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élections - Page 294

  • Pour une renaissance de la droite

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    Entretien avec Guillaume Bernard

    La droite parlementaire est en piteux état... A-t-elle des chances de s'en sortir ?

    La droite modérée éliminée du second tour d'une présidentielle, cela n'était jamais arrivé depuis le début de la Cinquième République. Elle va donc essayer de constituer un groupe parlementaire, le plus puissant possible. Mais elle aura du mal à gagner les Législatives, car, profondément divisée, elle souffre d'une double distorsion : la distorsion entre les caciques et les électeurs d'abord seuls 50 % des électeurs de François Fillon ont voté En Marche. 25 % ont voté blanc et 25 % pour Marine Le Pen, malgré les consignes de tous les hommes d'appareil à commencer par Fillon lui-même on s'en souvient. François Baroin nous avait annoncé sa volonté d'une cohabitation entre la droite modérée et le mouvement En Marche. Mais ce n'est pas de cohabitation qu'il faut parler, c'est d'une terrible proximité idéologique, d'une convergence sur un programme libéral.

    Pourtant une grande partie de l'électorat de Fillon n'est pas libérale...

    L'électorat de Fillon est un électoral conservateur. Mais on a longtemps entretenu l'idée que libéral et conservateur, cela allait ensemble. On est en train de se rendre compte que ce n'est pas du tout la même chose. Le libéralisme reprend sa place à gauche de l'échiquier politique. Cette divergence idéologique pourrait recouper la divergence stratégique que je viens de signaler entre droite d'en haut et droite d'en bas. La base, le peuple de droite n'est pas libéral. On peut imaginer que quelques élus, proches de leur base, puissent faire sécession à droite et peut-être même, lorsqu'Emmanuel Macron aura vampirisé ce qui reste des LR, que quelques dissidents en viennent à créer leur groupe à l’Assemblée nationale. Ni Fillon ni Marine Le Pen n'ont compris l'unité du mouvement conservateur qu'ils ont incarné chacun pour le meilleur ou pour le pire. Il est un fait que cette droite conservatrice n'a d'avenir qu'en construisant des ponts avec le Front national.

    Est-ce qu'une crise n'est pas en gestation au FN justement ?

    Le FN n'est pas en échec dans l'absolu. On peut même dire qu'il a progressé comme jamais. Mais il est resté très en dessous de ce que les sondages avaient estimé. La prestation de Marine Le Pen, lors du débat contradictoire avec Emmanuel Macron, n'y est pas étrangère. On peut dire qu'elle a fait ce soir-là une contre-performance. Mais cela resterait purement circonstanciel, si la question plus fondamentale de la stratégie Philippot (qui représente la ligne de Marine Le Pen) n'était pas mise en cause par ce relatif échec électoral. L'idée que l'on pourrait retrouver, sous les couleurs du Front national, la majorité anti-européenne qui s'était dégagée au référendum de 2005, ne s'est pas vérifiée. Là encore, il faut attendre les résultats électoraux, savoir si le Front national peut obtenir quinze députés et créer un groupe parlementaire. S'il n'y parvenait pas, Philippot serait vraiment en danger. Marine Le Pen, quant à elle, reste protégée par le côté dynastique du Front national et aussi sans doute parce que l'on ne voit pas bien par qui la remplacer.
    Vous appelez de vos vœux la constitution d'un nouveau parti de droite ?

    Il faudrait créer quelque chose entre des dissidents de LR et les insoumis du FN. Mais une nouvelle force politique ne pourrait émerger qu'à deux conditions : il faudrait que convergent des forces militantes des deux rives et il faudrait que cette force nouvelle ait une véritable conscience des enjeux doctrinaux de la politique aujourd'hui, il s’agit de rejeter le libéralisme comme idéologie individualiste et subjectiviste, non pas pour lui opposer un socialisme étatique, mais quelque chose comme un nouveau subsidiarisme, si ce terme, issu du « principe de subsidiarité »(1) est exact. On pourrait aussi parler d'écologie humaine, en faisant attention de ne pas tout centrer sur l'homme et d'insister sur un ordre des choses objectif, sur une sociabilité naturelle qui a ses lois contre lesquelles l'individu ne peut rien.

    Comment réaliser ce nouveau parti ?

    Il faudrait plus modestement d'abord une réflexion sur le programme que porterait ce nouveau parti. Il s'agit de développer au préalable une conscience des enjeux idéologiques, qui pourrait prendre la tonne d'un programme commun. D'un point de vue pragmatique, il suffît de regarder les points de convergences entre les électeurs l'immigration l’insécurité, la liberté et la qualité scolaire, la définition des traditions sociales, la baisse des charges sur les familles et les entreprises. Au lieu de demander à cor et à cris une sortie de l'euro qui paraît bien aléatoire concrètement, il faut sur ces cinq points créer une nouvelle majorité de droite, car sur ces cinq points la droite est majoritaire dans le pays. Bien entendu, derrière tout cela, il faudrait exalter une pensée de la sociabilité naturelle, qui renvoie ultimement à Aristote et saint Thomas d'Aquin. Je veux dire nous ne devons pas nous contenter de faire du négatif, il ne faut pas s'en tenir à la critique, à la déploration, au déclinisme. Il y a vraiment quelque chose de nouveau à apporter à la France, qui ne tient pas à un ensemble de mesures administratives, mais qui constitue un esprit différent. Il est vrai que les générations plus âgées pourraient avoir une sorte de hantise à faire ce travail de renouvellement, mais les jeunes générations, au contraire en sont très demandeuses. Elles veulent savoir pourquoi elles se battent.

    Au fond, vous êtes en train de souligner la nécessité d'un travail en amont de l'action politique elle-même. Vous en appelez aux intellectuels de droite ?

    Le problème des intellectuels de droite, c'est un certain orgueil personnel, qui fait que chacun croit avoir raison de façon personnelle. Les dissensions entre intellectuels paralyseraient l'action, si on leur donnait trop de place. Évidemment, comme l'a fait Max Weber, on distingue toujours entre le savant et le politique. Les intellectuels ne sont pas forcément taillés pour la mise en oeuvre d'un programme. Mais à ce stade, étant donné l'échec de François Fillon et de Marine Le Pen, pour des raisons différentes, il est urgent de réfléchir et on n'en fera pas l'économie. La renaissance de la droite ne peut pas se contenter d'un pur pragmatisme politique, n faut désormais que les hommes politiques qui s'engagent dans cette recomposition ne soient pas de purs techniciens, qu'ils soient aussi des hommes cultivés, selon l'idéal platonicien du philosophe roi, avec une connaissance et une vision de l'histoire.

    C'est en quelque sorte le portrait-robot d'Emmanuel Macron...

    Je rejette absolument le libéralisme de Macron. Sa vision est celle d'un corps social pour lequel les seuls vrais intérêts sont matériels , c'est un homme de gauche, qui a réussi à réunifier le libéralisme économique et le libertarisme sociétal. Mais je reconnais que son succès actuel vient aussi de la « vision optimiste » qu'il a voulu donner et du discours qu'il tient, en tant qu'homme cultivé, qui tranche avec les recettes technocratiques de certains de ses concurrents.

    Vous reprochez à Marine Le Pen de ne pas avoir cette dimension supérieure ?

    Le problème de Marine Le Pen, avant tout, c'est son matérialisme. Elle aussi, ce qui l'intéresse, c'est de se battre pour le pouvoir d'achat des Français, dans une perspective « tout économique ». Le combat de la droite n'est pas là. C'est un combat noble, pour l'avenir, pour les générations futures. C'est un combat pour la défense du plus faible, c'est-à-dire aussi bien pour les classes populaires déracinées que pour les enfants à naître. Parmi les dimensions que l'on oublie, je pense aussi à l'écologie. Voilà un combat qui est essentiellement de droite. L'appropriation de l'écologie par l'extrême gauche est un hold-up intellectuel et politique qui doit cesser.

    Vous avez fait passer dans le public l'expression d'Albert Thibaudet sur le mouvement sinistrogyre des idées. Ce critique des années 30 voyait une sorte de gauchisation fatale des idées en France. Mais vous avez parié, vous, pour aujourd'hui, d'un mouvement dextrogyre. Où voyez-vous ce mouvement vers la droite aujourd'hui ?

    Le mouvement dextrogyre se traduit d'abord par un glissement des idées qui avaient niché à droite vers la gauche, dont au fond ces idées étaient issues. La droite avait admis toutes sortes d'idées de gauche depuis un siècle. Elle est en train, dans la douleur, de retrouver son identité de droite, elle s'affermit sur ses propres idées. Beaucoup de Français aujourd'hui sont classiques, beaucoup reviennent à des idées d'ordre naturel et d'ordre social, sans en avoir une conscience aiguë. On se remet à défendre l'ordre social comme existant en soi contre le multiculturalisme. On défend l'Europe comme espace de civilisation contre l'européisme. On défend la famille traditionnelle contre le nomadisme individualiste. On défend le respect de l'environnement et de la nature... Mais il y a un travail d'éclaircissement, j'allais dire un travail de réétiquetage à faire dans la confusion ambiante.

    Propos recueillis par l'abbé G. de Tanoüarn monde&vie 8 juin 2017

    1) Le principe de subsidiarité, développé par le pape Pie XI dans l'encyclique Quadragesimo anno (1931) est le principe selon lequel les corps sociaux doivent pouvoir être autonomes dans tout ce qu'ils peuvent faire par eux-mêmes.

  • « La France identitaire/Enquête sur la réaction qui vient » de Eric Dupin

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    Ou La prise de conscience d’un homme de gauche.

    Nicolas Faure, entrepreneur

    france-identitaire.jpgL’ouvrage d’Eric Dupin étudie de manière exhaustive les milieux identitaires en France : un travail journalistique de qualité qui, malgré quelques critiques subjectives, reste majoritairement neutre et factuel.

    C’est sans doute cette quasi-neutralité apparente qui permet à Eric Dupin d’éviter les écueils habituels sur lesquels les journalistes ne manquent pas de se précipiter lorsqu’ils étudient la mouvance identitaire.

    La personnalité d’Eric Dupin n’est sans doute pas étrangère à ce regard distancié sur la France identitaire qui vise avant tout à faire comprendre à la gauche que le sujet identitaire ne peut pas être écarté d’un revers de la main.

    Eric Dupin est un journaliste et écrivain qui fut pendant longtemps un militant socialiste. Il a collaboré à de nombreux journaux dont Libération, Le Figaro, Marianne ou encore Le Monde diplomatique. Toujours inspiré par l’envie d’ouvrir les yeux des acteurs de la gauche sur certains mouvements d’opinion, il avait déjà rédigé un ouvrage sur L’Hystérie identitaire en 2004.

    En 2017, après plusieurs accrocs très sérieux au « vivre-ensemble », c’est avec beaucoup plus de précautions qu’Eric Dupin s’intéresse au sujet.

    Dans ce livre précieux l’auteur admet que l’immigration pose de nombreux problèmes. Eric Dupin dresse un portrait sans fard de cette France qui refuse le changement de peuple et la dissolution dans un monde globalisé. Et il adresse, au travers de cette étude complète, un cinglant avertissement à ses compagnons de gauche.

    La thématique identitaire : « Une question qui ne pourra pas être esquivée »

    La thèse de Dupin est résumée dans son introduction qui fait la part belle aux itinéraires de ces anciens hommes ou femmes de gauche qui, face à l’expérience concrète du « vivre-ensemble », ont changé d’avis sur les conséquences du bouleversement identitaire promis à la France :

    « L’objet de cet ouvrage n’est pas de dénoncer un courant de pensée et d’action clairement situé à l’extrême droite. Il s’agit plutôt de tenter de comprendre pourquoi et comment des idées aussi minoritaires sont parvenues à s’imposer dans le champ politique – et peut-être aussi d’inciter le lecteur à s’interroger sur la manière d’aborder une question identitaire qui, aussi susceptible soit-elle de se transformer en piège, ne pourra être esquivée. »

    Cet ouvrage est donc clairement écrit par un homme de gauche, conscient de la nécessité de s’intéresser de près à la problématique identitaire. Et La France identitaire s’adresse presque explicitement à la gauche qui, dans l’esprit d’Eric Dupin, serait en train de commettre une grave erreur en laissant à « l’extrême droite » le monopole de l’identité.

    Des portraits de qualité

    Les 205 pages de La France identitaire sont divisées en portraits d’hommes et de mouvements qui structurent peu ou prou la mouvance identitaire au sens large. De Pierre Sautarel, animateur du site Fdesouche, à Alain Finkielkraut en passant par Renaud Camus et Alain de Benoist, les grands agitateurs de cette mouvance sont interrogés et disséqués par Eric Dupin. Chaque portrait reste à peu près neutre, même si l’on sent clairement qu’Eric Dupin ne partage pas les idées de ceux qu’il interroge. Il n’en reste pas moins objectif. Par exemple, lorsqu’il évoque Pierre Sautarel, il n’hésite pas à louer le travail réalisé par « cet homme intelligent ». « Le site n’est qu’une immense revue de presse assez monomaniaque mais sa réactivité force l’admiration. »

    Eric Dupin consacre également un chapitre très fourni à Génération Identitaire, mouvement politique très actif dans la lutte contre l’immigration et l’islamisation de la France et de l’Europe. Là encore, en plus d’un portrait fouillé, il n’hésite pas à reconnaître à ce mouvement de jeunesse de réelles qualités : « GI maîtrise parfaitement l’art de la communication […]. Un indéniable professionnalisme caractérise ses interventions. »

    Evoquant ceux qu’il considère comme « les pionniers du combat identitaire », Eric Dupin s’attarde sur la personnalité de Dominique Venner, du groupe Europe-Action, ainsi que sur l’aventure intellectuelle de la Nouvelle Droite puis du GRECE et enfin de l’Institut Iliade. Il interroge longuement Alain de Benoist, « intellectuel atypique » dont l’éclectisme idéologique « inquiète » Eric Dupin.

    Jean-Yves Le Gallou, président de la Fondation Polémia et co-créateur de l’Institut Iliade, est lui aussi évoqué sur plusieurs pages : un « intellectuel radical » qui affole, lui aussi, Eric Dupin.

    La validation du Grand Remplacement ?

    Affrontant toutes les préoccupations identitaires avec le souci de l’esprit critique, Eric Dupin n’hésite pas à constater qu’il existe « une nette fracture ethnique au sein même des classes populaires ».

    Après avoir interrogé Renaud Camus, Eric Dupin étudie la réalité ou non de la modification démographique du substrat européen sur le sol français. Confronté à l’interdiction des statistiques ethniques, il n’hésite pas à évoquer le dépistage de la drépanocytose, cette maladie génétique pour laquelle sont uniquement dépistés les nouveau-nés français issus de l’union de deux personnes d’origine africaine. Et Eric Dupin reconnaît que « les données de ce dépistage donnent une bonne estimation de la proportion des naissances d’origine, au moins partiellement, extra-européenne. »

    S’adressant à ses lecteurs de gauche, il n’hésite pas à secouer ceux qui préfèrent se cacher plutôt que de réagir :

    « Il ne sert pas à grand-chose de nier la mutation de la composition ethnique de la population française. […] Les prophètes de malheur doivent assurément être contredits. Encore faut-il ne pas se voiler la face sur les défis provoqués par la pression migratoire et la nouvelle diversité de la population française. »

    Venant d’un homme de gauche, voilà une position qui ne peut pas laisser indifférent et qui démontre qu’il faut lire ce livre La France identitaire pour comprendre à quel point les esprits sont en train d’évoluer.

    Un livre écrit par un homme de gauche pour la gauche

    De nombreuses pages sont consacrées à la porosité entre les identitaires et la droite. Mais, loin des clichés habituels, Eric Dupin explique bien que « le thème du Grand Remplacement ne fait pas l’unanimité » au sein du Front national. Et l’auteur de noter des contradictions fortes sur la ligne de l’identité dans les rangs d’un parti qui cherche à tout prix la dédiabolisation. Eric Dupin ne manque cependant pas de noter que la jeune Marion Maréchal-Le Pen représente l’une des figures politiques promouvant l’identité comme ligne de fracture populaire essentielle.

    Eric Dupin note aussi la prise de plus en plus importante de la thématique identitaire sur la droite plus libérale. Il s’attarde longuement sur le cas d’Ivan Rioufol qui bénéficie d’une grande audience.

    Après avoir évoqué l’influence des « identitaires » sur la droite (du Front national à Sarkozy), Eric Dupin s’adresse à ses amis de gauche. L’auteur reprend les propos de Ségolène Royal sur la nécessité de se réapproprier le drapeau tricolore et étudie la création du Printemps républicain par Laurent Bouvet. Il évoque également Jean-Pierre Chevènement, éternelle figure du souverainisme de gauche.

    Il n’hésite pas à dénoncer les accommodements, à mi-chemin entre l’idéologie et l’électoralisme, d’une part significative de personnalités de gauche. Il fustige notamment l’audience démesurée accordée au Parti des indigènes de la République (PIR).

    L’on sent bien que La France identitaire est en fait un cri d’alarme à destination d’une gauche aveuglée par son idéologie immigrationniste :

    « [Répondre à la crise identitaire] suppose d’abord d’avoir le courage de regarder la réalité en face et d’aborder de front les délicates questions qu’elle pose. La négation des problèmes et l’euphémisation des difficultés offrent un boulevard aux extrémistes. La France vit un changement majeur de la composition ethnique de sa population qu’il est vain et dangereux de contester. »

    Et Eric Dupin voit dans le succès des Identitaires la preuve de « l’existence d’un fort courant d’opinion, particulièrement présent dans la jeunesse, violemment hostile à l’immigration sous toutes ses formes ».

    Pour répondre le mieux possible à la crise identitaire, l’écrivain et journaliste de gauche promeut la mise en place de statistiques ethniques, critique vertement le communautarisme et le multiculturalisme et appelle la gauche à reformuler le « récit national » : de bonnes intentions qui seront peut-être impossibles à mettre en œuvre tellement la chape de plomb idéologique qui recouvre la gauche française semble impossible à briser.

    Nicolas Faure
    20/06/2017

    Eric Dupin, La France identitaire/Enquête sur la réaction qui vient, Editions La Découverte, février 2017, 205 pages.

    https://www.polemia.com/la-france-identitaireenquete-sur-la-reaction-qui-vient-de-eric-dupin/

  • Quel avenir pour le FN et Marine ? (2) – par Guillaume Faye

    FRANCE (NOVOpress avec Guillaume Faye)

    Suite de l’analyse sur l’état du FN. La question de la légitimité de Marine Le Pen est posée, après son échec à la présidentielle, qui s’est répété aux législatives, même si elle a été personnellement élue, ce qui est un fait local et anecdotique. Il faut être reconnaissant à cette femme d’exception d’avoir ”dédiabolisé ” le FN et de l’avoir porté à un niveau électoral majeur. Mais elle contribue à ébranler l’édifice qu’elle avait construit. A–t–elle vraiment les convictions profondes de son électorat ? Marine Le Pen aura été une étape, après de celle de son père. Mais il faut déjà penser à la suivante.

    Défaite explicable du FN et de MLP qui n’auraient ni pu ni su gouverner

    La défaite de Marine Le Pen face au système Macron était écrite. L’oligarchie organisée, liguée contre elle, est plus forte que le ”peuple”, manipulé. Sa piètre prestation télévisée n’a rien arrangé mais n’était pas la cause première de la défaite. Mais était–ce vraiment son intérêt de gagner cette fois–ci ? Aussitôt au pouvoir par miracle, elle aurait été balayée parce que le FN n’est pas en ordre de bataille pour gouverner avec son programme socio–économique comique et ses lacunes en cadres compétents. En tout cas, l’affrontement entre l’hétéroclite coalition macroniste – centre–gauche – et le FN ne sera la clé des années à venir que si le FN cesse de délirer sur l’euro, revoie de fond en comble son programme socio–économique, se muscle sur ses fondamentaux et se débarrasse du clan du parasite Philippot qui est le coucou dans le nid. Mais aussi si Marion Maréchal Le Pen opère un retour à la tête du FN, synchrone d’un départ de ce dernier.

    Ivan Rioufol a expliqué la défaite du FN (et de Marine Le Pen), ainsi que le fort taux d’abstention parmi son électorat démobilisé, par son décalage par rapport aux préoccupations et attentes populaires. « Même le FN s’est laissé prendre à ce conformisme du tout–économique, qui lui a fait placer la sortie de l’euro au centre de sa campagne ratée. Mais cet aveuglement n’est pas celui de la France populaire » (Le Figaro, 23/06/2017). Autrement dit, c’est parce que le FN a négligé la question centrale de l’invasion migratoire et de l’islamisation au profit d’un discours centré sur des questions périphériques qu’il a perdu.

    ”Front républicain” contre Front national : l’occasion manquée par le FN

    Jean Raspail avait intitulé un de ses articles polémiques «La République contre la Nation ». Cette formule suggère une opposition qui n’est pas fausse entre la République organisant l’immigration invasive et le sabotage de l’école, et la Nation aux sens ethnique, culturel, historique. Malgré toutes ses erreurs et tous ses défauts programmatiques, le FN représente, non pas ” le peuple contre les élites”, formule inepte puisque les élites font partie du peuple, mais le peuple (la Nation) contre ses ennemis, y compris des Français de souche collaborateurs (La –fausse – République). Ce n’est pas une question de classe sociale mais de choix ethnique.

    Le réflexe du ”front républicain” (copie conforme du ”front antifasciste” stalinien des années 30) a parfaitement joué au second tour de la présidentielle et des législatives contre Marine Le Pen et le FN. Seule entorse : Dupont–Aignan et son DLF, minime exception qui confirme la règle. Les appels à voter Macron contre la sorcière ont été unanimes à gauche et à droite, de Cazeneuve à Juppé qui a tweeté : « soutien à Emmanuel Macron dans son duel avec l’extrême–droite qui conduirait la France au désastre ». Jusqu’à Martine Aubry : « comme en 2002, tous les républicains doivent faire barrage au Front national ». Cependant, plus logique, le collectif Sens commun : « refuse de choisir entre le chaos porté par Marine Le Pen et le pourrissement politique d’Emmanuel Macron ». C’est le ”ni ni ”, abandonné par Baroin, le gendre idéal politiquement correct.

    Le « rassemblement républicain » auquel a appelé la droite contre Marine Le Pen et pour « faire barrage au Front national » en votant pour Macron, mais aussi au second tour des législatives, aurait pu être une aubaine pour MLP et le FN, car c’était consacrer le FN comme seule force d’opposition et d’alternance. Malheureusement cette occasion a été gâchée par la prestation télévisée catastrophique de la candidate face à Macron, par le programme socio–économique gaucho–étatiste délirant de la ”ligne Philippot”, par la promesse de sortie immédiate de l’euro, mais aussi par l’affadissement et la mise en orbite lointaine du discours sur l’immigration et l’islamisation.

    Le FN, apparaissant comme émasculé et décentré, n’a pas su capitaliser sur cette coalition des bonnes consciences contre lui, ce qui l’a privé de millions de voix et provoqué l’abstention de millions d’autres .

    Néanmoins, retenons cette analyse : « La contre–performance de la candidate), le retrait de la benjamine de l’Assemblée nationale (Marion Maréchal –Le Pen) sortante et les menaces de départ de Florian Philippot font du Front national un parti affaibli ; et pas une force d’attraction. Reparler d’une stratégie pour « faire barrage » au FN revient à le valoriser, à le présenter toujours comme une menace électorale », note Guillaume Tabard (Le Figaro, 01/06.2017).

    Intelligentsia de droite pro–Macron et anti FN

    Le cœur de l’intelligentsia bien pensante de droite est vent debout contre le FN et a massivement choisi Macron. « Emmanuel Macron est le seul obstacle aux ambitions de Marine le Pen. Qu’on le veuille ou non, il incarne ce qui nous reste d’espérance en l’avenir », écrit Jean d’Ormesson qui reproche à Marine Le Pen, entre autres, « sa volonté de verrouiller les frontières contre l’afflux des réfugiés et des demandeurs d’asile » Il ajoute : « l’accession au pouvoir de Marine Le Pen serait un malheur, non seulement pour la France et les Français […] mais pour l’Europe entière » Se fermer à l’invasion est un malheur, effectivement. ( Je voterai pour Emmanuel Macron , Le Figaro 20/04/2017.) Jean d’Ormesson, vieux crabe opportuniste, est le représentant de ces élites bien protégées de l’immigration invasive, de l’islamisation et de la criminalité allogène pourrissant la vie des Français. Macron (qui appartient au même monde) sera tout aussi laxiste en la matière que ses prédécesseurs, voire plus. De nouvelles vagues d’invasion migratoire se préparent. Rien ne sera fait pour les empêcher, mais tout pour les encourager.

    La souveraineté étatique doit être subordonnée à l’identité nationale et ethnique

    Dans le discours officiel du FN, celui imposé à MLP par le doctrinaire Philippot, l’impératif, abstrait et étatique, de ”souveraineté” prend trop le pas sur celui, concret, vital, d’ ”identité”, de nature ethnique, beaucoup trop négligé, alors que les deux devraient être unis et insécables. La souveraineté (étatique), indispensable évidemment, doit être subordonnée à l’identité (ethnique et nationale, même étymologie). Pas de nation politique sans nation ethnique. C’est le bon sens aristotélicien et confucéen. Un pays composé de populations ethniquement hétérogènes explosera. La nature humaine s’oppose à cette permanente utopie de l’ ”homme nouveau”. Le FN de Marine Le Pen a reculé sur les questions de l’identité, (voir le précédent article sur le même sujet). Son « patriotisme » et celui de Philippot, n’ont plus rien à voir avec la « patrie charnelle.

    En se déclarant candidate du ”peuple”, en cassant l’image de candidate de l’ ”extrême droite”, Marine Le Pen a eu raison. À condition qu’elle n’affadisse pas son discours sur l’immigration et l’identité qui n’a rien à voir avec le clivage droite/gauche. Rappelons à Marine Le Pen que la notion de ”peuple”, contrairement à son détournement par les marxistes, n’est pas liée à une classe socio–économique. Le chef d’entreprise créateur d’emplois est membre du peuple. Pas le délinquant musulman d’origine immigrée. La notion de ”peuple” est ethnique, historique et culturelle, et non pas politique et socio–économique.

    Le FN et ses alliés fantômes, ”seule force d’opposition ” ?

    Le Rastignac–Macron ne sera pas la rupture mais la continuité Chirac–Sarkozy–Hollande. Sur le plan de l’invasion migratoire, de l’islamisation, de la délinquance, ce sera plus grave encore sous sa présidence. Il sera la photocopie de ses prédécesseurs. Marine Le Pen peut–elle donc espérer, comme elle l’a répété, après les législatives, diriger l’opposition à « la mondialisation sauvage », à « l’immigration massive », à « la libre circulation des terroristes » qu’elle voit s’aggraver sous Macron ? Rien n’est moins sûr, avec la crise que traverse le FN et la contre dynamique créée par l’échec à l’élection présidentielle.

    Après les législatives, le FN, avec son petit satellite DLF de Nicolas Dupont–Aignan, marginal illisible, se veut optimiste. Marine Le Pen assure que le FN « s’imposera comme la première force d’opposition au gouvernement d’Emmanuel Macron et à ses projets ». Avec huit députés ?

    Marine est–elle éternelle ?

    La prestation télévisée ratée de Marine Le Pen face à Emmanuel Macron a détérioré son image dans son électorat et a, par ailleurs, servi Macron à être élu. En marge de la direction du FN, très divisée, le groupe informel formé par Philippe de Villiers, Éric Zemmour, Patrick Buisson et Robert Ménard pourrait constituer un pôle contestataire. Marion Maréchal–Le Pen a pu y penser… Elle pourrait les rejoindre, après un retrait provisoire, une traversée du désert, pour une alternative, le jour où sa tante vacillera. Et prendre la tête du Front national avec un programme bien construit, débarrassé de l’étatisme socialiste de Philippot, de son anti–européisme bâclé, et remusclé, renouant ave des fondamentaux délaissés.

    En revanche, le FN peut, si le quinquennat de Macron part rapidement en vrille – cas probable – apparaître de nouveau comme le recours, la seule opposition (face à LREM et les députés LR ralliés) en se livrant à de l’agit–prop en attendant les prochaines élections, mais évidemment sans aucun espoir à l’Assemble nationale.

    « Marine Le Pen a considérablement abîmé son image », note Jérôme Fourquet, directeur du pôle opinion publique de l’Ifop. Et son élection à Hénin–Beaumont ne la rétablit pas, contrairement à ce qu’elle croit. Il ajoute : « le parti a enregistré une vraie contre–performance au premier tour », semblable à celle de Marine Le Pen à la présidentielle.

    Après avoir été réélu de justesse, Gilbert Collard a déclaré : « nous ne devons pas crier victoire parce que le FN a pris un sacré coup dans la tête ». Signe des oppositions croissantes, au sein du FN, à Marine Le Pen. Son discours en recul sur l’invasion migratoire et l’islamisation – là où ses partisans l’attendaient – affadit le message du Front national. Marine Le Pen est handicapée par un territoire intérieur qui se délite (le FN et sa mouvance électorale déçue) et non plus dans la conquête d’un territoire extérieur, de nouveaux électeurs. Pourtant, il y en aura : le marché électoral des bobos pour l’instant préservés de l’immigration mais qui ne le sera plus dans quelques années quand les centres des zones préservées commenceront à être inondés à leur tour. Marine Le Pen est mauvaise stratège.

    La « refondation » du FN : sérieux ou fallacieux ?

    Les débats sur la « refondation » du Front national annoncés par Marine Le Pen dissimulent et indiquent en même temps une situation préoccupante. La langue trahit ses locuteurs : refonder signifie bâtir de nouveaux fondements (programme, idéologie, stratégie) parce que les anciens sont mauvais. Normalement, ce devrait donc être un aveu d’abandon de la ligne chevènementiste Philippot qui a mené objectivement le FN dans le mur.

    Néanmoins, on peut se demander si cette ”refondation” sera sérieuse dans la mesure, par exemple, où Marine Le Pen entend, exactement comme le parti du paléo–marxiste Mélenchon, les débris du PS ou la CGT, s’opposer frontalement aux ordonnances promises sur la simplification – qui sera très timide – d’un Code du Travail ubuesque (une des causes du chômage de masse). La direction du FN persiste dans cette impasse gaucho–étatiste, vermoulue, économiquement inculte du ”modèle social français” qui est en réalité une catastrophe sociale. Les déclassés au chômage du nord de la France qui votent FN ne sont pas victimes de l’abominable ”ultralibéralisme” (s’il existait, ils travailleraient, comme en Suisse) mais du socialisme de l’appareil étatique français qui, depuis 40 ans, obéissant aux syndicats marxistes minoritaires et aux corporations de fonctionnaires, matraquent et spolient le secteur privé (taxes, charges, impôts, réglementations délirantes), le forçant à licencier, à désindustrialiser, à ne plus embaucher, à délocaliser ou à faire faillite.

    Si la direction du Front national, continue de négliger l’espoir qu’elle a suscité d’endiguer l’invasion migratoire et l’islamisation et d’entamer un processus de reconquête, si elle persiste dans son discours économique socialo– étatiste étiqueté ”patriote”, et dans sa focalisation lassante sur un anti–européisme mal construit et surtout mal vendu, l’hémorragie de voix s’accentuera.

    Le FN doit changer de logiciel

    En revanche, si le Front national attaque Macron et sa majorité (aussi dominante arithmétiquement que fragile politiquement) sur d’autres domaines que son timide ”libéralisme”, c’est–à–dire sur l’immigration, l’école, la justice et la sécurité, sujets où logiquement ils seront laxistes et échoueront, il pourra représenter une force d’opposition idéologique – mais non pas parlementaire.

    La force retrouvée du FN dépendra aussi du retour de Marion Maréchal Le Pen dès qu’Emmanuel Macron commencera à échouer et à décevoir , ce qui est inévitable. La continuation de la guérilla entre Jean–Marie Le Pen et sa fille, avec des épisodes guignolesques (les grilles du siège fermées devant le patriarche accompagné d’une foule de journalistes) a aussi décrédibilisé le FN par la démonstration d’une querelle de famille lassante très lointaine des préoccupations des Français.

    N’oublions pas qu’en dépit d’un record de voix à la présidentielle, le FN a perdu au premier tour des législatives de 2017 plus de 500.000 voix par rapport aux législatives de 2012, ce qui le prive de 800.000 euros d’aides publiques par an.

    Très symbolique apparaît, après le retrait de Marion Maréchal–Le Pen de sa circonscription du Vaucluse, la victoire dans cette dernière de Mme Brune Poirson de LREM. Le corps électoral a donc délaissé le candidat FN qui remplaçait Marion Maréchal Le Pen, pour élire une candidate du parti de Macron. C’est un mauvais signal. On votait Marion, mais on ne vote pas Marine. Le désamour, la déception sont évidents. Le FN a du pain sur la planche pour redresser la barre. Il doit changer de logiciel et inverser sa ligne actuelle – celle du coucou Philippot – faute de quoi il n’intéressera plus grand monde, même les juges.

    https://fr.novopress.info/206739/quel-avenir-pour-le-fn-et-marine-2-par-guillaume-faye/#more-206739

  • 21 juin 2017 - Grandes manoeuvres

    C’est ce matin que les huit députés frontistes et apparentés  feront leur entrée à l’Assemblée nationale, Jean-Luc Mélenchon et ses élus ont eux déjà effectué un petit tour de repérage.  Le chef de la France Insoumise a même feint (???) devant l’équipe de LCP  de découvrir offusqué  - « On est obligé de supporter ça ? » -l’existence du drapeau européen derrière la tribune du  « parlement de la République française »… Les membres du Bureau Politique du FN eux, se sont parlés franchement hier pour évoquer autour de Marine les orientations stratégiques, programmatiques de notre Mouvement et son mode de fonctionnement. « Sept groupes de travail, constitués de membres du Bureau politique et de cadres du mouvement, vont se réunir au cours des trois prochaines semaines pour évoquer (ces) différentes questions ». «Lors d’un séminaire de travail qui se réunira au cours de la deuxième quinzaine du mois de juillet, chaque groupe présentera un rapport de ses travaux et des décisions en résulteront.Le prochain Congrès national du Front National se déroulera en février ou mars 2018 », précise le communiqué publié à l’issue de cette réunion qui fut fructueuse, n’en déplaisent à ceux qui guettent et espèrent une implosion du FN. 

    Implosion bien réelle et bien prévisible a contrario, au sein  de LR. Selon les milieux informés, les députés républicains pourraient se scinder en trois groupes distincts. Une faction autour de Xavier Bertrand, Hervé Morin et Valérie Pécresse qui entendraient soutenir dans l’hémicycle un certain nombre de réformes portées par le tandem Emmanuel Macron-Edouard Philippe, mais en ne votant pas la confiance au gouvernement. Une second groupe d’élus LR renforcés en toute hypothèse par des élus UDI autour de l’ex porte-parole de François Fillon, Thierry Solère et de  Franck Riester prendrait son autonomie pour constituer une force constructive progressiste ethumaniste, appuyant encore plus franchement la majorité présidentielle. Enfin, un autre faction campant sur une ligne se voulant plus droitière et dans une opposition plus frontale, se  rassemblerait  autour du membre du club Le Siècle et président du groupe LR à l’Assemblée Christian Jacob et d’Eric Ciotti.

    Un parti LR qui apparaît totalement déboussolé et la présidence de François Baroin n’arrange guère les choses. Il est vrai que comme le constate notamment Bruno Gollnisch, il partage, comme beaucoup de membres des instances de ce parti,  99% du corpus idéologique d’un Emmanuel Macron. En juillet 2012, M. Baroin faisait la une du magazine  les Inrockuptibles consacrée aux « rénovateurs de la droite contre le FN », en compagnie de Nathalie Kosciuszko-Morizet et du futur ministre macroniste Bruno Le Maire. Soit les « trois mousquetaires » « (tirant) à vue sur leur cible favorite : la droitisation », l’influence (dans les faits bien faible et marginale) du maurrassien Patrick Buisson sur la ligne politique sarkozyste. Le maire de Troyes expliquait alors « (ne pas connaître) un dirigeant à droite digne de ce nom (sic) qui ait la légitimité nécessaire pour s’exprimer au nom de l’UMP et qui soit favorable à une alliance avec le FN ».

    Les électeurs de la droite de conviction, de la droite des valeurs peuvent-ils aussi approuver l’attitude des autres républicains?  En octobre 2012 le faux dur Christian Jacob exigeait l’exclusion d’un élu de Seine-et-Marne, Sébastien Chimot, coupable de s’être prononcé en faveur de discussions, voire d’accords avec le Front National. Cette même année Laurent Wauquiez, Chantal Jouanno et Valérie Pécresse, annonçaient qu’ils étaient prêts à voter PS pour faire « barrage » au FN. En 2011, Christian Jacob et  un autre  pseudo droitier décomplexé,  Jean-François Copé, descendaient en flamme  un pré rapport, publié  et présenté par Claude Goasguen, rapporteur de de la mission d’information parlementaire sur le droit de la nationalité, jugé trop dur vis-à-vis des immigrés non européens binationaux, l’UMP déclarant être  « favorable à ce que l’on ne modifie pas la situation des Français binationaux ».

    La situation des ministres du MoDem a elle pour le coup fortement évolué consécutivement à l’action entreprise par le député européen FN  Sophie Montel. Les trois ministres et ex députés européens se revendiquant de ce parti centriste, Marielle de Sarnez, Sylvie Goulard et François Bayrou ont annoncé leur démission du gouvernement d’Edouard Philippe ces dernières heures. Ils ont été débarqués  (même si les apparences ont été maintenues) par Emmanuel Macron, comme l’a été le socialiste  Richard Ferrand éclaboussé par l’affaire dite des Mutuelles de Bretagne. Ce dernier prendra la tête du groupe LREM à l’assemblée, de même que Mme de Sarnez prendra celle du groupe MoDem. On a connu des ostracismes plus sévères…

    https://gollnisch.com/2017/06/21/grandes-manoeuvres/

  • Marine Le Pen : les élections sont derrière nous, mais le problème du financement est devant !

  • Alliance des droites pour stopper le Grand Remplacement en Italie

    Matteo-Salvini-Ligue-du-Nord-600x331.jpg

    8893-20170701.jpgLa victoire très nette des droites italiennes aux élections municipales de dimanche dernier montre qu’une alliance des droites pour stopper le Grand Remplacement est encore possible. Car point de prétendu « front républicain » de l’autre côté des Alpes : pour ces élections, le parti de centre droit Forza Italia de Silvio Berlusconi présentait des candidats communs avec les régionalistes de la Ligue du Nord et les nationalistes de Fratelli d’Italia. Et d’ailleurs, la force motrice de cette alliance, c’est plutôt la Ligue du Nord qui obtient les meilleurs résultats au niveau local, selon Max Ferrari, un des responsables de ce parti que nous avons déjà interviewé dans Présent.

    J’ai demandé à Max Ferrari de commenter cette victoire :

    « Nous avons la démonstration du fait que “populistes“ et les “souverainistes“ sont bien vivants et peuvent gagner en Europe. Le soir de notre victoire, j’ai choisi de porter un tee-shirt Front national pour montrer que nous menons la même guerre pour sauver l’Europe de l’invasion et que ce ne sont pas quelques batailles de perdues qui nous arrêteront. Il est évident que nous avons gagné ces élections du fait de nos positions fortes contre le projet de loi sur le droit du sol et contre l’islamisation. Les gens en ont assez et nous attendons maintenant les élections nationales pour pouvoir arrêter l’invasion de l’Europe. »

    Dans les grandes villes, l’alliance des droites italiennes a ainsi remporté 16 des 25 chefs-lieux concernés par ces élections, y compris des bastions historiques de la gauche comme Gênes. La coalition de centre gauche dirigée par le Parti démocrate (PD) du Premier ministre Gentiloni perd 11 chefs-lieux qu’elle gérait jusqu’ici et n’en conserve que six. Quant au Mouvement 5 étoiles, le parti libertaire et faussement anti-immigrationniste jusqu’à récemment en tête des sondages au niveau national, il poursuit sa dégringolade.

    Le débat sur le droit du sol, très mouvementé (voir Présent du 27 juin à propos de la manifestation de samedi à Rome), semble effectivement avoir pesé sur ces élections, et les 13 500 immigrants africains « secourus » au large de la Libye et débarqués en Italie pendant les seules journées de lundi et mardi ne vont pas arranger les choses pour le gouvernement en place.

    « Les immigrants constituent une menace pour la sécurité de notre pays », a réagi sans détour le procureur national antimafia et antiterrorisme Franco Roberti en rappelant les cas prouvés de terroristes musulmans parmi ces « migrants ».

    Au sein des droites, le président du groupe de Forza Italia au Sénat, Renato Brunetta, a critiqué l’impuissance du gouvernement de centre gauche et a appelé le Premier ministre Paolo Gentiloni à bloquer si nécessaire l’accès aux ports italiens pour protéger les intérêts nationaux. Une demande pas très éloignée de celle du leader de la Ligue du Nord, Matteo Salvini, qui exige que les navires des ONG soient saisis et que ceux de la Marine italienne soient enfin utilisés pour défendre les frontières et non pas pour faire du trafic de migrants. Sous la pression des électeurs, le ministre de l’Intérieur italien a notifié mercredi à Bruxelles que l’Italie pourrait bientôt interdire l’accès de ses ports aux bateaux remplis d’immigrants.

    Olivier Bault

    Article paru dans Présent daté du 30 juin 2017
    sous le titre « Alliance des droits contre l’immigration en Italie »

    https://fr.novopress.info/206702/alliance-des-droites-stoper-grand-remplacement-italie/

  • Terra Nova : qui est Lionel Zinsou ? - Journal du vendredi 30 juin 2017

  • Elections 2017 : l’année des dupes, par Michel Geoffroy

    L’horoscope chinois a placé l’année 2017 sous le signe du coq. Mais, politiquement, elle restera surtout dans les mémoires françaises comme l’année des dupes, celle où l’on a dupé les électeurs.

    La duperie des primaires

    Il y a d’abord eu les dupes des primaires, de droite comme de gauche. Des milliers de dupes se sont ainsi passionnés pour cet exercice, pensant sans doute qu’ils se trouvaient aux Etats-Unis pour élire le futur président : ils ont même payé pour cela !

    Résultat : aucun des candidats sélectionnés lors des primaires n’a accédé au second tour de la présidentielle ; ni François Fillon pour « la droite et le centre », ni Benoît Hamon pour le PS.

    Les primaires n’ont donc servi à rien, sinon à faire croire aux dupes qu’ils décideraient du sort des présidentielles, alors que la décision allait appartenir aux médias, aux instituts de sondages, aux banques et au parquet financier.

    Les dupes de droite, toujours cocus mais encore fidèles

    Il y a eu, bien sûr, aussi les dupes de « la droite et du centre ».

    Ceux-là ont en effet l’habitude, depuis 1986, de voter régulièrement pour des candidats qui font le contraire de ce qu’ils promettent et qui s’alignent en tout sur la gauche. Mais cela ne décourage pas ces électeurs, grands lecteurs du Figaro et… fidèlement cocus, en quelque sorte.

    En 2017 ces dupes ont donc voté pour François Fillon qui a réussi la performance de perdre l’élection imperdable. Ils ont aussi voté aux législatives pour des candidats Les Républicains qui, à l’instar de ce même François Fillon, s’empressent ensuite de rallier Emmanuel Macron.

    Des Républicains qui ont donc bien fait marcher, une fois encore, les dupes de droite !

    Les dupes de la France insoumise

    Les dupes de gauche, déçus par le catastrophique François Hollande et par le petit Benoît Hamon, ont décidé de voter pour La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, habile tribun et clone du défunt Parti communiste. Comme le chantait Charles Aznavour, il s’y voyait déjà… le Jean-Luc. Las, lui et son hologramme ont été éliminés au premier tour des présidentielles. Le tribun n’en revenait pas et, depuis, il boude !

    Mais au moins ses électeurs ont eu la consolation de le voir, avec ses députés, lever le poing lors de leur entrée à l’Assemblée. Une odeur de révolution au son de l’Internationale ? Non : une odeur de naphtaline, mais sur fond de rap « nique la France ».

    Il y a eu maldonne : les dupes de Mélenchon entreront dans le XXIe siècle en marche arrière. Exit la gauche : le patronat peut dormir tranquille. Bravo les dupes de Mélenchon !

    Les dupes de Marine

    Plus de 10 millions d’électeurs ont voté pour Marine Le Pen lors de la présidentielle, malgré sa performance catastrophique lors du débat avec Emmanuel Macron le 3 mai. Manifestement, ils n’avaient pas regardé l’émission. 10 millions d’électeurs mus par la perspective exaltante de pouvoir « bientôt acheter leur baguette avec des francs », comme le promettait Florian Philippot ? Ou bien 10 millions de personnes qui voulaient moins d’immigration, moins d’attentats, moins d’islamisation et moins de chômage ? Mais on se demande si Marine avait vraiment ces priorités en tête, pour s’enferrer dans sa promesse anxiogène de sortie de l’euro et dans sa tentative, inutile, de séduire l’électorat de Jean-Luc Mélenchon.

    Résultat : malgré une conjoncture politique exceptionnelle du fait de l’élimination du PS et de l’implosion de la droite, Marine Le Pen, la candidate du « premier parti de France » a perdu la présidentielle en faisant élire Emmanuel Macron, et son rassemblement ne pourra pas constituer de groupe parlementaire à l’Assemblée.

    On peut difficilement présenter, dans ces conditions, le vote FN comme un vote utile !

    Les dupes de Macron

    Mais le grand vainqueur toutes catégories de cette année des dupes reste sans conteste Emmanuel Macron. Son élection et celle de ses partisans reposent sur une triple duperie en effet :

    – une duperie médiatiqued’abord, puisque pour la première fois dans notre histoire politique, l’ensemble des médias se sont faits les zélés propagandistes, sur tous les tons, d’un seul et unique candidat : Emmanuel Macron. Un candidat qui n’avait pourtant pas de programme mais que les médias ont promu par la magie de la communication de masse, comme n’importe quel produit publicitaire. Les Français attendaient un homme d’Etat : dommage, les médias leur ont vendu un communiquant !

    – une duperie institutionnelle ensuite, puisqu’En Marche et son candidat ne tiennent leur élection que de l’abstention massive et du système électoral majoritaire : lors de la présidentielle, Emmanuel Macron n’a rassemblé que 47% des inscrits et lors des législatives le taux d’abstention a dépassé les 50% (1). Or dans l’esprit des institutions de 1958, le système électoral vise à permettre à une majorité de gouverner : il ne vise pas à constituer de toute pièce une majorité artificielle coupée du corps électoral ;

    – une duperie politique enfin, puisqu’Emmanuel Macron incarnait le candidat de la France d’en haut – celle des winners comme Pierre Bergé et Bernard Arnault (2) – contre la France d’en bas, et non pas celui du renouveau national.

    « Ni de gauche ni de droite », Macron ? Les dupes n’ont pas compris qu’avec lui ils auraient à la fois (3) les travers de la gauche et de la droite et les politiciens qui vont avec. Car Emmanuel Macron représentait l’anticorps sécrété par le Système pour empêcher qu’on ne change le Système.

    Les dupes qui ont voté pour le candidat d’En Marche et ses députés-chèvres (4) ont suivi le Joueur de flûte de Hamelin. Ils vont bientôt déchanter d’autant que le communiquant présidentiel cache une personnalité autoritaire sous un sourire… médiatique. Bien fait pour eux, mais dommage que les abstentionnistes lui aient donné tous les pouvoirs !

    Question pour conclure : Quand nos concitoyens cesseront-ils de se montrer médiatiquement et électoralement dupes ?

    Michel Geoffroy

    Texte repris du site de Polémia

    Notes :

    1. 81 % chez les Français de l’étranger.
    2. Lire notamment sa tribune dans Les Echos du 5 mai 2017.
    3. Emmanuel Macron aime dire en même temps.
    4. « Aujourd’hui, une chèvre avec une étiquette Macron a de bonnes chances d’être élue », BFMTV.fr du 6/6/2017.

    https://fr.novopress.info/

     
  • Cogitons!

    Membre d’une  famille salafiste,  fiché S mais titulaire d’un port d’arme (renouvelé en 2017…), le terroriste Adam Djaziri a raté de peu son attentat le 19 juin sur les Champs-Elysées, à proximité du square Marigny. Il est décédé dans sa voiture transformée en bombe roulante lorsque celle-ci  explosé au contact d’un véhicule de gendarmes qui était sa cible,   sans dommages heureusement  pour ces derniers. L’agriculteur de 47 ans poignardé à  mort  aux cris de Allah Akbar!  dimanche soir  à Laroque-Timbaut (Lot-et-Garonne), à la suite d’une altercation avec deux individus, n’a pas eu cette chance.  L’assassin était connu pour s’être radicalisé selon l’expression à la mode… Autre  victime de l’immigration, un polonais est mort ce mardi dans la nuit sur l’autoroute A 16, brûlé vif dans sa camionnette à la suite d’un accident causé par le barrage dressé à une sortie d’autoroute par des immigrés clandestins -baptisés migrants par la caste politico-médiatique. Dimanche déjà, la situation hélas est devenue tristement banale,  un routier avait été pris pour cible par des jets de projectiles par des immigrés illégaux, toujours sur l’A16.  

    Si la France a besoin d’une profonde rupture avec les politiques suicidaires menées depuis des décennies, le Front National lui, va entreprendre d’ores et déjà une profonde « transformation », annoncée par Marine   au soir du 7 mai, laquelle sera évoquée dés aujourd’hui à l’occasion du Bureau Politique du FN. Lors de la  conférence de presse qu’elle a tenue hier  à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) en compagnie des nouveaux députés frontistes,  la présidente du FN a annoncé l’ouverture   de « réunions de réflexion » dans le cadre de la préparation du très important congrès  prévu  a priori en mars 2018 . « Ce débat, a dit Marine,  je vais l’organiser, je veux que nous puissions – et j’espère le faire d’ailleurs à la fin du mois de juillet — je souhaite qu’il y ait une forme de séminaire, avec des réunions de réflexion sur toute une série de sujets », les grandes lignes programmatiques, les positionnements du  FN ou encore le mode de fonctionnement  de notre Mouvement.

    Le sondage Opinion Way réalisé le jour du vote du second tour  des législatives, questionnant les électeurs des principales familles politiques (FI, PS, LREM, LR-UDI, FN) peut aider, si besoin était, à cerner les préoccupations de notre électorat. Électeurs frontistes, et c’est fâcheux, qui apparaissaient, de loin,  comme les moins intéressés (à 54%) par ces législatives et de fait ils se sont en général très mal mobilisés, même si un léger sursaut a été constaté le 18 juin. Une  abstention (57,3% le 18 juin),  rappelons-le, qui fait qu’aujourd’hui, moins de 19 % du corps électoral à voté pour les candidats de LREM et du MoDem qui raflent cependant 60% des sièges. A titre de comparaison, et signe de ce déficit de légitimité qui ne cesse de se creuser,  en 2012 la majorité présidentielle de François Hollande  avait récolté 22,4% des suffrages des électeurs inscrits et 57% des députés à l’Assemblée.

    Cette absence de motivation de nos électeurs pour ce scrutin - et les instances frontistes doivent aussi lucidement  en chercher les causes en eux-mêmes -  se vérifie par les chiffres. Hormis les législatives de 2007 (1 218 260 voix)  qui ont suivi la contre-performance de Jean-Marie Le Pen à la présidentielle, les législatives de 2017 enregistrent un recul assez net dans les urnes pour le FN depuis 20 ans à ce type d’élection : 3 785 383 voix en 1997, 3 139 336 en 2002, 3 532 442  en 2012, 2 954 279 cette année.

    Bien sûr, la lassitude après la longue phase électorale dans laquelle baigne la France depuis les primaires de la droite et du centre , le découragement, l‘aquoibonisme peuvent expliquer ce repli. Le fait  aussi des effets du front ripoublicain, de l’ostracisme dont est victime le camp patriotique qui se vérifie par ce calcul tout simple. Ainsi, à ce scrutin  pour faire élire un député FN  il a fallu  environ 220 000 voix,  contre 59 000 voix pour un  LFI, 42 000 voix pour un LR/UDI,  27 000 voix pour un LREM/MODEM, 26 000 voix pour un PS/PRG , 25 000 voix pour un communiste…

    Pour autant, des contrastes très forts apparaissent entre les régions, le FN perdant des voix de manière parfois très conséquente dans certaines mais enregistrant des progressions importantes en nombre de voix  dans d’autres  par rapport aux législatives de 2012:  la Bretagne (+22%) , les Hauts-de France(+46%), la Normandie (+57%), la Nouvelle-Aquitaine (+ 35%) et les  Pays-de-la-Loire (+ 20%) enregistrent une percée souvent impressionnante du vote frontiste

    Le sondage Opinion Way précité indique aussi que la motivation du vote pour l’électeur FN est avant tout, loin devant la personnalité du candidat,  le souhait de voter pour un courant politique proche de (ses) idées (66%). Or, constate Bruno Gollnisch lesdites idées sont encore et toujours celles qui forment le noyau dur des fondamentaux de l’opposition nationale depuis trente cinq ans. Ainsi au nombre des enjeux du vote, la sécurité (55%) , son corollaire actuel la lutte contre le terrorisme (60%)  et l’immigration  (71%) restent de loin, et notamment par rapport aux sympathisants des autres familles politiques,  les priorités des priorités pour les électeurs nationaux; même si l’électorat LR-UDI (surtout LR!) reste le plus proche sur ces questions de l’électorat frontiste. Autant de sujets de réflexions qui, comme d’autres,  alimenteront  de fructueux débats,  tant il est vrai que de la confrontation des idées entre camarades unis par une même cause,  jaillit la lumière!

    https://gollnisch.com/2017/06/20/cogitons/