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économie et finance - Page 619

  • Economie : la France s'asphyxie

    Philippe Crevel, fondateur de la société d'études et de stratégies économiques, Lorello Ecodata, spécialiste des questions macroéconomiques, des questions relatives à l'épargne et à la retraite, écrit dans Le Figaro :

    "[...] Nos quarante années de déficits publics ne seraient pas en soi condamnables s'ils étaient la traduction de dépenses d'investissement rentables. Or, au fil des années, l'investissement se contracte au profit des dépenses de fonctionnement. En multipliant les équipements publics, en élargissant le périmètre des prestations sociales sans jamais réellement effectuer des redéploiements, la France s'asphyxie peu à peuAvec 56 % de dépenses publiques, il est surréaliste de constater que certaines collectivités publiques sont au bord de la faillite. Certes, l'État a sa part de responsabilité en ayant transféré des dépenses sociales à forte croissance sans pour autant avoir attribué une véritable autonomie aux collectivités locales. Il faut également souligner que malgré de conséquents transferts de personnel, le nombre de fonctionnaires d'État reste identique au fil des années à quelques nuances près. En contrepartie, la fonction publique locale est passée de 1,1 million en 1990 à 1,862 million en 2012. Sur 242 milliards d'euros de dépenses, les collectivités locales consacrent près de 60 milliards d'euros pour payer leurs fonctionnaires. Les effectifs des départements s'élèvent à 360 000 (organismes départementaux compris) contre 170 000 en 2000. Au niveau des régions, plus de 80 000 fonctionnaires y travaillaient en 2010 contre 10 000 en 2000. Si les communes sont relativement sages en matière de création d'emplois avec 1,3 million de fonctionnaires, en revanche, les organismes intercommunaux sont en plein boom. Les organismes intercommunaux employaient, en 2012, 360 000 fonctionnaires.En France, plus de 5,5 millions de personnes travaillent pour l'État, les régimes sociaux ou les collectivités locales. Malgré une forte augmentation des effectifs, les Français jugent sévèrement la qualité du service rendu. L'enchevêtrement des compétences, les 35 heures, le caractère kafkaïen rendent difficiles les relations avec les citoyens même s'il faut le souligner l'administration française est plutôt en pointe dans le domaine du digital.

    La France, avec une dette publique de plus de 93 % du PIB, avec un déficit public voisin de 4 %, est sur la mauvaise pente faute d'avoir réussi à maîtriser ses dépenses publiques courantes d'autant plus que nous devons faire face au défi du vieillissement.Les dépenses liées à la retraite, à la dépendance et à l'assurance-maladie pourraient s'accroître de 4 à 6% du PIB d'ici à 2030. Si aucun redéploiement n'est opéré d'ici trois à cinq ans, la France court de véritables risques. Actuellement, les faibles taux d'intérêt permettent au pays de s'endetter à faibles coûts mais cette situation n'est pas éternelle et pourrait vite se retourner si des doutes apparaissaient sur la capacité du pays à faire face à son passif social."

    Michel Janva

  • Fortaleza : le Bretton Woods du pauvre

    Par Jean-Pierre Béguelin, ancien économiste au sein de la Banque nationale suisse, ancien économiste en chef de la banque Pictet & Cie (Suisse)

    À Fortaleza et contrairement à l’avis de beaucoup, le récent sommet des BRICS a tout au plus accouché d’un «Bretton Woods» du pauvre.

    À Fortaleza, le récent sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) vient de créer une banque de développement, la NDB (New Development Bank ou Nouvelle banque de développement) à laquelle il a ajouté un mécanisme d’entraide sur le change, le CRA (Contigency Reserve Arrangement, quelque chose comme Accord d’aide monétaire d’urgence en français), quasiment un «Bretton Woods bis» pour de nombreux commentateurs.

    Si, grâce à l’air conditionné, les politiciens réunis dans la station balnéaire brésilienne ont certainement moins souffert de la chaleur que les hauts fonctionnaires isolés dans les montagnes du New Hampshire il y a 70 ans, les résultats des deux conférences ne sont cependant pas comparables et les institutions nouvellement nées ne semblent pas appelées de longtemps à concurrencer sérieusement celles situées à Washington, 19th street.

    D’abord, un jour – deux, tout au plus pour ceux d’entre eux qui aiment le football – leur a suffi pour aboutir alors que les experts négocièrent pendant plus de trois semaines dans le palace blanc au toit rouge des White Mountains. Ensuite, ils n’ont certainement pas bouleversé de fond en comble le régime des paiements internationaux comme l’avait fait Keynes et White en 1944. Enfin, ils n’ont fait que copier partiellement, et sur une petite échelle, des institutions qui ont pour la première fois vu le jour au pied du mont Washington.

    C’est que les banques de développement multilatérales, qui ressemblent presque toutes comme deux gouttes d’eau à la Banque mondiale – officiellement, rappelons-le, la Banque internationale pour la reconstruction et le développement – leur grand-mère septuagénaire, sont déjà une quinzaine dans le monde. Nombre d’entre elles rendent d’ailleurs de très utiles services.

    Leurs actionnaires sont en général des pays souverains, déléguant chacun un Gouverneur à leur Assemblée générale, certains pouvant être représenté dans leur Conseil d’administration, le tout étant mené effectivement par un Directeur général et ses adjoints, l’ensemble de ces droits et devoirs résultant de négociations presque toujours longues et byzantines.

    Il en est sans doute allé de même pour la nouvelle banque, même si celle-ci ne compte pour l’instant que cinq actionnaires. Son siège central sera à Shanghai, un sous-siège à Johannesburg; elle n’aura pas moins de trois présidents: un Russe pour les gouverneurs, un Brésilien pour les administrateurs et un Indien pour couronner le tout, ce qui fait tout de même beaucoup pour un si petit nombre d’actionnaires, d’autant qu’on ne sait pas encore – tout moins c’est le cas pour votre serviteur – qui en sera le futur Directeur général.

    Une même complication existe quant à la répartition et au versement des fonds propres, un point toujours délicat dans ce type d’institution multilatérale. Contrairement aux nombreux titres de la presse, le capital-action de la NDB ne s’élèvera pas à 100 milliards de dollars – c’est là le maximum autorisé – mais à la moitié seulement, soit 50 milliards, répartis également entre les cinq pays fondateurs.

    En outre, le 80% de ce montant – 40 milliards – sera laissé sous forme de garanties des actionnaires si bien que seuls 10 milliards seront versés en devises convertibles, ces versements devant être échelonnés sur sept ans. Chaque partenaire devra donc virer annuellement 286 millions de dollars à la banque, une part infime de ses réserves de change pour la Chine, entre 0,7 et 1‰ des leurs pour la Russie, l’Inde et le Brésil, mais 5‰ tout de même pour l’Afrique du Sud, l’égalité des droits de vote revenant relativement cher pour une petite économie.

    Ainsi, la NDB ouvrira ses portes avec seulement 1,4 milliards de dollars en caisse, mais cela ne l’empêchera pas de commencer à opérer. C’est qu’une banque de développement finance la très grande majorité de ces prêts non pas sur ses fonds propres, mais en empruntant, essentiellement sous la forme d’obligations à moyen et long terme, sur les divers marchés financiers internationaux, y compris en Suisse.

    En 2012, par exemple, la CAF – la banque de développement latino-américaine dont tous les actionnaires, sauf l’Espagne, sont des pays émergents de la région, soit une constellation proche de la NDB – a émis pour 2,7 milliards de dollars d’obligations dans diverses devises, dont le quart sur le marché suisse. Elle place d’autant plus facilement ses emprunts qu’elle est notée AA ou équivalent parce qu’elle est bien gérée et depuis longtemps et bien qu’aucun de ses actionnaires ne dépasse la note BBB, huit d’entre eux n’étant même plus «investment grade», c-à-d. suffisamment sûrs pour être recommandés aux placeurs prudents.

    En ira-t-il de même avec la nouvelle banque des BRICS? Probablement oui car, malgré son très jeune âge, tous les spécialistes sont persuadés que le gouvernement chinois fera tout pour conserver le renom de cette institution.

    C’est d’ailleurs vraisemblablement en partie pourquoi le sommet de Fortaleza a créé simultanément le CRA. Quelle que soit sa forme exacte, ce mécanisme d’entraide est un réseaux mutuels de lignes de crédits en devises pour un montant total de 100 milliards de dollars, à raison de 41 milliards pour la Chine, de 5 milliards pour l’Afrique du Sud et de 18 milliards pour chacun des trois autres pays.

    Pékin est ainsi certain qu’en cas de très grandes difficultés chacun de ses quatre partenaires pourra honorer sa garantie à la NDB, quitte à lui prêter les devises nécessaires pour ce faire. Fait piquant à noter, pour les décisions du CRA, les votes ne seront pas égaux, mais proportionnels au fonds mis dans le pool, soit un système proche de celui de Bretton Woods si décrié par certains.

    On oublie en effet trop souvent pourquoi le FMI et la Banque mondiale sont, à côté du Conseil de sécurité, les seules institutions de l’ONU où chaque pays n’a pas le même droit de vote quelle que soit sa taille. C’est que cette égalité est fort dangereuse dans un organisme qui, à l’instar du Fonds ou de la Banque, accorde des crédits à ses membres, le poids des petits débiteurs potentiels pouvant très facilement pousser les créanciers à trop s’engager, d’où le système des quotas instauré en 1944.

    Dans un tel système, la répartition des votes entre pays membres peut devoir s’adapter à l’évolution et à la richesse des économies, mais pas le principe fondamental qui est sain en lui-même.

    Il est ainsi amusant de voir que ce dernier a été réintroduit par la bande dans le «Bretton Woods bis» de Fortaleza, ce qui rassure dans un sens quant à la solidité future des institutions naissantes, d’autant que toutes ces procédures se réfèrent toujours au dollar US, qui reste ainsi et plus que jamais la monnaie véhiculaire mondiale de prédilection, même si nombreux sont ceux qui le vouent aux gémonies.

    Mais on a souvent besoin d’un plus grand que soi…

    Le Temps

    http://fortune.fdesouche.com/349537-fortaleza-le-bretton-woods-du-pauvre#more-349537

  • L’Assemblée a rémunéré 52 épouses, 28 fils et 32 filles de députés en 2014

    République fromagère :

    Mediapart a épluché la liste, désormais publique, des collaborateurs de députés.

    Il est arrivé au résultat suivant : en 2014, au moins 20 % des députés ont rémunéré un membre de leur famille proche avec l’argent de l’Assemblée…

    Source

    http://www.contre-info.com/

  • L’impossible bilan des 35 heures dans la fonction publique

    Auditionnée le 23 juillet à l’Assemblée nationale, Marie-Anne Levêque, directrice générale de l’administration et de la fonction publique, n’a pu fournir de bilan actualisé des 35 heures dans la fonction publique. Elle a fait part d’informations très lacunaires sur la base de chiffres datant de 2002-2005.
    “Bilan financier partiel”, “pas actualisé”, “informations très lacunaires”, Marie-Anne Lévêque, la directrice générale de l’administration et de la fonction publique, n’a pas fait semblant lors de son audition par la commission d’enquête parlementaire sur l’impact de la réduction progressive du temps de travail. Faute de données disponibles, elle n’a pu fournir de bilan précis et récent de l’application des 35 heures dans la fonction publique.
    “Aucun dispositif d’évaluation sur la mise en œuvre des 35 heures n’a été mis en place”, a-t-elle admis lors de son exposé d’une heure devant une poignée de députés.
    Appliquée dans le privé en 1998, la réduction du temps de travail portant le régime horaire à 1 600 heures annuelles a été étendue par vagues successives à l’État par décret en 2000, puis à la fonction publique territoriale et à l’hospitalière en 2001. Quatorze ans plus tard, Marie-Anne Levêque, n’a pu fournir que quelques chiffres répertoriés en 2005 portant sur la période 2002-2004.
    Un coût qu’on ne connaîtra jamais
    53 000 emplois ont été créés dans les deux versants État et hospitalière, dont 45 000 pour l’embauche d’infirmières et d’aides-soignants, auxquels se sont ajoutés 3 000 personnels médicaux. Pour la fonction publique territoriale, la “DGAFP ne dispose d’aucune données”, a précisé la directrice générale, qui a rappelé que bien avant la mise en place officielle des RTT, des collectivités avaient signé des accords de réduction du temps de travail en dessous des 35 heures.
    Cette politique a eu un coût. Il est évalué sans grande assurance par la DGAFP à 132 millions d’euros pour l’État et à 1,864 milliard d’euros pour la fonction publique hospitalière. Faute d’outils, “on ne reconstituera jamais le coût des RTT dans l’administration d’État”, a reconnu Marie-Anne Levêque, qui fut cheffe de de service et adjointe au DGAFP entre 2007 et 2011 avant de rejoindre le cabinet de Jean-Marc Ayrault à Matignon.
    Sur un plan plus sociétal, les conséquences des 35 heures dans la fonction publique ont été jugées plutôt positives par la directrice générale. Tous les règlements des ministères ont été revus pour respecter les nouvelles règles sur le temps de travail. L’apparition de la pointeuse, considérée alors comme un “épouvantail” par les syndicats, a permis d’améliorer le contrôle des horaires. Et puis cela a aussi permis de limiter les jours d’absence de courte durée, les agents faisant plutôt le choix de poser une journée de RTT, selon Marie-Anne Lévêque.
    Insee et Cour des comptes

    Mais là encore, “les données sont difficilement quantifiables”, selon elle. Et “parcellaires”, la DGAFP, qui dispose d’une direction de la statistique, ne pouvant s’en remettre qu’aux fiches de paie pour tout ce qui touche aux heures supplémentaires. Les jours d’absence, eux, ne peuvent pas faire l’objet d’extraction.
    Pour en savoir un peu plus sur le temps de travail dans la fonction publique, la DGAFP pioche dans les travaux de l’Insee ou à la Cour des comptes.
    “Un audit serait certainement intéressant”, a indiqué Marie-Anne Levêque, reprenant l’idée de Bernard Pêcheur, auteur d’un rapport remis en novembre 2013 sur l’avenir de la fonction publique. “Cette enquête d’objectivation permettrait de briser certaines représentations sur le temps de travail effectif des fonctionnaires” par rapport au secteur privé, a-t-elle dit.

    Xavier Sidaner

    Acteurs publics :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/dep_interieur/EupyEuEZEpDWpDQdOw.shtml

  • Quel avenir pour l’impôt sur le revenu ?

     

    À l’heure où l’impôt sur le revenu (IR) fête ses 100 ans et où se pose la question de son devenir, il n’est pas inutile de le replacer dans la perspective historique de la fiscalité directe française.

    L’Ancien Régime connaissait un seul impôt direct productif : la taille. À l’origine, elle correspondait au rachat du service militaire par les roturiers. Naturellement, la noblesse toujours soumise au devoir d’ost ne la payait pas, ni le clergé dont la fonction lui interdisait de prendre part à la guerre. Parfait au départ, cet impôt tomba dans l’iniquité pour deux raisons principales. Les nombreuses exemptions d’abord, ces fameux privilèges qui ne bénéficiaient pas comme on le dit souvent aux seuls nobles et ecclésiastiques, mais à une foule de roturiers. Ensuite, la mauvaise répartition à cause des taux différents d’une année à l’autre et d’une collectivité à l’autre. La Couronne tenta à plusieurs reprises d’instaurer une taille tarifée – ancêtre de notre IR – identique pour tous et sans acception de privilèges. Mais trop de monde bénéficiait de privilèges pour que leur abolition se fît en douceur. Éternel réflexe : chacun, même parmi les plus modestes, s’accrochait à ses avantages acquis, sans comprendre qu’ils étaient un obstacle à l’équité. Trop faible, le pouvoir royal ne put imposer sa réforme. On sait la suite : à l’origine, la Révolution fut une révolte fiscale.

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  • Hollande efface la dette de la Côte d’Ivoire

    « Monsieur le président, je voulais vous remercier, parce que nous avons signé avec le ministre des Finances avant hier (mardi) une annulation de la dette de la Côte d’Ivoire à l’égard de la France (…) Cela va nous permettre de renforcer les investissements dans les secteurs sociaux et je voudrais vous dire un grand merci ». C’est en ces mots que le président ivoirien Alassane Ouattara s’est adressé à notre « cher » Flamby. 

    Si vous vous demandez si l’on vous prend pour des cons, la réponse est oui ! Notre brave François vient de signer une annulation de 99,5% de la dette ivoirienne, soit près de 3 milliards d’euros. La France aurait donc secrètement remonté la pente et couvert sa dette publique atteignant environ les 2 milliards d’euros ?

    Après avoir fantasmé sur le retour de la croissance ou la baisse du chômage, c’est maintenant la richesse du pays que ce bougre s’imagine ! Mais patience, qui sait, sur un mal-entendu, il pourrait annuler les impôts non ?

    http://www.contre-info.com/

  • 70 ans après Bretton Woods, la suprématie du dollar de nouveau sur la sellette

    L’affaire BNP Paribas, 70 ans après la conférence de Bretton Woods, projette à nouveau les projecteurs sur la prépondérance du dollar dans le système monétaire international
    L’amende de près de 9 milliards de dollars infligée à BNP Paribas par la justice américaine le mois dernier souligne la toute-puissance du billet vert dans le système monétaire, commercial et financier mondial. Pour avoir réalisé des transactions en dollar avec l’Iran, le Soudan et Cuba, des pays sous embargo américain, la banque française s’est attiré les foudres américaines. Et déclencher l’ire du monde politique français. Le ministre des Finances français, Michel Sapin, notamment a estimé que la prééminence du dollar   «  conduit aussi nos entreprises à être parfois exposées à des risques de change qu’elles pourraient éviter ». « Nous devons reconsidérer le poids du dollar et les conséquences d’une évaluation des prix en dollar lorsque cela signifie que la législation américaine s’applique en dehors des Etats-Unis », a-t-il ajouté. D’où son appel pour faire progresser « l’usage de l’euro comme monnaie d’échange internationale ». Le ministre français n’est pas le seul à contester la suprématie du dollar. Les autorités chinoises s’efforcent, de leur côté, de développer l’usage du renminbi (voir ci-contre). Et plusieurs pays émergents ou en développement tentent tant bien que mal de s’émanciper de la monnaie américaine pour leurs opérations commerciales. En mars 2013, une étude de la Development Bank of Singapour attribuait la baisse de l’activité économique de toute l’Asie après la chute de Lehman Brothers en septembre 2008 au gel des financements en dollars « si crucial pour le commerce international de l’Asie. Pas de crédits, pas de commerce, pas d’activité. Fin de l’histoire ».
    Mais, de l’avis de la plupart des économistes et analystes, la prédominance du dollar dans le système monétaire international devrait perdurer pendant de nombreuses années . Le yuan chinois ne peut pas encore le remplacer. En un peu plus de 10 ans, l’euro n’est parvenu qu’à seulement écorner le pouvoir d’attraction du billet vert. A ce jour, les Etats-Unis, avec Wall Street, disposent de la principale place financière mondiale. Leurs marchés sont suffisamment développés, profonds et sûrs pour offrir des actifs sur lesquels les réserves des banques centrales mondiales vont s’investir. La plupart des matières premières – agricoles ou énergétiques - sont cotées en dollars et sur les places américaines. Même si Christophe de Margerie, le PDG de Total a reconnu lors des rencontres économiques d’Aix en Provence début juillet que rien n’empêche de payer le pétrole en euro. « Le cours du baril de pétrole est coté en dollars. Une raffinerie peut prendre ce cours et utiliser le taux de change de l’euro/dollar et payer en euros », a-t-il expliqué.
    Certes, mais dans l’histoire monétaire et financière, la puissance économique et commerciale d’un pays est toujours allée de pair avec la domination de sa monnaie. Ce qui n’empêche pas de pointer les insuffisances du système monétaire international actuel, né des décombres de la seconde guerre mondiale, en 1944, lors de la conférence de Bretton Woods et qui a fini par éclater au début des années 1970. D’abord avec la fin de la convertibilité du dollar en or en 1971, puis la généralisation des taux de change variable, en 1973, consacrée quelque temps plus tard à Kingston en 1976 par les accords de la Jamaïque. Ces derniers avaient dévolu au Fonds Monétaire International la surveillance des monnaies. Néanmoins, le flottement des devises a nécessité très tôt un pilotage. Ce dernier a été assuré avec plus ou moins de satisfaction par le forum des sept pays les plus riches (G7). Transformé aujourd’hui en G20 du fait de l’émergence de nouveaux géants économiques, l’exercice est devenu plus ardu, sinon impossible. L’heure est plutôt au chacun pour soi et à la guerre des changes larvée. La grande crise lors de son paroxysme en 2009 avait laissé espérer l’organisation d’un nouveau « Bretton Woods ». L’ex chef de l’Etat français, Nicolas Sarkozy l’avait souhaité dès 2008. Il n’en a rien été. Le système reste en l’état et le dollar continue d’imposer sa loi.

    Les Echos :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/di_antiamerique/EupypylVAFONqVOsja.shtml