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élections - Page 505

  • Les ingérences du régime dans le contrôle des chaines d'information

    Lu dans le JDD :

    "A 17 mois de l'élection présidentielle, François Hollande effectue une vaste refonte du PAF. Après la série nominations à France Télévisions (Delphine Ernotte en a pris la direction, Michel Field va piloter l'information), le chef d'Etat serait en train de s'accorder avec… Martin Bouygues, propriétaire réputé "sarkozyste" du groupe éponyme et donc de TF1.

    En effet, Le Canard enchaîné révèle mercredi qu'Orange, l'opérateur dont l'Etat français détient 23%, étudie la possibilité de prendre une participation de 10% de la chaîne privée. Ce qui permettrait à l'Etat de s'inviter à la table des actionnaires de la Une.

    Toujours selon l'hebdomadaire satirique, François Hollande est à la manœuvre pour permettre à LCI, la chaîne d'informations en continu affiliée à TF1, d'être présente sur la TNT gratuitement.Pourtant, en juillet 2014, Martin Bouygues n'avait pas obtenu gain de cause : le Conseil supérieur audiovisuel (CSA) avait refusé d'accorder un créneau TNT à LCI, plaçant la chaîne dans une situation financière délicate. Le 17 novembre dernier, le CSA est officiellement revenu sur sa décision.

    Le Canard enchaîné évoque même une vente de TF1 à Orange. En contrepartie, le groupe Bouygues pourrait bientôt sceller un accord pour monter au capital d'Orange - à hauteur de 10 à 12%. Cela fait un an que des spéculations circulent autour de Bouygues Télécom, poussé à la fusion avec l'un de ses trois concurrents, Orange, SFR-Numericable ou Free.

    Pourquoi de telles manœuvres? Pour Le Canard enchaîné, la raison est avant tout politique : "avoir la main" sur TF1 et LCI avant 2017… pour mieux "contrer BFMTV, que François Hollande juge 'hostile' à son action politique"."

    Michel Janva

  • Quand tout sonne faux

    Nos socialistes bien-aimés se divisent sur le projet de déchéance de la citoyenneté française et on pourrait s'en féliciter, si tout ne sonnait pas faux dans le débat comme dans le projet.

    Certes Taubira boude et Aubry grogne. Deux mégères en colère, certains penseront sans doute : demi-mal. Mieux encore : deux motifs de satisfaction. L'insignifiant Ayrault jette des petits cailloux dans le jardin de son successeur. Un conflit de titans, il faut en convenir. N'oublions pas quand même que le jeu de lancers de nains tombent sous le coup de la loi.

    Hélas tout sonne faux, il convient aussi de l'observer, dans cette polémique artificielle, sur la peine de déchéance de nationalité. Elle serait infligée, nous propose-t-on, par la grâce d'une réforme constitutionnelle, une de plus, à des gens qui ont depuis longtemps renoncé à se considérer, de près comme de loin, comme français.

    Au plan des principes, les partisans de la théorie républicaine de la nation-contrat ne devraient rien objecter à la déchéance de citoyenneté. Les djihadistes en effet se situent tous, radicalement, en rupture de contrat. Si on pense au contraire qu'être Français "cela s'hérite ou cela se mérite" la solution est simple : et ceci confirme la supériorité de la théorie de la nation-héritage.

    Remarquons que cette affaire s'étale dans le temps, cinq semaines après le discours présidentiel. Une fois de plus on communique et on n'agit pas. On polarise donc le débat sur une affaire artificielle.

    D'abord, quantitativement, le projet ne mène à rien. On sait très bien que la mesure annoncée ne concernera que des gens peu nombreux, Cs gens auront été obligatoirement condamnés. Après avoir purgé leur peine ils se verraient interdire de demeurer sur un territoire français qu'ils exècrent. Leurs défenseurs, montrent ici un rapport fort étrange à la citoyenneté française. Et la Taubira s'enfonce dans cette ambiguïté, choisissant même l'Algérie pour en rajouter une couche. Maillon faible de ce gouvernement, elle doit déguerpir.

    Et d'invoquer une fois de plus la tarte à la crème du prétendu droit du sol. Inversion totale par rapport au "jus soli" du droit romain ce slogan gomme le fait que dans la Cité Antique le citoyen doit être à la fois né dans les limites de la cité et issu de citoyens…

    Pour revenir à l'époque moderne et contemporaine Mme Taubira, porte-drapeau de la contestation déclare : "Pour moi, la déchéance de nationalité, c'est extrêmement grave ! (…) Et c'est tellement grave que notre Code civil encadre très fortement les conditions de déchéance de nationalité".(1)⇓

    Mais, citoyenne ministre, prendre les armes, s'engager aux côtés de gens qui combattent l'armée française cela s'appelle de la trahison. Être complice de gens qui décapitent, qui égorgent des civils désarmés, et assassinent nos compatriotes, n'est-ce pas également "extrêmement grave" ? N'est-ce pas même infiniment plus grave que la simple sanction du retrait d'un passeport.

    Annoncé le 16 novembre avec beaucoup d'emphase par Hollande devant le congrès, le projet est supposé transformer le chef de l'État en chevalier blanc de la sécurité des Français, en faisant voter la droite en faveur de principes qui existent en l'occurrence déjà dans le code civil. En échange des dispositions très unilatérales sur le pouvoir présidentiel de décréter l'état d'urgence pourraient être adoptées sans coup férir.

    Depuis 1927, sous l'influence d'Aristide Briand, depuis 1938 sous le gouvernement de Daladier, maintenus par les ordonnances de 1945 on n'a jamais cessé de légiférer, de réglementer, de triturer les rédactions d'articles du code civil relatifs à la déchéance cd nationalité française. Elle a été appliquée à quelques centaines de personnes, des épurés après la guerre mais aussi des communistes pendant la guerre froide. "Le Français qui se comporte en fait comme le national d’un pays étranger peut, s’il a la nationalité de ce pays, être déclaré, par décret après avis conforme du Conseil d’État, avoir perdu la qualité de Français." Cette procédure a été utilisée plus de 200 fois entre 1949 et 1953, et encore 3 fois seulement depuis 1958.(2)⇓

    Précisons aussi que la restriction "s’il a la nationalité de ce pays" tombe dans le cas des gens qui ont rallié le Califat islamiste, qui ravage actuellement la Syrie et l'Irak et ne fait pas mystère de vouloir frapper l'Europe en général et la France en particulier.

    On se moque donc de nous en prétendant faire voter, grâce au secours de l'opposition, une nouvelle fois, un principe qui existe déjà dans le droit français et que l'on n'a pas le courage d'appliquer.

    Tout sonne donc faux dans cette communication massive du pouvoir.

    Disons donc une fois pour toutes à nos gouvernants : cessez donc de menacer : faites. Cessez de légiférer : appliquez la loi, si vous en êtes capables.

    JG Malliarakis

    → Retrouver l'enregistrement de cette chronique sur le site de Lumière 101

    Apostilles

    1. cf. Déchéance de la nationalité: le «haut-le-cœur» de Christiane Taubira in Le Figaro le 3 décembre.
    2. cf. l'interview de Patrick Weil spécialiste ["bien-pensant"] du sujet"Déchéance de nationalité : ce que propose Hollande est déjà dans le code civil" en ligne depuis le 17 novembre

    http://www.insolent.fr/2015/12/quand-tout-sonne-faux.html

  • L'avortement au coeur de la campagne présidentielle

    Aux Etats-Unis (via Gènéthique):

    "Plus que jamais divisés sur la question de l’avortement,Républicains et Démocrates s’attendent à ce que le sujet soit abordé avec plus de tonicité que pendant l’élection précédente.  Selon Chairman Yoest, Président du Group Americans United for Life, « nous avons pas connu une telle convergence d’événement depuis 40 ans. »

    Les principales raisons de ce changement est le scandale duPlanned Parenthood (cf. Généthique, Le Planning famillial : une entreprise au cœur de la vente d’organes d’enfants avortés) et les lois anti-avortement au Texas examinées actuellement par la Cour Suprême des Etats-Unis (cf. Généthique,Restriction de l’avortement au Texas : la cour suprême s’empare de la question).

    Défenseur de longue date de l’avortement, la candidate démocrate Hillary Clinton a déjà exprimé son soutien fort pour lePlanned Parenthood, malgré les scandales qui l’entourent. Ce qui donne une idée de la campagne qu’elle va mener à ce sujet.

    Côté Républicains, presque tous les candidats républicains veulent renverser la décision de la Cour suprême qui a légalisé l'avortement dans tout le pays en 1973. Des prétendants importants comme Ted Cruz et Marco Rubio vont jusqu’à désapprouver l'avortement en cas de viol.

    De nombreuses tentatives politiques et judiciaires sont en cours de la part des partisans et des opposants à l’avortement.  Notons par exemple l’action de l’influent Americans United for Life, qui prépare « une mesure visant à interdire les avortements effectuée en raison d'anomalies fœtales telles que le syndrome de Down[Trisomie 21]. »

    Les sondages nationaux montrent que, tout comme leurs leaders politiques, les Américains sont profondément divisés sur la question de l’avortement."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Le doyen FN rafraîchit la mémoire d’Estrosi

    Président de la séance inaugurale du conseil régional de Paca, au titre de doyen d’âge, Jean-Pierre Daugreilh s’est fait plaisir en rappelant à Christian Estrosi le temps où, dans ses culottes courtes (ou presque), il portait à droite.

    Lors des élections régionales de 2010, le traditionnel discours du doyen, lors de la séance inaugurale de la mandature, avait déjà été prononcé par un élu du Front national. Il s'agissait alors d’un certain… Jean-Marie Le Pen. Vendredi dernier à Marseille, c’est un autre frontiste qui a présidé à l’installation du nouveau conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) : Jean-Pierre Daugreilh.
    Agé de 73 ans, ce conseiller municipal d’opposition à Vence figurait en neuvième position sur la liste des Alpes-Maritimes menée par l’ex-UMP Olivier Bettati. Si ces deux mandats sont récents, l’homme n’en est pas moins un vieux routier de la droite nationale dans le sud de la France et même de l'autre côté de la Méditerranée : il fut un ardent défenseur (euphémisme) de la cause de l’Algérie française avant de participer à toutes les aventures activistes puis intellectuelles du camp patriote dans les années 1960 et 1970.

    « Je suis d'accord à 99 % avec le FN. »
    Si Jean-Marie Le Pen avait prononcé un discours à la connotation très nationale en 2010, cette fois-ci, Jean-Pierre Daugreilh s’est attaché à s'en tenir au plan local, évoquant en particulier les conditions particulières de cette élection et la personnalité de celui qui allait être élu président de
    la nouvelle assemblée régionale quelques instants plus tard.
    Car si Jean-Pierre Daugreilh connaît bien Jean-Marie Le Pen, il connaît aussi très bien Christian Estrosi. Et pour cause : il l’a vu faire ses premiers pas en politique !

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  • Pour Les Républicains, il faut se donner un programme copié sur le FN

    Au lendemain des élections régionales, le Figaro de l’industrie du mensonge veut nous faire oublier la mascarade de l’UMPS et nous faire croire à ce conte de Noël LR : « Et si la politique faisait aimer la France ? Louis Manaranche, Sébastien Pilard et Olivier Vial estiment que chaque Français porte en lui le « germe d’un sursaut patriotique«  : il faudra ancrer le renouveau politique (LR) dans l’amour de la France« . Pourquoi, comment ? Nul ne le sait. Ces soi-disant experts LR en élections régionales UDI, Modem, les Républicains, ce sont : « Louis Manaranche, agrégé d’histoire, Sébastien Pilard, président de Sens Commun et secrétaire général des Républicains chargé des relations avec les entrepreneurs et Olivier Vial, président de l’UNI… »

    Tout est bon dans le cochon ! Lu sur le Salon Beige : « Moi président » invite TF1 à déjeuner… « Qui a dit que TF1 roulait pour Nicolas Sarkozy ?… La première chaîne (a)décidé de travailler ses relations avec François Hollande (pour faire la propagande re-présidentielle de 2017 et pour le remercier de faire passer LCI en gratuit) comme le révèle Closer… L’équipe de l’information de TF1, à commencer par Catherine Nayl, la directrice de l’info de la chaîne, Gilles Bouleau et Anne-Claire Coudray… ont déjeuné à l’Elysée… Un rendez-vous « pour faire connaissance« , comme l’explique le Palais… Renforcer ses liens avec les journalistes semble être l’une des grandes priorités de François Hollande. C’est même le président qui a le plus ouvert les portes de l’Elysée aux médias, que ce soit pour les besoins d’un documentaire télévisé, d’un article dans Le Monde, ou même d’une bande-dessinée. Certains journalistes ont même eu le privilège de déjeuner ou de dîner, une ou plusieurs fois, avec François Hollande. C’est notamment le cas de Maïtena Biraben et de Léa Salamé. »

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  • Présidentielles : les grosses manœuvres du PS

    L’objectif du Parti socialiste est très clair : faire du FN la seule alternative possible pour être réélu en 2017.
    Le 16 décembre dernier, l’Assemblée nationale a débattu d’une proposition de loi socialiste soutenue par le gouvernement, visant prétendument à « moderniser » l’élection présidentielle. Or, cette proposition est une dégénérescence démocratique sans précédent !
    C’est surtout un leurre visant à camoufler tous les vrais problèmes des Français : chômage de masse, insécurité, flux migratoires incontrôlés. Problèmes auxquels la gauche est incapable de s’attaquer.
    Elle préfère, à travers cette proposition de loi, porter un grand coup à notre démocratie.
    Comment ?

    Si l’on en croit les dispositions de cette proposition, les candidats ne pourront plus aller récupérer les parrainages chez les maires comme ils le faisaient autrefois. En effet, les maires devront adresser lesdits parrainages par voie postale au Conseil constitutionnel. Et le Conseil constitutionnel publiera deux fois par semaine la liste des maires ayant parrainé chaque candidat. Chacun aura compris qu’en rendant publics ces parrainages, on oblige les élus à se prononcer officiellement, ce qui constitue à l’évidence un frein pour certains élus qui ne veulent pas mettre en avant leur parrainage.

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  • Le peuple et les élites : pourquoi ce divorce ?

    Derrière les résultats des dernières élections et le simple constat de la montée du FN se cache, une réalité bien plus inquiétante : un fossé toujours plus grand entre le peuple et ses classes dirigeantes.
    La grande nouveauté du scrutin régional n'est pas la montée du Front national, qui n'est en vérité qu'une conséquence d'un phénomène primaire : le clivage devenu fossé, le fossé devenu abîme entre le peuple et ses classes dirigeantes.
    D'abord un constat à l'état brut : le peuple et les élites n'ont plus les mêmes valeurs ni les mêmes priorités.
    1. Pour le peuple, le danger principal est le terrorisme islamiste. Pour les élites, c'est le fascisme d'extrême droite. La preuve, c'est qu'avec un programme à peu près semblable les scores lilliputiens de la gauche radicale contrastent avec la poussée qui paraît irrésistible de la droite extrême... Un programme à peu près semblable, sauf un point de divergence essentiel : la question de l'immigration. C'est là que se fait la différence. Tandis que Claude Bartolone racialise le scrutin et stigmatise Neuilly avant d'aller s'y faire soigner, que Clémentine Autain invite Tarek Ramadan à l'un de ses meetings préélectoraux et que toute la gauche crie au fascisme, au nazisme, au totalitarisme, et même à Daech à propos du FN, celui-ci capitalise sur les massacres du 13 novembre.
    2. Pour le peuple, l'objectif principal est la sécurité : Sécurité sociale, sécurité de l'emploi, sécurité individuelle. Pour les élites, l'objectif principal est le progrès, grâce à la mondialisation, le commerce, les droits de l'homme. Le peuple se reconnaît dans la nation, comme en témoigne la floraison tricolore du mois dernier, tandis que les élites continuent d'espérer en l'Europe. La rupture entre le peuple et l'idée de progrès, dont la liaison fut constitutive de la gauche au XIXe siècle, est, hélas, le grand événement en fait de culture politique au XXIe.
    3. Le peuple rêve d'un gouvernement de l'intérêt général. Il a la nostalgie de l'unité, comme sous la Révolution française. Il vomit les partis dans lesquels il voit des mafias au service d'intérêts particuliers. Les élites à l'inverse restent attachées à ces partis qui symbolisent et garantissent la sauvegarde de leurs privilèges. Au lendemain du scrutin des régionales, beaucoup de leaders politiques préconisaient, pour favoriser le « renouvellemen t» des élites, le retour à la représentation proportionnelle qui signifie, nul n'en peut douter, le renforcement de l'emprise des partis sur la vie politique ! On croit rêver.
    Le discrédit des partis n'est pas propre à notre époque ; le décalage entre les électeurs et les élus est en quelque sorte constitutif de la démocratie. Le fait nouveau, c'est qu'il n'est plus toléré.
    Il n'est pas non plus propre à la France. En Grèce et en Espagne, il s'est traduit d'abord par des percées d'extrême gauche (Syriza) ; dans une grande partie de l'Europe, il prend la forme de partis d'extrême droite populistes nationalistes et xénophobes comme le FPO fondé par Jorg Haider en Autriche, le Jobbik en Hongrie, voire l'Ukip de Nigel Farage au Royaume-Uni, et bien entendu le Front national en France ; il peut même se donner des allures centristes, comme le Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo en Italie. La forme, la dimension, les orientations de ces partis contestataires varient d'un pays à l'autre, en fonction du contexte local. Mais trois griefs reviennent un peu partout.
    1. Les partis traditionnels confondent leurs intérêts particuliers avec l'intérêt général ; ils estiment que tout va bien quand ils gagnent en puissance et confondent leur prospérité avec celle du pays. Or, en bonne démocratie, le critère de réussite d'un parti ne saurait être sa puissance, mais sa contribution à l'intérêt général, fût-ce au détriment de sa popularité. Les partis sont censés contribuer, selon les termes de notre Constitution, à l'expression du suffrage. Dans les faits, ils ont pour unique souci de le confisquer.
    2. Les partis traditionnels sont fermés comme les castes de l'Ancien Régime, verrouillés sur eux-mêmes ; imperméables aux influences extérieures. Lors de leur formation à la fin du XIXe siècle, les grands partis de la social-démocratie européenne reflétaient la diversité de la société civile, exprimée par les syndicats, les coopératives, les mouvements de pensée, les associations particulières. Aujourd'hui, ils se contentent d'être le milieu nourricier des ambitions et le lieu exclusif de recrutement du personnel politique. En stigmatisant l'UMPS, rebaptisée Erpès (Républicains + PS), le Front national tape dans le mille. Il oublie seulement de s'inclure dans ce système quasi mafieux, lui qui fonctionne selon le principe dynastique autour de la famille Le Pen.
    3. Les partis traditionnels, expression de la démocratie représentative, sont structurellement inadaptés à la démocratie d'opinion actuelle. La première ne soumettait les élus au contrôle des électeurs qu'une fois tous les cinq ans. La seconde implique un contrôle permanent par les canaux d'Internet et des sondages d'opinion. L'ère de la toute-puissance des partis quasi dépositaires de la souveraineté nationale dans l'intervalle de deux élections est terminée.
    Conclusion : pour venir à bout du Front national, il ne suffit pas de critiquer son programme ou ses intentions cachées. C'est la structure de la démocratie partisane qui est à réviser en profondeur. Chacun en appelle à un renouvellement. Cela suppose des sacrifices dans la classe politique régnante. En 1791, sur proposition de Du Pont de Nemours, la Constituante décida que la totalité de ses membres seraient inéligibles dans la prochaine Assemblée. Chiche !

    Jacques Julliard  Marianne :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EuVEEFlVlZacPRoWrZ.shtml

  • L’honneur perdu de la démocratie

    Les Français ont été bousculés, non pas pour consolider la gestion de leur territoire régional, mais pour sauver la mise d’un gouvernement minoritaire.
    La France vit depuis 15 ans une situation dramatique, dans l’impasse du chômage, la ruine des finances publiques, l’incapacité de réformer, la réaction tardive à une guerre terroriste implacable. Le gouvernement sonne le tocsin et – quelle surprise ! – il ne s’agit pas de rassembler nos forces mais de créer la fracture dans la nation pour s’opposer à une tendance majoritaire des citoyens.
    Ainsi, après la crise avortée de 2002, le deuxième rendez-vous avec le peuple vient d’être manqué. Les élections régionales des 6 et 13 décembre ont présenté une curieuse supercherie politicienne. La manipulation malhonnête des sectes partisanes qui capte le pouvoir du peuple depuis des décennies consiste seulement à se cramponner à l’apparence du pouvoir. La manœuvre habituelle des partis est allée jusqu’à l’abandon de poste électoral en rase campagne afin de préserver le système qui leur assure la survie.

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  • Le programme économique : plafond de verre ultime du Front national

    Le plafond de verre n’a pas sauté. La leçon du scrutin des régionales est sans appel : le front républicain se montre encore efficace, du moins quand l’adversaire d’un candidat FN est une personnalité de la droite classique.

    Au deuxième tour, 82,2% des électeurs PS ont voté Xavier Bertrand et 58,9% pour Christian Estrosi.

    Ce premier constat, toutefois, est loin d’épuiser la complexité du sujet de la relation entre le Front national et l’électorat, le sien ou globalement parlant. L’élément le plus inattendu a été révélé par une étude de la société LMP qui fait ressortir la forte volatilité du vote FN (1).

    Un capital potentiel de 40%

    Si l’on tient compte des résultats de cette étude : 2,12 millions d’électeurs auraient voté pour le parti de Marine Le Pen seulement au premier tour et 2,92 millions seulement au second tour ; 3,9 millions auraient voté aux deux. Ce seraient donc 8,94 millions d’électeurs qui ont voté FN à l’issue des deux tours, et non 6,8 millions, comme admis auparavant. Ces quelque deux millions de voix supplémentaires pèsent potentiellement très lourd dans la balance électorale ; ils représentent, d’emblée, un capital de quelque 40% de voix qui change alors radicalement la donne politique nationale.

    Ces voix, bien sûr, ne peuvent être considérées comme, par nature, acquises au FN. Elles peuvent se fidéliser, mais également partir ailleurs. Toutefois, la spécificité du vote FN, compte tenu de la diabolisation dont il est l’objet, fait que l’électeur frontiste pose un acte de dissidence qui, subjectivement, le met hors Système, les commentateurs « officiels » lui expliquant d’ailleurs à l’envi que ce vote est un acte de colère et de désespoir qui échappe aux catégories de la raison et de la morale républicaines – quand il n’est pas tout simplement traité de « salaud » ou d’imbécile.

    En quelque sorte, comme tout acte transgressif, le premier pas, selon la sagesse populaire, est bien le plus coûteux, et il est logique de penser que l’électeur lambda passera plus facilement d’un vote FN une fois à un deuxième vote et au-delà, que de zéro à un. Autrement dit, ce bloc de près de neuf millions de voix, même non monolithique, est déjà un terrain préparé mentalement.

    Par ailleurs, malgré l’ahurissant matraquage médiatique de l’entre-deux-tours et les commentaires à chaud des résultats du second tour qui, unanimement, ont souligné que la mobilisation des abstentionnistes avait été très défavorable au FN, les chiffres analysés par l’étude de LMP nuancent fortement cette affirmation. Celui-ci dispose bien de réserves de voix au deuxième tour puisque, en PACA, ceux qui s’étaient abstenus au premier tour ont, au second, voté à 50% pour le FN, et en NPDCP, sur les 30% de nouveaux votants, un sur trois a voté pour Marine Le Pen. Dans les deux cas, en dépit de leur différence, la victoire des candidats du Système provient d’abord d’une mobilisation plus forte de leurs électorats d’un tour sur l’autre.

    Au niveau national, les abstentionnistes du premier tour qui se sont mobilisés au second se répartissent comme suit : 18,6% pour la droite, 14,7% pour la gauche et 11,3% pour le FN. Ce dernier est donc bien pénalisé au jeu de la mobilisation des réserves, mais il est loin d’être inexistant et peut même, dans certains cas, rivaliser efficacement avec ses adversaires.

    Un parti légitimé, mais…

    Un potentiel de 40% n’est donc pas qu’une simple hypothèse d’école. Il corrobore une étude antérieure (2), passée plutôt inaperçue, qui pourtant dévoilait bien les ambiguïtés des Français à l’égard du vote Front national : 44% d’entre eux, en effet, jugeaient le FN comme le parti le plus capable de « réformer la France en profondeur », devant l’UMP (28%) et le PS (23%). Ces chiffres auraient dû agiter le landerneau politique, car, clairement, ils annonçaient déjà le « choc » des régionales.

    Une autre étude récente (3) montrait également une assez large acceptation de nos compatriotes à l’égard du parti de Marine Le Pen, puisque 57% le jugeaient comme un parti « comme les autres ». A droite – UDI et Modem compris – 64% partageaient cette opinion. On peut noter également que 44% des Français estimaient entre les deux tours qu’il serait souhaitable que le FN dirige au moins une région, question de le juger sur pièce. A l’aune de ces chiffres, l’opération de dédiabolisation est une mission réussie. Voilà pour le côté verre à moitié plein de l’histoire.

    Côté verre à moitié vide, depuis 30 ans, entre 65 et 75% des Français jugent le FN dangereux ou incapable d’assumer le pouvoir et affirment qu’ils ne peuvent pas voter pour lui. Aujourd’hui, l’étiage est plutôt dans le bas de la fourchette, avec un chiffre de 66% qui estiment que le Front national « ne propose pas de solutions réalistes » et 60% « qu’il représente un danger pour la démocratie » (4). Mais, là encore, une lecture au premier degré ne rend pas compte de la complexité du sujet. Déjà, le fort rejet s’accompagne également d’une réelle acceptation de sa réalité puisque 49% des sondés le jugent utile.

    Mais surtout, le FN est l’objet d’une distorsion de perception que les spécialistes des études d’opinion connaissent bien : une différence, a priori illogique, entre le jugement global et le jugement particulier. L’exemple de l’image des banquiers est bien connu : les Français ont une opinion largement négative des banquiers en général, mais, très majoritairement, donnent un avis positif sur leur propre banquier. Le jugement global est beaucoup plus influencé par les représentations collectives que véhicule la société.

    Une image contradictoire

    Ainsi, si nous fragmentons les sujets par thème, la perception que les Français renvoient du FN devient beaucoup plus nuancée et contradictoire. En clair, sur les thèmes sociétaux, les idées du Front national sont, aujourd’hui, largement plébiscitées par l’opinion publique. Tous les sondages sur ce point concordent : 88%, notamment, demandent plus d’autorité et 67% s’inquiètent du niveau de l’immigration. La majorité (52%) est même désormais favorable à la peine de mort. Les chiffres, selon les dates ou l’actualité, peuvent plus ou moins varier de quelques points, mais la tendance structurelle n’est pas contestable. Le Front national sur ces thématiques civilisationnelles apparaît légitime et compétent. Marine Le Pen, sur les sujets de sécurité, est toujours classée en tête des personnalités politiques les plus aptes à agir efficacement.

    Il est clair, en conséquence, que l’image globale d’incompétence et de dangerosité du FN provient désormais pour l’essentiel de son programme économique, perçu de manière très négative. Les adversaires du Front national ont d’ailleurs parfaitement identifié cette vulnérabilité et l’attaquent prioritairement sur ses propositions économiques. Les autres dimensions polémiques apparaissent de plus en plus comme des incantations rituelles que le public, assez largement, écoute avec distanciation.

    Une problématique de communication

    La question pour les responsables du FN n’est plus même d’évaluer la pertinence ou la faiblesse de leur programme économique, mais de savoir s’ils veulent ou non affronter les échéances électorales de 2017, avec un handicap de crédibilité qui les plombe irrémédiablement. En termes de communication le produit est rejeté par l’opinion publique, et, sur les bases actuelles, il est impossible que celui-ci évolue vers une perception positive. Nous sommes là en présence d’un ancrage mental de type pavlovien qui provoque un rejet réflexe de l’objet désigné comme néfaste.

    Il ne suffit plus seulement de changer, ou de faire évoluer le contenu programmatique sur ses points les plus problématiques, mais, plus fondamentalement, de reconstruire une image qui change la perception de gestionnaire du FN aux yeux du public. Le temps est compté pour un tel travail de rénovation où la forme, c’est-à-dire les éléments de langage et leurs affects, compte tout autant, si ce n’est plus, que les propositions et leur logique.

    Didier Beauregard, 26/12/2015

    Notes :

    1) Etude publiée dans Le Monde du 19/12/2015.
    2) Sondage CSA/Atlantico du 19/10/2013.
    3)BVA/JDD du 8/12/2015.
    4) Le Monde du 6/05/2015.

    http://www.polemia.com/le-programme-economique-plafond-de-verre-ultime-du-front-national/