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Déclaration de Marine Le Pen au soir du 1er tour de l'élection présidentielle | Marine 2017
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MACRON OU LA FIN PROGRAMMÉE...
Roland Hélie
Directeur de Synthèse nationale
Editorial du n°45 (Printemps 2017)
Publié le 25 mars 2017
Il ne reste plus que quelques semaines avant cette élection présidentielle dont la pré-campagne, et la campagne, nous réservent bien des surprises. Certes, depuis le début de la Ve République, nous savons que les jeux ne sont jamais faits d’avance. Ce qui semble évident six mois avant le scrutin s’avère toujours faux le moment venu. Preuve de la versatilité de notre peuple s’offusqueront les uns ou de l’aveuglement des médias s’exclameront les autres… qu’importe. Il n’y qu’une chose qui est constante, c’est que, de Présidentielle en Présidentielle, le gagnant a toujours été pire que le sortant.
Cette année, nous sommes devant un cas de figure assez curieux. Soucieux que sont les partis institutionnalisés de vouloir accentuer leur image démocratique et voulant sans doute singer l’Amérique, ceux-ci nous ont imposé, à gauche comme à droite, le spectacle pathétique des « primaires ». Car il n’y a rien de tel qu’une primaire pour introduire les divisions dans un parti politique. Regardez-les, ils se sont tous entretués pendant six mois et, maintenant, les disqualifiés passent leur temps à en savonner la planche de ceux qui ont gagné.
Des primaires qui tournent au vinaigre
En plus, c’est hasardeux car dans les deux cas, chez les Républicains comme chez les socialistes, les vainqueurs ne sont pas ceux que le Système aurait voulu. Ni Juppé, ni Sarkozy, ni Valls, ni Montebourg, ces petits valets serviles de l’idéologie dominante n’ont réussit à l’emporter. À chaque fois, c’est un « outsider » qui est arrivé en tête. Benoît Hamon chez les socialistes (mais cela n’a pas beaucoup d’importance vu l’état actuel du PS) et, à « droite », François Fillon, personnage réputé pusillanime qui a été cinq ans Premier ministre de Sarkozy sans que personne ou presque ne s’en souvienne.
Maudite primaire ! Si les gogos commencent à ne plus faire ce que l’oligarchie leur demande, où va-t-on ?
Mais, rassurez-vous, le Système avait son joker : Emmanuel Macron évidemment… Un ancien de la Banque Rothschild reconverti dans le « politique buisness attrape tout » qui, avec sa prudence de banquier, avait justement pris soin d’éviter de passer la case risquée des primaires. Il se retrouve donc promu comme étant le candidat chéri des mondialistes de tous bord. Car avec lui, les mondialistes pourront dormir tranquilles. Il est bien dressé, il saura accélérer le processus de désintégration nationale et de reniement identitaire engagé. Il saura défendre les intérêts des multinationales apatrides et ceux de la haute-finance spéculative aux dépens des peuples et des nations.
Haro sur le Sarthois
Pour les fins stratèges de l’intelligentsia en place (ceux qui jouaient Clinton gagnante, le refus du Brexit et la chute de Bachar…), le calcul est simple : celui qui se retrouvera en deuxième position au premier tour derrière Marine Le Pen (à condition bien sûr que celle-ci soit en tête) à toutes les chances de l’emporter au second. Comme Fillon, par son côté notable provincial et certaines de ses prises de positions iconoclastes, ne répond pas aux critères de la bien-pensance, tout doit donc être mis en œuvre pour qu’il soit recalé en troisième position. Macron contre Marine Le Pen, c’est forcément Macron qui l’emportera croient-ils. Un duel Fillon-Le Pen, dans lequel Macron serait hors jeu, vous n’y pensez pas… Voilà pourquoi, depuis le début janvier, une campagne de presse reposant sur des abus plus ou moins avérés est lancée afin de déstabiliser Fillon. Je ne prétends pas que le Sarthois soit un modèle de vertu, mais force est de constater que ce qui lui est reproché est somme toute assez banal pour un politicien qui a vécu toute sa vie aux crochets de la République.
Mais n’allez surtout pas imaginer que je cherche à le défendre. Même si je lui reconnais un certain panache dans le fait qu’il se soit maintenu en vers et contre tous, à commencer ceux de son propre camp, comme candidat des Républicains, la compassion s’arrêtera là. La manière avec laquelle il a snobé récemment certaines personnalités non conformistes de droite (comme Charles Million et Charles Beigbeder par exemple) qui souhaitaient le soutenir est significative de l’état d’esprit du personnage. En bon gaulliste qu’il est, Fillon a peur d’être classé trop à droite. Il espère sans doute se faire une place au soleil au centre ou ailleurs, mais pas de chance Macron l’occupe déjà.
Et la droite nationale dans tout cela ?
Paradoxalement, c’est au moment où une partie de plus en plus importante de nos compatriotes commence à ouvrir les yeux et à se rendre compte que tout ce que les nationalistes annonçaient depuis des décennies est en train de s’avérer vrai que la candidate qui est sensée représenter notre famille politique adopte un positionnement de plus en plus « clean ». Ce qui est plutôt regrettable.
L’obsession de « la dédiabolisation » a conduit le Font national depuis quelques années à aller à l’encontre des aspirations de son électorat. Heureusement pour lui, ceux qui placent leur dernier espoir en Marine Le Pen ne se sont pas encore vraiment rendus compte de la dérive de son mouvement. C’est d ‘ailleurs peut être mieux ainsi.
Notre peuple, aseptisé par des décennies de culpabilisation et de repentance visant à le rendre honteux de son identité, conditionné par des médias aux ordres champions de la désinformation et accablé par les contraintes d’une existence de plus en plus précaire commence à s’interroger sur l’avenir que lui propose le Système. Il voit dans le FN l’alternative à celui-ci car il ne sait pas que la direction actuelle du FN ne pense qu’à être reconnue par ce Système. On peut toujours rêver…
Quoiqu’il en soit, nous estimons que le vote Marine (additionné à celui en faveur des autres candidats en marges comme Jean Lassalle ou Nicolas Dupont-Aignan) devra être considéré comme un « vote baromètre » qui prouvera le refus grandissant de cette classe politique usée et ternie. Il montrera que les Français sont à la recherche d’une autre voie que celles, éculées, que veut leur imposer le Système.
Vous l’avez compris, Synthèse nationale, en tant que revue, ne donnera pas de consigne à ses lecteurs et amis. Nous savons que la candidate « officielle » de la droite nationale est loin de faire l’unanimité dans notre camp. Cependant, nous sommes aussi conscients de l’enjeu de cette présidentielle. L’élection programmée de Macron serait la pire des choses qui puisse arriver à la France car elle scellerait son asservissement total et définitif au parti de la finance, ce qui, en termes clairs, signifierait la fin de son existence. Et cela nous ne pouvons l’accepter. Eliminer Macron dès le premier tour est donc une priorité absolue, un acte de résistance patriotique et identitaire. Chacun saura, en son âme et conscience, ce qu’il lui reste à faire…
Au-delà de la Présidentielle…
Quel que soit le gagnant du second tour, même et surtout si c’est Macron, nous devrons continuer notre combat. Plus que jamais la France et les Français auront besoin d’une forces nationaliste digne de ce nom. En ce qui nous concerne, à Synthèse nationale, nous continuerons à œuvrer pour l’émergence d’un véritable pôle de rassemblement, fidèle aux fondamentaux qui font la spécificité de notre famille d’idées, résolument tourné vers l’avenir.
Pour l’heure, nous vous donnons à tous rendez-vous comme chaque année à Rungis (94) le dimanche 1eroctobre prochain pour notre XIe Journée nationale et identitaire.
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Enfin la clarification du débat
«Tout sauf eux » titrait Libération samedi en une, photos de François Fillon et de Marine Le Pen à l’appui. Le quotidien du milliardaire binational et soutien d’Emmanuel Macron Patrick Drahi, à peine les résultats connus, préconisait hier soir dans la rubrique «analyse »de son site la mise en place d’ «un centre anti poison contre le Pen ». Car la barre du premier tour a bien été franchie! Quinze ans après le coup de tonnerre du 21 avril 2002, la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle (16,7%, 17,8% au second), Marine réalise un score inédit pour l’Opposition nationale, populaire et sociale dans une élection présidentielle. Elle recueille 21,53% des suffrages ( 7,7 millions des voix ), améliorant d’environ quatre points son score de 2012 (17,9 %). Certes beaucoup de nos amis espéraient que la présidente du FN vire en tête hier soir et ont exprimé leur surprise devant le score très élevé d’Emmanuel Macron (23,75%). Mais la vraie confrontation commence maintenant, face au gourou d’En Marche! Un candidat archétypal du sans-frontièrisme dans tous les domaines, du mondialisme libéral-libertaire face aux tenants des protections et des solidarités nationales, de la justice sociale, aux défenseurs de l’enracinement, des saines limités et des valeurs helléno-chrétiennes de notre civilisation. Marine a salué dés hier dans son résultat, l’« acte de fierté (…) d’un peuple qui relève la tête » et a immédiatement appelé à la mobilisation de toutes énergies patriotes, pour mettre en place une « alternance fondamentale » face à « l’héritier de François Hollande ».
Le premier grand enseignement de ce scrutin du 23 avril c’est bien sûr l’élimination des deux candidats des « deux grands partis de gouvernement » qui se succèdent au pouvoir par roulement depuis cinquante ans, à savoir François Fillon le champion de la coalition LR-UDI (19, 91%) et Benoit Hamon qui représentait ici l’attelage PS-EELV (6,35%). Deux éliminés qui, toute honte bue, ont appelé à voter Macron pour faire barrage à Marine Le Pen. Un appel qui a encore un semblant de logique quand il émane de ce qui reste de la fraction du PS qui soutenait M. Hamon. Mais qui révèle la pusillanimité d’un Fillon, confronté tout le long de sa campagne à l’hostilité des progressistes de LR, qui se voulait un candidat désormais anti Système, celui d’une droite décomplexée, quasiment hors les murs, moins inféodé à Bruxelles, plus gaullien dans sa vision des relations internationales, au tropisme identitaire et défenseur des valeurs traditionnelles. Ce qui lui avait valu le soutien de Sens commun ou encore la bienveillance des partisans d’une France libérée de notre inféodation à l’Otan. Comment justifier dans ces conditions aux yeux d’une très grande partie de son électorat cet appel à voter Macron pour faire barrage à l’extrême-droite?
Notons encore le score très important réalisé par Jean-Luc Mélenchon (19,64%), vrai tribun et maître du logos qui a mené une campagne dynamique et ingénieuse. Le candidat socialo-lambertiste qui avait badigeonné habilement de populisme et de patriotisme son programme initial, mettant notamment la pédale douce sur son immigrationnisme rédhibitoire dans les classes populaires, a presque réussi son pari.
Il a su en tout cas tirer parti de la décrépitude du PS, de la médiocrité de son candidat officiel, du triste bilan, des reniements et des mensonges du quinquennat Hollande; bref, il a su capter la révolte du peuple de gauche contre l’enfumage du hollandisme et la violence eurolibérale. M. Mélenchon n’ a pas donné de consigne de vote pour le second tour, souhaitant consulter les adhérents de La France Insoumise. Il serait en tout cas dans l’ordre des choses qu’une partie des électeurs de ce dernier se dirige elle aussi vers un vote Marine le 7 mai. Ce qui sera aussi certainement le cas de ceux du souverainiste Nicolas Dupont-Aignan qui réalise un score très honorable (4,73%), plus élevé que l’addition de ceux réalisés par tous les autres petits candidats, le sympathique Jean Lassalle (1,21%), François Asselineau (0,92%), Jacques Cheminade (0,18%), les très antipathiques Poutou (1,10%) et Arthaud (0,65%).
Invité hier à s’exprimer sur France inter, France info, France 24 et BFM, Bruno Gollnisch a relevé que les électeurs hostiles à l’euromondialisme, quelles que soient leurs attaches partisanes affichées au premier tour, ont tous vocation à barrer la route dans les urnes le 7 mai au projet inquiétant et flou de M. Macron. Lequel s’est illustré une nouvelle fois par son discours indigent, grotesque et «filandreux» prononcé hier soir devant ses partisans dans lequel, par un tour de passe-passe sémantique assez grossier, il s’est dit le représentant des des« patriotes » face « à la menace des nationalistes ». Le député frontiste s’est félicité de ce que l’heure du vrai débat, programme contre programme, a sonné, amenant enfin l’indispensable clarification que les Français attendent. Le candidat de Bruxelles, de Mme Merkel et des forces obscures du mondialisme devra sortir du bois. Et Bruno Gollnisch de rappeler que comme l’observait le cardinal de Retz, « On ne sort de l’ambiguïté qu’à ses dépens ».
Emmanuel Macron a commencé à le faire hier lors de sa sa soirée de victoire (prématurée?) à la brasserie La Rotonde, dans le VIe arrondissement de Paris, là où François Hollande avait célébré en 2011 sa victoire à la primaire du PS. Le candidat d’En marche! avait invité pipoles, acteurs, financiers, des personnalités comme Jacques Attali, Daniel Cohn-Bendit et même Dominique Strauss-Kahn si l’on en croit le Le journaliste Jean Quatremer. On tombe toujours du côté où l’on penche.
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Replay du direct sur le 1er tour de la Présidentielle
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Marine Le Pen : « Le grand enjeu de cette élection est la mondialisation sauvage »
Qualifiée pour le second tour de l’élection présidentielle face à Emmanuel Macron, Marine Le Pen a affirmé hier soir que « le grand débat va enfin avoir lieu ». Pour elle, « le grand enjeu de cette élection est la mondialisation sauvage qui met en danger notre civilisation ». « Il est temps de libérer le peuple français d’élites arrogantes », a lancé la présidente du Front national, appelant tous « les patiotes sincères » à « l’unité nationale derrière notre projet de redressement ». Voici sa déclaration intégrale.
Mes chers compatriotes,
Vous m’avez portée au second tour de l’élection présidentielle.J’en mesure l’honneur, avec humilité et reconnaissance.
Je voudrais vous exprimer, à vous, électeurs patriotes français, ma plus profonde gratitude.La première étape qui doit conduire les Français à l’Elysée est franchie.
Ce résultat est historique.
Il fait reposer sur moi désormais la responsabilité immense de la défense de la nation française, de son unité, de sa sécurité, de sa culture, de sa prospérité et de son indépendance.Il s’interprète également comme un acte de fierté française, celui d’un peuple qui relève la tête ; celui d’un peuple sûr de ses valeurs et confiant en l’avenir.
Il n’a échappé à aucun Français, que le système a cherché par tous les moyens, même les plus contestables, à étouffer le grand débat politique qu’aurait dû être cette élection.
Ce grand débat va maintenant, enfin, avoir lieu. Les Français doivent saisir cette opportunité historique qui s’ouvre.
Car le grand enjeu de cette élection est la mondialisation sauvage, qui met en danger notre civilisation.
Les Français ont un choix très simple :
Soit nous continuons sur la voie d’une dérégulation totale, sans frontières, et sans protection, avec comme conséquences : les délocalisations, la concurrence internationale déloyale, l’immigration de masse, la libre circulation des terroristes.Ce règne, c’est celui de l’argent roi.
Soit vous choisissez la France, des frontières qui protègent nos emplois, notre pouvoir d’achat, notre sécurité, notre identité nationale.Vous avez donc le choix de l’alternance.
La vraie.
Pas celle qui a vu des gouvernements se succéder sans que rien change.Celle que je vous propose, c’est la grande alternance, l’alternance fondamentale, qui mettra en place une autre politique, d’autres visages au pouvoir, et le renouvellement auquel vous aspirez.
Ce n’est évidemment pas avec l’héritier de François Hollande et de tous les échecs de ce quinquennat catastrophique, que cette alternance tant attendue viendra.
Il est temps désormais de libérer le peuple français, tout le peuple, sans oublier nos compatriotes d’Outre-Mer qui ont exprimé à mon égard une confiance qui m’honore, il est temps de libérer le peuple français d’élites arrogantes qui veulent lui dicter sa conduite.
Car oui je suis la candidate du peuple.
Je lance un appel à tous les patriotes sincères, d’où qu’ils viennent, quelles que soient leurs origines, quel qu’ait été leur parcours, et leur vote au premier tour, à me rejoindre.
Je les appelle à sortir des querelles périmées, des a priori et des ressentiments parce qu’il y va de l’intérêt supérieur du pays.C’est l’essentiel, vraiment l’essentiel, qui est en jeu : la survie de la France.
Je les appelle à l’unité nationale derrière notre projet de redressement.
Nous les accueillerons fraternellement.Le 8 août 1943, le général de Gaulle le rappelait à Casablanca : « La grandeur d’un peuple ne procède que de ce peuple ».
C’est ce principe qui, durant les mille cinq cents ans de son histoire, a façonné la France que nous aimons.
C’est ce principe que je mettrai en œuvre.Le rassemblement du peuple français auquel chacun aspire ne peut se faire qu’autour de l’amour de la France.
Vive le peuple français !
Vive la République !
Vive la France ! -
CE QU'IL FAUT SAVOIR SUR MACRON, LE PANTIN DE LA FINANCE MONDIALISTE...
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Macron-Le Pen : la gauche libérale-mondialiste contre la droite patriote-populaire
C’est donc le scénario annoncé, et programmé, que les électeurs ont décidé de valider.
C’est donc le scénario annoncé, et programmé, que les électeurs ont décidé de valider : Macron-Marine Le Pen. Certes, ils ne l’ont fait que du bout des doigts. Mais ils l’ont fait et, désormais, il faut choisir. Non pas entre deux maux. Non pas « Macron ou le chaos », comme l’écrivait encore M. Castro il y a quelques jours. Le délire et le chantage médiatiques consistant à diaboliser Mme Le Pen et ses électeurs d’hier, d’aujourd’hui, et de demain ne fonctionne plus. Et c’est heureux.
Les médias nous ont répété que cette présidentielle mettrait aux prises deux candidats anti-système ou hors système et, en tout cas, adeptes du « ni droite ni gauche ». Mais c’est faux. En fait, ce premier tour de la présidentielle, c’était une double primaire, pour la gauche comme pour la droite. À gauche s’affrontaient une gauche populaire authentique (Mélenchon) et une gauche libérale-libertaire béate devant la mondialisation (Macron). Curieusement, après un quinquennat raté de la gauche libérale, c’est son représentant rajeuni qui l’a emporté. Cette fois-ci tout au moins, car la querelle des deux gauches n’est certainement pas terminée. À droite, le courant libéral et conservateur de M. Fillon a été vaincu par une droite populaire et patriote, qui ne doit son existence et son essor spectaculaire qu’à tous les abandons et les renoncements du premier, depuis quarante ans.
C’est un basculement historique. Pour la droite dite parlementaire, la catastrophe annoncée a donc eu lieu et elle ne s’en remettra pas de sitôt. Ironie de l’Histoire : c’est le nom de M. Fillon qui restera attaché à cette déconfiture, lui qui, pour une simple défaite aux régionales de 2004, avait évoqué un « 21 avril à l’envers »…
En somme, ce duel Macron-Le Pen met face à face une fausse gauche et une vraie droite. Et le cas de conscience est donc bien plus aigu pour un authentique électeur de gauche que pour un électeur de droite. Le candidat de la vraie gauche, c’était Mélenchon. D’où sa dynamique de fin de campagne. Et tout électeur de gauche le sait bien. Il pourra toujours se raconter des histoires de fascisme et de résistance en allant voter Macron, mais ce sera pour lui, une nouvelle fois depuis vingt-cinq ans, une façon de se voiler la face et de cautionner le libéralisme économique et sociétal le plus délirant. Il faut reconnaître à M. Mélenchon l’honnêteté de n’avoir pas appelé à voter pour Macron. Mais gageons que la start-up Macron saura fournir toutes les pinces à linge nécessaires pour ces électeurs de Mélenchon qui iront mettre un bulletin pour le banquier Macron.
Quant aux électeurs de droite, ceux qui ont déjà franchi le pas du vote pour Mme Le Pen et les millions d’autres qui vont le faire d’ici le 7 mai, et après, ils savent bien que, comme M. Mitterrand avait dû le faire en 1983, M. Chirac en 1995, Mme Le Pen sera bien obligée, si elle est élue, de composer avec la réalité économique et financière de la France. Mais c’est bien pour avoir raté sa campagne en la matière qu’elle ne figure qu’à la seconde place, avec un score en deçà des espoirs que lui donnaient les élections précédentes et la situation du pays et de la droite.
Certes, tout Français sait bien – et l’attentat de jeudi soir l’a rappelé – que la question économique, dorénavant, et malgré la situation financière dramatique de la France, n’est plus première. La question nationale et identitaire, les politiques de sécurité et d’immigration sont désormais centrales. Et si Mme Le Pen l’a emporté dans sa primaire contre M. Fillon, c’est qu’elle peut se targuer, elle, d’avoir vu les problèmes et dénoncé leurs causes plus tôt, et de n’avoir pas appartenu à cette droite qui les a découverts bien tard, quand elle n’a pas contribué à leur aggravation…
Le duel entre M. Macron et Mme Le Pen, c’est l’affrontement entre une gauche de la trahison et de la déconstruction, bourgeoise et mondialiste (et heureuse de l’être) et une droite populaire et patriote, sincèrement malheureuse de l’état du pays, et qui a décidé de dire : « ça suffit ! »
http://www.bvoltaire.fr/macron-pen-gauche-liberale-mondialiste-contre-droite-patriote-populaire/
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Une élection très géopolitique, par Pascal Gauchon
Les enjeux de politique internationale figurent rarement en première ligne lors des consultations électorales en France, et d’ailleurs dans la plupart des démocraties. L’élection présidentielle française ne semble pas contredire la règle. Parmi les thèmes qui ont émergé jusqu’à présent, le revenu universel, la baisse du nombre de fonctionnaires, le chômage, la sécurité sociale arrivent en tête, sans oublier les affaires…
Pourtant ces élections pourraient bien porter prioritairement sur la relation de la France et du monde. C’est sur ce sujet qu’Emmanuel Macron a commis son premier faux pas en allant en Algérie qualifier la colonisation française de « crime contre l’humanité », formule répétée une semaine plus tard. Chacun comprend qu’il s’agissait moins de géopolitique – redéfinir la relation tumultueuse avec Alger – que de politique intérieure – tenter de capter le vote des Franco-Algériens au risque d’encourager la victimisation. Comme l’expliquait Laurent Fabius (Conférence des ambassadeurs, 25 août 2015), il n’y a pas de coupure entre politique intérieure et extérieure.
Plusieurs candidats ont mis en avant leur personnalité, seule capable d’après eux de tenir tête à des personnages aussi forts que Donald Trump et Vladimir Poutine. Déjà les critiques ont fusé contre François Fillon et Marine Le Pen suspectés de vouloir rapprocher la France de la Russie. Pendant ce temps, Macron se plaint d’attaques informatiques venues de ce pays. Ces rumeurs vont s’amplifier, elles sont trop commodes, et elles sont à la mode…
Les relations de la France et du monde passent au premier plan des préoccupations de l’opinion. Une question éminemment géopolitique.
Il est une autre raison qui devrait placer les relations de la France et du monde au coeur de la campagne. Selon un sondage OpinionWay du 16 février, l’axe mondialisation/antimondialisation est devenu plus important pour les électeurs que l’axe gauche/droite.
Pour juger un candidat à la présidentielle, 53% disent tenir compte de son attitude à l’égard de la mondialisation et 44% de sa position entre gauche et droite. Seuls les inactifs et donc les seniors, privilégient le clivage gauche/droite. Ce dernier n’a pas disparu, mais il paraît secondaire.
Rien n’indique comment se positionnent les sondés – pour ou contre la mondialisation –, rien ne permet de dire quel candidat ou quelle candidate profitera de cette polarisation. Les milieux populaires, présentés comme hostiles, sont les plus sensibles au thème de la mondialisation, mais les classes moyennes ou supérieures le privilégient elles aussi alors qu’elles sont censées en profiter.
Faut-il en conclure qu’un nouveau paradigme politique apparaît en France, comme cela s’est produit aux États-Unis et au Royaume-Uni lors des derniers scrutins ? Il faut garder prudence. Le clivage gauche/droite n’a pas disparu. Il retrouvera son importance lors des élections législatives – un peu comme le clivage républicains/démocrates a gardé toute sa pertinence lors des élections au Congrès américain.
Reste que les relations de la France et du monde passent au premier plan des préoccupations de l’opinion. Une question éminemment géopolitique.
Pascal Gauchon Editorial du n° 13 de la revue Conflits
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Un 2e tour entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron [en direct]
Emmanuel Macron (23%) et Marine Le Pen (22%) sont donc qualifiés pour le second tour.
François Fillon et Jean-Luc Mélenchon arrivent ensuite à 19,5%.
Nicolas Dupont-Aignan, avec 5%, prive François Fillon du second tour. Il faut souligner que ce dernier, en donnant une circonscription en or à NKM et en donnant 96 circonscriptions à l'UDI, a frustré un certain nombre de ses électeurs. Sa défaite signe sans aucun doute la recomposition de la droite en France. Appellera-t-il à voter contre Emmanuel Macron ? Que feront les élus LR ? La balle est entre leurs mains...
Christine Boutin annonce :
Sans surprise, François Baroin et Jean-Pierre Raffarin appellent à voter Macron... Ainsi que Christian Estrosi. Ce n'est pas dans leur intérêt : ils vont le payer très cher aux élections législatives. Laurent Wauquiez (LR) "demande à ceux qui nous ont fait confiance de ne pas voter pour Marine Le Pen"... Hervé Mariton se rallie aussi à la nouvelle gauche.
Estimations :
- Emmanuel Macron : 23,7 %
- Marine Le Pen : 21,7 %
- François Fillon : 19,5 %
- Jean-Luc Mélenchon : 19,5 %
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Benoît Hamon : 6,2 %
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Nicolas Dupont-Aignan : 5 %
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Jean Lassalle 1,5 %
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Philippe Poutou 1,2 %
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François Asselineau 0,8 %
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Nathalie Arthaud 0,7%
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Jacques Cheminade : 0,2 %
L'abstention est à 22,7%, un peu plus qu'en 2012 (20,52%).
Il est maintenant nécessaire que Marine Le Pen tende la main aux électeurs de François Fillon et Nicolas Dupont-Aignan et donc axe sa campagne à droite.
Valérie Pécresse se rallie à Macron.
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Attention : dimanche soir à 20h, on ne vous donnera pas les noms des deux qualifiés, mais trois voire quatre noms !
Attention : dimanche soir à 20h, on ne vous donnera pas les noms des deux qualifiés, mais trois voire quatre noms !
C’est l’info qui tourne en rond depuis trois jours : attention, dimanche soir à 20 h, on ne vous donnera pas le nom des deux qualifiés, mais trois voire quatre noms ! Les écarts seraient trop faibles, et puis les bureaux ferment maintenant à 19 h, et puis la volatilité est extrême… Certes, à l’heure où les scores se sont de façon assez surprenante resserrés en fin de campagne, et où Macron, Fillon et Marine Le Pen sont donnés entre 21 et 23 % (sondage PrésiTrack réalisé le 21 avril par OpinionWay pour Les Échos), le travail des instituts de sondage s’avère particulièrement délicat. Et leurs résultats encore plus suspects. Mais c’est aussi le résultat de l’élection lui-même, à la fois dimanche soir et pour le second tour, qui est, d’une certaine façon, placé entre leurs mains. En effet, ce sont les mêmes instituts qui, depuis des mois, ont alimenté la campagne de leurs sondages et qui, dimanche 23 avril, délivreront les premières « estimations », estimations qui s’afficheront sur tous les écrans, s’imprimeront dans toutes les têtes et orienteront de façon décisive les choix pour le second tour. Et, donc, pour 20 h, ils nous préparent à nous infliger… du flou, de l’indécis, du coude-à-coude… Cela les aura-t-il dispensés de publier, dès 20 h, de nouveaux sondages pour le second tour à partir de ces estimations très imprécises? Et ce, avant même de savoir les véritables résultats du premier tour, comme ils le font à chaque fois ?
Or, l’expérience d’il y a cinq ans, au soir du premier tour de la présidentielle, devrait amener les instituts de sondage à faire preuve de la plus grande prudence et à faire un effort de précision et de clarté démocratique. Certes, en 2012, les instituts ne se sont pas trompés sur l’ordre d’arrivée et sur les sélectionnés pour le second tour. Mais certains d’entre eux étaient très approximatifs sur les scores des grands candidats, dans des estimations qui s’affichèrent des heures durant…
Deux instituts, en particulier, ont pu troubler les spectateurs-électeurs, et avoir une influence sur les choix du second tour : Ipsos pour France Télévisions, Radio France et Le Monde; et CSA pour BFM TV, Canal+ , i>Télé, RMC et 20 Minutes.
Avec deux scores qui se sont avérés assez éloignés de la réalité des résultats.
D’une part, l’estimation d’Ipsos pour France Télévisions donna, à 20 h, Marine Le Pen à 20 %, un seuil symbolique que la candidate a été pourtant assez loin d’atteindre, les résultats définitifs du ministère de l’Intérieur lui attribuant 17,9 %. Du coup, cet institut donnait M. Hollande à 28,4 %, ce qui était assez proche du résultat final, mais M. Sarkozy à 25,5 %, ce qui était sous-évalué. Dans l’esprit des Français, trois candidats dépassaient la barre des 20 %, ce qui aurait été historique. Et l’on pouvait imaginer qu’à ce niveau, selon les évolutions de la soirée, l’écart était susceptible de se réduire encore entre M. Sarkozy et Mme Le Pen. La réalité était bien différente puisque près de 10 points séparaient Mme Le Pen de M. Sarkozy…
D’autre part, l’institut CSA, lui, s’il évalua plus justement le score de Mme Le Pen, à 18,2 %, creusa lui aussi l’écart entre M. Hollande, donné à 29,3 %, et M. Sarkozy, donné à 26 % (au lieu de 27,2 %) : plus de trois points d’écart entre les deux leaders, alors qu’il n’était en réalité que de 1,45 %… soit 500.000 voix seulement, et non pas un million !
En somme, les « inexactitudes » des instituts de sondage dans leurs estimations du 22 avril 2012 nous donnaient une photo faussée de la réalité : M. Sarkozy nettement distancé par M. Hollande et talonné par Mme Le Pen, avec un schéma : 29,5-25-20, bien loin des 28,6-27,2-18 de la réalité.
Ces écarts étaient énormes et troublants, alors qu’en 2002, ces mêmes instituts avaient été bien plus performants, et capables d’indiquer bien plus précisément que M. Le Pen était à 17 % (en fait : 16,8) et M. Jospin à 16 % (16,18), soit 200.000 voix d’écart seulement.
Jamais, à aucune autre élection que ce premier tour de 2012, ces instituts n’ont été aussi approximatifs. C’est d’autant plus regrettable qu’ils disposent d’énormes moyens techniques et financiers. Et, s’ils ont été capables de nous dire il y a 15 ans, dès 20 h, une situation à 20-17-16 %, ils devraient pouvoir nous dire avec la même précision le résultat du 23 avril 2017. Espérons que ces instituts ont affiné leurs méthodes pour ce premier tour de dimanche prochain que l’on nous annonce serré. La confiance des Français dans leurs institutions démocratiques dépend aussi de cette précision à laquelle ils ont droit, non seulement sur l’ordre d’arrivée, mais sur le niveau précis de chaque candidat.
http://www.bvoltaire.fr/dernier-enfumage-sondages-de-resultats-precis-dimanche-soir-a-20h/