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Europe et Union européenne - Page 926

  • Les députés de Crimée votent l'indépendance

    Les députés du Parlement de Crimée ont déclaré hier par 78 des 81 députés présents la péninsule indépendante de l'Ukraine, étape préalable avant le référendum de dimanche.

    Aperçu de la Crimée par Pierre-Alexandre Bouclay :

    "Depuis l’indépendance de l’Ukraine (1991), cette péninsule de 2 millions d’habitants est une république autonome, dotée d’une constitution et d’un parlement régional, qui gère son budget sans pouvoir légiférer. La Crimée est majoritairement russe (58,5 % des habitants), avec 24,4 % d’Ukrainiens et 12,1 % de Tatars — des autochtones turcophones, déportés en masse par Staline, de fait hostiles aux Russes et attachés à l’Ukraine. La région dépend entièrement du tourisme saisonnier et des subventions de Kiev (65 % de ses ressources). “Ville autonome” d’une région autonome, Sébastopol est centrée sur sa base navale, quartier général de la flotte russe de la mer Noire (25 bâtiments, 15 000 hommes). La Russie loue ce port militaire pour 100 millions de dollars (au lieu de 2 milliards), en échange de tarifs gaziers “amicaux”. Signé en 1997, ce bail, arrivé à échéance en 2017, a été prolongé jusqu’en 2042 sous la présidence Ianoukovitch. Alertée par le durcissement de Kiev, dès 2004, la Russie aménage deux bases navales alternatives : Tartous (Syrie) et Novorossiisk (sud de la Russie). L’importance militaire de Sébastopol devrait se réduire mais la Crimée restera, pour le Kremlin, un intéressant levier d’action régionale."

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2014/03/les-d%C3%A9put%C3%A9s-de-crim%C3%A9e-votent-lind%C3%A9pendance.html

  • Comprendre Maïdan, par Jonathan Goddard

    Les évènements ukrainiens des dernières semaines (photo de la place Maïdan à Kiev pendant les émeutes) font l’objet de nombreuses analyses contradictoires et/ou tronquées. Il convient de rappeler quelques éléments historiques et géopolitiques afin de saisir la complexité de la crise en cours.

    1) L’Ukraine, terre déchirée

     

    L’Ukraine est une terre déchirée entre Orient et Occident. Longtemps capitale de la Russie kiévienne, aux portes du puissant empire byzantin, l’Etat ukrainien se morcèle dès le XIIème siècle en grandes principautés. Ces dernières noueront des alliances avec les différentes puissances frontalières : diète lituano-polonaise, Russie, empire Austro-Hongrois.

     

     

     

    Ses alliances ne furent pas toutes heureuses, loin de là, chaque puissance cherchant à faire basculer définitivement l’Ukraine dans son camp. Le traité de Pereïslav, de 1653, qui rattachait les puissants cosaques ukrainiens à l’empire russe eut ainsi pour conséquence une russification intense de la société ukrainienne (interdiction de la langue ukrainienne, etc.)

     

    L’Etat ukrainien moderne n’eut qu’une existence fort brève, entre 1917 et 1920 profitant de la révolution bolchévique et de la dislocation de l’Empire Austro-Hongrois. L’Ukraine retomba vite entièrement sous la botte soviétique qui sut calmer ses espoirs d’indépendance avec l’habituelle magnanimité communiste : en 1933, une gigantesque famine organisée depuis Moscou entraîna la mort de plus de 6 millions d’Ukrainiens. Cet épisode, connu sous le nom d’Holodomaur, laissa un lourd traumatisme dans la mémoire ukrainienne.

     

    L’arrivée de l’armée allemande en 1941 fut ressentie comme une libération par la population ukrainienne. Elle déchanta vite, les nazis agissant davantage en colon qu’en libérateurs. Ainsi, Stepan Bandera, indépendantiste ukrainien, fut arrêté par la Gestapo et déporté en camp de concentration dès le début de la guerre. Cela n’empêcha pas les nationalistes ukrainiens de fournir un fort contingent de volontaires aux Allemands, qui formèrent la SS-Division Galicie, forte de 26 000 hommes essentiellement composée de Ruthènes et de Galiciens (partie ouest de l’Ukraine).

     

    La défaite allemande signifie le retour du joug soviétique, qui se montre implacable. Une organisation de Résistance, l’UPA, dont les effectifs maximum atteignirent 80 000 hommes, lutte farouchement jusqu’en 1955.

     

    2) Ukraine moderne et évènements de Maidan

     

    Ce rappel historique est nécessaire pour comprendre le déroulement actuel des évènements. Tiraillé entre l’ouest et l’est, constitué d’une population hétéroclite, qui fit des choix très différents face aux évènements de l’histoire, l’Ukraine est un pays compliqué, qui nourrit des espoirs, des rancœurs, des haines et des fidélités très différentes.

     

    L’effondrement de l’Union soviétique annonce le retour de l’indépendance ukrainienne. Cette indépendance va retrouver ses sempiternels tiraillements avec le retour de la puissance russe qui correspond à l’arrivée de Vladimir Poutine à la présidence, en 2000. Trois courants politiques ukrainiens se démarquent alors, dont Maidan nous donne un éclairage saisissant :

     

    -          Un courant atlantiste qui cherche à se rapprocher de l’Otan et de la diplomatie américaine. Ce courant est illustré par la « révolution orange » de 2004 qui voit propulsé le candidat Ioutchenko à la tête de la présidence ukrainienne. Cette révolution a été en grande partie financée et soutenue par des fonds américains, qu’ils s’agissent d’organisations étatiques (en particulier la NED New Endowment for Democracy, crée par Reagan en 1982) ou non étatiques (Open Society Institute de Goerges Soros). Elle s’inscrit dans une série de « révolutions colorées » qui sont apparues dans les pays satellites de la Russie (Géorgie, Ukraine, Kirghistan, ainsi qu’une tentative en Biélorussie) depuis 2004. Les médias occidentaux ont souvent présenté ces leaders « pro-Europe » (atlantistes en réalité) comme des héros, luttant contre la corruption des élites en place. Cette vision est mensongère, ces nouveaux dirigeants sont aussi corrompus que les anciens, si ce n’est qu’ils n’ont pas les même maîtres. Le scandale de la famille Ioutchenko en Ukraine, qui s’est arrogé une fortune de plus de 100 millions d’euros en se réservant les droits d’auteurs de la « révolution orange » est un exemple assez parlant du problème.

     

    -          Un courant russophile qui mise sur un rapprochement de l’Ukraine avec la Russie. C’est la position de Ianoukovitch, le président ukrainien forcé à l’exil par les évènements récents. Il a retiré la demande de l’Ukraine de rentrer dans l’Otan tout en revenant à un « non alignement » sur le plan international. Non alignement un peu biaisé puisqu’il a renouvelé jusqu’en 2030 les accords avec la Russie concernant la très importante base navale de Sébastopol, en Crimée.

     

    -          Un courant nationaliste, hostile à la Russie comme à l’Union Européenne et qui cherche avant tout à créer une nation ukrainienne forte et indépendante. Ce sont les partis Svoboda (ancien Parti National-Socialiste d’Ukraine) et Pravii Sektor, dont on a beaucoup entendu parler ces dernières semaines. Il ne s’agit que d’un courant minoritaire (10% à 12% des voix) mais les évènements de Maidan pourraient bien leur faire jouer un rôle prépondérant dans un avenir proche. Leur engagement très fort et violent dans les manifestations, leur activisme social, l’occupation des bâtiments officiels par leurs militants montrent leur rôle de premier plan. Le nouveau gouvernement formé à la chute du président Ianoukovitch a offert des ministères clés à ces mouvements : l’agriculture (50% du PIB d’exportation ukrainien), la défense, l’intérieur, le poste de procureur général de l’Ukraine et le poste de vice premier ministre.

     

    3) Qu’en est-il à l’heure actuelle ?

     

    La chute de Ianoukovitch a vu l’accès à la présidence par interim de OleksandrTourtchinov, pasteur d’une Eglise baptiste américaine et soutien de Ioulia Timochenko, dont le parti « Patrie » ne cache pas ses aspirations atlantistes. Le pays reste très fracturé et des tentatives de manifestations « pro-Europe » dans l’est du pays ont tourné à l’émeute avec la population locale.

     

    La population russophone, majoritaire à l’est, voit d’un très mauvais œil l’alignement atlantiste prit par le pouvoir à Kiev. Ils craignent que le pouvoir cède aux revendications territoriales des Tatars de Crimée, minorité musulmane indépendantiste soutenue par la CIA pour nuire à la Russie.

     

    La Russie, quant à elle, se sent dans l’obligation d’agir si elle entend conserver son statut de puissance mondiale. La base militaire de Sébastopol est vitale pour lui assurer un accès à la méditerranée. C’est un emplacement-clé et l’abandonner réduirait grandement les capacités de la marine russe sans parler du prestige de la Russie à l’international. L’hypothèse d’une adhésion à l’Otan de l’Ukraine n’est pas envisageable pour les Russes qui ont déjà du mal à empêcher l’installation de missiles balistiques en Pologne et de radars militaires en République Tchèque.

     

    En conclusion, comprenons que la situation en Ukraine est bien plus compliquée que « gentils européens libéraux » contre « méchants russes staliniens ». Ce qui se joue là-bas doit être regardé avec une analyse géopolitique avant d’être morale. Pour ma part, l’embrasement actuel de l’Ukraine pose deux questions :

     

    -          L’Ukraine a-t-elle pour destin d’être une nation indépendante ? Depuis le XIIème siècle, cela n’a été le cas qu’une seule fois, entre 1917 et 1920. Le séparatisme poserait alors un nouveau problème : si les populations de l’est de l’Ukraine se rattacheraient volontiers à la Russie, que deviendrait la partie ouest ?

     

    -          Quel rôle devons-nous jouer en tant que Français ? Depuis le retour de la France dans l’OTAN en 2009, la diplomatie française semble n’être qu’une base avancée de la politique américaine. Nous avons pu le constater avec la Lybie, la Syrie et maintenant l’Ukraine. Je ne pense pas qu’il soit idéaliste d’imaginer une diplomatie réellement indépendante, qui serve avant tout les intérêts de notre peuple avant celui de nos alliés. Nous ne sommes pas, comme l’a dit récemment Barack Obama, « une fille des Etats-Unis », nous sommes des Français par notre héritage et des Européens par notre civilisation.

     

    Jonathan Goddard pour Novopress

    http://fr.novopress.info/158885/comprendre-maidan-jonathan-goddard/#more-158885

  • Royaume-Uni : des parents d’élèves furieux après la décision de supprimer le porc à la cantine

    Les élèves de 3 à 11 ans de l’école publique Brinsworth à Rotherham (Yorkshire) ne vont plus avoir le plaisir de manger saucisses et jambon. Leurs parents ont en effet reçu un courrier du responsable de la mairie pour les cantines indiquant qu’il y avait des « ajustements mineurs » dans les menus servis dorénavant. Ce doux euphémisme signifie en réalité que la mairie a décidé de ne plus servir de porc à la cantine, et que toutes les viandes seront désormais halal.

    Les parents considèrent que cette façon de faire est scandaleuse car “seulement” 20% des élèves de cette école sont musulmans. Une mère déclare ainsi que « la façon dont ces animaux sont tués pour des raisons religieuses ne devrait pas être soutenue par les écoles et ma fille est anxieuse depuis qu’elle sait ce que veut dire halal ». Une autre déclare « mon garçon est difficile et il adore le porc, il va être dégoutté de devoir manger du poulet tout le temps ».

    De leur coté les autorités locales justifient leur décision par le souhait de rendre les repas plus « inclusifs » et que les menus restent parfaitement équilibrés.

    http://fr.novopress.info/

  • Pour la justice de l’Union européenne, la Sécurité sociale est illégale !

    Pour la justice de l’Union européenne, la Sécurité sociale est illégale !
    La Fédération de Corse du Sud du Parti communiste confirme -tout en le regrettant - que l’Europe a supprimé le monopole de la sécurité sociale

    Lire l’article

  • Bienvenue à l’armée de Poutine !

    Comme il ne fait guère de doute que l’ours russe va très prochainement venir balancer ses grosses papattes sur nos tronches de démocrates européens (ça nous apprendra à soutenir les néo-nazis ukrainiens...), je vous encourage à vous préparer pour recevoir comme il se doit nos libérateurs (envahisseurs) d’outre Volga.

    A défaut d’une ascendance noble russe qui pourrait vous sauver la mise, être français n’est pas très en vogue au Kremlin en ce moment. Pas de panique, en attendant nos habituels sauveurs Étasuniens (encore que, cette fois...), vous pouvez toujours tenter de dénicher le petit ouvrage de Pierre Antilogus et Philippe Trétiack "Bienvenue à l’armée rouge", pour accueillir comme il se doit nos nouveaux amis cosaques et autres soudards Kalmouks. Bien que sa thématique soit connotée guerre froide et communisme, la plupart des recettes sont encore largement applicables.

    Ne pouvant évidemment me séparer de mon unique exemplaire, je peux en céder les bonnes pages en format PDF, contre la modique somme de 500.000€ (Francs également acceptés, car à mon avis l’Euro...). Je vous offre tout de même le geste qui sauve histoire de prouver ma bonne foi :

    Toujours issu de cet ouvrage de référence, je vous offre une phrase clef pour vous sauver la mise en cas de rencontre impromptue avec un sémillant officier venu de sa lointaine république de Karatchaïévo-Tcherkessie :

    "Okazyvaiésa, vy byli pravy, gospodine offitsère" (finalement, monsieur l’Officier, c’est vous qui avez raison.)

    Dernier conseil avant l’invasion : je ne saurais trop vous conseiller de vous débarrasser fissa-fissa des œuvres de ce va t’en guerre de BHL qui pourraient encore trainer sur vos étagères. Le russe n’est pas forcément et systématiquement antisémite, mais ce spécimen-là les a agacé un tantinet, voyez-vous... (encore que, je ne vois pas pourquoi, vous, lecteurs de ce blog, vous auriez un livre de ce présomptueux gugusse qu’on veillera à envoyer au fin fond de la Sibérie. Pire qu’une faute de goût, une faute contre la littérature et contre l’amitié franco-russe !). Quant au livre "Inna" de Caroline Fourest, comment vous expliquer...

    Quant à moi, je file séance tenante à la paroisse Orthodoxe Saint Basile et Saint Alexis de Nantes, histoire d’envisager une conversion expresse, bien que sincère.

    « Quant à moi, j’attends les Cosaques et le Saint-Esprit ! Tout le reste n’est qu’ordure » (Léon Bloy, un visionnaire...).

    Merci à notre ami Soudarded pour cette article toujours grincant et plein d’humour.

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Bienvenue-a-l-armee-de-Poutine

  • Espagne : les militants pro-vie ne lâchent rien

    Lu sur Riposte catholique :

    "Des militants et des responsables du mouvement espagnol Derecho a vivir ont déposé des petits cercueils en carton blanc, samedi, devant le siège du Partido Popular, pour exiger l’adoption rapide de la loi promise par le Premier ministre Mariano Rajoy pendant sa campagne électorale. Rajoy dispose de la majorité absolue au parlement espagnol, lui ont rappelé les dizaines de manifestants, souligne HazteOir.

    Rappelant que la loi actuelle a créé un véritable « permis de tuer », Ignacio Arsuaga, figure emblématique de cette association qui ne sera satisfait qu’une fois obtenu « l’avortement zéro » (Aborto cero), a mis le chef du gouvernement espagnol devant ses responsabilités à l’heure où la presse s’interroge sur la détermination du PP. Le projet de repénalisation du crime contre l’enfant à naître ne figurait pas, en effet, dans le discours de politique générale prononcé il y a quelques jours par Mariano Rajoy. [...]

    L’événement était organisé pour marquer la Journée internationale de la femme, pour rappeler que ce qui est « vraiment progressiste, c’est de défendre le droit fondamental à la vie »."

    Michel Janva

  • Le Traité transatlantique

    Les négociations pour le Traité transatlantique ont commencé en loucedé et personne ne se soucie, étrangement, d’en parler. Faut-il en accuser notre insouciance, ou plutôt notre regard médusé sur le sort intérieur fait à la France de François Hollande et sur l’inertie de l’Union européenne ? Que l’on juge que ce n’est pas un sujet d’actualité, qu’il sera bon d’en parler à Pâques ou à la Trinité, ou simplement que l’on s’en contrefoute, le fait est que le pire est devant nous : la construction de l’Europe à la bruxelloise sera de la petite bière devant le maëlstrom que l’on nous prépare. Pour se limiter à quelques chiffres très simples, cet accord concerne rien moins que la moitié du PIB mondial et 40 % des échanges mondiaux : de quoi bien entendu aiguiser les appétits, et aussi – bizarrement on en parle moins – entraîner les dégâts économiques les plus graves.

    Les peuples étant décidément jugés trop bêtes pour avoir un avis sur une question si importante, le mois de mars devrait voir se dérouler à Bruxelles le quatrième « round » comme on dit de négociations, et toujours dans le plus grand secret, même si le cher commissaire européen afférent annonce une grande « négociation publique ». L’agenda des technocrates prévoit, grand seigneur, que l’accord soit soumis en 2015 au Conseil européen et au vote des députés, lorsqu’il aura été achevé. La technique est rodée et commence à être connue : on vous ficelle un bon traité de derrière les fagots, puis on vous explique que le refuser serait passéiste, réactionnaire, signe de fermeture et de repli, et que de toute façon vous n’avez rien d’autre à proposer à la place, ce qui démontre parfaitement votre mauvaise volonté.

    Il est toujours malaisé de négocier avec plus grand que soi – la France en a fait l’amère expérience avec l’Allemagne lors du Traité de Maastricht – et les États-Unis, qui disposent de la monnaie de réserve mondiale, sont toujours une puissance plus importante que l’Europe, n’en déplaise aux optimistes. L’Europe a réussi dès le début à abstraire la « culture » du débat – on se demande bien pourquoi si l’on ignore les rapports incestueux qu’entretiennent ensemble les artistes, les intellectuels et les politiques qui sont globalement pour un monde sans frontières tant que ça ne salit pas leur rue – mais pour le reste, tout est négociable : l’agriculture, qui a bien besoin de la concurrence des OGM américains, l’énergie, et nous aurons le gaz de schiste, toutes sortes de produits manufacturés dont nous avons certainement bien besoin, incapables que nous sommes de les produire ici.

    Ce Traité, d’obédience ultralibérale si l’on en juge à ses buts autant qu’aux experts et lobbies qui le fomentent, introduirait de plus une nouvelle norme juridique qui permettrait à des entreprises de poursuivre un État souverain dont elles jugeraient que la réglementation a porté atteinte à leurs intérêts. Typiquement anglo-saxonne, cette mesure a déjà permis à des gros cigarettiers de faire condamner l’État australien, et autoriserait demain les multinationales de l’énergie à plaider contre la France qui interdit l’exploitation de gaz de schiste.

    La suite sur le site de la Nef

    Jacques de Guillebon

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Le-Traite-transatlantique

  • Pourquoi les Allemands n’ont guère envie de se fâcher avec Poutine

    La Russie fournit un tiers du gaz naturel et du pétrole [consommé par] l’Allemagne. Et leurs économies sont si imbriquées que l’idée même de sanctions effraient les champions de l’exportation.

    Sanktionen nein danke ! S’il est un patronat qui veut éviter toute sanction économique contre Moscou, c’est bien l’allemand. Les deux économies sont tellement imbriquées que Berlin aurait énormément à perdre. Les échanges entre l’Allemagne et la Russie s’élèvent à près de 80 milliards d’euros (4 fois plus que la France).

    L’hebdomadaire Wirtschaftswoche résumait cette semaine : “Plus de 6.000 entreprises, de la multinationale aux PME, sont présentes en Russie, où elles ont investi directement plus de 20 milliards. 300.000 emplois dépendent en Allemagne de ces échanges“. Berlin est le deuxième fournisseur de Moscou, après Pékin (la France, 8ème).

    D’ailleurs jeudi 6 mars, alors que la crise ukrainienne battait son plein et que le Kremlin ne semblait pas disposé à faire baisser la tension, Sigmar Gabriel, ministre de l’économie et Vice chancelier est allé à Moscou, en voyage officiel et a rencontré Poutine. Cette visite “prévue de longue date“, a-t-on précisé à Berlin, portait sur la “politique énergétique et de développement économique“. Elle va tout à fait dans le sens de la diplomatie allemande : pas de coup de menton, un pragmatisme qui respecte les intérêts bien compris de chacun.

    Des sanctions qui pourraient coûter cher

    Car la Russie pourvoit aux besoins énergétiques de notre voisin : elle lui fournit 31% de son gaz naturel (contre moins de 10% en France) et 35 % du pétrole qu’elle consomme. En échange, l’Allemagne lui vend des biens pour une valeur d’une quarantaine de milliards d’euros, essentiellement des machines-outils, de la chimie et des automobiles. Metro, Volkswagen, BMW ou Daimler sont des acteurs de poids.

    Tout au long de la semaine, la presse Outre Rhin y est allée de ses avertissements contre les sanctions, comparées par exemple à “un poison coulant dans le sang“, par le quotidien Süddeutsche Zeitung. “Chaque sanction a son prix“, mettait en garde le quotidien des affaires Handelsblatt, en écho à l’hebdomadaire Focus qui parlait de “spirale des sanctions“.

    L’économiste star, Wener Sinn, patron de l’institut de Munich IFO, estimait, quant à lui que les représailles économiques contre Moscou mettraient en danger la transition énergétique allemande, qui rend le pays “encore plus dépendant des importations russes“.

    Schröder fait du [lobbying] pro-russe

    Le 3 mars, l’ex chancelier Gerhard Schröder était à l’ambassade d’Allemagne à Paris devant un parterre de politiques et d’hommes d’affaires français. Soucieux de pacifier le débat, il a émis des doutes sur l’utilité des armes économiques. “A quoi servirait d’appeler au boycott de la Russie, alors que l’on ignore qui va en pâtir le plus ?“, avait notamment déclaré ce proche de Poutine, qui appelle le patron du Kremlin son “ami” et qui l’a invité à la fête de ses 60 ans.

    Il n’est pas le seul Allemand proche de Moscou. Plusieurs politiques et hommes d’affaires de premier plan se sont reconvertis dans le lobbying pour la puissance orientale. Dernier en date, Peter Löscher, ancien président de Siemens qui vient tout juste d’être embauché par un oligarque.

    Challenges

    http://fortune.fdesouche.com/331711-pourquoi-les-allemands-nont-guere-envie-de-se-facher-avec-poutine

  • La Fondation Bertelsmann à l’origine du projet constitutionnel européen

    La rédaction du Traité modificatif, en application des décisions du Conseil européen des 21, 22 et 23 juin 2007, a permis aux européistes de remettre la Constitution sur les rails après les “non” français et hollandais en 2005 , la bête qui semblait morte a repris forme, pareille à un phénix, suite aux travaux de Lisbonne durant l’été 2007 (traité de Lisbonne). En effet, passé le désarroi parmi les autorités européistes, un véritable effort de relance du projet a été engagé. Dans cette affaire, la Fondation Bertelsmann a joué un rôle décisif.
    La Constitution européenne en 2009 !
    Cet institut a une double casquette. C’est d’abord un empire des médias, de la grande presse et de l’édition. Ainsi, la chaîne de télévision M6, la radio RTL ou encore la plus grande maison d’édition américaine Ramdom House sont contrôlées par la Fondation Bertelsmann. C’est aussi un think tank (“institut de recherche”) fournissant clefs en main des documents au gouvernement de Berlin – peu importe son étiquette politique – traitant essentiellement de trois domaines : la construction européenne, le partenariat transatlantique et les relations avec les pays du Proche-Orient. Dans le cas de l’Europe, cette fondation a su activer son réseau de relations en faveur du Nouvel Ordre mondial.
    Le renouveau du traité constitutionnel a pris forme sous l’impulsion d’une commission du Parlement européen. Celui-ci chapeaute en tout vingt-cinq commissions, dont les thèmes d’études sont variés. Certaines conditionnent en priorité l’évolution générale de l’Union ; c’est le cas de la commission des Affaires constitutionnelles, qui a vu le jour le 16 décembre 2005, et qui traite du processus d’intégration européenne ou encore de l’adaptation institutionnelle suite aux négociations d’élargissement. Elle est donc compétente sur le sujet clef qui nous intéresse. Son rapport a été approuvé à une large majorité par le Parlement européen le 19 janvier 2006 avec 385 voix pour, 125 contre et 51 abstentions. Comme l’affirme sans ambages ce document, le Parlement européen « demande qu’en tout état de cause, tous les efforts soient accomplis pour garantir que la Constitution entrera en vigueur en 2009 ».
    Les canons de la pensée européiste
    Pour obtenir ce résultat, la Fondation Bertelsmann a utilisé Jo Leinen, le président de cette Commission, qui s’est lui-même appuyé sur deux rapporteurs répondant parfaitement aux canons de la pensée européiste, Johannes Voggenhuber (par ailleurs vice-président de la commission) et Andrew Duff. Elmar Brok, président jusqu’en 2007 de la commission des Affaires étrangères du Parlement européen et allié proche de la Fondation Bertelsmann, appartient également à cette commission en tant que suppléant. Nous fonctionnons donc en circuit idéologique fermé...
    Johannes Voggenhuber est membre du parti Verts - Alliance libre européenne, dirigé en 2007 par Daniel Cohn-Bendit (membre lui aussi de la commission des Affaires constitutionnelles) et Monica Frassoni (membre suppléant). Ce parti est entièrement acquis au principe d’une Europe politiquement unie selon des principes fédéralistes et ethno-régionalistes.
    Le parcours d’Andrew Duff (Groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe) révèle de nombreuses activités au sein d’organismes promouvant un Nouvel Ordre mondial. Signalons entre autres son engagement au sein de l’institut anglais Federal Trust, dont les travaux préfigurent de plus en plus l’avenir de l’UE : dévolution et gouvernement régional au Royaume-Uni, gouvernance mondiale. Auprès d’Elmar Brok, il s’est engagé au sein de la Fondation Bertelsmann dans différents travaux d’élaboration d’un projet de constitution européenne en 2002. Sous la houlette de Claus Giering, ils ont abordé tous les deux toute une série de sujets comme la Charte des Droits fondamentaux, les finances, l’organisation et les compétences du Parlement européen, du Conseil de l’Europe, du Conseil des ministres ou encore du rôle des parlements nationaux.
    Des innovations dans le traité
    Parmi ses activités en faveur de l’unité politique de l’Europe, la Fondation Bertelsmann organise depuis 1999 la Sommerakademie Europa (l’Académie d’été Europe). L’objectif déclaré de ces réunions est d’élaborer des documents de travail sur lesquels les intervenants s’accordent en vue de les “injecter” d’une certaine manière au sein des instances européennes. Il ne faut pas s’étonner de relever, lors des activités de la Sommerakademie du 22 au 26 août 2005, les interventions de Jo Leinen et du député allemand CDU au Bundestag Peter Altmeier. Ces politiques ont rappelé que la crise résultant du vote négatif franco-hollandais ne pouvait être surmontée qu’en apportant des innovations au projet de constitution européenne, c’est-à-dire en améliorant le processus les liens multiples qu’elle peut nouer, il faut parallèlement évoquer Europa-Union Deutschland (Europe-Union Allemagne). L’origine de cet institut remonte au Congrès de Bâle de 1932, organisé sous l’égide de la Paneurope, et même à une initiative prise en 1923 par Richard de Coudenhove-Kalergi. Europa-Union vit le jour le 24 juin 1934, prônant une unité fédérale de l’Europe. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, en décembre 1946, fut créée Europa-Union Deutschland en se référant au document phare de Europa-Union, le programme de Hertenstein du 21 septembre 1946. Par la suite, plusieurs présidents se sont succédé à sa tête comme Egon A. Klepsch, ou encore Hans-Gert Pöttering, celui-ci ayant déjà remplacé celui-là à la tête du Parlement européen. Ainsi s’esquissent les premières connexions de ce vaste réseau constitutionnel européen. En effet, parmi les membres du Praesidium de Europa-Union Deutschland, nous trouvons deux personnages susmentionnés : Peter Altmaier et Jo Leinen.
    “Se rapprocher du citoyen”...
    On peut dater la volonté de relance du projet de constitution européenne. Europa-Union Deutschland l’a affirmé : « Le Praesidium de Europa-Union s’est prononcé, lors de sa session du 1er juillet 2005 à Berlin, pour une continuation du processus constitutionnel européen et a souligné qu’une constitution pour l’Europe élargie constituerait un progrès significatif. Toutefois, au vu de la crise actuelle après les référendums négatifs français et hollandais, l’UE ne devrait pas continuer à agir comme auparavant. Les problèmes et soucis des citoyens et des citoyennes doivent être pris au sérieux, la stratégie de communication se doit d’être améliorée à tous les niveaux ; enfin, l’UE doit dans sa législation se rapprocher du citoyen. »
    L’action d’Elmar Brok, président d’Europa-Union depuis 1999, est déterminante. Ses liens avec la Fondation Bertelsmann sont solides, puisque son curriculum vitae révèle qu’il a été le premier vice-président de Media development chez Bertelsmann..
    L’ancien projet Giscard a donc été reformaté sous l’appellation fallacieuse de Traité modificatif. L’ancien président de la République française ne s’y est pas trompé en affirmant dans Le Monde (26 octobre 2007) : « Les outils sont exactement les mêmes, seul l’ordre a été changé dans la boîte à outils. » En effet, on retrouve dans le nouveau traité la personnalité juridique, la supériorité du droit européen sur les droits nationaux, un ministre des Affaires étrangères appelé « Haut Représentant », etc. Rien ne semble pouvoir arrêter la machine infernale. Il faut croire et espérer que le renouveau de la France passera par la Gesta Dei per Francos.
    Pierre Hillard L’Action Française 2000 n° 2736 – du 15 au 28 novembre 2007
    * Pierre Hillard publie au cours de ce mois de novembre 2007 La Marche irrésistible du Nouvel Ordre mondial, aux éditions F.-X. de Guibert.

  • « Le Martyre du Kosovo » de Nikola Mirković

    « Les Serbes résiduels n’y constituent plus qu’une infime minorité assiégée et menacée de disparition résultant d’un véritable “nettoyage ethnique” ».
    Il n’est question que de la Crimée et de son séparatisme qui, encouragé par le Kremlin, provoque l’indignation de toutes les chancelleries occidentales. « Il faut que l’Europe soit très ferme », déclare Laurent Fabius cependant que Washington réclame l’envoi « immédiat » d’observateurs de l’OSCE (Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe) pour « veiller au respect de l’intégrité territoriale » de l’Ukraine. Et si l’on reparlait du Kosovo, foyer national arraché à la Serbie par les mêmes Occidentaux qui y tolèrent parfaitement les persécutions infligées à ses occupants légitimes, désormais ultra-minoritaires, et sa transformation en plaque tournante de tous les trafics, y compris la traite humaine ?
    Ignorance crasse ou omerta, les médias, qui, aujourd’hui, félicitent le président Obama et son secrétaire d’Etat John Kerry pour leur fermeté vis-à-vis de la Russie menacée de sanctions économiques si elle ne met pas immédiatement un terme à ses menées en Crimée, semblent avoir oublié comment les Etats-Unis d’Amérique, nonLivre contents de s’être emparés de la Californie et du Texas hispaniques, suscitèrent une insurrection armée dans la province colombienne de Panama, qui fit bientôt sécession et devint indépendante, puis chassèrent les Espagnols de Cuba en 1898 à la faveur d’une provocation annonçant Pearl Harbour et les armes de destruction massive attribuées à l’Irak. De la vieille histoire ? Certes, mais l’invasion américaine, intervention la plus importante depuis la Guerre du Vietnam, sur l’île antillaise de la Grenade, indépendante depuis 1974 et où les intérêts nationaux états-uniens n’étaient nullement menacés, ne date, elle, que de 1983.
    Une partition plébiscitée : celle de la Serbie
    Quant à l’éventuelle partition de l’Ukraine, que redoutent tant nos démocrates qui, dès le 25 février, y mettaient un veto formel, elle a un précédent plus récent encore : celle de la Serbie, amputée du Kosovo (que, dans les années 1970, on appelait encore Kossovo, traduction du cyrillique Kocobo, avant que ne prime la graphie anglo-saxonne), proclamé indépendant le 17 février 2008 par le toujours premier ministre Hashim Thaçi avec la bénédiction de la « communauté internationale » et sous la protection de la KFOR, force d’interposition otanesque.
    Le Martyre du Kosovo, titre de l’indispensable livre du Franco-Serbe Nikola Mirković *, dure maintenant depuis plus de six siècles. Depuis ce jour de juin 1389 où, à Kosovo Polje, le Champ des merles, les armées du prince Lazare furent défaites par celles du sultan turc Murat Ier. En quelques décennies, cette « Vieille Serbie » riche et prospère, sur laquelle la dynastie des Némanjides a édifié plus de quinze cents églises et monastères – dont ceux, admirables, de Gracanica et de Veliki Decani –, se voit occupée et en partie ruinée. La situation s’aggrave encore après la chute de Byzance, le joug ottoman n’ayant alors plus de freins. Soumis à des tributs extravagants et au système du devchirmé – l’enlèvement d’enfants mâles déculturés et islamisés pour alimenter le corps des janissaires – le pays s’étiole et pâtit d’un important exode vers le nord, 37.000 familles s’exilant pour échapper aux exactions, aux conversions forcées et au massacre.
    Substitution de population
    Et le pire est à venir : à partir du XVIIe siècle, les voisins albanais jusqu’ici chrétiens se convertissent en masse à l’islam et, en récompense, reçoivent « les terres fertiles des Serbes » et « des postes importants dans le gouvernement ottoman ». Dès lors, commente Nikola Mirković, « la physionomie religieuse et ethnique du Kosovo et de la Métochie (province ecclésiastique autour du patriarcat de Peć) commence à changer sensiblement. Quarante-deux grands vizirs du régime sont albanais et font preuve d’une brutalité et d’une violence inouïes à l’égard de leurs anciens coreligionnaires chrétiens ». De plus, ils encouragent évidemment l’afflux des « Shkipetars » (fils du Pays des Aigles) sur le territoire serbe. Pourtant peu favorable aux orthodoxes, l’archevêque catholique Mathieu Massarek déplore cette substitution de population à la vue des villes désormais « pleines de mahométans albanais turcisés, de bandits et de tueurs qui se déchirent entre eux, exerçant la terreur » sur les chrétiens. Il est à noter que, depuis la plus haute antiquité, le Kosovo n’avait jamais été albanais et la meilleure preuve en est que le nouvel Etat porte toujours son nom slave évoquant les merles, Kosova, une seule lettre ayant été changée. Il s’agit donc non d’une reconquête mais d’une spoliation pure et simple, le gouvernement communiste de Tito ayant poursuivi l’entreprise des Turcs en favorisant la ruée des Albanais vers le Kosovo, et en accordant à celui-ci, par la constitution de février 1974, un statut autonome dans une « égalité de droit » avec la Serbie, toujours suspectée de nationalisme.
    Une « guerre juste » menée par un « Ange miséricordieux » ?
    Est-ce pour cela que, quand Belgrade tenta en 1997-98 de « briser des velléités séparatistes » dont les conséquences allaient se révéler incalculables sur les plans historique, économique et géopolitique, l’Armée de libération du Kosovo (UÇK, dont le futur premier ministre Thaçi était l’un des chefs) bénéficia de tant de protections bien qu’elle fût considérée, aux USA notamment, comme une organisation terroriste ? Toujours est-il que, sous prétexte de prévenir un « nouveau génocide » contre lequel les opinions publiques occidentales étaient ameutées depuis des mois, l’OTAN lança de mars à juin 1999, et « sans mandat de l’ONU », une guerre aérienne qui ravagea la Serbie : « 82 ponts sont détruits, toutes les raffineries pétrolières, 14 centrales thermoélectriques, 13 aéroports, 20 gares ferroviaires et 121 usines sont anéantis », rappelle l’auteur. Et il faudrait ajouter des milliers d’immeubles abattus lors de ces frappes dites « chirurgicales » – ainsi que, à Belgrade, la tour de la télévision, l’ambassade de Chine et une partie de la cathédrale russe. Le pays tel qu’il m’apparut en août 1999, alors que je m’y étais rendue régulièrement depuis 1965 (y compris au Kossovo), était méconnaissable. Et dire que l’opération avait pour nom de code « Ange miséricordieux » !
    Un Etat riche… et mafieux
    Reste à connaître les motifs d’un tel acharnement, qu’avait précédé une telle accumulation de mensonges. Car « Fer à cheval », le fameux « plan génocidaire » prétexte à l’agression était un faux, concocté à Berlin sous l’égide du chancelier SPD Schröder. Quant aux « immenses charniers » décrits par le Français Kouchner et Bernard-Henri Lévy promus ministres de la (propagande de) guerre, les Américains Madeleine Korbel-Albright, William Cohen (respectivement secrétaire d’Etat et secrétaire à la Défense de Bill Clinton) ou James Rubin, les observateurs de l’ONU (que l’on s’efforcera de faire taire) constateront plus tard, trop tard, qu’ils ne contenaient en fait que quelques dizaines de corps chacun – de guérilleros de l’UÇK et non de civils. Reprenant l’analyse d’Aymeric Chauprade selon laquelle, avec « Ange miséricordieux », l’OTAN a tracé une « ligne continue » visant de l’Adriatique à l’Afghanistan à « ceinturer la Russie » pour la priver de tout accès aux mers chaudes, Méditerranée et mer Noire, Nikola Mirković y ajoute d’autres raisons : la dépendance de nos pays vis-à-vis des Etats pétroliers du Golfe qui ont importé le wahhabisme au cœur des Balkans et la richesse minière du Kosovo lorgnée par les compagnies internationales et singulièrement américaines, celles-ci préférant négocier avec des gouvernements profondément corrompus, qu’elles tiennent en outre par leur connaissance de leur lourd passé terroriste et mafieux. Car si, voici cinquante ans, le pavot était l’emblème du Kosovo, sa culture est maintenant généralisée et fonctionne à plein régime, sous l’œil indifférent de la KFOR, les usines assurant sa transformation en héroïne, qui envahit l’Europe et rapporte au nouvel Etat « plus de 3 milliards d’euros par an ». De même les « filles de l’Est », qui forment désormais les gros bataillons de la prostitution dans l’Union européenne, sont-elles souvent sous la coupe de Kosovars, également très actifs comme passeurs d’immigrés en Italie et, de là, sur tout notre continent.
    Thaçi, grand manitou du trafic d’organes
    Et pendant ce temps, le martyre du Kosovo perdure. En 2008, la Suissesse Carla del Ponte, ancien procureur général au Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie créé à seule fin de juger les crimes de l’ancien président serbe Slobodan Milosevic (mort en mars 2006 en détention aux Pays-Bas) sortait, sous le titre La Chasse, moi et les criminels de guerre (**), une véritable bombe. Elle affirmait dans ce livre, preuves à l’appui, que « des Serbes et des non-Albanais ont été transportés en 1999 du Kosovo jusqu’en Albanie où […] des chirurgiens prélevaient leurs organes ensuite envoyés depuis l’aéroport de Tirana vers des cliniques à l’étranger ». « Les dirigeants des deux niveaux : intermédiaires et élevés de l’UÇK, étaient […] impliqués de manière active dans la contrebande des organes », précisait Mme Del Ponte, dont les accusations ont été confirmées par son compatriote Dick Marty, sénateur et rapporteur au Conseil de l’Europe, qui a officiellement adopté son rapport, accablant notamment pour Hashim Thaçi. L’indéboulonnable premier ministre, accusait M. Marty, « doit sans aucun doute son ascension au soutien politique et diplomatique des Etats-Unis et d’autres puissances occidentales » – dont, pour notre plus grande honte, la France. Submergée par l’immigration, la France devrait en effet réfléchir au destin du Kosovo où les prolifiques Albanais, qui ne formaient que 2% de la population au XIVe siècle, sont aujourd’hui ultra-majoritaires (90%) au Kosovo. Tandis que les Serbes résiduels, de plus victimes de la « peste blanche » qu’est la dénatalité, n’y constituent plus qu’une infime minorité assiégée et menacée de disparition résultant d’un véritable « nettoyage ethnique ».
    Camille Galic, 6/03/2014
    http://www.polemia.com/le-martyre-du-kosovo-de-nikola-mirkovic/
    Notes :
    (*) Nikola Mirković, Le Martyre du Kosovo, Editions Jean Picollec, novembre 2013, préface de Jean-Louis Tremblais, avec deux cartes, index, 196 pages.
    (**) Carla del Ponte, La Chasse, moi et les criminels de guerre, Editions Héloïse d’Ormesson, 2009, 648 pages