Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Europe et Union européenne - Page 930

  • L'Empire médiéval de Kiev, débats historiques d'hier et d'aujourd'hui

    L'Empire médiéval de Kiev, débats historiques d'hier et d'aujourd'hui

     

    par Iaroslav Lebedynsky

     

    Du Xe au XIIIe siècle, un grand empire du nom de Rous'a uni les Slaves orientaux et développé une brillante culture de type byzantin. Iaroslav Lebedynsky, après un bref rappel historique, nous présente les vives controverses dont son histoire et son héritage ont fait et font encore aujourd'hui l'objet.

     

    La Rous' médiévale

     

    Les Slaves ont fait une entrée relativement tardive dans l'histoire, à la fin de l'Antiquité. Leur groupe oriental – les ancêtres des Biélorussiens, Ukrainiens et Russes – était représenté, au IXe siècle, par une série de tribus déjà groupées autour de centres proto-urbains, dont la future ville de Kiev. Certaines étaient vassales des Khazars, ces nomades de langue turque dont la couche dirigeante s'était curieusement convertie au judaïsme.

     

    À partir de la fin du IXe siècle, ces tribus furent progressivement unifiées par une dynastie établie à Kiev et l'État ainsi constitué prit le nom de Rous'. En 988, le grand-prince Volodimer (Vladimir) adopta le christianisme byzantin comme religion officielle et fit ainsi entrer la Rous'dans l'orbite culturelle – mais non politique – de l'empire d'Orient. L'empire kiévien atteignit son apogée sous son fils Iaroslav « le Sage » (1019-1054) ; il était alors le plus puissant État d'Europe orientale et entretenait des rapports étroits avec l'Europe centrale et l'Occident : les filles de Iaroslav épousèrent le roi de France Henri Ier et les rois de Norvège, de Hongrie et d'Angleterre.

     

    Un régime de succession inadapté causa des guerres civiles presque incessantes à partir de la seconde moitié du XIe siècle, mais la Rous'conserva son unité essentielle jusqu'au règne de Vladimir « Monomaque » (1113-25) et de son fils Mstislav (1125-32). Ensuite, elle éclata en une série de principautés indépendantes de fait, toutes gouvernées par des branches de la même dynastie. Tout en conservant sa prééminence symbolique, Kiev cessa d'être le centre du pouvoir réel au profit de nouvelles puissances, comme les principautés du sud-ouest – Galicie et Volhynie – ou celles du nord-est – Vladimir et Souzdal. C'est cette mosaïque encore unie par la langue écrite, la culture et la religion qui subit le choc des invasions mongoles de 1237-40, qui sont considérées comme le terme de la période kiévienne et le début de l'histoire distincte des peuples slaves-orientaux modernes.

     

    Le rôle des Varègues

     

    Le premier grand débat sur la Rous' kiévienne concerne le rôle des Varègues, ces aventuriers scandinaves cousins des « Normands » d'Occident, auxquels était traditionnellement attribuée la création de l'empire de Kiev. La Chronique des années écoulées, rédigée aux XIe-XIIe siècles et qui est la principale source sur le sujet, est claire : divisés, les Slaves orientaux appelèrent un groupe de Varègues appelés les Rous'pour venir mettre de l'ordre chez eux. Leur chef Riourik, fondateur semi-légendaire de la dynastie kiévienne, s'établit en 862 près de Novgorod, en Russie du Nord, d'autres à Kiev. Vingt ans plus tard, la famille de Riourik s'empara à son tour de Kiev et en fit la capitale d'un empire auquel s'étendit le nom de Rous'.

     

    Cette présentation fut prise au pied de la lettre jusqu'au XIXe siècle. Il existait des parallèles historiques, comme la création du duché de Normandie par les Vikings de Rollon. En Occident, l'idée de Kulturträger germaniques venus civiliser les Slaves anarchistes flattait agréablement le sentiment de supériorité des historiens, notamment allemands. La théorie « normaniste » est toujours bien représentée dans la littérature historique occidentale, par exemple dans les travaux de Régis Boyer.

     

    Dans les pays slaves orientaux, l'origine varègue fut enseignée comme vérité officielle dans l'empire de Russie jusqu'en 1917. À l'époque soviétique au contraire, elle fut victime d'une violente réaction « anti-normaniste ». La Rous' médiévale fut présentée comme le produit du développement indigène des sociétés slaves-orientales, sans impulsion extérieure notable. Les historiens soviétiques finirent par nier tout rôle des Varègues dans la formation de l'empire kiévien.

     

    Sans vouloir ménager les uns ou les autres, il est clair que la vérité doit être plus nuancée. La présence des Varègues en territoire slave-oriental est absolument certaine. Ces Scandinaves, qui vivaient de mercenariat – par exemple à Constantinople où ils servaient dans la garde des empereurs – mais aussi de commerce, fréquentaient la grande « Voie des Varègues aux Grecs » qui allait de la Baltique à la mer Noire en suivant notamment la partie navigable du cours du Dniepr. Il semble assuré aussi que la dynastie kiévienne, à en juger par les noms des premiers grands-princes et une partie de l'élite militaire de la Rous', était issue de ce milieu varègue. Igor est ainsi issu de Ingvarr, Oleg, de Helgi.

     

    C'est évidemment insuffisant pour attribuer aux Varègues la création ex nihilo de structures politiques chez les Slaves orientaux. La Chronique des années écoulées contient une strate nettement antérieure, peut-être du VIe siècle, relative à la création de la ville de Kiev par un personnage nommé Kyï auquel ses descendants auraient succédé. La dynastie varègue aurait ainsi tiré parti d'un cadre préexistant et son installation à Kiev suggère que la ville était déjà un centre politique et commercial important. L'organisation primitive de la Rous', avant la conversion au christianisme, n'a d'ailleurs pas de caractère typiquement scandinave et présente les traces d'autres influences, comme celle des nomades de la steppe – on y reviendra plus loin.

     

    Il ne faut donc ni minorer, ni exagérer le rôle des Varègues. Ils ont fourni à la Rous' originelle une dynastie de souverains talentueux et une partie de son encadrement, ainsi que des réserves toujours disponibles de mercenaires et Iaroslav le Sage leur dut son accession au trône. Mais – sauf dans le domaine militaire – leur influence culturelle fut très limitée ; il n'y a pratiquement pas de termes scandinaves dans les langues slaves-orientales. À l'exception des régions les plus septentrionales, la colonisation varègue fut faible et l'assimilation rapide. Au sein même de la dynastie kiévienne, des noms slaves apparaissent dès le milieu du Xe siècle. La Rous' n'est pas une « Normandie » orientale.

     

    Doit-on aux Varègues, comme on l'a longtemps cru, le nom même de Rous'? Rien n'est moins sûr. Le terme n'a pas d'étymologie certaine : on a proposé diverses racines germaniques, mais aussi slaves ou iraniennes, plus exactement scytho-sarmates. Surtout, son sens initial n'est pas clair. Certaines sources présentent les Rous' des IXe-Xe siècles comme des Scandinaves et les opposent aux Slaves, mais ceci veut-il dire que les Varègues ont apporté ce nom avec eux, ou qu'ils ont adopté sur place, ou reçu, un nom local ?

     

    Note du C.N.C.: le présent texte est soumis à des droits d'auteurs et de copie, nous ne pouvons pas le reproduire entièrement, il vous faudra donc poursuivre la lecture sur le site de CLIO.

     

    Lisez la suite ICI.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • LA DETTE VA-T-ELLE TOUS NOUS RUINER ?

  • La Commission européenne valide officiellement l'initiative Un de nous

    Traduction du communiqué :

    « La Commission a officiellement accepté la seconde initiative citoyenne européenne réussie, ayant obtenue le soutien correctement validé d’au-moins un million de citoyens européens dans au-moins sept états membres. Le soutien à l’ICE « Un de nous », dont les organisateurs demandent à l’Union européenne l’interdiction et la fin du financement des activités qui supposent la destruction d’embryons humains, en particulier dans les domaines de la recherche, de l’aide au développement et de la santé publique, a été contrôlé et validé par les autorités nationales des états membres. Le soutien à cette initiative dépasse le soutien accordé à la première ICE réussi, Right2Water (droit à l’eau), à la fois par le nombre d’Etats membres où le seuil minimum de soutien a été atteint, et par le nombre total de de déclarations de soutien obtenues. Le soutien a franchi le seuil minimal dans 18 états membres (Allemagne, Autriche, Chypre, Croatie, Espagne, France, Grèce, Hongrie, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Roumanie, et Slovaquie). En tout, l’ICE a reçu 1.721.626 déclarations de soutien validées. La balle est maintenant dans le camp de la Commission. Dans les trois prochains mois, celle-ci doit inviter les organisateurs à Bruxelles, afin qu’ils exposent plus précisément leurs idées. Une audition publique se tiendra également au Parlement européen. Ensuite, la Commission devra décider si elle agit en adoptant une loi, si elle agit par d’autres moyens pour atteindre les buts de l’ICE ou si elle n’agit pas du tout. Quelle que soit l’option retenue, la Commission doit expliquer sa réflexion à travers une communication adoptée par l’ensemble du collège des Commissaires. »

    Michel Janva

  • L’Islande n’est plus candidate à l’Union européenne

    Le gouvernement islandais compte retirer la candidature d’adhésion du pays à l’Union européenne. Cette décision fait suite à la publication d’un rapport pessimiste sur la question rédigé par l’ « Institut islandais d’études économiques ». Selon cette étude, le secteur de la pêche et l’agriculture islandais auraient beaucoup à souffrir d’une adhésion à l’UE.

    On se souvient que l’Etat insulaire avait été frappé de plein fouet par la crise financière de 2008. Les trois plus grandes banques du pays avaient fait faillite, laissant derrière elles 3,5 milliards d’euros de dettes vis-à-vis de créanciers étrangers. Après avoir organisé un référendum sur la question, l’Etat islandais avait refusé de se plier aux exigences du FMI et pris la ferme décision de ne pas rembourser ces dettes privées avec de l’argent public.

    Depuis lors, l’Islande a redressé son économie toute seule, sans aide extérieure. Tout en étant parvenu à préserver son indépendance politique et financière, le peuple islandais jouit aujourd’hui d’un niveau de vie supérieur à la moyenne européenne. L’Islande étant déjà partie aux accords de Schengen sur la libre circulation des biens et des personnes dans l’espace européen, les sondages indiquent que 60 % de la population jugent que leur pays ne doit pas aller plus loin dans l’intégration avec l’UE.

    http://medias-presse.info/lislande-nest-plus-candidate-a-lunion-europeenne/6907

  • Livre - David Cronin: Europe Israël : Une alliance contre-nature

    Livre - David Cronin: Europe Israël : Une alliance contre-nature

    Europe israel, une alliance contre nature.

    Israël est souvent perçu comme le 51ème État des États-Unis. Désormais, il serait en passe de devenir membre de l’Union européenne. David Cronin a parcouru les couloirs de Bruxelles pour interroger hauts fonctionnaires et diplomates. Il a épluché les programmes européens et examiné les liens étroits que tissent les entreprises du continent avec ce petit État du Moyen-Orient. Loin des discours officiels, vous trouverez dans ce livre les résultats d’une enquête déroutante qui montre comment le prix Nobel de la paix 2012 participe à l’occupation de la Palestine et à l’oppression d’un peuple.

    Préface d’Omar Barghouti

    Un livre important qui explore les relations complexes empêchant les pays européens de tenir Israël pour responsable. Ken Loach

    Un livre remarquable, précis. Je suis resté le souffle coupé. Robert Fisk, The Independent

    Une étude bienvenue pour une réalité sous-examinée. Khaled Diab, The Guardiancenter>
    David Cronin est un journaliste irlandais. Il a été rédacteur pour The Guardian, The Wall Street Journal Europe, European Voice, The Sunday Tribune et Inter Press Service. Il travaille actuellement pour The Electronic Intifada et vit à Bruxelles. Ce livre est la traduction de Europe’s Alliance with Israel paru chez Pluto Press en novembre 2010. Son blog : http://www.dvcronin.blogspot.fr/ ET articles traduits en français par Investig’Action.

    Un extrait du livre de David Cronin :

    L’approfondissement des relations économiques et politiques de l’Europe avec Israël ne peut pas être dissocié de cette empreinte néolibérale. Cela est devenu encore plus clair en novembre 2007 lors du « dialogue commercial UE-Israël », où des hommes d’affaires ont réfléchi sur la meilleure manière de démanteler les « barrières au commerce et à l’investissement ».
    Le matériel promotionnel de ce « dialogue » ne disait pas que parmi les entreprises israéliennes présentes, un grand nombre se retrouve impliqué dans des activités en Palestine occupée et dans certains cas dans des activités que l’Union européenne rejette formellement. En voici quelques exemples :
    Elbit : en plus de fabriquer des drones et d’autres armes pour l’armée israélienne, elle fournit des équipements électroniques pour le « mur de l’apartheid » qu’Israël construit. La Norvège a estimé que cette implication était si grave, qu’en septembre 2009 un fonds de pension détenu par l’État a retiré ses six millions de dollars d’investissements dans Elbit car le mur avait été déclaré illégal par la Cour internationale de justice. « Nous ne souhaitons pas financer des entreprises qui participent directement à des violations du droit humanitaire international », a déclaré la ministre des Finances.
    Saban Capital : ce groupe est dirigé par Haim Saban, propriétaire de nombreux médias avec la double nationalité étasunienne et israélienne et qui figurait à la 261ème place du classement Forbes des milliardaires en 2009. Il est l’un des propriétaires de Bezeq, une entreprise de télécommunication qui fournit des services dans les colonies en Cisjordanie et sur le plateau du Golan, ainsi que pour les bases militaires israéliennes et les checkpoints de Cisjordanie. Une de ses filiales, Pelephone, fournit des services de téléphonie mobile à l’armée et a installé une centaine d’antennes et d’autres installations dans les territoires palestiniens occupés.
    Leumi : la seconde plus grande banque d’Israël a des succursales dans quelques établissements israéliens en Cisjordanie. Elle offre des prêts aux colons pour construire leurs maisons. Elle contrôle en partie Paz Oil et SuperPharm qui détiennent des stations services et des pharmacies dans les colonies.
    Selon la Commission européenne, l’établissement de ce dialogue est le fruit de conversations commencées en 2005 entre Ehud Olmert et Günter Verheugen, Commissaire à l’industrie. En mettant sur pied cet organe, l’Union européenne a placé le minuscule Israël sur un pied d’égalité avec des pays comme les États-Unis, la Russie, le Japon et l’Inde. D’un certain point de vue, cela semble incroyable. Mais d’une perspective froidement économique, cela prend tout son sens étant donné qu’Israël est un concurrent de la Silicon Valley. Pour encourager les entreprises européennes à s’engager davantage en Israël où le secteur de l’industrie hightech représente 7% du PIB, Verheugen a rappelé : « Il y a un énorme potentiel économique qui n’a pas encore été pleinement exploité. »
    Le premier président de ce dialogue a été Yossi Vardi, mieux connu pour être un pionnier dans la messagerie instantanée sur Internet avec son entreprise ICQ. Cet homme n’est pas seulement expert en télécommunication, mais aussi dans la capacité à adapter ses messages en fonction du public. Il a par exemple tenté de se présenter comme une sorte de pacifiste. Bavardant avec le correspondant du New York Times, il a déclaré entre deux gorgées de cabernet sauvignon :
    Cet endroit est fou : un boom technologique côtoie une situation politique inacceptable et le chaos dans une bande de Gaza où la plus grande partie de la population vit avec moins de deux dollars par jour. Ce n’est pas juste, ni soutenable ! Vous savez, le pouvoir corrompt et l’occupation représente la manifestation ultime du pouvoir. Il n’existe aucun contrôle, aucune contrepoids. L’occupation, après quarante ans, corrompt totalement.
    Vardi a également reconnu avec un malin plaisir que les prouesses technologiques israéliennes étaient inextricablement liées à l’occupation. Dans un reportage de la BBC, il a soutenu que la guerre de 1967 avait été un pivot important pour le développement industriel du pays parce qu’elle avait mené Israël à une situation qui l’avait obligé à dépasser le sentiment d’avoir été banni (particulièrement par la France qui avait imposé un embargo sur les armes) : « Les deux vrais pères de la high-tech israélienne sont le boycott des Arabes et Charles de Gaulle parce qu’ils nous ont contraints à développer ce secteur. »
    http://www.voxnr.com/cc/di_varia/EFAFFVEkulCVtBZClq.shtml

    COMMANDER LE LIVRE 15 € PRIX DESTOCKAGE 2014 : 5€ , ISBN : 978-2-9543806-0-5, 224 pages, 13 x 20 cm, Prix : 15 €, Dépôt légal : décembre 2012, Edition La Guillotine , Imprimé à Toulouse par la SCOP Imprimerie 34

    Source : La Guillotine, association pour l'édition et la production : http://assolaguillotine.wordpress.com/europe-israel-de-david-cronin/

  • L’UE a soutenu un putsch contre un gouvernement élu démocratiquement

    Le coup de force organisé par les États-Unis et l’Union européenne soutenant Tiagnibok (seul leader qui contrôlait les émeutiers) pendant les Jeux de Sotchi (les Russes ayant alors les mains liées) a donc fonctionné et débouché à l’effondrement du pouvoir légal la veille de la fin des Jeux (le 23 février). 
    Quelles leçons pouvons-nous tirer ? 
    1) Les récents événements dramatiques démontrent qu’il n’existe aucune solution politique viable et durable pour l’Ukraine dans les frontières actuelles car l’Ukraine est divisée géopolitiquement.
    2) Le président Ianoukovitch qui a quitté le pouvoir de lui-même, et afin que le bain de sang cesse, avait certes des torts sérieux (corruption, incapacité à agir dès le début de la crise) mais il avait été élu démocratiquement (aucune contestation de l’OSCE) et était le président légal. C’est donc un coup de force, un coup d’État même, qui l’a poussé vers la sortie et ce coup d’État a bel et bien été soutenu par l’Union européenne.
    3) Le sang a coulé parce que l’opposition a tiré la première à balles réelles sur les forces de l’ordre. Les premiers morts ont été des policiers. Qu’aurait fait un gouvernement occidental si des manifestants avaient tiré à balles réelles sur ses forces de l’ordre? On se souvient que l’autoritaire M. Valls aura quand même fait jeter en prison des petits jeunes de la Manif pour tous ou de Jour de Colère pour un simple jet de canette !
    4) Dans cette situation dramatique, l’Union européenne et les États-Unis portent une très lourde responsabilité. Ils ont encouragé la rébellion qui a débouché sur la violence ; ils ont cautionné un coup d’État contre un gouvernement démocratiquement élu.
    5) La trame de fond de cette affaire, ne l’oublions pas, est, premièrement l’affrontement entre les États-Unis et la Russie, les premiers voulant otaniser l’Ukraine, les seconds voulant y conserver leur influence stratégique.
    C’est, deuxièmement, un affrontement historique entre l’Allemagne qui a toujours voulu contrôler (Hitler) l’ouest de l’Ukraine (ce qui explique les néo-nazis de Svoboda) et la Russie qui tente de refouler cette influence (ce qui explique les slogans anti-nazis des ouvriers de Donetsk).
    6) L’affaire ukrainienne, après la Syrie, la Libye et tant d’autres depuis 1990, apporte la démonstration que l’antifascisme et l’antisémitisme sont une posture pour les partis dominants en France et non un combat réel, posture qui ne vise qu’à diaboliser les forces politiques réellement alternatives. Ce n’est en effet pas une conviction puisque, au nom de l’Union européenne, ces partis inféodés aux oligarchies pro-américaines ont soutenu Svoboda, le fer de lance du coup de force contre le gouvernement légal d’Ukraine.
    Une fois de plus, l’Union européenne prouve qu’elle n’est rien devant les tendances lourdes de l’Histoire et les enjeux de puissance. Sa rhétorique sur la démocratie et les droits de l’Homme est instrumentalisée. Les gesticulations bellicistes de BHL en sont l’illustration pathétique.
    L’Ukraine face au réel 
    L’opposition est divisée : que peut-il y avoir de commun en effet entre Ioulia Timochenko et les néo-nazis de Svoboda ?
    Les différents clans d’opposants vont devoir faire face à la réalité économique et géopolitique :
    - banqueroute de Naftogaz, la compagnie gazière
    - plus de service public, fonctionnaires non payés, caisses vides. L’UE ne donnera pas suffisamment. Donc Iatsenouk va devoir aller mendier l’argent russe et on imagine comment il sera accueilli.
    - chaos dans l’Ouest de l’Ukraine où des bandes ont pris le contrôle.
    - qui fera partir les extrémistes qui tiennent Maïdan ?
    Le retour à la Constitution de 2004 n’arrangera rien. Bien au contraire. Leonid Kuchma sentant le vent tourner en sa défaveur pendant la Révolution orange, avait imaginé une constitution perverse qui diluait tout les pouvoirs si bien que personne ne dirigeait vraiment l’Ukraine.
    Revenir à cette Constitution sera une catastrophe quand on connaît la fragilité géopolitique intérieure de l’Ukraine et ses difficultés économiques. Selon Standard&Poors, l’Ukraine fera défaut sur sa dette (elle doit rembourser 13 milliards de dollars cette année) si la Russie arrête son aide, ce qui est désormais probable.
    Que peut-on souhaiter ? 
    Pour ramener la paix, il ne reste qu’une solution viable. Diviser l’Ukraine en deux États. Une Ukraine de l’Ouest tournée vers l’Allemagne, la Pologne et donc l’Union européenne. Ce sera l’Ukraine pauvre, nous serons perdants, sauf les Allemands qui vont y trouver une main d’oeuvre à bas coût pour continuer à maintenir leur avantage compétitif sur nous.
    Une Ukraine de l’Est, indépendante ou rattachée à la Russie (après tout les habitants y sont russes) avec la Crimée bien sûr, éminemment stratégique pour Moscou. 
    Conclusion 
    Nous ne sommes qu’au début du chaos ukrainien et l’Union européenne porte une très lourde responsabilité. Manipulée par les États-Unis, l’Union a voulu exclure la Russie, acteur essentiel dans la zone, du règlement. Rappelons qu’après le Sommet de Vilnius de novembre 2013, le Kremlin a proposé de régler la question de l’Ukraine lors d’une conférence qui aurait rassemblé les Ukrainiens, les Russes et les Occidentaux. 
    La crise ukrainienne est donc une nouvelle preuve de l’échec de l’Union européenne. L’Union européenne n’est pas un facteur de paix, elle est un facteur de guerre.

    Aymeric Chauprade

    http://www.oragesdacier.info/

  • Se préparer à l'après-euro

    La Rédaction de Voxnr a prêté beaucoup d'attention à cet article puisqu'il est issu d'un journal économique (Les Echos) qui est libéral en économie et de surcroît thuriféraire à l'origine de l'Euro.

    Jean-Marc Vittori est éditorialiste aux « Echos »

    Se préparer à l'après-euro

    La zone euro semble traverser des eaux plus calmes. Mais aucun de ses problèmes n'est réglé. Sur fond de croissance lente, le statu quo ne peut pas s'éterniser : il faudra approfondir ou démanteler. Or l'adhésion faiblit.
    Il est des messages que l'on ne délivre pas avec joie : l'euro a moins d'une chance sur deux de survivre. Il est donc temps de songer à l'après-euro. Le message peut sembler paradoxal. La monnaie commune paraît aujourd'hui sauvée. Après la plus grave crise de sa jeune histoire, les indicateurs se remettent au vert. L'activité est repartie fin 2013, plus fort qu'on ne le croyait. L'Etat emprunte à 3,5 % en Espagne comme en Italie, pratiquement deux fois moins cher qu'il y a deux ans. L'euro approche de 1,40 dollar, son change le plus élevé depuis 2011. Mais, au fond, rien n'est réglé. La zone euro reste enfermée dans un cercle vicieux. La dette des particuliers, des entreprises, des Etats restera trop lourde dans les années à venir face à une croissance trop lente pour rembourser sans peine et une inflation trop faible pour éroder la montagne.
    Il faut donc profiter du répit actuel pour se préparer à la suite des événements. La croissance trop lente réveille les vieux démons. En Italie, en Autriche, en Allemagne, en Finlande, en France, bien sûr, des partis politiques très différents les uns des autres prospèrent sur une idée commune : la vie serait plus belle sans l'euro - et au-delà, sans l'Europe. Ils vont sans doute obtenir un succès éclatant aux élections européennes de juin. Selon les pointages des experts de Deutsche Bank sur le prochain Parlement européen, un député sur six, voire un sur quatre, appartiendra à la mouvance anti-européenne.
    Ce vote-condamnation prend racine dans un chassé-croisé de souvenirs. D'abord, la génération de la guerre s'efface, et avec elle le sentiment d'une impérieuse nécessité : l'entente entre pays voisins. Ce n'est pas faire injure à Helmut Schmidt et à Valéry Giscard d'Estaing de dire que l'essentiel de leur oeuvre est désormais derrière eux.
    L'Europe contre les peuples
    Ensuite, la génération de la crise s'affirme, et avec elle la mémoire d'une cruelle évidence : l'Europe en a été la béance. Ce sont les nations qui ont sauvé banques et industries. Les dirigeants de la Commission ont disparu de la scène pendant le drame. Après, ils ont réapparu en une étrange trinité, avec le FMI et la Banque centrale européenne (la troïka), donnant des conseils d'étouffement qu'il a fallu ensuite inverser pour sauver ce qui pouvait l'être. Difficile de faire mieux pour donner corps à l'idée d'une Europe contre les peuples. Une idée de surcroît alimentée par les gouvernants nationaux, qui partent sans cesse « en guerre contre Bruxelles » - en France à propos des OGM ou de la réforme bancaire, pour prendre des exemples récents
    La langueur persistante de la croissance fera le reste, dans un continent où un actif sur huit est au chômage. La Banque centrale européenne, dont le président, Mario Draghi, a pourtant promis qu'elle ferait « ce qu'il faudra » pour sauver la monnaie commune, n'y pourra pas grand-chose. Non seulement la politique monétaire n'est pas un outil très efficace pour doper l'activité, mais, de plus, le très subtil arrêt rendu début février par la Cour constitutionnelle allemande de Karlsruhe lui coupe les ailes.
    Dans cette drôle d'Union monétaire sans solidarité budgétaire, le statu quo ne peut pas s'éterniser. Il faudra choisir entre l'approfondissement … ou le démantèlement. En attendant, les tensions vont fatalement monter. Au fil des mois, l'idée d'une « sortie de l'euro » va gagner du terrain. Mais l'euro n'est pas un club ou un pub d'où l'on sort à volonté. Le départ d'un pays fera exploser la monnaie unique. Maints économistes ont certes imaginé des systèmes séduisants sur le papier - les euros sud et nord du professeur du CNAM Christian Saint-Etienne, les sorties temporaires proposées par le président de l'institut allemand IFO Hans-Werner Sinn. Sauf que … ces systèmes ne tiendraient pas une journée sur les marchés financiers, où des centaines de milliards seraient aussitôt placés pour gagner de l'argent sur le prochain mouvement. Là aussi, un autre souvenir semble s'être estompé : celui des tempêtes monétaires qui ont soufflé sur l'Europe jusqu'au début des années 1990.
    Dans cette rupture, la France pourrait hélas jouer les premiers rôles. Un tiers de ses habitants souhaitent désormais le retour au franc. La tentation du repli y apparaît partout. Jusqu'à… la Française des Jeux , qui a renationalisé début février l'Euro Millions ! A chaque tirage du Loto européen, elle promet « un millionnaire garanti en France ». Plus profondément, l'économie du pays a longtemps été droguée aux dévaluations qui compensaient sa dérive des salaires et des prix - un problème toujours pas résolu. Et les gouvernants de gauche - comme auparavant ceux de droite - enchaînent les « chocs » sans jamais parvenir à retrouver le chemin de la croissance. Christopher Pissarides a mis les pieds dans le plat le mois dernier. Ce prix Nobel d'économie 2010, qui avait été l'un des rares Britanniques partisans de l'entrée du Royaume-Uni dans l'euro, a dit tout haut dans le quotidien « The Telegraph » ce que nombre d'experts pensent tout bas à Paris : « [En cas d'échec de vraies réformes en France], je serais très inquiet de ce qui arriverait à l'euro. »
    L'éclatement de l'euro aurait des conséquences incalculables. Il remettrait en question la construction communautaire entamée il y a maintenant plus de soixante ans. Ce n'est heureusement pas une certitude. Il faut revenir ici au latin, à un vieil adage paraphrasé après un appel lancé sur Twitter par votre serviteur. Le précis Merlin Caesar propose : « Si vis euro, para mortem ejus. » - « Si tu veux l'euro, prépare sa mort. » Le moins orthodoxe Monteno avance : « Si vis euros, para chaos. »

    Jean-Marc Vittori

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EFAFFkZkVysHlqjEQk.shtml

    Source : Les Echos : http://www.lesechos.fr/opinions/chroniques/0203335771066-se-preparer-a-l-apres-euro-652624.php?xtor=EPR
    1500-[idees_debats]-20140225-[s=461370_n=9_c=904_]-1540754@2

  • Pourrait mieux faire !

    On sait qu'en Suisse, quatre fois par an, a lieu un certain nombre de votations à l'initiative du peuple souverain, sans réelle limitation des sujets abordés. Le 9 février 2014, le peuple s'est ainsi prononcé sur trois thèmes.

    — Sur l'avortement.

    Remarquons au passage que ce sujet n'est pas tabou en Suisse. L'initiative demandait la fin du remboursement de l'avortement par l'assurance-maladie obligatoire. Les initiants avançaient l'argument logique que la grossesse n'étant pas une maladie, qu'il n'était donc pas correct d'exiger une participation de tous pour son financement. L'exemple de l'Autriche, où pareille mesure existe depuis des années sans la moindre conséquence particulière, n'a pas suffit. Avec 69,2 % de Non, le rejet est unanime.

    — Le plan de financement et d'aménagement de l'infrastructure ferroviaire.

    Cette mesure a franchi l'obstacle du référendum sans coup férir, le Oui l'emportant à 62,02 %. Là, encore, le résultat était des plus prévisibles au vu de l'excellente image des transports ferroviaires dans la culture historique de la Suisse. Mais en ouvrant les vannes à hauteur de 6,4 milliards pour des infrastructures ferroviaires, les citoyens viennent d'autoriser l'État à piocher 6,4 milliards dans leurs poches : hausse de la TVA, des impôts et des taxes sur le carburant.

    Étrange approbation venue d'un corps électoral qui refusait à 60,5 %, la hausse de la vignette autoroutière à 100 francs trois mois plus tôt, et qui s'expose aujourd'hui à subir un surcoût d'une demi-vignette à chaque plein d'essence !

    — L'initiative contre l'immigration.

    C'était bien entendu le point d'orgue de ce dimanche 9 février, qualifiée par certains de votation de l'année, voire de la législature. Elle fut adoptée par 50,3 % avec une participation de 58 %… Depuis dimanche soir, la Constitution fédérale est agrémentée d'un nouvel article sur l'immigration demandant l'établissement d'une limite supérieure annuelle au nombre des nouveaux venus, et comme condition à l'octroi d'un permis d'établissement « la demande d'un employeur, la capacité d'intégration et une source de revenus suffisante et autonome ».

    Ainsi, l'exemple suisse, l'immigration de masse non contrôlée, est encore mis en avant par deux députés de l'opposition parlementaire républicaine dite de droite. MM. Gilbert Collard et Jacques Bompard, respectivement apparenté au Front dit national et président de la Ligue du Sud et maire d'Orange, à travers une proposition de loi constitutionnelle prônant l'instauration d'un référendum d'initiative populaire.

    Cette proposition de loi constitutionnelle avance qu'il est « peu probable, au regard de l’historique des consultations helvétiques que ni un vote parlementaire ni une consultation référendaire n’auraient été possibles s’ils avaient dépendu du bon vouloir de l’exécutif ou du Parlement de la Confédération helvétique ». Et de ce fait, il conviendrait, après de nombreux textes proposés antérieurement en France, « qu’une telle initiative populaire et démocratique puisse être rendue possible dans le cadre de notre Constitution du 4 octobre 1958 ».

    Les deux députés s'appuient sur quatre éléments qui rendent leur proposition particulière.

    1. Elle ne limite pas le champ « des lois d’initiative référendaire aux seuls domaines prévus actuellement par l’article 11 de notre Constitution. La loi référendaire d’initiative citoyenne, expression doublement directe du peuple souverain, ne saurait voir son champ borné a priori. Elle doit pouvoir englober désormais toutes les questions institutionnelles et sociétales, hormis le champ des révisions constitutionnelles prohibées par l’article 89 de notre Constitution ».

    On sait que cet article 89 n'autorise pas la mise en cause du régime républicain et qu'une ré-instauration monarchique devrait pour exister passer outre ou abroger cet article.

    2. La proposition de réforme « tend à éviter toute mesure dilatoire visant à retarder ou à empêcher la libre expression du peuple souverain par le biais d’une vacance durable de la fonction présidentielle ».

    3. La proposition de réforme « abroge les modifications apportées à l’article 11 de la Constitution par la loi constitutionnelle n° 2008-724 du 23 juillet 2008. En effet, cette réforme envisageait, concernant l’article 11, une procédure complexe, improbable et très éloignée du référendum d’initiative parlementaire qui était initialement envisagé ».

    Pour rappel, cette loi constitutionnelle de 2008 instituant le référendum d'initiative populaire ne peut avoir lieu que si le Conseil constitutionnel, un tiers des parlementaires et 10 % du corps électoral se prononcent en sa faveur… 

    4. « Le droit de signer une pétition référendaire est réservé aux seuls citoyens français inscrits sur une liste électorale. En effet, il existe d’ores et déjà des listes électorales complémentaires permettant aux ressortissants de l’Union européenne résidant en France de participer à l’élection des conseillers municipaux ou des représentants de la France au Parlement européen. Il est évident qu’ils ne peuvent pas participer à une consultation référendaire qui reste l’expression la plus directe de notre souveraineté nationale. » Les deux députés font suivre leur proposition du texte de la nouvelle loi précisant les changements à apporter à l'existant en quatre articles.

    1. « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants, et par la voie du référendum, soit à l’initiative du président de la République ou du Parlement, soit par une pétition référendaire d’initiative citoyenne à la demande de 500 000 citoyens français inscrits sur les listes électorales. » Amélioration nette. Malgré le fait que les représentants de la souveraineté nationale ne sont pas réellement représentatifs du Peuple par le jeu permanent des partis politiques représentatifs de l'oligarchie au pouvoir.

    2. « Le président de la République, sur proposition du Gouvernement pendant la durée des sessions ou sur proposition conjointe des deux Assemblées, publiées au Journal officiel, peut soumettre au référendum tout projet de loi portant sur l’organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale de la Nation et aux services publics qui y concourent, ou tendant à autoriser la ratification d’un traité qui, sans être contraire à la Constitution, aurait des incidences sur le fonctionnement des institutions… » La proposition reste très respectueuse des usages, sans doute pour ne pas effaroucher qui que ce soit et démontrer que nos deux députés sont des républicains orthodoxes… 

    3. « Une pétition référendaire doit être signée par au moins 500 000 électeurs français inscrits sur une liste électorale. » « Le Conseil constitutionnel vérifie que la condition requise à l’alinéa ci-dessus est bien vérifiée. » « Il en avise le président de la République qui convoque le corps électoral dans le délai de trois mois. En cas de vacance de la présidence de la République ou d’empêchement, le décret de convocation est signé par le président du Sénat, et si celui-ci est à son tour empêché d’exercer ses fonctions, par le Gouvernement. » « Si le référendum a conclu à l’adoption de la proposition référendaire d’initiative populaire, le président de la République promulgue la loi dans les quinze jours qui suivent la proclamation des résultats de la consultation. » « Aucune pétition référendaire ne peut porter atteinte à l’intégrité du territoire ni à la forme républicaine de Gouvernement. » Le dernier alinéa limite quand même l'initiative du peuple si celui-ci voulait décider un changement de régime et renvoie à l'article 89 préservant ainsi toute tentative de réinstauration monarchique.

    Au moins légalement. Et même illégalement puisque l'on sait que le coup de force est de plus en plus impossible.

    La souveraineté des Français reste soumise aux bons soins de l'oligarchie en place.

    Gérard de Villèle

    http://www.vexilla-galliae.fr/actualites/europe-international/715-pourrait-mieux-faire

  • Ukraine: les leçons de l'Euro Maidan

    Intéressante analyse proposée par Alexandre Latsa.  Extrait de la fin. (nota, de nombreux liens, intéressants eux aussi, insérés dans l'article).

    "En 1945, le monde s’est retrouvé scindé en deux espaces dont les projets pour l’avenir étaient fondamentalement opposés et similaires à la fois, d’un mondialisme à l’autre. La chute de l’URSS n’a cependant pas arrêté la poussée occidentale que l’on aurait pourtant pu imaginer atténuée récemment par la crise financière de 2008. La prise de pouvoir politique de l’Amérique sur l’Europe via la construction européenne (François Asselineau l’a parfaitement expliqué ici) a permis la constitution d’un territoire utilisé pour y déployer territorialement l’Otan afin de permettre sa projection continentale mais également permettre la création d’un gigantesque marché économique dont les contours se dessinent de plus en plus clairement ces derniers mois : l’union transatlantique, cette nouvelle Otan économique.

    Les centres de gouvernances occidentaux et Otano-centrés viennent de clairement démontrer avec l’Ukraine que leurs objectifs d’extensions à l’Est continuent et que les révolutions de couleurs de nouvelle génération ne devraient pas utiliser les libéraux comme fantassins mais bel et bien les nationalistes afin de briser l’espoir de certains pays de constituer de potentiels grands espaces, voir des pôles indépendants.

    Ce faisant on peut imaginer que les micro-nationalismes tout comme les régio-nationalismes confirment et confirmeront dans un proche avenir leur rôle de meilleurs alliés de l’extension de l’Otan et d’intégration des nations européennes au sein de la matrice globale occidentale sous domination américaine. Une extension qui devrait permettre à l’Amérique de continuer à tranquillement « dépecer l’Europe » en la privant sans doute définitivement d’une alliance avec la Russie."

    Alexandre Latsa donnera mardi 4 mars une conférence à Paris. Des précisions ici.

    Paula Corbulon