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économie et finance - Page 660

  • Documentaire : « La Guerre des Graines »

    Enquête sur une bataille souterraine et silencieuse. En 100 ans, sous les effets de l’industrialisation de l’agriculture, les 3/4 de la biodiversité cultivée ont disparu. Alors que se renforce la main-mise sur les semences par une poignée de multinationales, un vaste arsenal réglementaire limite le droit des paysans à échanger et reproduire les semences. Enquête sur une bataille souterraine et silencieuse

    Le documentaire « La Guerre des Graines », qui sera diffusé le 27 mai sur France 5, décrypte les batailles autour de la privatisation du vivant, avec l’appui de témoignages de paysans, d’élus, de militants, d’experts et d’industriels. Un film percutant et engagé.

    Depuis 12.000 ans, les paysans sèment, sélectionnent et échangent librement leurs semences. Mais cette pratique ancestrale au fondement de l’agriculture est en péril. Dix multinationales contrôlent aujourd’hui 75 % du marché mondial de semences [1]. Leurs noms? Monsanto (États-Unis, 26 % du marché mondial), DuPont (États-Unis, 18 %), Syngenta (Suisse, 9 %), Limagrain (France, 5 %), suivis d’une poignée d’autres firmes allemandes, états-uniennes ou japonaises. « Que se passera-t-il si l’industrie semencière réussit à privatiser intégralement les semences agricoles? » interrogent les deux co-réalisateurs.

    « L’histoire que nous allons vous raconter est celle d’une guerre inconnue mais qui nous menace tous, la guerre des graines. » C’est par ces mots saisissants que débute le nouveau film de Stenka Quillet et Clément Montfort, produit par John Paul Lepers.

    Refuser l’esclavage semencier

    L’enquête de Stenka Quillet et Clément Montfort les a menés en Inde, en France et en Norvège auprès de paysans qui, pour rester libres, cherchent une alternative aux graines de l’industrie. Mais aussi dans les couloirs du Parlement à Bruxelles où se jouent régulièrement des épisodes déterminants de la guerre des graines.

    Grand témoin de ce film, la scientifique et militante écologiste indienne Vandana Shiva : « la guerre des graines est dans chacune des fermes. Des fermes dans des pays comme ici, en Inde, où des paysans risquent de perdre leur approvisionnement en graines. Mais aussi les fermes plus grandes et conventionnelles qui n’auront plus d’autres choix que d’acheter des OGM, des herbicides, du Roundup, et seront coincés dans un esclavage semencier. »

    Tous les géants de la semence ont décliné les demandes d’entretiens pour ce film, à l’exception d’un seul, Monsanto. La firme américaine, qui n’a semble t-il plus rien à perdre tant son image a été écornée ces dernières années par différents scandales, a ouvert les portes en France de sa plus grosse usine de semences pour l’Europe.

    La stratégie de Monsanto se dévoile en partie lors d’un entretien avec l’un des responsables de cette usine située à Peyrehorade en Aquitaine. Consciente des difficultés à développer les plantes génétiquement modifiées en Europe sous la pression citoyenne, la firme mise désormais sur la multiplication des droits de propriété sur les semences.

    Avant de quitter le site de Monsanto, la caméra s’attarde sur des semences de couleur rouge. Enrobées d’insecticides ou de fongicides provenant d’autres compagnies comme Bayer ou Syngenta, ces semences rappellent que Monsanto collabore étroitement avec plusieurs géants de l’agrochimie.

    La fin de cette enquête conduit à Svalbard, un archipel de la Norvège situé au large du Groenland. C’est là, dans un chambre forte creusée dans la glace, qu’ont été entreposées des graines du monde entier. L’idée, conserver un double de la biodiversité végétale de la planète. Mais la présence d’entreprises privées, comme Syngenta, dans le financement de la gestion quotidienne de ce coffre-fort inquiète.

    Surtout, rappellent les organisations paysannes, la seule vraie conservation se fait dans les champs des paysans et des jardiniers. Ce qui suppose d’avoir accès et de pouvoir maintenir vivante cette biodiversité. « La guerre des graines est dans chaque assiette, résume Vandana Shiva. Tant que la liberté des graines sera confisquée, alors notre nourriture le sera aussi. C’est pour cette raison que tout le monde doit être engagé pour réclamer la libération des graines. »

    - Plus d’informations sur le blog dédié au film « La Guerre des Graines »..

  • Russie : Réunion spéciale de « dé-dollarisation », la Chine et l'Iran prêts à abandonner le dollar américain

    Évènement historique, tout indique que nous sommes sur le point d'assister à l'effondrement de l'économie américaine, signifiant par la même la fin de l'empire hégémonique étasunien. Cette « mise à mort » doit se concrétiser sous la forme d'un accord énergétique russe avec la Chine qui devrait être signé par Vladimir Poutine lui même lors de sa prochaine visite à Pékin le 20 mai prochain.
    J'avais récemment partagé avec vous des informations relatant cet accord et ces implications économiques, mais il est compréhensible que les multiples rumeurs du net relatant la fin de l'économie américaine ces derniers mois vous aient poussés à devenir méfiants, et ce à juste titre. Cette fois ci, le contexte est radicalement différent, et fait office de « réponse » de la part de la Russie face aux sanctions et allégations occidentales à son encontre dans le cadre de la crise ukrainienne.
    Il ne pouvait en être autrement ! Obama a osé défié Poutine sur son propre territoire, l'injuriant, maltraitant son peuple, et le menaçant par l'intermédiaire de sanctions burlesques ressemblant à s'y méprendre à une grotesque partie de poker. Seulement voilà, l'ours russe lui, ne bluffe pas ! Il n'en a de toutes manières pas le besoin, puisqu'il a en main toutes les bonnes cartes... Le veilleur
    Que la Russie ait fait pression pour que les accords commerciaux minimisent l'influence du dollar américain depuis le début de la crise en Ukraine (et avant) n'est pas un secret : ce qui a été largement couvert dans nos articles précédents (voir Gazprom prépare l'émission « symbolique » d'obligations en yuans chinois ; Alerte pétrodollars : Poutine se prépare à annoncer le « Saint Graal » : un deal sur le gaz avec la Chine; la Russie et la Chine s'apprête à signer « Saint Graal » : un deal sur le gaz ; 40 banques centrales prédisent quelle sera la prochaine monnaie de réserve ; Du pétrodollar au yengaz, et ainsi de suite).
    Mais jusqu'à présent, une grande partie de cela resta dans le domaine de la pensée magique et du ouï-dire en général. Après tout, il est certainement « ridicule » qu'un pays puisse sérieusement envisager d'exister en dehors des limites idéologiques et religieuses du pétrodollar... parce que si un seul peut le faire, tout le monde peut le faire, et la chose que vous savez tous si ça se passe, est que les États-Unis iront vers l'hyperinflation, l'effondrement social, la guerre civile et toutes les autres résultats obtenus dans les autres républiques bananières socialistes, comme le Venezuela, qui hélas n'a pas une monnaie de réserve mondiale a malmener.
    Ou alors les économistes keynésiens, les prêtres aka titulaires de ladite religion du pétrodollar, exigeraient que le monde y croit. Cependant, autant que ça puisse troubler les étatistes, la Russie pousse activement ses plans pour mettre le dollar américain dans le rétroviseur et le remplacer par un système libre du dollar. Ou, comme on l'appelle en Russie, une « dé-dollarisation » du monde.
    Citant des sources de presses russes, La Voix de la Russie rapporte que le ministère des Finances du pays est prêt à donner le feu vert à un plan visant à augmenter radicalement le rôle du rouble russe dans les opérations d'exportation, tout en réduisant la part des transactions libellées en dollars. Les sources gouvernementales estiment que le secteur bancaire russe est « prêt à traiter le nombre accru des transactions libellées en roubles ».
    Selon l'agence prime news, le 24 Avril, le gouvernement a organisé une réunion spéciale consacrée à la recherche d'une solution pour se débarrasser du dollar américain dans les opérations d'exportation russes. Les meilleurs experts au niveau du secteur de l'énergie, les banques et les agences gouvernementales ont été convoqués et un certain nombre des mesures ont été proposées en réponse aux sanctions américaines contre la Russie. Eh bien, si l'ouest voulait la réponse de la Russie sur l'escalade des sanctions contre le pays, elle est sur le point de l'obtenir.
    La « réunion dé-dollarisation » a été présidée par le premier vice-Premier ministre de la Fédération de Russie Igor Chouvalov, qui prouve que Moscou est très sérieuse et grave dans son intention de cesser d'utiliser le dollar. Une réunion ultérieure a été présidée par le vice-ministre des Finances Alexeï Moiseev qui a dit plus tard au canal TV Rossia 24 que « le montant des contrats en roubles sera augmenté », ajoutant qu'aucun des experts interrogés et des représentants des banques n'ont trouvé des problèmes avec le plan du gouvernement visant à accroître la part des paiements en roubles.
    Pour le bénéfice de nos lecteurs russophones, l'entrevue avec Moiseev est ci-dessous et la transcription peut être trouvée sur le site vestifinance.ru (russe - voir la vidéo). En outre, si vous pensiez que seul Obama pouvait régner par décret seul, vous avez eu tort - les Russes peuvent faire tout aussi bien.
    Entrez l'ordre exécutif (loi) « commutateur de monnaie » :
    Il est intéressant de noter que dans son interview, Moiseev a mentionné un mécanisme juridique qui peut être décrit comme ordre exécutif (loi) « commutateur de monnaie », disant que le gouvernement a le pouvoir légal d'obliger les entreprises russes à négocier un pourcentage de certaines marchandises en roubles. se référant au cas où ce problème pouvait être réglé à 100%, le responsable russe a déclaré que
    « C'est une option extrême et il est difficile pour moi de dire dès maintenant comment le gouvernement va utiliser ces pouvoirs ».
    Eh bien, tant que les options existent ; Mais plus important encore, rien de ce que projette la Russie n'aurait concrètement une chance de mise en oeuvre si il n'y avait pas d'autres pays prêts à se désengager des relations bilatérales de libre-échange en USD. La volonté de ces pays cependant existe, ce ne sera une surprise pour personne que les deux pays qui ont déjà répondu d'une manière positive et significative ne sont autres que la Chine et l'Iran.
    Bien sûr, le succès de la démarche de Moscou pour basculer le commerce sur des roubles, ou d'autres monnaies de la région dépendra de la volonté de ses partenaires commerciaux à se débarrasser du dollar. Les sources citées par Politonline.ru ont mentionné deux pays qui seraient prêts à soutenir la Russie : l'Iran et la Chine. Vladimir Poutine se rendant à Pékin le 20 mai, on peut supposer que les contrats de gaz et de pétrole seront signés entre la Russie et la Chine, libellés en roubles et yuans, mais pas en dollars.
    En d'autres termes, d'ici une semaine devraient être annoncés non seulement l'accord gazier du « Saint-Graal » décrit précédemment entre la Russie et la Chine, mais également ses termes financiers, et il semble maintenant pratiquement certain qu'ils seront réglés exclusivement en roubles russes RUB et en yuans chinois CNY, et non en dollars USD.
    Et comme nous l'avons expliqué à plusieurs reprises dans le passé, plus l'antagonisme de l'ouest contre la Russie sera élevé, avec des sanctions économiques accrues, plus la Russie sera contrainte de quitter un système commercial libellé en dollar américain vers un système qui fait face à la Chine et l'Inde. C'est pourquoi l'annonce de la semaine prochaine, aussi révolutionnaire qu'elle sera, ne sera que le début.
    Source Zero Hedge - Traduction resistance authentique
    Note du veilleur
    De son coté, Reuters (ndv: traduction par nouvelordremondial) révèle l'information complémentaire selon laquelle Andrei Kostin, le président de VTB, la deuxième plus grande banque de la Russie, a soutenu l'idée de paiement en rouble le mois dernier en tant qu'étape pour réduire l'influence de l'Occident sur l'économie russe. Kostin a fait référence aux
    « appels lancés par de hauts dirigeants occidentaux à isoler la Russie, à pratiquement détruire le secteur bancaire russe, en utilisant « l'arme nucléaire » moderne - les paiements en dollars »
    , a t-il déclaré lors d'une conférence, dans les commentaires cités par le journal Vedomosti. (...)
    Mise à jour
    La Voix de la Russie vient de publier à l'instant une information intéressante qui confirme la tendance, augmentant par la même occasion la pression économique russe sur les Etats-Unis, et ce par la liquidation massive de bons du Trésor de la dette publique américaine. Devant cet état de fait, il y a fort à parier que la planche à billets de l'oncle Sam va devoir redoubler d'efforts (quantitative easing) afin de racheter cette dette, occasionnant par la même occasion un nouvel impact négatif sur leur économie déjà au bord du gouffre.
    États-Unis : baisse record des investissements russes dans la dette publique (Trésor)
    Les investissements russes dans les bons du Trésor des Etats-Unis se sont réduits en mars de 20% par rapport à février dernier pour atteindre le niveau le plus bas depuis septembre 2008, indique le département américain du Trésor.
    En mars 2014, le montant des investissements se chiffrait à 100,4 milliards de dollars contre 126,2 milliards en février. Ce facteur a fait de la Russie le plus grand vendeur de bons du Trésor parmi les détenteurs souverains de ces titres.
    Les investissements russes dans la dette publique américaine se réduisent depuis quatre mois d'affilée. En octobre 2013, leur montant a diminué de près de 50%, ce qui a fait que la Russie a perdu sa place parmi les dix plus grands détenteurs de bons du Trésor américain. 
    L'une des raisons qui ont amené Moscou à vendre la dette publique américaine consiste dans les efforts de la Banque centrale de Russie visant à maintenir le cours du rouble : à cet effet, le régulateur est obligé de vendre massivement des dollars sur le marché intérieur, donc de les retirer des actifs dans lesquels ils sont engagés, à savoir des obligations américaines, estime James Bianco, président de Bianco Research LLC, cité par l'agence Bloomberg.

     • Russie : La riposte de Poutine aux sanctions de Washington
     • Russie : Le parlement adopte un nouveau système national de paiement, MasterCard commence à trembler !
     • Russie : Pourquoi Poutine se moque des « sanctions » de l'occident
     • Chine : La Banque Centrale annonce qu'elle va cesser d'acheter du dollar américain

    Le-veilleur.com

    http://www.scriptoblog.com/index.php/component/content/article/62-le-meilleur-du-web/economie/1451-russie-reunion-speciale-de-de-dollarisation-la-chine-et-l-iran-prets-a-abandonner-le-dollar-americain

  • Ce qu'on sait des soupçons de détournements de fonds par les sénateurs UMP

    Panique dans les couloirs très feutrés du Sénat. Le Parisien a révélé, mardi 20 mai, l'ouverture par le parquet de Paris d'une information judiciaire pour des faits de « détournements de fonds publics », « abus de confiance » et « blanchiment », opérés au profit de plusieurs sénateurs UMP. Le montant total de ces opérations frauduleuses atteindrait près de 400 000 euros en deux ans. 

    Pourquoi une information judiciaire ? 

    Selon Le Parisien, l'ouverture de cette information judiciaire fait suite à une enquête préliminaire de plusieurs mois, menée par des policiers de la brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA). La BRDA avait elle-même été chargée d'enquêter après un signalement de la cellule antiblanchiment Tracfin. 

    Dans cette affaire, deux associations de loi 1901 posent problème : d'un côté l'Union républicaine du Sénat (URS), de l'autre le Cercle de réflexion et d'études sur les problèmes internationaux (Crespi). Selon les premières investigations, l'URS – dont le siège est situé à Saint-Valérien (Yonne) – a perçu des fonds de la part du groupe UMP du Sénat. 

    Ces fonds – versés directement en chèques et en liquide par la questure de la chambre haute, qui gère le budget du Sénat – ont ensuite été reversés sur les comptes de l'URS, puis aux membres de l'association, majoritairement fréquentée par des élus UMP anciens membres de l'UDF, croit savoir Le Figaro. « Entre les mois de décembre 2009 et mars 2012, l'URS a édité plusieurs chèques à destination d'une trentaine des 130 représentants UMP au Sénat pour un montant avoisinant les 210 000 euros (...). Les comptes de l'Union républicaine du Sénat ont aussi été débités de près de 113 000 euros en espèces », écrit Le Parisien. 

    Dans un second temps, le service Tracfin a suivi l'argent et repéré dès 2012 « des flux financiers suspects entre les comptes de l'URS et ceux du Crespi ». « Un virement de 70 000 euros a été effectué par l'URS au profit du Crespi. Par la suite, près de 60 000 euros ont encore été retirés, toujours en espèces, des comptes du Crespi. » 

    Au total, il s'agit donc de près de 400 000 euros qui pourraient avoir circulé en toute illégalité depuis la questure du Sénat vers les poches de certains élus UMP. Selon Le Parisien, ces fonds détournés étaient notamment destinés à rembourser les frais de relations publiques d'une trentaine de sénateurs UMP membres de l'URS, liés à de précédentes élections. 

    Comment se défend l'UMP ? 

    Quelques heures après la divulgation de ces informations, le groupe UMP au Sénat a publié un communiqué dans lequel il «dément formellement tout détournement de fonds publics» en précisant qu'il se tenait «naturellement à la disposition de la justice afin de fournir toutes informations nécessaires et utiles à la poursuite de l'enquête». 

    Les enquêteurs de la BRDA ont établi que plusieurs chèques débités sur les comptes de l'URS avaient été émis sur consigne du sénateur de Haute-Savoie et trésorier du groupe UMP, Jean-Claude Carle – seul sénateur nommément visé dans l'enquête. Ce dernier aurait également signé plusieurs de ces chèques de manière frauduleuse puisqu'il n'avait pas de délégation de signature. Auditionné librement par les enquêteurs au mois de septembre, le sénateur aurait reconnu avoir paraphé une quarantaine de chèques, « pensant détenir une délégation de signature » en tant que trésorier du groupe UMP, et nié « avoir perçu des espèces », selon Le Parisien. 

    L'ancien ministre et sénateur UMP Henri de Raincourt, qui fut le maire jusqu'en 2011 de la ville de Saint-Valérien, où est enregistré le siège de l'URS, a pour sa part affirmé à Public Sénat qu'il n'y avait « rien d'anormal » dans cette pratique. Selon l'élu, « l'argent provient des crédits servant à rémunérer les assistants parlementaires. » 

    D'après Henri de Raincourt, « les sommes non utilisées sont renvoyées au groupe qui les distribue aux sénateurs au prorata du poids des anciennes familles qui composent l'UMP ». Le sénateur UMP défend ainsi la légalité de cette pratique, affirmant que la Constitution prévoit que les groupes politiques s'administrent librement, et qu'ils peuvent « à loisir accorder une subvention à une association composée par des sénateurs ». 

    Des zones de flou qui posent problème 

    Si les fonds perçus par les sénateurs UMP sont effectivement issus « des crédits servant à rémunérer les assistants parlementaires » comme l'affirme Henri de Raincourt, cela pose tout de même problème. Dans les faits, la gestion de ces crédits est assurée par l'AGAS, l'Association de gestion des assistants de sénateurs, avec des grilles salariales fixes. Les sénateurs peuvent ainsi, depuis 1976, utiliser les services de collaborateurs et disposent à cet effet d'un crédit mensuel de 7 548,10 euros pour la rémunération brute de base de leur équipe qui peut comprendre un maximum de cinq salariés. Dans les faits, si des sommes aussi importantes que les mouvements repérés par Tracfin n'avaient pas été utilisées, l'AGAS aurait dû réagir. 

    D'autant plus que cette hypothèse est minée par des sénateurs UMP eux-mêmes. Interrogé par Public Sénat sur l'affaire, Gérard Longuet – qui a succédé à Henri de Raincourt à la présidence du groupe UMP du Sénat de 2009 à 2011 – affirme que cette manière d'utiliser les crédits servant à rémunérer les assistants parlementaires n'a « plus court ». Reconnaissant que cette pratique a été utilisée, Gérard Longuet affirme que « la plupart des sénateurs aujourd'hui, compte tenu de la charge de travail, consomment la totalité de leur crédit de personnel ». 

    Enfin, une dernière question reste en suspens. Car si l'UMP dément toute pratique frauduleuse, pourquoi les deux associations de l'URS et du Crespi auraient-elles été créées et utilisées pour faire transiter ces fonds ? Si les transactions étaient légales, le groupe UMP aurait en effet pu reverser directement aux sénateurs l'argent utilisé.

    Source

    http://www.oragesdacier.info/2014/05/ce-quon-sait-des-soupcons-de.html

  • L’incroyable dérive financière de la mairie de Paris

    Au fil des ans, Bertrand Delanoë est parvenu à se ciseler une réputation de gestionnaire avisé. Pourtant, derrière la façade, les gaspillages s’amoncellent.
    A Paris, les emplois fictifs sont un peu comme les bateaux-mouches : ils font partie du paysage. Lorsqu’il régnait sur l’Hôtel de Ville, on le sait, Jacques Chirac y appointait discrètement 21 camarades, qui travaillaient en réalité pour le RPR – il vient d’ailleurs de rembourser (avec l’UMP) 2,2 millions d’euros à la mairie, ce qui est la moindre des choses. Eh bien, selon nos informations, Bertrand Delanoë fait mieux encore.

  • L’Unedic prévoit encore 300.000 chômeurs de plus en 2014 et 2015

    La dette totale de l’assurance-chômage devrait dépasser 28,5 milliards en 2016.

    Cliquer sur l’image pour l’agrandire

    La courbe du chômage n’est pas près de s’inverser… Selon les dernières prévisions de l’Unedic, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A à Pôle emploi devrait encore bondir de 163.200 sur l’ensemble des années 2014 et 2015. Sur les trois premiers mois de l’année, il a déjà progressé de 42.000… Pis, si on ajoute aux inscrits de la catégorie A les chômeurs en activité réduite (recensés en B et C), la progression sur deux ans devrait dépasser cette fois-ci les 300.000 !

    Le vrai retournement proviendrait de l’emploi salarié qui, après avoir reculé de 23.600 au premier trimestre, repasserait dans le vert à la fin de l’année. Une inversion de tendance trop tardive et surtout insuffisante pour finir 2014 sur un résultat positif, puisque le régime d’assurance chômage pronostique que la France comptera 27.400 emplois salariés de moins au 31 décembre prochain. Il faudra en réalité attendre 2015 pour voir le nombre de créations d’emplois sur une année afficher un solde positif, à + 66.400.

    Ces mauvais résultats sur le front de la lutte contre le chômage auront un impact sur l’équilibre financier de l’Unedic. Loin de se résorber, le trou du régime d’assurance chômage se stabiliserait à 3,7 milliards fin 2014 et 3,6 milliards fin 2015. Conséquence, la dette continuerait de grimper pour atteindre 25 milliards à la fin de l’année prochaine et les premières projections pour 2016 indiquent qu’il devrait dépasser… 28,5 milliards.

    Cela aurait pu être pire. Toujours d’après l’Unedic, les nouvelles règles d’indemnisation arrêtées fin mars entraîneraient une réduction du déficit de 300 millions au second semestre 2014 et de 830 millions en 2015. Résultat, si le trou de l’Unedic augmentera légèrement moins que prévu (par rapport aux prévisions établies en mars), ce n’est pas grâce à l’amélioration de la conjoncture ou à la politique du gouvernement. Mais uniquement en raison des moindres dépenses et des recettes supplémentaires engendrées par la nouvelle convention définies par les partenaires sociaux.

    Le Figaro

    http://fortune.fdesouche.com/340587-lunedic-prevoit-encore-300-000-chomeurs-de-plus-en-2014-et-2015#more-340587

  • Où va l’argent ? Sommes nous sérieux sur la question du financement de l’action ?

    Il est des budgets dont personne ne parle même quand on cherche 50 milliards d’euros d’économie. La réforme Peillon a créé 6000 nouveaux postes de permanents de l’Education nationale pour lutter contre les stéréotypes et promouvoir l’égalité homme femme (en fait pour promouvoir le genre qui n’existe pas…). Est-ce remis en cause ?  Depuis Malraux, le gauchisme culturel est financé par 36 000 budgets (un par commune) ; le planning familial est animé par 1500 permanents subventionnés par le budget de la santé ; le lobby LGBTdispose de 50% des ressources mobilisées au nom de la lutte contre le SIDA ; un parti politique peut mobiliser 10 millions d’euros en un mois pour combler le trou d’une campagne perdue… Voici quelques exemples parmi d’autres qui sont la preuve que le prétendu sens de l’histoire a les moyens en hommes et en argent pendant que la promotion de la civilisation de l’amour n’a pas de ressource… pour agir à « contre-courant ». Sommes-nous sérieux ? Jean Oussetdans la troisième partie de son livre l’Action au chapitre 1 : La doctrine et l'argent met en lumière l’incohérence habituelle hélas de ceux qui auraient les moyens de donner l’argent pour la formation et le combat culturel mais qui n’y voient pas un vrai « service public » indispensable :

    « L’argent, comme la doctrine, surpasse la plupart des autres moyens par l’ampleur de ses possibilités… Il permet non seulement de procurer l’outil indispensable à l’ouvrier, maisd’entretenir l’ouvrier lui-même. Il peut, certes, servir au meilleur et au pire… La pauvreté est notre lot. Vérité dont un sens élémentaire de l’action exige de tenir compte… Les œuvres aimées de Dieu sont pauvres car Sa puissance éclate mieux quand elle triomphe malgré l’indigence des moyens matériels… L’argent trop facile amollit, pousse au relâchement… Une certaine pauvreté … tient en éveil, rend ingénieux, trempe les âmes, durcit les énergies.

    Reste qu’ « il faut ce qu’il faut », et que les militants d’une cause pauvre n’ont pas moins le devoir d’étudier ce qui est susceptible de procurer les moyens indispensables.

    Il est inadmissible qu’un si grand nombre de chrétiens, attachés pourtant à la doctrine sociale de l’Eglise, trouve normal que le combat qu’elle implique continue à se livrer avec des moyens grossièrement insuffisants. Cela prouve que l’attachement de ces gens pour la vérité est platonique, nullement vivant, sans résolution pratique. Individus qui souhaitent de tout cœur le triomphe de la « bonne doctrine »... à condition que les exigences de ce triomphe soient assumées par d’autres.

    Et l’on voudrait que Dieu accorde la victoire à une cause dont les prétendus fidèles ne font qu’applaudir aux efforts d’une poignée de lutteurs qui restent seuls à supporter les peines et les sacrifices du combat !

    Est-il donc sage, est-il réaliste … de crier à la « folie des grandeurs » quand, pour le plus élémentaire des combats anti-subversifs, on sollicite l’argent indispensable à l’entretien de quelque dix ou quinze équipiers à temps plein ? …

    Nous ne devons compter sur aucun appui auxiliaire quasi gratuit … si le combat pour un ordre social chrétien jouit des encouragements d’un assez grand nombre de clercs, religieux ou religieuses, ces encouragements ne prennent jamais une forme pratique… Nous ne pouvons avoir recours qu’à des bénévoles laïcs surchargés déjà de soucis professionnels ou familiaux.D’où une insuffisance, une irrégularité de rendement, un caractère d’amateurisme lamentable. Indemnités symboliques, salaires dérisoires, articles non payés… pendant que les troupes régulières [de l’esprit du monde], et ses « cinquièmes colonnes » travaillent à plein, bénéficiant de toutes les ressources professionnelles et techniques, nous nous débattons dans les difficultés matérielles.

    Raison de plus pour penser le problème argent avec la plus grande rigueur.

    Puisqu’on ne peut s’en passer, nécessité de s’appliquer à trouver ce qu’il faut, honnêtement, pour mieux agir. Nécessité de penser à son meilleur emploi, sans gaspillage, cherchant à faire rendre cent pour un le peu qu’on arrive à se procurer.

    Nécessité de régler le dispositif en fonction de l’argent qu’il est sage d’espérer trouver… Pas de sens de l’action politique et sociale sans un sens suffisant des possibilités financières des formules envisagées… Chacune ayant son régime, sa psychologie financière propre… Il est, des œuvres condamnées, au moins pour un temps, à la pauvreté parce qu’elles ne ressemblent à aucune autre et proposent des méthodes de travail dont le plus grand nombre n’a jamais entendu parler.

    A trop attendre des générosités salvatrices on risque de cruelles désillusions. Dans l’état d’esprit de ceux qu’il faut appeler « riches », peu d’espoirs sont permis… Contre toute sagesse, l’action la plus salvatrice au temporel a cessé d’apparaître aux yeux de ceux-là mêmes qui la regardent avec faveur, comme un « service public ». A suivre… »

    Lire et télécharger dans son intégralité le chapitre 1 : La doctrine et l'argentdans l’Action de Jean Ousset. Ce livre est un maître livre pour bien penser l’action en fonction du but poursuivi. Tout homme ou femme d’action le lira avec profit pour inspirer son engagement. Jean Ousset, fondateur d’Ichtus pour Former, Relier et Agir, est le premier en effet à avoir méthodiquement formalisé une doctrine de l'action culturelle, politique et sociale à la lumière de l'enseignement de l'Eglise pour, concrètement répondre au mal par le bien. A l'encontre des pratiques révolutionnaires et de la dialectique partisane, si l'amitié est le but de la politique, Jean Ousset nous montre comment pour agir en responsable, l'amitié en est aussi le chemin.

    Le Salon Beige

  • Affaire Karachi : L’argent, le sang et la démocratie

    Le 8 mai 2002, à Karachi, au Pakistan, un attentat tue onze employés des constructions navales de Cherbourg. En 2012, dix ans après les faits, l’enquête va faire surgir une seconde affaire : un éventuel financement illicite lors de la campagne présidentielle d’Édouard Balladur en 1995.

    Quatre contrats d’armement avec l’Arabie Saoudite et le Pakistan auraient servi à financer celle-ci, moyennant le versement de commissions dont les bénéficiaires auraient rétrocédé un pourcentage au staff de Balladur. Le non-versement d’une partie des sommes après le départ de ce gouvernement en 1995 aurait provoqué l’attentat de Karachi.

    Réalisé par Jean-Christophe Klotz et Fabrice Arfi (France 2013)

    http://fortune.fdesouche.com/

  • « Nationaliste » le FN ?

     Plusieurs internautes, adhérents ou sympathisants du FN, salariés du groupe Airbus,  nous ont informé ces derniers jours du courrier, daté du 19 mai,  envoyé aux employés du groupe par son Chief Executive Officer, comme il se présente lui même en bon français,  monsieur Tom Enders. Il s’y livre à un  vibrant plaidoyer en faveur de l’Europe de Bruxelles qu’il crédite du succès d’Airbus. « Nous sommes devenus aujourd’hui un leader du secteur aéronautique et spatial, une entreprise admirée, plus européenne et internationale qu’aucune autre. Croyez-vous que nous y serions parvenus sans l’intégration européenne et le soutien politique actif de nos gouvernements? ». Et bien oui M. Enders!  L’intégration européenne n’était pas un préalable obligatoire et nécessaire au succès d’Airbus qui doit a contrario en effet son magnifique décollage  aux accords interétatiques entre la France et d’autres  nations européennes,  qui ont les faveurs du FN et  dans lesquels  « Bruxelles » ne compte pour rien. Et nous pourrions aussi rappeler à M. Enders que la cherté  de l ‘euro-monnaie unique,   est un puissant handicap pour le  groupe Airbus, notamment face à Boeing… Le leader d’Airbus achève sa lettre par une recommandation d’une hypocrisie assez savoureuse: « Je ne cherche évidemment pas à influencer votre choix électoral (sic), mais je vous encourage tous vivement à aller voter dimanche prochain pour une Europe démocratique, résiliente, forte politiquement, économiquement et militairement ».  Suivez son regard…

    Nous le savons, nous qui avons souvent traité ici de l’indispensable « bataille du vocabulaire », les mots ne sont pas neutres.  Cette  bataille  nous devons la  gagner car comme l’a bien vu Gramsci, il  n’y  a pas de prise possible  du pouvoir politique dans les sociétés développées, sans prise préalable du pouvoir culturel. Prise du pouvoir qui  passe  certes par le contrôle  de l’Etat, mais aussi par un travail idéologique dans la société civile.  Lors du débat Itélé-Europe 1  opposant Marine Le Pen au premier  secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, comme dans celui hier sur France 3  opposant   Bruno Gollnisch àVincent Peillon  , les caciques du PS ne cessent ainsi  de fustiger  le « nationalisme »  du FN qu’ils opposent à leur « patriotisme ».

    Un patriotisme des idéologues du  PS  dont M.  Peillon a donné les curieux  contours, celui d’un patriotisme bien dévoyé,  s’appliquant uniquement à célébrer non pas tant unerépublique française qu’une  république universelle, désincarnée, s’attachant à une France née en 1789,  réduite aux immortels principesUne vision bien hémiplégique de notre nation, faisant l’impasse sur sa réalité physique,   harnelle, spirituelle,   ouvrant de facto la voie à toutes les dérives du mondialisme et disons-le tout net, à sa disparition.

    En taxant les dirigeants du FN  de  nationalisme, c’est bien un procès en extrémisme qui leur est fait. Si un nationaliste serait comme disent certains,  « un patriote de l’espèce amoureuse« , nous savons qu’il existe des passions outrancières, excessives, destructrices,  et que l’ultra nationalisme exacerbé, belliqueux  fut aussi la cause de bien des maux.  Les  deux dernières guerres mondiales, terribles guerres civiles  européennes qui ont mis nos nations à genoux, qui ont conduit à leur déclin,  à celui de la civilisation helléno-chrétienne qui est notre héritage commun,  sont notamment là pour en témoigner.

    Bruno Gollnisch,  l’ a déjà dit,  il faut savoir se   méfier  des doctrines en  « isme » qui exercent encore leurs ravages,  et ce constat vaut particulièrement pour le communisme, le socialisme, le libéralisme débridé,  les différentes facettes   d’un mondialisme, tronc idéologique  commun des adversaires de l’opposition nationale.

    Pour que les choses soient claires, Bruno aime aussi à  le souligner,   le FN est un mouvement national  modéré mais n’est pas modérément national!  Le nationalisme qui lui est reproché, et ce n’est pas un gros mot, est  un nationalisme pacifique, sans excès,  sans agressivité aucune vis-à-vis de ses voisins. Il ne répond pas à la définition   lapidaire qu’en donnait De Gaulle et qui est reprise commodément par le  microcosme politico-médiatique : « un patriote est quelqu’un qui aime son pays, un nationaliste quelqu’un qui déteste celui des autres ».

    Notre « nationalisme »  n’est autre que la défense de la France et des Français d’abord,  des identités, des souverainetés, de nos particularismes nationaux.   Le  procès en sorcellerie qui nous est fait ne doit rien au hasard. Cette diabolisation du FN  par ce Systèmeaux abois  n’existe que par ce que nous ne résignons pas  à la disparition  de notre  Europe des patries conforme au vrai génie de l’Europe et parce que nous  luttons  contre la triple invasion dont elle est victime.  Une invasion des capitaux de la finance vagabonde qui  la déstabilise, une invasion des produits de consommation fabriqués à vils prix  hors de nos frontières qui la paupérise, et enfin une invasion démographique qui en change profondément le visage et la tiers-mondise.     Face au  mondialisme mortifère, patriotes,  nationalistes de tous les pays unissez-vous ! Et votons le 25 mai !

    http://gollnisch.com/2014/05/22/nationaliste-fn/

  • Union transatlantique : la grande menace

    On n’en parle guère, alors que l’on est en présence de l’un des plus grands événements de ce début du XXIe siècle. Et d’une des plus grandes menaces. De quoi s’agit-il ? D’un projet de « grand marché transatlantique » dont dépend pour une large part l’avenir même de l’Europe. Et même du plus important accord commun bilatéral jamais négocié, puisqu’il s’agit de mettre en place, en procédant à une déréglementation généralisée, une gigantesque zone de libre-échange, correspondant à un marché de plus de 800 millions de consommateurs, à la moitié du PIB mondial et à 40% des échanges mondiaux. Bref, de créer la plus grande zone de libre-échange du monde grâce à l’union économique et commerciale de l’Europe et des Etats-Unis. 

         La « libéralisation » totale des échanges commerciaux est, on le sait, un vieil objectif des milieux financiers et libéraux. Un premier cycle de négociations, dit « Uruguay Round », s’était conclu en avril 1994 avec les accords de Marrakech, qui avaient abouti un an plus tard à la création de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Le projet de grand marché transatlantique, lui, a discrètement mûri depuis plus de vingt ans dans les coulisses du pouvoir, tant à Washington qu’à Bruxelles. On en repère aisément les étapes. 

    Nouvel Agenda transatlantique 

    Dès le 22 novembre 1990, un an après la chute du Mur de Berlin, les Etats-Unis et l’Europe avaient adopté une première « Déclaration transatlantique » par laquelle ils s’engageaient à « promouvoir les principes de l’économie de marché, à rejeter le protectionnisme, à renforcer et ouvrir davantage les économies nationales à un système de commerce multilatéral ». En décombre 1995 s’était ensuite tenu un sommet américano-européen, qui avait conclu à la nécessité d’institutionnaliser la relation transatlantique au moyen d’une déclaration commune d’engagement politique. Ce fut le « Nouvel Agenda transatlantique » (NAT), patronné par Bill Clinton, Jacques Santer, alors président de la Commission européenne, et Felipe Gonzalez. En 1995 fut également créé, sous le nom de « Dialogue économique transatlantique » (Trans-atlantic Business Dialogue, TABD), une coalition de grandes entreprises privées et de multinationales qui entama aussitôt d’intenses activités de lobbying pour que s’engagent des négociations. Trois ans plus tard, en mai 1998, lors du sommet américano-européen de Londres, un premier Partenariat économique transatlantique était signé. 

         Le projet fut réactivé en juin 2005, au sommet américano-européen de Washington, sous la forme d’une déclaration solennelle en faveur d’un « Nouveau partenariat économique transatlantique ». Le 30 avril 2007, un « Conseil économique transatlantique » était mis en place par George W. Bush, président des Etats-Unis, Angela Merkel, alors présidente du Conseil européen, et José Manuel Barroso président de la Commission européenne, sous la direction conjointe de Karel De Gucht, commissaire européen au Commerce, et de l’Américain Michael Froman. Cette nouvelle instance se fixait pour objectif de négocier le marché transatlantique dans tous ses aspects législatifs liés à la production, au commerce et aux investissements. Il fut convenu de se réunir tous les ans. En mai 2008, une résolution du Parlement européen approuvait officiellement le projet. Elle prévoyait la suppression de toutes les barrières au commerce, ainsi que la libéralisation des marchés publics, de la propriété intellectuelle et des investissements. 

         A peine élu, Barack Obama décida de faire entrer le projet dans une phase concrète. Les Européens ne furent pas en reste. Le 2 février 2009, le Parlement européen adoptait une résolution sur « l’état des relations transatlantiques » invitant à la création effective d’un grand marché transatlantique calqué sur le modèle libéral et impliquant une liberté de circulation totale des hommes, des capitaux, des services et des marchandises. Le texte précisait que ce partenariat transatlantique se fondait « sur des valeurs centrales partagées, telles que la démocratie, les droits de l’homme et l’Etat de droit », et qu’il devait « demeurer la pierre angulaire de l’action extérieure de l’Union ». Le même document se félicitait de « la présence croissante d’organisations d’origine américaine à Bruxelles », soulignait « l’importance de l’OTAN en tant que pierre angulaire de la sécurité transatlantique », prônait une « intégration progressive des marchés financiers », et se déclarait partisan de la « suppression des obstacles qui entravent les investissements et la prestation de services transatlantique ». Orientations sans équivoque, par conséquent. Le processus, dès lors, pouvait s’engager, la Commission européenne mettant les bouchées doubles à partir de janvier 2011. 

    La France muette 

    En février 2013, le Conseil européen se prononçait à son tour « pour un accord commercial global EU-USA ». Le 13 février, Obama signait avec José Manuel Barroso et Herman Von Rompuy une déclaration adoptant le principe d’un accord de partenariat transatlantique pour le commerce et l’investissement. François Hollande, censé représenter la France, restait muet et laissait faire. Le 12 mars, la Commission européenne approuvait le projet de mandat concernant la conclusion d’un tel accord avec les Etats-Unis. 

         Le 14 juin 2013, les gouvernements des 27 Etats membres de l’Union européenne ont donc officiellement donné mandat à la Commission européenne pour négocier avec le gouvernement américain la création d’un grand marché commun transatlantique, qui a reçu le nom de Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (Trans-atlantic Trade and Investment Partnership, TTIP). Quelques jours plus tard, le 17 juin, le Conseil de l’Union européenne adoptait un rapport concernant les directives pour la négociation de ce partenariat, qualifié par José Manuel Barroso de « plus important au monde ». 

    Les mensonges de la Commission européenne 

    Les premières négociations officielles se sont ouvertes à Washington le 8 juillet 2013, suite au sommet du G8 organisé le mois précédent en Irlande du Nord. Les négociations ont jusqu’à présent été conduites par Karel De Gucht, qui est actuellement poursuivi pour fraude fiscale en Belgique, assisté de l’Espagnol Ignacio Garci Bercero, directeur à la Commission européenne pour le Développement durable et le commerce bilatéral. Les partenaires espèrent parvenir à un accord d’ici 2015. 

         Pour quel objectif ? L’élimination des barrières commerciales transatlantiques, dit-on, apporterait entre 86 et 119 milliards d’euros par an à l’économie européenne, et entre 65 et 90 milliards aux Etats-Unis, ce qui pourrait entraîner d’ici quinze ans une augmentation moyenne des revenus de 545 euros par ménage européen. Selon un rituel bien au point, on assure que l’accord bénéficiera à tout le monde, qu’il aura un effet favorable sur l’emploi, etc. Rapportées à l’horizon 2027, qui est celui que l’on a retenu, de telles promesses sont en réalité dépourvues de sens. En 1988, la Commission européenne avait déjà affirmé que la mise en place du grand marché européen, prévue pour 1992, créerait entre 2 et 5 millions d’emplois. On les attend toujours. Concernant les effets du marché transatlantique, les analystes les plus optimistes parlent de quelques dixièmes de point de PIB (entre 0,27% et 0,48%), ou encore d’un « surcroît de richesse » de 3 centimes par tête et par jour à partir de 2029 ! Le projet table par ailleurs sur les exportations comme moyen de relance de la croissance. Il sera donc un frein à toute relocalisation des activités de production. La hausse escomptée des exportations entraînera en revanche une forte augmentation des émissions de gaz à effet de serre, alors que l’Union européenne était au contraire censée les réduire. 

         Mais ce qui frappe le plus les observateurs, c’est l’extraordinaire opacité dans laquelle se sont déroulées jusqu’à présent les discussions. Ni l’opinion publique ni ses représentants n’ont eu accès au mandat de négociation. La classe politique, dans son ensemble, s’est réfugiée dans un silence qui laisse pantois. Les traités confiant à la Commission européenne une compétence exclusive en matière commerciale, le Parlement européen n’a même pas été saisi. Beaucoup n’hésitent pas à parler de « négociations commerciales secrètes » pour qualifier ces tractations qui se déroulent à huis clos. 

    Elément n°151, Alain de Benoist

    http://www.oragesdacier.info/2014/05/union-transatlantique-la-grande-menace.html