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géopolitique - Page 727

  • Europe : la nouvelle bataille de Cameron(e) !

    David Cameron a livré la semaine dernière un combat qu’il savait pourtant perdu d’avance…   

    Hostile à la désignation de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission européenne, le Premier ministre britannique, David Cameron a livré la semaine dernière un combat qu’il savait pourtant perdu d’avance… Un baroud d’honneur en quelque sorte qui n’est pas sans rappeler –toutes proportions gardées- celui du même nom à un « e » près, qui opposa à Camerone une compagnie de la Légion étrangère aux troupes du gouvernement mexicain le 30 avril 1863, lors de l’expédition française au Mexique. Assiégés, retranchés dans un baraquement du petit village de Camarón de Tejeda, 62 képis blancs résistèrent plus d’une journée à l’assaut de 2 000 soldats mexicains. À la fin de la journée, les six légionnaires encore en état de combattre, à court de munitions, hissèrent le drapeau blanc, obtenant de garder leurs armes et de pouvoir secourir leurs camarades blessés.

    « La vie plutôt que le courage abandonna ces soldats Français… », est-il rappelé chaque année, le 30 avril, dans toutes les unités de la Légion qui commémore ce haut fait de la bataille de Camerone. Et son homonyme british du 10 Downing Street, s’il est réélu en 2015, pourrait suivre l’exemple de nos légionnaires, s’il a le courage d’aller au bout de sa détermination en organisant le référendum promis sur le maintien ou pas du Royaume-Uni dans l’Union européenne. L’Angleterre visiblement ne veut pas rester dans l’Europe de Juncker, la « mauvaise personne », dixit Cameron, pour diriger la Commission européenne, la lucide Albion veut quitter une Europe qui empiète sur sa souveraineté sans que les Britanniques ne soient consultés au préalable.

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  • La Russie et la Chine déclarent une guerre financière totale à l’Occident

    Moscou et Pékin développent de nouvelles armes dans le domaine de la finance pour mener leur guerre froide contre l’Occident. Les deux superpuissances prévoient de travailler ensemble et de se concentrer sur l’affaiblissement de la suprématie du dollar comme monnaie internationale, la création de leur propre agence de notation, d’une banque de développement, et de systèmes de paiement concurrents de MasterCard et Visa.

    Les pays occidentaux ont longtemps dominé les autres marchés financiers. Le dollar demeure (pour l’instant) la monnaie de réserve mondiale, les agences de notation américaines, S & P, Moody et Fitch sont les seules à réellement faire autorité pour évaluer la solvabilité des entreprises et des gouvernements, et le FMI est encore dominé par des Occidentaux.

    Mais avec les initiatives récentes de la Chine et de la Russie, tout cela pourrait bientôt changer. Les deux pays sont relativement mal cotés (La Chine est cotée AA- et la Russie BBB) par les trois grandes agences de notation (alors qu’elles décernent encore la meilleure note aux États-Unis, AAA…), ce qui a pour conséquence d’augmenter les taux d’intérêt qu’ils doivent payer sur leurs obligations, et dissuade les investisseurs de leur prêter de l’argent.

    En particulier, la cote de la Russie a été dégradée par S & P et Moody après l’annexion de la Crimée en raison des graves difficultés économiques dont elle a fait l‘expérience. La nouvelle cote qu’elles ont attribué au pays, « BBB » (Qualité moyenne Inférieure), n’est plus qu’un grade au dessus de la cote réservée à la pacotille.

    Les Chinois avaient déjà exprimé leur mécontentement de cette situation, en créant leur propre agence de notation, Dagong. Mais ils viennent de signer un accord avec le gouvernement russe pour créer une nouvelle agence de notation russo-chinoise à partir de cette institution. (En Europe aussi, on évoque de temps à autre la création d’une agence de rating spécifique, mais aucun plan concret n’a été élaboré dans ce sens).

    Dagong attribue la note AAA à la Chine actuellement, et la note A à la Russie. En revanche, les Etats-Unis n’obtiennent qu’un A- . Ces cotes se fondent sur des données fondamentales telles que le ratio dette-PIB, qui sont plus favorables en Russie et en Chine. La nouvelle agence conjointe devrait émettre des cotes comparables.

    Une autre mesure prise par la Russie et la Chine pour saper la puissance financière de l’Ouest est la mise en place d’une banque de développement privée en concurrence directe avec le FMI. Le manque de représentativité du FMI, où les pays émergents n’ont qu’un pouvoir de décision très faible, est une critique récurrente de l’Institution.

    Le géant économique qu’est la Chine, la seconde puissance économique qui pourrait même passer première cette année, y détient toujours moins de droits de vote que la Grande-Bretagne, par exemple.

    La Russie envisage également a création d’une « Union économique eurasienne » dans laquelle le rouble servirait de monnaie d’échange centrale. De son côté, la Chine souhaite développer l’usage du renminbi dans les transactions internationales.

    En outre, le président russe, Vladimir Poutine, a émis le souhait de concevoir un système national de paiement pour concurrencer les géants américains de paiement Visa et Mastercard. Après l’annexion de la Crimée, ces deux institutions de crédit avaient boycotté Rossiya, et d’autres institutions financières russes.

    Le journal allemand Die Welt compare ces initiatives pour concurrencer la domination financière de l’Occident à la course aux armements pendant la Guerre Froide, et il évoque « une guerre financière avec l’Occident ».

    Express.be

    http://fortune.fdesouche.com/346545-la-russie-et-la-chine-declarent-une-guerre-financiere-totale-a-loccident

  • Irak : les islamistes repoussés de Qaraqosh

    Des miliciens sunnites guidés par les djihadistes de l’Etat Islamique de l’Irak et du Levant (EIIL) qui avaient pris d'assaut Qaraqosh, dans la Plaine de Ninive, ont été repoussés mercredi par les miliciens kurdes, les «Peshmergas».

    La ville chrétienne, située à quelque 28 kilomètres de Mossoul, 50 000 habitants, est principalement habitée par des chrétiens syro-catholiques. Elle est défendue par ses propres miliciens chrétiens, épaulés par des combattants kurdes venus du Kurdistan irakien, tout proche. Depuis le 10 juin, date de la prise de Mossoul par l’Etat Islamique en Irak et au Levant, la ville doit faire face à l’afflux de centaines de milliers de réfugiés dont la plupart sont musulmans.

    Marc Fromager, directeur de l’AED en France, réagit :

    « On nous a parlé de guerre entre musulmans sunnites et chiites. A la fin, c’est quand même les chrétiens qu’on vise ! »

    Michel Janva

  • Les opposants syriens s’approchent de plus en plus d’Israël ??

    Les opposants syriens poursuivent leur descente en enfer. Suivant l’exemple des dynasties qui ont accédé aux trônes des Etats arabes, dès le début du XXème siècle, ils avancent à petits pas vers la reconnaissance de l’entité sioniste. Le tout pour accéder au pouvoir

    Il est vrai que l’affaire n’est plus toute nouvelle, mais il semble qu’elle prend des proportions de plus en plus importantes.

    Quoique les débuts se soient faits timidement, la descente, elle, était intentionnellement progressive. Etait pris en considération l’humeur du peuple syrien, pendant longtemps endoctriné par le pouvoir Assad à l’animosité d’Israël. Il fallait y aller en douceur.

    Alors que loin des yeux, en France par exemple, ces opposants étaient dès le début encadrés par les défenseurs d’Israël à l’instar de Bernard-Henry Levy.

    Pour casser « le tabou », il y a eu surtout le phénomène de Kamal al-Labawani, ses rencontres israéliennes, ses interviews avec des medias israéliens, ses révélations sur des liens secrets de certains opposants avec Israël.

    Sans oublier sa déclaration retentissante « Israël est notre seul espoir », qu’il a lancée au moment où les puissances occidentales peinaient à assister les milices de cette opposition sur le terrain. « Israël est capable de changer la donne internationale. Il est lié par des relations fermes avec tous les centres de décision des pays de la région », a-t-il expliqué pour le site d’information al-Takrir, le mois de mai dernier, en allusion à ces puissances.

    Pour sa dernière rencontre israélienne qui a eu lieu en Allemagne, le mois de mai dernier, il avait pris le feu vert de la milice de l’Armée syrienne libre (ASL), selon le quotidien américain The World Tribune.

    Il n’a cessé dans ses déclarations d’inciter les opposants syriens à envoyer des messages de paix aux Israéliens.

    Ce fut le cas dernièrement avec le chef du Rassemblement révolutionnaire de la Syrie de demain, un certain ingénieur agricole séjournant à Istanbul, Adnane Mohammad qui a profité de l’occasion de la désignation du nouveau président israélien Raouven Rivlin pour lui adresser le 10 juin dernier un message de félicitation. 

    Or, ces derniers temps, ce phénomène de conciliation des opposants syriens avec l’ennemi sioniste prend des proportions importantes.

    « La plupart des opposants syriens modérés voudraient entretenir des liens étroits avec Israël », assure le directeur du bureau du vice-ministre du développement israélien de la Galilée et du Néguev Mendi Safadi.

    Ce druze israélien qui avait été auparavant l’assistant d’un autre druze israélien, le député de la Knesset Ayyoub Karra, semble être chargé par le gouvernement du dossier des liens avec les opposants syriens. 

    Il révèle avoir rencontré en personne des membres de l’opposition libérale et démocratique syrienne, lors d’une tournée dans la région

    Ils lui ont donné des messages de volonté de liens amicaux avec Israël qu’il a livrés au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

    C’est une initiative sans précédent à l’encontre d’Israël, estime-t-il, révélant qu’elle comprend une invitation au gouvernement israélien de dépêcher un représentant pour prendre part aux futures rencontres organisées avec des délégations étrangères.

    « La plupart des opposants aspirent à des liens plus étroits avec Israël. J’insiste pour dire que ceux que j’ai rencontrés étaient conscients que je suis israélien. Ils m’ont même dit qu’ils m’ont rencontré pour cette raison justement », révèle-t-il.

    Selon une source syrienne qui était proche des opposants syriens libéraux, il ne faut nullement sous-estimer le rôle persuasif joué par les puissances occidentales pour pousser les opposants syriens dans le giron sioniste. A l’instar de ce que ces puissances coloniales avaient fait avec les dynasties arabes qui se sont emparés du pouvoir dans les Etats qui ont émané après la dislocation de l’empire ottoman. 

    Toujours selon le Jerusalem Post, Safadi a suggéré au gouvernement israélien de soutenir cette opposition. « Si Israël assiste l’opposition modérée réelle à ce stade, celle-ci s’en souviendra lorsqu’elle accèdera au pouvoir et le plus important elle brisera le lien entre l’Iran et le Hezbollah d’un côté, et la Syrie de l’autre », a-t-il expliqué. Saluant la visite rendue par Netanyahu aux blessés syriens soignés dans les hôpitaux israéliens.

    En revanche, force est de constater que ce druze israélien prend soin de ne pas divulguer les identités de ces opposants syriens « amicaux », ni les pays de la région où il les a rencontrés.

    Une démarche qui rappelle la politique de secret qui a longtemps caractérisé les liens israéliens dans le monde arabe. Et qui semble répondre aux demandes arabes.

    Cette démarche semble toutefois de plus en plus rompue dès qu’il s’agit des Kurdes.

    Selon le journal israélien, un parti kurde syrien a aussi adressé ses félicitations au nouveau président.

    Le parti de la gauche kurde syrienne (PGKS) a envoyé un message d’amitié à Israël, signé de son chef Maasoum Fayçal Sommou Baker Omari. « Israël n’est pas notre ennemi, comme le disent Assad et ses assistants. Nous demandons au gouvernement d’Israël et à son peuple d’aider le peuple syrien. Nous refusons toute forme d’extrémisme et de terrorisme en Syrie », est-il écrit dans la lettre.

    Le Jerusalem Post dit aussi être entré en contact avec le responsable des relations extérieures de ce parti kurde, Amir Abdi qui lui a répondu à la question de savoir quelle sorte de relation son parti prône-t-il : « nous n’avons aucun problème avec Israël. Nous voulons améliorer nos relations avec tout le monde ». Il ajoute : « Nous avons des liens solides avec l’Etat ami Israël et nous n’oublions pas l’aide qu’il a procurée au blessés syriens dans ses hôpitaux ».

    Abdi a précisé que son parti compte quelques 400 combattants ainsi que des membres à l’intérieur et l’extérieur de la Syrie.

    Petite faction certes, mais dont « l’ostensibilité » de l’initiative à l’encontre d’Israël ne peut qu’être liée au précédent, réalisé par le Kurdistan d’Irak dont les liens avec cette entité sont à un stade bien avancée.

    Dans les medias de l’opposition syrienne, on minimise l’ampleur de ces démarches, arguant que leurs auteurs ne la représentent pas réellement.

    Alors que pour le pouvoir syrien, elles ne sont que la preuve irréfutable du bien-fondé de ses premières accusations pour l’opposition : son objectif est de sortir le pays de l’axe de la résistance, pour l’introduire dans celui de la capitulation et de l’entente avec l’ennemi sioniste !

    source : Al manar :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EupFlpkkAybTkOKWbk.shtml

  • Irak : les islamistes repoussés de Qaraqosh

    Des miliciens sunnites guidés par les djihadistes de l’Etat Islamique de l’Irak et du Levant (EIIL) qui avaient pris d'assaut Qaraqosh, dans la Plaine de Ninive, ont été repoussés mercredi par les miliciens kurdes, les «Peshmergas».

    La ville chrétienne, située à quelque 28 kilomètres de Mossoul, 50 000 habitants, est principalement habitée par des chrétiens syro-catholiques. Elle est défendue par ses propres miliciens chrétiens, épaulés par des combattants kurdes venus du Kurdistan irakien, tout proche. Depuis le 10 juin, date de la prise de Mossoul par l’Etat Islamique en Irak et au Levant, la ville doit faire face à l’afflux de centaines de milliers de réfugiés dont la plupart sont musulmans.

    Marc Fromager, directeur de l’AED en France, réagit :

    « On nous a parlé de guerre entre musulmans sunnites et chiites. A la fin, c’est quand même les chrétiens qu’on vise ! »

    Michel Janva

  • [Video] Pour comprendre la situation au Mali, en Centrafrique et au Nigeria. Exposé de Bernard Lugan

    Pour comprendre la situation au Mali, en Centrafrique et au Nigeria. Exposé de Bernard Lugan

    Une Vidéo d’Afrique Réelle, le blog de Bernard Lugan.

    A regarder et diffuser

     

     
  • Campagne de l'OSRE contre le traité transatlantique

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  • « Bâtir le foyer blanc » de Arthur Kemp

    « En tout cas, qu’Arthur Kemp soit remercié pour avoir sonné le tocsin.»

    Alors que, des deux côtés de l’Atlantique, les pays occidentaux sont submergés par ce que Valéry Giscard d’Estaing a appelé « l’immigration-invasion » – qu’il a lui-même favorisée avec le décret sur le regroupement familial –, que faire, face au « changement de peuple » et au « grand remplacement » tant redoutés par Renaud Camus ? Seul recours préconisé, tant qu’il en est encore temps, par le Britannique Arthur Kemp : Bâtir le foyer blanc .

    À la mi-juin, on apprenait que la préfecture de police de Paris avait réservé 5.400 chambres d’hôtel pour les demandeurs d’asile, dont les foyers sont saturés suite au déferlement de Moyen-Orientaux et surtout d’Africains sur les côtes de l’Italie où, de plus, la marine de ce pays sauve chaque mois du naufrage plus de mille boat-people… Pendant ce même temps, fi de toute sensiblerie, la marine thaïlandaise, au contraire, repousse à coups de canon les embarcations de Rohingyas, ces musulmans d’origine bengalie qui, persécutés et parfois massacrés en Birmanie par la majorité bouddhiste oublieuse de la fameuse non-violence prônée par l’Eveillé, tentent à tout prix de quitter le Myanmar pour accoster au Siam.

    La fin du « peuple souverain »

    L’effrayant différentiel démographique entre les Occidentaux et les peuples du Tiers-Monde ainsi que la décolonisation le plus souvent bâclée qui a engendré dans la plupart des pays désormais indépendants effondrement économique,  chômage, misère et retour aux guerres religieuses ou tribales, ont attiré vers l’Europe, le Canada et l’Australie des masses d’immigrants. De leur côté, les Etats-Unis subissent un afflux d’Antillais et de Latinos au détriment des Blancs qui devraient se retrouver minoritaires au milieu de ce siècle. Déjà, Barack Obama n’a-t-il pas été réélu bien que 62% des White-Anglo-Saxon-Protestants (WASP) aient voté contre lui ?

    Autant dire qu’à moyen terme les Français (qui cohabitent nolentes volentes avec 14 millions d’allogènes), les Néerlandais (dont 20% sont d’origine « non occidentale »), les Britanniques (dont le nombre diminue de 8% tous les dix ans), les Allemands (qui accueillaient déjà en 2007 plus de 13 millions de non-Germaniques), etc., perdront toute souveraineté politique, ceux qui sont « chez eux chez nous », naturalisés et donc électeurs, étant alors en mesure d’imposer les dirigeants de leur choix.

    C’est dans cette perspective qu’Arthur Kemp exhorte à Bâtir un foyer blanc.

    Kemp a de l’expérience. Né en Rhodésie, que les scélérats accords de Lancaster House signés à Londres en décembre 1979 devaient transformer en tyrannie bantoue sous la férule de l’inamovible boucher Robert Mugabé, il est convaincu que « c’est la séparation géographique, et non la ségrégation, qui est la seule solution politique à même de sauver la civilisation occidentale ». D’où la nécessité pour ceux qu’il nomme les Européanistes, par opposition aux Européens passifs et qui « ne méritent pas tous d’être sauvés », de se regrouper et de construire leur avenir dans les vastes zones agricoles et très peuplées du Midwest, en ce qui concerne les Etats-Uniens et, pour nous, dans les immenses étendues de la Russie, voire de la Sibérie où, compte tenu de la faible natalité locale, cet apport serait le bienvenu.

    À priori tentant, ce projet ambitieux et même révolutionnaire, qui n’est pas sans rappeler celui des Amish de Pennsylvanie, est-il réaliste ?

    D’une part, il n’est pas sûr que des Californiens par exemple acceptent de renoncer aux charmes de leur Etat pour s’installer au Nebraska, ni que des Provençaux ou même des Bretons envisagent de bon cœur un déménagement aux environs d’Irkoutsk. Il est vrai que le programme ne s’adresse qu’aux « purs » pour lesquels est primordiale la survie biologique, mais Arthur Kemp passe un peu (trop ?) rapidement sur la diversité culturelle et linguistique des peuples européens. « La langue : cela dépendra probablement de la localisation du ou des territoires », écrit-il. « De fait, la langue et la nationalité ne devraient pas revêtir une importance capitale. Toutes les ethnies et cultures sont des produits de la race, et presque tout peut être recréé ultérieurement du moment que la race est inaltérée. » De même considère-t-il comme des « sujets secondaires » le type de gouvernement et le système économique à adopter dans « l’Etat que nous envisageons ».

    De plus, les exemples d’exode qu’il cite, Israël et le Volkstadt blanc d’Orania en Afrique du Sud, peuvent être contestés. Avec ses 10.000 habitants exclusivement afrikanders, l’autarcique Orania est une incontestable réussite économique mais elle n’attire qu’une infime minorité des descendants des Boers, et les Bantous environnants, comme le Pouvoir noir, risquent de ne pas respecter longtemps ce sanctuaire. La même question de pérennité se pose d’ailleurs pour l’Etat sioniste qui, en outre, a bénéficié depuis près d’un siècle d’un extravagant soutien économique, financier, militaire et politique, sur lequel ne pourrait évidemment compter le Foyer blanc, catalogué et diabolisé d’emblée comme « raciste » bien que sa constitution ne soit nullement attentatoire aux principes de l’ONU, comme le souligne l’auteur.

    L’idée est cependant à creuser, en se gardant de tout romantisme comme de tout scepticisme. En tout cas, qu’Arthur Kemp soit remercié pour avoir sonné le tocsin et, après Christopher Caldwell (1), Michèle Tribalat (2) et bien sûr Jean Raspail (3) dont il conseille la lecture, contribué à éveiller nos consciences au pire péril qu’aura jamais eu à affronter l’Europe : celui de la submersion et du naufrage de sa civilisation, sans égale dans l’histoire de l’Humanité.

    Camille Galic, 23/06/2014

    Arthur Kemp, Bâtir un foyer blanc, préface de Philippe Baillet, Editions Akribeia 2014, 128 pages,15 €, à commander chez l’éditeur, www.akribeia.fr.

    Notes :

    (1)Une révolution sous nos yeux – Comment l’islam va transformer la France et l’Europe » de Christopher Caldwell

    (2) « Assimilation / La fin du modèle français » de Michèle Tribalat

    (3)Le « Camp des Saints » (de Jean Raspail) plus que jamais assiégé

    À noter chez le même éditeur la parution de Sachsenhausen-Vorkouta, court mais passionnant récit de Gerhart Schirmer, ancien colonel de la Bundeswehr après avoir passé dix années dans les camps de concentration soviétiques où les prisonniers de guerre, obligés par exemple de construire des chambres à gaz factices, connurent d’effroyables conditions d’internement (106 pages avec plans et attestations, y compris de détenus juifs), 13 euros.

    http://www.polemia.com/batir-le-foyer-blanc-de-arthur-kemp/

  • Roland Hélie : Les nationalistes français contre le traité transatlantique

  • Irak, Afghanistan : mourir pour rien : De la prétendue intangibilité des frontières

    « Etre mort pour rien » en Irak ? Cette interrogation a été soulevée par des commentateurs américains après la prise de contrôle du Nord de ce pays par le groupe « Etat islamique en Irak et au Levant » ( EIIL ). L’objectif initial des USA, lors de la troisième guerre du Golfe persique ( 2003 ), était de trouver des armes de destruction massive. En leur absence, l’établissement en Mésopotamie d’un régime démocratique était devenu un nouvel enjeu, lequel semble à son tour pour le moins compromis… Il faut cependant raison garder : on n’a encore jamais vu le succès d’une rébellion minoritaire contre un gouvernement, dès lors que celui-ci était soutenu par une identité de conviction ( ici le Chiisme ) et par l’essentiel de la communauté internationale. 
    Le succès apparent de l’EILL d’Abu Bakr « al-Baghdadi », connu aussi sous l’acronyme ISIS (Islamic State in Iraq and Syria – or al-Sham ) attend donc d’être confirmé dans la durée, car pour l’instant la capitale, symbole du pouvoir, reste aux mains de l’Etat irakien. La problématique est ailleurs, puisque bien des analystes commencent à envisager sérieusement une partition de l’Irak, avis qui est loin d’être partagé par les Occidentaux. Or le principe de l’intangibilité des frontières relève du Droit international ( utipossidetis ). L’Occident, que ce soit sous les auspices de l’OTAN ou de l’Organisation des Nations Unies ( ONU ), doit-il accepter le sacrifice de ses soldats au nom de ce principe, dès lors qu’il s’avère inopérant ?
    Le constat de la défaillance des Etats
    Les USA souhaitaient faire disparaître des « Etats-voyous » ( Rogue States ) ; aujourd’hui quelques-uns d’entre eux sont devenus des Etats en faillite ( Failed States ), tout aussi dangereux. D’autres Etats, plus favorablement connus, sont dans une situation fragile, à l’exemple du Liban ou du Soudan du Sud. Apparemment, là où a été engagée une armée américaine, sans que la doctrine Powell soit respectée, les dégâts sont immenses. En 1975, le régime de Saigon tombait face à l’offensive des communistes vietnamiens ; demain peut-être tomberont les régimes en place à Kaboul et à Bagdad, face aux Talibans et aux Djihadistes…
    Le contraste est saisissant sur les rives du Tigre et de l’Euphrate, entre ce qu’était l’Etat irakien, lors de la toute première guerre du Golfe, et ce qu’il est devenu aujourd’hui. L’Iran s’est défendu contre l’armée irakienne pendant une décennie ( 1980-1988 ) ; le gouvernement de Saddam Hussein maintenait une cohérence nationale, en ayant recours à une forte contrainte, à l’emploi d’armes chimiques ( notamment contre les Kurdes à Halabja ), et grâce au large soutien des pays arabes et occidentaux. Trente ans après, la République islamique d’Iran envisage de venir au secours de l’Etat irakien, aujourd’hui plus chiite que national, face à une menace au sein de laquelle il est difficile d’identifier les parts respectives du fondamentalisme wahhabite et du nationalisme sunnite. L’Iran des ayatollahs est toujours là, l’Irak du parti Baas a disparu. Le cadre régional reste cependant identique, avec l’affrontement entre Chiites et Sunnites, le désir du peuple kurde de disposer d’un territoire, et le regard attentif de la Turquie sur les confins du plateau anatolien... Israël, au cœur de l’orage, ne sait pas encore quelle attitude adopter bien que le maintien d’un axe avec l’Arabie Saoudite et les USA, dirigé contre l’Iran, soit encore sur la table.
    Si la guerre contre le terrorisme n’a pas été un succès, peut-être est-ce dû pour partie à l’affaiblissement des Etats qualifiés de « nationaux », déstabilisés par des forces religieuses, ou ethniques, sources d’une plus forte, et plus proche, identité. Il est temps de changer d’optique ; l’intangibilité des frontières devrait être remise en question, dès lors qu’elle apporte plus d’inconvénients que d’avantages. Certes, toucher aux Etats pose quelques difficultés ; il suffit de constater les réactions, soit en France, face au projet des nouvelles régions, soit dans les nations d’Europe confrontées aux désirs d’autonomie, voire d’indépendance, de la Catalogne, de l’Ecosse ou du Donbass.
    Une intangibilité de principe peu conforme aux réalités
    Le principe de l’utipossidetis définit, pour une nouvelle entité souveraine, des frontières superposables aux limites ( souvent administratives ) du territoire dont elle provient. Il a été appliqué lors des décolonisations : l’Afrique, avec la déclaration du Caire du 22 juillet 1964, l’a privilégié en sacrifiant ainsi l’autodétermination des peuples. C’est sur ce principe, plus connu sous le terme d’intangibilité des frontières, que les sécessions biafraise ( 1967-1970 ) et katangaise ( 1960-1963 ) ont été respectivement réduites par le Nigeria et le Congo. A l’inverse, c’est aussi sur celui-ci, que la république autonome de Crimée a conservé ses limites en se séparant de l’Ukraine pour rejoindre la Fédération de Russie.
    De manière sanglante ou non, légale ou illégale, de facto ou de jure, bien des frontières ont été modifiées, au-delà des simples rectifications compatibles avec le principe d’intangibilité. Il suffit de citer la Jordanie ( qui a perdu l’Ouest du Jourdain ), l’Erythrée qui s’est séparée de l’Ethiopie, et le Soudan où un nouvel Etat a été créé, trois situations créées ou résolues par la guerre. L’Europe n’y a pas échappé ; si elle restée longtemps en paix, c’est pour éviter un affrontement Est-Ouest au lendemain de la Seconde guerre mondiale. Les accords de Yalta, par le « nettoyage ethnique » qui en a résulté en Pologne et en Bohême, ont sans doute prévenu certains antagonismes. Depuis la chute du Rideau de fer, seule la Tchécoslovaquie s’est scindée librement, respectant les principes de l’utipossidetis. Là où les frontières n’ont pas été modifiées et où les peuples sont restés, les conflits ont perduré et les organisations étatiques ont été en échec, comme en Bosnie, pays où les populations croates et serbes n’ont pas été autorisés à se fédérer avec la Croatie ou la Serbie. Quant à la Crimée, elle vient d’être perdue par l’Ukraine en se rattachant à la Fédération de Russie, même si la communauté internationale ne l’a pas encore reconnu. Si ce détachement n’a pas été sanglant, il n’en est pas de même dans le Donbass… Il n’est pas certain que le prix Nobel de la Paix reçu par l’Union européenne en 2012 soit tout à fait mérité.
    Ce principe d’intangibilité est tellement présent dans les esprits qu’une tribune récente et brillante ( 13 juin 2014 ) d’un homme politique français, auteur en février 2003 d’un célèbre discours aux Nations-Unies, ne mentionne à aucun moment des solutions impliquant une modification des frontières. L’actuel ministre français des Affaires étrangères, par principe hostile à tout renforcement de l’Iran, vient de déclarer ( 18 juin ) que l’unité de l’Irak devrait être préservée à tout prix… Il ne manque plus que l’avis d’un ex-nouveau philosophe, dont les interventions se sont jusqu’ici traduites par la poussée d’une herbe toujours plus « verte », faisant presque regretter le cheval d’Attila…
    Chacun chez soi ?
    En fait, demander à un Etat de disparaître ou de se transformer en abandonnant une partie de lui-même revient à lui faire accepter une sécession. La volonté de séparation doit-elle être encouragée ou combattue ? La Russie ( face aux Tchétchènes ) et la Chine ( face aux Tibétains ou aux Ouïghours ) ont clairement choisi leur voie. On peut comprendre aussi que les USA y soient réticents, à la fois pour des raisons relevant des relations internationales, mais aussi parce que leur nation s’est construite sur une guerre civile ( 1861-1865 ), la plus coûteuse de leur histoire en vies humaines, visant au maintien de l’Union face à la sécession des Etats du Sud.
    La reconnaissance, sous la forme d’un Etat souverain, d’un territoire lié à un peuple a au moins deux avantages, l’un à usage interne, et l’autre à usage externe. D’abord l’acceptation d’une appartenance, laquelle se décline de l’élémentaire vers le complexe ( et non pas l’inverse ) : l’individu est d’abord proche de son village, de son terroir avant d’accepter d’être rattaché à une province, un Etat, une Union ou une Alliance. Ensuite, une territorialisation réduit les sources de conflit avec l’extérieur, ce qui est bien pour le voisinage, et, en cas de problème, on sait à quel responsable reconnu s’adresser… Au contraire, la non-prise en compte de l’identité individuelle ou collective induit le terrorisme ( ce qui l’explique, mais ne l’excuse pas ), dont les cibles vont être ceux qui sont responsables de la situation, soit en étant parties prenantes, soit en étant juges. Supprimer un motif de revendication, et donc de ressentiment, est une méthode de prévention ou de traitement bien plus efficace que l’affrontement, ou pire le pourrissement. La sortie d’une crise passerait donc par l’éclatement d’un Etat incapable d’assurer sa souveraineté sur son territoire.
    Pour en revenir à l’Irak, la dissociation entre trois entités sunnite, chiite et kurde satisferait certains acteurs, mais en inquièterait beaucoup d’autres. Elle a été défendue par le président de l’Irak, le Kurde Jalal Talabani,( aujourd’hui en retrait pour des raisons de santé ), mais n’était pas plus recevable autrefois qu’elle ne le serait aujourd’hui par les autres partenaires. Par sa constitution, l’Irak est déjà un Etat unique, souverain, indépendant et fédéral ( Art. 1 ) ; les Kurdes y trouvent de nombreux avantages, ce qui explique leur soutien au gouvernement actuel. Ni la Turquie, ni l’Iran ne sont très favorables à la notion de « Kurdistan » ( la majorité du peuple kurde vit dans ces deux pays ) ; quant aux pays arabes du Golfe, ils ne veulent à aucun prix d’une extension du chiisme iranien sur la Mésopotamie. En résumé, le désordre, créé par l’intervention américaine n’est pas prêt de disparaître. Pour être juste, la politique revancharde envers les Sunnites du premier ministre chiite Nouri al-Maliki n’a pas amélioré les choses, au point que ce dernier est peut-être devenu un obstacle à tout règlement négocié. Oui, le monde devient bien dangereux, et on comprend qu’il est plus aisé de maintenir que de rompre l’intangibilité des frontières… Quelle que soit l’option choisie, le risque de mourir, pour rien ou non, sera présent ; autant que ce soit contre des barbares...
    Les actions menées depuis des décennies par l’Occident, la Turquie et les pays arabes du Golfe persique ont concouru, en Irak et en Syrie, à la disparition des régimes issus des anciens partis Baas. Ces partis avaient à l’origine une triple caractéristique : socialiste, laïque, et nationaliste. Aujourd’hui les groupes islamistes fondamentalistes qui veulent les remplacer échappent à ceux qui les ont soutenus, lesquels s’inquiètent enfin d’un potentiel « Djihadistan ». Bien que la faiblesse de l’Etat irakien, mal gouverné par Nouri al-Maliki, soit apparente depuis de longs mois, l’Occident semble aujourd’hui découvrir ce qu’il a contribué à enfanter. Les forces qui séparent s’affrontent à celles qui réunissent ; combien de temps faut-il pour construire, détruire et reconstruire ? Emotion et morale court-circuitent la raison et le bon sens ; une guerre doit d’abord être pensée avec la tête. Idéalisme et raison ne sont pourtant pas incompatibles chez un dirigeant, comme le montrent les paroles d’Abraham Lincoln en janvier 1838, un quart de siècle avant la guerre de Sécession américaine. « La passion nous a aidé, mais elle ne peut faire davantage. Elle sera notre ennemi dans l’avenir. La raison, froide, calculatrice, sans passion, doit apporter demain tous les éléments de notre existence et de notre défense ».

    Laurent Mercoire

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