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élections - Page 772

  • Pourquoi l'échec de la droite ? (1/2)

    Communication de J. Violette, à la XXVIIIe Université annuelle
    du Club de l’Horloge, dont le thème général est
    « L’union de la droite »
    dimanche 21 octobre 2012
    (Première partie)

    Introduction

    Notre XXVIIIe université a pour thème l’union de la droite.
    L’union de la droite découle d’une simple équation :

    • - la droite est majoritaire en voix dans notre pays, à la différence de 1981 : en 2012 le PS n'obtient que 16,5% des inscrits au premier tour des législatives quand l’UMP en obtient 22% et le FN 7% ; et F. Hollande n'a été élu en 2012 qu'avec 48,6% des voix des votants.
    • - mais la droite n'est désormais majoritaire qu'à la condition d'être plurielle, compte tenu du régime électoral actuel. La droite de gouvernement, quel que soit son sigle, ne peut plus gagner seule, comme l'a montré l'échec de la stratégie de recentrage idéologique et politique qu'elle mène depuis plus de 20 ans. Et la droite populiste, dont l'ancrage local est encore faible, ne peut pas gagner seule non plus. Et il est d’ailleurs dans la nature de la droite d'être plurielle, alors que la gauche est par vocation réductionniste, monolithique et intolérante.
    • - la seule alternative à l'union de la droite c'est donc, comme l’a montré 2012, la victoire durable de la gauche.

    Tous les sondages montrent que les électeurs de droite sont favorables à une union de la droite. La recomposition de la droite est déjà dans les têtes, dans celles des électeurs de droite en tout cas. Elle est aussi dans la tête des abstentionnistes, qui sont devenus le premier parti de France car ils voudraient un vrai choix politique entre la gauche et la droite, qui n'existe plus aujourd'hui.

    Ce sont les états-majors qui la refusent obstinément : soit parce qu’ils sont soumis au politiquement correct, soit parce qu’ils s’imaginent qu’ils peuvent gagner sans avoir d’alliés. Ce sont deux illusions mortelles pour la droite.

    * * *

    L'union de la droite suppose donc une rupture fondatrice, comme dans tous les grands tournants politiques. L'union ne s'impose pas naturellement, en effet, dans l'ordre politique, marqué au contraire par l'esprit de confrontation. Pour faire l'union, il faut donc sacrifier les conforts, les appétits et les susceptibilités. Il faut sacrifier la politique de l'instant au profit de la politique de l'histoire. Ce sacrifice-là est bien difficile aux politiciens !

    La rupture doit d'abord être intellectuelle et morale : la droite de gouvernement doit avoir le courage de tuer le père, c'est-à-dire le politiquement correct et ses prophètes. C’est simple à faire : il suffit de préférer le verdict de l'électeur et des militants à celui des journalistes.

    La rupture doit aussi être politique : la droite doit comprendre qu'elle ne peut plus gagner en ordre dispersé, face à une gauche maintenant installée au cœur du Système oligarchique qui cumule tous les pouvoirs et qui s'appuie sur tout un réseau de clientèles. L'échec de 2012 doit ouvrir la voie à la renaissance de la droite.

    Avant de parler de la renaissance de la droite, revenons sur les raisons de son échec.

    * * *

    Un échec paradoxal

    L’échec de la droite en France face à la gauche est paradoxal :

    • - la droite est en situation d’échec politique, alors que la gauche unie n’obtient plus aujourd’hui en France la majorité des inscrits ou des votants dans les urnes ;
    • - elle est en situation d’échec politique alors que de nombreuses études montrent que l’opinion publique majoritaire – y compris les jeunes – adopte plutôt des positions de plus en plus conservatrices en matière de mœurs, en matière sécuritaire, en matière de laïcité ou d’immigration, voire en matière de finances publiques ;
    • - elle est en situation d’échec politique alors que l'on observe une réticence croissante des intellectuels dans notre pays, vis-à-vis de l'idéologie dominante et de son expression politiquement correcte.

    Il faut donc se demander pourquoi une droite potentiellement majoritaire a été battue par une gauche minoritaire dans les esprits et dans les urnes. Il y a plusieurs réponses à cette question :

    • - une réponse circonstancielle : la droite de gouvernement a été une victime collatérale de la crise économique, qui a été fatale à beaucoup de gouvernements européens en place, de gauche comme de droite ;
    • - une réponse politicienne : l’élection de F. Hollande à la présidentielle de 2012 repose non pas sur l’adhésion au projet socialiste mais sur le rejet de la personne de N. Sarkozy sensible dans tout l’électorat, y compris à droite.

    Néanmoins ces deux réponses n’expliquent pas tout. Il y a en effet une raison de longue durée et de nature métapolitique à l’échec politique de la droite : si la gauche a gagné en 2012 c’est parce que la droite en France a commis des erreurs stratégiques fatales à la fin du XXe siècle.

    C’est sur ce dernier type d’explication que l’on s’arrêtera, même si l’on ne doit pas oublier que dans toutes les catastrophes c’est la conjonction de différents facteurs – de court ou de long terme – qui est cruciale.

    * * *

    La droite en France a été battue par la gauche car elle a commis trois erreurs fatales à la fin du XXe siècle :

    - elle a perdu son âme en abandonnant la lutte des idées ;
    - elle a donné la préférence à ses ennemis par rapport à ses alliés ;
    - elle s'est coupée du peuple français en trompant en permanence ses électeurs : c'est pourquoi ses électeurs ont commencé à la quitter.

    Ces trois erreurs fatales ont un commun dénominateur : elles ont induit une dynamique suicidaire d’implosion de la droite, face à une gauche restée unie.

    Pour cette raison deux droites politiques coexistent désormais de nos jours en France :

    • - une droite fantôme : fantôme, car elle n’est plus que l’ombre d’elle-même depuis qu’elle s’est ralliée au politiquement correct ; cette droite fantôme, bien qu’elle ait été une droite de gouvernement, n'en finit pas de décliner électoralement ; et aujourd’hui la droite fantôme a perdu son dernier argument : elle n’est plus au gouvernement !
    • - une droite populiste, diabolisée par le Système sous le vocable péjoratif « d'extrême droite », mais qui est en progression électorale ; la droite populiste a jusqu’alors été écartée du gouvernement.

    Mais les deux droites réunies représentent un potentiel électoral supérieur à celui de la gauche. C’est bien pourquoi l'union de la droite est le cauchemar de la gauche et c’est pourquoi elle fait tout pour l’empêcher.

    * * *

    Revenons sur les trois erreurs fatales de la droite :

    1/ Première erreur fatale : La droite de gouvernement a perdu son âme. C’est pourquoi elle est devenue un droite fantôme ou une droite zombie.

    La droite de gouvernement a perdu son âme car elle a délaissé la lutte des idées à la fin du XXe siècle.

    1.1
    Des raisons exogènes

    Il y a, certes, des raisons exogènes à cette crise intellectuelle et morale de la droite française.
    Jusque dans la première moitié du XXe siècle, la droite en France rassemblait en effet de brillants penseurs, des intellectuels et des artistes. Elle était même une droite intellectuelle, parfois trop d'ailleurs, avant d'être politique.

    1.1.1
    La « révolution de 1944 », selon l’expression de l’historien D. Venner, c'est-à-dire l’Epuration qui a visé avant tout les intellectuels, les hommes politiques et les notables de droite assimilés à la Collaboration, y a mis un terme brutal. L’Epuration a installé durablement, au nom de l'antifascisme, le pouvoir culturel de la gauche, et notamment des communistes, dans notre pays grâce à la diabolisation des hommes et des idées de droite et grâce à la confiscation des organes de presse, des maisons d’édition, à la mise au pas du cinéma et à la mainmise sur la « culture », l'enseignement et l'université.
    La gauche n'a jamais connu une telle répression ni une telle repentance, malgré les horreurs du communisme.
    Nous ne sommes toujours pas sortis, en France, de ce Yalta culturel ni du climat de guerre civile froide qui en résulte, rituellement entretenu par la commémoration permanente des « heures sombres de notre histoire », opposant les bons (toujours de gauche et si possible étrangers) et les méchants (toujours de droite et toujours français).
    La reductio ad hitlerum n'a ainsi cessé depuis lors d'être employée contre la droite alors qu'il n'y a plus de reductio ad stalinum dans notre pays depuis la répression hongroise de 1956. Les valeurs de la droite sont ainsi victimes, selon l'expression de Pascal Ory, d'une « rétro-satanisation » permanente, évidemment instrumentée par la gauche.

    1.1.2
    Mai-68 constitue un autre tournant intellectuel majeur, alors que les gaullistes n'y ont vu à l'époque que les drapeaux rouges de la « chienlit ».
    Cette révolution culturelle, on le sait aujourd'hui avec le recul du temps, a en effet été le brise-glace du néo-capitalisme, c'est-à-dire du règne de l'argent-roi. Car ce que l'on va « contester », en réalité, ce sont les valeurs de la droite et de la tradition européenne précisément : les valeurs de patriotisme, de sacrifice, d'autorité, de hiérarchie, de respect des bonnes mœurs et des traditions, de différenciation des sexes et des rôles sociaux, d'épargne, de travail et de retenue.
    La révolution culturelle de Mai-68 a aussi achevé de livrer l'enseignement, et notamment l'enseignement supérieur, puis les médias à l'idéologie de gauche. Elle a donné à la gauche de nouveaux moyens de façonner les esprits et d'entreprendre une stratégie de conquête du pouvoir culturel, qui verra son aboutissement dans la victoire de 1981 et dans la tyrannie du politiquement correct aujourd'hui.

    1.2
    Néanmoins le passé n'explique pas tout

    Le passé n’explique pas tout car, malgré cette succession de coups d'arrêt, la droite a quand même fait preuve d'une belle résilience.
    Une droite intellectuelle est née des épreuves, en particulier de la fin de la Guerre d'Algérie et après la révolution culturelle de Mai-68, convaincue de la nécessité de reprendre le combat culturel contre la gauche.
    La progression continue de la droite populiste est une autre preuve de la résilience des idées de droite dans notre pays.
    L'échec intellectuel de la droite ne résulte donc pas d'une fatalité : il résulte avant tout de l'aveuglement des responsables politiques de la droite de gouvernement, incapables de raisonner à long terme.

    1.2.1
    La droite de gouvernement a en effet fait preuve de suffisance :

    - Elle a cru que la « bonne gestion de l’économie », c'est-à-dire la sienne, constituerait son meilleur argument électoral face à une gauche trop « doctrinaire ». On se souvient du slogan de Giscard d'Estaing après la victoire de la gauche en 1981 : « Ça marche mal : c'est socialiste», ce qui voulait dire que c'était sur le terrain de l'efficacité économique et sociale, et non sur celui des principes et des finalités, qu'il fallait combattre la gauche. Après la victoire de la gauche en 1981, la droite a en outre voulu surfer sur la vague Thatcher/Reagan, en opposant un libéralisme magnifié sur l'autel du libre-échange mondialiste au socialisme ringardisé. Devenue anglophile, la droite s’est donc emparée avec délices du prêt à penser libre-échangiste ;

    - Mais en se concentrant sur les seules questions économiques et en se ralliant, au surplus, au néolibéralisme mondialiste, la droite s'est placée dans une impasse politique :

    • - une impasse, d'abord, parce que la gauche s'est rapidement ralliée à son tour au libre-échangisme mondialiste après le tournant de la rigueur en 1983 ; c'est même la grande mutation idéologique qui s'est produite à gauche à la fin du XXe siècle avec la chute de l'utopie communiste : la gauche a abandonné son projet de sortie du capitalisme pour se rallier, au contraire, au social-libéralisme mondialiste ; cela veut dire que la droite a donc perdu la capacité de se différencier de la gauche sur ce plan ;
    • - une impasse, ensuite, parce que la droite de gouvernement n'a pas fait mieux, finalement, que la gauche, à la fin du siècle, en matière économique ; car si autrefois la droite rimait avec économie, au sens vertueux du mot, avec confiance dans la monnaie ainsi qu’avec rigueur budgétaire et financière, elle a perdu aussi sur ce terrain-là !
    • - une impasse, enfin, parce que le néolibéralisme mondialiste se rattache comme la gauche à l’idéologie des Lumières. Le néolibéralisme mondialiste, ce sont les Lumières + le CAC 40, c'est-à-dire une idéologie qui est tout à l'opposé des valeurs de droite.

    Le néolibéralisme dans sa version mondialiste prône en effet la « société ouverte », c'est-à-dire la déconstruction des traditions, des protections nationales et des frontières économiques et, finalement, de toutes les identités comme autant d’obstacles au « doux commerce » entre des individus égaux et « rationnels » car libérés de toute appartenance. Les peuples autochtones sont en outre perçus comme un obstacle à ce projet et non plus comme un levier.
    On ne peut donc pas à la fois se déclarer en faveur de la famille, des traditions culturelles, de l’identité, de la citoyenneté ou de la nation et prôner cette idéologie : il y a dissonance cognitive entre les deux positionnements ! La droite ralliée au libre-échangisme mondialiste devient par conséquent inaudible ou bien n’est plus de droite : c’est justement ce qui lui est arrivé !

    1.2.2
    La droite suffisante a surtout manqué de courage intellectuel face à la gauche :

    • - La droite suffisante est d’abord restée sourde aux nombreuses voix qui s'étaient élevées dès les années 1970 pour dénoncer sa capitulation intellectuelle face à la gauche, que ce soit parmi les intellectuels (Maurice Druon, Michel Droit, Jean Cau, Louis Pauwels notamment) ou les clubs de réflexion (dont le CDH ou le Club 89), en particulier après la victoire de la gauche en 1981.
    • - En prenant la décision de cohabiter politiquement avec la gauche en 1986 afin de revenir au pouvoir, la droite de gouvernement a, au surplus, choisi la voie de la connivence idéologique durable avec la gauche, c'est-à-dire que face à la gauche elle n’a pas osé se réclamer de l’héritage intellectuel de la droite ; elle a, au contraire, trouvé plus confortable de lui emprunter ses valeurs et donc de combattre sur le terrain que celle-ci avait choisi : c’était une faute stratégique.

    La droite a donc renié rapidement sa plateforme électorale qui lui avait pourtant permis de battre les socialistes et les communistes aux législatives de 1986. Ce choix incombe notamment à J. Chirac qui porte une lourde responsabilité personnelle dans l'affaire, même s'il a fait des émules. Si ce choix a profité personnellement à J. Chirac il s’est révélé désastreux pour la droite : la droite de gouvernement est, en effet, devenue progressivement de moins en moins discernable de la gauche.

    Cette tendance, déjà perceptible dans les années 1970, n’a fait que s’accentuer.

    Les mots d’ordre des hommes politiques de droite vont désormais provenir quasiment tous de la gauche : de la « nouvelle société » (car la société est bloquée par le conservatisme, bien sûr ! selon Chaban-Delmas), à la « réforme », « la société libérale avancée » (c'est-à-dire une sorte de social-démocratie : Giscard d’Estaing), « le travaillisme à la française » (Chirac), le « changement » et « Vivement demain » (en 1986), la « rupture » (Sarkozy après… Mitterrand en 1981). Le dernier chic à droite était d’ailleurs de se réclamer d’hommes de gauche : de Jaurès à Georges Mandel, ce que ne fait à l'inverse jamais la gauche.

    Le débat sur les « valeurs » de l'UMP est d'ailleurs révélateur. Quelles sont ces « valeurs » en effet ?

    Si l'on va sur le site de l'UMP on constate que le texte fondateur de 2002 n'est plus en ligne. On ne trouve qu'un court document qui est truffé de références sémantiques de gauche : « solidarité, éducation, respect, vivre ensemble », etc. On y lit aussi que « la nation républicaine fonde notre identité commune », ce qui revient à dire que la nation se résumerait à la République et que l'identité nationale serait uniquement de nature politique. Le texte définit aussi la liberté comme une valeur essentielle mais qui « permet à chacun d'imaginer, d'agir, de créer, de s'exprimer » : il s'agit donc d'une conception purement individualiste et narcissique de la liberté, les mots « chacun » et « individu » revenant d'ailleurs souvent dans le texte. Et quand M. Juppé déclare qu'il faut mettre à jour ces valeurs que dit-il ? Qu'il faut réussir l'intégration (des immigrés) et « rejeter la xénophobie et l'islamophobie » (leFigaro.fr du 18 juin 2012).

    En d'autres termes, ces « valeurs » se différencient bien peu de l'univers mental de la gauche auquel elles font un grand emprunt. Comme le déclaraient d'ailleurs cet été Pierre Lellouche et Axel Poniatowski, députés UMP, à Paris Match : « On l'occulte toujours mais l'UMP se situe parfaitement en concordance avec le Parti démocrate [américain]. Et encore, on serait plutôt un peu plus à gauche » (Nouvelles de France, 31/8/2012).

    En 30 ans, la droite de gouvernement s’est métamorphosée en avatar de la gauche : un avatar qui se prétend économiquement plus responsable ou plus « libéral » que la gauche, tout en se recommandant des valeurs de gauche. Cette droite s’est ainsi progressivement ralliée à l’égalitarisme, à la « lutte contre les inégalités » et donc à l’ingénierie sociale, puis à l'idéologie des droits de l’homme en déconstruisant la citoyenneté, à « l’antiracisme », à la discrimination positive, à l’écologisme, au féminisme, enfin au libre-échangisme mondialiste, à la perte de la souveraineté nationale, à l'atlantisme et, finalement, au cosmopolitisme.

    1.2.3
    Enfin, la droite de gouvernement, ayant délaissé la lutte des idées, est devenue aveugle :

    Elle n'a pas vu venir le monde dans lequel nous allons vivre ni les nouveaux enjeux politiques qui en découlent. Engluée dans le court terme et les querelles de personnes, la droite fantôme n'a pas vu venir les nouveaux enjeux politiques de notre temps, à la différence d'un De Gaulle, par exemple, qui avait perçu la fin programmée de l'affrontement Est/Ouest, la montée en puissance de la Chine et des revendications nationales et identitaires des peuples d'Afrique et d'Asie, ou bien encore les limites de l'atlantisme. Mais on chercherait vainement des prophètes au RPR ou à l'UMP ! On trouverait tout au plus des perroquets, myopes, au surplus. La droite de gouvernement n'a pas vu venir que la marche du monde démontrait la fausseté des illusions mondialistes.

    La droite de gouvernement n'a surtout pas vu venir les nouveaux clivages culturels et politiques qui émergeaient en Europe et en France : le clivage identité/cosmopolitisme, le clivage islam/chrétienté, le clivage oligarchie/peuple, le clivage souveraineté/mondialisme, le clivage protection/libre-échangisme. Sur tous ces sujets, qui sont autant de « grandes querelles », comme disait De Gaulle, la droite n’a rien eu à nous dire. Elle n’a donc nullement profité de ces nouvelles lignes de fracture politiques.

    J. Violette http://www.polemia.com
    21/10/2012
    (Club de l’Horloge)

  • ” …un vainqueur qui s’appelle le Front National “

    Un gouvernement d’enfumeurs : après avoir avalisée le pacte de compétitivité, le traité budgétaire européen, deux engagements déjà du sarkozysme, la gauche trahi de nouveau ses électeurs en se couchant, comme l’UMP au pouvoir avant elle à Gandrange, devant Lakshmi Mittal à Florange. Relevons par ailleurs que l’Etat Français à déjà versé au groupe Arcelor-Mittal des dizaines de millions d’euros, notamment sous forme de crédits d’impôts… M. Mittal est un magnat plus préoccupé par les avis de ses banquiers ou de ses actionnaires que par les admonestations du gouvernement français. Pour être tout à fait juste précisons que l’homme d’affaire ne fait pas plus grand cas des suppliques des exécutifs de la vingtaine de pays dans lesquels Arcelor-Mittal déploie ses dispositifs industriels.

    Enfumage encore et toujours, que l’on a vu à l’œuvre hier soir avec la prestation de Manuel Valls sur le plateau « Des paroles et des actes » sur France 2.

    Membre du club Le Siècle, comme tout bon ministre UMP qui se respecte, le patron de l’Intérieur a achevé sa mue mimétique avec Nicolas Sarkozy. A coups de menton et de formules creuses, de phrases chocs, mécaniques, visiblement apprises par cœur et pondues par ses communicants, M Valls s’est fait le héraut de l’idéologie socialo-libérale d’essence euromondialiste.

    Marine Le Pen, invitée à lui donner la contradiction, a bien mis en lumière le fait que M. Valls, derrière ses mâles déclarations contre le terrorisme et l’expulsion médiatisée de quelques imams barbus, était tout aussi immigrationniste que ses prédécesseurs dont il poursuit vaille que vaille le même projet…

    Sur Le Plus, un blog hébergé par le site du Nouvel Obs, le « communicant » (notamment auprès de l’association communautariste noire le CRAN) Philippe Moreau Chevrolet, a assez bien résumé l’avis général. Il relève que « là où Nicolas Sarkozy était parvenu -en 2002 lors de son débat face à Jean-Marie Le Pen, NDLR- à établir un rapport de force et à dominer l’échange -pas toujours en fait ! NDLR-, Manuel Valls a subi. Il a encaissé les coups et s’est retrouvé constamment sur la défensive, face à une leader populiste (sic) qui est restée sur son terrain à elle – celui de l’immigration (…) Marine Le Pen : 1 – Manuel Valls : 0. Ce tweet de Thomas Wieder, journaliste au Monde, résume la soirée. Une soirée qui ressemble bien, pour Manuel Valls, à une occasion manquée. »

     D’occasion manquée en rendez-vous ratée l’UMP pendant ce temps ne sort pas de sa crise avec l’incapacité de Jean-François Copé et de François Fillon, au terme d’une nouvelle rencontre, à s’entendre sur un calendrier pour que les adhérents puissent de nouveau voter pour désigner leur président.

     Une situation qui fait craindre le pire aux caciques de l’Etablissement et Manuel Valls, pas plus que ses autres petits camarades classés à gauche sur l’échiquier, n’a eu le coeur de se réjouir de la déconfiture du pilier droit du Système. Après Alain Juppé et le sénateur socialiste David Assouline, Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre, copéiste, a affirmé lui aussi cette semaine que la mort de l’UMP serait « l’avenir » du Front National.

     Dans le quotidien genevois Le Temps, Catherine Dubouloz relevait 2 décembre que  «la situation qui s’enlise -à l’UMP, NDLR- et ses répercussions sur le FN inquiètent de plus en plus de responsables politiques, à droite comme à gauche. »

    « Il y a peu, le ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, déclarait sur BFM : Ce que je crains, c’est que ça ne finisse par faire un vainqueur qui s’appelle le Front National, parce qu’il prospère sur tout ça. Il prospère quand la démocratie est dégradée, il prospère quand les idées n’existent plus.Le socialiste n’est pas le seul à pronostiquer que le foutoir ambiant, pour reprendre l’expression crue de l’ancien ministre Xavier Bertrand, risque de renforcer Marine Le Pen »

    La journaliste note comme Bruno Gollnisch avant elle, que la crainte « d’offrir un boulevard électoral à l’extrême droite », c’est-à-dire en termes mieux choisis de précipiter l’inévitable recomposition politique du paysage français, « est peut-être l’une des raisons pour lesquelles la scission de l’UMP n’est pas encore totalement consommée. »

    « Si le mouvement se redivise comme du temps de l’UDF et du RPR, le risque est grand de voir l’un et l’autre partis nés des décombres de l’actuelle formation buter sur le premier tour des futures élections. Ce danger est dans toutes les têtes car il n’est pas très éloigné : les prochaines élections municipales et européennes auront lieu en 2014, et le FN a déjà lancé sa machine préparatoire. Les dirigeants de l’UMP craignent plus que tout d’assister à une vague bleu marine, plutôt qu’à la vague bleue que promet Jean-François Copé. »

    Un premier test grandeur nature aura lieu ce dimanche 9 décembre pour la législative partielle de la 6e circonscription de l’Hérault, à la suite de l’invalidation de l’élection de la socialiste Dolorès Roqué. Le candidat UMP, le copéiste Elie Aboud, avait été battu de dix voix seulement en juin au second tour mais était arrivé en tête au premier avec 33,62 % des suffrages, contre 29,04 % pour la candidate du PS. Guillaume Vouzellaud pour le FN avait obtenu alors 22,54 %.

    C’est France Jamet –qui a reçu notamment le soutien le 30 novembre de Marion Maréchal-Le Pen, à l’occasion d’une conférence de presse commune à Béziers, qui portera dimanche les couleurs de l’opposition nationale dans cette élection. La grande inconnue reste comme souvent le poids de l’abstention. En juin dernier les électeurs de la circonscription s’étaient plus mobilisés qu’ailleurs avec un taux de participation de 61%, soit cinq points de plus par rapport à la moyenne nationale. Allez France !

    http://www.gollnisch.com

  • Arnaque à Florange, antenne du Louvre à Lens : un avenir Français ?

    Le moment est bien choisi : Marine présentait hier à l’Assemblée nationale la charte du Rassemblement Bleu Marine (RBM).  Une structure qui  ne vise pas  à remplacer le Front National  mais  à  accueillir  les déçus de l’UMP et  plus largement, notamment dans la perspectives des municipales de 2014,  ceux qui se reconnaissent dans les grandes lignes du  programme  défendu par  le FN. Peu ou prou la démarche initiée par Jean-Marie Le Pen en 1986 avec  la création du Rassemblement National (RN) lors des législatives qui virent alors 35 députés FN-RN élus à l’Assemblée.    «Le RBM accueille les chauds, les tièdes, les bouillants, tous sauf les givrés !» a précisé avec humour  la présidente du FN.

     Le même jour, une  nouvelle rencontre entre  François Fillon et Jean-François Copé n’a pas permis de sortir l’UMP de la crise. Le RUMP,  groupe dissident de 72 députés  créé par M. Fillon, s’est vu officiellement doté mardi d’un temps de parole lors des débats à l’Assemblée. Les deux hommes doivent se revoir aujourd’hui, pour répondre à l’ultimatum de Nicolas Sarkozy qui  menace de les désavouer publiquement  s’ils ne parviennent pas à trouver un terrain d’entente.

     Désaveu  et humiliation qui frappent également les socialistes au pouvoir qui eux,  ont baissé culotte devant un président de multinationale ; le symbole est révélateur de la dégringolade de l’Etat français.

     Le  document révélé par Le Monde sur l’accord - que Matignon a  refusé de publier -.  signé entre Arcelor-Mittal et le gouvernement au sujet de  l’avenir du site de  Florange (Moselle)  en apporte une navrante confirmation. La réunion prévue aujourd’hui à 18h  entre les syndicalistes  et le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, s’annonce houleuse.

    Dans ce document «  il est ainsi indiqué que les 180 millions d’euros d’investissements sur cinq ans promis par Arcelor-Mittal seront certes réalisés de manière inconditionnelle », « mais les investissements stratégiques ne représenteront que 53 millions d’euros de l’ensemble. »

     « Tout le reste, ce sera le flux d’investissements courants, les investissements de pérennité, santé, sécurité et progrès continu, et la maintenance exceptionnelle,  c’est-à-dire un vaste fourre-tout où à peu près tout et n’importe quoi peut être comptabilisé, et notamment les frais de maintenance. Exactement ce que craignaient les syndicats, qui accusent Lakshmi Mittal de vouloir faire passer pour une concession de sa part des dépenses qu’il était de toutes façons obligé d’effectuer. »

     Dans le quotidien berlinois  Die Tageszeitung  rapporte Courrier international,  le journaliste Rudolf Balmer explique cruellement que « les sidérurgistes de Lorraine ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes s’ils ont pris les promesses de campagne du socialiste François Hollande au pied de la lettre ».

     « N’y avait-il vraiment rien d’autre à obtenir qu’un compromis boiteux ? Il est à coup sûr décevant pour les électeurs de gauche et les syndicats de voir leur gouvernement reculer, la queue basse (…). Paris s’est payé de mots alors qu’il ne pouvait pas suivre, ni politiquement, ni financièrement. Du fait de son endettement massif, l’Etat français est vulnérable aux pressions et n’a pas les moyens d’investir dans l’industrie sidérurgique. »

     «  Du reste, poursuit-il,  un plan de sauvetage public de Florange risquait de créer un précédent qu’invoqueraient – à bon droit – tous les autres secteurs touchés par la crise. »  Aides que Bruxelles de toute façon interdit généralement  aux Etats membres  au nom de « la  concurrence libre et  non faussée »…

     Le ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, qui est aussi une élue de Moselle, a déclaré  mardi qu’elle n’a « pas de confiance » dans la parole de l’industriel Lakshmi Mittal. Une  déclaration totalement vaine puisqu’il s’agit ici d’un constat d’impuissance et qui intervient le jour  ou,  par une habile ( ?) manœuvre de diversion, était inaugurée, comme à Dubaï avant elle, une antenne du Musée du Louvre à Lens (Pas-de-Calais). Un beau  cache-misère pour une région laminée par des décennies  de politique euro mondialiste, d’ultra libre échangisme,  de refus de tout  protectionnisme  et  de barrières douanières.

     Nous en voyons aujourd’hui le résultat. Le site Les Quatre vérités  relevait   hier que  « les chiffres du chômage au mois d’octobre sont tombés cette semaine. Au cours de ce mois, 71 500 personnes se sont trouvées sans emploi. Et, depuis 18 mois, le nombre des demandeurs d’emploi français a augmenté tous les mois. Il atteint, fin octobre, 4,87 millions. Rap­pelons que le nombre de Fran­çais âgés de 20 à 64 ans est de 37 millions d’habitants. » Un  « chômage qui  touche particulièrement deux catégories de la population : les  vieux  de plus de 50 ans, et les jeunes. »

     Dans son livre d’entretien « Une volonté, un idéal, » Bruno Gollnisch soulignait  qu’ « au cours des trente dernières années, la France a vu disparaître  complètement, ou peu s’en faut,  son industrie minière, presque toute sa sidérurgie, ses constructions navales, les trois quarts  de son industrie métallurgique de base, de sa fabrication de machine-outils, de son industrie textile. Elle est totalement absente de l’optique et de l’électronique grand public, elle ne fabrique  pas un seul téléviseur, lecteur DVD, pas un seul appareil photo, ordinateur, alors que des millions  de ces objets sont vendus sur son territoire. »

     « Bien pire, les partis de gauche et de droite qui se sont succédés au pouvoir  ont consenti à une telle situation, parce qu’ils croyaient, peu ou prou, aux vertus indéfinies de la division internationale du travail. Mais la division internationale du travail comporte des risques considérables pour l’indépendance et même pour l’identité d’une nation, sa culture, son équilibre social. »

     « Acceptons-nous un monde  dans lequel certaines nations, par exemple en Extrême-Orient, seront  spécialisées dans la fabrication des composants électroniques, d’autres, comme la Mauritanie, dans l’extraction de phosphates ou du minerai de fer, d’autres encore comme le Guatemala dans la culture de la banane ? Et en quoi d’ailleurs la France se spécialisera-t-elle ? Dans le tourisme ? »

     A cette aune Mme Filipetti et ses amis du gouvernement  pourront certes  toujours proposer de multiplier les antennes du Louvre pour attirer les  touristes dans une France sans industrie,   dans nos  régions transformées  définitivement en musées et dans lesquelles  existeront encore des réserves de souchiens…pour faire de belles photos. Est-ce l’avenir que nous voulons pour nos enfants, cette chute sans fin de notre pays ?

    http://www.gollnisch.com

  • 2012 : LA DEMOCRATIE BAFOUEE

    Les gouvernements de maint pays dépensent de l'argent pour explorer la planète Mars, dans le vain espoir d'y trouver les traces d'une vie ancienne aujourd'hui disparue. Si le martien de la légende observait l'élection présidentielle de 2012, il constaterait que la cérémonie est sans importance réelle pour l'avenir de la France et, ceci, malgré des affirmations contraires.
    Les vœux publics inutiles et ruineux servent aux concurrents principaux à prendre des postures électoralistes et, parfois, à s'injurier publiquement. La perte du triple A en offre le spectacle, alors que la classe politique tout entière en est solidairement responsable.
    Le facteur brouillant les cartes est la monarchie républicaine qui s'est installée en France ainsi que dans la plupart des pays, donnant à l'élection présidentielle une sorte de sacre laïque. C'est un événement nouveau de l'histoire des hommes. Les rois d'Israël étaient sacrés par l'onction divine. Jeanne d'Arc avait fait sacrer le Dauphin à Reims, comme simple « Lieutenant du Roi des cieux ».
    Les urnes, désormais, tiennent lieu de Sainte Ampoule sous couleur de démocratie. Dans le monde entier le bourrage de ces urnes se pratique avec entrain, ce qui est la première façon de bafouer la démocratie. Les USA sont tellement prétentieux concernant la démocratie qu'ils envoient des bombes sur les peuples récalcitrants à leur idée sur le sujet ; pourtant, ils sont loin d'être innocents dans le bourrage des urnes. En France, si le phénomène est moins fréquent, il est aussi plus discret. La république « sondagère » a pour effet que les élections se jouent souvent à la marge : il faut alors avouer, que la tentation est terrible.

    LA SIMILITUDE DES PROGRAMMES
    La future élection est faussée au départ par la similitude des programmes. Afin d'attirer le chaland, chaque candidat s'efforce de se démarquer des autres, ce qui est particulièrement visible pour les deux candidats principaux. Dès que l'un lance un projet, l'autre lance un contre projet. Une giclée de chiffres nous est lancée, sans que personne ne puisse les vérifier.
    Une triple ruine nous est annoncée. La première viendra de la persistance plus que probable des déficits publics ; aucune mesure crédible n'étant prévue pour les éviter vraiment et les remplacer par un excédent budgétaire. La deuxième ruine proviendra de la poursuite de la folie taxative, car aucune des équipes n’envisage la forte et possible décrue fiscale, moyen connu de laisser se créer de la richesse pour tous. La troisième résultera de la poursuite du déluge de lois qui démantibulent la France depuis bien longtemps. Pour créer de la richesse, il faut, en plus de la décrue fiscale, supprimer des lois et non en créer de nouvelles. A cet égard aucun des candidats n'indique qu'il va réduire d'une façon marquante le nombre des 38 ministres ou quasi ministres et certains promettent des ministères nouveaux ; or, il existe probablement une quinzaine de ministres inutiles qui nous assassinent par leur activité législative.
    Une autre offense grave à la démocratie est le barrage opposé soit aux nouveaux candidats, soit aux petits candidats, soit encore à ceux qui sont soupçonnés de ne pas être « républicains » : ce qualificatif meurtrier leur est asséné par les détenteurs provisoires du pouvoir et selon leur propre « bon plaisir » inspiré de leur intérêt électoral. Les instruments utilisés pour ce barrage sont nombreux. Le financement public des partis est le premier ; la force fiscale vole de l'argent aux citoyens pour le distribuer largement aux anciens partis. Citons, aussi, la condition abusive des 500 signatures, véritable digue contre les nouveaux ou les petits.

    DES COÛTS FABULEUX
    Une autre caractéristique de cette comédie électorale, avant même son ouverture officielle, est son coût fabuleux. Ce coût repose sur une chaîne de détournements que voici.
    En premier le détournement de fonds. Les personnages présentés abusivement comme des « candidats de gouvernement », utilisent pour faire leur campagne des sommes immenses arrachées aux contribuables. Le président, lui-même circule dans son magnifique tapis volant. Les moindres seigneurs en font autant avec moins de moyens.
    S'ajoute le détournement du temps. Le candidat socialiste confie détester les riches ; il doit se détester lui-même compte tenu des avantages formels et informels offerts par ses diverses fonctions. Or, si l'on a la générosité de penser que, malgré leur action souvent négative, il arrive que ces gens rendent de temps en temps des services véritables, comment s'expliquer qu'ils consacrent plusieurs mois de leur vie et depuis déjà longtemps à la campagne électorale ? La moindre honnêteté voudrait qu'ils renoncent pendant cette période à leurs émoluments.
    Enfin, intervient aussi le détournement de l'information .Toute la presse et les médias sont vent debout pour informer des faits et gestes des candidats. Bien entendu, les « petits » candidats et ceux qui n'ont pas été adoubés par le pouvoir sont relégués à la portion congrue. Le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA), certes, est censé améliorer l'équilibre. Mais il n'intervient vraiment qu'à partir de l'ouverture officielle de la campagne et pour les candidats alors déclarés. Il n'est, lui-même, qu'une coûteuse bureaucratie pour une tâche humainement impossible, à savoir découper artificiellement des temps de parole dans des médias classiques ; quand le collaborateur d'un candidat est dépêché à grands frais sur le lieu d'une catastrophe, il n'est pas décompté, alors que c'est de la compassion électoraliste pure ! En outre, les réseaux sociaux lui échappent par nature.
    Le résultat de tout le micmac électoral est que le vote final ne peut pas avoir de signification intelligible. Les candidats visent successivement tous les problèmes et l'on arrive forcément à des moyennes de moyennes.
    Où est l'explication ultime de cette déroute de la démocratie ? L'on trouve inévitablement le « Tout-État » ou le socialisme ce qui revient au même. Dans « La  République Fromagère », je montre que le socialisme offre aux politiques et à leurs courtisans un butin immense. La campagne déjà ouverte n'est qu'une course éperdue et collective pour saisir le butin. Parallèlement et sans attendre les futures législatives, les parachutages dans tous les camps illustrent cette course au butin.
    Le peuple, à qui l'on fait croire qu'il est souverain, jugera-t-il sur la couleur d'une cravate ? A lire les commentateurs de la presse, ce n'est pas loin de la vérité.
    Michel de PONCINS http://libeco.net

  • Quelle majorité pour une droite plurielle ?

    Résumé de la communication de Jean-Yves Le Gallou, président de Polémia, à la XXVIIIe Université annuelle du Club de l’Horloge, dimanche 21 octobre 2012

    2012 : La victoire étriquée de la gauche

    François Hollande est le plus mal élu des présidents de la Ve République : il n’a rassemblé que 39% des inscrits et 48,6% des votants ; 1.139.000 voix seulement le séparent de Nicolas Sarkozy alors que 2.146.000 électeurs ont choisi de voter blanc ou nul. Et seule la mobilisation massive de l’électorat musulman (86% pour Hollande, selon l’IFOP) lui a assuré la victoire. Au premier tour des élections législatives, le Parti socialiste, qui détient à lui seul la majorité de l’Assemblée nationale, a recueilli 16,1% des inscrits : moins d’un électeur sur six !

    Ce n’est pas la gauche bobo qui a gagné, c’est la « droite lâche » des médiagogues qui a perdu

    Il est clair que la victoire étriquée de François Hollande et des socialistes est une victoire par défaut. C’est d’abord la défaite de la droite. Une droite qui n’est ni « forte », ni « décomplexée », ni « populaire », ni « libre » mais « lâche ». Selon Lionnel Luca, député UMP des Alpes-Maritimes : « A droite, nous sommes des lâches. Si on veut faire carrière dans cette société moralisatrice, il faut être bien vu de ceux qui écrivent, ces curés laïcs qui donnent l’absolution au nom de ce qu’il faut penser » (Libération du 13 août 2012).

    A droite les citoyens n’ont pas affaire à des hommes d’Etat mais à des médiagogues qui ne cherchent pas à représenter leurs électeurs mais qui les trahissent pour plaire aux médias.

    Il faut un changement radical de stratégie pour construire une majorité sociologique, une majorité idéologique, une majorité stratégique et une majorité numérique.

    Majorité sociologique : France autochtone et France des périphéries

    La majorité sociologique est d’abord à rechercher dans la majorité ethnique de la France : les Français de souche ou, de manière plus large, les Français de souche européenne, car les Français d’origine italienne, espagnole ou portugaise votent comme les Franco-Français. C’est donc, à cette France autochtone, à ces Franco-Européens qu’il faut s’adresser et manifester une claire préférence pour leurs traditions, leurs coutumes, leurs goûts, leur culture, leur religion. Ce discours, d’ailleurs, ne rebutera pas ceux qui viennent du sud de la Méditerranée lorsqu’ils sont pleinement assimilés.

    La majorité sociologique est aussi à rechercher dans la France des périphéries, dans la France qui souffre. Dans la France des classes populaires et moyennes. Dans la France qui travaille, qui a travaillé ou qui cherche du travail dans les bassins d’emplois en crise. Dans la France ostracisée par l’incessante propagande des médias de l’oligarchie.

    Il y a là un formidable réservoir électoral, en particulier chez les abstentionnistes : 47,60% des électeurs au deuxième tour des élections législatives du 17 juin 2012, plus de 50% chez les moins de quarante-quatre ans, plus de 50% chez les employés et les ouvriers.

    Majorité idéologique : identité et traditions

    Les Français ne croient plus les mensonges qui leur sont assenés : ils ne croient plus que « la mondialisation est heureuse », ni que « l’immigration est une chance pour la France », pas davantage que « les révolutions arabes vont déboucher sur la démocratie », encore moins qu’il faille « faire une place à l’islam en France ».

    Le monde qui vient n’est pas attiré par les dogmes du politiquement correct. La marche du monde obéit à des valeurs contraires : identité, famille, foi, nation, protection, culture, civilisation.

    Malgré l’ahurissement médiatique, l’opinion des Français telle qu’elle ressort des sondages est, aux deux tiers des personnes interrogées, à l’opposé de l’idéologiquement correct.

    Sur l'identité et l’immigration :

    – Pour 65% des Français l'identité de la France s'affaiblit (sondage TNS Sofres, Les Echos du 8 février 2010) ;

    – 59% des personnes interrogées sont d'accord avec l'affirmation « Il y a trop d'immigrés en France » (sondage Opinion Way/CEVIPOF, Le Monde du 1er février 2011).

    Sur l'insécurité et la justice :

    – La sévérité des peines n'est pas suffisante en matière de récidive pour 85% des personnes interrogées ; en matière de crimes sexuels pour 84% ; en matière de trafic de drogue pour 76% ; en matière de délinquance des mineurs pour 71% (sondage IFOP/Le Figaro, Lefigaro.fr du 15 février 2011) ;

    – 63% des personnes interrogées se déclarent opposées à la dépénalisation du cannabis (sondage IFOP Sud-Ouest Dimanche : LeMonde.fr du 18 juin 2011).

    Sur l’économie et les impôts :

    – 59% des Français estiment que les prélèvements obligatoires sont « très élevés » (IPSOS, Les Echos du 18 mars 2010).

    Sur le protectionnisme :

    – 61% des personnes interrogées travaillant dans le secteur privé préconisent de prendre des mesures protectionnistes face à la mondialisation ; 2/3 des personnes interrogées et 73% des ouvriers estiment que la mondialisation est une menace sur l’emploi et 78% une menace sur les salaires (sondage TNS SOFRES du 21 avril au 4 mai : Les Echos du 20 juin 2011).

    Sur l’école et l’université :

    – 67% des personnes interrogées veulent remettre en cause le principe du collège unique et 81% estiment qu’il faut des parcours plus individualisés pour les élèves (sondage CSA La Croix/APPEL : LeMonde.fr du 5 avril 2011).

    (Voir les six analyses de Michel Geoffroy sur Polémia : Et si l'on donnait la parole aux Français (VI))

    Il est assez simple de savoir ce que veut le peuple, c’est l’inverse du politiquement correct : moins d’immigration, plus de répression des délinquants, un retour au protectionnisme et moins d’impôts, une école et une université plus sélectives. Tout cela est cohérent : car plus de protectionnisme, moins d’immigration et une école plus sélective, c’est moins de dépenses et donc moins d’impôts.

    La majorité stratégique

    Le handicap principal de la droite – des droites – c’est la crédibilité, tant a été grand par le passé l’écart entre les paroles prononcées et les politiques conduites. C’est cet écart qui explique les deux millions de voix qui ont manqué à Sarkozy en mai 2012.

    Pour tenter de reconquérir la confiance des électeurs, il faudra renouer avec de vraies valeurs :

    Le courage : si des réformes socialistes, sociétales notamment, sont jugées mauvaises, elles doivent être abrogées. Il ne doit pas y avoir d’ « acquis » ou d’ « avancées » socialistes irréversibles, ni sur le pseudo-mariage homosexualiste, ni sur les droits des étrangers.

    La réciprocité : c’est l’un des fondements des relations humaines, constamment bafoué à droite depuis vingt-cinq ans ; concrètement, l’UMP ne peut pas demander aux électeurs FN de se reporter sur ses candidats si elle continue d’appeler à ne pas voter pour les candidats FN. Un désistement ne peut être que réciproque.

    La confiance dans le peuple : c’est le point essentiel. Pour reconquérir la confiance du peuple, il faut montrer qu’on a confiance en lui et qu’on en fera un vrai législateur. La première mesure à proposer c’est le référendum d’initiative populaire. Il faut rendre le référendum d’initiative populaire largement possible à partir du moment où il est sollicité par au moins 500.000 électeurs inscrits.

    La majorité numérique

    Il ne faut évidemment pas imaginer pouvoir faire connaître positivement un tel projet à travers les médias de l’oligarchie dont il faut dénoncer les partis pris. Les médias de l’oligarchie, voilà l’ennemi. Heureusement il est possible de les contourner, sinon de s’en passer, grâce aux médias alternatifs.

    La volonté de s’émanciper de la doxa médiatique est apparue à la fin de l’élection présidentielle française du printemps 2012. A l’étranger, certains hommes politiques aussi s’affranchissent de la tyrannie médiatique : en Hongrie, Victor Orban gouverne depuis 2010, malgré l’opposition des principaux médias acquis à la superclasse mondiale ; en Belgique, Bart De Wever, patron du parti nationaliste NVA, vient de gagner les élections municipales du 14 octobre 2012 et d’emporter la mairie d’Anvers après avoir refusé de participer à plusieurs débats dans les télévisions flamandes qu’il a dénoncées comme partiales.

    Il est donc temps pour la droite de changer de direction et de comportement. De prendre le cap du peuple et non pas celui des médias. Les nouvelles technologies le permettent. Il suffit d’en avoir le courage. Vaste programme !

    Jean-Yves Le Gallou 21/10/2012 Polémia

    Texte intégral de la communication de Jean-Yves Le Gallou : cliquer ici
    http://www.polemia.com/pdf_v2/PDFinterventionCDHJYLG.pdf

  • Droite « forte et populaire »/FN : encore un effort camarades !

    « L'UMPlosion » devrait enfin susciter l'ajustement d'une offre politique à la croisée de l'UMP et du Front national. C'est ce positionnement que recommande J.H. d'Avirac, invitant chacune des parties à s'exonérer point par point d'un certain esprit d'épicier de quartier afin de bâtir une réelle alternative. Reste à savoir comment faire émerger une telle offre politique dans un système qui reste sous contrôle de l’oligarchie médiatique ?
    Polémia

    Face à la décomposition de l'UMP qui se confirmera (ou pas !?!) dans les semaines qui viennent, la posture de l'épicier qui reste ouvert le soir et souriant sous les bombes, attendant les clients du supermarché d'en face ravagé par les flammes, n'est certes pas satisfaisante. Ne nous y trompons pas : si l'UMP devait survivre à ce psychodrame révulsant pour tout patriote et tout démocrate, son image sera provisoirement entachée mais sa notoriété préservée. Pire : le risque, faute d'alternative structurée, est bien que le client revienne à ses habitudes, une fois les plaies pansées, ou tout simplement qu'il quitte définitivement le quartier, c'est-à-dire tout ce qui touche de près ou de loin à la politique.

    Concevoir un espace compatible avec les positions du FN et celles de la droite « forte et populaire » n'est jamais à ce point tombé sous le sens, d'autant que nous connaissons la nature des pas que les uns pourraient faire vers les autres sans renier leur famille d'origine et leurs valeurs. Au-delà de ce qui, à l'évidence, les rassemble d'ores et déjà (vigilance sur l'islam, révision des politiques d'immigration, tolérance zéro en matière de délinquance, identité, valeurs de la famille, …), la vraie droite de l'UMP et le FN devraient pouvoir remettre en question :

    • – Côté FN : une position trop expéditive sur l'Europe, où dans l'expression on aura tendance, par souci de simplification, à jeter la Civilisation européenne avec l'eau du bain de l'Europe de Bruxelles, alors même que réaffirmer l'intérêt d'une Europe forte, Europe des Nations (où il n'est pas concevable d'observer le cousin germain avec le même regard que le concurrent chinois ou américain) suffirait à désamorcer l'image d'un nationalisme étriqué, europhobe, se réjouissant par avance de la fin de l'euro.
      Sans tomber pour autant dans la soupe tiède, proscrire à cet égard certains jugements et sourires carnassiers ne pourrait que donner de la crédibilité aux femmes et aux hommes de ce mouvement qui a, du reste, déjà fait beaucoup de chemin.
    • – Côté Droite « forte et populaire » : il est sans doute des concepts et des mots qu'il serait bienvenu de s'approprier. Même si pour une famille issue d'un tonneau libéral, le terme « protectionnisme » reste un gros mot, il conviendra, à n'en point douter, d'intégrer avec force au cœur des idées et du discours la thématique de l'Euro-protectionnisme. Refuser le dumping social et environnemental imposés par un Système matérialiste, mondialiste, à la dérive, c'est casser l'idée absurde que la droite se limiterait au réceptacle éternel des nantis et de l'esprit bourgeois. Cette droite serait de ce point de vue bien inspirée de s'inscrire sans complexe dans le virage social opéré depuis quelque temps par le Front.

    Alors, camarades, encore un effort ! Laissez donc au vestiaire les égos dont on voit chaque jour les désastres sur la scène politique et retrouvez-vous sous la même bannière, celle des Nations d'Europe désireuses de prendre en main leur destin afin que naisse enfin une véritable alternative.

    A moins, évidemment, que chacun n'ait d’autre ambition que de rester replié sur sa petite épicerie de quartier avec pour unique objectif de fidéliser la veuve du 5e étage, le retraité du premier et l'indigné du 3e pour un ou deux actes d'achat par décennie.

    J.H. d'Avirac http://www.polemia.com
    29/11/2012

  • Le pacte tacite entre l’UMP et le PS…

    Dans un premier temps, les socialistes se sont évidemment amusés et réjouis du divertissement gratuit que leur offrait l’UMP. Réaction bien humaine. S’attendait-on qu’ils pleurassent ? Pour une fois que leur parti n’était pas en cause…

    Le

    spectacle, toujours plaisant, de la discorde chez l’ennemi, attestait que la gauche, pas plus que celui du cœur, n’avait le monopole de la triche, des divisions et des coups de pied en vache. De plus, il est vite apparu que le match de catch qui opposait l’aigleton de Meaux au champion sarthois de la formule 1 détournait l’attention du public, non seulement des turpitudes en tous genres du P.S., mais des sottises et des erreurs — et Dieu sait s’il y en a eu ! — qu’a pu accumuler la majorité depuis le 18 novembre. Dirigeants et élus de l’UMP étaient trop occupés à se tirer dans les pattes pour se soucier des affaires du pays et gêner en quoi que ce soit l’action du président de la République, du Premier ministre ou tirer parti des nombreux couacs de l’orchestre gouvernemental et de l’orphéon parlementaire de la gauche. Quinze jours de tranquillité, et surtout en temps de crise, c’est toujours bon à prendre.

    Dominique Jamet - La suite sur Boulevard Voltaire  http://www.actionfrancaise.net

  • À gauche toute ! Le grand gâchis des Verts (arch 2007)

    Ça aurait pu être une belle aventure. Une lame de fond. Une marée verte. En s'arrimant à gauche, les Verts ont abdiqué ce qui faisait leur spécificité. Et politisé l'écologie au lieu d'écologiser la politique.
    On l'a oublié mais le premier ministre de l'Environnement et de la Protection de la nature que la France ait connu fut Robert Poujade, maire gaulliste de Dijon durant trente ans, nommé au gouvernement en 1971 par un Georges Pompidou honni par les écolos pour son indéfectible attachement au nucléaire et pour sa formule demeurée célèbre : « Il faut adapter la ville à la voiture » (Poujade publiera le récit de ses trois années sous le titre Le Ministère de l'impossible...). Mais pour les écologistes français, environnement est un gros mot «Environnementaliste» est l'une des insultes les plus prisées lors de leurs congrès en forme de happenings. Fidèles à leurs engagements de jeunesse - la plupart sont venus à la politique par le mouvement soixante-huitard, qu'ils y aient participé ou en aient été les enfants -, ils ont opté pour la gauchisation et l'alliance contre-nature avec le Parti socialiste. Ça a fait avancer leur carrière. Leur cause nettement moins.
    « Laissons les Verts s'épuiser entre eux »
    Retracer l'histoire du combat politique des écologistes français est impossible. Yves Frémion, sur près de 400 pages (Histoire de la révolution écologique, Hoëbeke, 2007), s'y est cassé les dents. Depuis les années 1970, avec les premières grandes manifestations (contre les centrales nucléaires de Fessenheim et de Creys-Malville ou l'extension du camp du Larzac), la candidature de René Dumont à la présidentielle de 1974 (1,32 %), la création des Amis de la Terre (Brice Lalonde), celle d'Ecologie & Survie puis du Mouvement écologique (Antoine Waechter et SoIande Fernex), ce ne sont que dissensions et scissions, anathèmes, exclusions, procès en déviance. « Laissons les Verts s'épuiser entre eux », conseillera Lionel Jospin en bon tacticien.
    Le principal sujet de discorde tient au positionnement politique, Ni droite ni gauche ou à gauche ? Qui opte pour la première option est forcément accusé d'être de droite, alors que, parfois, ce sont les plus gauchistes qui refusent toute alliance avec la gauche productiviste et que les positions des uns et des autres évoluent Ainsi René Dumont, d'abord favorable à une pleine autonomie, se résoudra-t-il à affirmer : « On ne peut pas être écologiste sans être de gauche. » Postulat qui, comme tel, n'est jamais démontré sauf par une arithmétique électorale sommaire.
    Le cas le plus emblématique est celui d'Antoine Waechter En novembre 1986, il prend la direction des Verts fondés deux ans plus tôt. Sa ligne est celle exprimée par le grand psychosociologue Serge Moscovici, professeur à l'EHESS, auteur de Réenchanter la nature : « Quand on nous somme de prendre parti, cela implique que nous prenions parti pour ce qui est. Or, c'est justement ce que nous refusons de faire, puisque nous voudrions que le jeu politique se déroule autrement. » Alors que la tentation est grande, déjà, d'un rapprochement avec l'ensemble de l'extrême gauche, un proche de Waechter lance : « On ne soigne pas un grand blessé avec le sang d'un leucémique. »
    Aux élections municipales de 1989, où les Verts effectuent une percée remarquable, Waechter prône l'abstention au second tour. Aux européennes de la même année, la liste qu'il conduit recueille le score historique de 10,6 % des suffrages, près de deux millions de voix. Les Verts ont neuf élus. Le début ? Oui, le début de la fin. De l'Elysée, François Mitterrand pilote Brice Lalonde qui lance Génération Ecologie. De l'intérieur des Verts, une campagne est lancée pour déstabiliser Waechter qui a de mauvaises fréquentations. À droite. « Verts facho » titre Actuel. Le philosophe Michel Onfray s'érige dans Le Nouvel Obs contre « Les babas cool du Maréchal. » En 1994, Dominique Voynet prend le pouvoir chez les Verts, tandis que Waechter part fonder le Mouvement des écologistes indépendants (MEl).
    « Nous avons été achetés pour pas cher »
    À la dernière élection présidentielle, en mai 2007, Dominique Voynet a obtenu 1,57 % des suffrages. À comparer aux déjà maigres 3,35 % qu'elle avait recueillis en 1995, score qui lui avait permis d'intégrer le gouvernement de Lionel Jospin en 1997, et aux 5,25 % de Noël Mamère en 2002. Un résultat dû au «traumatisme» vécu en 2002 par l'électorat de gauche lorsque Lionel Jospin n'avait pas pu se qualifier pour le second tour. La candidate écologiste étant un candidat de gauche parmi d'autres, le « vote utile » a joué. Pour la gauche... et contre l'écologie.
    Dominique Voynet a déjà dû s'en consoler. Avec trois autres Verts, elle siège au Sénat depuis 2004. Élue grâce aux voix des grands électeurs du PS. Rattachée au groupe socialiste. Son projet de constituer un grand parti unique de la gauche qui aurait été baptisé... La Gauche n'a même pas été étudié par ses partenaires. Le député européen et ancien secrétaire national des Verts Jean-Luc Bennahmias l'avait déjà constaté avec amertume il y a dix ans : « Nous avons été achetés pour pas cher. » Lui s'est rallié à François Bayrou.
    Gabriel Giauque Le Choc du Mois Décembre 2007