En tout cas bravo et merci messieurs Copé et Fillon pour nous avoir distraits et divertis en nous faisant oublier durant quelques heures nos préoccupations quotidiennes avec ce spectacle haut en couleur, à la fois mi-comique et mi-tragique, moitié comédie, moitié mélodrame.
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Épilogue à l'UMP – par Alain de Charente
L'insoutenable suspens vient donc de prendre fin et le feuilleton « Dallas » en version Française a fini par trouver son épilogue avec la nomination sans fanfare mais avec tintamarre de Jean-François Copé à la tête de l'UMP.L'accouchement s'est plutôt mal passé dans sa phase terminale et la mise bas s'est faite dans la douleur et dans les cris, alors que la grossesse avait été relativement calme et sereine durant la gestation, les deux prétendants au trône n'ayant pas manqué devant les caméras d'afficher un semblant de camaraderie et de complicité, certes feintes, mais de nature à faire croire que cette course à la présidence de l'UMP n'était pas une guerre fratricide, une guerre des chefs, mais uniquement l'affichage de deux caractères différents, en phase et en osmose sur l'essentiel, unis sur un objectif commun... servir la France au travers du parti désormais d'opposition à la gauche.La griserie des estrades de meeting et la soif de pouvoir auront finalement fait voler en éclat toutes ces bonnes intentions et cette course à l'échalote aura réussi à tourner au pugilat, à l'affrontement à couteaux tirés, aux échanges à fleurets non mouchetés, aux tirs à balles réelles, duel féroce et sanglant assez éloigné du style BCBG dont cherchaient à s'affubler les deux protagonistes pourtant bien propres sur eux, qui, il n'y a pas si longtemps se gaussaient avec délectation des démêlés internes au PS, englué dans ses rivalités d'individus, sans oublier bien sur la participation active des lieutenants de chaque camp qui n'auront pas été les derniers à alimenter la mayonnaise avec des déclarations acides, assassines, et pas toujours d'une grande élégance, pour la plus grande satisfaction des journalistes de caniveaux, toujours friands et en quête de la « petite phrase de trop », seul fonds de commerce qu'ils soient capables d'exploiter correctement.Le vernis a craqué la façade s'est lézardée et nous avons pu constater que les ténors de la Droite dite « Républicaine » n'avaient pas grand-chose à envier à leurs homologues socialistes confrontés eux aussi à ces mêmes comportements dès lors qu'il y a un fauteuil confortable à prendre et qu'il est convoité par plusieurs.N'y aurait-il pas parmi nos nombreux dictons et adages une histoire de poutre, de paille, de voisin....qui pourrait correspondre à ce pitoyable spectacle ?...Sans doute que cet accouchement sans anesthésie et la délivrance aux forceps va laisser des traces, car la cicatrice est large, profonde, sanguinolente, et la convalescence risque d'être longue et difficile. Il va sans doute falloir pour les partenaires d'hier et adversaires d'aujourd'hui attendre quelques temps pour avoir de nouveau des rapports amoureux (politiquement bien sur !)Le constat amer qu'il est donc possible de faire au terme de cet épisode fâcheux pour la droite est que non seulement le pays est coupé en deux électoralement au plan national, ce que l'on constate depuis la fin de la dernière guerre avec les alternances systématiques gauche/droite ou droite/gauche, mais nous voyons que pour compliquer encore un peu plus la situation, au sein d'un même parti qui se voudrait majoritaire, il n'y a pas unité mais division.On est donc assez loin de pouvoir espérer voir s'instaurer une unité nationale qui serait pourtant nécessaire face aux dangers qui nous menacent, mais dont l'élite politicienne ne semble pas appréhender l'urgence... Et le mot « rassemblement » utilisé à tout va en permanence durant cette campagne ne semble pas le plus approprié pour décrire la situation devant laquelle se trouve aujourd'hui ce parti qui déjà sérieusement blessé et mis à mal suite lors des derniers rendez-vous électoraux, n'aura pas été en mesure de renaître dans de bonnes conditions.Reste à savoir maintenant quelle sera la stratégie envisagée par le nouveau patron et surtout quelle sera l'attitude des sympathisants, adhérents, militants du parti qui auront vécu ce psychodrame en direct, aux premières loges et qui se trouvent aujourd'hui répartis en deux clans, les vainqueurs et les vaincus. -
Conférence de presse « normale » : Hollande ou l'art politicien de durer ?
De Hollande à Sarkozy, grande continuité des politiques mais changement des méthodes. A l’activisme médiatique de Sarkozy succède la fausse bonhommie politicienne de François Hollande. Bon connaisseur du monde politique, Bruce Denisse décrypte ici la dernière conférence de presse du Raminagrobis de l’Elysée : « En politique, il n’y a pas de problème que l’absence de solution ne finisse par résoudre ».
PolémiaAux qualités d’une naissance normande (p’têt’ ben qu’oui, p’têt’ ben qu’non) l’actuel président de la République a ajouté une carrière politique en Corrèze dont la célébrité locale de la IVe République, le petit père Queuille, a laissé pour la postérité cette phrase magique : « En politique, il n’y a pas de problème que l’absence de solution ne finisse par résoudre ». Né, baptisé et engagé en politique sous de pareils auspices, il n’y a rien d’étonnant à ce que, depuis six mois, l’ensemble de la presse le brocarde pour son inaction, voire son inactivité, alors que le monde médiatique venait de vivre depuis des années dans la surexcitation, la réponse immédiate à des difficultés au final jamais résolues et les conférences de presse improvisées, sur tout et sur rien, trop souvent dans une rhétorique dont la caractéristique essentielle était de masquer une ignorance crasse sur la plupart des sujets.
C’est pourquoi la conférence de presse de François Hollande du mardi 13 novembre 2012 a montré, de ce point de vue, une étonnante déstabilisation des journalistes, tellement habitués à prendre la forme pour le fond qu’ils étaient incrédules devant ce retour à la normale. C’est pour cela qu’il ne faut pas se méprendre : j’ai, personnellement, et sans porter de jugement de valeur, assisté à un vrai retour du politique dans cet exercice si particulier et dont j’ai retenu cinq points essentiels, car il faudrait plus d’espace pour prétendre à l’exhaustivité.
1/ – Vote des étrangers, la balle est passée aux centristes
Le vote des étrangers aux élections municipales : manifestement, il s’en moque, car si c’était bien dans son programme, comme ce le fut un temps dans celui de Nicolas Sarkozy, il n’ira pas au référendum s’il n’a pas de majorité des trois cinquièmes au Parlement. Il est assuré du soutien de ses troupes. La balle est donc dans le camp de droite. Combien seront débauchés ? Chirac n’a-t-il pas voté l’abolition de la peine de mort en 1981, alors que celle-ci était dans le programme de Mitterrand et non dans le sien ? Sur ce sujet, le feu est désormais dans le camp d’en face, et la voie parlementaire est exclusive de toute alternative. On peut donc s’attendre à ce qu’il fasse la même réponse pendant 5 ans, sauf capitulation d’une poignée de « modernes », face aux « conservateurs », ce qui promet des soirées animées aux groupes UMP et UDI. Bravo l’artiste !
2/ – Mariage LGBT : le grand débat
La stratégie d’entrisme, dans tous les partis politiques, de ce groupe de pression allergique à la biologie est un modèle du genre, si l’on ose dire ! La transformation en problème juridique d’une question dans laquelle la procréation assistée divise le monde médical lui-même relève du grand art. Il y aura donc un débat exhaustif, où les rabbins, les évêques et les imams (de France) seront appelés à se prononcer. Après tout, sous prétexte que la tremblante du mouton ne pouvait pas se transmettre aux bovidés, on a transformé de paisibles ruminants en carnivores avec à la clef l’affaire de la vache folle ! Tout est possible ! Et le Parlement français s’apprête à transformer officiellement des hommes en femmes, chose que le Parlement britannique lui-même n’a pas encore osé faire ! Manifestement, ce n’est pas non plus une question prioritaire, car le Conseil constitutionnel sera saisi dans tous les cas de figure. Et l’on peut tout attendre d’un groupe de sages amateurs de corridas, y compris de ne pas être sensibles aux charmes du LGBT.
3/ – Nucléaire : on reverra ça en 2025
En 2025, le nucléaire ne devrait plus représenter que 50% de notre « mix-énergétique ». Cela tombe bien : en 2022, François Hollande ne sera plus là, et les centrales du plan « Giscard » décidé les 28 janvier et 1er février 1975 auront tout juste 50 ans entre 2025 et 2035. Les Verts peuvent donc râler tout leur saoul : on n’arrête pas une centrale avant sa fin de vie… Si ça n’est plus une filière d’avenir immédiat, ce n’est pas un problème immédiat non plus.
4/ – Ministres : méfiance (justifiée) à l’égard de la « société civile »
Rappel : nul n’est indispensable au gouvernement, pas plus les « Verts » que Louis Gallois. Longue, en effet, est la cohorte des représentants de la société civile dont l’appel, pour les gouvernements de droite ou de gauche, aux compétences supposées, s’est achevé en tragi-comédie dans le meilleur des cas. Des « jupettes » à Fadela Amara et Rama Yade, en passant par Francis Mer, Kofi Yamgnane ou Jean-Jacques Servan-Schreiber, les fausses-valeurs rétamées par la cruauté d’un monde qui n’est pas le leur n’incitent guère, en période de crise, à distribuer des portefeuilles ministériels comme on donne des hochets. Avis aux téméraires qui n’ont pas encore compris que les cimetières sont remplis de gens indispensables et que ceux qui écrivent des rapports ne sont nullement pressentis pour les mettre en œuvre. Gallois comme les autres.
5/ – Retour à la loi ?
Rappel à la loi pour Notre-Dame des Landes – on est loin de la force injuste de la loi de François Mitterrand : la décision est prise, les recours sont épuisés et les chiens aboient, la caravane passe. Les risques de voir François Hollande contester les décisions de justice sont nulles. Aurore Martin qui circulait en Pays basque en se croyant à l’abri l’a appris à ses dépens.
6/ – Retour à la politique ?
Ce retour du politique, que la loi de finances pour 2013 illustre de façon violente pour beaucoup, montre, s’il en était encore besoin, que la technostructure a repris les rênes et que son porte-parole, désormais pour cinq ans à l’Elysée, manie l’humour pour dissimuler une volonté de fer et n’a pas le complexe du cancre des beaux quartiers vis-à-vis de ceux qui savent que la gestion d’un pays comme le nôtre n’est pas un jeu mais un sacerdoce. Après six mois de rodage, le diesel est en route. Gare à ceux, à gauche, qui ne l’auraient pas compris.
Bruce Denisse http://www.polemia.com
20/11/2012Voir aussi, pour une lecture moins indulgente :
Les enclumes
Présidence Hollande : cela ne se présente vraiment pas bien
Les cent risibles -
La réélection d'Obama comme symptôme de la « brésilianisation » des Etats-Unis
Comme Samuel Huntington, dans Qui sommes-nous ?, l’avait pressenti, l’immigration a changé la nature des Etats-Unis. Reste à savoir comment les communautés de cette polyarchie ethnique vont parvenir à vivre en société ensemble ? Comment parviendra-t-elle à imposer de nouveaux impôts à ceux qui les payent alors qu’ils ont de moins en moins de choses en commun avec ceux qui en bénéficient ? Pour le professeur Gérard Dussouy les turbulences de la mondialisation atteignent désormais les Etats-Unis.
Polémia.Dans une étude qui a presque vingt ans, Michaël Lind divisait l’histoire sociale, culturelle et politique des Etats-Unis en trois périodes (Lind, 1995). Aux « deux premières républiques américaines » de l’Anglo-Amérique (1788-1861) et de l’Euro-Amérique (1875-1957) avait succédé, selon lui, une « Fédération de races » de moins en moins cohésive malgré l’existence réaffirmée d’une culture américaine. Née de l’adoption des lois sur les droits civiques (années 1960-1970), puis confortée par l’Affirmative Act (à savoir la politique des quotas qui favorise l’accès des ressortissants des communautés non blanches aux emplois publics et privés, à l’enseignement secondaire et supérieur), cette « troisième république», vient, on peut l’écrire, d’être consacrée par la réélection de Barack Obama. Celle-ci donne raison à Lind, parce qu’elle est symbolique des nouveaux rapports de forces sociodémographiques qui caractérisent une société américaine de plus en plus multiculturelle, par suite d’une immigration intense. Obama a été réélu, même s’il existe d’autres causes inhérentes aux faiblesses du parti républicain et aux aspects rétrogrades de son programme, grâce à l’alliance des minorités, y compris les Blancs les plus nantis qui sont à l’abri de toute catastrophe économique, contre le vieux stock européen.
Maintenant, la question qui se pose est de savoir comment va fonctionner cette polyarchie ethnique (Blancs, Noirs, Latinos, Asiatiques, musulmans, etc.), qui signifie aussi la fin du leadership anglo-saxon, lui qui a évité, dans le passé, la transposition aux Etats-Unis des antagonismes européens et qui leur a imprimé leur style diplomatique.
Les turbulences de la mondialisation sur le sol américain ?
Après avoir voulu formater le monde à son image, en s’ouvrant démesurément à lui pour mieux le conquérir, l’Amérique ne risque-t-elle pas, faute d’y avoir perdu sa culture politique homogène, de subir toutes les turbulences de la mondialisation sur son propre sol ?
La question est d’autant plus d’actualité que le changement politique et culturel s’accompagne, comme le redoutait Lind, d’une « brésilianisation » (*) des Etats-Unis. Il faut entendre par là, outre la fin de la suprématie de la population blanche et la reconnaissance du pluralisme culturel, toute une série de phénomènes qui vont compliquer la résolution des problèmes financiers et sociaux, et qui, à terme, pourraient affaiblir la puissance américaine.
L’immense responsabilité de Bill Clinton
Le premier phénomène est celui d’un retranchement exacerbé des catégories sociales qui ne se limite pas à un séparatisme spatial, mais qui se manifeste par une privatisation systématique des services, ce qui équivaut, pour les plus nombreux, à cause de la faillite de l’Etat fédéral et de nombreuses villes, à la privation de ces derniers. Le premier mandat d’Obama a été ainsi marqué par une régression sociale inconnue aux Etats-Unis depuis les années trente. Il faut dire qu’il n’en est pas le premier responsable. Le mal vient de la mandature de William Clinton qui a commis une double faute. D’une part, il a autorisé l’adhésion de la Chine à l’OMC et a ouvert le marché américain à l’afflux des produits chinois ; il en a résulté un déficit commercial américain abyssal et la désindustrialisation des Etats-Unis. D’autre part, il a fait supprimer la séparation des banques d’affaires et des banques de dépôts, en vigueur depuis 1933. Une telle décision a relancé toutes les activités spéculatives et elle est à l’origine du grand endettement des ménages américains. Sur le moment, et c’était l’effet recherché par Clinton pour se faire réélire, le pouvoir d’achat des Américains s’en est trouvé amélioré : ils pouvaient s’endetter et acheter des produits importés à bas prix. Au final, les Etats-Unis ont connu les deux krachs de 2007 et 2008, et de nombreux quartiers des villes américaines n’ont, aujourd’hui, pas grand chose à envier aux favelas brésiliennes…
Le deuxième phénomène est l’accroissement considérable des inégalités sociales (1% de la population détiendrait 80% des richesses), de la paupérisation (26 millions de personnes au chômage ou sous-employées ; 1 personne sur 8 vit de bons alimentaires), et, toujours en rapport avec les faillites des collectivités locales et l’affaiblissement du pouvoir fédéral (contrairement au discours de la droite extrême), la dégradation accélérée des services publics. Une économiste américaine a dressé un bilan désolant de la situation (Huffington, 2007). Pourquoi et pour qui de nouveaux impôts ?
C’est à la lumière de ce contexte économique et sociétal que le débat sur la réforme fiscale, qui vient de s’ouvrir, prend tout son sens. Certes, à son origine, il y a l’intérêt général de réduire la dette, sous peine de coupes budgétaires automatiques. Mais, sachant que les classes moyennes blanches seraient les principales contributrices aux nouvelles recettes, ce débat sera un test. Il va montrer à quel niveau se situe la solidarité nationale dans une société éclatée comme celle des Etats-Unis. Le pourquoi et le pour qui de nouveaux impôts sont plus difficiles à légitimer quand les liens sociétaux et intergénérationnels se défont, quand, à l’intérieur d’une même population, des groupes humains considèrent qu’ils n’ont plus beaucoup en commun. Si aucun accord n’intervient, la fuite en avant (le relèvement du plafond de la dette) permettra, seule, de retarder les effets de l’anomie sociale…
L’élargissement de la polyarchie ethnique à de nouveaux groupes va se traduire aussi, en parallèle avec l’affaissement du leadership anglo-saxon, par une révision des choix et des préférences, lesquels relèvent souvent de l’affectivité, en matière de politique étrangère. Si le changement ethnoculturel en cours éloigne, sans aucun doute, les Etats-Unis de leurs sources et de leurs affinités européennes, il ne leur procurera pas forcément de nouveaux repères sur l’horizon mondial.
Ceci pourrait avoir l’avantage d’entraîner un désengagement américain du continent européen (en obligeant les Européens à regarder la réalité géopolitique en face et s’assumer au plan stratégique), tant il est devenu clair que pour Obama la relation avec la Chine est devenue primordiale. Néanmoins, il ne faut pas se cacher que les sollicitations intérieures multiples et divergentes rendront moins lisible qu’auparavant l’action extérieure des Etats-Unis.
Gérard Dussouy http://www.polemia.com
Professeur émérite à l’Université de Bordeaux
15/11/2012(*) Note de la rédaction : à rapprocher de la citation d'Eric Zemmour, à propos de la France, qui, selon le journaliste, encourt le même risque : « C’est la "brésilianisation" qui nous menace : ségrégation raciale, milliardaires à foison et appauvrissement de la classe moyenne. Misère du monde aux portes des antiques cités. La Défense sera notre Brasilia. Et la Seine-Saint-Denis, nos favelas.»
Bibliographie :
Michaël Lind, The Next American Nation. The New Nationalism and the Fourth American Revolution, New York, The Free Press, 1995.
Arianna Huffington, L’Amérique qui tombe, Paris, Fayard, 2011.Lien permanent Catégories : élections, géopolitique, international, lobby, magouille et compagnie 0 commentaire -
Un “mauvais perdant” ? Le Système UMPS !
Cacophonie à tous les étages. Au sein de ce gouvernement socialiste qui, sous la pression du lobby homosexualiste, se livre à une pitoyable danse du ventre -voir notre article publié hier. Le tout sous le regard catastrophé et inquiet d’une opinion d’ores et déjà sans illusions sur les capacités du PS à tenir d’une main ferme le gouvernail dans la tempête que nous traversons et qui risque de tout emporter. Gauche au pouvoir qui arc-boutée sur ses soutiens médiatiques, se réfugie toujours plus avant dans le refus du réel. De manière emblématique, les faiseurs d’opinions reprennent en boucle, à l’occasion de la dernière enquête de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), l’argument selon lequel il existe non pas une permanence de l’insécurité…mais un « sentiment d’insécurité » !
Et peu importe si au terme même des résultats de celle-ci le total des vols et tentatives de vol déclarés serait compris entre 4 et 4,1 millions en 2011, que les violences physiques (hors ménage) ne baissent pas, tandis que les agressions contre les gendarmes et les pompiers poursuivent leur hausse…
Désarroi au sein de l’Europe de Bruxelles après l’échec hier soir des ministres des Finances de la zone euro et du FMI à s’entendre à Bruxelles sur les modalités de la reprise du soutien financier à la Grèce, gelé depuis juin. Sur BFMTV Nicolas Doze relevait que la Grèce exsangue ne pourrait bien évidemment pas honorer ses dettes et que l’effort supplémentaire demandé aux Français correspondait aux recettes générées par un an de collecte d’impôt sur le revenu
Poursuite du mauvais et pitoyable vaudeville au sein de l’UMP, parti dit « de gouvernement », incapable d’organiser correctement et dans les règles une élection interne !
Jean-François Copé a qualifié ce jeudi sur Europe 1 de «coup politique pour ne pas dire un putsch», les contestations formulées hier par François Fillon sur l’élection à la tête du parti, sur fond d’accusations croisées de fraudes.
«François Fillon est un mauvais perdant qui ne s’applique pas ses propres leçons de morale. Il espérait la victoire facile que lui prédisaient les sondages et ses lieutenants ont essayé de lui faire un vote conforme à ses souhaits». «Si on remet tout à plat, je serai élu. On constatera des opérations préméditées de fraudes», prévient Jean-François Copé.
Quelques minutes auparavant Eric Ciotti, soutien de François Fillon, expliquait sur I-Télé que François Fillon mène un «combat moral» et que, pour «sortir de la crise avec beaucoup de noblesse (sic) , il fait appel à Alain Juppé».
Une hypothèse Juppé, relevait l’éditorialiste Olivier Picard sur le site du Nouvel obs, qui pourrait ouvrir les appétits de ce dernier : « En position de force, Alain Juppé n’est certainement pas dupe du jeu qu’on voudrait lui faire jouer. François Fillon et ses amis ont bien insisté sur le terme provisoire de sa mission de médiation (…). Qui croira que l’orgueilleux Juppé pourrait se contenter d’être une doublure et même une doublure transitoire ? »
Une médiation de cet ancien repris de justice –M. Juppé a été condamné en décembre 2004 à quatorze mois de prison avec sursis et un an d’inéligibilité dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris- que M. Copé a totalement exclu. «Quel en serait l’objet ? On ne va pas mettre en place le candidat que le perdant veut imposer», a-t-il lancé.
Rappelons au passage que M. Ciotti n’est pas le mieux placé pour évoquer « le combat moral » de son champion, lui qui en toute immoralité avait déposé en mai 2010, avec feu son collègue Christian Vanneste, des propositions de loi visant à interdire les triangulaires pour empêcher les candidats du Front National de se hisser au second tour, et partant d’être élus…
D’ailleurs, cette peur de l’UMP de ne plus se partager le pouvoir avec l’aile gauche du parti euromondialiste, trouve son pendant au PS constate Bruno Gollnisch. Un « conseiller de l’Elysée », cité hier lors du débat qui a lieu dans l’émission d’Yves Calvi sur France 5 dans son émission C dans l’air, faisait état de son inquiétude. Celle d’une crise de l’UMP qui « tire vers le bas » l’ensemble des partis du Système et qui profite directement au FN et à Marine Le Pen…
Rappelons enfin que la posture droitière, hypocrite et opportuniste de M. Copé sur laquelle il a tenté de capitaliser pour se démarquer de son rival, n’illusionne pas les sympathisants du FN. Selon le sondage Ifop pour le JDD publié le 11 novembre 2012, à la question « Pour chacune des personnalités (de droite) suivantes, souhaitez-vous qu’elle joue un rôle important ou pas important au cours des prochaines années », les électeurs frontistes répondent OUI à 42 % pour Francois Fillon à seulement 34% pour Jean-François Copé
Quand cette question est posée à l’ensemble de nos compatriotes les Français hissent (hissaient ?) M. Fillon en tête du classement (49%), Marine arrivant en seconde position, faisant jeu égal à un point près avec Jean-Louis Borloo mais devance Jean-François Copé de 5 points- respectivement 37% contre 32%.
Selon le résultat du sondage CSA pour BFMTV, réalisé après l’élection à l’UMP et publié aujourd’hui François Fillon est considéré comme le meilleur candidat (23%) pour représenter l’UMP à l’élection présidentielle en 2017, suivi de près par Nicolas Sarkozy (20%), malgré ses soucis judiciaires. Tous deux devancent nettement Jean-François Copé cité par seulement 9% des personnes sondées. Mais pour 26% des sondés, aucune de ces trois personnalités proposées ne serait le meilleur candidat pour l’UMP et 22% ne se prononcent pas.
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Dérapages à l’UMP, vérités au FN
De la conférence de presse tenue hier par François Hollande à l’Elysée, la première depuis son élection, Marine Le Pen a dit de manière resserrée tout ce qu’il fallait en penser –voir son communiqué en ligne sur le site du FN. Avec une légitimité dans les critiques qui ne saurait être celle des caciques de l’UMP frayant largement dans les mêmes eaux euromondialistes que leurs frères ennemis du PS. Une UMP en pleine guerre des chefs –elle laissera des traces…- alors que les adhérents sont amenés à voter dimanche prochain pour désigner leur nouveau président, et qui pousse MM. Fillon et Copé à sortir les dagues tout en parlant souvent à tort et à travers.
Dernière affaire en date, rapporte Lepoint.fr « interrogé ce mardi matin sur BFM TV/RMC sur l’hypothèse d’un rassemblement entre la droite et l’extrême droite, François Fillon a répondu : jamais. Interrogé sur les intentions de Jean-François Copé, il avait assuré, avant d’être coupé par une autre question : Je ne le crois pas, parce que je pense que tout dans ses origines, dans son engagement politique le conduit… Dans son récent livre Manifeste pour une droite décomplexée, Jean-François Copé raconte que son grand-père paternel est arrivé en France en 1926 en provenance de Roumanie pour fuir l’antisémitisme et le bolchévisme et que ses grands-parents et son père ont été sauvés en novembre 1943 d’une rafle nazie par une famille de Justes à Aubusson. »
« Michèle Tabarot, soutien de Jean-François Copé» a dénoncé « les propos pour le moins ambigus et alambiqués (de François Fillon qui) ne sont pas acceptables.» Un autre soutien de M. Copé, « le député UMP du Nord Sébastien Huyghe, s’est lui aussi étonné que François Fillon ait fait référence aux origines de Jean-François Copé pour expliquer certains positionnements politiques de ce dernier (…). Faut-il rappeler à M. Fillon que c’est ce type de logiques qui ont dérapé par le passé en certaines idéologies éloignées de nos principes républicains (…) », ajoute M. Huyghe.
Encore un peu et les amis de Jean-François Copé accuseront François Fillon de dîner régulièrement avec Dieudonné !
Au registre des énormités, M. Copé n’est pas en reste. En témoigne la saillie de ce dernier, – petite phrase qui s’inscrit pleinement dans la compétition interne à l’UMP- qui a contesté vendredi dernier le droit de Florian Philippot, vice-président du FN, à déposer une gerbe, « à titre personnel » et ne portant « pas de marque du Front National », sur la tombe du Général De Gaulle à Colombey-les-Deux-Eglises (Marne).
Le secrétaire général de l’UMP, qui s’est lui aussi rendu sur la tombe du fondateur de la Vème République a éructé : «Quand on sait que depuis 1940, de manière continuelle, l’extrême droite a appelé à exécuter le général De Gaulle… Que le Front National envoie l’un de ses membres les plus zélés devant la tombe du général De Gaulle, ça s’appelle de l’usurpation d’identité».
Usurpation, « compliment » que l’on peut renvoyer aux héritiers putatifs du « gaullisme » qui se sont échinés à mettre à bas les aspects positifs de la politique menée par le général et que Florian Philippot a résumé: «L’indépendance nationale, la grandeur de la France, l’Europe des nations…».
M. Copé feint en outre d’ignorer ce qui est la base même de la « philosophie » qui a présidé à la création du FN il ya quarante ans, à savoir, une volonté de rassemblement de toutes les forces patriotiques, de réconciliation nationale par delà les divisions et les déchirements nés des traumatismes de la défaite de 1940 et de la décolonisation.
Un De Gaulle qui serait aujourd’hui cloué au pilori par les Copé, Fillon, Pécresse, Wauquiez, Bertrand, NKM et consorts , rappelait Bruno Gollnisch, il y a deux ans, pour avoir alerté des dangers d’une submersion migratoire non européenne et qui, rapportait Alain Peyrefitte, expliquait que « Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne ».
A l’évidence en effet insistait Bruno, « Il y a bien un peuple français qui est principalement -pas exclusivement- une synthèse des civilisations celtique, latine et germanique » dans une France qui «n’est pas réductible aux valeurs républicaines, à l’idéologie des droits de l’homme, n’est pas née en 1789 ; c’est une réalité charnelle et spirituelle »
Alors certes, Bruno Gollnisch, modéré en tout, est très modérément « gaulliste », la geste gaullienne étant de son point de vue entachée de beaucoup de travers et d’ambiguïtés.
Nous l’évoquions déjà sur ce blog, il y a le De Gaulle de la résistance et celui de l’épuration sauvage, « l’homme qui faisait se battre les Français entre eux » ; le De Gaulle cynique, vaniteux, menteur, manipulateur, aux mains couvertes du sang des patriotes, et celui des belles envolées lyriques de ses Mémoires dans lesquelles, parfois, filtre la vérité…
Il y a le De Gaulle maurrassien et le De Gaulle progressiste ; celui du refus d’abdiquer notre indépendance nationale et de la trahison des pieds noirs, du massacre des harkis ; le De Gaulle des accords d’Evian privant notamment notre pays des ressources énergétiques du Sahara, celui de la décolonisation de l’Afrique noire plus ou moins réussie, de la sortie de l’Otan, de la dissuasion nucléaire, du refus, nous l’avons vu de l’immigration-invasion…
Et si le drame de l’Algérie française a été le déclencheur à l’adolescence, de la conscience politique, de l’engagement de Bruno Gollnisch, celui-ci a toujours dénoncé «le largage dans des conditions indignes, indécentes, atroces de l’Algérie ». «Je suis persuadé contrairement au général De Gaulle que si la France était restée en Algérie il y aurait beaucoup de moins d’immigration en provenance d’Algérie parce que ce pays serait prospère et les populations auraient de quoi vivre et prospérer sur leur territoire natal…»
Présent samedi à Nice devant 250 militants pour célébrer le 40e anniversaire du FN, « un événement exceptionnel dans la vie des partis politiques nationaux », Jean-Marie Le Pen n’a pas manqué d’être questionné sur ce dépôt de gerbe d’un dirigeant du FN sur la tombe de De Gaulle.
« Cela prouve la largeur d’esprit des gens du Front National» a déclaré son Président d’honneur lors d’une conférence de presse. «Il est bien évident que nous ne sommes pas d’accord sur tout au Front National, mais nous sommes d’accord sur l’essentiel ». « Il y a toutes sortes de citoyens au Front National, y compris des gaullistes. Mais je ne serai pas plus choqué par le fait qu’on aille déposer une gerbe sur la tombe du général De Gaulle que je ne serai choqué si quelqu’un du Front National déposait des fleurs sur la tombe du Maréchal Pétain », a-t-il déclaré.
Un Philippe Pétain qui devant l’Histoire, comme Charles De Gaulle, rappelait d’ailleurs Bruno Gollnisch il ya deux ans à Villepreux, « doit avoir la place que mérite la vérité. »
« La vérité d’un régime corrompu et incapable de dirigeants élus par le Front populaire, qui, dans la catastrophe à laquelle ils ont été incapables de faire face, se sont lamentablement débinés et ont refilé à ce vieillard l’ardoise de leurs erreurs (…). Il y a des gens de bonne foi qui ont suivi Pétain, il y a des gens de bonne foi qui ont suivi De Gaulle.»
« Ce dont je suis sûr en tout cas, indiquait-il encore, c’est que les dirigeants actuels sont 100 fois plus coupables, si tant est qu’il l’ait été, que le Maréchal Pétain. Il avait au moins une excuse, celle d’une armée victorieuse et implacable qui campait sur le territoire national. »
« Tandis que les traîtres qui sont aujourd’hui au pouvoir, c’est en toute connaissance de cause qu’ils bradent la France, qu’ils livrent son économie, qu’ils livrent son identité à l’étranger, portant atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l’Etat, pour le seul profit de leurs intérêts abjects. »
Une dernière remarque sur laquelle s’accorde tous les frontistes et beaucoup de Français, par-delà leur sensibilité particulière.
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- Selon Jean-Louis Borloo, l’UDI aurait engrangé 1280 adhésions cette nuit
« Chez nous c’est assez simple. Le président est élu à l’unanimité et pas de manière coréenne ».
- En pleine crise de l’UMP, Sarkozy est entendu par un juge et risque la mise en examen :
L’ancien président de la république sera entendu dans la journée par la justice à Bordeaux dans l’affaire Bettencourt en tant que simple témoin assisté pour le moment. [...]
Selon une source policière qui s’est confiée à une agence de presse, l’ancien président de la république pourrait voir son audition se poursuivre jusqu’à vendredi. Une mise en examen est possible dans les heures ou les jours à venir. L’affaire avait été transféré à Bordeaux depuis plusieurs mois à cause des soupçons de fraudes et d’irrégularité dans la gestion du dossier à Nanterre.
- Selon Le Canard Enchaîné, Nicolas Sarkozy s’est réjoui de l’absence d’un grand vainqueur à la présidence de l’UMP
«Qui a gagné? Je n’en sais fichtre rien. Mais ces abrutis (Copé et Fillon) sont capables de mettre le parti en l’air (….) S’ils font trop les cons, je vais finir par m’en mêler.
Je suis loin d’avoir pris une décision quant à mon avenir politique. Mais je ne suis pas dupe. Copé ne va avoir qu’une idée en tête: m’empêcher de revenir sur le devant de la scène.»
Nicolas Sarkozy, 20 Minutes- L’UMP menacée de faillite en cas de départ des fillonistes ?
Concrètement, selon notre décompte, près de 150 parlementaires ont soutenu la campagne de François Fillon. S’ils décidaient tous de se rattacher à un autre groupe parlementaire d’ici à la fin de l’année, l’UMP de Jean-François Copé perdrait l’équivalent de 6,3 millions d’euros par an (subventions). Hufftington Post
- Invité au JT de TF1, François Fillon a indiqué qu’il comptait renoncer à la présidence de l’UMP : « Je renonce à la présidence de l’UMP. Il y a une fracture politique et morale. Ce que je demande c’est qu’Alain Juppé constitue une équipe et nous propose une sortie de crise pour qu’on puisse régler cette question de façon collégiale », a-t-il réclamé.
L’ex-premier ministre a également indiqué qu’il n’allait pas déposer de recours devant la commission interne à l’UMP. « Je n’ai pas confiance. Il n’y a jamais eu la direction de l’UMP une véritable instance indépendante. Si je dois déposer un recours, ce sera devant la justice. Si personne n’écoute ce qu’on demande, alors oui je déposerai un recours devant la justice. J’irai jusqu’au bout. » Le Figaro
- Estrosi : «Copé ne peut pas exclure l’outre-mer»
- Fillon menacerait de faire scission avec 134 parlementaires si Juppé n’était pas mis à la tête de l’UMP provisoirement (BFMTV).
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Marine Le Pen sur France Info : «L’UMP est fracturée.»