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géopolitique - Page 688

  • Emmanuel Todd: les libéraux occidentaux doivent applaudir les Russes

    Ex: http://zejournal.mobi

    L'historien et sociologue français Emmanuel Todd n'a jamais été prisonnier des idéologies, bien qu'il les ait minutieusement étudiées du point de vue scientifique. Auteur de nombreux livres et monographies, il a accepté de répondre aux questions de Rossiïskaïa gazeta.

    Le monde occidental est parti en guerre contre la Russie, l'accusant de tous les péchés capitaux et de mauvaises intentions. Qu'en pensez-vous?

    Emmanuel Todd: Avant les événements ukrainiens déjà, j'avais attiré l'attention sur cette tendance antirusse, manifestement planifiée, dans les médias occidentaux. Les premières attaques régulières contre Moscou ont porté sur le "rejet" des minorités sexuelles. Ensuite, de nombreux articles ont avancé que la politique de Poutine était "impossible à comprendre" et qu'il était "imprévisible". Pour être franc, cela m'a beaucoup amusé. Car à mon avis, la ligne politique du gouvernement russe est au contraire très rationnelle et réfléchie. Les Russes sont fiers d'être Russes et s'ils disposent des moyens nécessaires, ils font tout pour éviter la cabale. Ainsi, le soutien affiché à la population russophone dans le sud-est de l'Ukraine s'inscrit parfaitement dans cette logique.

    En ce qui concerne les préoccupations des Baltes ou des Polonais, persuadés que demain Moscou compte les engloutir, elles sont complètement infondées. Cela n'a absolument aucun sens. La Russie a déjà suffisamment de soucis pour aménager son vaste territoire.

    Cela fait longtemps que vous vous intéressez à la Russie - essentiellement comme anthropologue et sociologue. En 1976 déjà, à l'âge de 25 ans, vous avez écrit un livre intitulé La Chute finale où vous évoquiez les causes susceptibles de désintégrer l'URSS. Ce livre, qui a fait beaucoup de bruit, n'a pas été pris au sérieux à l'époque. Quelle est votre vision de la Russie contemporaine?

    Emmanuel Todd: Si vous vous penchez sur l'histoire de la Russie, vous comprenez que son rôle dans les affaires mondiales - et en particulier européennes - a toujours été positif. La Russie a subi une humiliation dans les années 1990, juste après l'effondrement de l'URSS. L'attitude de l'Ouest fut alors insupportable et injuste mais en dépit de cela, la transition a pu se faire dans une certaine dignité. Aujourd'hui, ce pays a retrouvé sa place dans les affaires mondiales et a atteint un équilibre interne. Il a atteint une stabilité démographique et enregistre même une croissance de sa population plus élevée que dans le reste de l'Europe. L'espérance de vie augmente. A terme, le taux de mortalité infantile sera inférieur à celui des États-Unis selon les statistiques. Le fait que la Russie attire un flux d'immigrés en provenance des pays voisins montre qu'elle revêt pour eux un intérêt économique.

    À mon avis, la Russie joue un rôle particulier dans les affaires internationales, dont elle a hérité de la Guerre froide, qui est d'assurer l'équilibre mondial. Grâce à son arsenal nucléaire, la Russie est aujourd'hui le seul pays capable de contenir les Américains. Sans elle, le monde aurait connu un sort catastrophique. Tous les libéraux occidentaux devraient l'applaudir: contrairement aux démocraties européennes, elle a accordé l'asile à Edward Snowden. Quel symbole explicite: la Russie, bastion des libertés dont les pays européens se veulent les porte-drapeaux.

    En 2002 sortait votre livre Après l'Empire, où vous évoquez les causes de l'affaiblissement, lent mais sûr, des USA. Qu'en est-il aujourd'hui?

    Emmanuel Todd: En effet, j'ai écrit à l'époque que l'agressivité de l'Amérique n'était absolument pas une manifestation de sa puissance. Au contraire, elle cachait la faiblesse et la perte de son statut dans le monde. Ce qui s'est passé depuis a confirmé mes conclusions de l'époque. Et cela reste exact aujourd'hui également. Ne croyez pas que j'ai été motivé par un anti-américanisme quelconque. Pas du tout. Néanmoins, je constate que l'"empire" américain est en phase de déclin. Et cela peut être vu particulièrement dans la manière dont les États-Unis, à chaque fois qu'ils perdent l'un de leurs alliés, prétendent que rien de significatif ne s'est produit. Prenez l'exemple de l'évolution des relations de Washington avec l'Arabie saoudite. Les échecs permanents des Etats-Unis au Moyen-Orient sont flagrants pour tout le monde, notamment à travers les derniers conflits en Irak et en Syrie. Et Riyad, qui était autrefois leur plus proche allié dans la région, est en fait sorti du contrôle américain, même si bien sûr personne ne l'admet. Même chose pour la Corée du Sud, qui s'éloigne des États-Unis pour coopérer de plus en plus activement avec la Chine. Le seul véritable allié loyal des Américains en Asie reste le Japon. Mais à cause de sa confrontation avec Pékin, ce pays ne sait plus où se mettre.

    Et l'Europe?

    Emmanuel Todd: Le processus est similaire en Europe. La principale évolution que le Vieux continent ait connue ces dernières années est la montée en puissance de l'Allemagne. Avant, je pensais que l'Europe allait continuer à se développer, tirée par la locomotive d'intégration Berlin-Paris. Mais les choses se sont passées autrement. Tout d'abord, l'Union européenne ne s'est pas transformée en union des nations "libres et égales", comme le rêvaient ses fondateurs. Elle a pris la forme d'une structure hiérarchique sous l'égide de l'Allemagne, qui a largement dépassé sur le plan économique tous les autres pays de l'UE. Par nature, les Allemands ne peuvent pas percevoir le monde autrement qu'à travers un prisme hiérarchique. Cette ascension de Berlin s'est accélérée notamment après la crise financière de 2008. Aujourd'hui, l'Europe est contrôlée par l'Allemagne. Les premiers signes d'une perte de contrôle sur Berlin par les Américains sont apparus au début de la guerre en Irak quand Paris, Moscou et Berlin, qui marchaient jusque-là dans le sillage des USA, s'y sont opposés. Ce fut une étape fondamentale.

    Depuis, dans un domaine aussi crucial que l'économie internationale, l'Allemagne mène sa propre ligne pour défendre ses intérêts nationaux. Elle ne cède pas à la pression des Américains, qui croient que tout le monde devrait jouer selon leurs règles et insistent pour que les Allemands renoncent, par exemple, à leur politique d'austérité budgétaire. Cette ligne est imposée sous la pression de Berlin à l'ensemble de l'Union européenne, et les Etats-Unis ne peuvent rien y faire. Dans ce domaine, les Allemands n'accordent pas d'importance à l'avis des Américains. Nous pouvons aussi rappeler les récents scandales impliquant les écoutes téléphoniques, quand les Allemands – un cas sans précédent – ont expulsé le chef de la CIA à Berlin. Mais l'économie reste le plus important. Les Américains n'adoptent pas, dans ces circonstances, une attitude menaçante. Pas parce qu'ils ne veulent pas, mais parce qu'ils ne peuvent pas. En l'admettant tacitement, ils reconnaissent en quelque sorte que leur pouvoir touche à sa fin. Cela ne saute probablement pas aux yeux, mais c'est la réalité.

    Néanmoins, certains pensent que les USA restent une puissance dirigeant les affaires mondiales, notamment européennes.

    Emmanuel Todd: Il y a l'ancien monde et le nouveau monde. L'ancien monde, c'est la vision héritée de l'époque de la Guerre froide. Elle reste bien ancrée dans la conscience des faucons américains, dans les pays baltes et en Pologne. Il est clair que l'expansion de l'OTAN vers l'Est après la chute du mur de Berlin est un exemple typique de l'inertie de la pensée dans l'esprit de la Guerre froide, peu importe les termes employés. Dans l'ancien monde, l'Allemagne jouait plutôt un rôle de modérateur, d'élément rationnel préconisant une solution pacifique aux problèmes et favorable au partenariat économique. Mais un nouveau monde est apparu et il n'est plus contrôlé par les Américains.

    Après le mur de Berlin, le mur des sanctions

    L'Europe a aujourd'hui sa propre dynamique. Elle n'a pas d'armée, mais elle est dirigée par l'Allemagne. Et tout se complique, car cette dernière est forte, mais elle est instable dans ses concepts géopolitiques. A travers l'histoire, le pendule géopolitique allemand a oscillé entre une approche raisonnable et des élans mégalomanes qui ont conduit, rappelons-le, à la Première Guerre mondiale. C'est la "dualité" de l'Allemagne. Par exemple, Bismarck cherchait la paix universelle et l'harmonie avec la Russie, alors que Guillaume II, dans l'esprit "l'Allemagne est au-dessus de tous", s'est brouillé avec tout le monde, à commencer par la Russie. Je crains que nous retrouvions aujourd'hui cette dualité. D'une part, l'ancien chancelier Schröder a prôné l'expansion des relations avec Moscou et il a maintenant beaucoup de partisans. D'autre part, on constate une position étonnamment ferme de Merkel dans les affaires ukrainiennes. L'agressivité du monde occidental envers la Russie ne s'explique donc pas uniquement par la pression des Etats-Unis.

    En effet, tout le monde s'attendait à une médiation active de Berlin dans la crise ukrainienne, mais ce n'a pas été le cas.

    Emmanuel Todd: Il me semble que l'Allemagne s'engage de plus en plus dans une politique de force et d'expansion voilée. La réalité de l'Allemagne après la réunification est qu'elle a miné les structures étatiques fragiles en Europe. Rappelez-vous la défunte Yougoslavie, la Tchécoslovaquie, et aujourd'hui il semble que ce soit le tour de l'Ukraine. Pour la plupart des Européens, l'Ukraine n'a aucun intérêt particulier. Pas pour les Allemands. Depuis l'époque de la réunification, l'Allemagne a mis la main sur la quasi-totalité de l'ancien espace de domination soviétique et l'utilise à ses propres fins économiques et industrielles. En c'est, je pense, l'un des secrets de la réussite de l'économie allemande. Face à un grave problème démographique et un taux de fécondité faible, elle a besoin d'une main-d'œuvre qualifiée et bon marché. Donc, si vous restez dans cette logique, obtenir par exemple les deux tiers des travailleurs ukrainiens est une opération très bénéfique pour Berlin.

    D'ailleurs, le 23 août, Angela Merkel a été la seule des chefs d'Etats de l'UE à se rendre en visite à Kiev à l'occasion de la célébration de l'indépendance de l'Ukraine.

    Emmanuel Todd: D'après moi, c'était un événement marquant. Et je pense que Moscou l'a également remarqué.

    Pourquoi, d'après vous, les États-Unis montrent-ils un tel zèle dans les affaires ukrainiennes?

    Emmanuel Todd: Parce que leur stratégie vise à affaiblir la Russie. En l'occurrence par la crise ukrainienne. Mais n'oublions pas qui l'a provoquée. Après tout, le point de départ était la proposition de l'UE de conclure un accord d'association avec Kiev. Puis l'Union européenne a soutenu le Maïdan conduisant au coup d'Etat, qui s'est déroulé avec le consentement silencieux des capitales européennes. Quand les événements en Crimée se sont produits, les Américains ne pouvaient pas rester à l'écart, au risque de "perdre la face". Les "faucons", partisans des idées de la Guerre froide, sont alors passés au premier plan pour définir la politique américaine vis-à-vis de la Russie. Je ne pense pas que les Américains souhaitent l'exacerbation de ces conflits, mais nous devons suivre de près jusqu'où pourrait aller leur désir de "sauver la face".

    - Source : Ria Novosti

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • Ankara et la hantise kurde

    Un point de vue intéressant sur les mobiles de la Turquie :

    "Pour certains et il n’y a pas si longtemps, la Turquie était une sorte de pays européen comme les autres. Surtout pour ceux, pour qui l’Europe sans frontières ni civilisation identifiée, n’était pas plus chrétienne et gréco-romaine qu’autre chose… il fallait simplement partager son  idéal mercantile et ses valeurs idéologiques du moment. Alors pourquoi pas la Turquie avant le Zimbabwe ? Et oui ce serait formidable, l’Europe aurait maintenant une frontière commune avec l’état islamique du levant.  

    Comment réagiraient les démocrates impeccables qui, pour sauver des populations civiles à Benghazi, ont détruit un  pays et assassiné son chef d état ? Jugeraient-ils les populations civiles de Kobané aussi dignes d’intérêts et méritant une vraie guerre plutôt que quelques bombardements de bonne conscience ?
    Le moins qu’on puisse dire tout de même, c’est que leur sort indiffère les islamistes présentés comme conservateurs et démocrates au pouvoir à Ankara. Des islamistes qui ont financés ceux de l’EIL par haine du régime laïc de Bagdad et qui laissent massacrer des kurdes qui représentent tout de même 25 % de leur propre population. Plutôt que de bombarder les islamistes arabes, les Turcs bombardent les Kurdes turcs qui veulent porter secours à leurs frères de sang.
    Cela se comprend. Les Turcs ne craignent pas les djihadistes mais redoutent la création d’un Kurdistan indépendant. Ils veulent bien maintenant voir frapper des islamistes qui égorgent un peu trop mais pas au profit des Kurdes, surtout pas au profit des Kurdes.
    Ce positionnement racial (les kurdes sont des indo-européens) et religieux- les mouvements kurdes ne sont pas islamistes- serait-il jugé compatible avec les merveilleuses valeurs de l’Europe de Bruxelles et de son maître américain ? On en arriverait à regretter que les Turcs ne soient pas membres de l'Union européenne pour en juger sur pièce.
    Voilà tout de même qui devrait faire réfléchir les idiots utiles du mondialisme qui pensent que l’Europe peut être un espace sans épine dorsale, sans identité et sans références à l'histoire, aux ethnies et aux religions.
    Ce qui se passe aux frontières de la Turquie qui seraient celles de l’Europe si on avait écouté les belles âmes en apporte la preuve. Les Turcs sont dans une logique d’un autre monde, fidèle eux à leur peuple et leur vision d’une histoire nationale et de mémoire ottomane. Ils ne crachent pas sur leurs racines musulmanes et leurs origines asiatiques. Ils savent que les Européens peuvent prendre les Turcs pour des européens mais les Turcs ne considéreront jamais les Kurdes comme un peuple à part entière ayant le droit à un territoire sur le sol de cette Anatolie qui ne fut pas toujours turque, loin s'en faut,et qui fut de civilisation européenne. Mais qui s'en souvient ou plutôt qui veut s’en souvenir ?"

    Marie Bethanie

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • L’avancée de Daesh freinée à Aïn al-Arab, les Kurdes reprennent l’initiative

    Les combattants kurdes semblent avoir repris l’initiative dans la localité kurde de Aïn al-Arab, (Kobané), au nord de la Syrie.

    Selon le site libanais al-Hadath News, citant une source kurde, les combattants des Unités de protection des Kurdes (YPG) sont parvenus ces dernières heures à freiner l’avancée de la milice takfiriste de l’Etat Islamique (EI-Daesh), et l’ont obligée à se retirer des certains quartiers et villages qu’elle avait conquis. Alors qu’elle avait occupé près de la moitié de la ville, elle ne dispose plus que de son tiers, assurent des témoins oculaires sur place pour le journal électronique arabophone ar-Ray al-Yaoum.

    Certaines sources ont assuré ce soir que Daesh a évacué la ville, et il ne reste plus que quelques-uns de ses hommes seulement.

    Il est question qu’ils se seraient retirés vers les collines de Aïn Arab et la montagne Machta-Nour où de violents combats avaient eu lieu la veille. Ils auraient été contraints de quitter le centre culturel et la rue 48 et ont aussi été aussi amenés à s’éloigner du bâtiment de la radio de 7 km.

    Les Kurdes sont aussi parvenus à sécuriser le village de la ferme Amudu , à 5 km à l’ouest de Kobané.

    Dans la journée, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) avait rendu compte d’une résistance farouche des kurdes et d’une intensification des frappes -100 raids depuis fin septembre- et qui sont parvenues à freiner l'avancée des jihadistes.

    Les avions de la coalition dirigée par les Etats-Unis ont lancé 11 raids contre l’EI, dont six à Kani Arabane, un quartier de l'est, après avoir visé le QG kurde contrôlé par l'EI dans le nord.

    "Il y a une coordination entre forces Kurdes et Américains, les Kurdes leur donnent la localisation exacte des combats", rapporte l’OSDH.

    Au moment où l'EI a lancé des attaques dans l'est et près du centre de Kobané tandis que les YPG ont mené des assauts dans le sud-ouest, a précisé l'ONG.

    Tuerie contre Daesh

    Non loin de Aïn al-Arab, dans la province ouest d’une autre ville kurde située à la frontière avec la Turquie, Ras al-Aïn, Daesh semble aussi avoir subi un revers important.

    Elle a perdu des dizaines de ses hommes en tués, et prisonniers dans les assauts lancés contre ses positions depuis quatre jours par les miliciens de l’YPG.

    Dans le gouvernorat de Raqqa, sous le contrôle de Daesh, ce dernier a décrété la mobilisation générale et mis en place plusieurs barrages pour inspecter les passants. Selon al-Hadath News, des informations sont parvenus à la milice takfiriste mettant en garde contre des tentatives de liquidation planifiés contre ses responsables.

    Les avions de Daesh

    Dans la province est d’Alep, trois avions militaires ont été vus en train de survoler à basse altitude l’aéroport al-Jarrah occupé par Daesh.

    Selon des sources fiables, citées par l’OSDH, ces avions sont pilotés par des aviateurs Daesh, qui auraient été entrainés par des aviateurs irakiens.

    Lors de la prise de l’aéroport al-Tabaqa à Raqqa, l’EI s’était emparé de certains avions de combats en panne.

    Nouvelle exécution

    Dans la localité d’al-Bab, occupée par Daesh, ce dernier a exécuté et crucifié un jeune adolescent de 17 ans après l’avoir accusé de prendre en photos ses sièges pour le compte de la Turquie. Selon le site Alep-News, Abdallah al-Bouchi (17 ans) effectuait cette mission en échange de 500 livres turques.

    L'armée sécurise Morek

    Dans le gouvernorat de Hama, l’armée syrienne est finalement parvenue à contrôler totalement la ville de Morek, qui se trouve au nord de la ville de Hama, de l’aveu des milices et de l’OSDH.

    Selon cette dernière, l’unité de Hassan al-Nimr a pris le contrôle de la brigade des chars qui se trouve dans cette localité, suite à de violents combats. Elle avance en direction des fiefs des milices, dont la branche d’Al-Qaïda, le front al-Nosra, et d’autres brigades islamistes. Les combats se concentrent actuellement au sud et à l’est, où des renforts ont été dépêchés par les forces régulières.

    source : Al manar 

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EuEFykEypAPxMgmsei.shtml

  • Vladimir Poutine en Serbie

    Au grand dam du camp atlantiste, le Kremlin multiplie avec succès les contre-mesures afin de minimiser le choc des sanctions décrétées par les États-Unis et l’Union européenne.
    Aleksandar Vucic

    C’est ainsi que Vladimir Poutine est en visite en Serbie, à l’occasion du 70e anniversaire de la libération de Belgrade et du 100e anniversaire du début de la Première Guerre mondiale. Il a déposé une gerbe à la Nécropole russe (monument consacré à la mémoire de l’Armée impériale russe et restauré cet été). Des Belgradois, brandissant des portraits de Vladimir Poutine et de l’empereur russe Nicolas II, se sont rassemblés afin de manifester leur attachement au grand frère russe.

    Au cours de sa visite, l’hôte du Kremlin a été décoré de l’Ordre de la République de Serbie du 1er degré par le président serbe, Tomislav Nikolic, qui a dit en russe : « Cher frère Vladimir, le peuple serbe est fier de te remettre l’Ordre de la distinction suprême serbe. » Ce à quoi M. Poutine a répondu : « Je ne pense pas avoir fait quelque chose pour mériter une telle récompense. »

    Après s’être entretenu avec le président serbe, le chef de l’État russe a échangé longuement avec le Premier ministre Aleksandar Vucic (photo ci-dessus). La question des relations commerciales (en augmentation de 17 % rien que pour le premier semestre 2014) a été très largement abordée.

    L’éventualité d’ouvrir le marché russe aux véhicules fabriqués en Serbie par l’italien Fiat a été évoquée par M. Poutine :

    « Nous avons beaucoup de thèmes à évoquer, et je suis ravi [...] de discuter d’une livraison éventuelle à la Russie de véhicules automobiles produits en Serbie en coopération avec Fiat. Compte tenu de nos bonnes relations avec l’Italie et la société Fiat, et de nos relations chaleureuses et étroites d’alliés avec la Serbie, nous pourrions, me semble-t-il, nous entendre sur un certain quota de livraison de ces véhicules sur le marché russe. »

    Autre sujet abordé, le triplement des importations de produits agricoles serbes, comme le suggère M. Poutine :

    « La Serbie a déjà augmenté ses livraisons de produits agricoles sur le marché russe, qui se chiffrent actuellement entre 130 et 150 millions de dollars. Si nous réalisons les ententes intervenues lors de nos entretiens, ces livraisons peuvent assez vite atteindre 500 millions de dollars. Cela profite beaucoup à l’économie serbe et c’est aussi un facteur positif pour la Russie. »

    Le chef de l’État russe a laissé la porte ouverte à un apaisement à ce sujet entre Moscou et Bruxelles :

    « Nous n’ignorons pas que les pertes des producteurs agricoles dans les pays européens, qui ont imposé des sanctions à la Russie qui a été contrainte d’y riposter par des restrictions des importations de produits d’agriculture, se chiffrent à des milliards d’euros. Nous ne voudrions pas poursuivre une telle pratique. Néanmoins, telle est la réalité actuelle. »

    Très en pointe sur la question énergétique, la Russie, via la société Gazprom Neft (la branche pétrolière du groupe), va investir 1 milliard de dollars supplémentaires dans la société pétrolière serbe NIS, après y avoir déjà injecté 2 milliards. Gazprom Neft possède 56,15 % de NIS, l’État serbe 29,87 % (14 % des recettes fiscales du pays).

    Washington et Bruxelles (la Serbie est candidate à l’adhésion à l’Union europénne) regardent avec inquiétude les liens entre Moscou et Belgrade se resserrer, alors que le camp atlantiste pensait en avoir fini avec la présence russe dans les Balkans depuis les guerres des années 90 en ex-Yougoslavie.

    sourceE&R

    http://www.altermedia.info/france-belgique/uncategorized/vladimir-poutine-en-serbie_119105.html#more-119105

  • Les masques de la violence islamiste tombent

    Commençons ici par l'actualité. Et observons deux aspects de la guerre qui nous oppose aux islamo-terroriste, telle qu'elle nous était présentée le 14 octobre. Choisissons à titre de spécimen, son traitement par Itélé, filiale du groupe Canal +. Ce média caractéristique diffusait deux informations que nous reproduisons telles qu'elles sont résumées par la chaîne elle-même :

    Première information du jour :

    État islamique : une première vidéo de propagande en français

    Une vidéo d'un combattant français de l'État Islamique, qui rend hommage à Mohamed Merah et appelle à des attaques terroristes en France, a été rendue publique aujourd'hui. Une nouvelle illustration de l'extension de la propagande de l'EI. Les explications de notre confrère de France 24, Wassim Nasr. (1)⇓

    Le message est donc clair : les Occidentaux, et en particulier les Français, se trouvent directement menacés.

    Deuxième information du jour :

    Kobané : la ville aux mains de l'État islamique "dans une semaine"

    La ville de Kobané, située à la frontière turco-syrienne, pourrait tomber aux mains de l'État islamique. Les djihadistes contrôlent désormais la moitié de la ville et ont investi ces dernières heures le centre-ville. Pour mieux comprendre ce qu'il s'y passe, nos envoyés spéciaux, Philomène Remy et Joao Alencar ont pu joindre un activiste kurde à l'intérieur de Kobané. Un témoignage fort. (2)⇓

    Au cours de ce reportage on a pu entendre, trop rapidement énoncé, que les combattants kurdes et "l'armée syrienne" formeraient une coalition se battant côte à côte.

    Cette "petite erreur" de présentation doit être corrigée car elle aboutit à une énorme désinformation.

    Depuis le début septembre, à la vérité, une coopération floue se  serait dessinée entre des groupes d'opposants syriens, eux-mêmes rattachés à "l’Armée syrienne libre", concept "modéré" fabriqué par la Turquie à l'usage des occidentaux sous le nom de Burkan al-Forat ("le volcan de l’Euphrate") afin de combattre "les gangs d’Al-Baghdadi" (3)⇓

    Il semble en fait que la Turquie voudrait faire passer sous son contrôle la résistance kurde dans son ensemble. Elle se considère comme maîtresse du jeu pour toute la région, de la mer Noire au golfe Persique. C'est pourquoi elle a proposé aux dirigeants kurdes de Syrie de rejoindre cette "Armée syrienne libre" c'est-à-dire de passer sous contrôle turc. Ils ont refusé soulignant qu'eux-mêmes combattaient le régime d'Assad depuis 2004, alors que les actuels donneurs de leçons festoyaient avec les dirigeants syriens. Mais Ankara n'écarte toujours pas l'hypothèse, comme but ultime de son action, d'imposer sa loi aussi bien à la Syrie qu'à l'Irak.

    Or, en l'état, on ne voit pas encore quelle autre force aujourd'hui pourrait contrecarrer une telle ambition. Le néo Califat d'Abou Bakr al Baghdadi fait ainsi office à cet égard de ce qu'on appellerait, dans d'autres régions du monde, un "brise-glace".

    Ce 1er octobre un conseil de défense se tenait à l'Élysée. La France, sous la présidence de François Hollande, allait prendre formellement une décision lourde de sens et de conséquences. Il s'agissait de se lancer dans la guerre effective contre l'islamo terrorisme. Décision qu'allaient critiquer un certain nombre de gens dont on pourrait rédiger les discours en leur lieu et place, tant cette rhétorique se ressemble.

    Le bât blesse en fait sur la question des moyens. Le seul soutien aérien, autant dire le demi-soutien des occidentaux, français compris, ne suffira pas. S'agissant de la France, on entend dire que son budget militaire aurait été "sanctuarisé". À supposer même que cela soit vérifié quand la loi de finances aura été promulguée, on pourra se demander à quel niveau l'effort de défense se situe.

    Les moyens que l'armée française semble à même de mettre en œuvre dans la région se limitent ainsi, grosso modo, sauf renforts ultérieurs, à ceux de la base aérienne 104 Al Dhafra, créée en 2008 à 30 km au sud d'Abou Dhabi, disposant de 6 avions Rafale portés à 9, d'un avion ravitailleur KC 135 et d'un Atlantic 2 de reconnaissance, 750 hommes, plus, à proximité, la 13e Demi-brigade de la Légion Étrangère, au passé prestigieux, plus, depuis 2009, une petite base navale à Port Zayed. Le symbole importe, il assume, selon l'expression consacrée une part de l'honneur militaire français, on aimerait pouvoir s'assurer être sûr que matériellement cela compte beaucoup dans la bataille.

    Un raisonnement récurrent, mille fois répété dans les médias, consiste à situer à l'origine de la situation actuelle une seule faute, qui s'identifierait à l'opération conduite par Bush en 2003 et dont Obama s'est retiré.

    Malheureusement un tel sophisme évacue les responsabilités antérieures. Le discours trop souvent entendu cherche à effacer notamment celles des puissances mandataires du traité de Sèvres de 1920. Celles-ci en 1927 préférèrent s'attacher à la constitution de l'Iraq Petroleum Company qu'à l'application du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes promis par le discours de Wilson de 1918.

    La question que l'on doit se poser n'est donc pas de savoir si ce conflit existe. L'évidence le démontre. Et on gagnerait d'abord à constater que la guerre a été déclenchée par le néo-Califat lui-même

    Aujourd'hui les masques de la violence totalitaire sont tombés. Le gouvernement turc, islamiste dit "modéré" soutient donc de toute évidence l'État islamiste, évidemment "extrémiste". Et au moment où ces lignes sont écrites, celui-ci paraît en passe de balayer les héroïques défenseurs kurdes de Kobané.

    JG Malliarakis      

    Apostilles

    1.  cf. archive sur Youtube.
    2.  cf. archive sur Youtube
    3.  cf. Libération du 21 septembre. 

    http://www.insolent.fr/2014/10/les-masques-de-la-violence-islamiste-tombent.html

  • 25/10 : conférence d'un député syrien chrétien à Paris

    Le député syrien chrétien indépendant Boutros Merjaneh donnera une conférence en l'église Saint Christophe de Javel (Paris XVIe) le 25 octobre à 18h.

    En 2012, il dénonçait déjà :

    "L'Armée syrienne libre est financée et armée par l'Arabie saoudite et le Qatar, les pires ennemis du pouvoir en place. Dans ses rangs, on compte environ 7000 combattants djihadistes venus de l'étranger. Nous les voyons de près. Tenez, la semaine dernière, à Alep, l'armée a tué deux francs-tireurs djihadistes : un était Pakistanais, l'autre Tunisien. Mais que viennent faire ces gens en Syrie ?! J'ai peur qu'on assiste à l'importation d'une forme d'islamisme qui n'avait pas d'assise en Syrie avant ce conflit. [...]

    Je crains les extrémistes sunnites, car ils importent un fanatisme religieux qui était rare en Syrie. Mais aujourd'hui, ces islamistes sont beaucoup moins nombreux que les sunnites modérés, qui, eux, ont la même position que moi. La Syrie n'est pas l'Egypte. Un des grands paradoxes dans ce conflit est que c'est nous, les modérés, musulmans ou chrétiens, qui constituons la majorité du peuple. Mais on ne nous entend pas. Nous ne sommes pas pour le régime, ni pour l'opposition armée. Nous voulons l'apaisement."

    Michel Janva

  • Sur le “choc des civilisations”

    L’idée de “choc des civilisations” date du début des années 1990, où elle fut théorisée par Samuel Huntington, professeur américain de sciences politiques. Elle se propagea, pour prendre une dimension mondiale, suite à l’attentat du 11 septembre 2001. Disons-le directement, l’Action française n’a jamais adhéré à cette posture géopolitique. Selon cette théorie, les nouvelles lignes de fractures se situeraient entre civilisations et-ou grands courants de pensée, et non plus autour des États. Culture contre culture. “Valeurs” contre “valeurs”.

    La complexité des conflits

    Nous considérons que, si cette thèse correspond pleinement au messianisme américain (Guerre froide : communisme contre capitalisme, camp du bien contre axe du mal...), elle ne prend pas en compte la complexité et l’ampleur des conflits : le rôle du pétrole dans la guerre en Irak, de la sidérurgie et de l’uranium en Ukraine, des intérêts économiques au Kosovo... Par ailleurs, l’islamisme a bien souvent été le levier des politiques d’influence américaines, qui rendent vaines toute lecture réduite à des questions de civilisation. La France a une multitude d’intérêts, d’obligations, de relations historiques et géographiques qu’il serait vain de vouloir réduire à un affrontement mystique, binaire et somme toute soudain. La nation reste, à bien des égards, un rempart contre les intérêts particuliers des va-t-en-guerre. Ce qui se passe sur le sol français n’est pas réductible aux visions américaines d’un monde dont les États-Unis sont le pivot. À cet égard, confondre islam, fondamentalisme, islamisation et immigration est un jeu dangereux, au moins une imprudence, au pire une injustice. La sagesse d’une politique s’enracinant dans le temps permet, au regard des intérêts nationaux et de la paix entre nations, d’éviter que des théories hasardeuses n’emmènent le monde vers des conflits de dérégulations au profit des marchés. Enfin, après avoir redit notre position sur le choc des civilisations, nous pouvons différencier des interventions ponctuelles avec les Américains de la globalité d’une politique extérieure. Si, aujourd’hui, la France semble obligée d’intervenir en Afrique et en Orient suite à l’incurie des politiques américaines et françaises (sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy), cela ne constitue pas une adhésion au “choc des civilisations”. Il n’y a aucune nécessité fondamentale à soutenir la croisade des Américains contre leurs créatures fondamentalistes, ni à adopter pour alliés leurs alliés, pour ennemi, leur ennemi. Ce “choc” n’a de sens que tant que l’Amérique gouvernera le monde et que la France ne fera pas entendre une position géopolitique claire que nous avons à bâtir en commençant par sortir de l’Otan.

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Sur-le-choc-des-civilisations

  • Poutine avertit Obama

    Dans une entrevue aujourd'hui avec Politika, un journal serbe, le président russe, Vladimir Poutine, a déclaré qu'il est inutile et dangereux pour les Etats-Unis et ses marionnettes européennes de faire chanter la Russie et que la nation "exceptionnelle" et ses vassaux doivent tenir compte des risques qui sont inhérents aux litiges agressifs entre des pays lourdement armés avec des armes nucléaires. Poutine a noté qu'Obama a pris une attitude hostile envers la Russie dans son discours à l'Assemblée générale de l'ONU, le 24 Septembre, notamment quand Obama a déclaré que la Russie était l'une des trois menaces qui pèsent sur le monde avec l'État islamique et le virus Ebola. Le président Poutine a déclaré que les actions unilatérales et punitives prises contre la Russie peuvent provoquer une crise, et que si l'objectif de Washington était "d'isoler notre pays, c'est un objectif absurde et illusoire."

    Voici quelques-unes des déclarations du président Poutine :

    "Comment pouvons-nous parler de désescalade en Ukraine, tandis que des décisions de nouvelles sanctions sont introduites presque simultanément avec les accords sur le processus de paix ? "

    "Avec des sanctions à l'encontre des secteurs entiers de notre économie, cette approche n'est rien d'autre qu'hostile."

    "Nous espérons que nos partenaires vont réaliser la futilité de tentatives de chantage contre la Russie et se rappeler quelles conséquences la discorde entre les grandes puissances nucléaires pourraient engendrer à la stabilité stratégique."

    Si nous ne mourons pas d'explosions nucléaires, de radiations, et d'hiver nucléaire, cela sera grâce à l'humanité et au bon sens - manquant à Washington - du président de la Russie.

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  • Boko Haram : une mafia africaine sous paravent religieux ?

    Avec Daech, on n’entend plus guère parler de Boko Haram. La faute aux médias ?

    Dans la presse africaine, on en parle beaucoup. Et dans la lutte contre Boko Haram, les Camerounais ont déjà perdu nombre de soldats. Loin des médias occidentaux, loin du cœur ; mais la réalité, elle, est toujours là…

    Entre mouvements islamistes, peut-il y avoir jonction entre fondamentalistes issus d’Afrique subsaharienne et leurs homologues d’origine et de culture arabe ?

    Non ! Il peut y avoir des ponts ou des coups de mains éventuels, pour des trafics illicites, le plus souvent, mais un Noir musulman sera toujours plus proche d’un Noir chrétien que d’un Arabe musulman. Dans l’imaginaire local, le Noir demeure l’esclave et l’Arabe l’esclavagiste. Après, l’islam ne consiste jamais qu’à surinfecter des plaies déjà existantes. Après, il y a des revendications territoriales locales. Mais il s’agit là d’une tout autre histoire…

    Plus précisément…

    Au Nigeria, les chrétiens du Sud sont maintenant au pouvoir avec le président Goodluck Jonathan, un chrétien – enfin, un protestant, pour être plus précis –, ce que les habitants du Nord, musulmans pour la plupart, ne peuvent admettre. Mais il s’agit là plus de querelles ethniques que religieuses. Après, n’oubliez pas l’enjeu pétrolier, sans négliger les souvenirs historiques, tel celui du califat de Sokoto, fondé au XIXe siècle par Usman dan Fodio, et tenu depuis pour « âge d’or » par nombre de musulmans locaux…

    Dans ce paysage, quelle est la part du crime plus ou moins organisé, sachant qu’un otage européen se revend presque aussi bien qu’une cartouche de cigarettes ?

    Primordiale, même si Xavier Raufer la réduit à 10 % du problème – je pense qu’elle est légèrement plus importante, de l’ordre de 15 à 20 %, peut-être. Elle devient d’ailleurs de plus en plus importante, sachant qu’avec l’implication de la France au Mali et en Centrafrique, la traditionnelle route de la drogue a dû emprunter des chemins détournés. Lesquels passent désormais par la Libye et le golfe de Guinée, là où les groupes islamistes pullulent. Et pour eux, toute source de financement est bonne à prendre.

    Nous sommes donc assez loin de la croisade des démocraties…

    Assez loin, en effet.

    http://www.oragesdacier.info/2014/10/boko-haram-une-mafia-africaine-sous.html