Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

élections - Page 506

  • Référendum danois : le silence des journaux

    Jacques Sapir, chercheur, dont les travaux sont orientés dans trois dimensions : l’étude de l’économie russe et de la transition, l’analyse des crises financières et des recherches théoriques sur les institutions économiques et les interactions entre les comportements individuels.

    ♦ Le référendum qui s’est tenu au Danemark le jeudi 3 décembre, et qui a vu la victoire du « non » et des eurosceptiques, continue de soulever des interrogations multiples. La première concerne le faible retentissement médiatique de ce référendum. Assurément, nous sommes en campagne électorale en France. Mais ce quasi-silence des médias est un objet d’étude à lui tout seul. La seconde interrogation porte sur le sens qu’il convient de donner à ce référendum. On voit bien que, dans les rares commentaires à son sujet, on parle de « questions techniques ». Techniques, elles l’étaient assurément.

    Mais il faut être bien naïf, ou bien de mauvaise foi, pour ne pas se rendre compte que derrière cette dimension « technique » la véritable question portait sur le processus d’intégration européenne.

    Le silence des journaux

    Un simple test le prouve. Une demande de recherche sur Google-actualités ne produit que 170 résultats, dont certains ne concernent pas les médias français. Dans une liste d’environ 150 références des médias français, on trouve une très large part d’articles qui ne sont que des reprises, soit in extenso, soit partielle de l’article publié le 3 décembre au soir par l’AFP. La différence avec la presse anglo-saxonne ici saute aux yeux.

    Certes, ce n’est pas la première fois que la presse française se comporte de manière plus que désinvolte vis-à-vis d’événements survenant dans un « petit » pays. Cette arrogance de « grande nation » qui ressort spontanément et en dépit de discours pourtant ouvertement européistes n’est pas la moindre des choses qui m’insupportent dans les comportements des journalistes français. A cet égard, il est intéressant de lire les commentaires dans les journaux belges (Le Soir ou La Libre Belgique) ou dans les quotidiens suisses francophones. Ils sont souvent de meilleure qualité que ce que l’on peut lire dans une presse française qui se révèle à la fois partiale et surfaite. Mais cette arrogance n’est sans doute pas la cause première de ce silence.

    Ce relatif silence de la presse française traduit, et trahit, une gêne devant le résultat. Les Danois, peuple européen, ont rejeté une proposition de plus grande intégration dans le cadre de l’Union européenne. Ils l’ont rejetée de manière très claire, ce qui a été reconnu par le gouvernement danois. Ils l’ont rejetée aussi dans une alliance entre l’extrême gauche (et la gauche dite « radicale ») et le parti populiste et souverainiste danois, le DPP. On constate une nouvelle fois que, lorsqu’ils peuvent se retrouver sur un terrain commun, des souverainistes de gauche et de droite ont une large majorité. Et ceci gêne sans doute autant, voire plus, les éditorialistes à gages de notre presse nationale. Cela pourrait donner des idées au bon peuple de France. Voici donc une autre raison de ce silence relatif, et il faut le dire bien intéressé. Ce référendum porte en lui une critique de l’européisme. C’est pourquoi il convient de faire silence dessus. Ah, elle est belle la presse libre en France ! Elle est belle mais elle est surtout silencieuse quand il convient à ses propriétaires…

    Une question technique ?

    Dans les rares articles que les journaux, ou les autres médias français, consacrent aux résultats de ce référendum, on pointe avant tout la nature « technique » de la question posée : fallait-il remettre en cause les clauses dites « d’opting-out » négociées par le Danemark avec l’Union européenne pour permettre une meilleure coopération policière entre ce pays et les instances policières européennes (Europol pour les nommer) ? Mais, si l’énoncé de la question était assurément technique, il faut beaucoup d’aveuglement, bien de la cécité volontaire, pour ne pas voir que la réponse apportée par les Danois fut avant tout politique.

    Il convient ici de rappeler que ce référendum a connu une forte participation. Près de 72% des électeurs danois se sont déplacés pour voter, ce qui constitue un record dans des référendums portant sur l’Europe pour le Danemark. C’est bien la preuve que les Danois ont compris que, derrière une apparence technique, la question était bien avant tout politique. D’ailleurs, cette dimension politique ressortait bien de la campagne qui se déroula avant ce référendum. Les questions de la suspension des Accords de Schengen, de l’intégration européenne, des coopérations multiples, furent en réalité largement débattues.

    Cette réponse donc politique que les électeurs danois ont apportée, elle a un sens très net : celui d’un refus de toute nouvelle intégration européenne. Face à des questions essentielles, comme celle concernant la sécurité, les Danois ont clairement opté pour le maintien de leur souveraineté et le refus pour une plus grande intégration. Leur réponse traduit le profond désenchantement auquel on assiste quant à la construction européenne. Que ce soit dans le domaine de l’économie ou dans celui de la sécurité, que ce soit sur l’euro ou les contrôles aux frontières, c’est bien à un échec patent de l’intégration que l’on est confronté. Or, la réponse des européistes à cet échec n’est pas de s’interroger sur ses causes mais de demander, encore et toujours, plus d’intégration. En fait, l’intégration européenne est devenue un dogme, une religion. Et celle-ci n’admet aucune critique, ne souffre aucune contradiction. C’est pourquoi les dirigeants poussent à une surenchère mortelle. Mais c’est aussi pourquoi les peuples, qui bien souvent ne sont pas dupes d’un discours trop formaté pour être honnête, refusent justement cette surenchère et exigent qu’un bilan honnête et objectif de cette intégration soit fait.

    L’heure des bilans

    Ces bilans vont se multiplier, que les dirigeants le veuillent ou non. La Grande-Bretagne votera sur son appartenance à l’Union européenne en 2016 et, n’en doutons pas, on y suit de très près les implications du référendum danois. On votera sans doute sur la question de l’euro en Finlande, en 2016 ou en 2017. Ce vote aura aussi une importante signification. Mais surtout c’est dans sa pratique au jour le jour que l’Union européenne sera confrontée à cette demande de bilan.

    Car il est clair que le trop fameux « pragmatisme » européen a engendré des monstres, qu’il s’agisse de l’Eurogroupe, club dépourvu d’existence légale et qui pourtant pèse d’un poids énorme comme on l’a vu lors de la crise grecque de l’été 2015, ou qu’il s’agisse des abus de pouvoir que commet désormais chaque semaine la Commission européenne. On se souvient des déclarations de Jean-Claude Juncker à l’occasion de l’élection grecque de janvier dernier [1]. Leur caractère inouï fut largement débattu. Un autre exemple réside dans la manière dont ces institutions européennes négocient, dans le plus grand secret, le fameux « Traité Transatlantique » ou TAFTA qui aboutira à déshabiller encore plus les Etats et la souveraineté populaire qui s’y exprime. Le comportement de l’Union européenne tout comme celui des institutions de la zone euro appellent une réaction d’ensemble parce qu’elles contestent cette liberté qu’est la souveraineté [2].

    Il est plus que temps de dresser le bilan de ces actes, d’évaluer la politique poursuivie par les institutions européennes et leurs divers affidés, de gauche comme de droite, en Europe. On peut comprendre, à voir l’importance de l’investissement politique et symbolique qu’ils ont consenti, que les dirigeants européistes voient avec une certaine angoisse s’avancer l’heure où ils devront rendre des comptes. Mais à recourir à de quasi -censures, à des méthodes ouvertement antidémocratiques pour en retarder le moment ils risquent bien de finir par voir leurs têtes orner le bout d’une pique.

    Jacques Sapir4/12/2015

    Notes :

    [1] Jean-Jacques Mevel in Le Figaro, le 29 janvier 2015, Jean-Claude Juncker : « la Grèce doit respecter l’Europe ».
    Ses déclarations sont largement reprises dans l’hebdomadaire Politis, consultable en ligne
    [2] Evans-Pritchards A., « European ‘alliance of national liberation fronts’ emerges to avenge Greek defeat »,The Telegraph, 29 juillet 2015,

    Sources :

    Les-Crises.fr
    Russeurope

    http://www.polemia.com/referendum-danois-le-silence-des-journaux/

  • Oeil

     
    Après la Marianne version Femen !
    Non, vous ne rêvez pas, 
    vous cauchemardez.
    En Maçonnerie, la symbolique est permanente,
    et La Poste est un organe d'état fortement sous la coupe des FF :. et SS :. 
    Voici une des dernières livraisons de Celle-ci :  
    12 timbres consacrés à "L’œil" unique de nature saurienne et reptilienne ! 
    Avec le Triangle, Symbole suprême du Satanisme de l’Élite... 
    Cet œil est permanent ! De quoi donner raison  à David Icke.
    Recto et Verso
    PS : FN, 1 er parti de France & Pas une seule région !
    La conception démocratique de la Loge !
    Bien que le FN soit donc, et de loin, le premier parti, le bourrage de crâne fonctionne encore
    et encore. 
    Les français n'ont toujours rien compris au film qui se déroule devant eux, et qui tient les ficelles,
     et comment ils sont et seront de plus en plus malmenés
    ... Eh bien qu'ils en bavent !
    Et, ils vont en baver des ronds, et des ronds, et des carrés, et surtout des triangles :. de chapeaux noirs, tout comme ces gueules de crapauds. 
    Ceux qui prônent le retour de la Nation ont la gueule de bois, et alors que le résultat du PS est catastrophique, les français en majorité, des FG à L'Herpès en passant par les Verts, en redemandent.
    Fabuleux ! 
    Il y aura les conseillers régionaux.
    Et nous risquons, encore, de bien rire.
    Pitoyable victoire que la Leur !
    Alors que sans désistement, le FN aurait eu plusieurs régions.   
    Toutefois, ans une crise économique et civile dévastatrice, rien se ne se passera.
    La France ravagée par l'invasion et les lobbies 
    est à 2 doigts d'être foutue. 
    Résultat :  face à de pareils bouchés l'émeri, je fais grève.

     

  • Une démocratie manipulée

    C'est devant une tasse de Da Hong Pao fumant rapporté du Foukien que je livre ces réflexions sur les élections régionales, aujourd'hui dimanche, à l'aube de la grande supercherie. Quels que soient au second tour les scores des parties prenantes (à la gorge), une fois encore, les députésdésignés par les urnes ne représenteront pas le prétendu "souverain" peuple. En cause, la manipulation génétique des scrutins sous la V° République et même avant. Rappelez-vous les référendums gaulliens qui posaient deux questions. Le dernier de la série est un morceau d'anthologie puisqu'en 1969 il en posait trois : régionalisation, réforme(suppression)du Sénat et démission du chef de l'Etat ; mais on avait oublié le téléphone pour tous ! Aussi fut-il perdu par un pouvoir à court d'idées. Par la suite, François Mitterrand à qui on reprochait ses modifications répétées déclara que le seul mode légitime de scrutin était celui qui le faisait gagner.
    Les peuples mûrs pour la démocratie se contentent de scrutins uniques à la proportionnelle. Le mode le plus simple photographie l'Opinion à un moment T et envoie dans les hémicycles l'image correspondante. La responsabilité de former un exécutif capable de gouverner est dans les mains des élus - je ne parle pas de classe politique puisque les pays matures ne reconnaissent pas la profession politique en viager. Au lieu de quoi, la France trafique ses modes de scrutin pour coller le plus possible aux intérêts des familles politiques inamovibles aux affaires et en affaires. La vérité de la représentation est le cadet de leurs soucis ! Il est rare qu'un intrus brise le cercle de chariots de l'establishment. C'est bien le cas cette fois avec le Front mariniste, les Apaches ont percé et mettent le souk dans tout le camp !
    Le mode de scrutin des élections régionales en France a connu une seule évolution majeure depuis 1986, à savoir son organisation en 2004 :Quand le scrutin fut choisi en 1985 pour les premières élections régionales au suffrage universel, la strate administrative à gérer comptait pour peu de chose et restait depuis son origine un cadre d'aménagement du territoire où se débattaient les doléances locales, en concurrence toujours. Aussi, le pouvoir se laissa-t-il guider par la simple justice et déclara la proportionnelle de listes bloquées (on ne panache pas). Quand les régions devinrent des vitrines de communication pour politiciens battus au plan national, les politologues stipendiés par les partis en place fournirent assez vite leurs calculs pour optimiser le scrutin afin d'améliorer les résultats de chacun. S'ensuivit en 2004 une forte altération de la proportionnelle naturelle avec les listes départementales et la prime majoritaire récompensant le premier. L'entre-deux-tours est l'espace de magouilles de tous ordres préparé par le législateur pour sauver les sortants autant que faire se peut : normalement c'est la semaine des fusions avec répartition des prébendes visées. La fusion à Gauche en Ile-de-France est un cas d'école jusqu'à distribuer par avance des vice-présidences à ses ennemis intimes. Cette fois-ci la Droite a fusionné avant le premier tour mais dans le même esprit d'arrosage des cocardes de pare-brise. La Gauche en province a fusionné ses courants pour braver le fachisme - on a les délires qu'on peut ! Elle a retiré ci et là des listes qui à 15% pouvaient se maintenir facilement et achever leur fonction de représentation. La proportionnelle est faite pour ça, mais ce serait hypothéquer l'avenir que d'y laisser représenter certains autres qui bénéficieraient d'une exposition sur les estrades. Le site Politiquemania nous résume l'évolution du mode de scrutin :

    - Il est ajouté au scrutin proportionnel la possibilité d'un second tour si aucune liste n'obtient la majorité absolue : il convient d'obtenir plus de 10% des suffrages exprimés pour y participer ou plus de 5% des suffrages exprimés pour fusionner une liste avec une autre présente au second tour.
    - Une prime majoritaire est attribuée à la liste ayant obtenue la majorité absolue des suffrages au premier tour sinon au premier arrivé du second, à savoir 25% des sièges.
    - C'est désormais la région et non plus le département qui conduit une liste mais, afin de permettre aux électeurs d'identifier plus facilement les candidats de leur département, des sections départementales sont créés. Chaque liste doit comporter autant d'hommes que de femmes (ah bon).
    rouge = FDG | rose = PS | bleu = LR-MODEM | bleu marine = FN |  vert = EELV | jaune = Régional.

    En étudiant soigneusement le dispositif électoral, tout électeur peut comprendre plus ou moins vite comment s'exprimera son vote, mais peut aussi s'agacer des complications et ne pas sortir voter ! Un sur deux n'est pas intéressé aujourd'hui à comprendre les lois du cirque. Le peuple est réellement dépossédé de sa prétendue souveraineté en ce que son opinion est refabriquée dans le tube des élections, voire mise à la poubelle si la liste de son choix se retire volontairement. Allez comprendre l'appel qui fut fait aux abstentionnistes par les ténors des plateaux médiatiques ! On tord le bras de l'électorat et on en appelle plus encore ? Les Français sont des veaux, certes, mais si l'on ajoute aux 50% d'abstinents les 15% de réfractaires au SVO (service du vote obligatoire, et 30% des votants), on aboutit à ce que près des 2/3 du corps électoral ignorent volontairement ou vomissent le Système. C'est énorme !

    C.Q.F.D.

    La démocratie française est-elle en ruine ?. C'est plus compliqué si l'on veut bien monter d'un cran la réflexion. D'aucuns soutiennent que "Le Peuple" n'existe pas. Dans ses essais¹, Pierre Rosanvallon avance que le peuple dans une démocratie reste par définition «introuvable» et qu'il ne faut pas simplifier la démocratie, mais en assumer la complexité ! Brandir "Le Peuple" participe d'une triple simplification : (i) politique, en considérant le peuple comme un «sujet évident» distinct des élites vilipendées ; (ii) institutionnelle, en opposant la culture du plébiscite aux délibérations représentatives ; (iii) sociale, en cherchant une «identité» collective là où s’entrecroise une infinité de rapports sociaux souvent antagonistes. Il n'en reste pas moins que la projection mentale du peuple politique dans l'Opinion est quand même plus simple que ce triptyque analytique brumeux, et pourquoi justement ne pas faire litière des complications et laisser le bon sens gouverner, pour une fois ? Pourquoi vouloir définir un mode de scrutin universel dans un registre de perfection sociologique si les sujets d'études ne s'y retrouvent pas eux-mêmes ?
    Ainsi va-t-il être dévastateur de comparer le résultat final des élections régionales (carte ci-dessous) avec l'expression démocratique du premier tour (carte ci-dessus), en obligeant la nation à accepter que l'image du peuple donnée par le premier tour des Régionales n'ait été que l'hologramme flou d'un processus inachevé, car à la fin du match, l'image projetée au second tour est conforme aux valeurs immanentes du modèle obligé ! Vous êtes trop intoxiqués pour comprendre que la manipulation est aboutie. Que le stock d'abstentionnistes grimpe ensuite tant la représentation en hémicycles sera distordue par rapport au pays réel n'a que peu d'intérêt pour l'establishment, à croire même qu'il est plus facile de travailler sur un corps électoral restreint. Tout est fabriqué dans notre démocratie représentative... et nous en resterons là du sujet pour éviter le bruit de croquenots dans l'escalier.
    Depuis longtemps la République affronte la démocratie qui est censée la fonder. En politique, la pratique prime le principe (on peut dire aussi : la fin justifie les moyens) mais c'est du principe que le politicien parle le plus s'il veut endormir les soupçons ; c'est le premier vice de la République. Il ne sera annulé que par la démocratie directe à la suisse, système qui exige bien sûr une éducation civique un peu plus poussée dans les écoles et les familles, si du moins en haut lieu on souhaite parler un jour à des électeurs politiquement adultes, élisant en leur sein des représentants honnêtes. Tous ceux qui ont appelé au retrait ou à la fusion de listes qualifiées pour le second tour sont évidemment contre une pure expression démocratique et tiennent à canaliser les suffrages. Mais le rêve est autorisé et comble du bonheur, une monarchie de tête s'emboîterait parfaitement sur un régime de démocratie directe si elle était cantonnée strictement aux pouvoirs régaliens. « L'autorité en haut, les libertés en bas », dit le slogan maurrassien. Libertés basses, libertés chéries, celles dont jour après jour les Bureaux nous privent un peu plus pour nous gérer en totalité, parcomplexification. Et oui, monsieur Rosanvallon, pourquoi rechercher l'inextricable si le «peuple introuvable» se plaît à regarder son image dans le miroir d'un scrutin de simple bon sens ?

    (1) "Penser le populisme" aux Rencontres de Pétrarque, Montpellier 2011
  • PS : environ 1000 notables ont perdu leur mandat

    Le PS a perdu 162 villes de plus de 9000 habitants l'an dernier, 24 départements au début de cette année et une dizaine d'anciennes régions en métropole ce dimanche. Une hécatombe à laquelle, pour être complet, il faut ajouter la perte de 17 sénateurs, d'un parlementaire européen et de 2 députés lors d'élections partielles. Au total, près d'un millier de notables ont perdu leur mandat depuis 2012. 

    Or le PS est un parti d'élus locaux. Les conseillers municipaux, les maires, les conseillers départementaux, les conseillers régionaux et les parlementaires représentent 32% des adhérents du PS, tandis que 8 % sont des "collaborateurs d'élus". A ceux-là, il faut ajouter les fonctionnaires territoriaux - dont la carrière peut être accélérée quand un "camarade" est à la tête d'une collectivité - et les salariés de structures para-municipales: sociétés d'économie mixte, offices de tourisme, centres culturels, association subventionnée... La moitié au moins des militants du PS vivent, en tout cas partiellement, de la politique. 

    Les dégâts sont financiers : les élus locaux reversent en moyenne 10% de leurs indemnités au parti, lesquelles représentent 25% des recettes du mouvement. Chaque fois qu'une collectivité est perdue, ce ne sont donc pas seulement les élus qui s'en vont, mais aussi leurs collaborateurs et les membres des innombrables organisations qui gravitent autour. 

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Tiens, revoilà Juppé ! Alors là …

    À peine achevée la tragicomédie des élections régionales, dont la grande absente fut la région – combien de journalistes « causant dans le poste » savent à quoi sert un conseil régional ? – on bascule en campagne présidentielle. Et, selon les sondages qui courent déjà, quel serait le candidat préféré des Français ? Alain Juppé ! Alors là …

        Cet ancien premier ministre si impopulaire qu’il avait dû promettre, en 1997, qu’en cas de victoire de son parti, il démissionnerait : ah la logique républicaine ! Cet ancien ministre autant dépourvu d’opinions que de convictions : c’était quoi, la politique étrangère de monsieur Juppé ? Cet homme qui aura soixante-douze ans en 2017 et qui vanta autrefois la nécessité de rajeunir la classe politique. Ce donneur de leçons obligé de se réfugier au Canada et qui a laissé le souvenir aux étudiants de l’Université de Montréal d’un professeur qui en savait moins en science politique que le moindre Que-sais-je. Ce condamné qui ne pourrait même pas se présenter au plus modeste des concours de la fonction publique car, pour cela, il ne faut pas avoir de casier judiciaire. Donc, en effet, toutes les qualités pour faire un président. Élu au deuxième tour contre Fabius, le septuagénaire d’en face ? Quel tableau ! Quelle chance pour nos politiciens que l’amnésie des électeurs ! Franchement, je crois qu’en effet la république ne mérite pas mieux.

    Henri de Villehardin

    http://www.vexilla-galliae.fr/actualites/politique/1682-tiens-revoila-juppe-alors-la

  • Patriotes, préparez-vous pour le grand combat !

    Le Front national vient d’obtenir un score historique : plus de 6,8 millions de voix. Face à la coalition de tous les partis, il confirme qu’il est bien le premier parti de France. Mais il ne gagne aucune région. Dans le même temps, l’ensemble des droites en France est largement majoritaire. Et pourtant, la gauche l’emporte dans cinq régions, alors qu’elle n’est majoritaire que dans une seule.
    Le plafond de verre du système s’est fissuré mais il a résisté. Rien n’indique qu’il cèdera en 2017. Il convient donc de s’interroger sur la stratégie au regard de la situation actuelle, telle qu’elle est et non telle qu’on la souhaiterait. Il convient avant la prochaine bataille de prendre le temps de la préparer, de réfléchir à une nouvelle stratégie. En d’autres termes, de se donner les moyens de gagner. À partir du socle considérable de 28 % d’électeurs, tout est possible pour la droite patriote. Mais sous conditions. J’en vois quatre à cette heure, il peut y en avoir d’autres.
    D’abord, il faut bâtir un programme présidentiel. Sans rien céder sur l’essentiel, sur ce qui constitue le noyau du vote Front national et lui permet d’arriver en tête du premier tour, à savoir la question identitaire, ce programme doit viser à effacer les réticences qui existent au sein de l’électorat des Républicains. Il doit permettre la grande réunification des électeurs des droites au deuxième tour.
    Pour des raisons évidentes, ce programme ne peut pas être le seul fruit d’un travail interne au Front national. C’est la raison pour laquelle la deuxième condition de la victoire est la capacité à fédérer des personnalités indépendantes de la droite patriote et à les intégrer dans l’élaboration de ce programme.
    Ceci fait, ou en parallèle, afin de montrer la capacité d’ouverture du Front national, qui ne doit plus apparaître comme une force isolée, il doit être constitué un Comité national de direction stratégique de la campagne ouvert à des personnalités n’appartenant pas au Front national. Ce comité ne doit pas être un parlement pléthorique et bavard, mais un bureau exécutif ayant en charge la campagne.
    La quatrième condition de la victoire est la création d’une synergie en ouvrant, plusieurs mois avant la Présidentielle, les investitures aux Législatives à des personnalités locales ou nationales extérieures au mouvement de Marine Le Pen.
    Je peux comprendre les réserves que peuvent susciter mes propositions au sein d’un parti comme le Front national. Mais l’ouverture que je propose n’est pas celle de Nicolas Sarkozy. Elle n’est pas le germe d’une trahison, mais la condition essentielle d’une extension électorale conduisant à la victoire finale.
    Oui, la victoire est possible ! Mais elle exige des ruptures, elle nécessite une méthode. C’est dans ce but que, dès janvier, je m’engagerai totalement et annoncerai diverses initiatives.
    Parce que je souhaite la victoire de Marine Le Pen, parce que je la crois indispensable pour le salut de la France, j’appelle tous les patriotes à se préparer pour ce grand combat.

    Robert Ménard

    Boulevard Voltaire :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EuVpEyVZVEYPZvEAPK.shtml

  • Sarko en pleine soirée électorale…

    Après s’être exprimé sur le coup de 20h15 sur les résultats électoraux, le président du parti Les Républicains a assisté à la deuxième mi-temps du match PSG-Lyon, aux côtés de Nasser El-Khelaïfi, président du PSG et Jean-Michel Aulas, président de l’Olympique lyonnais.
    http://www.contre-info.com/

  • Sarko en pleine soirée électorale…

    Après s’être exprimé sur le coup de 20h15 sur les résultats électoraux, le président du parti Les Républicains a assisté à la deuxième mi-temps du match PSG-Lyon, aux côtés de Nasser El-Khelaïfi, président du PSG et Jean-Michel Aulas, président de l’Olympique lyonnais.
    http://www.contre-info.com/

  • Magouille et tripatouille, les deux mamelles de leur démocratie…

    Ouf, trois fois ouf. On a échappé à la guerre civile (Valls), on a échappé à l’héritage du pétainisme (Estrosi), et on a échappé à la Troisième Guerre mondiale (Jouanneau). Le FN n’est pas passé, et mieux, n’a pas réussi à kidnapper une seule région sur les 12 !
    Les vertueux républicains auto-proclamés ont fait vaillamment barrage au tsunami bleu-marine, avec leur front, digue continue de sacs de fourberies pour protéger leur sacs de gras salaires et gros privilèges…
    Depuis leur jour de gloire électoral, tous les abonnés aux micros, aux caméras et aux subventions se délectent que la démocratie ait parlé et qu’elle ait gagné… Mais quelle démocratie ?
    Celle des démocrates roses arrivés en troisième position, désertant lamentablement avec armes et maroquins ?
    Celle du parti au pouvoir quand il a appelé à voter sans vergogne pour son opposition parlementaire ?
    Ou celle des petits partis, caniches rouges des uns s’alliant honteusement aux toutous verts des autres, quand ils se furent échangé depuis toujours des aboiements aux noms d’oiseaux ?

    Lire la suite

  • La recomposition du paysage politique français

    À l’image des élections départementales, les toutes récentes élections régionales ont été d’une grande surprise lorsdu premier tour, et un désabusement le second tour. Néanmoins, loin des commentaires de bistrot que nous avons retrouvé sur les grands médias, il est intéressant de voir qu’avec le Front National, est en train de se recomposer le paysage politique français. 
    Alors qu’au premier tour des élections régionales, le Front National était en tête dans de nombreuses régions de France, il n’a pu n’en gagner aucune lors du second tour. Il faut néanmoins relativiser cette défaite. 
    Premièrement, parce qu’elle montre la faiblesse idéologique des partis au pouvoir, à savoir les libéraux (communément séparés entre socialistes et droite d’affaires mais convergeant autant sur le plan des mœurs, de l’Union européenne, de l’immigration que de l’ensemble des politiques publiques). La critique récurrente du Front National portant sur l’UMPS – ou LRPS – est bel et bien effective quand le Premier ministre d’obédience socialiste appelle à voter pour son prétendu rival afin de faire barrage au Front National. Surtout, elle montre la peur des partis dits « traditionnels » à ne pas pouvoir gagner seuls contre un « outsider » qui lui l’est bien (même s’il réunit jusqu’à 40% des votants), et s’obligeant ainsi à des alliances officiellement contre-nature afin de faire bloc. Ce n’est ni le PS ni LR qui a gagné seul mais bien une coalition de petits partis affidés qui permettent de faire la différence grâce au cumul des différents électoraux réunis. 
    La seule victoire observée est celle de blocs soit total gauche, soit total droite, et même dans le cadre de deux régions, d’un total gauche-droite (et cela avec seulement dix points de plus que le Front National en bloc uni, ce qui n’est pas une victoire écrasante à l’image du 80/20 pour le second tour de l’élection présidentielle entre Chirac et Le Pen en 2002, mais bien une victoire relative). 
    En second lieu, et malgré la propagande médiatique, il ne faut pas oublier que le Front National, même sans avoir la présidence d’une région, aura des conseillers régionaux dans toutes les régions de France métropolitaine, c’est-à-dire que sa représentation territoriale sera plus complète que pour celle du Parti Socialiste. 
    Premier constat, entre les conseillers municipaux, départementaux et régionaux, le Front National, n’aura aucun mal à réunir les 500 signatures pour les élections de 2017. Ce score en progression montre aussi que la représentation territoriale de ce parti diabolisé est véritable, amenant jour après jour l’adéquation entre les intentions de vote et la représentation politique locale : gage d’enracinement et de structuration du vote, et non pas du vote contestation comme certains journalistes naïfs ou de mauvaise foi aiment à nous le faire croire
    Mais alors pourquoi le Front National, premier parti de France dans ces différents scrutins (sans compter les élections européennes) n’arrive pas à franchir le cap du second tour ? Plusieurs éléments : il y a trop de variables dans le vote entre ceux qui votent seulement au second tour ou inversement, ceux qui s’abstiennent puis votent ensuite ou inversement, ceux qui n’ont pas de choix rationnel (PS puis LR par exemple), etc. 
    Surtout, c’est la prise en compte du fait majoritaire qui entre en jeu ici : l’espoir né des élections régionales est lié au scrutin à la proportionnelle : l’idée même d’un scrutin à la proportionnelle est de représenter les petits partis, qui n’existeraient pas dans un scrutin majoritaire (comme Les Verts, le Modem ou d’autres listes marginales électoralement). C’est d’ailleurs la proportionnelle aux législatives de 1986 qui a permis d’obtenir 35 sièges pour le Front National, idée que Mitterrand va vite modifier pour revenir au fait majoritaire. Ce scrutin, s’il permet une meilleur représentation politique, est légitimement écarté pour éviter une instabilité ministérielle : le régime parlementaire se nourrit d’une assemblée stable liée à une forme de coalition (caricaturalement : les Britanniques ou les Allemands, pour des raisons différentes), et l’idée n’est pas de revenir à une IVème République. 
    Aujourd’hui, le Front National n’est pas encore prêt pour gagner lors d’un fait majoritaire, ce que leurs rivaux ont bien compris. Mais ce qu’ils comprennent aussi, c’est que le Front National progresse élection après élection, et que la recomposition du paysage politique se fait à ce niveau-là notamment : le système du fait majoritaire amène à un système bipartisan : qui dit scrutin majoritaire dit en effet deux partis prépondérants. Ces élections (avec les élections départementales, puisque les européennes ont leur explication propre) mettent en avant le fait que – quoi qu’en disent les détracteurs – le Front National est en train de s’imposer dans le fait majoritaire. Dans ce système bipartisan, avec un « outsider » comme le Front National, c’est le jeu des chaises musicales, et ce sera nécessairement soit le PS soit LR qui sortira de ce jeu à deux partis majoritaires. Pour le moment, il semblerait que les socialistes soient à bout de course, mais rien n’interdit de penser que la recomposition du paysage politique se fasse de manière complète à droite. 
    Revenons à notre idée de fait majoritaire, si l’entre-deux tours a été un choc pour les droitards comme pour les socialistes-libéraux, ils ont donc dû « s’associer » et faire bloc. Marine le sait. Nous pouvons donc nous attendre à un phénomène de coalitions pour les présidentielles. Marine Le Pen sait qu’elle devra récupérer un électorat supplémentaire (le Rassemblement bleu marine est plus que nécessaire), élément décisif dans la course du pouvoir. Là encore, rien n’interdit de penser que LR finisse sa course en 2017 en raison de probables défections dans son camp : entre ceux qui rallieront Marine, et ceux qui, désabusés par un Nicolas Sarkozy droitiste de circonstance, voudra « flirter » avec les idées FN pour maintenir un électorat de droite et donc perdre son électorat centre droit, qui sera légitimement dragué par les socialistes. De ce point de vue, on peut prêter cette stratégie aux socialistes de détruire LR afin d’amener aux présidentielles un second tour Marine Le Pen / François Hollande et rejouer la carte de 2002, seul moyen – aujourd’hui – pour Hollande d’être réélu… 
    Cette recomposition se fait déjà dans le cadre du discours politique : quand Hollande et Valls parlent de l’immigration et Schengen, dans l’utilisation des mesures sécuritaires et liberticides, dans la rhétorique droitiste de manière globale au PS comme à LR, cette recomposition via une communication de façade est bien la transcription d’une opinion publique qui ne voit plus dans le FN un diable nazi-facho-antisémite mais bien un parti capable de répondre aux aspirations et aux inquiétudes du peuple français face à l’immigration, la sécurité, la précarité, l’Europe et la mondialisation
    En conclusion, c’est bien sûr une déception de voir le FN être à deux doigts de remporter une région, mais cela laisse seulement augurer des jours meilleurs pour certes la progression électorale de ce parti, qui en cinq ans a doublé, voir dans certaines régions tripler son score, mais surtout la progression des idées patriotes. 
    Il est à noter qu’aujourd’hui un tiers des français n’hésite plus à dire ouvertement non à l’immigration et au diktat européen. Le vote front national qui en est aujourd’hui la plus concrète expression, ne doit en aucun cas laisser place à des illusions. 
    Même si le Front National arrive demain au pouvoir, la recherche du bien commun pour le peuple français est encore un long chemin à parcourir.