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élections - Page 768

  • Le vice caché de l’UMP

    Par Paul-Marie Coûteaux, Président de Souveraineté, Indépendance et Libertés - S.I.E.L. Administrateur du Rassemblement Bleu Marine - RBM

    Paru dans le Figaro du vendredi 7 décembre - Page "Tribunes et Opinions"

    « Ca ne marchera pas » disait Philippe Séguin à qui s’étonnait qu’il n’adhérât jamais à l’UMP. Pour lui, comme pour beaucoup d’"anciens" du RPR (dont l’auteur de ces lignes), le mécano construit en 2002 pour réunir divers mouvements centristes, et les agréger au parti censé faire survivre le gaullisme, n’était pas viable pour plusieurs raisons : d’abord il lui paraissait impossible de faire cohabiter dans un même parti des "sensibilités" opposées sur l’essentiel (primat de la Nation, périmètre de l’Etat, politique étrangère, etc), ni par conséquent de donner au "grand parti" un véritable programme, ni même d’y mener ne serait-ce qu’un embryon de travail intellectuel... Ensuite, cette fusion ne pouvait qu’ accoucher d’un vaste centre qui, absorbant centre droit et centre gauche, s’interdisait ipso facto tout partenaire au second tour. Il ne fut donc guère étonnant que cette « machine à gagner », si elle remporta les présidentielles et législatives de mai et juin 2007 grâce au double, triple ou quadruple langage que parvint à tenir le sémillant Sarkozy ( avec les heureux résultats que l’on vit) finisse par perdre toutes les élections qui suivirent, y compris le Sénat, tour de force dans un pays qui, le premier tour d’avril dernier l’a encore montré, est à 55% à droite. Panne intellectuelle, anémie programmatique, absence de réserve au second tour : ces vices ne pouvaient de toutes façons que transformer la "machine à gagner " en cette triste "Machine à Perdre" qui se disloque sous nos yeux.

    On voit que l’affaire dépasse de beaucoup la querelle de personnes, d’autant que, aux vices apparents s’ajouta peu à peu un vice caché : tout partenaire immédiat ayant disparu, il ne restait plus que le FN. La succession des défaites fit lentement germer dans l’esprit de nombre de militants et élus UMP une idée que la rénovation de Marine Le Pen, les 18% qu’elle obtint en avril et la coalition autour d’elle de nouveaux venus (du MPF de Philippe de Villiers, du DLR de Nicolas Dupond Aignan, et de premiers transfuges UMP) ne cessèrent de conforter. Dès le début de l’été, on se mit à murmurer que l’Elysée comme les Assemblées (nationales, régionales ou locales) n’auraient pas été perdues si, sortant du vieux "piège de Mitterrand", la droite avait su comme la gauche s’afficher "plurielle", qu’il n’y avait nulle majorité possible sans l’union de toutes les droites, etc. Or, celle-ci est insupportable aux ténors de l’état-major -les uns sincèrement, les autres pour la galerie, la plupart craignant par pure mondanité médiatique de manier des thèmes (sécurité, respect des frontières et autres percées dites droitières) dont ils savent bien que, une fois parti un Sarkozy qui savait ne les manier qu’avec leurs contraires, ils ne pouvaient pas ne pas les rapprocher très près de Marine Le Pen. L’opposition entre le sommet et la base couvait sous les artifices de M. Sarkozy et la totale absence de démocratie dans le parti. Patatras !, l’élection du Président offrit la dangereuse occasion de la mettre au grand jour : la performance d’un Copé qui, un pain au chocolat entre les dents, surfa en subliminal sur la vague unioniste (tout en niant à Paris qu’il le faisait, mais nul n’était dupe), le succès des motions les plus droitières, le faible écart des voix, et l’âpreté du conflit qui suivit (aisément explicable par l’énormité de l’enjeu, la disposition de la manne publique et surtout l’esquisse d’un tout nouveau paysage politique) ont brutalement révélé le pot aux roses : la « droite décomplexée » est en réalité complexée par Marine Le Pen.

    Paysage après la pluie

    La suite est aisée à prévoir : les "porosités" entre FN et UMP, que pointent déjà plusieurs signes (tel l’afflux d’ ex-UMP au FN et au SIEL), se multiplient au point que la partie de la forteresse restée aux mains de M. Copé n’a pas d’autre perspective que de s’installer sur le terrain de Mme le Pen et d’expérimenter tôt ou tard des alliances avec ce "RBM" (Rassemblement Bleu Marine) qu’elle met simultanément en place -la chose est même devenue irréversible quand M. Fillon créa son groupe parlementaire.

    Reste une question : le RBM saura-t-il nouer, avec ce morceau droitier de l’UMP qui pourrait être après tout un concurrent, une alliance assez solide pour fixer ce "pôle national et populaire à vocation majoritaire" (d’autant majoritaire qu’il pourrait aussi capter un électorat populaire de gauche déçu par l’actuel gouvernement) qu’appelle de ses voeux Marine Le Pen – et tant de Français ? La pièce a beaucoup de spectateurs ; il faudrait qu’elle ait aussi beaucoup d’acteurs…

    SIEL

  • Pourquoi l'échec de la droite ? (2/2)

    2/ Deuxième erreur fatale : la droite fantôme a choisi d'exclure ses alliés potentiels au profit de ses ennemis.

    L'acte politique essentiel c'est la désignation de l'ennemi : c'est une logique d'exclusion (l'ennemi que l'on désigne) mais aussi d'inclusion (les partisans et les alliés qu'on rassemble contre cet ennemi). Cela implique de faire des choix. Mais la droite de gouvernement a fait le plus mauvais choix possible : celui d'exclure ses alliés potentiels au profit de ses ennemis.

    2.1
    Le Front national

    Il faut, bien sûr, à ce stade évoquer la question des relations avec le Front national.

    L'idée est répandue, à droite, que le Front national aurait été « inventé » par F. Mitterrand pour la déstabiliser. Cette analyse conspirationniste traduit une cécité remarquable :

    • - d'abord, le populisme n'est pas un phénomène franco-français mais européen, voire occidental ; il exprime la souffrance des classes moyennes autochtones face à l'immigration de peuplement et face au déclassement dont elles sont victimes du fait de la mondialisation, de l’immigration et de la crise financière ;
    • - ensuite, c’est la droite de gouvernement elle-même qui a favorisé l’essor du populisme : en effet, plus la droite de gouvernement se ralliait au politiquement correct, plus elle décourageait ses électeurs et plus elle ouvrait un espace politique à la droite populiste ;
    • - enfin, le piège ne réside pas dans l'existence du mouvement populiste mais bien dans sa diabolisation par la droite de gouvernement, ce qui n'est pas la même chose. Sur ce plan, le piège métapolitique tendu par la gauche a parfaitement fonctionné. Le piège métapolitique a reposé techniquement sur des campagnes médiatiques à répétition à partir des années 1980 : notamment autour de l'attentat de la rue Copernic en 1980, lors de la campagne contre la Nouvelle Droite à la même époque, autour de la mort de Malik Oussekine lors des manifestations étudiantes de 1986 contre la réforme Devaquet, ou encore la campagne contre le Front national après la profanation du cimetière de Carpentras en 1993, pour ne citer que les plus marquantes.

    Ces dernières campagnes présentaient de nombreux points communs :

    • - une orchestration médiatique sans précédent : elles marquent en effet l'entrée en force du pouvoir médiatique dans l'espace politique ;
    • - elles cherchaient à insuffler l'idée d'une résurgence de l'antisémitisme et du fascisme en France qui serait le fait des Français de souche, et d'une collusion occulte de ces « forces obscures » avec la droite de gouvernement ;
    • - ces campagnes ont aussi visé à légitimer un dispositif de censure à l'encontre de la diffusion des idées de droite ; la campagne de la Nouvelle Droite a servi ainsi à mettre au pas le Figaro Magazine; celle contre le FN a visé tous ceux qui étaient coupables de professer les mêmes idées et à l'égard desquels un apartheid social a été mis en place.

    Ces campagnes ont surtout empêché tout renouveau intellectuel de la droite de gouvernement autrement que dans le sens du politiquement correct, car elles ont fixé des interdits qu’on devait respecter si l’on ne voulait pas être diabolisé à son tour.

    Afin de se dédouaner de l’accusation en sorcellerie politique, constamment proférée par la gauche et les officines qui lui sont dévouées, de « pactiser » avec « l'extrême droite », la droite fantôme a dû donner des gages de plus en plus élevés et se montrer toujours plus politiquement correcte. Elle a dû aussi sacrifier impitoyablement tous ceux qui, dans ses rangs, prétendaient à l’union de la droite (Ch. Millon notamment) ou défendaient des idées politiquement incorrectes (ex. le député Ch. Vanneste ) : ils ont été abandonnés et ostracisés.

    Bien entendu c'est parce que la droite de gouvernement avait commencé de renier son identité qu'elle a été victime de ces campagnes. Si ses convictions avaient été plus assurées, il en aurait été autrement.

    2.2
    Un choix catastrophique

    Le choix de diaboliser la droite populiste a été catastrophique pour toute la droite :

    • a) D’abord, la droite a été tronçonnée artificiellement en deux composantes de plus en plus hostiles : la droite politiquement correcte, dite républicaine, et une « extrême droite » diabolique.
      Face à cette situation, la droite de gouvernement a d’abord cru, encore par suffisance, qu'elle pourrait gagner toute seule en s'alliant avec une partie du centre. C'était la poursuite de la stratégie de Giscard D'Estaing (« deux Français sur trois »). Mais c’était un choix de moins en moins crédible à mesure que le vote populiste progressait.
      La droite fantôme a alors adopté une curieuse stratégie: celle consistant à couper les ponts avec le Front national tout en prétendant récupérer ses électeurs. Elle a donc fait le contraire de la stratégie victorieuse d’union de la gauche : elle n'a pas recherché une alliance politique au sommet mais a cru que les électeurs à la base étaient interchangeables et qu’ils pourraient être séduits durablement par des promesses.
      Cette stratégie a échoué parce que la diabolisation du FN a été ressentie comme un mépris de son électorat : il était dans ces conditions optimiste d'escompter que celui-ci se mobilisât pour les candidats de droite, a fortiori quand certains représentants de la droite fantôme, et non des moindres (ex. Juppé, NKM), déclaraient qu'ils préféreraient voter pour un candidat socialiste plutôt que pour un candidat du FN. A noter que de son côté le FN n’appelait pas à voter pour un candidat UMP face à la gauche, mais en général prônait plutôt l’abstention.


    • b) La stratégie de désunion a ensuite obligé la droite de gouvernement à se battre sur deux fronts : contre la gauche et contre la prétendue extrême droite. La gauche, elle, n'a toujours eu qu'un seul ennemi : la Droite, avec un grand D, qu'elle accusait de collusion avec l'extrême droite de toutes façons (et cela depuis 1980, c'est-à-dire depuis la campagne de l'attentat de la rue Copernic). La droite fantôme a donc adopté un positionnement ni/ni, pour essayer de conserver un espace entre la gauche et la droite populiste.
      La droite a donc été contrainte à des contorsions sémantiques de plus en plus difficiles et de moins en moins crédibles. C’est comme cela qu’elle s’est ralliée à des mots d’ordre incompréhensibles, des oxymores politiques comme par exemple « l’immigration choisie », la « laïcité positive » ou le « produire français ». Ces oxymores n’étaient plus crédibles alors que l'opinion était de moins en moins « centriste » à mesure que la crise, notamment économique et sécuritaire, s'amplifiait.
       
    • c) Enfin, cette diabolisation a ancré la droite populiste dans l’espoir fou qu’elle pourrait gagner seule, interdisant en retour toute dynamique d’union : un espoir arithmétiquement impossible et par conséquent facteur de découragement et de discorde interne. Sur ce plan la droite populiste a aussi fait preuve de suffisance.

    * * *

    3) Troisième erreur fatale : la droite fantôme a raté son rendez-vous avec le peuple français

    Au début de la Ve République, la droite était majoritaire et populaire : c’est l’apport du gaullisme qui était bien, à sa manière, un « populisme », comme le faisait remarquer F.G. Dreyfus. Le fondateur de la Ve République voulait en outre sortir du « système des partis » et ancrer l’exécutif dans la souveraineté populaire directe : l’élection au suffrage universel direct du président de la République et la pratique référendaire devaient y pourvoir.

    3.1
    Une droite devenue oligarchique

    Mais la droite, comme la gauche, est au contraire devenue oligarchique à la fin du XXe siècle. Cette conversion résulte avant tout de la conversion des appareils à la nouvelle idéologie dominante, cocktail idéologique né de la fusion du libéralisme mondialiste et des valeurs de la gauche, en particulier l'idéologie des droits de l'homme.

    Gauche et droite ont ainsi abandonné le peuple autochtone. Mais cela a été plus grave pour la droite que pour la gauche car cette dernière a vite trouvé, en effet, dans l'immigration un peuple de rechange. Le politiquement correct, qui baptise de banlieues ou de quartiers « populaires » les zones où les immigrés se sont installés, traduit pour une fois fidèlement cette substitution : désormais l'immigré c'est bien le peuple de gauche !

    La droite fantôme, elle, a été incapable de trouver un peuple de substitution :

    Au plan organisationnel, cette dérive oligarchique s'est traduite par le fait que les appareils politiques de la droite fantôme se sont coupés des préoccupations de leurs militants et de leurs électeurs.

    Au plan sociologique, cela a conduit la droite fantôme à se désintéresser du sort de la classe moyenne autochtone.

    Or, c'est la classe moyenne qui est la grande perdante du système économique et social qui s'est mis en place en Europe. C'est elle qui souffre du chômage, des politiques d'ajustement économiques, de la désindustrialisation et du fait que l'ascenseur social ne fonctionne plus pour cause d'implosion du système éducatif. C'est elle aussi qui souffre de l'immigration et de l'insécurité et, d'une façon générale, de la perte des repères du fait de la révolution des mœurs. C'est elle qui souffre de la perte de la « décence commune », comme disait Orwell. C'est elle enfin qui supporte le poids du fiscalisme et la diminution de la protection sociale.

    La souffrance de la classe moyenne autochtone a longtemps été intériorisée, car culpabilisée, comme celle du prolétariat au XIXe siècle. Mais elle trouve aujourd'hui une expression politique dans le vote populiste et la protestation identitaire.

    Si l’on a pu dire que le socialisme était « le cri de douleur » du prolétariat, ce que le système médiatique nomme populisme avec mépris devient « le cri de douleur de la classe moyenne autochtone ». Car ce cri de douleur n’a pas été entendu par les autres formations politiques, de droite comme de gauche.

    La droite de gouvernement a donc raté son rendez-vous avec la classe moyenne : en se soumettant au politiquement correct, elle s’est interdit de répondre à ses attentes. Elle n'a donc pas vu, ou a vu trop tard, que sa base sociologique s'effritait ni que la bourgeoisie et le patronat ne voyaient plus la gauche comme un repoussoir, à la différence de 1981. Elle n'a pas vu non plus qu'en promouvant l'immigration pour complaire au patronat ou au politiquement correct, elle se coupait des classes populaires autochtones et fournissait, au surplus, à la gauche une masse de manœuvre électorale qui sera décisive en 2012. Elle n'a pas vu le mouvement démographique qui conduit les grandes villes à basculer à gauche.

    3.2
    La droite fantôme a, au surplus, trompé en permanence son électorat

    La gauche a, certes, historiquement échoué à sortir du système capitaliste. Mais elle a, par contre, réussi à transformer la société conformément à l'idéologie des Lumières et elle a mis en œuvre une bonne partie de son programme électoral.

    La droite de gouvernement a toujours eu, au contraire, beaucoup de mal à appliquer son programme. Elle scénarise à chaque élection un duel frontal avec la gauche, avec la complicité de cette dernière, dans le but de séduire leur électorat respectif, mais c’est ensuite pour cohabiter avec la gauche, pour faire entrer au gouvernement des ministres issus de la gauche au titre de « l’ouverture » ou pour en rajouter sur le politiquement correct. Dans le même registre elle met aussi en scène à chaque élection un discours plus « souverainiste » (de Pasqua à De Villiers, sans oublier l’Appel de Cochin de Chirac) ou « sécuritaire » (en général ce rôle incombe au ministre de l’Intérieur en place : de Pasqua à Guéant) pour aller à la pêche aux voix. Mais ensuite ces joueurs de flûte font le contraire ou font beaucoup moins que ce qu’ils ont promis.

    Car la droite de gouvernement préfère l'agrément médiatique à la volonté de son électorat. D'ailleurs, elle disait même quelle préférait « perdre les élections plutôt que son âme ». Traduisons : la droite donnait la priorité au conformisme idéologique sur la volonté populaire.

    Les réformes les plus contestables qui ont bouleversé notre société, et dont l’effet cataclysmique se fait sentir aujourd’hui, ont d’ailleurs été prises par des gouvernements et des présidents de droite et non de gauche : la déstructuration de l’enseignement scolaire et universitaire, la loi Pleven qui ouvre la voie au chantage « antiraciste », l'interdiction faite à la Banque de France d'acheter de la dette publique, le regroupement familial des immigrés, la légalisation de l’avortement, l’imposition du Traité de Lisbonne, l’annonce des « repentances » successives, la perte de la souveraineté monétaire, la réintégration de l’OTAN, la mise en place des quotas féministes, la création de la HALDE, la « discrimination positive », etc.

    C’est aussi la droite qui a bouleversé, au nom de l’idéologie néolibérale de « l’Etat de droit », le système de contrôle de la constitutionnalité des lois : elle a transformé le Conseil constitutionnel et d'une façon générale les juges en commissaires politiques, c'est-à-dire qu’elle a organisé la primauté des juges inamovibles sur les législateurs élus. C'est la droite qui a établi le principe de la supériorité des traités internationaux sur les lois nationales.
    La gauche a, certes, supprimé la peine de mort, voté les lois Auroux sur le pouvoir syndical dans l’entreprise, instauré les 35 heures et voté la loi Fabius-Gayssot. Mais cela ne saurait cacher que globalement c’est la droite de gouvernement qui a gouverné le plus longtemps et qui a à son passif le plus de réformes calamiteuses pour notre pays. C’est elle qui a le plus trompé son électorat.

    3.3
    La droite fantôme n'a tiré aucun profit politique

    Il y a cependant une morale à la triste histoire de la droite : la droite fantôme n'a tiré aucun profit politique durable d'avoir vendu son âme à la gauche pour rester au pouvoir, comme le montre l'évolution, c'est-à-dire la dégringolade, de ses résultats électoraux ; voir la part des voix de droite (hors « extrême droite ») au premier tour des législatives (métropole) en % des inscrits :

    – 1962 : 36,9% ; 1968 : 46,25% ; 1978 : 38,14% ; 1986 (élection à la proportionnelle) : 33,51% ; 1988 : 26,22% ; 1997 : 23,55% ; 2002 : 26,9% ; 2012 : 22%.

    La tentative de rendre la droite politiquement correcte, qui était au cœur de la stratégie de tant de leaders de la droite, était vouée à l'échec. Par construction, en effet, le politiquement correct est de gauche. Et la droite ne sera jamais assez de gauche aux yeux de la gauche. En perdant son âme, la droite ne pouvait que décourager puis perdre ses électeurs. C'est bien ce qui s'est passé.

    Entre 1978 et 2012 la droite fantôme a perdu 16 points en électeurs inscrits (et le FN en a, au contraire, gagné 7 dans une élection qui lui est au surplus défavorable). En d'autres termes, le marché politique a clairement sanctionné la stratégie suicidaire de la droite fantôme : ses électeurs la quittent.

    * * *

    4) Une conclusion volontariste

    4.1
    La droite doit avoir du courage

    L’histoire de la droite en France depuis les années 1870 est l’histoire de ses déchirements et de ses luttes fratricides. Alors que les querelles de la gauche sont toujours restées, selon la formule célèbre de Léon Blum lors du congrès de la SFIO de 1920 qui voit le départ des communistes, des « querelles de famille » (« Malgré tout restons des frères, des frères qu'aura séparés une querelle cruelle, mais une querelle de famille, et qu'un foyer commun pourra encore réunir »). La victoire durable de la gauche est notamment la conséquence de cette dynamique d’union, qui fait passer le principal avant l’accessoire.

    Pour gagner, la droite doit donc avoir le courage de s’inspirer de cette stratégie : le courage, car l’union suppose de prendre des risques.

    Il ne faudrait pas croire, en effet, que l'union de la gauche, concrétisée par la signature du Programme commun le 27 juin 1972, ait été facile. Au contraire, toute l'histoire politique du début du XXe siècle voit l'affrontement, souvent violent, entre les frères ennemis socialistes et communistes, entre les réformistes et les révolutionnaires. A partir de la guerre froide le conflit porte également sur les valeurs, les socialistes se rangeant dans le camp atlantiste, face au « totalitarisme » communiste ; les communistes promettent de leur côté de « plumer la volaille socialiste ». L'idée d'une alliance entre socialistes et communistes paraît alors contre nature à tout le monde.

    Il a fallu la stratégie personnelle de F. Mitterrand dans les années 1970 (après les échecs de 1965, de 1968 et de la présidentielle de 1969 où le communiste J. Duclos obtient 21,3% des voix contre 5% à Defferre) pour inverser la tendance et pour que la gauche comprenne qu'elle ne gagnerait pas sans une alliance PC/PS. Il a fallu que F. Mitterrand impose cette ligne au PS, ce qui n'avait rien d'évident puisque celui-ci était alors dominé électoralement par le PC, et de longues négociations d'appareils et de travaux de clubs pour aboutir à une convergence politique entre le PC et le PS autour d'un programme commun de gouvernement ; et 10 ans de mise en pratique électorale de l'union avant d'aboutir à la victoire à la présidentielle de 1981.
    L’union de la droite sera donc difficile, comme l'a été en son temps l'union de la gauche. Elle sera difficile, comme tous les commencements.

    4.2
    L’union suppose la recherche de convergences

    L'union suppose, en effet, de rechercher désormais prioritairement des convergences susceptibles de rassembler toutes les composantes de la droite et de minimiser, au contraire, les divergences ou de les reporter après la victoire : c'est donc faire le contraire de ce qui a été fait ces 20 dernières années tant du côté de la droite fantôme que du côté de la droite populiste.

    L'union de la droite est possible si la droite de gouvernement cesse d'ostraciser la droite populiste. L'union de la droite est possible que si la droite populiste cesse de croire qu'elle pourra gagner toute seule. Plutôt que de débattre des « valeurs » il serait plus efficient de réfléchir à un véritable programme commun de la droite plurielle.

    Cela est possible et avait d'ailleurs été tenté avec succès dans le programme électoral de 1986. Car, contrairement à ce que prétendent ceux qui nous font croire qu'un fossé de « valeurs » séparerait la droite du courant populiste – idée, bien sûr, suggérée par la gauche –, les sujets de convergence ne manquent pas.

    4.3
    Le Mitterrand de la droite

    Une dernière question se pose évidemment : Qui sera le Mitterrand de la droite ? Qui sera l'auteur de la rupture fondatrice ? Pour le moment on ne voit pas bien où il est…

    Car il y a à l'évidence un problème d'élites politiques dans notre pays. Les dernières grandes ruptures politiques ont été, comme par hasard, l'œuvre d'hommes de la IIIe ou de la IVe République : De Gaulle, Mitterrand, Le Pen, c'est-à-dire d'une génération qui avait connu le risque et la guerre, une génération forte issue d'une période chaude de l'histoire.

    Aujourd'hui, la génération au pouvoir, à droite comme à gauche d'ailleurs, est une génération molle, issue d'une période froide de notre histoire. C'est la génération de Mai-68 : une génération qui n'a jamais rien risqué, qui n'a jamais souffert de rien, une génération conformiste, « normale », c'est-à-dire domestiquée par le Système.

    Mais nous entrons à nouveau, avec la crise du Système occidental, dans une période chaude de notre histoire, où il y aura de moins en moins de place pour les gens « normaux ».

    L'histoire est le lieu de l'inattendu, comme dit l'historien D. Venner. On ne doit donc pas exclure que se lèvent à droite des hommes et des femmes qui soutiendront le pari de l'union : il nous revient de les découvrir, de les encourager et de les promouvoir.

    « Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas. C'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles » (Sénèque).

    La droite fantôme est moribonde ? Vive la droite plurielle !

    Voir première partie

    J. Violette http://www.polemia.com
    21/10/2012
    (Club de l’Horloge)

  • Pourquoi l'échec de la droite ? (1/2)

    Communication de J. Violette, à la XXVIIIe Université annuelle
    du Club de l’Horloge, dont le thème général est
    « L’union de la droite »
    dimanche 21 octobre 2012
    (Première partie)

    Introduction

    Notre XXVIIIe université a pour thème l’union de la droite.
    L’union de la droite découle d’une simple équation :

    • - la droite est majoritaire en voix dans notre pays, à la différence de 1981 : en 2012 le PS n'obtient que 16,5% des inscrits au premier tour des législatives quand l’UMP en obtient 22% et le FN 7% ; et F. Hollande n'a été élu en 2012 qu'avec 48,6% des voix des votants.
    • - mais la droite n'est désormais majoritaire qu'à la condition d'être plurielle, compte tenu du régime électoral actuel. La droite de gouvernement, quel que soit son sigle, ne peut plus gagner seule, comme l'a montré l'échec de la stratégie de recentrage idéologique et politique qu'elle mène depuis plus de 20 ans. Et la droite populiste, dont l'ancrage local est encore faible, ne peut pas gagner seule non plus. Et il est d’ailleurs dans la nature de la droite d'être plurielle, alors que la gauche est par vocation réductionniste, monolithique et intolérante.
    • - la seule alternative à l'union de la droite c'est donc, comme l’a montré 2012, la victoire durable de la gauche.

    Tous les sondages montrent que les électeurs de droite sont favorables à une union de la droite. La recomposition de la droite est déjà dans les têtes, dans celles des électeurs de droite en tout cas. Elle est aussi dans la tête des abstentionnistes, qui sont devenus le premier parti de France car ils voudraient un vrai choix politique entre la gauche et la droite, qui n'existe plus aujourd'hui.

    Ce sont les états-majors qui la refusent obstinément : soit parce qu’ils sont soumis au politiquement correct, soit parce qu’ils s’imaginent qu’ils peuvent gagner sans avoir d’alliés. Ce sont deux illusions mortelles pour la droite.

    * * *

    L'union de la droite suppose donc une rupture fondatrice, comme dans tous les grands tournants politiques. L'union ne s'impose pas naturellement, en effet, dans l'ordre politique, marqué au contraire par l'esprit de confrontation. Pour faire l'union, il faut donc sacrifier les conforts, les appétits et les susceptibilités. Il faut sacrifier la politique de l'instant au profit de la politique de l'histoire. Ce sacrifice-là est bien difficile aux politiciens !

    La rupture doit d'abord être intellectuelle et morale : la droite de gouvernement doit avoir le courage de tuer le père, c'est-à-dire le politiquement correct et ses prophètes. C’est simple à faire : il suffit de préférer le verdict de l'électeur et des militants à celui des journalistes.

    La rupture doit aussi être politique : la droite doit comprendre qu'elle ne peut plus gagner en ordre dispersé, face à une gauche maintenant installée au cœur du Système oligarchique qui cumule tous les pouvoirs et qui s'appuie sur tout un réseau de clientèles. L'échec de 2012 doit ouvrir la voie à la renaissance de la droite.

    Avant de parler de la renaissance de la droite, revenons sur les raisons de son échec.

    * * *

    Un échec paradoxal

    L’échec de la droite en France face à la gauche est paradoxal :

    • - la droite est en situation d’échec politique, alors que la gauche unie n’obtient plus aujourd’hui en France la majorité des inscrits ou des votants dans les urnes ;
    • - elle est en situation d’échec politique alors que de nombreuses études montrent que l’opinion publique majoritaire – y compris les jeunes – adopte plutôt des positions de plus en plus conservatrices en matière de mœurs, en matière sécuritaire, en matière de laïcité ou d’immigration, voire en matière de finances publiques ;
    • - elle est en situation d’échec politique alors que l'on observe une réticence croissante des intellectuels dans notre pays, vis-à-vis de l'idéologie dominante et de son expression politiquement correcte.

    Il faut donc se demander pourquoi une droite potentiellement majoritaire a été battue par une gauche minoritaire dans les esprits et dans les urnes. Il y a plusieurs réponses à cette question :

    • - une réponse circonstancielle : la droite de gouvernement a été une victime collatérale de la crise économique, qui a été fatale à beaucoup de gouvernements européens en place, de gauche comme de droite ;
    • - une réponse politicienne : l’élection de F. Hollande à la présidentielle de 2012 repose non pas sur l’adhésion au projet socialiste mais sur le rejet de la personne de N. Sarkozy sensible dans tout l’électorat, y compris à droite.

    Néanmoins ces deux réponses n’expliquent pas tout. Il y a en effet une raison de longue durée et de nature métapolitique à l’échec politique de la droite : si la gauche a gagné en 2012 c’est parce que la droite en France a commis des erreurs stratégiques fatales à la fin du XXe siècle.

    C’est sur ce dernier type d’explication que l’on s’arrêtera, même si l’on ne doit pas oublier que dans toutes les catastrophes c’est la conjonction de différents facteurs – de court ou de long terme – qui est cruciale.

    * * *

    La droite en France a été battue par la gauche car elle a commis trois erreurs fatales à la fin du XXe siècle :

    - elle a perdu son âme en abandonnant la lutte des idées ;
    - elle a donné la préférence à ses ennemis par rapport à ses alliés ;
    - elle s'est coupée du peuple français en trompant en permanence ses électeurs : c'est pourquoi ses électeurs ont commencé à la quitter.

    Ces trois erreurs fatales ont un commun dénominateur : elles ont induit une dynamique suicidaire d’implosion de la droite, face à une gauche restée unie.

    Pour cette raison deux droites politiques coexistent désormais de nos jours en France :

    • - une droite fantôme : fantôme, car elle n’est plus que l’ombre d’elle-même depuis qu’elle s’est ralliée au politiquement correct ; cette droite fantôme, bien qu’elle ait été une droite de gouvernement, n'en finit pas de décliner électoralement ; et aujourd’hui la droite fantôme a perdu son dernier argument : elle n’est plus au gouvernement !
    • - une droite populiste, diabolisée par le Système sous le vocable péjoratif « d'extrême droite », mais qui est en progression électorale ; la droite populiste a jusqu’alors été écartée du gouvernement.

    Mais les deux droites réunies représentent un potentiel électoral supérieur à celui de la gauche. C’est bien pourquoi l'union de la droite est le cauchemar de la gauche et c’est pourquoi elle fait tout pour l’empêcher.

    * * *

    Revenons sur les trois erreurs fatales de la droite :

    1/ Première erreur fatale : La droite de gouvernement a perdu son âme. C’est pourquoi elle est devenue un droite fantôme ou une droite zombie.

    La droite de gouvernement a perdu son âme car elle a délaissé la lutte des idées à la fin du XXe siècle.

    1.1
    Des raisons exogènes

    Il y a, certes, des raisons exogènes à cette crise intellectuelle et morale de la droite française.
    Jusque dans la première moitié du XXe siècle, la droite en France rassemblait en effet de brillants penseurs, des intellectuels et des artistes. Elle était même une droite intellectuelle, parfois trop d'ailleurs, avant d'être politique.

    1.1.1
    La « révolution de 1944 », selon l’expression de l’historien D. Venner, c'est-à-dire l’Epuration qui a visé avant tout les intellectuels, les hommes politiques et les notables de droite assimilés à la Collaboration, y a mis un terme brutal. L’Epuration a installé durablement, au nom de l'antifascisme, le pouvoir culturel de la gauche, et notamment des communistes, dans notre pays grâce à la diabolisation des hommes et des idées de droite et grâce à la confiscation des organes de presse, des maisons d’édition, à la mise au pas du cinéma et à la mainmise sur la « culture », l'enseignement et l'université.
    La gauche n'a jamais connu une telle répression ni une telle repentance, malgré les horreurs du communisme.
    Nous ne sommes toujours pas sortis, en France, de ce Yalta culturel ni du climat de guerre civile froide qui en résulte, rituellement entretenu par la commémoration permanente des « heures sombres de notre histoire », opposant les bons (toujours de gauche et si possible étrangers) et les méchants (toujours de droite et toujours français).
    La reductio ad hitlerum n'a ainsi cessé depuis lors d'être employée contre la droite alors qu'il n'y a plus de reductio ad stalinum dans notre pays depuis la répression hongroise de 1956. Les valeurs de la droite sont ainsi victimes, selon l'expression de Pascal Ory, d'une « rétro-satanisation » permanente, évidemment instrumentée par la gauche.

    1.1.2
    Mai-68 constitue un autre tournant intellectuel majeur, alors que les gaullistes n'y ont vu à l'époque que les drapeaux rouges de la « chienlit ».
    Cette révolution culturelle, on le sait aujourd'hui avec le recul du temps, a en effet été le brise-glace du néo-capitalisme, c'est-à-dire du règne de l'argent-roi. Car ce que l'on va « contester », en réalité, ce sont les valeurs de la droite et de la tradition européenne précisément : les valeurs de patriotisme, de sacrifice, d'autorité, de hiérarchie, de respect des bonnes mœurs et des traditions, de différenciation des sexes et des rôles sociaux, d'épargne, de travail et de retenue.
    La révolution culturelle de Mai-68 a aussi achevé de livrer l'enseignement, et notamment l'enseignement supérieur, puis les médias à l'idéologie de gauche. Elle a donné à la gauche de nouveaux moyens de façonner les esprits et d'entreprendre une stratégie de conquête du pouvoir culturel, qui verra son aboutissement dans la victoire de 1981 et dans la tyrannie du politiquement correct aujourd'hui.

    1.2
    Néanmoins le passé n'explique pas tout

    Le passé n’explique pas tout car, malgré cette succession de coups d'arrêt, la droite a quand même fait preuve d'une belle résilience.
    Une droite intellectuelle est née des épreuves, en particulier de la fin de la Guerre d'Algérie et après la révolution culturelle de Mai-68, convaincue de la nécessité de reprendre le combat culturel contre la gauche.
    La progression continue de la droite populiste est une autre preuve de la résilience des idées de droite dans notre pays.
    L'échec intellectuel de la droite ne résulte donc pas d'une fatalité : il résulte avant tout de l'aveuglement des responsables politiques de la droite de gouvernement, incapables de raisonner à long terme.

    1.2.1
    La droite de gouvernement a en effet fait preuve de suffisance :

    - Elle a cru que la « bonne gestion de l’économie », c'est-à-dire la sienne, constituerait son meilleur argument électoral face à une gauche trop « doctrinaire ». On se souvient du slogan de Giscard d'Estaing après la victoire de la gauche en 1981 : « Ça marche mal : c'est socialiste», ce qui voulait dire que c'était sur le terrain de l'efficacité économique et sociale, et non sur celui des principes et des finalités, qu'il fallait combattre la gauche. Après la victoire de la gauche en 1981, la droite a en outre voulu surfer sur la vague Thatcher/Reagan, en opposant un libéralisme magnifié sur l'autel du libre-échange mondialiste au socialisme ringardisé. Devenue anglophile, la droite s’est donc emparée avec délices du prêt à penser libre-échangiste ;

    - Mais en se concentrant sur les seules questions économiques et en se ralliant, au surplus, au néolibéralisme mondialiste, la droite s'est placée dans une impasse politique :

    • - une impasse, d'abord, parce que la gauche s'est rapidement ralliée à son tour au libre-échangisme mondialiste après le tournant de la rigueur en 1983 ; c'est même la grande mutation idéologique qui s'est produite à gauche à la fin du XXe siècle avec la chute de l'utopie communiste : la gauche a abandonné son projet de sortie du capitalisme pour se rallier, au contraire, au social-libéralisme mondialiste ; cela veut dire que la droite a donc perdu la capacité de se différencier de la gauche sur ce plan ;
    • - une impasse, ensuite, parce que la droite de gouvernement n'a pas fait mieux, finalement, que la gauche, à la fin du siècle, en matière économique ; car si autrefois la droite rimait avec économie, au sens vertueux du mot, avec confiance dans la monnaie ainsi qu’avec rigueur budgétaire et financière, elle a perdu aussi sur ce terrain-là !
    • - une impasse, enfin, parce que le néolibéralisme mondialiste se rattache comme la gauche à l’idéologie des Lumières. Le néolibéralisme mondialiste, ce sont les Lumières + le CAC 40, c'est-à-dire une idéologie qui est tout à l'opposé des valeurs de droite.

    Le néolibéralisme dans sa version mondialiste prône en effet la « société ouverte », c'est-à-dire la déconstruction des traditions, des protections nationales et des frontières économiques et, finalement, de toutes les identités comme autant d’obstacles au « doux commerce » entre des individus égaux et « rationnels » car libérés de toute appartenance. Les peuples autochtones sont en outre perçus comme un obstacle à ce projet et non plus comme un levier.
    On ne peut donc pas à la fois se déclarer en faveur de la famille, des traditions culturelles, de l’identité, de la citoyenneté ou de la nation et prôner cette idéologie : il y a dissonance cognitive entre les deux positionnements ! La droite ralliée au libre-échangisme mondialiste devient par conséquent inaudible ou bien n’est plus de droite : c’est justement ce qui lui est arrivé !

    1.2.2
    La droite suffisante a surtout manqué de courage intellectuel face à la gauche :

    • - La droite suffisante est d’abord restée sourde aux nombreuses voix qui s'étaient élevées dès les années 1970 pour dénoncer sa capitulation intellectuelle face à la gauche, que ce soit parmi les intellectuels (Maurice Druon, Michel Droit, Jean Cau, Louis Pauwels notamment) ou les clubs de réflexion (dont le CDH ou le Club 89), en particulier après la victoire de la gauche en 1981.
    • - En prenant la décision de cohabiter politiquement avec la gauche en 1986 afin de revenir au pouvoir, la droite de gouvernement a, au surplus, choisi la voie de la connivence idéologique durable avec la gauche, c'est-à-dire que face à la gauche elle n’a pas osé se réclamer de l’héritage intellectuel de la droite ; elle a, au contraire, trouvé plus confortable de lui emprunter ses valeurs et donc de combattre sur le terrain que celle-ci avait choisi : c’était une faute stratégique.

    La droite a donc renié rapidement sa plateforme électorale qui lui avait pourtant permis de battre les socialistes et les communistes aux législatives de 1986. Ce choix incombe notamment à J. Chirac qui porte une lourde responsabilité personnelle dans l'affaire, même s'il a fait des émules. Si ce choix a profité personnellement à J. Chirac il s’est révélé désastreux pour la droite : la droite de gouvernement est, en effet, devenue progressivement de moins en moins discernable de la gauche.

    Cette tendance, déjà perceptible dans les années 1970, n’a fait que s’accentuer.

    Les mots d’ordre des hommes politiques de droite vont désormais provenir quasiment tous de la gauche : de la « nouvelle société » (car la société est bloquée par le conservatisme, bien sûr ! selon Chaban-Delmas), à la « réforme », « la société libérale avancée » (c'est-à-dire une sorte de social-démocratie : Giscard d’Estaing), « le travaillisme à la française » (Chirac), le « changement » et « Vivement demain » (en 1986), la « rupture » (Sarkozy après… Mitterrand en 1981). Le dernier chic à droite était d’ailleurs de se réclamer d’hommes de gauche : de Jaurès à Georges Mandel, ce que ne fait à l'inverse jamais la gauche.

    Le débat sur les « valeurs » de l'UMP est d'ailleurs révélateur. Quelles sont ces « valeurs » en effet ?

    Si l'on va sur le site de l'UMP on constate que le texte fondateur de 2002 n'est plus en ligne. On ne trouve qu'un court document qui est truffé de références sémantiques de gauche : « solidarité, éducation, respect, vivre ensemble », etc. On y lit aussi que « la nation républicaine fonde notre identité commune », ce qui revient à dire que la nation se résumerait à la République et que l'identité nationale serait uniquement de nature politique. Le texte définit aussi la liberté comme une valeur essentielle mais qui « permet à chacun d'imaginer, d'agir, de créer, de s'exprimer » : il s'agit donc d'une conception purement individualiste et narcissique de la liberté, les mots « chacun » et « individu » revenant d'ailleurs souvent dans le texte. Et quand M. Juppé déclare qu'il faut mettre à jour ces valeurs que dit-il ? Qu'il faut réussir l'intégration (des immigrés) et « rejeter la xénophobie et l'islamophobie » (leFigaro.fr du 18 juin 2012).

    En d'autres termes, ces « valeurs » se différencient bien peu de l'univers mental de la gauche auquel elles font un grand emprunt. Comme le déclaraient d'ailleurs cet été Pierre Lellouche et Axel Poniatowski, députés UMP, à Paris Match : « On l'occulte toujours mais l'UMP se situe parfaitement en concordance avec le Parti démocrate [américain]. Et encore, on serait plutôt un peu plus à gauche » (Nouvelles de France, 31/8/2012).

    En 30 ans, la droite de gouvernement s’est métamorphosée en avatar de la gauche : un avatar qui se prétend économiquement plus responsable ou plus « libéral » que la gauche, tout en se recommandant des valeurs de gauche. Cette droite s’est ainsi progressivement ralliée à l’égalitarisme, à la « lutte contre les inégalités » et donc à l’ingénierie sociale, puis à l'idéologie des droits de l’homme en déconstruisant la citoyenneté, à « l’antiracisme », à la discrimination positive, à l’écologisme, au féminisme, enfin au libre-échangisme mondialiste, à la perte de la souveraineté nationale, à l'atlantisme et, finalement, au cosmopolitisme.

    1.2.3
    Enfin, la droite de gouvernement, ayant délaissé la lutte des idées, est devenue aveugle :

    Elle n'a pas vu venir le monde dans lequel nous allons vivre ni les nouveaux enjeux politiques qui en découlent. Engluée dans le court terme et les querelles de personnes, la droite fantôme n'a pas vu venir les nouveaux enjeux politiques de notre temps, à la différence d'un De Gaulle, par exemple, qui avait perçu la fin programmée de l'affrontement Est/Ouest, la montée en puissance de la Chine et des revendications nationales et identitaires des peuples d'Afrique et d'Asie, ou bien encore les limites de l'atlantisme. Mais on chercherait vainement des prophètes au RPR ou à l'UMP ! On trouverait tout au plus des perroquets, myopes, au surplus. La droite de gouvernement n'a pas vu venir que la marche du monde démontrait la fausseté des illusions mondialistes.

    La droite de gouvernement n'a surtout pas vu venir les nouveaux clivages culturels et politiques qui émergeaient en Europe et en France : le clivage identité/cosmopolitisme, le clivage islam/chrétienté, le clivage oligarchie/peuple, le clivage souveraineté/mondialisme, le clivage protection/libre-échangisme. Sur tous ces sujets, qui sont autant de « grandes querelles », comme disait De Gaulle, la droite n’a rien eu à nous dire. Elle n’a donc nullement profité de ces nouvelles lignes de fracture politiques.

    J. Violette http://www.polemia.com
    21/10/2012
    (Club de l’Horloge)

  • ” …un vainqueur qui s’appelle le Front National “

    Un gouvernement d’enfumeurs : après avoir avalisée le pacte de compétitivité, le traité budgétaire européen, deux engagements déjà du sarkozysme, la gauche trahi de nouveau ses électeurs en se couchant, comme l’UMP au pouvoir avant elle à Gandrange, devant Lakshmi Mittal à Florange. Relevons par ailleurs que l’Etat Français à déjà versé au groupe Arcelor-Mittal des dizaines de millions d’euros, notamment sous forme de crédits d’impôts… M. Mittal est un magnat plus préoccupé par les avis de ses banquiers ou de ses actionnaires que par les admonestations du gouvernement français. Pour être tout à fait juste précisons que l’homme d’affaire ne fait pas plus grand cas des suppliques des exécutifs de la vingtaine de pays dans lesquels Arcelor-Mittal déploie ses dispositifs industriels.

    Enfumage encore et toujours, que l’on a vu à l’œuvre hier soir avec la prestation de Manuel Valls sur le plateau « Des paroles et des actes » sur France 2.

    Membre du club Le Siècle, comme tout bon ministre UMP qui se respecte, le patron de l’Intérieur a achevé sa mue mimétique avec Nicolas Sarkozy. A coups de menton et de formules creuses, de phrases chocs, mécaniques, visiblement apprises par cœur et pondues par ses communicants, M Valls s’est fait le héraut de l’idéologie socialo-libérale d’essence euromondialiste.

    Marine Le Pen, invitée à lui donner la contradiction, a bien mis en lumière le fait que M. Valls, derrière ses mâles déclarations contre le terrorisme et l’expulsion médiatisée de quelques imams barbus, était tout aussi immigrationniste que ses prédécesseurs dont il poursuit vaille que vaille le même projet…

    Sur Le Plus, un blog hébergé par le site du Nouvel Obs, le « communicant » (notamment auprès de l’association communautariste noire le CRAN) Philippe Moreau Chevrolet, a assez bien résumé l’avis général. Il relève que « là où Nicolas Sarkozy était parvenu -en 2002 lors de son débat face à Jean-Marie Le Pen, NDLR- à établir un rapport de force et à dominer l’échange -pas toujours en fait ! NDLR-, Manuel Valls a subi. Il a encaissé les coups et s’est retrouvé constamment sur la défensive, face à une leader populiste (sic) qui est restée sur son terrain à elle – celui de l’immigration (…) Marine Le Pen : 1 – Manuel Valls : 0. Ce tweet de Thomas Wieder, journaliste au Monde, résume la soirée. Une soirée qui ressemble bien, pour Manuel Valls, à une occasion manquée. »

     D’occasion manquée en rendez-vous ratée l’UMP pendant ce temps ne sort pas de sa crise avec l’incapacité de Jean-François Copé et de François Fillon, au terme d’une nouvelle rencontre, à s’entendre sur un calendrier pour que les adhérents puissent de nouveau voter pour désigner leur président.

     Une situation qui fait craindre le pire aux caciques de l’Etablissement et Manuel Valls, pas plus que ses autres petits camarades classés à gauche sur l’échiquier, n’a eu le coeur de se réjouir de la déconfiture du pilier droit du Système. Après Alain Juppé et le sénateur socialiste David Assouline, Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre, copéiste, a affirmé lui aussi cette semaine que la mort de l’UMP serait « l’avenir » du Front National.

     Dans le quotidien genevois Le Temps, Catherine Dubouloz relevait 2 décembre que  «la situation qui s’enlise -à l’UMP, NDLR- et ses répercussions sur le FN inquiètent de plus en plus de responsables politiques, à droite comme à gauche. »

    « Il y a peu, le ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, déclarait sur BFM : Ce que je crains, c’est que ça ne finisse par faire un vainqueur qui s’appelle le Front National, parce qu’il prospère sur tout ça. Il prospère quand la démocratie est dégradée, il prospère quand les idées n’existent plus.Le socialiste n’est pas le seul à pronostiquer que le foutoir ambiant, pour reprendre l’expression crue de l’ancien ministre Xavier Bertrand, risque de renforcer Marine Le Pen »

    La journaliste note comme Bruno Gollnisch avant elle, que la crainte « d’offrir un boulevard électoral à l’extrême droite », c’est-à-dire en termes mieux choisis de précipiter l’inévitable recomposition politique du paysage français, « est peut-être l’une des raisons pour lesquelles la scission de l’UMP n’est pas encore totalement consommée. »

    « Si le mouvement se redivise comme du temps de l’UDF et du RPR, le risque est grand de voir l’un et l’autre partis nés des décombres de l’actuelle formation buter sur le premier tour des futures élections. Ce danger est dans toutes les têtes car il n’est pas très éloigné : les prochaines élections municipales et européennes auront lieu en 2014, et le FN a déjà lancé sa machine préparatoire. Les dirigeants de l’UMP craignent plus que tout d’assister à une vague bleu marine, plutôt qu’à la vague bleue que promet Jean-François Copé. »

    Un premier test grandeur nature aura lieu ce dimanche 9 décembre pour la législative partielle de la 6e circonscription de l’Hérault, à la suite de l’invalidation de l’élection de la socialiste Dolorès Roqué. Le candidat UMP, le copéiste Elie Aboud, avait été battu de dix voix seulement en juin au second tour mais était arrivé en tête au premier avec 33,62 % des suffrages, contre 29,04 % pour la candidate du PS. Guillaume Vouzellaud pour le FN avait obtenu alors 22,54 %.

    C’est France Jamet –qui a reçu notamment le soutien le 30 novembre de Marion Maréchal-Le Pen, à l’occasion d’une conférence de presse commune à Béziers, qui portera dimanche les couleurs de l’opposition nationale dans cette élection. La grande inconnue reste comme souvent le poids de l’abstention. En juin dernier les électeurs de la circonscription s’étaient plus mobilisés qu’ailleurs avec un taux de participation de 61%, soit cinq points de plus par rapport à la moyenne nationale. Allez France !

    http://www.gollnisch.com

  • Arnaque à Florange, antenne du Louvre à Lens : un avenir Français ?

    Le moment est bien choisi : Marine présentait hier à l’Assemblée nationale la charte du Rassemblement Bleu Marine (RBM).  Une structure qui  ne vise pas  à remplacer le Front National  mais  à  accueillir  les déçus de l’UMP et  plus largement, notamment dans la perspectives des municipales de 2014,  ceux qui se reconnaissent dans les grandes lignes du  programme  défendu par  le FN. Peu ou prou la démarche initiée par Jean-Marie Le Pen en 1986 avec  la création du Rassemblement National (RN) lors des législatives qui virent alors 35 députés FN-RN élus à l’Assemblée.    «Le RBM accueille les chauds, les tièdes, les bouillants, tous sauf les givrés !» a précisé avec humour  la présidente du FN.

     Le même jour, une  nouvelle rencontre entre  François Fillon et Jean-François Copé n’a pas permis de sortir l’UMP de la crise. Le RUMP,  groupe dissident de 72 députés  créé par M. Fillon, s’est vu officiellement doté mardi d’un temps de parole lors des débats à l’Assemblée. Les deux hommes doivent se revoir aujourd’hui, pour répondre à l’ultimatum de Nicolas Sarkozy qui  menace de les désavouer publiquement  s’ils ne parviennent pas à trouver un terrain d’entente.

     Désaveu  et humiliation qui frappent également les socialistes au pouvoir qui eux,  ont baissé culotte devant un président de multinationale ; le symbole est révélateur de la dégringolade de l’Etat français.

     Le  document révélé par Le Monde sur l’accord - que Matignon a  refusé de publier -.  signé entre Arcelor-Mittal et le gouvernement au sujet de  l’avenir du site de  Florange (Moselle)  en apporte une navrante confirmation. La réunion prévue aujourd’hui à 18h  entre les syndicalistes  et le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, s’annonce houleuse.

    Dans ce document «  il est ainsi indiqué que les 180 millions d’euros d’investissements sur cinq ans promis par Arcelor-Mittal seront certes réalisés de manière inconditionnelle », « mais les investissements stratégiques ne représenteront que 53 millions d’euros de l’ensemble. »

     « Tout le reste, ce sera le flux d’investissements courants, les investissements de pérennité, santé, sécurité et progrès continu, et la maintenance exceptionnelle,  c’est-à-dire un vaste fourre-tout où à peu près tout et n’importe quoi peut être comptabilisé, et notamment les frais de maintenance. Exactement ce que craignaient les syndicats, qui accusent Lakshmi Mittal de vouloir faire passer pour une concession de sa part des dépenses qu’il était de toutes façons obligé d’effectuer. »

     Dans le quotidien berlinois  Die Tageszeitung  rapporte Courrier international,  le journaliste Rudolf Balmer explique cruellement que « les sidérurgistes de Lorraine ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes s’ils ont pris les promesses de campagne du socialiste François Hollande au pied de la lettre ».

     « N’y avait-il vraiment rien d’autre à obtenir qu’un compromis boiteux ? Il est à coup sûr décevant pour les électeurs de gauche et les syndicats de voir leur gouvernement reculer, la queue basse (…). Paris s’est payé de mots alors qu’il ne pouvait pas suivre, ni politiquement, ni financièrement. Du fait de son endettement massif, l’Etat français est vulnérable aux pressions et n’a pas les moyens d’investir dans l’industrie sidérurgique. »

     «  Du reste, poursuit-il,  un plan de sauvetage public de Florange risquait de créer un précédent qu’invoqueraient – à bon droit – tous les autres secteurs touchés par la crise. »  Aides que Bruxelles de toute façon interdit généralement  aux Etats membres  au nom de « la  concurrence libre et  non faussée »…

     Le ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, qui est aussi une élue de Moselle, a déclaré  mardi qu’elle n’a « pas de confiance » dans la parole de l’industriel Lakshmi Mittal. Une  déclaration totalement vaine puisqu’il s’agit ici d’un constat d’impuissance et qui intervient le jour  ou,  par une habile ( ?) manœuvre de diversion, était inaugurée, comme à Dubaï avant elle, une antenne du Musée du Louvre à Lens (Pas-de-Calais). Un beau  cache-misère pour une région laminée par des décennies  de politique euro mondialiste, d’ultra libre échangisme,  de refus de tout  protectionnisme  et  de barrières douanières.

     Nous en voyons aujourd’hui le résultat. Le site Les Quatre vérités  relevait   hier que  « les chiffres du chômage au mois d’octobre sont tombés cette semaine. Au cours de ce mois, 71 500 personnes se sont trouvées sans emploi. Et, depuis 18 mois, le nombre des demandeurs d’emploi français a augmenté tous les mois. Il atteint, fin octobre, 4,87 millions. Rap­pelons que le nombre de Fran­çais âgés de 20 à 64 ans est de 37 millions d’habitants. » Un  « chômage qui  touche particulièrement deux catégories de la population : les  vieux  de plus de 50 ans, et les jeunes. »

     Dans son livre d’entretien « Une volonté, un idéal, » Bruno Gollnisch soulignait  qu’ « au cours des trente dernières années, la France a vu disparaître  complètement, ou peu s’en faut,  son industrie minière, presque toute sa sidérurgie, ses constructions navales, les trois quarts  de son industrie métallurgique de base, de sa fabrication de machine-outils, de son industrie textile. Elle est totalement absente de l’optique et de l’électronique grand public, elle ne fabrique  pas un seul téléviseur, lecteur DVD, pas un seul appareil photo, ordinateur, alors que des millions  de ces objets sont vendus sur son territoire. »

     « Bien pire, les partis de gauche et de droite qui se sont succédés au pouvoir  ont consenti à une telle situation, parce qu’ils croyaient, peu ou prou, aux vertus indéfinies de la division internationale du travail. Mais la division internationale du travail comporte des risques considérables pour l’indépendance et même pour l’identité d’une nation, sa culture, son équilibre social. »

     « Acceptons-nous un monde  dans lequel certaines nations, par exemple en Extrême-Orient, seront  spécialisées dans la fabrication des composants électroniques, d’autres, comme la Mauritanie, dans l’extraction de phosphates ou du minerai de fer, d’autres encore comme le Guatemala dans la culture de la banane ? Et en quoi d’ailleurs la France se spécialisera-t-elle ? Dans le tourisme ? »

     A cette aune Mme Filipetti et ses amis du gouvernement  pourront certes  toujours proposer de multiplier les antennes du Louvre pour attirer les  touristes dans une France sans industrie,   dans nos  régions transformées  définitivement en musées et dans lesquelles  existeront encore des réserves de souchiens…pour faire de belles photos. Est-ce l’avenir que nous voulons pour nos enfants, cette chute sans fin de notre pays ?

    http://www.gollnisch.com

  • 2012 : LA DEMOCRATIE BAFOUEE

    Les gouvernements de maint pays dépensent de l'argent pour explorer la planète Mars, dans le vain espoir d'y trouver les traces d'une vie ancienne aujourd'hui disparue. Si le martien de la légende observait l'élection présidentielle de 2012, il constaterait que la cérémonie est sans importance réelle pour l'avenir de la France et, ceci, malgré des affirmations contraires.
    Les vœux publics inutiles et ruineux servent aux concurrents principaux à prendre des postures électoralistes et, parfois, à s'injurier publiquement. La perte du triple A en offre le spectacle, alors que la classe politique tout entière en est solidairement responsable.
    Le facteur brouillant les cartes est la monarchie républicaine qui s'est installée en France ainsi que dans la plupart des pays, donnant à l'élection présidentielle une sorte de sacre laïque. C'est un événement nouveau de l'histoire des hommes. Les rois d'Israël étaient sacrés par l'onction divine. Jeanne d'Arc avait fait sacrer le Dauphin à Reims, comme simple « Lieutenant du Roi des cieux ».
    Les urnes, désormais, tiennent lieu de Sainte Ampoule sous couleur de démocratie. Dans le monde entier le bourrage de ces urnes se pratique avec entrain, ce qui est la première façon de bafouer la démocratie. Les USA sont tellement prétentieux concernant la démocratie qu'ils envoient des bombes sur les peuples récalcitrants à leur idée sur le sujet ; pourtant, ils sont loin d'être innocents dans le bourrage des urnes. En France, si le phénomène est moins fréquent, il est aussi plus discret. La république « sondagère » a pour effet que les élections se jouent souvent à la marge : il faut alors avouer, que la tentation est terrible.

    LA SIMILITUDE DES PROGRAMMES
    La future élection est faussée au départ par la similitude des programmes. Afin d'attirer le chaland, chaque candidat s'efforce de se démarquer des autres, ce qui est particulièrement visible pour les deux candidats principaux. Dès que l'un lance un projet, l'autre lance un contre projet. Une giclée de chiffres nous est lancée, sans que personne ne puisse les vérifier.
    Une triple ruine nous est annoncée. La première viendra de la persistance plus que probable des déficits publics ; aucune mesure crédible n'étant prévue pour les éviter vraiment et les remplacer par un excédent budgétaire. La deuxième ruine proviendra de la poursuite de la folie taxative, car aucune des équipes n’envisage la forte et possible décrue fiscale, moyen connu de laisser se créer de la richesse pour tous. La troisième résultera de la poursuite du déluge de lois qui démantibulent la France depuis bien longtemps. Pour créer de la richesse, il faut, en plus de la décrue fiscale, supprimer des lois et non en créer de nouvelles. A cet égard aucun des candidats n'indique qu'il va réduire d'une façon marquante le nombre des 38 ministres ou quasi ministres et certains promettent des ministères nouveaux ; or, il existe probablement une quinzaine de ministres inutiles qui nous assassinent par leur activité législative.
    Une autre offense grave à la démocratie est le barrage opposé soit aux nouveaux candidats, soit aux petits candidats, soit encore à ceux qui sont soupçonnés de ne pas être « républicains » : ce qualificatif meurtrier leur est asséné par les détenteurs provisoires du pouvoir et selon leur propre « bon plaisir » inspiré de leur intérêt électoral. Les instruments utilisés pour ce barrage sont nombreux. Le financement public des partis est le premier ; la force fiscale vole de l'argent aux citoyens pour le distribuer largement aux anciens partis. Citons, aussi, la condition abusive des 500 signatures, véritable digue contre les nouveaux ou les petits.

    DES COÛTS FABULEUX
    Une autre caractéristique de cette comédie électorale, avant même son ouverture officielle, est son coût fabuleux. Ce coût repose sur une chaîne de détournements que voici.
    En premier le détournement de fonds. Les personnages présentés abusivement comme des « candidats de gouvernement », utilisent pour faire leur campagne des sommes immenses arrachées aux contribuables. Le président, lui-même circule dans son magnifique tapis volant. Les moindres seigneurs en font autant avec moins de moyens.
    S'ajoute le détournement du temps. Le candidat socialiste confie détester les riches ; il doit se détester lui-même compte tenu des avantages formels et informels offerts par ses diverses fonctions. Or, si l'on a la générosité de penser que, malgré leur action souvent négative, il arrive que ces gens rendent de temps en temps des services véritables, comment s'expliquer qu'ils consacrent plusieurs mois de leur vie et depuis déjà longtemps à la campagne électorale ? La moindre honnêteté voudrait qu'ils renoncent pendant cette période à leurs émoluments.
    Enfin, intervient aussi le détournement de l'information .Toute la presse et les médias sont vent debout pour informer des faits et gestes des candidats. Bien entendu, les « petits » candidats et ceux qui n'ont pas été adoubés par le pouvoir sont relégués à la portion congrue. Le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA), certes, est censé améliorer l'équilibre. Mais il n'intervient vraiment qu'à partir de l'ouverture officielle de la campagne et pour les candidats alors déclarés. Il n'est, lui-même, qu'une coûteuse bureaucratie pour une tâche humainement impossible, à savoir découper artificiellement des temps de parole dans des médias classiques ; quand le collaborateur d'un candidat est dépêché à grands frais sur le lieu d'une catastrophe, il n'est pas décompté, alors que c'est de la compassion électoraliste pure ! En outre, les réseaux sociaux lui échappent par nature.
    Le résultat de tout le micmac électoral est que le vote final ne peut pas avoir de signification intelligible. Les candidats visent successivement tous les problèmes et l'on arrive forcément à des moyennes de moyennes.
    Où est l'explication ultime de cette déroute de la démocratie ? L'on trouve inévitablement le « Tout-État » ou le socialisme ce qui revient au même. Dans « La  République Fromagère », je montre que le socialisme offre aux politiques et à leurs courtisans un butin immense. La campagne déjà ouverte n'est qu'une course éperdue et collective pour saisir le butin. Parallèlement et sans attendre les futures législatives, les parachutages dans tous les camps illustrent cette course au butin.
    Le peuple, à qui l'on fait croire qu'il est souverain, jugera-t-il sur la couleur d'une cravate ? A lire les commentateurs de la presse, ce n'est pas loin de la vérité.
    Michel de PONCINS http://libeco.net

  • Quelle majorité pour une droite plurielle ?

    Résumé de la communication de Jean-Yves Le Gallou, président de Polémia, à la XXVIIIe Université annuelle du Club de l’Horloge, dimanche 21 octobre 2012

    2012 : La victoire étriquée de la gauche

    François Hollande est le plus mal élu des présidents de la Ve République : il n’a rassemblé que 39% des inscrits et 48,6% des votants ; 1.139.000 voix seulement le séparent de Nicolas Sarkozy alors que 2.146.000 électeurs ont choisi de voter blanc ou nul. Et seule la mobilisation massive de l’électorat musulman (86% pour Hollande, selon l’IFOP) lui a assuré la victoire. Au premier tour des élections législatives, le Parti socialiste, qui détient à lui seul la majorité de l’Assemblée nationale, a recueilli 16,1% des inscrits : moins d’un électeur sur six !

    Ce n’est pas la gauche bobo qui a gagné, c’est la « droite lâche » des médiagogues qui a perdu

    Il est clair que la victoire étriquée de François Hollande et des socialistes est une victoire par défaut. C’est d’abord la défaite de la droite. Une droite qui n’est ni « forte », ni « décomplexée », ni « populaire », ni « libre » mais « lâche ». Selon Lionnel Luca, député UMP des Alpes-Maritimes : « A droite, nous sommes des lâches. Si on veut faire carrière dans cette société moralisatrice, il faut être bien vu de ceux qui écrivent, ces curés laïcs qui donnent l’absolution au nom de ce qu’il faut penser » (Libération du 13 août 2012).

    A droite les citoyens n’ont pas affaire à des hommes d’Etat mais à des médiagogues qui ne cherchent pas à représenter leurs électeurs mais qui les trahissent pour plaire aux médias.

    Il faut un changement radical de stratégie pour construire une majorité sociologique, une majorité idéologique, une majorité stratégique et une majorité numérique.

    Majorité sociologique : France autochtone et France des périphéries

    La majorité sociologique est d’abord à rechercher dans la majorité ethnique de la France : les Français de souche ou, de manière plus large, les Français de souche européenne, car les Français d’origine italienne, espagnole ou portugaise votent comme les Franco-Français. C’est donc, à cette France autochtone, à ces Franco-Européens qu’il faut s’adresser et manifester une claire préférence pour leurs traditions, leurs coutumes, leurs goûts, leur culture, leur religion. Ce discours, d’ailleurs, ne rebutera pas ceux qui viennent du sud de la Méditerranée lorsqu’ils sont pleinement assimilés.

    La majorité sociologique est aussi à rechercher dans la France des périphéries, dans la France qui souffre. Dans la France des classes populaires et moyennes. Dans la France qui travaille, qui a travaillé ou qui cherche du travail dans les bassins d’emplois en crise. Dans la France ostracisée par l’incessante propagande des médias de l’oligarchie.

    Il y a là un formidable réservoir électoral, en particulier chez les abstentionnistes : 47,60% des électeurs au deuxième tour des élections législatives du 17 juin 2012, plus de 50% chez les moins de quarante-quatre ans, plus de 50% chez les employés et les ouvriers.

    Majorité idéologique : identité et traditions

    Les Français ne croient plus les mensonges qui leur sont assenés : ils ne croient plus que « la mondialisation est heureuse », ni que « l’immigration est une chance pour la France », pas davantage que « les révolutions arabes vont déboucher sur la démocratie », encore moins qu’il faille « faire une place à l’islam en France ».

    Le monde qui vient n’est pas attiré par les dogmes du politiquement correct. La marche du monde obéit à des valeurs contraires : identité, famille, foi, nation, protection, culture, civilisation.

    Malgré l’ahurissement médiatique, l’opinion des Français telle qu’elle ressort des sondages est, aux deux tiers des personnes interrogées, à l’opposé de l’idéologiquement correct.

    Sur l'identité et l’immigration :

    – Pour 65% des Français l'identité de la France s'affaiblit (sondage TNS Sofres, Les Echos du 8 février 2010) ;

    – 59% des personnes interrogées sont d'accord avec l'affirmation « Il y a trop d'immigrés en France » (sondage Opinion Way/CEVIPOF, Le Monde du 1er février 2011).

    Sur l'insécurité et la justice :

    – La sévérité des peines n'est pas suffisante en matière de récidive pour 85% des personnes interrogées ; en matière de crimes sexuels pour 84% ; en matière de trafic de drogue pour 76% ; en matière de délinquance des mineurs pour 71% (sondage IFOP/Le Figaro, Lefigaro.fr du 15 février 2011) ;

    – 63% des personnes interrogées se déclarent opposées à la dépénalisation du cannabis (sondage IFOP Sud-Ouest Dimanche : LeMonde.fr du 18 juin 2011).

    Sur l’économie et les impôts :

    – 59% des Français estiment que les prélèvements obligatoires sont « très élevés » (IPSOS, Les Echos du 18 mars 2010).

    Sur le protectionnisme :

    – 61% des personnes interrogées travaillant dans le secteur privé préconisent de prendre des mesures protectionnistes face à la mondialisation ; 2/3 des personnes interrogées et 73% des ouvriers estiment que la mondialisation est une menace sur l’emploi et 78% une menace sur les salaires (sondage TNS SOFRES du 21 avril au 4 mai : Les Echos du 20 juin 2011).

    Sur l’école et l’université :

    – 67% des personnes interrogées veulent remettre en cause le principe du collège unique et 81% estiment qu’il faut des parcours plus individualisés pour les élèves (sondage CSA La Croix/APPEL : LeMonde.fr du 5 avril 2011).

    (Voir les six analyses de Michel Geoffroy sur Polémia : Et si l'on donnait la parole aux Français (VI))

    Il est assez simple de savoir ce que veut le peuple, c’est l’inverse du politiquement correct : moins d’immigration, plus de répression des délinquants, un retour au protectionnisme et moins d’impôts, une école et une université plus sélectives. Tout cela est cohérent : car plus de protectionnisme, moins d’immigration et une école plus sélective, c’est moins de dépenses et donc moins d’impôts.

    La majorité stratégique

    Le handicap principal de la droite – des droites – c’est la crédibilité, tant a été grand par le passé l’écart entre les paroles prononcées et les politiques conduites. C’est cet écart qui explique les deux millions de voix qui ont manqué à Sarkozy en mai 2012.

    Pour tenter de reconquérir la confiance des électeurs, il faudra renouer avec de vraies valeurs :

    Le courage : si des réformes socialistes, sociétales notamment, sont jugées mauvaises, elles doivent être abrogées. Il ne doit pas y avoir d’ « acquis » ou d’ « avancées » socialistes irréversibles, ni sur le pseudo-mariage homosexualiste, ni sur les droits des étrangers.

    La réciprocité : c’est l’un des fondements des relations humaines, constamment bafoué à droite depuis vingt-cinq ans ; concrètement, l’UMP ne peut pas demander aux électeurs FN de se reporter sur ses candidats si elle continue d’appeler à ne pas voter pour les candidats FN. Un désistement ne peut être que réciproque.

    La confiance dans le peuple : c’est le point essentiel. Pour reconquérir la confiance du peuple, il faut montrer qu’on a confiance en lui et qu’on en fera un vrai législateur. La première mesure à proposer c’est le référendum d’initiative populaire. Il faut rendre le référendum d’initiative populaire largement possible à partir du moment où il est sollicité par au moins 500.000 électeurs inscrits.

    La majorité numérique

    Il ne faut évidemment pas imaginer pouvoir faire connaître positivement un tel projet à travers les médias de l’oligarchie dont il faut dénoncer les partis pris. Les médias de l’oligarchie, voilà l’ennemi. Heureusement il est possible de les contourner, sinon de s’en passer, grâce aux médias alternatifs.

    La volonté de s’émanciper de la doxa médiatique est apparue à la fin de l’élection présidentielle française du printemps 2012. A l’étranger, certains hommes politiques aussi s’affranchissent de la tyrannie médiatique : en Hongrie, Victor Orban gouverne depuis 2010, malgré l’opposition des principaux médias acquis à la superclasse mondiale ; en Belgique, Bart De Wever, patron du parti nationaliste NVA, vient de gagner les élections municipales du 14 octobre 2012 et d’emporter la mairie d’Anvers après avoir refusé de participer à plusieurs débats dans les télévisions flamandes qu’il a dénoncées comme partiales.

    Il est donc temps pour la droite de changer de direction et de comportement. De prendre le cap du peuple et non pas celui des médias. Les nouvelles technologies le permettent. Il suffit d’en avoir le courage. Vaste programme !

    Jean-Yves Le Gallou 21/10/2012 Polémia

    Texte intégral de la communication de Jean-Yves Le Gallou : cliquer ici
    http://www.polemia.com/pdf_v2/PDFinterventionCDHJYLG.pdf

  • Droite « forte et populaire »/FN : encore un effort camarades !

    « L'UMPlosion » devrait enfin susciter l'ajustement d'une offre politique à la croisée de l'UMP et du Front national. C'est ce positionnement que recommande J.H. d'Avirac, invitant chacune des parties à s'exonérer point par point d'un certain esprit d'épicier de quartier afin de bâtir une réelle alternative. Reste à savoir comment faire émerger une telle offre politique dans un système qui reste sous contrôle de l’oligarchie médiatique ?
    Polémia

    Face à la décomposition de l'UMP qui se confirmera (ou pas !?!) dans les semaines qui viennent, la posture de l'épicier qui reste ouvert le soir et souriant sous les bombes, attendant les clients du supermarché d'en face ravagé par les flammes, n'est certes pas satisfaisante. Ne nous y trompons pas : si l'UMP devait survivre à ce psychodrame révulsant pour tout patriote et tout démocrate, son image sera provisoirement entachée mais sa notoriété préservée. Pire : le risque, faute d'alternative structurée, est bien que le client revienne à ses habitudes, une fois les plaies pansées, ou tout simplement qu'il quitte définitivement le quartier, c'est-à-dire tout ce qui touche de près ou de loin à la politique.

    Concevoir un espace compatible avec les positions du FN et celles de la droite « forte et populaire » n'est jamais à ce point tombé sous le sens, d'autant que nous connaissons la nature des pas que les uns pourraient faire vers les autres sans renier leur famille d'origine et leurs valeurs. Au-delà de ce qui, à l'évidence, les rassemble d'ores et déjà (vigilance sur l'islam, révision des politiques d'immigration, tolérance zéro en matière de délinquance, identité, valeurs de la famille, …), la vraie droite de l'UMP et le FN devraient pouvoir remettre en question :

    • – Côté FN : une position trop expéditive sur l'Europe, où dans l'expression on aura tendance, par souci de simplification, à jeter la Civilisation européenne avec l'eau du bain de l'Europe de Bruxelles, alors même que réaffirmer l'intérêt d'une Europe forte, Europe des Nations (où il n'est pas concevable d'observer le cousin germain avec le même regard que le concurrent chinois ou américain) suffirait à désamorcer l'image d'un nationalisme étriqué, europhobe, se réjouissant par avance de la fin de l'euro.
      Sans tomber pour autant dans la soupe tiède, proscrire à cet égard certains jugements et sourires carnassiers ne pourrait que donner de la crédibilité aux femmes et aux hommes de ce mouvement qui a, du reste, déjà fait beaucoup de chemin.
    • – Côté Droite « forte et populaire » : il est sans doute des concepts et des mots qu'il serait bienvenu de s'approprier. Même si pour une famille issue d'un tonneau libéral, le terme « protectionnisme » reste un gros mot, il conviendra, à n'en point douter, d'intégrer avec force au cœur des idées et du discours la thématique de l'Euro-protectionnisme. Refuser le dumping social et environnemental imposés par un Système matérialiste, mondialiste, à la dérive, c'est casser l'idée absurde que la droite se limiterait au réceptacle éternel des nantis et de l'esprit bourgeois. Cette droite serait de ce point de vue bien inspirée de s'inscrire sans complexe dans le virage social opéré depuis quelque temps par le Front.

    Alors, camarades, encore un effort ! Laissez donc au vestiaire les égos dont on voit chaque jour les désastres sur la scène politique et retrouvez-vous sous la même bannière, celle des Nations d'Europe désireuses de prendre en main leur destin afin que naisse enfin une véritable alternative.

    A moins, évidemment, que chacun n'ait d’autre ambition que de rester replié sur sa petite épicerie de quartier avec pour unique objectif de fidéliser la veuve du 5e étage, le retraité du premier et l'indigné du 3e pour un ou deux actes d'achat par décennie.

    J.H. d'Avirac http://www.polemia.com
    29/11/2012