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élections - Page 279

  • CATALOGNE : AUTONOMIE PROVINCIALE OUI, SOUVERAINETE ETATIQUE NON !

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    Le bloc notes de Jean-Claude ROLINAT

    Le pseudo référendum illégalement organisé le dimanche 1er octobre par le gouvernement régional de la Catalogne espagnole, s’est achevé dans la confusion et le ridicule. La Généralitat a, toutefois, gagné la bataille des images, et c’est important vis-à-vis de l’opinion publique locale et internationale. On connait, selon le slogan d’un célèbre magazine parisien, « le poids des mots, le choc des images ». Les photos et les films de policiers chargeant des manifestants, s’emparant d’urnes ou empêchant des électeurs « d’accomplir leur devoir » sans ménagement aucun, - mais connait-on une police qui agirait avec des « gants de velours ?-, ont tourné en boucle ce même dimanche 1/10 tant sur les réseaux sociaux que sur les chaines d’informations en continu. A noter que les membres des forces de l’ordre étaient surtout des Gardes civils ou des policiers nationaux rameutés de tout le pays,- pour la petite histoire logés sur des bateaux en rade de Barcelone, les hôtels étant complet ou refusant de les héberger !-, plutôt que des hommes appartenant à la police régionale, les Mossos d’Esquadra (1). Manque de confiance, risque de collusion, mauvaise volonté dans l’exécution des ordres ? Sans doute un peu tout cela mon général !

    Madrid ne peut pas accepter un précédent qui ferait éclater l’Espagne !

    Après la chute du régime franquiste par la disparition de son fondateur Francisco Franco Bahamonde, lequel avait assuré pendant presque quatre décennies la stabilité dans un pays ravagé par la guerre civile de 1936 à 1939, l’introduction d’un régime démocratique « à l’occidentale » qui se substituait à «celui de la « démocratie organique », permettait aux provinces espagnoles d’accéder à l’autonomie interne. Avec, toutefois, des statuts différents et un degré de compétences variable d’une région à l’autre, Galice, Catalogne et Pays Basque étant en pointe en raison, d’abord, de leur langue locale . Mais est-ce à dire que chaque peuple ayant un idiome, un dialecte, voire une langue spécifiques, aurait automatiquement le droit d’accéder à l’indépendance ? Dans ce cas ce n’est pas 194 pays membres que compterait l’Organisation des Nations Unies, mais mille, deux mille, trois mille et plus ! Rien que l’Inde et la Suisse, cette dernière n’étant qu’observateur à l’ONU, auraient respectivement droit, alors, à 18 et 4 sièges, un par « Etat linguistique » ! Et que dire de la Russie ou du continent africain ! Le morcellement des Etats-Nations en diverses entités politiques n’est pas sérieux, c’est même un facteur dangereux de divisions entre les peuples et un encouragement donné aux forces de la finance mondiale prêtes à s’emparer d’entités au format plus modeste, donc plus faibles à résister. Déjà, « on » nous dit que l’union des pays européens est une nécessité vitale pour pouvoir faire face à la concurrence des grands empires, Inde, Chine, Etats-Unis, Russie, alors que penser de micro Etats, même si, dans le cas catalan, nous avons à faire face à un « pays » de 7 millions d’âmes grand comme la Belgique ? L’Espagne est un vieux pays d’Europe, qui s’est un peu construit comme la France, autour d’un noyau central – Madrid et la Castille – par la volonté d’une dynastie. La volonté d’union du peuple espagnol ne fait aucun doute et même les résidents de Catalogne ne sont pas unanimes derrière la meute séparatiste du Président du gouvernement régional, Carles Puigdemont. Les sécessionnistes, regroupés au sein d’une coalition « Ensemble pour le Oui » » qui va des extrémistes de gauche d’Esquerra républicana aux « modérés » de la droite et du centre de Convergence et Union (CIU), totalisent 83 sièges sur 135 au Parlement de Catalogne, un vaste bâtiment à la façade rose ajourée d’arcades. L’opposition ou « unionistes » est composée de représentants des partis nationaux traditionnels, Parti populaire de Mariano Rajoy, Parti socialiste (PSOE) et les centristes libéraux/libertaires de Ciudadanos. Un sondage réalisé en novembre 2016 par l’institut CEO donnait 44,9 % de Oui, 45,1 % de Non et 10 % d’indécis. Un mois plus tard, l’écart se creusait encore un peu plus entre les « séparatistes » et les « unionistes ». La vérité nous oblige à reconnaitre que, juridiquement, le gouvernement de Madrid est dans son droit, la loi espagnole ne prévoyant pas de référendum « d’autodétermination » pour ses provinces. Les autorités catalanes, par ailleurs, n’ont pas facilité la publicité en faveur du Non, favorisant exclusivement la propagande pour le Oui. Elles ont même placardé des affiches représentant le général Franco disant « ne votez pas le 1eroctobre » ou « Non », pensant s’en servir comme d’un repoussoir. Il y eut même ici, en France, sur les ondes de la chaine « C News » le samedi matin 30 septembre, la curieuse prestation de l’ambassadeur d’Espagne présentant face aux caméras une photo du même général remettant un trophée au Barça, le club sportif catalan qui est, on le sait « mas un club », « plus qu’un club », une véritable institution à Barcelone. Pour « culpabiliser » les Barcelonais ? Les résultats, plus ou moins 90 % de votes positifs à l’heure où ces lignes sont écrites, ne sont absolument pas le reflet de l’opinion catalane, la consultation s’étant déroulée dans les conditions que l’on sait, et les partisans du Non l’ayant boycottée. Cette consultation ne peut avoir aucune valeur juridique. Si Madrid entrebâillait la porte pour ce type de « plébiscite », la péninsule risquerait de voler en éclat et la démocratie représentative avec l’armée, la Guardia civil et toutes les forces hispaniques centralisatrices ne l’accepteraient pas.

    La Catalogne pourrait-elle vivre toute seule ?

    On a soulevé l’hypothèse d’une déclaration unilatérale d’indépendance par le Parlement régional et, dans la foulée, celle de la « République ». D’abord cet Etat ne serait pas reconnu par ses voisins immédiats ni par les autres partenaires de l’Union européenne. Quant à l’économie catalane si florissante parait-il, n’oublions pas que ces 4 provinces du nord-est de l’Espagne ont une dette de 7,5 milliards d’Euros, soit 35,7 % du PIB, et que ce nouveau « pays » importerait plus qu’il n’exporterait. (Si ses frontières n’étaient pas bloquées par les pays voisins, comme celles du Kurdistan le sont et qui est un peu dans le même cas par exemple, par rapport au pouvoir central) .L’Eldorado catalan n’est pas aussi brillant que ses « thuriféraires » veulent bien le dire, le taux de chômage est tout de même de 14,85 %, et nombre de capitaines d’industrie songeraient à s’exiler en cas de séparation avec l’Espagne. Les indépendantistes démontrent leur indéniable force populaire avec la grève générale et la floraison de drapeaux rouges et jaune qui émaillent les cortèges. Mais la majorité – ou minorité ? – silencieuse ne descend pas forcément dans la rue, même si, ici ou là, des patriotes espagnols ont courageusement exprimés leur refus d’un divorce.

    Un référendum peut en cacher d’autres

    En Amérique du Nord, les Québécois se sont exprimés déjà deux fois sur leur « souveraineté-association ». La majorité des électeurs, dans les deux cas, ont dit non à la séparation d’avec le reste du Canada. En Ecosse aussi, le peuple s’est prononcé sur la sortie du Royaume-Uni, là aussi pour dire Non. Il y a une étonnante caractéristique qui réunit tous ces partis : ils sont, dans leur ensemble, de tendance social-démocrate  et résolument immigrationnistes. Le Parti Québécois ne considère-t-il pas qu’est Québécois tout résident parlant le Français ? Madame Sturgeon à Edimbourg, leader du SNP et Premier ministre local, considère également qu’est Ecossais tout habitant de l’Ecosse et les « rebelles » catalans ne se félicitent-t-ils pas d’avoir 500 000 musulmans sur leur sol ? On est loin du sentiment identitaire qui devrait caractériser, logiquement, tous ces mouvements séparatistes. Toutes ces entités provinciales européennes, comme l’Ulster, la Flandre, la Wallonie ou les régions italiennes à statut spécial, bénéficient d’une large décentralisation et d’une capacité à se gouverner elles-mêmes dans de   nombreux domaines. Tout peut être amélioré dans le sens d’une plus grande autonomie encore, mais il est une ligne rouge à ne pas franchir. C’est ce que les multiples partis ou organisations séparatistes refusent d’admettre, à commencer, chez nous, par les ultra-minoritaires partisans d’un Etat corse. Il existe au septentrion de l’Europe un archipel tranquille, qui flotte entre ciel et mer, qui aurait pu être au début du XIXème siècle le prétexte à une guerre terrible entre la Suède et la Finlande naissante. La sagesse et le pragmatisme l’ont emporté. Les populations suédoises de l’archipel des iles Åland ont été politiquement rattachées à la Finlande, mais les Alandais jouissent d’une autonomie totale dans TOUS les domaines, à l’exception de la monnaie, des affaires étrangères et de la défense. Dans les Caraïbes, le statut de Porto-Rico est également à méditer : l’ile a toujours refusé l’indépendance tout en souhaitant rester associée au grand frère américain. Bien plus loin encore, les iles Cook dans l’océan Pacifique sont heureuses de leur statut d’Etat associé à la Nouvelle-Zélande. Toute disposition permettant à un peuple de réaliser pleinement son d’identité tout en respectant l’intégrité d’un cadre national, est la bienvenue. Cela nous entraine bien loin de l’Espagne, certes, mais ne serait-ce pas une piste pour solder, par exemple, le dossier néo-calédonien ?

    Note

    (1) Force créée en juillet 1983 dont l’origine historique remonterait au XVIIIème siècle. Ses 17 à 18 000 hommes assurent les fonctions d’une police civile classique – circulation, enquêtes criminelles, protection. Elles ne se substituent pas, toutefois, à la police nationale ou à la garde civile qui restent les piliers policiers de l’Etat espagnol.

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  • Face à M. Macron, quelle attitude politique utile ?

    Les ouragans qui se sont déchaînés sur les Antilles annoncent-ils symboliquement de ravageuses tempêtes en France et particulièrement en métropole ? L'agitation sociale débutée le 12 septembre pourrait, si l'on croit qu'elle puisse trouver un débouché politique avec M. Mélenchon, n'être que l'avant-goût d'une confrontation entre « européistes » et « populistes », au fil d'un quinquennat dont il n'est, pour l'heure, pas certain qu'il échoue... ni qu'il réussisse. La démonstration de force de la « France insoumise » du samedi 23 septembre, sans être aussi imposante que ne l'espéraient ses promoteurs, a néanmoins montré la capacité d'une gauche dite radicale à occuper la rue, et annonce la possibilité d'une cristallisation des mécontentements autour de cette gauche-là qui, d'une certaine manière, prend, sinon la place, du moins la suite du Front National, désormais quasiment mutique depuis la prestation ratée de Marine Le Pen lors du débat présidentiel.

    La symbolique des drapeaux brandis lors de la manifestation de M. Mélenchon, tricolores ou syndicalistes, répondait à celle des rassemblements de campagne de M. Macron, dominés par le mélange des drapeaux étoilés de l'Union Européenne avec les pavillons nationaux. Dans l'un ou l'autre des cas manquaient néanmoins les multiples drapeaux colorés des provinces françaises, dans une sorte de rappel a contrario, pour la gauche radicale de son jacobinisme initial et pour le « macronisme » (dont la définition reste à faire) de négligence à l'égard de cette question, pourtant primordiale si l'on veut répondre au malaise de nos concitoyens sur l'identité de la France et leur rapport intime à celle-ci, aujourd'hui bousculé par une mondialisation devenue agressive après avoir été séductrice. Mais ce que les observateurs signalent et soulignent, c'est la confrontation entre ces « deux meilleurs ennemis » qui se nourrissent l'un de l'autre, avec un avantage certain pour M. Macron qui reste le maître des horloges législatrices, et leurs discours antagonistes sur les questions sociales et européennes.

    M. Macron revendique une europhilie qui ne l'empêche pas, néanmoins, de chercher à proposer (à défaut de pouvoir, pour l'heure, imposer...) une voie « française » (ou portée par la France) pour la construction européenne et son renforcement dans le cadre du monde contemporain. Agitant le drapeau bleu étoilé tout au long de sa campagne, il a, d'une certaine manière, piégé les européistes fédéralistes qui ne pouvaient plus vraiment le contester, ravis qu'ils étaient de voir « leurs » couleurs aussi hautes dans les rassemblements du candidat désormais président. M. Juncker, lui, a bien compris la manœuvre, mais est bien ennuyé pour trouver une parade à celui qui, visiblement, veut privilégier le Conseil européen au détriment de la Commission et qui emploie le langage européen et non le langage souverainiste traditionnel que les institutions européennes diabolisent pour rendre tout débat impossible : cela peut expliquer la mise en garde de la Commission au lendemain de l'élection présidentielle et la proposition, nouvelle pour M. Juncker, de l'élection directe d'un président de l'Union, moyen de contourner les États et d'imposer l'idée (sans réalité) d'un « peuple européen » qui ne serait rien d'autre qu'un électorat disparate et momentané, sans grande consistance civique. 

    Ces quelques réflexions sur la situation politique actuelle et les interrogations sur la question européenne m'incitent à la prudence sur l'avenir du pouvoir macronien et sur la construction européenne qui, fortement ébranlée depuis le Brexit, semble à un tournant, sans que je sache exactement quelle direction elle va prendre ces années prochaines. Ce qui est certain, c'est qu'il faut tout faire pour renforcer la parole de la France dans le monde, y compris « par » le biais européen, et qu'il faut espérer que l’État retrouve une visibilité et une crédibilité que les deux derniers quinquennats ont fortement abîmées : le vieux royaliste que je suis ne fera pas la politique du pire, et préférera le succès, sur le plan international, de M. Macron plutôt que la poursuite d'un déclin dont la France serait la victime. Cela ne signifie pas, évidemment, un quelconque ralliement au pouvoir actuel, mais la pratique intelligente d'une opposition royaliste qui ne souhaite pas affaiblir le pays mais, au contraire, le remettre sur ses pieds pour ne pas être prisonnier d'une mondialisation et d'une gouvernance qui laisseraient toute liberté et tout pouvoir à l’Économique au détriment des nations historiques, des traditions françaises et de l'âme même de cette France qui est notre « déesse-mère », celle qui nous ouvre les portes de l'universel sans laisser les courants d'air dévaster ce que nous aimons.

    Mais si je suis royaliste, c'est parce que je sais, à l'étude de l'histoire, que rien de solide, rien de ferme et de durable ne peut se faire sans l'inscription de l’État et particulièrement de sa magistrature suprême dans la longue durée, celle qui enracine et permet les floraisons belles et multiples. C'est aussi parce que je cherche à penser les grandes questions politiques, géopolitiques, économiques, sociales, régionales, environnementales, non en fonction des seuls intérêts électoraux des uns ou des autres, mais selon le Bien commun, celui qui fonde et qui « permet », celui qui élève et qui promeut, et qui, d'une certaine manière, est « l'éternité renouvelée » de notre France et de sa vie, de son être comme de son âme... Comme le clamaient les monarchistes d'antan à la fin de leurs réunions enflammées et comme peuvent le réaffirmer les générations royalistes contemporaines : « Pour que vive la France, vive le Roi ! ». Simplement, empiriquement, politiquement.

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  • La charge de Dupont-Aignan contre Guillon et les médias

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    Invité samedi 23 septembre 2017 dans « Salut les Terriens », sur C8, Nicolas Dupont-Aignan en a profité pour revenir sur la campagne présidentielle et le rôle qu’ont joué les médias.

    Pour le député de l’Essonne, « les médias aujourd’hui vivent sur une autre planète que les Français. Cette coupure n’est plus supportée parce que le miroir renvoyé par les médias ne correspond pas à la vie réelle. En plus, les médias font de la propagande permanente et vendent leur vision de la France. »

    Pour preuve ? La campagne présidentielle qui a montré le vrai visage d’une « caste hors-sol qui veut faire la démocratie », a-t-il expliqué. Et de poursuivre : « On a assisté à la présidentielle à une immense manipulation. La plupart des directeurs de journaux étaient pour Macron. C’étaient 70 couvertures de newsmagazines pour Macron. »

    Et lorsqu’on lui rétorque que si les journaux ont mis Macron en couverture, c’est parce que cela faisait vendre, le maire d’Yerres ne se laisse pas démonter en revenant sur les pressions exercées en mars 2017, pendant la campagne, par Serge Dassault, propriétaire du Figaro. À l’époque, ce dernier avait demandé, par texto, à Nicolas Dupont-Aignan de se retirer au profit de François Fillon, sous peine d’être boycotté par son journal. « Depuis, je n’ai plus un article dans ‘Le Figaro’, dans ‘Le JDD’, comme je n’en ai plus ailleurs. Ils veulent décider à la place des gens ! », a-t-il dénoncé.

    Quelques minutes auparavant, le président de Debout la France est revenu sur la « blague » de Stéphane Guillon, ex-chroniqueur de Thierry Ardisson, au sujet de la mort de sa mère, alors qu’il rejoignait Marine Le Pen. « Ce qui m’a choqué dans la manière dont j’ai été traité, c’est qu’on me traite comme un chien au point de s’attaquer à la mémoire de ma mère, c’était horrible », a-t-il lancé. Et quand Ardisson lui fait remarquer que Guillon n’est plus là, Dupont-Aignan prévient : « Oui, bah heureusement, parce que je lui bute la gueule si je le vois ! »

     
     

    Nicolas Dupont-Aignan à propos de Stéphane Guillon qui a plaisanté sur le décès de sa mère : "Je lui bute la gueule si je le vois" 
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  • Catalogne : Malgré les violences policières, le “oui” à l’indépendance l’emporte avec 90% des voix

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    Ces images ont fait le tour du monde. Des membres de la Guardia civil en train de rentrer de force dans un bureau de vote de Gérone. C’est ici que Carles Puigdemont, le président de Généralité de Catalogne devait voter dimanche. Mais les policiers sont arrivés avant et ont confisqué les urnes.

    À travers toute la Catalogne les interventions très musclées de la police nationale ont laissé des traces. Au moins 92 personnes ont été blessées dont deux gravement. Selon les chiffres des services d’urgence de Catalogne plus de 760 personnes ont été l’objet d’une assistance médicale.

    Ces images de femmes, de jeunes, de familles molestées par la guardia civil ont été reprise en boucle à la télévision et sur les réseaux sociaux et ont suscité les réactions en Europe.

    Selon La Vanguardia, ces scènes de violence entre citoyens et policiers auraient eu lieu dans plus de quarante endroits en Catalogne. En grande majorité à Barcelone et à Gérone mais également dans des communes de moindre importance de la région.

    Qu’importent les violences, l’interdiction du référendum….ils étaient des milliers dimanche soir à attendre les résultats du vote sur la Plaça de Catalunya à Barcelone. Quelques heures après la fermeture des bureaux de vote, les organisateurs du scrutin revendiquent 2,2 millions de votants. 90% d’entre eux aurait dit oui à l’indépendance.

  • Du sang et des urnes en Catalogne : l'analyse de Jacques Sapir

    Lecture intéressante des événements de ce jour : 

    "Les incidents qui ont émaillé le “referendum” sur l’indépendance de la Catalogne sont de très mauvais augure. On ne peut pas, sans une émotion et une légitime colère, voir des manifestants pacifiques agressés par les forces de police, qui ont fait plusieurs dizaines de blessés. On ne peut pas, non plus, rester insensible à la vue de ces urnes confisquées, ou jetées à terre par ces mêmes forces de police. Ces incidents ne peuvent que radicaliser encore plus la revendication d’indépendance, et ils témoignent d’une perte de légitimité du gouvernement de Madrid. Car, l’histoire, et en particulier celle du XXème siècle, pèsent sur les relations entre Madrid et Barcelone. On ne peut ici faire abstraction de la Guerre Civile et des années de répression du temps du Franquisme.

    On peut se demander d’où vient cette revendication à l’indépendance. Car, au début des années 2000, les partisans de l’indépendance étaient clairement minoritaires. Il ne semble plus qu’il en soit ainsi. J’avais d’ailleurs organisé, le 19 septembre dernier, un débat dans l’émission que j’anime sur Radio-Sputnik entre Gracia Dorel-Ferré, historienne spécialiste de la Catalogne et Jean-Jacques Kourliandsky, chercheur à l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS) sur les questions ibériques (Amérique latine et Espagne)[1]. Ce dernier insistait sur le fait que les refus répétés du gouvernement central espagnol d’accorder à la Catalogne ce que le Pays Basque, voire la région de Valence, avaient obtenus avait conduit à une radicalisation du sentiment autonomiste en un véritable sentiment indépendantiste. Les manifestations monstres de ces dernières semaines, qui ont rassemblé plus d’un million de personne sur une population totale de 7,5 millions (l’équivalent serait donc une manifestation de plus de 9 millions de personnes en France), en témoignent.

    La responsabilité du gouvernement de Madrid est donc très largement engagée. Elle l’est, bien entendu, dans les violences policières de ce dimanche 1er octobre. Mais elle l’est aussi, et sinon plus, par les différentes fin de non recevoir qui ont répondu aux demandes des autorités légalement élues de Barcelone. L’indépendance de la Catalogne, si elle survient, sera largement le produit des relents de franquisme du gouvernement Rajoy, comme l’a dit Mme Gracia Dorel-Ferré. Il aura été, par sa bêtise bornée et par sa brutalité, le véritable déclencheur de ce mouvement indépendantiste" (suite).

    Lahire

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  • Le Front National se met à l’heure de la dynamique des groupes

    6a00d83451619c69e201bb09c7b306970d-800wi.jpgDe Bernard Antony à propos de la refondation du FN :

    "Je ne suis nullement passéiste et fort peu nostalgique de toutes les phases de ma vie. Ce qui m’intéresse, c’est le devenir des choses, et d’abord de ce que la France et le monde seront pour nos enfants. Je ne me désintéresse donc pas des évolutions du Front National dont j’ai été jadis un responsable et surtout un militant fidèle et actif sans pour autant avoir jamais été un homme de parti inconditionnel de toutes les positions de son chef. Catholique, j’ai toujours abhorré le « furhër prinzip ».

    La direction actuelle du Front National veut donc le « refonder ». Je m’interroge sur la signification de ce mot et le contenu que l’on peut bien vouloir lui donner. Je ne sais pas bien ce que « re-fondation » peut bien signifier. Architecturalement, cela peut signifier de déplacer des vieux murs sur de nouvelles excavations ou alors de construire des murs nouveaux sur d’anciennes fondations. C’est ce que l’on a fait dans la reconstruction de Rhodes, de Varsovie ou de Babylone.

    Pour ce qui est de la « refondation » du Front National, cela signifie-t-il donc de le réajuster sur ses fondamentaux initiaux ou au contraire de donner à sa réalité d’aujourd’hui d’autres fondements ? La différence n’est pas mince. Comme aurait chanté Dalida : « Qui vivra verra ».

    Si l’on interroge l’immense histoire de l’Église catholique, on vérifiera que l’on y a procédé tout au long des siècles soit à  la création de nouveaux ordres, soit à des « réformes » c’est-à-dire de nouvelles branches greffées sur l’ancien tronc (ex : « Cisterciens » chez les Bénédictins ou « Carmes déchaussés » dans l’ordre du Carmel).

    On verra donc ce que l’on entend au Front National par l’annonce d’une « re-fondation ». S’agira-t-il d’une réaffirmation des idées et valeurs du corpus doctrinal des années 1980-90 ou d’une rénovation de leur présentation ou encore d’un changement significatif ? Quid du respect de la vie ? Quid d’une Europe nouvelle ? Quid d’une autre organisation administrative du territoire ? Quid sur le plan social et syndical ?

    D’autant qu’à Toulouse, Marine Le Pen a martelé à l’adresse des militants que c’était à eux d’apporter les idées de la refondation. Somme toute, le Front National comme les synodes de l’Église de François se met à l’heure de la dynamique des groupes ! Et bien sûr, sans manipulation…

    Quoi qu’il en soit, si le changement de dénomination semble fortement suggéré, il semble improbable que la refondation soit voulue au point de rompre avec la marque Le Pen !"

    Michel Janva

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  • Une victoire si amère que ça ?

    A la Une du Figaro d'hier lundi ... 

    Il a fallu bien des années à Alain Minc pour s'apercevoir que les nations, comme les personnes, ont, selon son expression, un ADN. C'est ce que les élections allemandes viennent de nous rappeler. Et de nous démontrer avec la force de l'évidence. 

    Manifestement, Allemands et Français, nous ne sommes pas le même peuple. Nos ADN sont différents, parfois opposés. Malgré De Gaulle et Adenauer, malgré Giscard et Schmidt, Mitterrand et Kohl, malgré les avions, le TGV, Internet, Erasmus, les réseaux sociaux, les interdépendances de tous ordres, notamment économiques ou financières, etc. C'est comme si rien n'était de taille, malgré l'opinion courante, à gommer les différences. 

    Nous avons élu le président de la République il y a à peine un peu plus de trois mois. Mais Emmanuel Macron a surtout été choisi parce qu'il incarnait les apparences de la rupture : par l'âge, la culture, le maintien, l'allure et parce qu'il signifiait le « dégagisme ». C'est à dire l'éviction programmée et rapide de toute une caste honnie dont on ne voulait plus. En l'affaire, l'électorat d'avril dernier n'a pas cherché beaucoup plus loin. Un trimestre a suffi pour que la cote de popularité du Chef de l'Etat soit au plus bas. On sait qu'elle a perdu 24 points en juillet-août et, aujourd'hui, plus de 60% des Français se disent mécontents, dont 20% de « très » mécontents. La rue manifeste, les routiers font mine de bloquer les postes d'essence et Mélenchon invite les jeunes à se mettre « en mouvement ». Il joue son Bolivar ou son Lénine et agite les vieux rêves de la Révolution. 

    Dimanche dernier, les Allemands ont renouvelé le Bundestag qui pour la quatrième fois reconduira Angela Merkel â la chancellerie. S'il n'y en a pas de cinquième, elle y sera restée 16 ans. D'ailleurs, comme Helmut Kohl, son mentor.  

    Merkel gouvernera à la tête d'une coalition ; son parti, quoique largement en tête, ressort légèrement affaibli de la consultation de dimanche. Mais, c'est évident, elle a très largement l'estime et le soutien du peuple allemand. Au reste, l'on a trouvé, Outre-Rhin, les débats Merkel-Schulz terriblement ennuyeux, tant leurs programmes sont proches. L'Allemagne est un pays de consensus. En France, il est rare et éphémère. Amère victoire pour Merkel ? C'est surtout une vision française ...

    Bainville réfléchit dans son Journal, vers 1932-33, sur le « besoin d'être commandés » des Allemands, peut-être plus vif, chez eux, que chez la plupart des autres peuples. Commandés, ils le seront peu après sous une forme extrême, où l'hubris, le romantisme, l'exaltation, l'horreur et, pour finir, l'apocalypse suprême, affecteront, dans un unanimisme peu contestable, ce peuple, d'ordinaire raisonnable, sagement laborieux et uni.  

    Quatre-vingt-dix députés de l'AFD entreront bientôt au Bundestag, véritable lieu de la souveraineté allemande, ce qui brise un peu l'unanimisme dont nous avons parlé, ou, vu autrement, le reconstitue contre une AFD pour l'instant à 13%.  

    L'essor de l'AFD témoigne - et c'est une première - de l'ébranlement des tabous - ou des complexes - allemands d'après-guerre. Ce parti sera-t-il amené à constituer un jour autour de lui une unanimité de substitution ?  On ne peut jurer de rien. Mais dans cette grande et opulente maison de retraite  constitutive aujourd'hui pour partie de la nation allemande, brandir la menace d'une quelconque résurgence d'un mouvement ou d'un climat ayant une vraie parenté avec la période nazie, nous paraît relever d'une propagande de piètre niveau. 

    Rien ne dit si l'Allemagne de l'unanimisme, à tout le moins du consensus, de la stabilité et de la richesse, durera longtemps. Son effondrement démographique l’inquiète et l’affaiblit. Pour l'instant, elle est satisfaite de son sort et en sait gré à ses dirigeants. La guerre qu'elle mène aujourd'hui - c'en est une - est industrielle et économique. Et c'est une guerre lucrative celle-là qui lui rapporte bon an, mal an, 250 milliards.  

    Nous avons gardé notre légèreté, notre inconstance, - essentiellement en politique - et notre manie gauloise des divisions infinies. De sorte que nous vivons, avec les Allemands, de part et d’autre du Rhin, Gaulois et Germains, sous des systèmes non plus ennemis, mais antithétiques.  

    Retrouvez l'ensemble de ces chroniques en cliquant sur le lien ci-dessous

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2017/09/25/2-5983323.html

  • Zoom - Xavier Moreau : Poutine sera candidat à sa réélection !