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élections - Page 766

  • Copé, l'homme politique le plus détesté des Français

    C’est une confirmation : la guerre à l’UMP a laissé des traces dans l’opinion. Seules deux personnalités de droite apparaissent dans le classement des dix politiques préférés des Français : Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin.
    François Fillon et Jean-François Copé, eux, décrochent nettement dans les sondages. La chute est même alarmante pour l’actuel président de l’UMP qui est désormais l’homme politique le plus détesté des Français. 
    Il a beau se présenter comme un homme de rassemblement, il a beau répéter que le dénouement de la crise à l’UMP, c’est surtout grâce à lui, les Français n’accordent plus beaucoup de crédit à Jean-François Copé. C'est du moins ce que montre le dernier baromètre Ifop pour Paris-Match. Le président de l’UMP y apparaît comme la personnalité politique la plus détestée de France avec 71% d’opinions négatives.
    C'est huit points de plus que Marine Le Pen. Jean-François Copé est ainsi perçu comme le responsable numéro 1 de la crise qu’a traversée le parti conservateur. « Il est le bad guy, le mauvais garçon », analyse Yves-Marie Can, directeur d'études au CSA. Aux yeux d'une partie de l'opinion, il a volé la victoire à François Fillon. Autre élément qui a écorné un peu plus l’image du député-maire de Meaux : sa volonté de ne pas lâcher la présidence du parti, bref, son jusqu’au-boutisme.
    Mauvaise nouvelle donc pour un homme qui a fait de l'élection présidentielle de 2017 l'un de ses objectifs. Le président de l'UMP peut toujours se consoler en se disant que, quatre ans avant une échéance électorale, les sondages ne veulent pas dire grand-chose. François Hollande est bien placé pour le savoir.

    Avec RFI http://www.francepresseinfos.com/

  • Italie : Simone di Stefano, candidat de Casapound à la présidence de la région Lazio

    Italie : Simone di Stefano, candidat de Casapound à la présidence de la région Lazio

    ROME (NOVOpress) – Le mouvement de droite radicale et sociale Casapound Italia a révélé le nom de son candidat qui briguera la présidence de la région Lazio (image en Une), il s’agit du vice-président du mouvement Simone Di Stefano.

    Agé de trente-six ans, il est né et a grandi dans le quartier populaire de Garbatella à Rome et a milité dès l’âge de 16 ans dans le Mouvement social italien, qu’il quittera en 1994.
    Il est l’un des fondateurs de Casapound, dont il est vice-président et responsable de la propagande et de la communication. Séparé, père de deux filles, il a consacré sa vie au militantisme politique actif, organisant l’occupation de bâtiments abandonnés pour donner refuge à des centaines de familles italiennes en situation de précarité, et lançant des campagnes dans les médias pour défendre les classes populaires et les travailleurs en lutte.

    « Nous sommes candidats aujourd’hui pour donner de l’espoir à l’Italie, après 10 années au cours desquelles nous avons montré sur le terrain, concrètement, ce nous pouvons faire, en comptant uniquement sur la force du militantisme et de l’auto-financement. Nous voulons offrir une véritable alternative à tous les déçus de centre-droit et de centre-gauche et tous ceux qui ne se reconnaissent pas dans la ligne libérale dominante, qui sera défendue par l’ensemble des candidats du système, de Storace à Bersani en passant par Monti et Berlusconi », a notamment déclaré Di Stefano

    « Notre nation modèle, a poursuivi le candidat de Casapound, nous voulons commencer à l’expérimenter dans le Latium (Lazio). Nous voulons faire de cette région un bastion social, un petit Etat fortement impliqué dans le développement de l’économie locale, permettant de tirer de cette économie localiste des ressources pour les services sociaux et de santé qui doivent rester fermement dans les mains du public. »

    « Parmi les points clés de notre programme on trouve la création d’un “Institut régional pour la relance économique”, un outil capable d’intervenir directement là où une entreprise ou une société est susceptible de fermer. Nous voulons également appliquer le “Mutuo sociale”, qui est une solution pour accéder à la propriété de la première maison sans passer par les banques. Nous souhaitons aussi mettre en place une monnaie complémentaire locale, “l’Equo”, que nous allons bientôt expérimenter dans le quartier de l’Esquilino. Il s’agit d’un système déjà utilisé ailleurs et qui est en mesure de stimuler l’économie locale et la solidarité communautaire. Par ailleurs, nous voulons réduire drastiquement le financement public des partis politiques ainsi que la rémunération des administrateurs, parce que la politique ne doit être une “carrière comme une autre” faite pour l’argent et, d’autre part, les idées qui valent la peine doivent trouver, comme le fait Casapound, les moyens de leur auto-financement. »

    http://fr.novopress.info

  • L'Italie de Berlusconi à Monti

    Depuis que Sivio Berlusconi a été "chassé", on ne parle plus guère de l'Italie. Réflexion du blogueur-journaliste italien Marcello Foa, et analyse de Roberto di Mattei (20/8/2012)
    Depuis que Silvio Berlusconi a quitté le gouvernement dans des conditions ignominieuses - pas pour lui, mais pour ceux qui l'en ont chassé! - en novembre 2011 (cf. benoit-et-moi.fr/2011-III... et aussi tinyurl.com/9ueu4nr ), et qu'il a été remplacé par le très discret (et très peu latin!, comme si les peuples devaient ête représentés par des hommes qui ne leur ressemblent pas) Mario Monti, on n'entend plus beaucoup parler de l'Italie.
    Les medias nous avaient pourtant claironné que Mario Monti allait sauver l'Italie, et même l'Europe, en gros qu'il était venu réparer le chaos créé par l'insupportable bouffon, et qu'avec lui, tout irait mieux, qualifiant même son gouvernement de "technique", pour faire sérieux. C'est vrai que la "rue" a cessé de s'agiter, de l'autre côté des Alpes, ce qui laisse songeur quant à la puissance de sujétion des medias puisque Monti n'a pas la moindre légitimité "démocratique", et surtout, il est difficile de le classer parmi les "indignés".
    Mais à part cela, est-il si vrai qu'il a opéré un redressement?
    Il semblerait au contraire que depuis son arrivée aux affaires, la dette ait augmenté, comme le chômage, tandis que la production industrielle baissait (il est difficile de donner des sources, sinon réputées sulfureuses, car ce n'est évidemment pas en lisant Libé, Challenge ou le Nouvel Obs - tous annoncent que la sortie de crise se profile "selon M. Monti - qu'on va apprendre même une parcelle de vérité, sinon en lisant en négatif).
    Donc, qui l'a mis là, et surtout, pourquoi?
    En juin dernier, Marcello Foa, certes pas un extrêmiste, sur son blog, écrivait:
    Crise de l'euro, ce qu'ils visent
    ---------------
    Pour une fois, Mario Monti était sincère, quand il a dit l'autre jour que le but ultime de la crise actuelle est de créer une union politique européenne. Il n'a pas précisé comment, mais pour ceux qui savent comment fonctionnent certaines logiques, ce n'est pas un mystère: les crises, comme l'a admis Monti lui-même lors d'une conférence, servent à générer une situation d'urgence au nom de laquelle on impose au peuple et aux électeurs des règles qu'ils accepteraient difficilement autrement. Quand on pousse, avec des mots, un pays au bord du précipice, on peut en obtenir ce qu'on veut. En Italie, le «film» a été diffusé plusieurs fois et toujours avec le même résultat, mais cela s'applique également au reste de l'Europe.
    Le but ultime est l'éradication des vestiges de la souveraineté nationale; qu'ensuite, la nouvelle Europe soit véritablement démocratique et fondée sur la volonté du peuple, cela reste à voir.
    (blog.ilgiornale.it/foa/2012/06/20/crisi-euro-ecco-a-cosa-mirano/ )
    Cette idée est développée avec brio dans ce passionnant article du Professeur Roberto Di mattei (le spécialiste de Vatican II déjà cité dans ces pages).
    Il a été traduit en français sur le site "Correspondance européenne" (partenaire de Corrispondenza Romana), et à lire en entier ici: http://tinyurl.com/96quec8
    (Larges) extraits
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    Depuis toujours, l’Italie a été un laboratoire politique, un espace dans lequel on expérimente des projets politiques, culturels et sociaux de portée internationale. Et c’est actuellement le cas avec le gouvernement de Mario Monti, tout comme cela l’a été dans les années Soixante-dix lors du lancement du “compromis historique” entre le PCI (Parti communiste italien), -le plus grand parti communiste en Occident-, et la Démocratie Chrétienne (DC), qui rassemblait les voix de la majorité catholique et modérée du pays.
    L’idée du projet était de démontrer qu’il était possible de mettre en place des voies nationales et démocratiques vers le communisme, dans le cadre d’un “eurocomunisme”, indépendant du Kremlin. Or l’assassinat d’Aldo Moro, secrétaire de la Démocratie Chrétienne le 9 mai 1978, enlevé par les Brigades Rouges, devait mettre un terme anticipé à cette expérimentation, qui toutefois marqua profondément la politique italienne des années suivantes.
    La chute de l’URSS n’entraîna pas la chute du Parti communiste, qui devait se limiter à changer de nom en 1991 : le PCI devint le PdS (Parti de la Gauche). En revanche, la DC se retrouva démantelée, ébranlée par une série de scandales, montés en épingle par certains secteurs de la magistrature dans le but de favoriser l’ascension de la Gauche. Les communistes furent une fois encore bien près de prendre le pouvoir, mais l’entrée en scène de Silvio Berlusconi, vainqueur des élections en 1994, bouleversa tous les programmes.
    À partir de cette date et durant 17 années Berlusconi a dominé la politique italienne, suscitant contre lui de violentes attaques sur le plan politique, journalistique et surtout juridique. Quel que soit le jugement que l’on porte sur Berlusconi, il est indéniable que l’on a monté contre lui une véritable persécution judiciaire. Il suffit de dire que sur les quelques cinquante affaires pénales qu’il a subies, aucune ne s’est finie par un jugement définitif de condamnation, et le 27 juin dernier la vingt-septième absolution lui a été signifiée
    (...)
    [Silvio Berlusconi] est parvenu à survivre aux attaques de la politique, des médias et de la magistrature, mais pas à la crise interne de son parti due en partie aux frictions avec Gianfranco Fini, l’ex leader du parti Alleanza Nazionale qui aspirait à devenir le chef d’un nouveau “centre” d’inspiration laïciste. Le manque d’une majorité solide a ainsi empêché Berlusconi de résister à la dernière attaque qu’a déclenchée contre lui la Banque Centrale Européenne. Par une lettre en date du 5 août 2011, la BCE demandait au Président du Conseil italien d’effectuer une série d’importantes réformes économiques, menaçant en cas de non exécution, de le priver du soutien financier nécessaire pour affronter la situation difficile dont l’Europe souffre depuis la crise américaine de 2008.
    C’est ce qui arriva à l’automne 2011, lorsque le peuple italien apprit pour la première fois l’existence du mot “spread”, qui indique la différence entre le rendement des titres allemands de l’État (Bund) et les titres italiens (BTp), perçus comme étant “à risque” par les investisseurs. Une manœuvre conjointe de la part de la BCE, des agences de rating et des médias internationaux créa alors autour du “risque spread”, un climat psychologique insoutenable pour le gouvernement. Le 12 novembre 2011 Silvio Berlusconi donnait sa démission et le 16 novembre, sur désignation du Président de la République, Giorgio Napolitano, l’économiste Mario Monti fut institué comme nouveau Président du Conseil.

    (...)
    Le Professeur Monti a été désigné par les lobbys financiers pour sauver l’Union Européenne et sa monnaie unique qui risquent, vingt ans après la signature du Traité de Maastricht, de s’effondrer. « L’euro est un grand projet irréversible » comme l’a proclamé Monti lors d’une rencontre avec Merkel, Hollande et Rajoy, à Rome le 22 juin dernier. Puis, lors du sommet qui s’est déroulé à Bruxelles la semaine suivante, il a chanté victoire parce que les autres leaders européens, à commencer par Angela Merkel, ont répondu à ses exigences. Cette condescendance était à prévoir : sans elle, le gouvernement serait tombé. Or c’est là tout ce que les eurocrates veulent éviter : la défaite de cet homme destiné à sauver l’Union Européenne et sa monnaie.
    ...
    La route que Monti veut entreprendre est celle d’un gouvernement central de l’économie européenne qui puisse réaliser les objectifs de l’unification monétaire et fiscale, nécessaires pour la liquidation définitive des États nationaux.
    ...
    Quand on affirme que Mario Monti est un « technicien », cela revient à ne rien dire sur lui. Monti ... est un prêtre du nouveau culte technocratique. Ce culte, en Italie, forme son clergé à l’Université Bocconi de Milan, et l’envoie ensuite dans les grandes banques d’affaires comme la Goldman Sachs ou bien la Morgan Stanley. Monti, après une carrière d’euro-burocrate satisfaisante, s’est vu appelé à réaliser un gouvernement de l’économie qui, partant du laboratoire italien, pourrait ensuite être étendu comme modèle de « super-gouvernement » à toute l’Union Européenne. Le gouvernement des « techniciens » est un gouvernement oligarchique qui s’impose en prétextant l’urgence, et qui prévoit la suspension de la démocratie. En Italie, le Parlement a de fait été privé de son autorité et de ses pouvoirs et joue un rôle qui se limite à la ratification des décisions du Premier Ministre qui, chaque fois qu’il se trouve en difficulté, recourt au vote de confiance.
    Or, quels ont été les résultats ? En presque huit mois de gouvernement, Monti ne s’est distingué que par l’augmentation des impôts. La pression fiscale italienne est devenue la plus élevée au monde ; la consommation a chuté, la croissance et le développement se sont arrêtés, la récession s’est imposée. Sous prétexte de frapper l’évasion fiscale, le secret bancaire a été totalement aboli et le citoyen a été spolié de la liberté d’utiliser l’argent comme bon lui semble ; il devra rendre compte de toutes ses dépenses au fisc, qui voit en lui un ennemi potentiel.
    ...
    L’indice de popularité du gouvernement chute de jour en jour, mais les partis politiques craignent que s’ils retirent leur soutien au pouvoir exécutif, le Pays plongera dans le chaos. Les citoyens ont perdu la confiance dans les hommes politiques et ils sont tentés par une abstention massive ou par un vote à Beppe Grillo (cf. benoit-et-moi.fr/2012 (II)), le comédien qui, grâce à une agence de marketing spécialisée dans la publicité en ligne a créé le blog le plus important en Italie, qui a fait la fortune politique et personnelle de l’acteur. Mais la protestation de Grillo est celle d’un homme de gauche, dépourvu de tout principe ou de toute référence, versatile selon ses humeurs diverses au cours de la journée.
    Le petit parti de Magdi Cristiano Allam, Io amo l’Italia (J’aime l’Italie), est quant à lui plus prometteur, et rallie différents thèmes, tels que le refus de l’euro, la dénonciation de l’immigration islamique et la défense de la vie. Mais aura-t-il la possibilité de se développer, sans besoin de l’appui des “pouvoirs forts”?
    Le succès de la Grande Marche pour la Vie qui s’est déroulée à Rome le 13 mai dernier démontre de toutes façons qu’il existe une opinion publique catholique vive et réactive. L’avenir de l’Italie n’est pas encore fixé.
    Décadence
    La lettre du Cardinal Scola pour la fin du Ramadan

    Lu sur Benoît-et-moi : http://benoit-et-moi.fr/2012(III)/articles/litalie-de-berlusconi-a-monti.php

  • Les comptes de campagne de Sarkozy rejetés

    Voilà peut-être de nouveaux problèmes en perspectives pour l’UMP. Les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy ont été rejetés par la commission nationale chargée de les contrôler.
    Ces comptes ont, semble-t-il été rejetés pour une raison simple : Nicolas Sarkozy a dépassé le plafond de dépenses autorisés. Il aurait dépensé plus d’argent qu’il n’en avait le droit pour la campagne de la présidentielle de 2012.
    Durant les deux mois et demi de campagne, puisqu'il s'est déclaré le 15 février, le candidat UMP va dépenser 21,4 millions d'euros. C’est en tous cas la somme qu’il déclare à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), une somme qui reste dans le cadre du plafond légal pour les deux finalistes à l’élection, un plafond qui s’élève à 22,5 millions d'euros. 
    LA PAROLE AU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
    Mais là où le bât blesse, c’est que d’autres sommes non déclarées par le candidat auraient été réintégrées par la Commission. Des sommes antérieures au 15 février 2012. Résultat : ces dépenses supplémentaires entraîneraient un dépassement du plafond autorisé. Bref, un nouveau problème en perspective pour l'UMP. Le parti pourrait ne pas être remboursé par l'État et devrait ainsi faire une croix sur près de 11 millions d'euros.
    L’invalidation des comptes ne sera définitive qu’après la décision du Conseil constitutionnel à majorité UMP, une instance que Nicolas Sarkozy a saisi. Et cela va forcément poser des questions, puisque, en tant qu'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy est membre de droit de cette juridiction !

    Avec RFI http://www.francepresseinfos.com/

  • François Hollande, ou la crédibilité en fuite

    Les Français continuent à douter de la capacité de François Hollande à affronter les grandes (et les moins grandes) questions qui se posent au président de la République. Les sondages accusent régulièrement une dégringolade des taux de satisfaction qui lui sont accordés, tout comme à son premier ministre d’ailleurs. Gérard Courtois, directeur éditorial du journal Le Monde, donne plusieurs explications à ce constat dans sa chronique du 19/12/2012.
    Polémia  

    Avant la trêve des chroniqueurs, il n'est pas trop tard pour le constater : la France est un bien curieux pays. Elle s'enorgueillit d'avoir vu naître Descartes et d'avoir allumé les Lumières. Elle se targue volontiers d'être la patrie de la raison, donc de la sagesse. Il ne se passe pourtant pas une semaine sans qu'elle s'embarque et s'emballe dans de folles controverses et d'invraisemblables psychodrames. La moindre polémique y devient, sans tarder, affaire d'Etat.

    Ainsi de l'exil fiscal de Gérard Depardieu. L'on était bien naïf de croire, il y a huit jours, que quelques mots suffiraient pour fustiger la sécession d'un acteur hors normes, comptant ses sous comme des entrées de cinéma. Chacun, depuis, s'est monté le bourrichon, de féroces répliques ont été échangées et cette histoire peu glorieuse a tourné au drame national. Premier ministre en tête, chacun y a mis du sien jusqu'à transformer le grand Gégé en héraut des exilés de Néchin, fuyant l'impôt sans souci du qu'en dira-t-on. Encore moins d'une élémentaire solidarité nationale.

    Affaire d'Etat, encore, la bataille du « mariage pour tous ». Trente ans après la dépénalisation de l'homosexualité, treize ans après la reconnaissance légale, par le pacs, du couple homosexuel, voilà une réforme qui aurait dû susciter un relatif consensus. Tout pouvait y contribuer : l'évolution aussi spectaculaire que salutaire des mœurs et des mentalités, l'exemple des législations déjà en vigueur dans de nombreux pays européens, enfin la logique démocratique garantissant l'égalité des droits entre couples du même sexe et de sexe différent.

    Au lieu de quoi l'on assiste à un affrontement vindicatif entre Anciens et Modernes, conservateurs et progressistes, religieux et laïcs, droite et gauche. Comme si, pour les premiers, les fondements de la famille étaient menacés et le socle de la société ébranlé.

    Ont-ils oublié qu'ils nous annonçaient déjà la fin du monde, ou quasiment, lors de l'instauration du pacs, dont ils vantent aujourd'hui les mérites ? Leur a-t-il échappé que l'institution du mariage elle-même s'est singulièrement érodée, puisque 44 % seulement des couples français sont aujourd'hui mariés ?

    Il est vrai, à la décharge de l'opposition, que le chef de l'Etat l'a bien aidée dans son offensive. Godillant d'un bord à l'autre, invoquant un jour la « liberté de conscience » des maires avant de se rétracter le lendemain, écartant le droit à la procréation médicalement assistée pour les couples de femmes avant de s'en remettre, désormais, à la sagesse du Parlement, le moins qu'on puisse dire est qu'il n'a pas témoigné d'une fermeté de conviction à toute épreuve. Et n'a pas contribué à calmer les esprits.

    Le même grief peut être fait à François Hollande à propos de cet autre psychodrame, de cette autre affaire d'Etat qu'est devenu le sort de l'aciérie de Florange et de ses deux hauts-fourneaux, les derniers de Lorraine. Les mésaventures de Nicolas Sarkozy sur le site voisin de Gandrange, fermé en 2008 par ArcelorMittal, auraient pourtant dû inciter le président de la République à la prudence et à la clarté.

    On ne joue pas impunément avec des symboles aussi forts : celui de la désindustrialisation française face à une mondialisation sans états d'âme, celui de la puissance ou de l'impuissance de l'Etat, celui enfin de la nationalisation, cet étendard de la gauche triomphante de 1981.

    M. Hollande a « joué », et il a perdu. Certes, les 630 emplois de Florange sont, pour l'heure, sauvegardés, si toutefois Lakshmi Mittal tient cette fois-ci ses engagements. Mais au prix d'un pataquès gouvernemental désastreux et d'une défiance irrémédiable des salariés du site et d'ailleurs. En jouant sur tous les tableaux, en voulant garder tous les fers au feu, en laissant le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, explorer très sérieusement la piste d'une nationalisation temporaire, en laissant le premier ministre trancher en sens inverse et humilier M. Montebourg, en soutenant l'un sans désavouer l'autre, et vice versa, le président a brouillé tous les messages. A trop finasser, il a oublié d'exercer sa fonction première : arbitrer.

    Il en paye aujourd'hui le prix, brutalement. Dans les urnes et dans les sondages. Les trois élections législatives partielles que la droite vient de remporter dans l'Hérault (avec la défaite de la députée socialiste élue en juin), les Hauts-de-Seine et le Val-de-Marne en attestent : dans les trois cas, en dépit de la bataille de chiffonniers entre M. Copé et M. Fillon pour la présidence du parti, l'UMP a progressé de 10 à 12 points, tandis que la gauche plafonnait dans l'Hérault et régressait de 8 points dans les Hauts-de-Seine et le Val-de-Marne.

    Les sondages sont tout aussi sévères. Selon les toutes dernières enquêtes, M. Hollande et M. Ayrault poursuivent leur dégringolade, sept mois après leur entrée en fonctions : le premier recueille 37 % de satisfaction selon l'IFOP, en recul de 3 points en un mois (Le Journal du dimanche), et 35 % pour Ipsos, en chute de 6 points (Le Point). Quant au premier ministre, il tombe à 35 % et 33 % selon ces deux instituts, en recul de 5 à 6 points. La défiance est nette chez les ouvriers, avec un tiers seulement de jugements positifs en faveur du président.

    Ces résultats ne sont guère surprenants. Il y a à peine plus d'un mois, lors d'une conférence de presse réussie, le chef de l'Etat avait fixé le cap de son quinquennat. En trois mots : rigueur budgétaire + pacte de compétitivité + nouveau contrat social. Le tout était apparu courageux ou, à tout le moins, cohérent.

    Les hésitations dans la gestion du dossier Florange et, à un moindre degré, de la réforme du mariage ont largement détruit cette cohérence et jeté le doute sur la détermination présidentielle. De nouveau, le flou est de mise. Et c'est, au fond, la seule affaire d'Etat essentielle du moment, alors que le chômage explose et que la récession menace en 2013.

    François Hollande aurait tort de croire que, selon la formule consacrée, « on ne sort de l'ambiguïté qu'à son détriment ». A trop la cultiver, c'est sa crédibilité et son autorité qui seront lourdement menacées. Il n'aura pas trop de la trêve de Noël pour résoudre cette équation, aussi politique que personnelle.

    Gérard Courtois http://www.polemia.com
    Le Monde
    19/12/2012 Correspondance Polémia – 19/12/2012

  • Droitisation de la droite

    121218En dépit du marasme ambiant, trois signes positifs méritent d'être relevés ces jours-ci.

    Commençons par l'affaire Depardieu. Dans les premiers jours de l'annonce de son exil fiscal, on aura certes entendu beaucoup de commentaires conventionnels hostiles : la classe politique semble juger à l'unisson que tout bon Français doit se laisser dépouiller docilement et béatement. De Gaulle ayant affirmé un jour que nos concitoyens lui paraissaient "des veaux", leurs mauvais bergers les tiennent pour des moutons, en attendant de les transformer en bœufs.

    Et puis est venue la réaction virulente du comédien dans "Le Journal du Dimanche" de ce 16 décembre. Elle a manifestement convaincu la grande masse des électeurs de droite, et probablement au-delà : en témoigne le sondage réalisé par le site du Figaro qui tend à prouver que plus de 80 % des lecteurs de ce journal partagent la réaction de celui que nous avons tant aimé dans le rôle de Cyrano de Bergerac.

    Ce point de vue, dès lors, a commencé à être relayé. Les dirigeants de l'UMP s'y sont employés sur des modes un peu différents, Mme Dati ne parlant pas exactement comme Mme Pécresse.

    Deuxième motif de satisfaction, qui n'a curieusement pas été analysé jusqu'au bout : le carton plein de l'opposition au deuxième tour des élections partielles.

    Les deux succès remportés par la droite dans les Hauts-de-Seine et dans l'Hérault ne se commentent pas : écrasants, en dépit de tous les dires d'experts et maléfices des fées Carabosse habituelles.

    Plus intéressant à analyser : le dépassement au deuxième tour à Saint-Maur, maire centriste de la ville, par son rival droitier qu'il avait distancé au premier. Le candidat socialiste ayant été éliminé, là aussi quelle gifle, les électeurs choisissait librement et ils ont boudé le soutien apporté par la baudruche Borloo et par la noria des envoyés d'états-majors. L'étiquette UDI, quoiqu'elle fût lancée à grand renfort de publicité et de cautions morales n'intéresse pas encore le peuple souverain. Décidément la machine à perdre semblait enrayée.

    Enfin la progression de la mobilisation, inattendue jusqu'alors en vue de "la manif pour tous" du 13 janvier a de quoi inquiéter ceux pour qui l'imposture décadentielle du prétendu "mariage pour tous" – enfin "pour tous" sauf pour le président de la république et sa délicieuse compagne, – était gagnée d'avance.

    En regard le 16 décembre était annoncé comme le grand jour de la mobilisation des partisans de cette loi si contraire au droit naturel, si remarquablement dénoncée par le Grand Rabbin de France Gilles Bernheim (1)⇓ et par la majorité des confessions religieuses de ce pays.

    Or toutes les photos de cette manifestation tendent à prouver qu'elle enregistra ce qu'on appelle "un bide". Pierre Bergé gazouille le chiffre de 100 000 participants sur le site (2)⇓ consacré à cette indispensable fonction. Et "Le Monde", dont il détient une part du capital, va dans le même sens. Malheureusement le choc des photos diffusées par divers sites affreusement réactionnaires (3)⇓ prouve exactement le contraire de ce que les gros médiats voudraient nous laisser croire.

    Non le peuple français ne veut pas de cette dénaturation du mariage et de la famille par l'État et j'espère qu'il le prouvera le 13 janvier.

    Voilà : il y a bien longtemps que je ne crois plus au Père Noël et je ne cherche à vendre de l'optimisme hexagonal à personne, surtout pas à ceux qui suivent cette chronique depuis d'autres pays. Mais je tiens à signaler les coins de ciel bleu quand je les aperçois.

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/

    notes

      1. J'adresserai son texte à tous ceux de mes lecteurs qui ne l'auraient pas lu. Je crois indispensable de le faire circuler. Retenons-en ceci : "Ce que l’on oublie souvent de dire : L’amour ne suffit pas, même si la capacité des homosexuels à aimer n’est évidemment pas en cause. Aimer un enfant est une chose, aimer un enfant d’un amour structurant en est une autre.(...) le rôle des parents ne consiste pas uniquement dans l’amour qu’ils portent à leurs enfants. Résumer le lien parental aux facettes affectives et éducatives, c’est méconnaître que le lien de filiation est un vecteur psychique et qu’il est fondateur pour le sentiment d’identité de l’enfant.
      2. Où il déclare, le matin : "je manifesterai contre les réacs de gauche." Puis le soir : "Belle manif. Au moins 100.000. Dans la joie et la bonne humeur. On m'a demandé de tenir la banderolle ce que j'ai fait avec plaisir."
      3. cf. Nouvelles de France et le Salon Beige
  • Sondage : Hollande-Ayrault toujours en baisse

    La cote de popularité de François Hollande et de Jean-Marc Ayrault est toujours en baisse. Le président de la République et surtout son Premier ministre pâtissent auprès des couches populaires de l'accord conclu avec Lakshmi Mittal au sujet du site sidérurgique de Florange.
    Selon le baromètre Ifop/JDD, la cote de François Hollande baisse de quatre points à 37% et celle de Jean-Marc Ayrault chute de huit points à 35%. Le Premier ministre devient ainsi plus impopulaire que le chef de l'État pour la première fois depuis le retour au pouvoir de la gauche en mai dernier.
    Les deux hommes perdent notamment du terrain auprès des sympathisants de gauche, y compris du Parti socialiste qui voit dans cette chute « une preuve supplémentaire du scepticisme laissé par l'accord conclu avec Mittal et qui ne passe pas chez les syndicalistes lorrains et auprès des couches populaires ».
    Jean-Marc Ayrault perd ainsi 17 points auprès des sympathisants du Front de gauche, 11 auprès des écologistes et même huit auprès des socialistes.
    « L'affaire Florange ajoutée aux hausses d'impôts et à l'angoisse sociale liée à la crise au chômage, ça commence à faire lourd. Tout se passe comme si l'accord ArcelorMittal avait exacerbé un agacement à gauche par rapport à la méthode Hollande jugée trop hésitante, trop floue par les Français qu'on a interrogés », déclare Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop.

    Avec Reuters  http://www.francepresseinfos.com/

  • En réserve du mondialisme et du pouvoir mondial

    Un gazouillis (1)⇓ venant d'Amérique, et reçu ce matin de la part d'un lecteur de Hayek, fait observer au sujet des élections du 6 novembre : "Laissons une chance à Barack Obama, il a hérité d'une pagaille pas possible, léguée par son prédécesseur : Barack Obama".

    Ce chef d'État réélu peut encore nous surprendre. Si important qu'il puisse paraître aux yeux du reste du monde, à vrai dire, le pouvoir présidentiel des États-Unis dépend, pour son action, d'un ensemble de dispositifs institutionnels, qui le limitent et coopèrent avec lui. Même le gouvernement qu'il constitue suppose l'agrément des ministres par la représentation nationale. Une telle forme d'investiture bipartisane non écrite va à l'encontre de l'idée que nous nous faisons, en France, de la "séparation des pouvoirs". Il se trouve qu'elle fonctionne, en raison de liens civiques, philosophiques et religieux assurant la continuité et la solidité du pays et de ses classes dirigeantes.

    Pour les Européens, l'interlocuteur essentiel se trouve au Département d'État, en charge de la politique extérieure. Or, ce ministère devrait chercher un autre titulaire.

    Ses orientations dépendent largement du Sénat. Celui-ci n'a aucunement changé de couleur, contrairement aux espoirs des républicains depuis 2010. Au contraire, la majorité, qui reste démocrate, s'y est même paradoxalement renforcée, la droite dure du Tea Party ayant pénalisé dans certains États es candidats jugés trop centristes (2)⇓).

    Mais, pendant la campagne, Hillary Clinton a annoncé son intention de ne pas rester en poste. On pourrait s'en réjouir, considérant celle-ci comme la personne la plus néfaste au sein de la politique américaine, car la plus dangereuse pour l'Europe.

    Hélas, elle se sent, depuis longtemps, appelée à jouer un rôle ultérieur que l'on peut d'autant plus redouter. Il s'agirait d'un scénario la transformant, en 2016, en première femme présidente des États-Unis. Certains se souviennent de Georges Pompidou se déclarant après son éviction en 1968 "en réserve de la République", avant d'être élu en 1969. L'épouse de Bill Clinton se tiendrait quant à elle en réserve du pouvoir mondial adossé à la puissance de son pays.

    La force du système politique américain, en dehors des travers bien connus de la démocratie, tient à des mécanismes bien huilés. La réélection d'Obama se sera révélée finalement très courte. Il obtient tout juste 50 % des voix contre 48 % à son adversaire et 2 % aux quatre autres petits candidats.

    À noter donc que, depuis 2008, le président sortant a perdu 3 points, signe assez rare d'une forte déception populaire.

    Les effets arithmétiques du vote par État lui ont seuls permis une majorité artificielle par les mécanismes du scrutin. Car une courte avance dans quelques gros État comme la Californie, New York, etc. donne un bloc de grands électeurs considérable.

    Cela cependant ne doit pas nous tromper : les élections à la Chambre des représentants, assemblée beaucoup plus proche de la réalité du pays ont donné une fois encore une large majorité aux conservateurs.

    De ce fait la configuration actuelle peut se révéler idéale pour redresser la politique mondiale de Washington. Elle permettra de perpétuer une politique de poudre aux yeux à laquelle excellait Mme  Clinton car un accord bipartisan se réalise presque toujours, y compris sur les sujets sensibles et conflictuels.

    La majorité républicaine de la Chambre des représentants s'efforcera de réduire le périmètre de l'intervention de l'État. Cela renforcera, paradoxalement, le rayonnement international du président et du sénat démocrates, que la situation financière aujourd'hui désastreuse affaiblit. Ceci se concrétiserait notamment vis-à-vis de la Chine et de la nébuleuse islamo-wahhabite, c'est-à-dire des adversaires stratégiques de l'occident intervenant, en même temps, comme bailleurs de fonds des États-Unis.

    Autrefois Maurice Duverger enseignait à des générations d'étudiants et de lecteurs du "Monde" la fable de l'équivalence des républicains et des démocrates. Cette approximation s'est révélée plus fausse d'année en année, de présidence en présidence. La vague du conservatisme, courant doctrinal apparu seulement avec la fondation de "National Review" en 1953 (3)⇓, désormais en développement constant, n'a cessé d'approfondir le fossé idéologique entre les deux partis.

    Aujourd'hui en France on n'a voulu voir dans les élections de 2012 que l'affrontement de deux candidats à la direction du seul pouvoir exécutif.

    Il s'agit au bout du compte de bien autre chose : il s'agit de la lente dérive vers un pouvoir mondial à quoi coopèrent : aux États-Unis le parti démocrate ; et, dans le reste du monde, l'Internationale socialiste. Que ces deux forces s'adossent elles-mêmes à certains cercles liés à la finance accapareuse et au pétrole ne doit pas non plus être tenu pour anecdotique, encore moins pour anodin.

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr

    notes

    1. cf. sur Twitter.
    2. cf."Democrats Deliver String of Stinging Defeats" in New York Times du 6 novembre 2012.
    3. Le conservatisme américain prend alors racine dans le refus du système de Yalta et l'horreur de l'Union soviétique. La véritable naissance du conservatisme en Angleterre remonte au rejet de la Révolution française. cf. "aux sources du parti conservateur" L'Insolent du 19 septembre 2012.