, celles des partis évoluent aussi, mais de manière beaucoup plus atténuée en 2007 que deux décennies avant.
La courbe montre le déplacement des promesses des partis quand les préférences de l’électorat changent. Plus le chiffre vertical est élevé, plus les partis y sont sensibles; plus le chiffre horizontal est élevé, plus le pays est ouvert à la mondialisation. (Lawrence Ezrow/Timothy Hellwig)
Dans tous les pays, cet affaiblissement se réalise au profit des opinions portées par les décideurs économiques, qui sont plus à droite que la moyenne de l’électorat: sur une échelle gauche-droite allant de 0 à 10, ils sont plus à droite d’environ 0,8 point en France, par exemple.
«Si les partis sont tiraillés entre les électeurs et les marchés, alors considérons les préférences des acteurs des marchés. Les données suggèrent qu’elles se situent plus à droite que la moyenne de leur pays, que les décideurs économiques préfèrent un rôle de l’État réduit par rapport aux citoyens ordinaires», écrivent les deux auteurs dans un post publié sur Monkey Cage,le blog de sciences politiques du Washington Post.
Plus le chiffre est élevé, plus les préférences des acteurs économiques sont à droite comparées à celles de la moyenne de l’électorat. (Lawrence Ezrow/Timothy Hellwig)
À noter que cette étude ne porte pas sur les réalisations concrètes des partis en question, mais sur leur programme: elle ne dit pas que les partis trahissent, une fois au pouvoir, les promesses faites durant la campagne (reproche souvent fait au gouvernement socialiste actuel en France), mais que ces promesses sont déjà en elles-même un reflet beaucoup plus atténué aujourd’hui des prises de position des électeurs «moyens».
En cela, elle rejoint les conclusions d’une autre étude publiée au printemps, qui montrait que les opinions des électeurs riches comptent quinze fois plus que celle des électeurs lambda aux États-Unis.
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Les trolls des brevets pèsent de plus en plus lourd dans les plaintes
22/07/2014 – via Numerama – En 2012, l’Américaine Colleen Chien, professeure de droit officiant à l’université de Santa Clara, s’était penchée sur l’importance qu’ont pris au fil du temps les “trolls des brevets” (patent trolls, en anglais) dans les actions en justice impliquant des titres de propriété industrielle. Dans son étude, celle-ci avait mis en lumière la part croissante des plaintes générées par ces entreprises.
Si en 2007, les trolls des brevets (aussi appelés “personnes morales sans activité”) ne représentaient “que” 23 % des plaintes liés à des titres de propriété industrielle, ce taux a grimpé à 45 % en 2011 puis 61 % en 2012. À l’époque, Colleen Chien avait jugé la situation “assez dramatique“, puisque “une part croissante des poursuites est engagée par des entités qui ne font rien, au contraire d’autres“.
Amasser des brevets
Comme l’explique en effet la page Wikipédia qui est consacrée à cette pratique, le patent troll désigne une société ou une personne physique, qui utilise la concession de licence et le litige de brevets comme principale activité économique.
En résumé, les trolls des brevets ne fabriquent ni n’inventent rien. Ils se contentent d’amasser des titres, en les achetant ou en les déposant auprès des organismes en charge de leur gestion, pour pouvoir ensuite se retourner contre d’autres sociétés, au motif que les produits ou les procédés de ces dernières violent d’une façon ou d’une autre leur propriété intellectuelle.
Un effet néfaste sur l’économie et l’innovation
Cette activité est particulièrement nuisible, puisqu’elle oblige les entreprises visées par les trolls des brevets à mobiliser une partie de leurs fonds pour organiser leur défense devant les tribunaux ou, comme cela arrive trop souvent, pour régler l’affaire à l’amiable, c’est-à-dire en achetant une licence d’exploitation pour éviter de prendre le risque de perdre en justice, plutôt que de l’utiliser pour autre chose.
D’après deux universitaires de la faculté de Boston, le coût direct des Patent Trolls sur les entreprises américaines a été évalué à 29 milliards de dollars pour la seule année 2011. Mais en plus de peser sur les ressources des entreprises, et même sur l’économie en contribuant à la crise, les trolls des brevets contribuent à freiner l’innovation en limitant la capacité d’investissement.
Deux plaintes sur trois
Or depuis la publication de l’étude de Colleen Chien, la situation s’est visiblement aggravée. Une nouvelle étude (.pdf) conduite par le cabinet américain PricewaterhouseCoopers et relayée dans le Washington Postmontre que les trolls des brevets sont à l’origine de 67 % de la totalité des actions en justice liées à des titres de propriété industrielle.
Face à ce fléau, diverses solutions sont avancées : au Royaume-Uni et aux États-Unis, des internautes ont par exemple proposé de contrer la prolifération des brevets abusifs en les soumettant au crowdsourcing. De son côté, une coalition réunissant plusieurs géants industriels (Google, Cisco, Dell, Samsung, Adobe…) appelle à une modification de la loi pour limiter la nuisance de ces entités.
http://fr.novopress.info/172674/les-trolls-brevets-pesent-en-lourd-les-plaintes/#more-172674
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6ème sommet des BRICS : bilan d’une nouvelle victoire géopolitique
Le 6ème sommet des principales puissances émergentes, celui des BRICS, réunissant le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, qui s’est tenu dans la très belle ville balnéaire brésilienne de Fortaleza, a coïncidé avec la tournée en Amérique latine de Vladimir Poutine, qui s’est justement clôturée au Brésil.
Que dire de plus si ce n’est que ce sommet a confirmé une fois encore que les BRICS sont bien plus qu’un simple « club » de puissances économiques dites émergentes, mais bien une réalité géopolitique, ainsi que vraisemblablement la véritable grande alternative au diktat occidental de l’ère unipolaire post-guerre froide qui s’est achevée récemment.
Plusieurs rencontres et discussions ont été organisées lors de ce sommet. Aussi bien portant sur des questions globales que concernant les relations bilatérales entre les pays membres des BRICS et les pays sud-américains, invités d’honneur du sommet, d’autant plus que l’événement se déroulait sur le sol d’Amérique latine.
Sur le bilan, plusieurs choses à dire. Tout d’abord la Banque de développement des BRICS n’est plus qu’un projet, mais désormais une réalité. Le siège de ladite banque sera basé dans la capitale économique chinoise, Shanghai. Les pays des BRICS se sont également mis d’accord pour créer une réserve de change commune. Comme l’a bien souligné la présidente du Brésil, Dilma Rousseff, « Il s’agit d’une contribution importante pour la reconfiguration de la gouvernance économique mondiale ».
Une reconfiguration que beaucoup attendent depuis un bon bout de temps. Et bien évidemment une vraie alternative au système du FMI et de la Banque mondiale. Par ailleurs, la Banque des BRICS compte jouer un rôle important non seulement au niveau des pays membres, mais également à travers un grand nombre de projets dans différentes régions du monde, notamment en Amérique latine et en Afrique.Pour revenir au partenariat des BRICS avec les pays d’Amérique latine, une grande rencontre a eu lieu entre les chefs d’Etat du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud avec les leaders de 11 pays sud-américains. A ce titre, plusieurs rencontres bilatérales ont également eu lieu. Le président russe, Vladimir Poutine, a pour sa part eu des discussions aussi bien avec ses homologues des BRICS, mais également avec les présidents de l’Uruguay, de la Bolivie et du Venezuela, lors du sommet. Pour rappel et avant le sommet des BRICS, Vladimir Poutine, dans le cadre de sa tournée latino-américaine, a visité Cuba, le Nicaragua, l’Argentine et le Brésil.
Durant les rencontres et mis à part l’aspect économique, la politique était elle aussi omniprésente, ce qui est peu étonnant compte tenu de l’actualité internationale. En premier lieu les discussions ont concerné les événements au Sud-Est de l’ex-Etat ukrainien et bien évidemment la situation au Moyen-Orient, en Irak et bien sûr en Palestine, tous à feu et à sang…
Le leader russe n’a pas manqué de rappeler la nécessité d’œuvrer tous ensemble, aussi bien dans le cadre des BRICS que de l’Union des nations sud-américaines (UNASUR), afin de protéger les Etats qui mènent une politique indépendante et qui ne se conforment pas à la pression des USA et de leurs satellites. Probablement le mot « diktat » aurait été plus approprié mais le message a été bien compris et entièrement soutenu par les participants de ce grand sommet.
Le projet BRICS se confirme donc. Au départ, et pour reprendre les termes employés par bon nombre de spécialistes occidentaux, le « club des BRIC » serait une « union artificielle, composée de pays trop différents et que rien ne peut unir ». Et un projet qui « au fil de quelques années » viendrait à disparaître. Cela se disait par des « experts » respectables du monde occidental aussi bien 2009 qu’en 2010. Mais que s’est-il passé depuis ? Un nouveau membre est venu rejoindre en 2011 ledit projet, en l’occurrence la République d’Afrique du Sud, leader du continent africain, ajoutant ainsi la lettre « S » à l’acronyme de l’organisation. Aujourd’hui d’autres pays et nations aspirent à rejoindre les BRICS, notamment l’Argentine. Et ce qu’il convient une fois de plus de noter, car c’est bien de cela qu’il s’agit, c’est que les BRICS désormais ne représentent plus uniquement une union économique (même si l’aspect économique est tout aussi primordial). Les BRICS partagent également aujourd’hui soit une vision commune, soit très proche, sur les principaux problèmes des relations internationales, ainsi que face aux défis majeurs de notre planète. Tout cela évidemment ne ravit en rien les élites politiques, financières et médiatiques occidentales qui réalisent aujourd’hui à quel point leurs « prévisions » par rapport aux BRICS se sont avérées fausses.
En ce qui concerne les dernières « sanctions » étasuniennes, ainsi que de leurs satellites de l’UE, qui visent la Russie, le président russe a bien rappelé que toute sanction aura un effet boomerang. Une position soutenue par les partenaires aussi bien des BRICS, que par l’écrasante majorité des Etats d’Amérique latine. Les BRICS et leurs alliés ont de beaux jours devant eux !
Mikhail Gamandiy-Egorov pour La Voix de la Russie
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Impuissants, incapables, menteurs
L’histoire ne prend pas de vacances. Aux portes de l’Europe, les manipulations, provocations et autres combats entre « milices » en Ukraine restent une source d’inquiétude, tandis que les conséquences des menées atlanto-américaines au Proche-Orient ces dernières décennies ne cessent de déployer leurs effets pervers et sanglants. En Syrie, la rébellion menée majoritairement par les djihadistes, soutenus jusqu’à il y a peu par les occidentaux, ne semble plus capable de renverser le régime de Bachar el-Assad, élu officiellement président pour un troisième mandat la semaine dernière. Mais une large fraction du pays est toujours sous la domination des terroristes islamistes. En Libye, l’élimination du clan Kadhafi voulue par Washington, Londres et le trio infernal Sarkozy-Juppé-BHL, a précipité le pays dans le chaos et l’anarchie. Nouvelle illustration de cet état de fait, depuis une semaine les combats font rage autour de l’aéroport de Tripoli entre les milices de Zeitan, alliées au général Khalifa Haftar, et les milices islamistes de la Cellule des opérations des révolutionnaires de Libye.
En Irak, le torrent de sang déclenché par l’agression yankee de mars 2003 ayant conduit à l’élimination du régime baasiste de Saddam Hussein ne semble pas prêt de se tarir. Si la population irakienne, dans son ensemble, paye au prix fort la destruction du régime nationaliste, les chrétiens d’Irak sont clairement une communauté en voie d’éradication totale. « Avant l’invasion américaine de 2003 rappelle Le Monde, plus d’un million de chrétiens vivaient en Irak, dont plus de 600 000 à Bagdad, 60 000 à Mossoul, mais également dans la ville pétrolière de Kirkouk (dans le nord) et dans la cité méridionale de Bassora. La population chrétienne de Mossoul était estimée à 5 000 (douze fois moins qu’il y a dix ans, NDLR) avant la prise de la cité par les djihadistes » de l’Etat islamique (EI) le mois dernier.
Des chrétiens d’Irak aujourd’hui « persécutés », «chassés», «forcés d’abandonner leurs foyers sans pouvoir emporter quoi que ce soit avec eux» (pape François) , auxquels les fous d’Allah « ont ordonné (…) de se convertir à l’islam, soit de payer l’impôt spécial de la djizya ,faute de quoi ils seraient tués s’ils restaient dans le califat ».
« Des habitants sunnites de Mossoul, bravant leur peur de s’exprimer, ont signifié dimancheleur solidarité avec les chrétiens et affiché leurs distances vis-à-vis de l’EI. Des responsables des villes saintes chiites de Kerbala et Najaf, accueillant déjà de très nombreux réfugiés chiites, ont déclaré que les portes de leurs cités étaient ouvertes aux chrétiens ».
Quant à l’opération Rocher Puissant menée actuellement par Tsahal contre la bande de Gaza, visant à réduire fortement les capacités opérationnelles, militaires du Hamas, elle s’est d’ores et déjà soldée par plus de cinq cent mort Palestiniens, dont des femmes et des enfants, et d’un civil et d’une quinzaines de soldats Israéliens. En 2009, le Front National avait dénoncé l’offensive militaire de l’Etat hébreu baptisée Plomb durci. Le vice-président du FN Florian Philippot a souligné de nouveau ce matin sur France 2 qu’ « il faut immédiatement qu’Israël cesse son offensive, il y a un drame social, humain, humanitaire à Gaza », rappelant plus largement que « la solution (au conflit israélo-palestinien) à terme doit être équilibrée entre deux Etats ».
Comme nous le notions la semaine dernière sur ce blogue, comme le disent depuis des années Bruno Gollnisch et les dirigeants du FN, comme l’a souligné de nouveau Florian Philippot, l’importation du conflit israélo-palestinien sur notre sol découle largement d’une « immigration de masse non assimilée ». Il réagissait ici aux nouvelles violences commises en marge des manifestations pro-palestiniennes interdites de Barbés samedi et deSarcelles dimanche -ville dans laquelle des commerces juifs ont été mis à sac parce qu’appartenant à des juifs.
Si selon l’adage bien connu les sociétés multiculturelles sont des sociétés multiconflictuelles, le vice-président du Front a relevé que la «détestable » « communautarisation de la société » « est encouragée par l’UMP et le PS ». « Mais je pense que (lesdites émeutes pro-palestiniennes, NDLR) sont très largement un prétexte pourdéfier l’ordre républicain ». « Il y a un an, c’était Trappes qui prenait feu. Il suffit qu’un match de foot ne donne pas le résultat escompté et nous avons une émeute. Qu’une arrestation soit jugée un peu trop brutale et on a une émeute. Qu’il y ait une course-poursuite avec la police dans un quartier et on a une émeute ».
Car les condamnations rituelles et unanimes de la clase politicienne, de l’UMP au Front de Gauche, le déplacement à Sarcelles ce matin du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuvene peuvent camoufler la nécessité de «mettre au pouvoir en France un pouvoir fort qui rétablisse l’ordre républicain, qui lutte contre le laxisme, le communautarisme, ce poison, l’immigration de masse parce que celui qui ne voit pas le lien… ».
Le lien, les Français l’ont fait, s’il en était besoin, en regardant les images des émeutes en question. Au-delà de l’empathie que nos compatriotes peuvent avoir –ou non- avec les gazaouis sous les bombes, ils constatent que cette solidarité avec les « frères palestiniens » exprimée dans nos rues, dans des manifs très majoritairement à composante arabo-musulmane, permet aussi de mesurer la transformation du visage de notre pays, lababélisation de quartiers entiers de nos villes.
C’est le moment qu’a choisi le Premier ministre Manuel Valls, qui dévisse dans les sondages, pour se plonger avec délectation et une bonne dose d’inculture ou de mensonge dans l’esprit de repentance , à l’occasion de sa commémoration hier du soixante-douzième anniversaire de la rafle du Vel’ d’Hiv’.
Comme l’ont fait avant lui Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande, M. Valls, osant parler au nom de tous les Français, a ainsi affirmé que « le déshonneur de la France, c’est d’avoir été complice de l’occupant, d’avoir envoyé des hommes, des femmes et des enfants vers la mort parce qu’ils étaient juifs ».
Un discours indigne guère éloigné de celui d’un Chirac –à qui il a rendu hommage hier- ou de François Hollande il y a deux ans au même endroit , qui affirmait lui aussi que la rafle du Vel d’Hiv avait été commise «par la France ». Il s’était alors attiré les foudres du député gaulliste Henri Guaino pour qui la France était alors à Londres et non à Vichy, lui même a son tour alors sévèrement remis à sa place par les dirigeants (sarkozystes) du Crif…
Comment est-il possible constate Bruno Gollnisch que MM. Chirac, Sarkozy, Hollande et Valls ignorent de bonne foi les raisons pour lesquelles Charles de Gaulle et François Mitterrand ont refusé de commémorer cette rafle, estimant qu’elle n’était pas de la responsabilité de la France ?
La vérité consiste à rappeler que le gouvernement de Vichy ne gouvernait pas la zone occupée et que les arrestations furent ordonnées à la police française par le général Oberg, commandant la place de Paris, les agents récalcitrants s’exposant à être fusillé en cas de désobéissance. Oberg exigeait la rafle de 25 000 juifs étrangers réfugiés sur notre sol, mais il n’en obtint que la moitié car plusieurs milliers de familles ont été sauvées par des policiers parisiens qui les ont fait disparaître des fichiers – en l’occurrence des listes de juifs étrangers établies en octobre 1940 sur demande allemande- ou les ont prévenues dans la nuit.
L’historien franco-israélien Alain Michel le notait sur le site du magazine Marianne en juillet 2012, dans un article pointant les sept (grossières) erreurs du discours de François Hollande sur la rafle du Vel d’Hiv, «ce ne sont pas seulement les Justes et les héros anonymes qui ont sauvé les trois quarts des Juifs de France, mais aussi l’action et les choix politiques du gouvernement de Vichy ». C’est le gouvernement du Maréchal Pétain « qui, en tentant de protéger les Juifs français (et en abandonnant à leur sort les Juifs d’origine étrangère), a considérablement ralenti la machine de destruction allemande (voir les historiens Léon Poliakov et Raul Hilberg) ». C’est la France qui accueillit le plus grand nombre de réfugiés de confession juive, et c’est en France qu’ils échappèrent en plus grand nombre à la déportation.
Cette volonté de tordre le cou à la réalité, d’instrumentaliser également l’histoire à des fins partisanes, ne contribue pas peu, elle aussi, à retirer tout crédit aux gouvernements UMPS, impuissants et incapables, et à démonétiser encore plus leur(s) parole(s).
http://gollnisch.com/2014/07/21/impuissants-incapables-menteurs/
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A. Douguine: union économique eurasienne, alliance UE/Russie, hégémonisme américain
Entretien avec Alexandre Douguine
Sur l'Union économique eurasienne, sur la nécessité d'une alliance UE/Russie, sur l'hégémonisme américain en Europe
Propos recueillis par Bernard Tomaschitz
Professeur Douguine, le 1 janvier 2015, l'Union Economique Eurasienne deviendra une réalité. Quel potentiel détient cette nouvelle organisation internationale?
AD: L'histoire nous enseigne que toute forme d'intégration économique précède une unification politique et surtout géopolitique. C'est là la thèse principale du théoricien de l'économie allemand, Friedrich List, impulseur du Zollverein (de l'Union douanière) allemand dans la première moitié du 19ème siècle. Le dépassement du "petit-étatisme" allemand et la création d'un espace économique unitaire, qui, plus tard, en vient à s'unifier, est toujours, aujourd'hui, un modèle efficace que cherchent à suivre bon nombre de pays. La création de l'Union Economique Eurasienne entraînera à son tour un processus de convergence politique. Si nous posons nos regards sur l'exemple allemand, nous pouvons dire que l'unification du pays a été un succès complet: l'Empire allemand s'est développé très rapidement et est devenu la principale puissance économique européenne. Si nous portons nos regards sur l'Union Economique Eurasienne, on peut s'attendre à un développement analogue. L'espace économique eurasien s'harmonisera et déploiera toute sa force. Les potentialités sont gigantesques.
Toutefois, après le putsch de Kiev, l'Ukraine n'y adhèrera pas. Que signifie cette non-adhésion pour l'Union Economique Eurasienne? Sera-t-elle dès lors incomplète?
AD: Sans l'Est et le Sud de l'Ukraine, cette union économique sera effectivement incomplète. Je suis d'accord avec vous.
Pourquoi l'Est et le Sud?
AD: Pour la constitution d'une Union Economique Eurasienne, les parties économiquement les plus importantes de l'Ukraine se situent effectivement dans l'Est et le Sud du pays. Il y a toutefois un fait dont il faut tenir compte: l'Ukraine, en tant qu'Etat, a cessé d'exister dans ses frontières anciennes.
Que voulez-vous dire?
AD: Nous avons aujourd'hui deux entités sur le territoire de l'Ukraine, dont les frontières passent exactement entre les grandes sphères d'influence géopolitique. L'Est et le Sud s'orientent vers la Russie, l'Ouest s'oriente nettement vers l'Europe. Ainsi, les choses sont dans l'ordre et personne ne conteste ces faits géopolitiques. Je pars personnellement du principe que nous n'attendrons pas longtemps, avant de voir ce Sud et cet Est ukrainiens, la "nouvelle Russie", faire définitivement sécession et s'intégrer dans l'espace économique eurasien. L'Ouest, lui, se tournera vers l'Union Européenne et s'intégrera au système de Bruxelles. L'Etat ukrainien, avec ses contradictions internes, cessera pratiquement d'exister. Dès ce moment, la situation politique s'apaisera.
Si, outre le Kazakhstan, d'autres Etats centrasiatiques adhèrent à l'Union Economique Eurasienne et que tous entretiennent de bonnes relations avec la Chine, un puissant bloc eurasien continental verra le jour: ce sera un défi géopolitique considérable pour les Etats-Unis, plus considérable encore que ne le fut jamais l'URSS…
AD: Non. Je ne crois pas que l'on puisse comparer les deux situations. Nous n'aurons plus affaire à deux blocs idéologiquement opposés comme dans l'après-guerre. L'idéologie ne joue aucun rôle dans la formation de cette Union Economique Eurasienne. Au contraire: pour l'Europe occidentale, cet immense espace économique sera un partenaire stratégique très attirant. L'Europe est en mesure d'offrir tout ce dont la Russie a besoin et, en échange, la Russie dispose de toutes les matières premières, dont l'Europe a besoin. Les deux partenaires se complètent parfaitement, profiteraient à merveille d'une alliance stratégique.
A Bruxelles, en revanche, on voit les choses de manière bien différente… On y voit Moscou et les efforts de convergence eurasiens comme une "menace". On utilise un vocabulaire qui rappelle furieusement la Guerre froide…
AD: Pour que l'alliance stratégique, que je viens d'esquisser, puisse fonctionner, l'Europe doit d'abord s'auto-libérer.
Se libérer de quoi?
AD: De la domination américaine. L'UE actuelle est bel et bien dominée par Washington. D'un point de vue historique, c'est intéressant: les Européens ont commencé par coloniser le continent américain et, aujourd'hui, par une sorte de retour de manivelle, les Américains colonisent l'Europe. Pour que l'Europe puisse récupérer ses marges de manœuvre, elle doit se libérer de l'hégémonisme américain. Le continent européen doit retrouver un sens de l'identité européenne, de manière à ce qu'il puisse agir en toute autonomie, en faveur de ses propres intérêts. Si les Européens se libèrent de la tutelle américaine, ils reconnaîtront bien vite que la Russie est leur partenaire stratégique naturel.
La crise ukrainienne et les sanctions contre la Russie, auxquelles participent aussi l'UE, révèlent combien l'Europe est sous l'influence de Washington. Pensez-vous vraiment que l'UE est capable de s'émanciper des Etats-Unis sur le plan de la défense et de la sécurité?
AD: Absolument. Aujourd'hui, l'Europe se comporte comme si elle était une entreprise américaine en franchise. Les sanctions contre la Russie ne correspondent en aucune façon aux intérêts économiques et stratégiques de l'Europe. Les sphères économiques européennes le savent bien car elles ne cessent de protester contre cette politique des sanctions. Cependant, une grande partie de l'élite politique européenne est absolument inféodée aux Etats-Unis. Pour elle, la voix de Washington est plus importante à écouter que les plaintes de ses propres ressortissants. Il est intéressant de noter aussi que la grande majorité des Européens, au contraire de l'élite politique, est critique à l'égard des Etats-Unis et est, dans le fond, pro-européenne au meilleur sens du terme. Une confrontation politique adviendra en Europe, c'est quasi préprogrammé. Ce sera une sorte de révolution. Il suffit d'attendre.
En mai, le traité sur les livraisons de gaz entre la Russie et la Chine a été conclu: ce traité prévoit que les factures seront établies en roubles ou en renminbi. Peut-on dès lors prévoir la fin de l'hégémonie du dollar, si cet exemple est suivi par d'autres?
AD: Par cet accord, la Russie et la Chine cherchent de concert à imposer un ordre mondial multipolaire. Ce sera une multipolarité en tous domaines: économique, stratégique, militaire, politique et idéologique. En Occident, on croit toujours à la pérennité d'un modèle unipolaire, dominé par les Etats-Unis. L'accord sino-russe de mai dernier marque cependant la fin de ce modèle prisé à l'Ouest. Quelle en sera la conséquence? Les Etats-Unis deviendront une puissance régionale et ne seront plus une puissance globale. Mais la Russie et la Chine, elles aussi, demeureront des puissances régionales, de même que l'Europe qui se sera libérée. Le monde multipolaire de demain sera un monde de puissances régionales. L'architecture du monde en sera changée.(Entretien paru dans zur Zeit, Vienne, n°27-28/2014; http://www.zurzeit.at ).
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"La situation économique du pays est catastrophique"
Selon Pierre Gattaz, patron du Medef :
"Il n'y a plus d'investissement et plus d'embauche. Ce que je vois surtout chez les chefs d'entreprise, c'est de l'attentisme, de la méfiance. La situation économique du pays est catastrophique.»
«Manuel Valls a pris conscience de la situation du pays. On attend maintenant de la constance, que le gouvernement arrête sa politique de zig et de zag. Les entrepreneurs sont des héros, il faut le leur dire! Nous sommes à un moment charnière où soit nous tombons dans le précipice, soit nous nous relevons.»
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8175 euros déjà récoltés pour Anne-Sophie Leclère par Solidarité Pour Tous
Condamnée en première instance par le tribunal de Cayenne à 9 mois de prison ferme, 30.000 € d’amende, 50.000 € de dommages et intérêts et 5 ans d’inéligibilité, pour avoir simplement partagé sur sa page facebook un photomontage sur Christiane Taubira, Anne Sophie Leclère a fait appel et doit faire face désormais à des frais de justice et de déplacement si elle veut assurer au mieux sa défense, contrairement à la première fois. Un élan de solidarité s’est créé sur internet notamment sur le site Leetchi, qui permet d’organiser des cagnottes de manière sécurisée, par Solidarité Pour Tous qui a déjà soutenu de nombreux manifestants contre le mariage homosexuel notamment les Hommen.
Après quelques jours, c’est déjà 8175 euros qui ont été récolté pour 239 participants soit une moyenne de 34 euros par personne. La cagnotte est encore ouverte pendant 102 jours. De son côté, le Bloc Identitaire lui a fait un don de 1000 euros par chèque. La page de soutien sur Facebook compte 16034 mentions j’aime.
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Bygmalion en liquidation judiciaire, la démonstration d’un système pourri
La liquidation du prestataire de services de l’UMP survient un mois après l’ouverture d’une information judiciaire.
« La mystique républicaine, c’est quand on mourait pour la république ; la politique républicaine, c’est à présent qu’on en vit », avait dit Charles Péguy. La « mystique républicaine » n’est plus, quant à la politique elle est moribonde ; cela fait en effet bien longtemps que la république nourrit une large bande de fainéants, de voleurs et d’escrocs dénués de compétences spécifiques et encore moins capables d’inscrire leur action dans le temps historique.
Bygmalion éclaire d’une lumière noire les pires travers politiciens et affairistes des élites contemporaines. Valeurs Actuelles révélait, ce 17 juillet, que la société Bygmalion est en liquidation judiciaire, selon une source au Tribunal de Commerce de Paris. Comme le veut la procédure en pareille circonstance, un liquidateur sera nommé, celui-ci aura accès à la totalité de la trésorerie, des contrats et des factures de la société depuis l’origine. Gageons que cet homme aura un gros travail à fournir !