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VICTOIRE DE MACRON : QUEL EST LE SENS DE NOTRE MILITANTISME ? Commentaires et compléments. HS#7
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Hervé de Lépinau : "Nous payons le prix de la fin de campagne présidentielle du Front national"
Le successeur de Marion Maréchal Le Pen dans la 3e circonscription du Vaucluse est en deuxième position, très proche de la candidate En Marche, Brune Poirson – seulement 90 voix les séparent. Il déclare à Présent :
"Je suis un peu étonné par la faiblesse de mobilisation de notre électorat. Par rapport au premier tour de Marion Maréchal-Le Pen, nous avons perdu dans les 3 600 voix. Cette perte de voix s’inscrit dans le phénomène Macron mais aussi dans la difficile visibilité du programme du FN. La diabolisation monétaire menée contre nous, mais aussi la volonté implacable de notre parti à vouloir sortir de l’euro, a déboussolé l’électorat, qui attendait autre chose. Nous payons le prix de la fin de campagne présidentielle du Front national. Aujourd’hui, j’appelle les abstentionnistes à venir voter pour nous.
[...] Nous n’avons pas été capables de stabiliser notre électorat, qui est pourtant sensibilisé aux questions identitaires. Nous nous sommes laissé submerger par la problématique monétaire. Le résultat est que nous sommes partis pour avoir deux ou trois députés à l’Assemblée… Ces résultats montrent la victoire de l’égoïsme et du matérialisme. Nous avons un pays qui est moralement battu, il n’a plus de système immunitaire et est donc vulnérable à toutes les agressions.
[...] Le FN va devoir faire un travail d’inventaire, comme on dit. La leçon de ces élections est que les grands courants des 40 dernières années ont explosé, et le FN a été touché au même titre que les autres."
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Louis Aliot : « Les nôtres ne sont pas allés voter ! »
Implanté depuis quinze ans dans la région, Louis Aliot, qui se présentait dans la 2e circonscription des Pyrénées-Orientales, est arrivé en tête du premier tour avec 30,80 % des voix. Il devance de justesse la candidate En Marche-Modem Christine Espert, qui a recueilli 29,11 % des voix. Il est l’un de ceux qui ont de réelles chances de l’emporter dimanche.
Vous êtes en duel serré face à la candidate de Macron. Le PS est balayé. Que vont faire Les Républicains qui ont chuté à 13 % ? Y a-t-il des consignes pour le second tour ?
— Non, il n’y en a pas pour l’instant. Parce que le député sortant des Républicains Fernand Siré est celui que j’avais fait élire en 2012 en retirant notre candidate pour barrer la route à la socialiste Toussainte Calabrèse. [ndlr : Fernand Siré avait expliqué à l’époque « croire au front de droite et vouloir arrêter de diaboliser le Front national »]. Donc s’il est sincère, honnête et droit, il ne dira rien.
— Que dites-vous aux abstentionnistes, plus d’un électeur sur deux ne s’est pas déplacé dans votre circonscription ?
— Ce sont surtout les nôtres qui ne sont pas allés voter. Quand on regarde les résultats bureau par bureau, on voit que nous faisons bien en deçà de nos scores passés. Comme aux dernières régionales en triangulaire. Il y a un potentiel énorme dans les abstentionnistes
Je dis aux électeurs du FN que c’est le moment de savoir ce qu’ils veulent.
— Etes-vous déçu par le score du FN à l’échelle nationale et à quoi l’attribuez-vous ?
— Déçu oui. En parvenant au deuxième tour de l’élection présidentielle, on pouvait s’attendre à arriver second à l’élection législative et espérer que les électeurs tiendraient compte de ce que va être la politique de Macron. A quoi doit-on ce score ? A la déferlante Macron bien sûr. Peut-être aussi à un certain nombre de comportements et de commentaires de certains de nos cadres qui n’avaient pas lieu d’être avant les élections législatives.
Quand on est en guerre électorale, les élections législatives sont le second round de la présidentielle. Alors on ne se disperse pas, on ne raconte pas n’importe quoi sur ce que l’on va faire après, on reste concentré sur l’élection et on défend les législatives.
Parmi nos candidats, il y a des hommes et des femmes qui prennent sur leurs congés personnels pour faire campagne. Ils n’ont pas la chance d’être élus députés ou conseillers régionaux ni de vivre de la politique. Non seulement cette attitude n’a pas été correcte vis-à-vis d’eux et les a blessés mais elle nous a fait du tort.
— Que dites-vous d’un système qui donne entre un et trois députés au parti qui a fait 11 millions de voix à la présidentielle et dont la candidate est arrivée au second tour ? Précisément au moment où le gouvernement présente un projet de moralisation de la vie politique, de « loi pour la confiance dans notre vie démocratique ».
— Si demain il y a une Assemblée où le parti du président qui a fait 30 % au premier tour fait 80 % des députés, clairement il n’y a pas de système démocratique en France. Il n’y a qu’une seule chose à mettre en place d’urgence, c’est la proportionnelle, mais comme tous ces gens-là sont bienheureux de pouvoir confisquer le pouvoir pour appliquer la seule politique qui a toujours été contre les intérêts du peuple, nous en sommes là. C’est très inquiétant car ce sera comme ça jusqu’à l’explosion.
— Vous avez des chances dimanche mais que pourront faire deux ou trois députés FN à l’Assemblée nationale ?
— Ils pourront être des porte-voix. Ils pourront déposer des propositions de loi, des amendements, être les seuls à montrer au peuple français ce qui se passe dans ce cénacle. Alors que si nous les laissons entre eux, ce sera encore pire. Il faut que nous soyons le plus possible. Il reste cinq jours.
Propos recueillis par Caroline Parmentier
Entretien publié par le journal Présent daté du 14 juin 2017
https://fr.novopress.info/206326/louis-aliot-les-notres-ne-sont-pas-alles-voter/
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Le désespoir en politique est une sottise absolue
De Jean-Pierre Maugendre :
"Rien ne résistera à la déferlante Macron! L'alliance contre nature, courageusement dénoncée par Henri Guaino, des bobos égoïstes et des bourgeois de droite, tous deux "inclus" de la mondialisation est en passe d'assurer à l'ancien ministre de l'Economie et des Finances de François Hollande une "chambre introuvable" qui enregistrera ses décisions au service du libre échange mondialisé et du libertarisme sociétal. Les partis qui furent "de gouvernement" sont en voie de disparition.
Le Front national sort laminé de ces élections et n'est pas certain de retrouver ses deux sièges à l'Assemblée Nationale. Les Insoumis persistent dans leur posture de sans culottes fonctionnarisés. On ne peut pas dire, cependant, que l'enthousiasme soit au rendez-vous quand seulement un électeur sur deux s'est rendu aux urnes.
Nous pourrions, et cela ne serait pas sans raison, nous contenter de faire nôtre le constat de George Orwell: Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n'est pas victime! Il est complice.
Nous faisons plutôt le choix de sauver ce qui peut l'être, de travailler à reconstituer les micro chrétientés dans lesquelles se transmettront la foi et le respect de la loi naturelle, citadelles assiégées, mais fidèles, comme le furent les monastères lors des invasions barbares. L'indéniable sursaut spirituel que constituent les pèlerinages de Pentecôte doit être conforté, car le spirituel est sans cesse couché dans le lit de camp du temporel, par un sursaut analogue dans le domaine intellectuel.
La XXVI éme Université d'été de Renaissance Catholique du 13 au 16 juillet, au carrousel de Baronville à Chartres rassemblera de nombreux acteurs et témoins de la vie politique : Philippe de Villiers, Anne Coffinier, Jean-François Chemain, Laurent Dandrieu, Jean-Marie Le Méné, Jean-Frédéric Poisson, Jean-Yves Le Gallou, etc. qui s'efforceront de répondre à la question: A quoi sert la politique? Puisse le constat déjà ancien de Jacques Bainville : Imaginer la disparition de la France est impie mais pas absurde loin de nous décourager stimuler notre ardeur et notre générosité au service de la France. Nous vous attendons nombreux pour ces quatre journées d'étude, de prières et de rencontres dans l'amitié française et l'espérance chrétienne."
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Pour Henri Guaino, bobos et cathos sont « à vomir »…
On connaissait les racailles à capuches. Les racailles à loden ne valent guère mieux.
Il y a parfois de sacrés énervements, mais aussi de saintes colères. La preuve par Henri Guaino, candidat malheureux de la deuxième circonscription parisienne, et éliminé dès le premier tour avec moins de 5 % des voix.
Ce dimanche dernier, convié sur BFM TV à commenter le premier tour des élections législatives, l’homme s’est donc lâché de la plus belle manière qui soit, assurant que l’électorat l’ayant défait était tout bonnement « à vomir » !
« Les bobos d’un côté, qui sont dans l’entre-soi de leur égoïsme. Et puis, il y a cette espèce de bourgeoisie traditionnelle de droite. Celle qui va à la messe, qui amène ses enfants au catéchisme et qui, après, vote pour un type qui, pendant trente ans, s’est arrangé, a triché par tous les moyens. »
Rock and roll sur le plateau ! Les journalistes lui demandent s’il ne s’agirait pas un peu, là, d’une sorte de « manque de respect »… Réponse : « Oui, bien sûr, et alors ? »
Il est vrai que, dans la circonscription en question, le très en marche Gilles Le Gendre caracolait en tête (41,8 %), loin devant Nathalie Kosciusko-Morizet (18,1 %), laquelle était évidemment soutenue par François Fillon et Alain Juppé, tel qu’annoncé dans nos éditions précédentes. Du coup, Henri Guaino abandonne la politique, non sans en remettre une seconde couche, dès le lendemain, sur LCI.
Les bobos, rebelote ! « C’est vraiment ce que je déteste le plus dans l’existence… » Et rebelote et dix de der sur cette « droite » donnée pour être « bien élevée » :
« Cette droite traditionnelle, cette couche sociologique sur laquelle finalement la droite républicaine et du centre s’est repliée après avoir perdu l’électorat populaire, les classes moyennes inférieures. […] Ce qui me choque, dans cet électorat, c’est cette distorsion entre la morale affichée, les valeurs soi-disant défendues et leur comportement.
Il est un fait que les militants de Sens commun, pourtant fort influents dans ce très chic arrondissement de la capitale, ne se sont guère mobilisés pour Henri Guaino, pourtant naguère aux avant-postes de la Manif pour tous…
Il en est un autre que cet orphelin autodidacte, gaulliste de gauche à la forte fibre sociale, n’a jamais véritablement fait partie de la « caste » ; il en paye aujourd’hui le prix. Dans la dixième circonscription de Rambouillet, Jean-Frédéric Poisson vient d’essuyer semblable camouflet, ne totalisant que 19,12 % des suffrages, contre Aurore Bergé, candidate macroniste poussée à marche forcée par Alain Juppé, qui frôle l’élection dès le premier tour avec 46,63 % des voix.
Et ce n’est, fort du seul soutien de François Le Hot, candidat du Front national (9 %), que ce rugbyman rugueux, catholique, plus de conviction que de naissance, candidat malheureux à la primaire de la droite et du centre, et alors torpillé par ses meilleurs amis de Sens commun, se prépare à un second tour des plus délicats :
« Il est en train de se préparer à l’Assemblée nationale une domination sans précédent d’une formation politique dont le projet est flou, dirigé par un président de la République qui dévoile peu à peu ses intentions, qui muselle la presse, qui s’apprête à démanteler le Code du travail, qui, effectivement, installe petit à petit un matraquage fiscal comme jamais nous n’en avons connu… »
Trahison des clercs ou peur des bien-pensants, quelles que soient les références littéraires, la réalité est là, tandis que le récent passé s’en revient éternellement frapper à nos portes. Qu’elle se nomme orléaniste, giscardienne, chiraquienne, balladurienne ou macronienne, cette droite conservatrice ne se sera finalement battue que pour la seule conservation de ses petits privilèges. Lutte des classes ? Quelle horreur… Lutte des castes ? On comprend déjà mieux…
On connaissait les racailles à capuches. Les racailles à loden ne valent guère mieux. Mais, au moins, les premières, de longue date macronisées, luttent-elles pour leurs intérêts immédiats, tandis qu’entre deux génuflexions, les secondes scient la branche sur laquelle elles sont depuis trop longtemps vautrées, regardant disparaître un monde qui leur échappe, telles des vaches qui contempleraient les trains qui passent. Mais quelle importance, tant qu’on peut s’énerver en lisant Yvan Rioufol dans Le Figaro ou acheter le dernier Éric Zemmour, que jamais on ne lira, mais qui sera élégamment abandonné sur la table basse du salon, entre deux vases chinois garantis d’époque ?
Du « vomi », pour reprendre les propres termes d’Henri Guaino ? Histoire de paraphraser Alphonse de Châteaubriant et le titre d’un ancien journal, aujourd’hui un peu oublié, un seul qualificatif nous vient à la fois à l’esprit et à la glotte : La Gerbe.
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Législatives : PS, après la défaite, la banqueroute ? - Journal du mardi 13 juin 2017
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Élections législatives : La désertion – par Guy Rouvrais
La fracture béante entre la France d’en bas et celle d’en haut, entre les bénéficiaires de la mondialisation et ses victimes, n’a pas fondu au soleil de juin, pas plus qu’elle n’a disparu en mai avec l’élection d’Emmanuel Macron. C’est la sociologie électorale qui le dit : ceux qui ont voté pour lui le mois dernier et dimanche pour ses candidats, ce sont ceux que les économistes et les têtes chercheuses du marketing et de la publicité appellent les CSP +, les bobos intégrés, comblés par la libéralisation de notre économie, jouissant de confortables revenus. En Marche leur en promet davantage.
Ils sont donc en pâmoison devant le nouveau président, ils chantent le « formidable succès » de ce premier tour. Mais les autres existent toujours, les exclus, les oubliés, les laissés pour compte de la mondialisation, qui souffrent de la condescendance des prétendues élites dont le macronisme est le dernier avatar. Ce sont ceux-là qui sont restés chez eux dimanche, aboutissant à ce triste record d’abstention sous la Ve République, plus de 51 %.
Dans ces conditions, il est indécent que les dévots du gourou Macron célèbrent une victoire bâtie sur la désertion, l’écœurement, le rejet d’un électeur sur deux. Le chef de l’Etat s’est pourtant déclaré « heureux » de ce résultat. Mais comment peut-il l’être quand tant de ses compatriotes ont dit, en boudant les urnes, combien ils étaient malheureux ? Que les vainqueurs n’oublient pas que leur quelque 32 % ne représentent finalement que 15 % des électeurs inscrits, la « majorité » est un colosse aux pieds d’argile.
Que tant de Français ne se sentent plus concernés par le gouvernement, et donc le destin de leur pays, parle plus haut et plus fort que les clameurs triomphalistes des macronistes. Pour combien de temps les premiers se contenteront-ils de cette protestation silencieuse ? Car cette indifférence dissimule aussi de la colère. Si elle ne peut pas s’exprimer à l’Assemblée nationale, c’est dans la rue qu’elle le fera, et nul ne sait jusqu’où elle peut aller quand ce qui, dans le domaine fiscal et social, était projet deviendra réalité, lorsque la majorité des godillots – et des escarpins – d’Emmanuel Macron auront voté sans barguigner tout ce qu’il leur présentera.
Sans le Front national, cette abstention eût été encore plus grande. Car ses détracteurs doivent au moins lui reconnaître ce mérite civique d’avoir ramené aux urnes les milieux populaires qui en étaient détachés. C’est un combat de chaque instant qui n’est pas toujours gagné. Quand le découragement gagne même ceux-là, alors le FN en fait les frais. Son score n’égale pas celui de Marine Le Pen, mais il y a toujours eu ce décalage à la baisse entre le scrutin présidentiel, très personnalisé, et le législatif où les candidatures sont éclatées, sachant qu’il y a une prime aux sortants, or le Front national n’en avait que deux. Il en aura sans doute davantage, ne serait-ce que Marine Le Pen dans sa circonscription. Cela dit, il reste possible pour les patriotes d’arracher des sièges encore en balance à condition que, devant la déferlante Macron, ceux qui refusent une Assemblée nationale sans opposition crédible se mobilisent immédiatement avec ardeur pour que la voix des oubliés puisse résonner fortement sous les voûtes du Palais Bourbon.
Guy Rouvrais
Article publié dans le quotidien Présent daté du 13 juin 2017
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David Rachline : “Nous allons nous faire entendre pendant le second tour”
Le sénateur-maire Front national de Fréjus était le premier invité de l’édition spécial de RTL Matin le 12 juin. Il répondait aux questions d’Yves Calvi.
David Rachline estime notamment que le mode de scrutin actuel “ne permet pas de représenter les Français” et milite pour l’introduction de la proportionnelle.
La réalité, c’est que par rapport à 2012, nous passons de 60 seconds tours à 120. Nous résistons beaucoup mieux que les autres, il y a un effondrement des Républicains et du Parti socialiste.
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Les députés les plus mal élus de toute l’histoire parlementaire française
Cette abstention record est un nouveau signe de la recomposition politique en cours, qui n’est certainement pas achevée.
Les premiers signes étaient clairs : l’abstention, pour ce premier tour des élections législatives, serait forte et battrait tous les records. Les premiers chiffres venant de l’outre-mer, qui votait en avance, étaient vertigineux : 74 % d’abstention en Martinique, en hausse de 7 points par rapport à 2012 ! Et, à midi, la participation au niveau national n’était que de 19,2 %, en baisse aussi par rapport à 2012, où elle atteignait 21 %. Plus forte chute encore à 17 h, où elle n’atteignait que 40 %, au lieu de 48 % en 2012 ! C’est un effondrement historique qui a abouti à une participation inférieure à 50 %. Du jamais vu pour des élections législatives générales, non seulement depuis 1958, mais même depuis l’instauration du suffrage universel en 1848 ! Il y a là quelque chose de vertigineux. La République en marche, c’est aussi cela.
Les conséquences de cette abstention massive sont nombreuses. D’abord, à très court terme, cela signifie qu’il y aura très peu d’élus au premier tour puisqu’il faut rassembler plus de 50 % des exprimés, mais aussi 25 % des inscrits.
Quasiment impossible avec une abstention forte. Mais cela réduit aussi considérablement l’hypothèse de triangulaires pour le second tour, puisqu’il faut que le 3e candidat, pour se qualifier, atteigne 12,5 % des inscrits.
Les raisons de cette abstention massive sont connues : monopolisation de l’intérêt par la présidentielle, sentiment que tout est joué avec des sondages annonçant une majorité écrasante pour le parti du Président, perte des repères des électeurs troublés par la déconfiture des partis traditionnels.
Certes, la baisse de la participation aux élections législatives, qui n’a jamais plus atteint la barre des 80 % depuis 1978, est un phénomène ancien et continu, depuis 25 ans : 69 % en 1993, 68 % en 1997, 64 % en 2002, 60 % en 2007 et 57 % en 2012. Mais cette nouvelle descente est une alerte démocratique d’une tout autre nature.
Cette abstention record est un nouveau signe de la recomposition politique en cours, qui n’est certainement pas achevée. Après l’élection de M. Macron et la transformation politique qu’il a engagée, elle traduirait un attentisme, voire une méfiance, pour ce nouveau pouvoir, que les Français laisseraient s’installer, mais sans le soutenir. Que pèserait une majorité pléthorique de 400 députés, comme les sondages l’annoncent, si ces 400 députés sont élus avec une abstention de plus de 50 % ?
Cette situation peut être transitoire, le temps que la recomposition aille à son terme, qu’une ou des oppositions structurées émergent. Mais l’incapacité de la droite parlementaire à incarner cette opposition sous le quinquennat calamiteux de Hollande a montré que cela n’était pas automatique. Le nouveau pouvoir pourrait se réjouir de ce règne sans partage qui lui semble promis.
Mais, en cas d’échec, d’événement grave, de crise de confiance, un parlement élu dans les conditions de cette recomposition, sans adhésion populaire massive, et sans opposition clairement identifiée et susceptible d’offrir une alternance, serait certainement très fragilisé.
http://www.bvoltaire.fr/deputes-plus-mal-elus-de-toute-lhistoire-parlementaire-francaise/
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Une nouvelle page à écrire pour Sens Commun
La forte mobilisation de Sens Commun derrière la candidature de François Fillon pour l'élection présidentielle a eu l'issue que nous connaissons. Le parti présentait 6 candidats hier pour les législatives sous l'étiquette "Les Républicains". Parmi eux, seul un candidat a réussi à se hisser au deuxième tour :
- Charles d'Anjou, candidat investi par LR dans la 10e circonscription de Seine-Maritime, a été éliminé dès le premier tour après avoir recueilli 16,56% des voix.
- Maxence Henry est en ballottage défavorable dans la 2e circonscription de Maine-et-Loire après avoir recueilli 12,09% des suffrages. Il fera face à Stella Dupont, candidate de La République en marche, qui a réuni... 45,93% des voix.
- Sébastien Pilard, cofondateur de Sens commun, est éliminé dès le premier tour dans la 2e circonscription de Loire-Atlantique avec 13,95% des voix.
- Anne Lorne était candidate dans la 1re circonscription du Rhône. Peine perdue. Elle est éliminée dès le premier tour avec 12,47% des suffrages.
- Hayette Hamidi n'avait aucune chance. La candidate n'a recueilli que 6,78% dans la 2e circonscription de Seine-Saint-Denis.
- Pierre Saulnier est éliminé dès le premier tour dans la 3e circonscription des Pyrénées-Atlantique.
Sauf énorme surprise en Maine-et-Loire, Sens Commun n'aurait donc pas de député.
La question se pose du rôle qu'ils pourront jouer dans le cadre de la recomposition de la droite qui devra se faire au-delà des partis.