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économie et finance - Page 663

  • La liste des dépenses douteuses du parlement européen

    Audrey Duperron pour l’Express.be fait un point sur les dépenses de fonctionnement et le budget du parlement européen. On savait déjà que les élus européens étaient grassement rémunérés, mais cet article fait le tour des avantages et frais annexes. L’enveloppe globale est ainsi passée de 1.4 à 1.7 milliards d’euros en 5 ans, alors que dans le même temps les pays de la zone euro connaissent des politiques d’austérité et de déflation salariale…

    Malgré la crise, le budget du Parlement européen est passé de 1,4 milliard d’euros en 2008 à plus de 1,7 milliard d’euros aujourd’hui. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par le think tank Open Europe. Beaucoup de députés justifient cette augmentation avec l’augmentation de leur charge de travail à la suite du traité de Lisbonne.

    35% de ce budget servent à payer les 5567 employés permanents et les 1140 employés temporaires du Parlement Européen (PE), y compris les députés européens et leurs propres employés.

    11% vont à l’entretien des bâtiments du PE et de ses représentations dans les 28 États membres.

    21% sont consacrés aux frais administratifs, y compris des éléments tels que les traductions, l’informatique et les télécommunications, tandis que 6% sont affectés aux activités des différents groupes politiques.

    Des think tanks pro-européens, des médias et d’autres activités de promotion européenne comme le nouveau « Parlamentarium », un centre pour les visiteurs (20 millions), et le musée « Maison de l’histoire Européenne » (56 millions) en sont également bénéficiaires.

    Le Parlement européen est connu pour son cirque ambulant : chaque mois, en effet, au sège de Bruxelles, les membres du parlement européen doivent empiler leurs dossiers dans des containeurs de plastique noir pour qu’ils soient emmenés à Strasbourg, quelque 450 km plus loin. Chaque mois, ce sont donc 8 camions qui embarquent les milliers de conteneurs correspondants, suivis par l’armée des quelque 4.000 eurocrates (les députés et les membres de leur personnel). Une semaine plus tard, tous se livrent au même ballet en sens inverse.

    En outre, le Secrétariat général se trouve à Luxembourg. Le coût de maintenance de ces trois sites est estimé à 180 millions d’euros par an. Il est à noter qu’une majorité de députés ont voté contré un parlement avec deux sièges, mais seul le Conseil peut revenir sur cette décision, et pour cela, il faut obtenir l’unanimité. Or, le gouvernement français bloque toute tentative de remise en cause.

    Il est connu que les politiciens savent bien prendre soin d’eux-mêmes. Les députés européens gagnent 96.246 euros par an et ils ont même droit à une allocation de dépenses généreuse exonérée d’impôt et à une pension.

    Depuis 2009, une certaine forme de justification est devenue nécessaire lorsque les députés européens réclament le remboursement de dépenses. Néanmoins, ils peuvent bénéficier d’un montant de 51.588 euros par an au titre de «General Expenditure Allowance » sans avoir à fournir de reçus ou de factures. Les abus ne sont pas rares. L’année dernière, Tom Staal, l’animateur hollandais de GeenStijl TV, avait provoqué une véritable émeute lorsqu’il avait surpris des députés qui se présentaient furtivement au siège du Parlement le soir uniquement pour émarger la feuille de présence leur donnant droit à leur indemnité de subsistance de 306 euros par jour de présence.

    Enfin, les partis politiques et leurs mouvements affiliés peuvent aussi bénéficier des largesses du PE pour leurs dépenses de fonctionnement. En 2012, ils ont reçu un total de 85 millions d’euros, dont près des trois quarts, soit 65 millions d’euros, sont allés aux trois plus grandes familles politiques des libéraux, des démocrates-chrétiens et des socialistes. Open Europe a calculé que si le mouvement anti-UE Alliance Européenne pour la Liberté de Geert Wilders et Marine Le Pen obtenait le 25 mai prochain un score conforme à celui que les sondages lui prédisent, il pourrait compter sur une subvention de fonctionnement de 4,4 millions d’euros pour l’année prochaine, soit 10 fois ce qu’il perçoit aujourd’hui.

    Lire la suite sur l’Express.be

    http://lesmoutonsenrages.fr/2014/05/19/la-liste-des-depenses-douteuses-du-parlement-europeen/#more-63282

  • L’arbre à vent : L’invention française qui amène l’éolien dans les villes

    Inspirée par la philosophie du biomimétisme, une entreprise française a conçu un modèle d’éolienne très originale et passe-partout.

    C’est un arbre de huit mètres de haut, dont le tronc blanc est en acier. Au bout de ses branches, une centaine de feuilles dotées de petits générateurs s’activent comme autant de mini-éoliennes. Cet arbre n’est pas un rêve, deux prototypes trônent déjà sur l’Île d’Oléron (Charente-Maritime) et à Pleumeur-Bodou (Côtes-d’Armor).

    « Tout est parti de l’observation d’un arbre, un jour sans vent. J’ai remarqué que les feuilles bougeaient quasiment en permanence, et je me suis demandé s’il était possible d’exploiter cette énergie », explique Jérôme Michaud-Larivière, président fondateur de l’entreprise New Wind qui fabrique l’arbre à vent.

    Trois ans plus tard, les feuilles des deux prototypes installés sont capables de capter l’énergie des vents faibles et des incessants mouvements d’air autour d’eux. Élégants et silencieux, ils peuvent se fondre là où les éoliennes sont bannies, dans les villes comme à leur périphérie. Cerise sur le gâteau, 99% des pièces peuvent être produites en France.

    Solution locale

    « Là où l’éolien cherche à aller toujours plus haut et à construire des machines toujours plus grandes, nous avons cherché à exploiter l’énergie disponible autour de nous. Je suis persuadé que l’avenir de notre modèle énergétique passe par une multitude de solutions de proximité, et l’arbre à vent en est une », poursuit Jérôme Michaud-Larivière.

    Un seul de ces arbres installé au bord d’une route ou sur un rond-point permet d’allumer quinze réverbères mais aussi d’alimenter en partie une salle de spectacles ou des stations de recharge pour voitures électriques. Le tout pour un coût qui devrait avoisiner les 25.000 euros. « Cela revient à un coût de 35 centimes par kilowattheure, ce qui est compétitif, mais nous allons travailler à baisser le coût de notre arbre dans les mois qui viennent », assure le fondateur.

    Pour ce faire, il compte continuer à s’inspirer de la nature, selon le principe du biomimétisme. Déjà, les ingénieurs de New Wind étudient la position des feuilles dans les arbres pour exploiter au mieux les mouvements des masses.

    A terme, ils étudient même l’opportunité d’équiper leurs arbres de racines, pour capter l’énergie du sol. « Nous n’inventons rien, l’arbre est quelque chose de très puissant qui existait avant nous, nous avons beaucoup à gagner à nous en inspirer. »

    Terra Éco

    http://fortune.fdesouche.com/339963-larbre-vent-linvention-francaise-qui-amene-leolien-dans-les-villes#more-339963

  • Les politiques nucléaires dans le monde [2.L’Amérique du Nord]

    Le faux sommeil du nucléaire américain
    Cet article constitue la deuxième partie sur cinq de l'étude géopolitique des politiques nucléaires dans le monde de notre collaborateur Michel Gay. 
    Le parc nucléaire américain est le premier du monde. Il compte 104 réacteurs et a produit en 2012 un peu moins du tiers de l’électricité nucléaire mondiale. Presque tous les réacteurs ont été construits entre 1967 et 1990. Jusqu’en 2013, aucun nouveau chantier n’avait été ouvert.
    Une inactivité qui n'est qu'apparente
    Le nucléaire américain s’est beaucoup transformé et ses exploitants se sont démenés. Le taux de disponibilité est excellent : 91,1% en 2008 contre 66% en 1990 et 56,3% en 1980. Les Américains ont beaucoup travaillé, accru la puissance de certaines installations, et énormément amélioré la gestion de leurs centrales. Areva participe à ces efforts. Mille salariés de l’entreprise française travaillent dans cette activité aux USA. Le parc nucléaire américain existant produit de l’électricité à 2,4 centimes de $ le kWh, le gaz et le charbon à environ 3,3 centimes. Il a fourni en 2012, 19% de l’électricité du pays. (On se reportera au texte de la World Nuclear Association sur les Etats-Unis).
    Aujourd’hui, le nucléaire américain contribue aux bas prix de l’électricité aux Etats-Unis (en moyenne deux fois moins élevés qu’en Europe). En France, les prix moyens de l’électricité sont, en moyenne, 60% plus élevés.( www.geopolitique-electricité.fr )
    Souvent, on attribue à l’accident de Three Mile Island (1979) l’arrêt des constructions nucléaires aux Etats-Unis. Or, cet arrêt s’est produit plusieurs années avant. Le système judiciaire américain à plusieurs niveaux permettait de rallonger la durée de construction en déposant des plaintes. Les tribunaux stoppaient les chantiers le temps de leur réflexion, ce qui augmentait les coûts et dissuadait les compagnies de lancer des nouveaux projets. C’est pourquoi, dès la fin du XXème siècle, des dispositions législatives successives ont été mises en oeuvre débouchant sur l’ « Energy Policy Act » de 2005, pour donner aux constructeurs nucléaires une plus grande sécurité juridique (entre autres dispositions). A cette époque, les conditions de relance à grande échelle du nucléaire étaient réunies et des projets très importants apparurent. 
    Mais, parallèlement, la révolution du gaz de schiste éclata Outre-Atlantique, rendant le nucléaire non compétitif et faisant même reculer le charbon. Le fer de lance de l’industrie nucléaire américaine est l’AP1000, rival de l'EPR d'Areva.
    C'est la révolution du gaz de schiste qui a empêché la relance du nucléaire aux Etats-Unis. La transition énergétique Outre-Atlantique ne comporte pas de sortie du nucléaire. Le parc actuel de réacteurs, le premier du monde, sera en quasi-totalité, prolongé de vingt ans. Le marché intérieur américain pour de nouveaux réacteurs est donc faible pour le moment.
    Le petit frère canadien et le "CANDU"
    Le Canada a été un pionnier du nucléaire civil. Les 19 réacteurs en fonctionnement produisent 15% de l’électricité. Le pays a développé une filière nationale, dite "CANDU", qui a la particularité d’utiliser l’uranium naturel, évitant les frais d’enrichissement. Cet avantage est grignoté par les coûts liés à l’utilisation de l’eau lourde. Il n’y a pas aujourd’hui de projets de nouvelles constructions dans le pays. « Les faibles prix du gaz et la rapidité avec laquelle les centrales à gaz sont construites rendent difficiles la construction de nouvelles centrales nucléaires ». ( Nuclear Energy Sector, Canadian Nuclear Association, Saskatoon Workshop Report -8/7/2013 ).
    Cependant, comme aux Etats-Unis, les réacteurs verront leur durée de vie prolongée, après réfection. Notons que des réacteurs canadiens sont très importants pour la fourniture mondiale des isotopes radioactifs médicaux. Le Canada a réussi à exporter 31 de ces réacteurs CANDU dans sept pays, dont 13 en Inde, mais aussi en Roumanie, en Chine, en Argentine, etc.
    Les réacteurs CANDU et leurs dérivés locaux forment aujourd’hui la plus grande partie du parc nucléaire. Le parc nucléaire canadien ne s’accroîtra pas à moyen terme. Le modèle local de réacteur, CANDU, ne dispose pas de marché intérieur et est fortement concurrencé à l’exportation par les réacteurs à eau pressurisée et à uranium enrichi.

    Source : Metamag :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/dh_autres/EuppuZlpFljPXSsgGf.shtml

  • «Exilé fiscal» : Yannick Noah perd son procès contre Marine Le Pen

    Le chanteur avait engagé des poursuites contre la présidente du FN, qui l'avait qualifié «d'exilé fiscal» à la télévision. 

    Yannick Noah a perdu mercredi son procès en appel contre la présidente du Front national Marine Le Pen, qui avait qualifié l’ancien tennisman «d’exilé fiscal» qui a «planqué» son argent à l’étranger. Sur le plateau du «Grand journal» sur Canal+ le 9 mars 2012, la présidente du FN était interrogée sur les personnalités préférées des Français, Yannick Noah, Zinedine Zidane et Omar Sy. 

    Au journaliste qui lui demandait si l’immigration était une chance pour la France, Marine Le Pen avait rétorqué «deux exilés fiscaux sur trois, c’est pas mal», avant de s’en prendre plus précisément à Yannick Noah. «Cela veut dire qu’au lieu de payer ses impôts en France, eh bien ce monsieur se permet de donner des leçons de morale», «de donner des leçons de charité et de partage alors que lui, il ne partage rien, que son argent il est planqué et qu’il n’en fait pas profiter les malheureux Français», déclarait celle qui était alors la candidate du FN à la présidentielle. 

    Contrairement à ce que soutient le chanteur, «les propos incriminés ne lui imputent nullement de commettre des faits pénalement sanctionnés de fraude fiscale», avaient estimé les juges de la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris dans leur jugement rendu le 25 juin 2013. Yannick Noah avait fait appel. 

    Après sa participation à un meeting de François Hollande, Yannick Noah avait été la cible d’attaques de Valérie Rosso-Debord et Pierre Charon à l’UMP, puis Marine Le Pen, se référant à ses démêlés fiscaux. Résident suisse entre 1992 et 1994, Yannick Noah est en contentieux fiscal avec l’administration, dans une procédure toujours en cours devant le Conseil d’Etat. 

    L’ancien champion de tennis avait également poursuivi le sénateur UMP Pierre Charon, qui l’avait qualifié de «délinquant» fiscal. En première instance, l’élu avait été condamné à 1 000 euros d’amende avec sursis et un euro de dommages et intérêts, ainsi qu’une publication judiciaire. Le procès en appel doit se tenir le 16 octobre.

    Source

    http://www.oragesdacier.info/

  • Budget de la Défense : le tour de passe-passe socialiste

    Nos Armées sont de plus en plus engagées en Afrique et elles vont donc devoir disposer de moyens supplémentaires. Comme je l’ai expliqué et cartographié dans le numéro du mois de mai de l’Afrique Réelle, elles vont devoir impérativement tenir quatre verrous (Iforas, zone de la passe Salvador, appendice Cameroun-Tchad et région de Birao) pour tenter d’éviter la coagulation entre les conflits,...

    ...pour le moment éclatés, qui se déroulent à la fois dans la zone sahélo-saharienne et dans l’arc de crise de l’Afrique centrale. Il va donc falloir repositionner des forces et leur fournir le matériel adapté.

    Or, et contrairement à ce qu’affirme le gouvernement et à ce qu’a encore déclaré le vendredi 16 mai le Premier ministre sur les ondes d’Europe 1, le budget de l’armée va encore être amputé. Mais sans toucher à l’enveloppe globale !!!. Le tour de passe-passe qui serait en préparation est expliqué dans l’entretien qui suit par Philippe Meunier, Député du Rhône et secrétaire de la Commission de la Défense Nationale et des Forces Armées :

    Afrique Réelle : Le gouvernement dément les « bruits » concernant de nouvelles coupes du budget de la Défense. De quelles informations disposez-vous, vous qui êtes Secrétaire de la Commission de la Défense ?

    Philippe Meunier : Le gouvernement a laissé "fuiter" dans un premier temps une économie supplémentaire demandée à nos armées de 2 milliards puis quelques jours plus tard de 1,5 milliard. En fait, le gouvernement nous refait le coût de la loi de programmation militaire.

    Afrique Réelle : C’est à dire ? [...]

    La suite sur Afrique Réelle

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Budget-de-la-Defense-le-tour-de

  • Les politiques nucléaires dans le monde [1.L’Europe] Energie et affaires commerciales

    Notre collaborateur Michel Gay nous communique son étude géopolitique des politiques nucléaires dans le monde. La France tergiverse, l'Angleterre fonce, l'Allemagne s'enfonce, l'Amérique du nord se renforce, le Japon se prépare, la Russie et la Chine avancent, et le reste du monde… émerge. Il nous a semblé, pour une meilleure lisibilité, de mettre en ligne cette étude en cinq parties correspondant aux cinq grandes économies du monde : Europe, Amérique du Nord, Russie, Chine et Asie. Aujourd'hui, l'Europe. 

    EUROPE : LA FRANCE TERGIVERSE, L'ANGLETERRE FONCE, L'ALLEMAGNE S'ENFONCE

    France : Une bien longue pause. Durant seize ans, de 1991 à 2007, aucun chantier nucléaire n’a été ouvert en France. Dans les années 1990, Areva décide de mettre au point, avec l’Allemand Siemens un nouveau produit nommé "Evolutionary Pressurized Reactor" (EPR), qui devait être construit en France et en Allemagne. Il n’y a pas eu que de bonnes fées autour du berceau de l’EPR. En Allemagne, les Verts qui tenaient l’Autorité de Sûreté Nucléaire, compliquèrent le projet dans le but de le rendre inconstructible. En France, le gouvernement de Lionel Jospin, devant l’hostilité des Verts, renonce à lancer sa construction fin 1990. Ce même Gouvernement décide de démanteler le surgénérateur Superphénix, ce qui handicape aujourd'hui considérablement le développement de cette filière de réacteurs de quatrième génération en France, alors que le pays était leader mondial en la matière.


    Chateau

    Finalement, le premier chantier français d’EPR s’ouvre à Flamanville en 2007. Un second chantier est envisagé à Penly, près de Dieppe. Il sera repoussé en 2011, à la suite de l’accident de Fukushima. Un nouveau gouvernement, arrivé au pouvoir en 2012, confirme la construction de l’EPR à Flamanville, mais renvoie le second (Penly) aux calendes grecques. Il annonce la fermeture du plus ancien des réacteurs du parc actuel, Fessenheim, fin 2016, et la réduction de la part du nucléaire de 75 à 50% dans la fourniture d’électricité à l’horizon 2025.
    EDF, traditionnellement, jouait deux rôles dans le nucléaire : le premier dans la gestion des chantiers de centrales électriques dont les centrales nucléaires, le deuxième rôle dans la gestion de ce parc. Le parc nucléaire français est le plus important du monde possédé par une seule compagnie d’électricité. Il fournit entre 75 et 80% de l’électricité française et 17% de l’électricité nucléaire mondiale. En 16 ans, les équipes dirigeantes et les ingénieurs ont changé. Un nouveau chantier nucléaire est redevenu une aventure technico-financière pleine d’inconnues. La filiale d’EDF au Royaume-Uni, EDF Energy, a finalement obtenu fin 2013, des conditions de financement pour lancer la construction de deux réacteurs EPR. Les difficiles négociations ont été menées principalement par le patron de EDF Energy.
    La gestion des chantiers nucléaires a été longtemps un sujet de friction entre EDF et Areva. Les deux chantiers, français et finlandais connurent des déboires similaires…quatre ans de retard et un coût multiplié par 2,5. Areva n’avaient pas encore les compétences nécessaires et EDF les avaient perdues. Les déboires des chantiers finlandais et français commençaient à faire douter de la viabilité du réacteur EPR. Le salut vint de Chine, où le chantier des deux EPR se déroule suivant le planning prévu et au coût annoncé. Certes, le projet chinois bénéficiait des expériences européennes. Mais, comme il devance désormais les chantiers européens, cette explication a des limites. Surtout, les ingénieurs chinois ont géré de nombreux chantiers nucléaires depuis vingt ans et acquis les compétences correspondantes. Le bon déroulement de la construction des deux EPR en Chine a joué dans la décision britannique d’en accepter la construction sur son sol. Areva dispose d’un autre produit, le réacteur ATMEA (1000 MW), élaboré de concert avec le japonais Mitsubishi. En 2013, ATMEA a été préféré à ces concurrents pour le projet nucléaire turc de Sinop. Une compagnie d’électricité est associée au projet. Ce n’est pas EDF mais GDF-Suez (qui gère le parc nucléaire belge). On notera qu’au niveau politique les contacts avec le Gouvernement turc ont été assurés par le Premier Ministre japonais et que le Gouvernement français a observé une grande discrétion.
    La France s'est tirée une balle dans le pied en détruisant la filière des surgénérateurs avec l'arrêt de Superphénix et de Phénix alors qu'elle était la première au monde dans ce domaine. L’industrie nucléaire française a peu à attendre du marché français pendant encore quelques années. Mais Areva propose deux réacteurs à l’exportation. Les récents succès au Royaume- Uni (avec l'EPR) et en Turquie (avec l'ATMEA) permettent d’être optimiste pour d’autres ventes.
    Le Royaume Uni a décidé la construction d’un nouveau parc nucléaire. La construction des premiers réacteurs à Hinkley Point (Somerset) va commencer prochainement. D’autres suivront probablement. Il est prévu de construire jusqu'à 10 réacteurs EPR au Royaume-Uni….

    Chateau

    En Allemagne, en 2010 avant l’accident de Fukushima, le nucléaire produisait 22,6% de l’électricité à partir de 17 réacteurs. Huit furent arrêtés à la suite de l’accident japonais, et les autres doivent être tous stoppés en 2022 au plus tard. Même si le processus de transition énergétique est modifié, ce qui est probable devant le gouffre financier qui s'annonce, le nucléaire est condamné à terme en Allemagne. La structure de l’industrie elle-même est touchée. Les grandes compagnies d’électricité se sont retirées des projets nucléaires britanniques. Le fleuron industriel de l’atome allemand, Siemens, est frappé au coeur après avoir rompu avec le Français Areva et avoir vu son offre de collaboration à l'Est repoussée par les Russes. Le nucléaire allemand n’a plus d’avenir.
    En revanche
    , les dirigeants du "groupe de Visograd" (Pologne, Hongrie, Tchéquie, Slovaquie), ont lancé le 15 octobre 2013 un appel à l’Union Européenne pour le soutien de leurs nouveaux projets de réacteurs. La Slovaquie a un chantier en cours. Il est possible qu’un projet voie le jour en Pologne et/ou en Lituanie.

    La Finlande et la Suède vont probablement renforcer leur parc nucléaire.
    En Belarus, un projet est confirmé.

    NotesAmérique du Nord, Russie, Chine et Asie, de nouveaux projets apparaîtront certainement. Ils feront l'objet des quatre études suivantes.

    SourceMétamag :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/dh_autres/EuppuEFVFyxdwnoAPz.shtml

  • Le jour où l’armée dira non !

    L’armée est actuellement un élastique tendu à son maximum qui n’attend plus qu’une torsion supplémentaire pour casser. 

    Pourtant le gouvernement avait promis, en échange d’un budget gelé à 31,4 milliards d’euros jusqu’en 2019 et de nouvelles réductions d’effectifs, de respecter les engagements financiers pris dans le cadre de la loi de programmation militaire. De toute façon, à partir de 2017, cette promesse aurait été caduque car les élections présidentielles auraient refilé le bébé au suivant.

    Pour mieux emporter l’adhésion des militaires au ministère, on précisait même : « Cette loi est un tout : si on retire une brique, l’ensemble s’effondre ! » Or, ce n’est pas une brique mais un mur entier que le gouvernement envisage d’enlever, suite à la nécessité d’économiser 50 milliards d’euros en trois ans.

    Il suffit pour cela d’entendre Valls et Bartolone parler, pour la Défense, « d’effort supplémentaire ». Voilà bien le problème : depuis des années, sous tous les gouvernements, on demande à l’armée de se saigner en lui promettant quelques années plus tard le monde des bisounours ! [...]

    J.-P. Fabre Bernadac - La suite sur Boulevard Voltaire

     
  • Poutine me fait peur…

    Il est temps de dire la vérité sur « l’abominable nouveau tsar du Kremlin »

    Il est grand temps de dénoncer haut et fort Vladimir Poutine. D’abord sur le plan économique. Car qu’a-t-il fait depuis 15 ans, concrètement ? Le pouvoir d’achat des Russes : il a doublé. L’inflation : passée de 100 % à presque rien.

     La balance commerciale : largement redressée et désormais excédentaire. Le taux d’emploi : en très forte hausse. La dette publique : passée de 90 % du PIB à 10 %. La pauvreté : divisée par 2. Bref, les chiffres parlent d’eux-mêmes : un échec lamentable.

    Au niveau politique : des élections régulières, de gros succès électoraux – bien loin de la situation de nos alliés en Chine ou en Arabie Saoudite. Évidemment, sa côte de popularité n’est jamais descendue sous les 65 % d’opinions positives, et elle est remontée à 80 % actuellement – tout ceci étant prévisible vu les chiffres économiques catastrophiques précédemment avancés. D’ailleurs, on se rend bien compte que les chiffres sont évidemment truqués, Obama plafonnant à 40 %, Hollande étant descendu à 15 %, et le taux d’approbation du Congrès américain venant de réussir l’exploit d’atteindre un seul chiffre, avec 9 % de satisfaction des Américains. [...]

    Olivier Berruyer - La suite sur Causeur

  • L’union européenne contre nos salaires

    Ex: http://www.terreetpeuple.com

    L’Europe libérale qui s’est construite à Bruxelles n’avait pas de prérogatives particulières pour agir directement sur les questions salariales, qui restaient du ressort de chaque pays, et de ses partenaires sociaux. Pourtant grâce aux différentes politiques économiques dictées aux gouvernements, qui ont accepté d’abandonner leurs prérogatives économiques, elle n’a cessé d’attaquer l’emploi et les salaires pour installer le libéralisme économique et ensuite permettre à l’euro de d’exister.

    Le projet européen, portait, sur ses fonds baptismaux (avec le traité de Rome), l’idée d’amélioration des conditions de vie. Il est temps de faire un bilan de ces promesses, et de voir quelle a été l’action réelle de cette Europe des marchands et des financiers, qui a sacralisé le règne de la mondialisation et des systèmes économiques ouverts, au détriment de la qualité de vie des peuples.

    Consciente des coups portés aux salaires et au pouvoir d’achat, l’UE n’ambitionne plus d’améliorer nos conditions de vie ; sa stratégie « UE 2020 » (* 1 p 99) envisage seulement de réduire la pauvreté ! Que de promesses trahies, que d’ambitions remisées ! Nous allons le détailler, par de nombreux moyens l’UE n’a cessé d’attaquer les salaires et de limiter leur progression.

    Ambitions de nivellement de la construction

    A la sortie de la guerre cette idée d’amélioration du niveau de vie fut martelée aux peuples européens, notamment dans l’article 2 du traité de Rome : « … conduire à un relèvement accéléré du niveau de vie ». Pour y parvenir sont notamment engagées des politiques visant à tenter de réduire les déséquilibres entre les différentes régions d’Europe. L’objectif sous jacent était d’éviter de laisser des zones pauvres, ou le chômage augmenterait, car on savait que si le chômage augmentait, certaines entreprises seraient tentées de délocaliser au sein du marché unique sans frontières (encore à naitre). Les économistes savaient aussi que les salariés seraient prêts à accepter des salaires plus bas… s’ils étaient confrontés durablement au chômage. Au début, ils ont tenté de lutter contre cela.

    La crise de 1973 avait fait de la lutte contre l’inflation une priorité absolue. La cible désignée est alors le salaire qui sera qualifié d’ennemi de l’inflation et de l’emploi (* 1 p 101), rien d e moins ! 1973 c’est aussi l’entrée dans l’UE de l’Angleterre convertie au néo libéralisme :  le monétarisme sera la nouvelle religion économique à laquelle tous vont se convertir, notamment Giscard et Pompidou qui priveront la France de son droit à battre monnaie, endettant ainsi durablement la France !

    L’Acte Unique de 1986 qui instituera le marché unique et la libre circulation des hommes, des marchandises et des capitaux aura des conséquences lourdes ; car de fait l’harmonisation sociale voulue à travers le rééquilibrage des régions étant un échec, on va voir des entreprises se déplacer pour aller là où les coûts de production pourront être optimisés : certains cibleront des salaires plus bas, d’autres iront là où la fiscalité est plus favorable pour moins payer d’impôts. On constate ici un des échecs majeurs de l’objectif d’intégration économique et fiscale à l’intérieur de l’UE : les pays ne veulent pas que l’on touche à leurs avantages économiques. Les perdants ? Les salariés qui sont mis en compétition entre eux, mais l’euro n’était pas encore né ; les nations pouvaient encore jouer avec leurs monnaies et dévaluer pour compenser les chocs…

    De la fin du partage des gains de productivité…

    Naitra dans cette période l’idée centrale d’abandonner l’indexation des salaires sur les prix et l’inflation. C’est à partir de cette période (1983 en France, avec la désinflation compétitive = arrêt de l’évolution des salaires au même rythme que les prix) que les revenus du capital vont grossir au détriment des revenus du travail. C’est sous gouvernance socialiste que les revenus affectés au travail vont perdre 11 % et que les revenus affectés au capital vont regagner ces 11 % dans la répartition de la richesse produite (valeur ajoutée). La stratégie sera européenne, et nous avons tous été plumés de la même manière:

    … à la modération salariale

    L’autre conséquence du marché unique, c’est que désormais, on ne peut plus redistribuer les surplus en salaires, étant donné la concurrence salariale ; alors nait la politique de modération salariale, impulsée par l’UE. Avant on se battait pour se répartir les gains de productivité ; désormais les gains de productivité ne peuvent plus être redistribués aussi généreusement face à la rivalité apportée par l’ouverture des frontières, et on commence à se serrer la ceinture. Tout a été rendu possible par la « mauvaise fée » mondialisation.

    Des profits qui augmentent donc de 11 % et qui ne seront pas réinvestis dans la création d’entreprises, car ils iront directement dans la poche des actionnaires « spéculateurs ». Augmentant ainsi structurellement le chômage, avec une population qui augmente, et des investissements non réinvestis pour créer de l’emploi « productif ».

    Culpabilisation des salariés disposant d’un emploi…

    L’UE a ouvert les frontières et imposé la compétition avec des pays moins disants, et il faut alors il faudra s’estimer heureux d’avoir un emploi, apprendre à ne plus réclamer, et s’habituer à perdre ce qui avait été gagné.

    La stratégie née hier porte ses fruits aujourd’hui : désormais avoir un cdi est un problème et il faut flexibiliser le travail, pour permettre à ceux qui en ont un, de le partager avec ceux qui n’en ont pas. En 1994 (* 1 p 104) l’OCDE publiait sa stratégie pour l’emploi, centrée sur «l’accroissement de la flexibilité des coûts salariaux, la réduction de la sécurité de l’emploi (sic !), et la réforme des systèmes d’indemnisations du chômage ». Tout un programme repris par l’UE avec zèle.

    L’OCDE en 1996 incitait à suivre l’Angleterre où « la réduction des rigidités du marché du travail a permis une réduction du chômage structurel ». Bonne application des principes précédents.

    Alors on a commencé à fragiliser le statut du salarié, et à remettre en cause les contrats fixes. Se sont alors développés les contrats à temps partiels, les cdd, l’intérim…

    Au lieu d’harmoniser le niveau de vie par le haut, l’UE, meilleure élève de la mondialisation, précarise, flexibilise, et appauvrit ! Tel est son bilan, depuis bien trop longtemps.

    Sans pouvoir d’achat pas de consommation…

    La part des salaires dans la valeur ajoutée est revenue à des niveaux très inférieurs à ceux de 1960… (* 1 p 102). Si bien que nos ménages ne peuvent plus consommer comme avant. C’est forcément problématique dans une économie nationale ou la consommation représente 70 % de la valeur ajoutée générée chaque année.

    Là encore le germe du mal qui ronge notre économie a été semé il y a bien longtemps ! Et il ne va faire que s’amplifier dans les mois qui viennent. Car avec des salaires rabotés, la consommation trinque ; et si la consommation trinque, les entreprises trinquent aussi. Spirale infernale…

    Pourtant il faut continuer la rigueur salariale, car face à la mondialisation les libéraux nous disent que c’est le seul chemin viable. Alors pourquoi ne pas sortir du système ouvert et mondialisé, et revenir à quelque chose de moins grand, de mieux délimité et de plus protecteur ? Une Europe plus soucieuse de ses peuples et de ses propres intérêts !

    Au lieu de cela on s’enferme dans la course à la moins disance salariale… mais cela ne suffit pas à l’Europe libérale.

    Après les coûts salariaux voici arriver les coûts non salariaux !

    L’UE qui a imposé la baisse directe des coûts salariaux, agit désormais pour la réduction des coûts non salariaux qui font aussi la protection sociale et les services publics.

    Mais le libéralisme traque toutes les dépenses qu’il estime inutiles ; eh bien oui, car cet argent qui va au financement de la protection sociale ou des services publics cela pèse sur la compétitivité des entreprises, alors il faut le raboter encore ! Tant pis pour la solidarité avec ceux des nôtres qui n’ont rien : le règne de l’argent est institué.

    On l’oublie trop souvent l’instigateur de cette politique, ce fut jacques Delors avec son livre Blanc de 1993 (* 1 p 103) qui avait mis l’accent « sur la nécessaire réduction des coûts non salariaux ». En 1999 la suite logique de cette politique est d’encourager les états à réduire les cotisations sociales tout en maintenant le pouvoir d’achat immédiat, afin de lutter face aux compétiteurs américains ou asiatiques, dépourvus ou presque de protection sociale.

    Tant pis si on est malade, sans emploi, on touchera moins. C’est à cette époque qu’on a mis fin aux prés retraites, qui coutaient tant aux dépenses publiques.

    Depuis toujours l’UE sanctifie le libéralisme économique au détriment du bien être des peuples. Mais elle condamne les conséquences de ces mêmes politiques !

    Les bons élèves sur lesquels il faut prendre modèle ce sont bien sûr les Anglais, et parmi les nouveaux dans la classe, la Pologne ! Oui car ces deux pays ont des ratios de dépenses adaptées aux exigences des libéraux ! Sauf que dans ces pays là, et surtout chez les British la pauvreté des enfants se développe (600 000 de plus depuis les coupes budgétaires récentes du premier ministre Cameron) !  Et que les mêmes Anglais viennent se faire soigner en France tant leur système de soin est pourrit ! La même « Commission déplore la mauvaise qualité des infrastructures britanniques, le fort taux d’illettrisme, le faible niveau de qualification de nombreux travailleurs, le difficile accès aux gardes d’enfants, l’importance des emplois précaires, l’étendue de la pauvreté… L’Angleterre qui a les pieds dans l’eau car il fallait couper dans les dépenses d’entretien des infrastructures. En résumé, la Commission reproche aux Anglais de posséder les caractéristiques d’un pays libéral, celles-là même qu’elle recommande aux autres pays » (* 1 p 116 et 117). En Pologne, la pauvreté au travail est devenue très importante, et la difficulté pour accéder au système de chômage est tellement restrictive que la commission de l’UE (toujours elle) lui demande de l’adoucir !

    La trahison des syndicats et des élites

    En 1997 l’UE ambitionnait de promouvoir « le modèle social européen », qui nous différenciait de nos partenaires politiques, mais néanmoins rivaux économiques anglo-saxons. Mais dans le même temps on préparait l’arrivée de l’euro, qui entrera en scène en 1999.

    La BCE est la gardienne du temple ; c’est elle qui veille à ce que l’inflation ne dépasse pas les 2 % (contrairement à la FED américaine qui peut relancer l’économie, la BCE n’a pas cette mission salvatrice pour les peuples). Pour ce faire elle incite les Etats et les partenaires sociaux (syndicats de patrons et d’ouvriers) à la modération salariale, afin de garantir la stabilité des prix. On retrouve ici l’impardonnable choix des syndicats qui ont accompagné ce projet de mondialisation économique (autre forme d’internationalisation). En jouant le jeu de la mondialisation ils se sont pris dans les mailles de ce filet qui les rend quasiment inefficaces aujourd’hui, trahissant ainsi les plus modestes qu’ils devaient défendre !

    En 1998 la commission déclarait que « l’objectif de maintenir la modération salariale grâce à un renforcement du dialogue social » est à conserver !!! Les objectifs annoncés étaient de faire baisser de 20 à 30 % les salaires des activités peu qualifiées ! (* 2 P 123)

    La modération salariale sera mise en œuvre en France avec la loi sur les 35 h, puisque la contrepartie de la réduction du temps de travail ce furent pour les grosses entreprises 28 milliards annuels d’exonérations de cotisations sociales (exonérations Fillon qui sont versées aux entreprises qui versent des salaires inférieurs à 1,6 smic), et des gels de salaires sur plusieurs années. Le second volet des 35 H ce fut la généralisation de l’annualisation (modulation du temps de travail adapté aux périodes hautes et aux périodes basses, sur une année) : de fait les heures supplémentaires seront réduites dans de nombreux secteurs d’activités, et on aura ainsi permis de faire baisser le coût du travail, subtilement.

    Sans cette coalition composée des syndicats, des gouvernements nationaux et de la commission Européenne, rien n’aurait été possible (* 1 P 118). C’est cette coalition qui a rendu possible ces politiques. D’où cet affreux sentiment d’incapacité qui nait dans nombre d’organisations et de mouvements : on a l’impression qu’on ne peut rien faire ! Eh oui car en ayant accepté ces règles du jeu, effectivement on ne peut que subir… ou se révolter et exiger une révolution, pour changer l’époque et le socle qui la conditionne.

    De fait tous les gouvernements qui ont participé au pouvoir bien avant 1999, date de mise en service de l’euro, ont accepté de sacrifier les salaires. Ces derniers sont la seule variable d’ajustement avec les prix pour avoir une monnaie stable, nous le verrons un peu plus loin.

    Et le chômage alors ?

    L’OCDE indique que nos pays ne devraient pas avoir un taux de chômage inférieur à 10 %, c’est déjà le meilleur moyen d’empêcher que les salaires augmentent. Le taux de chômage n’accélérant pas l’inflation (NAIRU en anglais) est un indicateur économique surveillé depuis longtemps pour empêcher l’inflation des salaires.

    Mais leur cynisme va encore plus loin : pour les eurocrates et les libéraux, avoir un chômage élevé ne veut pas forcément dire qu’on ne trouve pas suffisamment de main d’œuvre, ou que l’on a une activité insuffisante... Eux pensent que c’est plutôt un ajustement prix/salaires qui doit se réaliser : si le chômage augmente c’est par ce que les prix et les salaires ne baissent pas assez (* 1 P 112/113). Alors ils mettent en œuvre des programmes pour moins indemniser les chômeurs, et ainsi les obliger à accepter les salaires plus bas que ne manqueront pas de leur proposer leurs futurs employeurs…

    C’est ce qu’a fait l’Allemagne avec ses célèbres lois Haartz (mini jobs et chômage indemnisé à 1 €/ heure), ce que tente de faire la France en ce moment. L’Elysée a même confirmé que Mr Haartz est venu présenter sa méthode au gouvernement Hollande fin janvier 2014…

    On voit ici se réaliser l’article 4 de la Charte sociale Européenne (* 2 p 120) : qui affirme « le droit à une rémunération suffisante pour assurer au travailleur et à sa famille un niveau de vie suffisant ». Non c’est une blague, la charte sociale est restée à l’état de projet et ni la CEE ni l’UE ne l’ont validé.

    Une Europe sociale pourtant plébiscité par la France lors du référendum de 2005, qui dira NON à plus de libéralisme. Sarko bafouera tout cela en 2008 en faisant voter le Congrès qui adoptera le traité au mépris de la volonté populaire (ce sont les mêmes qui conspuent la Suisse et ses référendums démocratiques).

    Ajuster les salaires et les prix pour sauver l’euro ?

    Avec la mise en place de l’union monétaire, d’autres problématiques sont apparues, car au sein d’un système de change fixe, il n’est plus possible de compenser les écarts de compétitivité entre pays par des dévaluations des monnaies nationales. Cela a remis au centre du débat la question de la compétitivité prix, et des salaires disparates dans la zone, qu’il faudrait donc encore raboter selon la doctrine libérale...

    Pour que la zone euro soit une Zone Monétaire Optimale (ZMO, concept développé par Robert Mundell) (* 3 p 72, 73), il faut remplir certains critères.

    Critères économiques : Intégration financière, Intégration fiscale

    Critères sociaux et politiques : Homogénéité institutionnelles, Similarités des comportements et des préférences

    Des mécanismes d’ajustement permettant de rétablir les équilibres si les critères d’harmonisation ci-dessus échouent : mobilité du travail, flexibilité des prix et des salaires.

    Quasiment aucun de ces critères n’ont pût être réalisés pleinement, alors on se sert des mécanismes d’ajustement, sur les prix et les salaires, pour que l’euro puisse se maintenir. Enfin pour les prix on essaye, nous y reviendront…

    Car si avant 1999, pour rétablir les déséquilibres constatés entre les pays, on pouvait jouer sur le taux de change de sa monnaie, désormais on ne peut plus dévaluer les monnaies nationales !

    Delors (toujours lui) et son livre blanc de 1993 relevait l’incohérence entre les objectifs fixés par les autorités monétaires nationales pour combattre l’inflation (et permettre l’arrivée de l’euro), et les hausses de salaires consenties (* 2 p 122).

    Le pacte pour l’euro plus signé en 2011 (* 1 p 109) par 23 gouvernements décrit les efforts que les états se demandent eux-mêmes pour préserver leurs modèles sociaux (humour ?) : suppression des mécanismes d’indexation des salaires, surveillance des coûts unitaire de main d’œuvre, ouverture à la concurrence de secteurs protégés (gaz, électricité, taxis (étonnant non, l’arrivée des VTC en concurrence aux taxis), services postaux, transports…). Il est aussi demandé de développer la fléxisécurité (= plus de flexibilité à opposer aux travailleurs et normalement plus de sécurité avec un meilleur accès à la formation (d’où la réforme récente) et des périodes de chômage mieux indemnisées (cause toujours).

    L’UE demandera aussi à « procéder à une fixation appropriée des salaires des fonctionnaires, en raison du signal que cela envoie au secteur privé ». (* 1 p 110). D’où le gel des indices depuis plusieurs années.

    L’UE engage des démarches pour déconstruire ce qui avait permis aux salaires de progresser, à savoir la négociation collective (* 1 p 111) : « la décentralisation des négociations salariales doit permettre à l’économie d’être plus flexible. Il s’agit de la colonne vertébrale des réformes européennes en matière de salaire ». Décentralisation des négociations cela veut dire quoi ?

    Cela veut dire qu’il ne devra plus y avoir de coup de pousse au SMIC par le gouvernement, par exemple, mais aussi qu’il faudra permettre de faire des entorses aux conventions collectives, ou bien même de permettre de signer des accords inférieurs au droit du travail ! Depuis 2008 un syndicat bienveillant, dans une entreprise, pourra signer des accords moins favorables que le droit du travail (sauf en ce qui concerne les salaires ou les classifications notamment).

    La Confédération Européenne des Syndicats (CES) (* 1 p 112 et 3 p 125) a bien sûr tenté de contester ce processus, mais une fois qu’on a livré le pouvoir aux eurocrates, il ne faut pas s’étonner si on est cocu ! Et pour ne pas sombrer et être balayés, ils entretiennent dans leurs troupes, le mythe du changement de l’UE par l’intérieur ; plutôt que de remettre en cause la mondialisation, ils continuent de la porter à bout de bras !

    Mais les prix ont augmenté avec l’arrivée de l’euro !

    Nous l’avons rappelé dans les conditions de contrôle de l’inflation, il fallait une stabilité des salaires et des prix. Cette condition est aussi essentielle pour maintenir le pouvoir d’achat des ménages européens. Hors le dispositif d’harmonisation et d’intégration ayant failli, la seule variable d’ajustement possible portait sur les prix et les salaires.

    Hors s’il s’avère que l’UE a bien rempli sa mission pour « défoncer » durablement les conditions d’évolutions des rémunérations, elle n’a pas mis en place les mêmes moyens pour contrôler l’évolution des prix.

    En France, on l’a vu, Fabius ministre de l’économie du moment (1999) nous avait juré que les prix étaient restés stables, et que l’arrivée de l’euro avait été neutre pour le pouvoir d’achat ! Encore une blague, décidément ! Toute cette stabilité des prix a été confirmée régulièrement, par l’institut des statistiques trafiquées, censée dire la vérité (ça ne se dit pas PRAVDA, la vérité officielle en langage soviétoïde ?), j’ai nommé l’Insee.

    Hors 60 millions de consommateurs, a régulièrement fait des études à la sortie des caisses qui démontrent que la vérité officielle en cachait une bien plus dramatique : les prix ont augmenté, et bien trop d’ailleurs. Chacune de ses publications fait trembler le pouvoir tant il est impossible de les démentir.

    Comment aurait il pût en être autrement dans une économie ou le prix des matières premières est dicté par les marchés ? Le miracle de la main qui régule tout n’a pas eu lieu : les spéculateurs spéculent sur toutes les matières premières, et les hausses sont répercutées dans le prix de revient et donc dans le prix que paye le consommateur final.

    Et le pouvoir d’achat à votre avis ???

    Contrairement à la théorie avancée en permanence par l’établissement, il semblerait « que la perte de compétitivité-prix relativement à la moyenne de la zone euro ne résulte pas d’une dérive salariale mais, pour l’essentiel, d’une augmentation des prix plus rapide » (*3 p 80).  Car si les prix ont augmenté plus vite que les salaires, alors forcément la marge de manœuvre des ménages s’est effritée. Pour la seconde fois en 2013, après 2012, l’INSEE a reconnu que le pouvoir d’achat était en baisse : parfois il devient difficile de nier le réel.

    http://france-inflation.com/pouvoir-achat.php

    Faut-il changer l’UE ? Conserver l’euro ?

    Les syndicats se sont lourdement fourvoyés en croyant pouvoir changer de l’intérieur L’UE. Ils comptaient créer un rapport de force suffisant ; ils n’y sont jamais parvenus. Leur responsabilité est immense, et en plus des 70 % des Français ne leur font plus confiance, c’est désormais à la base que cela vacille... Mais qui dit que l’objectif des dirigeants des confédérations n’était pas d’accompagner la mondialisation, cette autre internationale ?

    Nombreux sont ceux qui se sont succédés au pouvoir et qui n’ont eut de cesse de transformer l’Europe, et de la cuisiner toujours plus à la sauce libérale. Il n’y a vraiment rien à attendre du PS ni de l’UMP, ni du Centre ou du Front de gauche, qui aura permis la politique sociale libérale de Hollande. Tous entretiennent le simulacre de l’opposition démocratique, tout en continuant à organiser le transfert des richesses, d’une poche à une autre.

    L’euro est l’instrument de la paupérisation populaire, et il ne peut être maintenu en l’état, et en tout cas si la BCE ne joue pas le rôle d’outil pour relancer une économie, il est suicidaire que de vouloir maintenir la monnaie commune en l’état. Elle n’est pas adaptée à toutes les économies européennes.

    L’UE du marché unique, j’espère l’avoir mis suffisamment en évidence ici, a été un outil du libéralisme pour reprendre de la richesse aux peuples, et pour les envoyer pas forcément dans les poches des industriels et autres producteurs, mais pour la donner aux spéculateurs, profiteurs, et improductifs. Cette construction pèse tout aussi fortement sur les petites entreprises qui ne bénéficient d’aucun des avantages accordés aux multinationales.

    C’est tout ce système au visage éminemment antidémocratique, illégitime et insupportable qui se dévoile chaque jour un peu plus devant nous. Les peuples commencent à le comprendre, et présenterons un jour, il faut le croire, la facture.

    La première chose qui sera à faire sera évidemment de mettre fin à ce système économique totalement ouvert, sans plus aucune protections. Les multinationales créent leurs richesses dans nos pays, grâce aux infrastructures qu’ils refusent d’entretenir, avec des salariés qu’elles usent et qu’elles refusent de soigner décemment, puis vont les exporter dans des pays fiscalement plus avantageux ; cette prédation devra s’arrêter, car ils pillent, sans contribuer autant que le reste de la communauté, sans parler des 1000 milliards d’euro annuels d’évasion fiscale. Ceux qui contribuent localement devront être allégés, afin de favoriser le maintien des emplois chez nous. La France crève de son trop plein de charges publiques, dont une très grande partie est due au remboursement des intérêts de la dette pour près de 50 milliards d’euro par an, il ne faut jamais l’oublier et sans cesse le rappeler : si on n’avait pas ces sommes à rembourser, et que l’on faisait appel à l’épargne populaire, on n’aurait pas à raboter tous nos services publics ou nos systèmes sociaux (même s’il ne faut pas s’interdire de les amender ni de les réserver aux nôtres avant tout).

    Enfin et c’est un des points essentiels, il faudra nouer des partenariats pour s’affranchir des marchés ou l’avidité et le court terme règnent afin de se préserver au possible des hausses de prix liées à la spéculation. Enfin les salaires et le pouvoir d’achat devront être préservés, et ce devra être la préoccupation principale, comme nous le rappelle Francis Delaisi dans « La révolution Européenne »…

    Roberto Fiorini

    roby.fiorini@wanadoo.fr

    * 1 – IRES (INSTITUT DE RECHERCHES ECONOMIQUES ET SOCIALES) Revue de l’IRES n° 73/7

    * 2 – Chronique Internationale de l’IRES n° 60/13

    *3 – Revue de l’IRES n° 73/6

    Article publié dans Terre et Peuple magazine n° 59 :

    http://www.terreetpeuple.com/terre-et-peuple-magazine/terre-et-peuple-magazine-n59-printemps-2014/sommaire-tp-mag-n59.html?2d4883b0bf7db295e9826020acb22e07=0ced6156a0070428aa0ff28b5f7989dc

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2014/05/16/l-union-europeenne-contre-nos-salaires-5370738.html