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économie et finance - Page 665

  • Maurice Allais, économiste visionnaire

    L’unique Prix Nobel d’économie français, auteur du “Traité d’économie pure”, fut précurseur dans de nombreux domaines de l’économie contemporaine. Portrait.

    Maurice Allais (au centre) recevant la Médaille d’or du CNRS, en 1978

    Le regard perçant malgré des lunettes à montures épaisses, Maurice Allais pouvait sembler un personnage sévère et de relation difficile. Pourtant, travailler auprès de lui révélait vite un savant passionné qui consacrait chaque instant de sa vie à l’étude et à la recherche, un homme qui ignorait certes les jugements en demi-teinte ou les appréciations ambiguës, mais qui prodiguait aux plus jeunes ses encouragements et son aide souvent généreuse. Ingénieur du Corps des mines, professeur à l’École des mines de Paris et directeur de recherche au CNRS, Maurice Allais fut aussi professeur à Paris-X-Nanterre, dont le plus grand amphithéâtre porte depuis peu son nom.

    Le seul économiste français à avoir obtenu un prix Nobel d’Économie à ce jour était en même temps un personnage difficile à classer. Passionné de physique et d’histoire, ce major de Polytechnique s’était lancé – seul et sans connaissance préalable du domaine – dans l’étude de la science économique, parce qu’il avait constaté les ravages du chômage aux États-Unis lors de la crise des années trente. Démobilisé en 1940, il parvint en moins de trois ans à reconstruire la discipline dans un ouvrage majeur, aujourd’hui publié sous le titre de Traité d’économie pure.

    Remise en cause des idées reçues

    Né en 1911 dans une famille très modeste, pupille de la nation dès 1915, il aspirait socialement à une société ouverte, où les élites issues de milieux défavorisés pourraient arriver à remplacer celles des milieux installés. Mais socialisme et libéralisme comportaient à ses yeux – sous condition d’une rigoureuse honnêteté intellectuelle – certaines règles susceptibles d’être fructueuses du point de vue collectif. Loin d’obéir à une idéologie quelle qu’elle soit, ses convictions personnelles ont ainsi été forgées à partir de l’observation des faits.

    Il voulait cette observation rigoureuse et celle-ci a souvent conduit Maurice Allais à remettre en cause les idées reçues, l’amenant ainsi à découvrir qu’il existe des réticences à s’amender chez les intellectuels aussi. Combat difficile, car Maurice Allais était prêt à payer le prix de la fidélité à ses idées : cet économiste étiqueté “libéral” refusa ainsi d’entrer dans la Société du Mont-Pèlerin parce que le président – Von Hayek – lui avait demandé de ne plus insister sur l’appropriation collective de la rente foncière !

    Pépites d’idées inexploitées

    Cette originalité sourcilleuse, Maurice Allais l’a exprimée en français de façon quasi exclusive jusqu’au milieu des années soixante. Les ouvrages couronnés en 1988 par le prix Nobel n’ont donc jamais été traduits en Anglais – ce que la Fondation Maurice Allais s’efforce de faire aujourd’hui. Qu’il eût été ignoré des économistes qui ne lisent pas le français n’aurait donc pas été étonnant, que ses écrits ne figurent pas encore dans nombre de bibliothèques françaises et ne soient pas davantage recommandés aux étudiants français en économie est beaucoup plus surprenant, surtout lorsque Maurice Allais est l’auteur séminal des modèles qu’on essaie d’inculquer.

    Car Maurice Allais n’est pas seulement précurseur dans divers domaines : il a devancé les économistes de référence actuels pour la demande de monnaie, pour la macroéconomie qui considère la coexistence de plusieurs générations dans le partage des fruits de l’activité économique et des efforts d’épargne, pour le rôle des banques centrales, pour la tarification des services publics, pour la théorie du risque la plus avancée aujourd’hui, etc. Et les ouvrages de cet économiste puissamment intuitif restent semés de pépites d’idées inexploitées encore à ce jour (multiplicité de prix d’équilibre, de technologies de marchés, etc.), que les chercheurs français seraient avisés de développer.

    Dans le domaine monétaire, certains chercheurs proposent aujourd’hui des idées voisines pour que soient à l’avenir évitées les crises du type de celle que nous vivons encore et contre lesquelles il avait été l’un des très rares à mettre en garde. De nombreuses personnalités rendront d’ailleurs hommage à ses travaux dans ce domaine dans le cadre des Ateliers Maurice Allais du 23 mai (voir le site web de la fondation). Et si Maurice Allais avait eu raison sur ce point-là aussi ?

    Le Point

  • Bouygues Telecom pourrait supprimer près d’un quart de ses effectifs

    Un Comité Central d’Entreprise est convoqué jeudi 15 mai. Le projet de suppression de 1.500 à 2.000 postes, révélé par « Le Figaro », pourrait être présenté.
    C’est la douche froide chez Bouygues Telecom. L’opérateur se prépare à supprimer entre 1.500 et 2.000 postes, ce qui représente près d’un quart des effectifs - l’entreprise emploie aujourd’hui 9.000 salariés. L’information, révélée ce matin par « Le Figaro », nous a aussi été confirmée. Selon une source proche de l’opérateur, un Comité Central d’Entreprise (CCE) a même été convoqué jeudi 15 mai, date de la publication des résultats du premier trimestre. Le plan de suppression de postes pourrait être présenté plus en détail lors de cette réunion.

     

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    Cette vague de licenciements vient un peu plus d’un mois après l’échec de Bouygues Telecom dans sa tentative de rachat de SFR, finalement cédé à Numericable par Vivendi pour 13,5 milliards d’euros en cash et un solde de 20 % du capital. En difficulté depuis 2012 et l’arrivée de Free dans le mobile, la filiale du groupe de BTP espérait trouver, en cas de mariage avec SFR, les ressources suffisantes pour résister sur un marché alors réduit à trois opérateurs. En deux ans, Bouygues Telecom a en effet perdu 200.000 clients et a vu son revenu par abonné chuter, alors que 18% de ses clients ont opté pour sa marque low-cost B & You.

    Des difficultés dans la branche Entreprises
    Pour se relancer, Bouygues Telecom a misé sur son réseau 4G, mais en dépit du succès technologique _ Bouygues Telecom dispose du premier réseau 4G de France, même si Orange a largement comblé son retard _ le succès commercial se fait toujours un peu attendre. « Nous avons le plus grand réseau 4G, mais le chiffre d’affaires le plus faible des trois opérateurs historiques. Cherchez l’erreur ! », s’emporte Azzam Ahdab, représentant CFDT chez Bouygues Telecom, cité par Le Figaro.

    Chateau

    A la peine dans le mobile, le troisième opérateur national le serait aussi dans l’activité Entreprises. Selon nos informations, la publication des résultats du premier trimestre, jeudi, devrait à nouveau l’illustrer.
    Selon Le Figaro, le groupe travaillerait enfin à réduire les coûts de fonctionnement et notamment par le biais d’une simplification de sa grille d’offres qui compte actuellement six forfaits, qui se déclinent chacun en offre avec ou sans engagement, auxquels s’ajoutent les quatre tarifs de B & You dans le mobile, les offres pour la box et remises aux clients les plus fidèles.

    Afp via les Echos :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EFAAlAkkAypzZZJWXZ.shtml

  • Je deviens SDF, mais je n’abandonnerai pas mon métier !

    Je constate qu’entre chrétiens, il n’y a pas beaucoup de solidarité. C’est le contraire chez les musulmans qui, eux, s’entraident.   

    Interview de Marie-Neige Sardin

    Votre librairie-papeterie va fermer ce soir. Pouvez-vous nous expliquer les raisons de cette fermeture ?

    Pour une seule raison : la multiplication de mon loyer par trois, qui a été validée par un tribunal qui a rendu cette décision exécutoire. Je me trouve, en outre, face à un huissier qui n’entend pas m’accorder de délai et à un maire qui refuse de préempter.

    Pourquoi cette décision de multiplier par trois votre loyer ?

    J’étais soumise à un bail vieux de 36 ans. La loi veut que l’on autorise le déplafonnement des loyers. La commission des baux du 93, qui ne fait que ce genre de calcul toute la journée, a estimé que mon nouveau loyer devait passer de 500 € à 700 €, ce qui était le « tarif syndical » pour le département. Mais mon propriétaire a décidé de le passer à 1.400 €.

    Avez-vous pu faire un recours administratif ?

    J’ai bien sûr fait appel de cette décision, mais comme le jugement est exécutoire, cela ne change rien. En outre, la révision du loyer a un caractère rétroactif, ce qui implique pour moi de régler un arriéré de loyer pour un montant de 34.000 €.

    Comment expliquez-vous cette augmentation si importante alors que la commission des baux la calcule autrement ?

    En réalité, on ne me compare pas à d’autres librairies-papeteries, puisque je suis la dernière sur Le Bourget, mais à des boucheries ou à des grandes surfaces. Bref, ils comparent ce qui est incomparable.

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  • Partis et impôts : deux institutions néfastes

    par Louis Naro et Juvénal Nampa

    Pour Simone Weil, « […] tout parti est totalitaire en germe et en aspiration » (p.20). Les bigots parlementaristes se récrieront : comment peut-on remettre en cause une institution si bonne, parce que si consubstantiellement « démocratique », que celle du parti politique ? 

    Verbiage ! « Seul ce qui est juste est légitime » (p.12), assène Simone Weil en postulat. Et d’en tirer le principe aristotélicien bien connu : la légitimité d’un régime politique se jauge non pas à sa forme mais à son aptitude à réaliser concrètement le juste. Pas plus que n’importe quel autre régime, donc, une démocratie qui ne réalise pas la justice sociale, le bien commun, ne peut prétendre à la légitimité. Or, précisément, qu’est-ce qui empêche la démocratie française, et ce depuis ses origines, de tendre à ces fins supérieures ? Le système des partis. « Les partis, écrit Weil, sont un merveilleux mécanisme, par la vertu duquel, dans toute l’étendue d’un pays, pas un esprit ne donne son attention à l’effort de discerner, dans les affaires publiques, le bien, la justice, la vérité » (p.36). Dans la perspective rousseauiste qui est la sienne, une démocratie saine postule l’expression authentique de la volonté générale. « Authentique » c’est dire qu’au moment de décider, les citoyens doivent être dotés de discernement et n’avoir à l’esprit que l’intérêt général. En bref, tout ce qu’empêchent les partis.

    D’abord, parce qu’ils sont « […] une machine à fabriquer de la passion collective » (p.19) : loin de favoriser le discernement des citoyens, ils les placent, à grand renfort de propagande et de suggestions diverses, dans le climat irrationnel de la guerre des bandes. Ensuite, parce que « […] l’unique fin de tout parti politique est sa propre croissance » (p.20). Non seulement le climat créé par les partis est irrationnel, mais encore il est rendu étranger à la question du bien commun, les seuls biens revendiqués étant ceux propres aux bandes respectives.

    Dans ces conditions, la volonté générale est inaudible et la démocratie rendue illégitime. « Si on confiait au diable l’organisation de la vie publique, écrit Weil, il ne pourrait rien imaginer de plus ingénieux » (p.37). Au terme de sa démonstration, les bigots parlementaristes sont renvoyés dans les cordes et la conviction est acquise qu’il en va du bien commun que l’on interdise les partis politiques. Cependant, on eût aimé que Weil insistât davantage encore sur le rôle diviseur du système partisan, et qu‘elle poussât son analyse jusque sur le terrain institutionnel, remettant en cause le parlementarisme. Mais ce qu’elle ne dit pas, d’autres l‘on dit, et après tout, rien n’empêche, après avoir lu Weil, d’aller feuilleter Mes idées politiques. On y trouvera notamment ces mots : « La France est déchirée parce que ceux qui la gouvernent ne sont pas des hommes d’État, mais des hommes de parti. Honnêtes, ils songent seulement au bien d’un parti ; malhonnêtes, à remplir leurs poches. Les uns et les autres sont les ennemis de la France ». CQFD.

    Extraits du célèbre Système des contradictions économiques ou philosophie de la misère, lesConséquences désastreuses et inévitables de l’impôt, se présente comme un ensemble de réflexions pointant les antinomies qui caractérisent aux yeux de Proudhon la société de son époque. Constatant l’impossible conciliation des intérêts du travail et du capital, il y décrit les raisons de l’effondrement programmé d’un système politique condamné par son incapacité à remettre en cause le régime de la propriété sur lequel elle repose. Au cours de sa réflexion le père de l’anarchisme s’attèle à une dénonciation systématique de l’ensemble des fondements idéologiques des sociétés capitalistes modernes. Propriété, impôts, libre commerce, police, gouvernement, presse, église : il n’est pas une institution qui échappe à la corrosivité de sa critique

    Si les lecteurs familiers de l’œuvre de Proudhon n’apprendront ici rien de nouveau, l’ouvrage réserve néanmoins quelques surprises comme cette étonnante défense de la franchise des objets de luxe au nom de leur accessibilité au travailleur économe ou celle du maintien des classes improductives dans leur oisiveté afin de protéger les emplois de ceux qui travaillent à leur place.

    Soulignons également la qualité des dernières pages de l’ouvrage dans lesquelles l’auteur se livre à une méditation savante sur l’antagonisme de l’humanisme socialiste d’inspiration rousseauiste avec la théologie chrétienne de la Chute. Proudhon y dessine les contours d’une dialectique opposant d’une part la conception optimiste d’une humanité fondamentalement bonne mais malheureusement pervertie par la société capitaliste et d’autre part le pessimisme anthropologique chrétien marqué par le dogme du péché originel.

    Nous avons donc affaire à un ouvrage qui, faute d’être indispensable, pourra néanmoins constituer une agréable lecture ainsi qu’une intéressante introduction à l’œuvre du philosophe de par son accessibilité et l’originalité des arguments exposés.

    L’ACTION FRANÇAISE 2885

    Simone Weil, Note sur la suppression générale des partis politiques, coll. Carnets de L’Herne, éd. de L’Herne, 7,50€.

    Proudhon, ConséquenceS désastreuses et inévitables de l’impôt, coll. Carnets de L’Herne, éd. de L’Herne, 7,50€.

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Partis-et-impots-deux-institutions

     
  • Sortir de l’euro… et le plus vite possible ! (2/2)

    Cette étude s’appuie sur des analyses plus détaillées fournies par un dossier associé en pdf, pour y accéder cliquer ICI.

    1- Mais qu’y aurait il donc à redouter d’une sortie de l’euro ?

    ▪ Il ne pourrait y avoir que des problèmes de transition, vers une situation qui ne pourrait être que très supérieure, et qui serait simplement celle de l’immense majorité des autres pays de la planète.

    D’ailleurs, personne n’osant plus aujourd’hui invoquer les bénéfices de l’euro, sa défense se réduit effectivement à nous asséner que de toute façon sortir de l’euro est impossible. Les pires catastrophes en résulteraient : mise de la France au ban des nations, hyperinflation, explosion de la dette, qui devrait être remboursée en monnaie forte, le franc n’étant plus qu’une monnaie de singe, etc…

    Mais qu’en est il donc réellement ?

    ▪ Tout d’abord, un point  essentiel : il ne tient qu’à la France de décider de reprendre sa souveraineté monétaire, et elle n’a besoin de personne pour mener à bien cette opération.

    Certes, l’UE dispose actuellement de prérogatives qui sont ordinairement celles de nations, mais elle n’en dispose que parce que ces dernières le veulent bien : les constitutions nationales se situent toujours au-dessus du Traité Fondateur de l’Union européenne (dit « Traité  de Lisbonne »).

    Cette supériorité des lois nationales sur les directives européennes a au demeurant été affirmée dans l’arrêt du 30 juin 2009 de la Cour de Karlsruhe,, qui a stipulé que seuls les Etats nations restaient dépositaires de la légitimité démocratique.

    Notons au passage que les grands médias ont alors présenté cet arrêt comme étant un feu vert donné par la Cour de Karlsruhe à l’acceptation par l’Allemagne du traité de Lisbonne en l’état, en occultant totalement ce qui précède qui, en définitive, revenait à dire que ce traité ne pouvait être que compatible avec la constitution allemande, puisque que les conséquences qui en seraient tirées devraient de toutes façon respecter cette dernière.

    La démarche de la France a été différente : par la modification de la Constitution du 4 février 2008, elle a rendu constitutionnelle l’application du traité de Lisbonne (ce qui revenait à introduire dans la Constitution ce qui n’était pas constitutionnel, ou risquait de ne pas l’être.). Mais, là encore, c’est toujours la Constitution française qui prime, et de nouvelles modifications pourraient parfaitement annuler en tout ou partie les conséquences de celles du 4 février 2008. Notons en outre l’existence dans cette Constitution d’un article parfaitement adapté à la mise en œuvre dans le timing approprié d’une opération telle que la sortie de l’euro : son article 16, qui donne au président de la République des pouvoirs exceptionnels, notamment lorsque l’indépendance nationale est menacée (et il y a peu de doute que l’on soit effectivement dans ce cas).

    Une autre démarche consisterait à sortir de l’UE, ce que permet son article 50 : la sortie de l’euro en résulterait de facto.

    Au plan du droit international, la France  est donc parfaitement en situation de revenir sur les dispositions qui font que sa monnaie est l’euro, ainsi que sur celles qui seraient de nature à compromettre le succès de sa sortie de l’euro (par exemple cette dernière impliquerait un contrôle temporaire des mouvements de capitaux, et le contrôle des mouvements de capitaux est pratiquement interdit par le traité de Lisbonne).

    « Sortir de l’euro », cela signifie donc simplement que la France, qui avait décidé que sa monnaie nationale n’était plus le franc, mais l’euro, décide que ce n’est plus l’euro, mais à nouveau le franc, en fixant en même temps le taux de conversion de l’ancienne monnaie dans la nouvelle (le plus simple techniquement étant probablement 1€ = 1F).

    ▪ Remplacer une monnaie par une autre est en soi une opération qui, comme on l’a vu, n’a rien d’exceptionnel, et il n’y a pas d’exemple où elle ait conduit à un échec. La France dispose toujours des institutions, moyens et compétences permettant de mener à bien une telle opération, en la conduisant de façon totalement isolée si elle le juge nécessaire.

    Notons qu’il s’agit d’une action avant tout immatérielle, et ceci d’autant plus qu’aujourd’hui la monnaie est pour l’essentiel dématérialisée. A l’échelle nécessaire pour qu’il y ait réellement déstabilisation d’une nation, des mouvements de capitaux spéculatifs ne peuvent se faire que par le canal de jeux d’écriture effectués par des opérateurs bien identifiés, et qu’il est donc aisé de contrôler: nul besoin de verrouiller les frontières pour éviter qu’elles soient franchies par des valises de billets.

    ▪ Il devrait y avoir ensuite une importante dévaluation du franc : c’est justement l’un des buts essentiels de la sortie de l’euro, dont personne ne conteste plus aujourd’hui qu’il s’agit d’une monnaie beaucoup trop forte pour la France.

    Forte dévaluation ne signifie absolument pas forte inflation (Voir dossier associé, chap.B) . En fait il n’y a guère que dans le cas des importations d’hydrocarbures que la répercussion est mécanique: pour le reste les mécanismes sont beaucoup plus complexes, et un certain nombre d’études donnent à penser qu’une dévaluation de 20% ne devrait entraîner dans le cas de la France, dans le contexte actuel, qu’une inflation d’environ 2%.

    La Grande Bretagne, dont la structure des importations et la situation générale ne sont pas fondamentalement éloignées des nôtres, a dévalué de 30% fin 2008. Si cela a du jour au lendemain amélioré sa compétitivité de 30%, il n’en est résulté qu’un supplément d’inflation très modéré : 1 à 2% .

    Notons que, inversement, lorsque l’euro, dans les premières années de son existence, est passé de 0,85 $ à 1,4$, il n’en est résulté aucune baisse du coût de la vie. (mais cela a alors mécaniquement fait s’effondrer d’autant la compétitivité de la France vis-à-vis de la plupart des pays de la planète).

    ▪ Les dettes en euros résultant de contrat de droit français sont réputées être des dettes en monnaie nationale, et sont donc à rembourser en monnaie nationale, c’est-à-dire en francs. Tel est le cas de 97% de la dette publique française. Son montant nominal restera donc pratiquement inchangé.

    La situation des créanciers de la France sera très voisine de celle des créanciers de la Grande Bretagne après sa dévaluation de 2008, les volumes des dettes étant en outre très proches, à la fois en montant et en pourcentage du PIB.

    Il n’en est résulté nulle réaction de rétorsion ou de défiance vis-à-vis de la Grande Bretagne : même pas une augmentation du taux de ses emprunts, dont il faut noter qu’ils sont toujours restés très bas, très voisins de ceux de l’Allemagne, et inférieurs à ceux de la France. La raison en est toute simple : la Grande Bretagne ayant gardé sa souveraineté monétaire, le risque de défaut de sa part est structurellement nul. Personne ne s’inquiète actuellement de sa dette (voir Paul Krugman prix Nobel d’économie 2008 : Sortez nous de cette crise…maintenant, Flammarion 2012, ou encore L’Expansion.L’Express.fr du 14/11/2011  Pourquoi le Royaume-Uni s’endette à bien meilleur taux que la France)

    Le fait que la France reprenne sa souveraineté monétaire désamorcera littéralement le problème de sa dette publique. La possibilité retrouvée d’emprunter non seulement sur les marchés financiers, au taux du marché, mais aussi à la Banque de France, à taux nul ou très faible, permettra non seulement de la stabiliser, mais de la réduire progressivement en diminuant la charge des intérêts qui en résulte. Il n’y a strictement aucun effet inflationniste à redouter, ainsi que le montre à la fois une réflexion d’ensemble et, là encore, l’exemple de la Grande Bretagne (Voir dossier associé, chap.A  )

    Le taux d’épargne des Français étant élevé, la dette vis-à-vis des créanciers étrangers pourra en outre être progressivement remplacée par une dette vis-à-vis de résidents français, ce qui lui permettra de retrouver une totale indépendance politique (l’un des effets pervers de l’euro a été d’accroître le pourcentage de la dette détenu par des créanciers étrangers).

    ▪ Dès lors que c’est la souveraineté nationale qui est en jeu, et c’est évidemment le cas en ce qui concerne une sortie de l’euro (et d’ailleurs plus généralement une décision de ne plus appliquer tout ou partie du traité de Lisbonne), le gouvernement doit s’assurer par référendum qu’il a l’accord de la population.

    Remarquons que l’article 3 de la Constitution stipule que « la souveraineté nationale appartient au peuple, qui l’exerce par ses représentants et par référendum ». Si cela donne bien aux représentants élus le droit « d’exercer » cette souveraineté, cela ne leur donne en aucune façon de droit de l’aliéner : sans aucune ambiguîté possible, seul le peuple a ce droit, et cela ne peut se faire que par référendum. L’introduction par voie parlementaire de la modification constitutionnelle introduisant le traité de Lisbonne a donc été une véritable forfaiture.

    2- L’euro : le débat interdit.

    ▪ Dans un sondage du 17 septembre dernier les Français ne sont que 35% à être favorable à une sortie de l’euro, contre 65% à ne pas le souhaiter.

    Toutefois :

        - Si le traité de Maastricht, qui impliquait le passage à la monnaie unique, était aujourd’hui soumis à référendum, il serait rejeté par 67% des français.

        - 61% des Français (contre 24%) considèrent que la monnaie unique a dégradé la compétitivité de la France.

        - 45% des sondés (contre 23%) pensent que l’euro a été un handicap dans la crise actuelle.

        - 6 Français sur 10 rejettent le principe d’une politique budgétaire et économique commune. Cela signifie qu’ils rejettent en fait toute idée d’union politique, et cela est une condamnation définitive de l’euro, du moins si l’on considère que l’on doit rester dans un cadre démocratique.

    C’est dire l’extrême fragilité de cette majorité en faveur de l’euro. D’où l’absolue nécessité d’éviter tout débat véritable, ce qui ne pourrait qu’amener les Français à être mieux informés, et à prendre pleinement conscience de tout ce qui précède.

    Il est encore dans les mémoires que c’est du fait qu’un débat avait du être ouvert que, à l’occasion du référendum de 2005 sur la Constitution européenne, le oui est passé d’une très large majorité à une large minorité.

    ▪ Il n’y a pas de débat politique : la totalité des appareils des organisations patronales et syndicales sont verrouillés, et il en est de même de ceux des partis politiques, à l’exception du Front National, de Debout la République, et de l’Union pour la République de François Asselineau.

    Il suffit d’ignorer les deux derniers, qui ne présentent pas de réelle menace, et en ce qui concerne le Front National, par principe, on ne débat pas avec lui, et donc encore moins de ses propositions (« absurdes », « démagogiques », « irresponsables », « simplistes », «  ce n’est même pas la peine de les critiquer puisque l’on sait très bien que cela ne marchera pas » , etc…)

    Notons le rôle de parti leurre que joue le Front de Gauche, dont les critiques de l’euro sont extrêmement sévères – et souvent pertinentes – mais qui par principe (et il s’agit là d’ailleurs d’une caractéristique fondamentale de tous les partis d’extrême gauche) exclut toute solution nationale, c’est à dire toutes les solutions réellement susceptibles d’aboutir. Ses propositions sont donc en pratique d’une telle innocuité que lui donner un large écho dans les médias ne pose effectivement aucun problème.

    ▪ Les seuls débats médiatisés sont évidemment ceux qui en aucune façon ne pourraient aboutir à la conclusion qu’il faut en revenir à des solutions nationales, un exercice obligé étant en outre la scénarisation d’oppositions droite-gauche.

    Typiquement les débats du moment opposent :

        - ceux qui se félicitent ouvertement que l’UE ait été là pour imposer, par le Pacte budgétaire européen, que l’Etat français « cesse enfin de vivre au dessus de ses moyens » : c’est une position « de droite » (c’est d’ailleurs la position officielle de l’UMP, d’autant plus aisée à soutenir qu’il se trouve fort opportunément que l’Etat est aujourd’hui PS).

        - ceux qui voudraient que ce Pacte, qui implique une politique d’austérité, soit remplacé par une plus grande solidarité entre les membres de la zone euro (l’euro devant en outre être « plus social », etc. ). Cela implique évidemment des abandons de souveraineté supplémentaires (« le problème n’est pas qu’il y a trop d’Europe, mais qu’il n’y en a pas assez. », « l’Europe n’est pas le problème, c’est la solution », etc.). C’est une position « de gauche ».

    3- Et la « construction européenne » ?

    Si, en soi, une sortie de la France de l’euro ne serait qu’une opération technique d’une ampleur qui n’a en définitive rien d’exceptionnel, il est évident que son impact politique serait considérable.

    ▪ Rappelons tout d’abord que l’adoption de la monnaie unique n’est pas du tout optionnelle : une fois réunies un certain nombre de conditions de convergence (les célèbres « critères de Maastricht »), elle est impérative pour tout membre de l’UE, à moins que le contraire n’ait été explicitement mentionné dans le traité qu’il a signé (pour les premiers membres, le traité de Maastricht, puis le traité de Lisbonne  ; pour les derniers, le traité de Lisbonne).

    Cela n’a été le cas que pour le Danemark et la Grande Bretagne. Si la Suède n’est pas non plus dans l’euro, c’est parce qu’elle s’arrange pour ne pas respecter les critères de Maastricht : dans son cas un référendum a été organisé en 2003, et le peuple suédois a alors refusé à une très large majorité d’abandonner la couronne, à l’encontre d’ailleurs des positions du gouvernement et de presque tous les partis politiques.

    La zone euro n’est donc nullement figée, et sa crise structurelle n’a nullement conduit à l’abandon du principe de son extension à tous les membres de l’UE, ainsi d’ailleurs que le montre l’entrée récente de trois nouveaux pays.

    ▪ Il semble peu probable que l’euro – et donc le Traité de Lisbonne en son état actuel – puisse survivre à la reprise par la France de sa souveraineté monétaire. Il n’a tenu jusqu’ici que parce que la France s’était mise en avant pour le maintien de sa survie, par divers artifices et manœuvres, parce que la complicité des gouvernements des pays qui en sont victimes a pu être jusqu’à présent maintenue, et par la capacité de ces gouvernements, avec la complicité des médias, à en masquer à leur opinion publique le caractère extraordinairement pervers de l’euro, et le fait qu’il était parfaitement possible d’en sortir.

    Nulle catastrophe mondiale n’en résultera: le monde existait avant sa création, il ne se porte vraiment pas mieux depuis qu’il a été créé, et, en ce qui concerne nos proches voisins, il est faible de dire que le ciel n’est pas tombé sur la tête de ceux qui ne l’avaient pas adopté, ou qui, comme la Suisse et la Norvège, étaient restés à l’écart de l’UE.

    ▪ Cela obligera à repenser enfin profondément l’organisation de l’Europe dans le sens qui aurait dû être le sien dès le début : une coordination entre nations ayant gardé (ou retrouvé) tous les attributs essentiels de la souveraineté d’une nation.

    L’arrêt du 30 juin 2009 de la Cour de Karlsruhe a au demeurant affirmé solennellement que seules les nations étaient dépositaires de la légitimité démocratique.

    L’évidence est là: vingt ans après la création de l’Union européenne, malgré un intense bourrage de crânes, il n’y a toujours rien qui ressemble à un sentiment national commun, et à horizon visible n’y en aura sans doute jamais, même si l’Europe se retrouvait réduite à l’Allemagne et à la France. Jamais les attributs nationaux transférés aux instances dirigeantes de l’UE, qui ne cessent pourtant de s’accroître dans une démarche de fédéralisme rampant, ne pourront donc avoir de légitimité démocratique.

    Il est donc de la plus extrême urgence de mettre fin à une démarche d’essence totalitaire où, d’une part, les nations se retrouvent sans défense vis à vis de la mondialisation du fait des pouvoirs qu’elles n’ont plus, et où, d’autre part, ces pouvoirs transférés à des instances que ne retient pas le garde fou essentiel qu’est la recherche de l’intérêt national, (puisqu’il n’y a pas de sentiment national…), ont toute chance, à l’issue d’opaques luttes d’influence, de se retrouver au service d’intérêts divers.

    Ces intérêts peuvent au demeurant être aussi bien ceux de lobbys (voir par exemple le cas  exemplaire de l’éolien)) que celui de certaines nations, intérieures ou extérieures à l’Union Européenne. Qui peut dire jusqu’où tout cela conduira la France ?

    Cela ne fait-il pas froid dans le dos que l’euro, désastre économique mais puissant outil d’asservissement politique et économique, n’ait toujours, comme seule légitimité démocratique, que le fait que, le 20 septembre 1992, 34,4 % des Français ont voté oui au référendum sur le traité de Maastricht, contre 33% qui avaient voté non ?

    Antraigues, 6/05/2014

    http://www.polemia.com/sortir-de-leuroet-le-plus-vite-possible-2/2/

  • Sortir de l’euro…et le plus vite possible ! (1/2)

    « Est il donc nécessaire d’insister sur l’incohérence fondamentale d’un pacte budgétaire qui, (…) qui considère que, en cas de choc asymétrique touchant certaines provinces, la solution consiste à leur imposer de maintenir malgré tout leur budget à l’équilibre ? »

    « Changer l’Europe » …Quand, le temps d’une campagne électorale, la priorité du moment est d’éviter que l’électeur ne vote mal, tout, ou presque, peut être osé par des représentants des partis du système en place depuis quelques décennies : même demander la sortie de Schengen, ou le rétablissement du protectionnisme.

    Il est pourtant une ligne rouge à ne pas franchir : demander la sortie de l’euro.

    Pourtant, certes cela ne résoudrait pas tous les problèmes de la France, mais, en la remettant au plan monétaire sur un pied d’égalité avec l’immense majorité des nations de la planète, cela lui donnerait une chance de s’en sortir. Dans l’immédiat le problème de la dette serait désamorcé, et une dévaluation lui apporterait une extraordinairement précieuse bouffée d’oxygène.

    De plus il ne tient qu’à la France de décider, seule s’il le faut, de retrouver sa souveraineté monétaire, et cela peut être fait du jour au lendemain.

    Mais n’est-ce pas justement pour éviter qu’une majorité de Français n’en prennent réellement conscience que tout débat sur l’euro est interdit ?

    C’est ce qu’explique Antraigues, polytechnicien et auteur de précédentes contributions à Polémia.

    Du fait de contraintes de mise en ligne, cette étude est présentée en 2 parties. La première (« Un échec absolu, prévisible, et qui avait été prévu ») fait le point de la situation actuelle ; la seconde (« La sortie de l’euro ») traite plus particulièrement de cette opération et de ses conséquences. Après une présentation séparée, elles sont regroupées dans un format pdf unique.

    Enfin cette étude s’appuie sur des analyses plus détaillées fournies par un dossier associé en pdf (www…),en y faisant référence tout au long de la lecture.

    Polémia

    1ère partie : Un échec absolu, prévisible, et qui avait été prévu

     Elle s’appuie sur des analyses plus détaillées fournies par un dossier associé en pdf, pour y accéder cliquer ICI

    Remarque préliminaire : la création monétaire

    Le dossier associé (chap.A) présente le mécanisme actuel de création de la monnaie, qu’il faut absolument avoir présent à l’esprit.

    Il est très peu connu de l’immense majorité des Français que la création de monnaie se fait pour l’essentiel par les banques privées, par le mécanisme du crédit, de façon d’ailleurs fort peu maîtrisable.

    Une composante fondamentale de la souveraineté monétaire est la possibilité pour un état de créer lui même la monnaie, non seulement pour assurer la liquidité des banques privées (sa Banque Centrale jouant le rôle de prêteur en dernier ressort), mais aussi pour son propre compte, par des prêts de sa Banque Centrale à lui-même, à un taux très faible ou nul.

    C’est évidemment un moyen d’alléger les impôts et la dette (puisque sans cela, les seules ressources de l’Etat sont les impôts et les emprunts sur les marchés financiers, cette fois ci aux taux du marché).

    Il est de plus structurellement impossible de prendre au piège de la dette un état qui a gardé cette possibilité.

    Sur ce dernier point, comme on le verra, une création par l’Etat de monnaie de quelques % du PIB, soit un volume très inférieur à la monnaie créée par le système bancaire privé, suffirait pour désamorcer le problème de la dette de la France. Contrairement à ce qui est asséné à la moindre évocation d’une telle démarche, cela n’est pas susceptible d’avoir le moindre effet inflationniste, sauf à considérer que la « planche à billet » ne serait inflationniste que lorsqu’elle fonctionne au bénéfice de l’Etat. L’observation de la réalité confirme d’ailleurs que, effectivement, il n’en est rien.

    1-Introduction

    Dans une précédente contribution  à Polemia, Le piège mortel du mondialisme de l’Union européene, j’ai décrit les mécanismes qui font qu’une nation ne peut plus se défendre contre quoi que ce soit, dès lors qu’elle avait abandonné les attributs essentiels que sont la souveraineté monétaire, les frontières et la possibilité, par des dispositions appropriées, d’imposer qu’un minimum de la consommation nationale soit effectivement produite sur le territoire national.

    Si presque tout le monde fait le lien entre la disparition des frontières et les conséquences jugées de plus en plus négatives qui en résultent, si la plupart des Français ont compris, malgré les démonstrations du contraire qui en sont régulièrement présentées dans « C dans l’air », qu’il y a tout de même un lien entre la désindustrialisation accélérée de la France et le fait qu’elle soit mise en vases communicants avec des pays comme la Chine, il ne sont toujours qu’une minorité à avoir pris pleinement conscience de ce qu’a d’existentiel pour une nation d’avoir gardé sa pleine souveraineté monétaire.

    C’est la monnaie d’une nation qui doit s’adapter à son économie, et non l’inverse, tant l’économie est liée à des éléments structurels, dont la démographie n’est sans doute pas la moindre.

    Une nation qui a abandonné sa souveraineté monétaire n’a ni la maîtrise de la valeur de sa monnaie, ni la possibilité d’en créer, et ses chances d’être mise sérieusement en difficulté financière en sont donc considérablement accrues. Elle se retrouve alors inexorablement prise au piège de l’endettement, et en situation d’être mise en faillite, comme une vulgaire entreprise, au niveau duquel l’abandon de sa souveraineté monétaire l’a ravalée : avec comme conséquence la perte de son indépendance politique, sa mise sous tutelle, sa dislocation économique, et la mise à l’encan de son patrimoine.

    Il suffit d’ailleurs, pour s’en convaincre, d’observer ce qui se passe à des degrés divers depuis maintenant plus de cinq ans au sein de la zone euro (et spécifiquement au sein de cette zone), et qui concerne non seulement la Grèce, dont le « sauvetage » s’apparente à celui d’une entreprise par un liquidateur judiciaire, mais aussi le Portugal, l’Irlande, l’Italie, l’Espagne, et la France.

    Il n’y a pour la France qu’un moyen de sortir de ce piège infernal : reprendre sa souveraineté monétaire, et cela le plus vite possible.

    Comme on le verra, cela peut être effectivement fait du jour au lendemain. En outre, cela ne tient qu’à elle: elle peut certes le faire dans un cadre concerté, mais elle peut aussi, si nécessaire, le faire à sa seule initiative.

    Contrairement à ce qui nous est asséné en permanence, nulle catastrophe n’est susceptible d’en résulter.

    Les problèmes qui ne pourraient survenir ne sont en effet que des problèmes de transition, vers une situation qui ne pourrait être qu’infiniment supérieure, et dans laquelle la France se retrouverait simplement dans la même situation – et donc enfin à nouveau sur un pied d’égalité – avec l’immense majorité des autres nations de la planète. Pour prendre des exemples au sein de l’Union européenne, sa situation serait celle de la Suède, du Danemark, et de la Grande-Bretagne.

    Remplacer une monnaie par une autre est une opération qui n’a rien d’exceptionnel, et qui a été réalisée à de multiples reprises ces derniers siècles – et, récemment, lors de l’éclatement de l’Union Soviétique, de la Yougoslavie et de la Tchécoslovaquie.

    Il est évident que l’impact politique d’une sortie de la France de l’euro serait considérable. L’euro en tant que monnaie unique n’y survivrait probablement pas. Mais cela mettrait fin à une situation où les 18 états et les 333 millions d’habitants de la zone euro se trouvent impliqués dans une crise économique structurelle, ainsi que, au sein de cette zone, à une inéluctable montée des antagonismes entre les peuples.

    Lorsque des états ont des économies structurellement divergentes, comme cela est à l’évidence le cas, le fait de partager une monnaie commune implique de très importants transferts financiers. Lorsque, de plus, ils ne sont pas liés par un très fort sentiment de solidarité (c’est-à-dire, disons le mot, parce qu’il n’y en n’a pas d’autre, par un sentiment national), de tels transferts sont évidemment inconcevables : ils se retrouvent alors en compétition, et cela avec des atouts qui ne sont pas du tout les mêmes. C’est ainsi que l’Allemagne, dont l’inflation structurelle est très faible, a été placée dès le départ en situation de laminer la France et tous les pays méditerranéens, et c’est bien ce qui s’est passé : son excédent commercial s’est nourri de l’augmentation du déficit commercial de ses concurrents de la zone euro.

    On nous présente aujourd’hui une éventuelle reprise de la branche énergie d’Alstom par Siemens comme une contribution positive de la France à la construction d’un champion européen mondial, et donc à la « construction européenne ». Mais est-il bien certain que les Français le ressentent ainsi ?

    2-L’écrasante responsabilité des gouvernements qui se sont succédés depuis vingt ans.

    ▪ Une constante de la politique internationale du gouvernement français a été de se présenter en champion de la « construction européenne » : tous les abandons de souveraineté dont la France est aujourd’hui victime l’ont donc été à son initiative.

    On en est de plus au stade extraordinairement préoccupant où toute difficulté nouvelle nous est présentée comme la conséquence d’une intégration européenne insuffisante, et l’amène donc à proposer des abandons de souveraineté supplémentaires.

    ▪ Si l’euro a été profondément néfaste pour un certain nombre de pays, dont la France, il a été jusqu’à présent bénéfique pour d’autres, l’Allemagne principalement, et cette dernière en tire aujourd’hui une supériorité politique et économique écrasante .

    On ne peut pas toutefois lui reprocher d’avoir fait en sorte que le traité de Lisbonne et le récent « pacte budgétaire européen» aient été taillés à sa mesure, puisque c’est Nicolas Sarkozy qui en a été l’initiateur.

    Rappelons tout de même, parce qu’on ne le fera jamais assez, que le traité de Lisbonne a consisté à réintroduire par voie parlementaire – avec la complicité des partis « de gouvernement » – des dispositions rejetées par le peuple français à une large majorité par le référendum du 29 mai 2005. Rappelons aussi, comme on le verra ci après, qu’il était évident dès le début que le « Pacte de stabilité budgétaire », qui nous vaut aujourd’hui d’avoir été mis « sous surveillance renforcée » par la Commission européenne, était une absurdité économique, et que, en la ligotant encore un peu plus, il ne laisserait à la France strictement aucune chance d’échapper aux sanctions qu’il instituait.

    On ne peut pas non plus reprocher à l’Allemagne que la situation financière de la France ait été encore aggravée par le soutien qu’elle a apporté et devra continuer à apporter aux pays de la zone euro en plus mauvaise posture qu’elle : là aussi, depuis le début de la crise, c’est le gouvernement français qui a tenu à se mettre en première ligne dans la défense de l’euro.

    Rappelons enfin, pour faire bonne mesure, que si l’Allemagne a effectivement signé en l’état le traité de Lisbonne, ce n’est que parce ce qu’elle a affirmé solennellement, par l’arrêt du 30 juin 2009 de la Cour de Karlsruhe, que la constitution allemande (dont elle est évidemment maîtresse du contenu et de l’interprétation) lui restait de toutes façons supérieure.

    3- L’euro, facteur d’optimisation économique et de rapprochement entre les peuples ? Un échec absolu.

    Voir aussidossier associé, chap.B

    ▪ Lorsque le principe d’une monnaie unique pour les Etats de l’UE a été inscrit en 1993 dans le traité de Maastricht, il était bien connu qu’une monnaie devait être adossée à une nation : seul l’existence d’un véritable sentiment national peut rendre acceptables les transferts financiers qu’implique le fait de partager une monnaie commune.

    De toutes les unions monétaires qui ont vu le jour ces deux derniers siècles, seules ont d’ailleurs survécu celles qui se sont retrouvées adossées à des Etats nation : la lire italienne, le mark allemand, et le franc suisse.

    Ce qu’a de vital pour une nation indépendante de disposer de sa propre monnaie est au demeurant si unanimement reconnu que, depuis la disparition des anciens empires coloniaux, de l’Union Soviétique, de la Yougoslavie et de la Tchécoslovaquie, la règle est que chaque nation ait sa monnaie propre, à l’exception de certains pays très petits et qui sont en général dans une situation particulière (les Bahamas ont le dollar, etc…).

    Il n’y a eu à ce jour, dans l’histoire récente, en dehors du cas des états de la zone euro, qu’une exception : celle de l‘Argentine qui, croyant y trouver un moyen pour lutter contre une trop forte inflation, avait décidé en 1990 de garantir la convertibilité peso-dollar. Il en est résulté en 1997 une terrible crise économique, dont elle ne s’est sortie qu’en décidant, en 2002, de s’affranchir de la contrainte qu’elle s’était imposée.

    Il était évident que, même réduite à sa composition initiale, la zone euro était très loin de constituer une nation : la mise en place d’une union monétaire s’est donc faite sur un pari extrêmement risqué : celui que l’union politique suivrait. Ce pari était d’autant plus crucial que cette zone, du fait de l’hétérogénéité des pays qui la composaient, n’était absolument pas une « zone monétaire optimale », et qu’il était donc certain que les transferts financiers nécessités par le fait de partager une monnaie commune devraient pouvoir être importants.

    L’euro a donc été « vendu » non seulement en tant qu’outil d’optimisation économique, mais aussi comme un facteur puissant de rapprochement entre les peuples, hâtant ainsi la transition vers un véritable Etat fédéral, pendant des Etats Unis d’Amérique.

    Des économistes de tout premier plan, ainsi qu’un certain nombre de personnalités faisant simplement preuve de bon sens, ont attiré l’attention sur la totale inconséquence de cette démarche, L’ignorance, le dogmatisme et l’aveuglement collectif étaient toutefois tels que ces avertissements solennels n’ont servi strictement à rien.

    Il faut absolument lire et relire le manifeste « L’euro, une chance pour la France, une chance pour l’Europe » paru dans Le Monde du 28 octobre 1997 (ainsi d’ailleurs que la liste de ses signataires) : voir dossier associé, chap.D

    ▪ L’Union européenne a aujourd’hui vingt ans, et l’euro quinze ans.

    L’échec économique est patent : non seulement la zone euro est en crise structurelle ouverte depuis la crise financière de 2008 (laquelle n’a joué qu’un rôle de détonateur : le problème de fond est l’inéluctable divergence des économies de pays fortement différents), mais elle a de plus été, au sein de l’OCDE, la zone de plus faible développement économique (de 2001 à 2011, 1,1% par an, contre 1,8% pour l’ensemble de l’OCDE).

    Alors même que l’euro était censé protéger, c’est dans cette zone que se trouvent les pays qui ont été plus touchés par la crise financière de 2008.

    Personne n’ose plus d’ailleurs invoquer les gains économiques qu’aurait apporté l’euro.

    Quant à l’euro facteur de rapprochement entre les peuples…

    Il est faible de dire que, pas plus qu’en 1993, il y de sentiment national européen, avec tout ce que cela impliquerait d’esprit de solidarité, parmi les peuples de la zone euro.

    A supposer, pour prendre bien conscience de la situation, que l’UE se réduise à ce qui en est présenté (du moins par les médias français) comme sa « locomotive », à savoir le « couple » franco-allemand, pourrait-elle constituer un Etat fédéral ? Poser la question, c’est y répondre: les deux peuples n’en voudraient absolument pas, et en 2014 beaucoup moins qu’en 1993.

    On n’aura pas la cruauté d’évoquer une union politique entre l’Allemagne et la Grèce.

    4- L’euro, puissant instrument de destruction des nations et d’asservissement politique et économique ?

    ▪ Si l’échec de l’euro vis-à-vis de ses objectifs affichés est total, il n’en disparaîtra pas de lui-même pour autant.

    Techniquement, de multiples artifices et manœuvres (le « Pacte budgétaire européen » en est une) peuvent continuer à le maintenir en vie pendant encore bien des années, d’autant que ce qui se passe dans la zone euro depuis 2008 montre qu’il semble parfaitement possible, avec la complicité des gouvernements en place, de ne pas tenir compte de ce qui en résulte pour les peuples concernés, de les traiter s’il le fallait avec la brutalité nécessaire, et qu’il était de plus en plus hors de question de leur demander leur avis.

    Le dogmatisme, l’ignorance, l’absence de toute réflexion d’ensemble et le panurgisme qui ont été à l’origine de l’euro sont loin d’avoir disparu.

    Les institutions réputées compétentes dans le domaine monétaire sont celles qui ont mis en place l’euro et qui dépensent une énergie considérable pour sa survie : il est peu probable qu’elles proposent sa suppression.

    Quant à l’Allemagne, elle s’opposera à l’abandon de l’euro tant qu’il lui restera favorable..

    ▪ Il se trouve de plus que l’euro a placé les nations prises dans le piège de l’endettement dans une situation d’extrême vulnérabilité : en les paralysant politiquement, en les mettant à la merci des marchés financiers et des investisseurs et clients étrangers, il est un puissant accélérateur de la mondialisation, dont il n’est un secret pour personne que les bénéficiaires disposent d’une influence considérable.

    Il est aussi en soi un très puissant instrument d’asservissement politique et économique. Serait il concevable, dans la situation actuelle, que la France et les pays dits du « GIPSI » (de leurs initiales en anglais : Grèce, Italie, Portugal, Espagne, Irlande) fassent preuve d’indocilité vis à vis de l’UE, ou aient des positions internationales opposées à celles des Etats Unis ?

    L’acharnement actuel à maintenir l’euro en place, voire à étendre son champ d’application malgré le caractère structurel de sa crise (depuis 2008 sont entrés dans l’euro en 2009 la Slovaquie, en 2011, l’Estonie et, pas plus tard qu’en janvier 2014, la Lettonie, alors même d’ailleurs que sa population y était défavorable) est donc extrêmement inquiétant.

    5- L’absurde « Pacte budgétaire européen »

    Voir pour plus de détails, et pour des données chiffrées le dossier associé, chap.C

    ▪ Officiellement appelé « traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance », il a été signé le 2 mars 2012, en tant que solution à la crise de la dette dans la zone euro.

    Sa principale disposition est l’institution de contraintes juridiques, assorties de sanctions, imposant à chaque état de limiter le déficit budgétaire à 3% du PIB (ce qui est le critère de Maastrich correspondant).

    ▪ L’absurdité de ce pacte est évidente : aurait-il été mis en place en même temps que l’euro, il n’aurait en rien permis d’éviter la situation actuelle.

    En 2007 le déficit budgétaire de la France était de 2,7 % du PIB, la dépense publique en % du PIB était stabilisée depuis une dizaine d’années, et le montant de sa dette stabilisé depuis plusieurs années à un peu plus de 60 % du PIB.

    Quant aux pays « du GIPSI » ils s’activaient avec détermination à réduire leur endettement, qui n’avait cessé globalement de décroître de 1999 à 2007. Celui de la Grèce était certes à un niveau élevé, mais il était stabilisé. L’Espagne et l’Irlande étaient même en excédent budgétaire.

    C’est la crise qui a fait exploser les dettes et les déficits budgétaires, et en aucune façon un quelconque laxisme.

    Dans le cas de la France cette explosion est directement liée au fait que 200 000 emplois industriels ont été perdus en France en 2010 (contre « seulement » entre 50 000 et 100 000 par an les années précédentes) : du fait de l’effet de ciseau qui en est résulté, par diminution des recettes et augmentation des dépenses sociales et de soutien de l’activité. Ce n’est pas une quelconque explosion du « train de vie de l’état », ou le fait que le système de protection sociale serait brusquement devenu plus protecteur.

    Si l’analyse montre que chacun des pays précités est un cas particulier (voir par exemple, en ce qui concerne les pays du GIPSI, Paul Krugman, prix Nobel d’économie 2008 « Sortez nous de cette crise…MAINTENANT), ils ont toutefois tous un point commun , en sus du fait que, ligotés par l’euro comme ils l’étaient, ils se sont trouvés dans l’impossibilité de réagir au choc de la crise des subprimes : au bout d’une dizaine d’années leur compétitivité s’était considérablement dégradée, non seulement vis à vis de l’extérieur de la zone euro, du fait d’un euro trop fort, mais aussi au sein de la zone euro, du fait de différentiels d’inflation qui n’ont pu être compensés par l’ajustement de la valeur de leur monnaie.

    L’Allemagne a en outre aggravé la situation en transférant une partie des charges patronales sur la TVA, ce qu’elle n’aurait pas fait si elle avait gardé le mark : une réévaluation de ce dernier aurait pu annuler la diminution du coût du travail qui en serait résulté.

    Le résultat en est, au bout de dix ans, un considérable avantage compétitif de l’Allemagne, qui est le grand bénéficiaire de cette situation et qui, au sein de la zone euro, a littéralement laminé la France et les pays méditerranéens.

    ▪ On peut certes déplorer que la France n’ait pas été aussi « vertueuse » que l’Allemagne, considérer qu’elle a bien mérité ce qui lui arrive, et se féliciter que l’on cherche à lui imposer de suivre enfin son exemple.

    C’est d’ailleurs très exactement aujourd’hui la position « de droite ».

    Le problème est malheureusement infiniment plus complexe que cela (voir sur ce point  dossier associé, chap. B, §4)

    Observons simplement que ce n’est pas d’aujourd’hui que le taux d’inflation de la France est supérieur à celui de l’Allemagne : cela date de la fin de la dernière guerre mondiale.

    Observons aussi que cela n’a pas empêché la France, tant qu’elle était restée maîtresse de la valeur de sa monnaie, et pouvait donc dévaluer de temps en temps, d’avoir une croissance économique au moins égale à celle de l’Allemagne. Pendant les « trente glorieuses » sa croissance – ainsi d’ailleurs que celle de l’Italie- a même été nettement supérieure.

    Il faut donc bien admettre, bien que cela heurte bien des dogmatismes, qu’il n’y a aucune raison de considérer qu’elle était plus mal gérée que l’Allemagne.

    En ce qui concerne plus précisément l’inflation, qui a toujours été régulièrement supérieure en France, il faut bien admettre qu’il existe un taux d’inflation optimum, qu’il n’est pas le même pour toutes les nations, et qu’il dépend de facteurs structurels (la démographie étant l’un d’entre eux)

    Au vu de l’expérience, c’est donc une erreur fondamentale de considérer que des nations profondément différentes doivent avoir le même taux d’inflation.

    ▪ Pour résoudre le problème présent des dettes publiques, qui n’est que l’une des conséquences du problème structurel de la zone euro, il n’y a que 2 démarches cohérentes

         - que chaque nation reprenne sa souveraineté monétaire. Le problème structurel ayant disparu, chaque nation retrouve des marges de manœuvre rendant enfin possible la solution du problème de la dette actuelle (avec évidemment plus ou moins de facilité : cela dépend du montant de la dette). Observons simplement qu’à peu près tous les pays ont été touchés par la crise financière de 2008, et certains même nettement plus que la France : tel est le cas notamment de la Grande Bretagne. Certes, six ans après, les conséquences de cette crise sont souvent loin d’être effacées, mais il n’y a que dans la zone euro que les dettes publiques demeurent un problème politique et économique existentiel. Et que dire de la minuscule Islande, totalement isolée politiquement et économiquement – mais aussi totalement libre – qui s’est retrouvée du fait de l’imprudence de ses banquiers avec une dette se montant à plus de 7 fois son PIB, et qui, elle, est aujourd’hui tirée d’affaire ?

         - à l’opposé, le basculement dans le fédéralisme complet, avec donc une intégration budgétaire totale, et donc une mutualisation des dettes passées et à venir. On se trouve alors dans la situation tout à fait banale d’un Etat nation qui, en cas de coup dur, fait ce qu’il faut pour sortir d’affaire ou maintenir à niveau ses provinces en difficulté.

    Notons que l’on ne peut se limiter à une simple intégration budgétaire : si on réfléchit tant soit peu, pour que ce soit viable, il faut aussi qu’il y ait une police commune, une justice commune, une administration fiscale commune, etc…On en arrive ainsi à tous les attributs d’un Etat nation fédéral

    Est il nécessaire d’insister sur le fait que, non seulement on en est institutionnellement très loin, non seulement les transferts financiers qui en que cela impliquerait seraient tout à fait considérables, mais que, à horizon visible, les peuples n’en voudraient absolument pas ?

    ▪ Est il donc nécessaire d’insister sur l’incohérence fondamentale d’un pacte budgétaire qui, certes, se place sur un plan fédéral en ce que les états de la zone euro, comme les provinces d’une nation, sont dépourvus de toute liberté d’action monétaire, mais qui considère que, en cas de choc asymétrique touchant certaines provinces, la solution consiste à leur imposer de maintenir malgré tout leur budget à l’équilibre ?

    On chercherait bien sûr en vain la présentation d’un scénario de sortie de crise axé sur le respect de ce pacte.

    Tous les économistes de renom et tous les prix Nobel d’économie qui se sont exprimés sur une telle démarche (il n’y a pas que Paul Krugman !) ont évidemment fait preuve d’une extrême sévérité. Mais est-il réellement nécessaire d’être prix Nobel pour aboutir à cette conclusion ?

    ▪ Ce pacte est par contre parfaitement cohérent si l’on considère que son seul objectif est le maintien de l’euro, quelles qu’en soient par ailleurs les conséquences pour les états concernés : c’est en effet la seule démarche qui demeure à partir du moment où toute intégration budgétaire – c’est-à-dire en fait toute véritable union politique – est exclue.

    Il est en outre taillé sur mesure pour l’Allemagne, puisqu’il lui permet de continuer à profiter de l’euro sans l’impliquer dans une assistance financière aux pays en difficulté.

    ▪ Il a été ratifié par la France le 12 octobre 2012 , la quasi-totalité des députés et sénateurs UMP et PS ayant voté pour à l’Assemblée et au Sénat.

    A suivre.

    Antraigues, 6/05/2014

    http://www.polemia.com/sortir-de-leuroet-le-plus-vite-possible-12/

  • Le Grand rabbin de France par intérim au coeur d’un scandale financier

    Faut-il qu’il ait exagéré pour se faire épingler ? Car dans ces sphères de chefs, qu’ils soient politiques, religieux ou d’entreprises, les renvois d’ascenseurs, les menus « services »  ou autres (rien n’étant gratuit), trafics d’influence, etc.,  sont monnaie courante. A moins qu’il n’y ait d’autres raisons cachées, émaillées peut-être de luttes internes… En tout cas, le Grand Rabbin de Paris ne tombe pas comme ça sans qu’il y ait de raisons puissantes derrière.

    Michel Gugenheim, qui est aussi Grand rabbin de Paris, est accusé d’avoir cautionné un chantage au divorce. 90 000 euros et un faux témoignage au civil ont été exigés à une femme en échange de « sa liberté ». 

    Moeurs et . Deux ingrédients au coeur d’une affaire qui éclabousse le service des divorces du Consistoire de Paris, ce lieu où s’organise le culte juif.

    Le 18 mars dernier, une femme de 28 ans se présente à son audience devant le tribunal rabbinique (le « beth din »). Cela fait cinq ans qu’elle est en attente de son « guet », ce document qui stipule qu’elle est désormais divorcée aux yeux de la religion et qu’elle peut donc se remarier. Dans la stricte tradition juive, seul le mari peut le délivrer. Un procédé unilatéral qui donne parfois, en cas de conflits, des délais incroyablement longs. Comme c’est le cas de cette jeune femme alors même qu’elle n’a été mariée que huit mois. « C’est une personne très pieuse, qui a beaucoup de foi », décrit son frère, joint par L’Express.

    Repères

    Selon Avenir du judaïsme, 200 à 300 femmes en France pourraient être en attente de leur « guet », ce document qui les autorise à divorcer religieusement. Mais il n’existe pas de statistiques officielles. A en croire l’association, certaines attendent toute une vie. Avec parfois des conséquences terribles: les enfants nés d’une mère « agouna » (littéralement, « enchaînée », sans « guet ») ne peuvent pas non plus se marier religieusement.

    Trois rabbins du service des divorces sont présents à l’audience, ainsi que Michel Gugenheim, qui cumule les hautes fonctions de Grand rabbin de Paris et de Grand rabbin de France par intérim. 30 000 euros en espèces sont exigés par le mari en échange du divorce. « C’est le prix de sa liberté », approuve Michel Gungenheim, en réponse aux protestations de l’épouse. Il lui demande également de revenir sur ses témoignages dans la procédure de divorce au civil, comme le veut le mari. Autrement dit de mentir et de retirer ses plaintes, déposées au cours des cinq dernières années.

    Une audience filmée en cachette

    Le frère de l’épouse propose alors de faire un chèque. « Comment retirer en 24 heures une telle somme en cash? », justifie-t-il auprès de L’Express. C’est à ce moment là qu’intervient un rabbin, Betsalel Levy, qui l’exhorte à faire un chèque d’un montant de… 90 000 euros sous forme de don aux oeuvres Sinaï, une institution d’obédience Loubavitch – un courant juif qui incarne une ligne orthodoxe – et qui gère des crèches et des centres aérés à Paris. Et pour cause, Yossef Itshak Pevzner, directeur des institutions Sinaï et proche du mari, est également présent à l’audience. Or, tout don à des oeuvres d’utilité publique, ce qui est le cas de son institution, ouvre droit à une réduction d’impôt à 66% des sommes versées.

    « Chacun pourra toucher sa part », argue Betsalel Lévy. Faut-il comprendre que cette somme doit être reversée en toute  au mari? « Certainement », selon le frère de la victime. Ni réaction, ni indignation du côté des autres rabbins et de Michel Gugenheim.

    La famille, qui possède cette somme, signe le chèque. Mais ce qu’ignorent les rabbins, c’est que par précaution, les proches de la jeune femme ont filmé la cérémonie et ont déposé, le matin même, une main courante au commissariat du 19e arrondissement de Paris. Après avoir reçu le « guet », la famille exige qu’on lui restitue le chèque, menaçant de déposer  pour « extorsion de fonds », preuves et images à l’appui.

    Une mentalité « rétrograde et misogyne »

    L’histoire aurait dû s’arrêter là: la famille, très pratiquante, souhaite que toute l’affaire ne s’ébruite pas hors des frontières de la . Mais c’était sans compter sur les réseaux sociaux et les sites , qui s’indignent et relayent les faits. « Ma soeur est encore très choquée. Ca a été très douloureux pour elle. Nous ne voulons pas que cette affaire serve à attiser l’ et les clichés sur les juifs et l’argent », prévient le frère de l’épouse.

    Le think-tank progressiste Avenir du judaïsme, qui a visionné le film, a été l’un des premiers sites à lancer l’alerte. « Depuis des années, nous entendons parler de ce genre de cas », confie un de ses membres. « Je ne pense pas qu’il y a enrichissement personnel du Consistoire. C’est une situation dramatique, où le tribunal répercute les exigences du mari. C’est le fruit d’une vision conservatrice incarnée par le Grand rabbin de Paris et le tribunal rabbinique de Paris ». « En termes juridiques, on appelle ça de l’escroquerie en bande organisée. C’est contraire à la religion et à la justice française », s’indigne un proche de la victime, qui lui aussi a visionné le film. « Un guet doit être donné sans contreparties. »

    Pour le frère de la victime, ces 90 000 euros n’auraient pas servi à enrichir le tribunal rabbinique. Il impute plutôt ce scandale à une mentalité « rétrograde et misogyne » des religieux mais refuse de jetter le discrédit sur l’ensemble du Consistoire.

    « Un stratagème » pour Michel Gugenheim

    Reste que l’affaire met en cause le Grand rabbin de France par intérim. Interrogé par L’Express, Michel Gugenheim se retranche d’abord derrière son « droit de réserve ». Avant de confier: « La seule erreur que j’ai commise, c’est de n’avoir pas vu l’attitude outrancière et provocatrice de la famille. C’est un stratagème pour déstabiliser le beth din de Paris. » Selon le religieux, le couple s’était mis d’accord à l’amiable sur les contreparties financières avant l’audience et il n’a fait que le constater. « J’ai été étonné par l’accord certes mais à l’audience, elle a accepté. Que pouvais-je dire si tout le monde est d’accord? Il n’y a eu ni pression ni racket! »

    Le frère de la victime dément toute machination. « Michel Gugenheim a cautionné. Il a pris fait et cause pour cette extorsion de fonds! » Le scandale pourrait encore prendre une tournure judiciaire: la famille se réserve le droit de porter plainte contre l’ex-mari et les rabbins mis en cause. L’image du Consistoire pourrait alors s’en trouver ternie. Car si Michel Gugenheim assure l’intérim, avec Olivier Kaufmann, du Grand rabbin de France, c’est parce que son prédécesseur, , a démissionné après un scandale de plagiat et de mensonges.

    Source : www.lexpress.fr

     

     

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  • Piketty : « Le capitalisme se mord la queue »

    Un nouvel économiste crée aujourd’hui la polémique et il n’est pas de droite. Début avril, à la conférence de l’Institute of New Economic Thinking, à Toronto, l’ouvrage de Thomas Piketty, Le Capital au XXIe siècle, a été mentionné au moins une fois à chacune des séances auxquelles j’ai assisté. Il faut remonter aux années 1970, avec Milton Friedman, pour trouver un économiste ayant suscité un tel débat.

    Comme Friedman, Piketty est un homme de son temps. Si durant les années 1970, les inquiétudes portaient sur l’inflation, aujourd’hui elles sont liées à l’émergence de ploutocrates et à leur impact sur l’économie et la société.

    Piketty est convaincu que le niveau actuel des inégalités de richesse, qui est vouée à augmenter, compromet l’avenir du capitalisme. Et il le démontre. Cette thèse étonnante est très mal accueillie par ceux qui considèrent que le capitalisme et les inégalités sont interdépendants.

    Selon cette idée, soutenue par le centre droit, le capitalisme a besoin des inégalités de richesse pour stimuler la prise de risques et les initiatives.
    C’est pourquoi David Cameron et George Osborne plaident pour une diminution des droits de succession et se flattent du faible niveau d’imposition des plus-values et des sociétés, un système favorable aux entreprises.

    Des « superpatrons », royalement rémunérés

    Piketty déploie deux siècles de données pour prouver qu’ils ont tort. Le capital, dit-il, est aveugle. Quand son rendement – par l’investissement dans des secteurs allant de l’immobilier à la construction automobile – dépasse la croissance réelle des salaires et de la production, comme il l’a toujours fait, à l’exception de quelques périodes comme les années 1910-1950, le stock de capitaux augmente beaucoup plus rapidement que l’ensemble de la production. Et les inégalités de richesse explosent.

    Ce processus est exacerbé par les héritages et, aux États-Unis et au Royaume-Uni, par l’augmentation du nombre de « superpatrons », royalement rémunérés. Les inégalités de richesse en Europe et aux États-Unis ont déjà atteint les niveaux d’avant la Première Guerre mondiale et s’orientent vers ceux de la fin du XIXe siècle, quand la chance de pouvoir compter sur un héritage jouait un rôle crucial dans la vie économique et sociale.

    Les dépenses excessives et les terribles tensions sociales qui ont marqué l’Angleterre édouardienne [1901-1910], la France de la Belle Époque et les États-Unis des magnats de l’industrie semblent à jamais derrière nous, mais Piketty montre que la période comprise entre 1910 et 1950, durant laquelle ces inégalités ont été réduites, était anormale.

    Il a fallu une guerre et une récession pour mettre un coup d’arrêt à la dynamique des inégalités et pour mettre en place des impôts élevés sur les hauts revenus, en particulier ceux du capital, pour préserver la paix sociale. Aujourd’hui, le processus inéluctable de multiplication du capital aveugle au bénéfice de quelques privilégiés est à nouveau à l’œuvre, et qui plus est à une échelle mondiale.

    L’explosion des investissements immobiliers

    Il n’existe pratiquement pas de nouveaux entrepreneurs, hormis une ou deux start-up de la Silicon Valley, qui puissent gagner suffisamment d’argent pour concurrencer les concentrations de richesses incroyablement puissantes qui existent déjà. En ce sens, on peut dire que « le passé dévore l’avenir ».

    Le fait que le duc de Westminster et le comte de Cadogan soient deux des hommes les plus riches de Grande-Bretagne est révélateur. Ce phénomène s’explique par les terrains que leurs familles possèdent depuis des siècles à Mayfair et à Chelsea et par les réticences à éliminer les possibilités d’évasion fiscale qui permettent à ces familles de faire prospérer leur patrimoine.

    Aujourd’hui, on est davantage encouragé à devenir rentier qu’à prendre des risques. Il suffit de voir l’explosion des investissements immobiliers. Nos sociétés et nos riches n’ont pas besoin de soutenir des innovations audacieuses ni même d’investir dans la production.

    D’autres forces se conjuguent contre le capitalisme. Piketty note que les riches savent très bien protéger leurs richesses de l’impôt et que la proportion du fardeau fiscal supporté par les ménages à revenus moyens a progressivement augmenté.

    En Grande-Bretagne, 1 % des ménages les plus riches paient effectivement un tiers de la totalité de l’impôt sur les revenus, mais ce dernier ne représente que 25 % des revenus du Trésor public : 45 % viennent de la TVA, de droits d’accises et de diverses contributions sociales payées par l’ensemble de la population.

    Les sociétés s’efforcent de se protéger

    De ce fait, la charge de dépenses publiques comme l’éducation, la santé et le logement incombe de plus en plus aux contribuables moyens, qui n’ont pas les ressources financières nécessaires pour les payer. Et c’est ainsi que les inégalités de richesse deviennent un facteur de dégradation des services publics et des conditions de travail.

    L’enseignement que l’on peut tirer du passé est que les sociétés s’efforcent de se protéger en fermant leurs frontières ou en menant des révolutions, voire des guerres.

    Les solutions – un taux d’imposition sur les revenus allant jusqu’à 80 %, des droits de succession réels, un impôt sur la propriété adéquat et une taxe mondiale sur les richesses – sont actuellement inconcevables. Mais comme l’écrit Piketty, la tâche des économistes est de les rendre plus concevables. Et c’est ce que fait Le Capital au XXIe siècle.

    Courrier International

    http://www.europe-identite.com/index.php/Actualite/A-lire/-Le-capitalisme-se-mord-la-queue.html?mosmsg=Merci+d%60avoir+vot%E9.+Pour+voir+les+r%E9sultats%2C+cliquez+sur+le+bouton+R%E9sultats

  • Le torchon brûle entre la Bulgarie et la Commission sur South Stream

    Ex: http://www.euractiv.fr

    Le ministre bulgare de l'Énergie compte maintenir la construction du gazoduc South Stream, malgré les mises en gare de Bruxelles sur ses incompatibilités avec la législation européenne.

    Le projet South Stream ne sera pas arrêté, a affirmé le ministre bulgare de l'Énergie, Dragomir Sotynev à l'issue d'une entrevue avec le commissaire européen Günther Oettinger. 

    À la suite de la crise ukrainienne, le Parlement a décidé de susprendre l'autorisation du projet de gazoduc paneuropéen. Selon les eurodéputés, l'UE doit s'approvisionner auprès d'autres fournisseurs que la Russie.

    Mais le ministre bulgare, un économiste proche de Sergueï Stanichev, chef du parti socialiste bulgare, a assuré que le chantier allait commencer en juin, comme prévu, repoussant ainsi les demandes du Parlement européen de suspendre la construction.

    Il a par ailleurs accusé l'opposition de centre-droit d'avoir apporté de fausses informations à la Commission européenne sur le projet afin de faire capoter sa mise en oeuvre. 

    Le ministre bulgare a déclaré que la première station terrestre du South Stream serait construite à deux kilomètres de la côte de la mer Noire, et non à vingt kilomètres comme l'a affirmé l'opposition aux services de la Commission. Ce qui fait une « énorme différence », a-t-il indiqué.

    Dragomir Stoynev a expliqué que les directives européennes sur la libéralisation du marché de l'énergie ne sont applicables qu'aux tronçons terrestres et non à ceux situés en mer. Il a certifié que Sofia informera, le cas échéant, la Commission sur les amendements apportés à une loi nationale controversée sur South Stream, avant qu'elle ne soit définitivement adoptée.

    En effet, le 4 avril, le Parlement bulgare a adopté en première lecture des amendements à loi sur la politique énergétique qualifiant South Stream d'un interconnecteur et non de gazoduc. Grâce à cette modification, le projet porté par Gazprom échapperait au champ d'application du troisième paquet énergie.

    Autre problème de taille, plusieurs pays européens - l'Autriche, la Bulgarie, la Croatie, la Grèce, la Hongrie et la Slovénie - avaient conclu des accords bilatéraux avec la Russie dans le cadre de la construction du gazoduc. Mais le 4 décembre dernier, la Commission européenne a affirmé que ces accords enfreignaient la législation européenne et devaient être renégociés dans leur intégralité.

    Gazoduc maritime ou pas ?

    Les explications du ministre Bulgare ne semblent pas avoir apaisé les craintes de la Commission au sujet de l'impact de la loi énergétique en cours de discussion. Selon le texte législatif, le projet South Stream serait « un gazoduc maritime » qui ne serait donc pas couvert par les directives européennes. 

    Mais pour la Commission, la loi européenne s'applique aux infrastructures qui tombent sous la juridiction européenne, a insité Sabine Berger, porte-parole du commissaire à l’énergie. Et les eaux territoriales bulgares en font partie, ainsi que les zones économiques exclusives du pays.

    « La longueur du tronçon terrestre du « gazoduc maritime » n'est pas pertinente dans le cadre de l'évaluation de la Commission de l'amendement proposé [par le Parlement bulgare] au regard de sa compatibilité avec les modalités de la directive sur le gaz », a-t-elle clairement expliqué. L'argument du ministre bulgare sur le lieu de construction par rapport à la côte serait donc irrecevable.

    Selon la porte-parole, la Commission s’inquiète également de l'accord intergouvernemental de la Bulgarie signé avec la Russie dans le cadre du projet. L’exécutif européen le considère non conforme à la législation européenne, comme ce fut le cas pour tous les autres accords intergouvernementaux signés par les autres États membres engagés dans South Stream.

    Les griefs de la Commission

    EurActiv a consulté la lettre envoyée par la Commission aux autorités bulgares, datée du 14 août 2013, qui apporte une analyse détaillée de l'accord conclu entre la Bulgarie et la Russie. Le document de six pages adressé à la vice-ministre de l'Énergie bulgare, Evgenia Haritonova, n'a jamais été rendu public, malgré les pressions exercées par certains députés bulgares.

    Cet accord enfreint non seulement les règles relatives au marché européen de l'énergie qui interdisent aux producteurs d'énergie d'être aussi à la tête d'un réseau de transmission, selon le principe de découplage. Cet élément est un point litigieux récurrent dans les sept accords intergouvermentaux conclus avec la Russie. Outre ces griefs, la lettre isole d’autres infractions :

    • La Bulgarie s'est engagée à assurer un régime fiscal privilégié à Gazprom, ce qui, selon la Commission, n'est pas conforme aux règles sur les aides d'État de l'UE ;
    • L'accord intergouvernemental stipule, selon les cas, que la sous-traitance s’applique aux entreprises grecques et bulgares ou que la préférence est donnée aux entreprises des deux parties signataires (la Bulgarie et la Russie), ce qui enfreint là encore aux règles de concurrence européenne ;
    • L'accord intergouvernemental énonce que les tarifs d'exploitation du gazoduc seront fixés par la société établie, ce qui entre, selon la loi européenne, en contradiction avec l'existence même des organes de surveillance nationaux chargés d’approuver les tarifs de transmission.

    La porte-parole de la Commission européenne a mis en garde la Bulgarie et a assuré que si les conditions de construction ou d'exploitation du gazoduc n'étaient pas conformes à la législation européenne, alors la Commission se réservait le droit de faire en sorte que la Bulgarie applique la législation européenne.

    Liens externes: 

    Press articles:

    Dnevnik, partenaire d'EurActiv en Bulgarie : "Южен поток" няма да бъде спрян, обяви Стойнев след разговор с Йотингер

    Dnevnik, partenaire d'EurActiv en Bulgarie : Вигенин пред ИТАР-ТАСС: България ще направи всичко, зависещо от нея, за да бъде реализиран "Южен поток"

    Dnevnik, partenaire d'EurActiv en Bulgarie : Според Вигенин евродепутатите са реагирали емоционално с призива да се спре "Южен поток"

    Georgi Gotev | EurActiv.com - traduction de l'anglais

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2014/05/05/le-torchon-brule-entre-la-bulgarie-et-la-commission-sur-sout-5362460.html