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géopolitique - Page 729

  • Question de Marine Le Pen à l'ambassadeur américain près de l'UE au Parlement Européen

  • Les États-Unis et l’UE multiplient les provocations envers la Russie

     via wsws.org - Le sommet de l’Union européenne tenu ce week-end à Bruxelles représente une sérieuse escalade de l’agression des puissances occidentales envers la Russie, ce qui augmente le risque d’une guerre totale en Europe et même d’une guerre nucléaire entre l’OTAN et la Russie.

    Le président de l’Ukraine Petro Poroshenko, oligarque et dirigeant du régime de droite installé par les puissances occidentales à Kiev, a donné le ton au sommet. Il a exhorté l’UE à adopter une ligne encore plus dure contre la Russie, qui était responsable selon lui d’«agression militaire et de terreur».

    «Nous sommes bien près du point de non-retour. Ce point de non-retour est la guerre totale, qui est déjà en cours dans les territoires sous la domination des séparatistes», a déclaré Poroshenko lors d’une conférence de presse.

    Aux côtés du président de la Commission européenne Juan Manuel Barroso, Poroshenko a prétendu que Kiev espérait toujours une résolution politique au conflit, mais il a ensuite décrit une situation dans laquelle la guerre semblait inévitable.

     

    « Nous sommes trop près de ce point de non-retour à partir duquel un plan de paix sera impossible», a-t-il dit, affirmant que depuis mercredi, «des centaines de chars et des milliers de soldats étrangers sont maintenant sur le territoire de l’Ukraine. Ce n’est pas seulement la paix et la stabilité de l’Ukraine qui sont grandement menacées, mais la paix et la stabilité de toute l’Europe.»

    Des responsables de l’UE et des dirigeants européens ont repris les accusations et les menaces de guerre contre la Russie. Le premier ministre britannique David Cameron a qualifié la situation en Ukraine de «très grave», ajoutant que «Nous devons, avec une réelle détermination, démontrer à la Russie que si elle continue d’agir de la sorte, les relations entre l’Europe et la Russie, la Grande-Bretagne et la Russie ainsi que les États-Unis et la Russie seront radicalement transformées.»

    Dalia Grybauskaite, la présidente de la Lituanie, qui est membre de l’OTAN, a adopté un ton encore plus agressif: «Le fait est que la Russie est en état de guerre contre l’Ukraine. Cela signifie qu’elle est en état de guerre contre un pays qui souhaite intégrer l’UE. En pratique, la Russie est en état de guerre contre l’Europe», a-t-elle lancé durant le sommet.

    Elle a ensuite exigé que « Nous devons appuyer l’Ukraine et envoyer du matériel militaire pour l’aider à se défendre. Aujourd’hui, l’Ukraine mène une guerre au nom de toute l’Europe.»

    Ceux qui disent que les politiciens occidentaux ne font que réagir à l’agression russe contre l’Ukraine et doivent maintenant défendre l’Europe contre la Russie mentent effrontément. Cette crise a été provoquée par les puissances impérialistes, surtout l’Allemagne et les États-Unis, qui ont organisé un coup d’État, dirigé par des forces fascistes, contre le gouvernement ukrainien prorusse du président Viktor Yanoukovitch. Maintenant, l’UE et l’OTAN collaborent étroitement avec le régime fantoche qu’ils ont mis en place pour écraser militairement les rebelles prorusses en Ukraine de l’Est afin d’encercler encore plus la Russie et éventuellement l’assujettir.

    Cité par des agences de presse russes, le président de la Russie Vladimir Poutine a affirmé que les puissances de l’OTAN étaient responsables de la crise en Ukraine, les accusant d’avoir soutenu un «coup d’État» en Ukraine en février.

    «Ils devaient savoir que la Russie ne peut rester les bras croisés pendant que des gens sont abattus presque à bout portant», a déclaré Poutine. Même si elles subissent maintenant les contrecoups de leur aventure politique, les puissances impérialistes continuent de profiter de la crise fabriquée par elles en Ukraine pour aviver les tensions avec la Russie.

    Reprenant les commentaires de Poroshenko selon lesquels la Russie amenait le conflit ukrainien vers «le point de non-retour», Barroso a affirmé que les dirigeants de l’Europe allaient adopter de nouvelles sanctions, encore plus sévères, pour ramener Moscou «à la raison». Le président du Conseil européen, Herman Von Rompuy, a dit que les dirigeants européens s’étaient entendus pour «prendre d’autres mesures importantes» si la Russie ne reculait pas d’ici une semaine.

    « Tous savent très bien que nous devons agir rapidement en raison des développements sur le terrain et de la perte tragique de vies humaines ces derniers jours », a déclaré Van Rompuy.

    La chancelière allemande Angela Merkel a affirmé que d’autres sanctions étaient nécessaires, car «la situation s’est considérablement détériorée dans les derniers jours», et qu’elles seraient imposées «si cette situation perdure». Malgré ses nombreux appels téléphoniques avec Poutine, Merkel a dit qu’elle ne pouvait pas porter de «jugement final» sur ses intentions et qu’elle ne savait pas si Poutine prévoyait «annexer d’autres parties du pays». Elle a soutenu que l’Allemagne n’allait «certainement pas envoyer d’armes, car cela enverrait le message que ce conflit peut se résoudre militairement», mais que d’autres pays d’Europe pourraient adopter une position différente.

    Il semblerait que les factions des gouvernements impérialistes qui avaient anticipé une réaction de la Russie aux provocations de l’Occident sont de plus en plus à la tête d’une campagne qui exige la militarisation totale de l’Europe et possiblement la guerre contre la Russie.

    L’influent magazine d’actualité allemand Der Spiegel a publié dimanche un article intitulé « Niveau 4 ». Il est écrit qu’« au sein de l’OTAN, les tenants de la ligne dure se font plus nombreux » et que ceux-ci « exigent bien plus que des sanctions économiques ».

    Der Spiegel écrit: « La Pologne et les États baltes exigent une rupture sans équivoque avec la Russie et leur position obtient de plus en plus d’appuis. Le Canada, qui a une population de plus d’un million de personnes d’origine ukrainienne, est maintenant de leur côté. “La diplomatie a atteint ses limites face à l’agression russe”, a déclaré le ministre des Affaires étrangères du Luxembourg, Jean Asselborn. “Il faut se demander si une solution diplomatique est même possible avec Poutine.” Plusieurs gouvernements d’Europe de l’Est tirent les mêmes conclusions.»

    Vendredi, le Financial Times a rapporté que sept pays membres de l’OTAN prévoyaient la création d’une nouvelle « force de réaction rapide » d’au moins 1000 soldats pour renforcer l’OTAN. Cette force serait dirigée par la Grande-Bretagne. Le Danemark, la Lettonie, l’Estonie, la Lituanie, la Norvège et les Pays-Bas en feraient partie. Le Canada s’est aussi montré intéressé. Selon le FT, cette force pourrait intervenir dans les airs et sur mer, et comporterait des troupes capables d’intervenir rapidement au sol et pouvant mener des exercices militaires en Europe de l’Est. Cameron devrait faire l’annonce de cette force lors du sommet de l’OTAN qui se tiendra au pays de Galles plus tard cette semaine.

    Dimanche, le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung (FAS) avait à la une l’article « L’OTAN à l’est : bases militaires, dépôts d’armes et forces d’intervention » qui rapporte que l’OTAN prévoit établir cinq bases en Europe de l’Est. À chacune de ces bases, en Lettonie, Lituanie, Estonie, Roumanie et Pologne, jusqu’à 600 soldats seront déployés.

    Le journal rapporte aussi que davantage de soldats seront déployés aux quartiers généraux régionaux de l’OTAN à Szczecin, en Pologne, qui sont actuellement sous la direction de l’Allemagne, de la Pologne et du Danemark. En « cas d’urgence », ils abriteront 60.000 soldats. Le FAS note que ces mesures font partie d’un « plan de préparation » qui serait discuté en détail durant le sommet. La Russie y est décrite comme une « menace à la sécurité euro-atlantique ».

    Depuis le début de la crise, les éléments les plus agressifs de l’OTAN, qui sont près de Washington et particulièrement des néoconservateurs au sein de l’élite dirigeante américaine, tentent de transformer l’OTAN en une alliance anti-russe et de faire en sorte que l’Europe soit constamment sur le pied de guerre contre la Russie. Ces changements se font très rapidement.

    De plus, les dirigeants européens ont pris la décision lourde de conséquences de nommer Donald Tusk, le premier ministre de la Pologne, à la succession de Van Rompuy le 1er décembre. Le quotidien britannique Guardian l’a décrit comme «l’un des principaux faucons de l’UE sur la question du Kremlin et de la crise en Ukraine», et a soutenu que «la Pologne est à la tête de la campagne qui exige une politique anti-Poutine et pro-Ukraine plus énergique».

    (Article paru d’abord en anglais le 1er septembre 2014)Source :www.wsws.org

    http://fr.novopress.info/174292/les-etats-unis-lue-multiplient-les-provocations-envers-russie/

  • [Reportage exclusif pour CI] Homs : la ville fantôme


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    Homs, capitale de la province qui porte son nom, a été très touchée par de multiples affrontements destructeurs entre islamistes et armée syrienne de 2011 jusqu’au printemps 2014. Reportage.

    Au terme de deux ans et demi de conflit, un accord était trouvé le 9 mai dernier entre les deux parties : les islamistes évacuaient les quartiers qu’ils occupaient dans le centre de la ville avec l’autorisation de n’emporter qu’une arme chacun.

    Les faubourgs de Homs continuent à vivre malgré les quelques magasins pillés ou brûlés que l’on devine, le quartier « arménien » (qui n’en compte plus un seul !) est dévasté, les volets baissés et l’évêque de Homs affirme qu’une voiture piégée explose tous les quinze jours. La guerre a fait son œuvre et continue à terroriser la population qui n’aspire qu’à la paix.

    Monseigneur Jean Abdo Arbach est évêque de Homs, Hama et Yabroud depuis deux ans, il avait été rappelé en pleine guerre alors qu’il vivait paisiblement en Argentine depuis des années. « Mes fidèles argentins me demandaient souvent si j’avais peur, ma réponse est toujours non. La Syrie est mon pays et il est normal que d’y sois alors que mon peuple souffre. Mon espérance dépasse ma peur et s’il faut que je sois martyr, je le serai »confie-t-il avec un sourire désarmant.

    Quelques rues plus loin, le spectacle est apocalyptique.

    Les immeubles sont effondrés et le centre-ville n’est plus qu’un enchevêtrement de poutres et de gravas. Quelques personnes vont et viennent pour constater les dégâts. D’autres, plus chanceux, remontent dans un appartement qui a été miraculeusement sauvé. Quelques bénévoles de l’association Français SOS Chrétiens d’Orient sont là, une Syrienne les interpelle : « Comment la France qui est un pays chrétien peut-elle cautionner les actes de ces monstres ? » 

     

    Capture d’écran 2014-09-03 à 14.45.54Au loin se dresse massivement la cathédrale Notre-Dame de la paix dont il ne reste que les quatre murs brûlés. Deux jours après la libération de la ville, une bombe cachée dans la cathèdre explose et détruit tout ce qu’il restait. L’iconostase, le chœur, les icônes avaient déjà été détruits, il restait les vitraux et les murs. L’un d’eux est désormais penché, le trou creusé par l’explosion est énorme… « Il faudra la raser avant de reconstruire » commente tristement l’évêque.

    Au sous-sol, les djihadistes avaient installé leur hôpital : du matériel très moderne récupéré par l’hôpital de la ville, des médicaments par milliers,« impossible de penser qu’ils n’ont pas d’aide extérieure » glisse monseigneur Arbach.

    Sur la porte, quelques inscriptions rappelle que le lieu est la propriété des islamistes et que l’accès est interdit à toute autre personne.

    « Aucun de mes fidèles n’a pu entrer dans la cathédrale pendant qu’ils l’occupaient » affirme un prêtre de la ville voisine de Yabroud, alors qu’il examine les inscriptions à la lampe de poche.

    Capture d’écran 2014-09-03 à 14.46.59Les autres églises de la ville ont toutes souffert mais il est possible de les restaurer, ce que sont entrain de faire quelques hommes de la ville : « reconstruire et reconstruire encore quels que soient les risques à venir » sourit l’un d’eux,« ils doivent comprendre que nous ne partiront pas » ajoute un autre penché sur sa brouette.

    « L’avenir est difficile à prévoir  commente monseigneur Abrach, mais une chose est certaine : les Syriens veulent tous rester chez eux, à commencer par les Chrétiens. Nous ne laisserons pas cette présence historique disparaître. Beaucoup de musulmans sont d’accord, cette présence est nécessaire pour que revienne la paix en Syrie»

    http://www.contre-info.com/homs-la-ville-fantome#more-34312

  • La guerre arrive (War is coming)

    « Les élites occidentales et les gouvernements ne sont pas seulement  totalement corrompus, ils sont aussi fous ». (Paul Craig Roberts)

    L’extraordinaire propagande conduite contre la Russie par les gouvernements états-unien et britannique et par les ministères de la propagande connus comme « médias occidentaux » va mener le monde à une guerre que personne ne  pourra gagner.

    Les gouvernements européens doivent se secouer de leur négligence, parce que l’Europe sera la première à être évaporée à cause des bases de missiles états-uniens qu’elle héberge pour garantir sa « sécurité ».

    Comme rapporté par Tyler Durden de Zero Edge, la réponse russe à la sentence extra-judiciaire d’un tribunal hollandais corrompu, qui n’avait aucune juridiction sur le cas qu’il a arbitré, sentence qui ordonne au gouvernement russe de payer 50 milliards de dollars aux actionnaires de la Youkos (une société corrompue qui était en train de mettre à sac la Russie tout en fraudant le fisc), est très significative. Lorsqu’on lui a demandé comment la Russie se comportera concernant la sentence, un conseiller du président Poutine a répondu : « Il y a une guerre qui est en train d’arriver en Europe. Croyez-vous vraiment que cette sentence ait de l’importance ? ».

    L’Occident s’est coalisé contre la Russie parce qu’il est totalement corrompu. La richesse des élites a été obtenue non seulement en razziant les pays les plus faibles dont les leaders peuvent être achetés (pour connaître comment fonctionne la mise à sac lisez Confessions of an Economic Hit Man de John Perkins), mais aussi en volant leurs propres citoyens. Les élites américaines excellent dans la mise à sac de leurs propres compatriotes et ont effacé la grande partie de la classe moyenne états-unienne du nouveau 21e siècle.

    Au contraire, la Russie a émergé de la tyrannie et d’un gouvernement basé sur les mensonges, pendant que les USA et le Royaume Uni sont immergés dans une tyrannie masquée par les mensonges. Les élites occidentales voudraient dépouiller la Russie, un prix succulent, et Poutine leur barre le chemin. La solution est de se débarrasser de lui, comme en Ukraine ils se sont débarrassés du président Yanoukovitch.

    Les élites prédatrices et les hégémonistes néo-conservateurs ont le même objectif : faire de la Russie un état vassal. Cet objectif unit les impérialistes financiers occidentaux avec les impérialistes politiques.

    J’ai recueilli pour les lecteurs la propagande qui est employée pour diaboliser Poutine et la Russie. Mais même moi, j’ai été surpris par les incroyables mensonges agressifs du journal britannique The Economist du 26 juillet. Sur la couverture il y a le visage de Poutine dans une toile d’araignée, et, vous avez deviné, le titre de couverture est « une toile de mensonges ».

    Il faut lire cette propagande pour constater soit le niveau de poubellisation de la propagande occidentale, soit l’évidente poussée vers la guerre. Pas la  moindre preuve n’est présentée pour soutenir les accusations extrêmes de l’Economist et sa demande que l’Occident arrête d’être conciliant avec la Russie et entreprenne les actions les plus dures possibles contre Poutine.

    Ce genre de mensonges inconscients et de propagande éclatante n’a d’autre but que celui de conduire le monde à la guerre. Les élites occidentales et les gouvernements ne sont pas seulement totalement corrompus, ils sont aussi fous. Comme je l’ai écrit précédemment, ne vous attendez pas à vivre encore longtemps. Dans cette vidéo, un des conseillers de Poutine et quelques journalistes russes parlent ouvertement des plans états-uniens pour attaquer la Russie :

    Paul Craig Roberts, 30/07/2014

    Le Dr Roberts fut Secrétaire Adjoint au Trésor US de la politique économique dans l’administration Reagan. Il a été rédacteur en chef adjoint et éditorialiste du Wall Street Journal, chroniqueur pour Business Week et du Scripps Howard News Service. Il a occupé de nombreux postes universitaires.

    Titre original : War Is Coming, July 28, 2014

    Source : IPE (Institute for Political Economy)

    Source française : Reseauinternational.net

    http://www.polemia.com/la-guerre-est-en-train-darriver-war-is-coming/

  • Le Hamas et la bande de Gaza : Chronique d'une victoire annoncée

    Un accord prévoyant un cessez-le-feu durable et la levée du blocus sur la bande de Gaza aurait été trouvé. Après 50 jours de conflit meurtrier, Israéliens et Palestiniens ont donc réussi à se mettre d'accord sur une proposition égyptienne.

    Quand, en juin 2014, trois jeunes israéliens furent séquestrés et assassinés en Cisjordanie, Benjamin Netanyahu accusa le Hamas alors que cette organisation le niait et que contrairement au Mossad, elle revendique toujours ses actions. Pire, le crime fut à l'époque revendiqué par d'autres organisations djihadistes (la nébuleuse ISIS). Cette accusation ne survenait pas dans n'importe quel contexte. Elle survenait exactement quelques semaines après que le Hamas ait signé un accord avec le Fatah (la principale organisation du gouvernement palestinien), accord qui donnait naissance à un gouvernement d'unité nationale dans les territoires occupés sous autonomie palestinienne, un accord décrié mais dont on a délibérément omis dans nos médias un article clef qui obligeait le Hamas à ne pas faire usage de la violence.

    Ce qui rendait cet accord plausible et viable, c'est que le Hamas n'y souscrivait pas par conviction mais par nécessité. Au début de la guerre civile syrienne, le Hamas avait rompu son alliance avec les régimes syriens et iraniens et s'était tourné vers un nouveau partenaire, les Frères Musulmans d'Egypte. Peu de temps après, le gouvernement égyptien fut renversé par un coup d'Etat pro-américain ce qui isola encore plus le Hamas tant politiquement que géographiquement dans la bande de Gaza où l'encerclement israélien était toujours qualifié par l'ONU de « punition collective» et de «crime de guerre».

    Il faut le souligner : le Hamas souscrivit l'accord d'unité nationale à partir d'une position de faiblesse. Or, il se retrouve aujourd'hui, après l'offensive meurtrière israélienne, en grand vainqueur. Cet accord fut dénoncé en son temps par tous les autres groupes radicaux de la région, tant palestiniens que régionaux. Analysant cette situation nouvelle, les deux parties en conflit (Israéliens et gouvernement palestinien) auraient dû tout faire pour éviter le sabotage de l'accord par les groupes ultras, sionistes comme islamistes mais Tel Aviv choisit tout le contraire et opta pour l'affrontement direct. 

    Israël aurait pu chercher les coupables de l'assassinat des trois israéliens évitant ainsi la surenchère extrémiste. Ce ne fut pas le cas parce qu'une des parties du gouvernement israélien partageait de manière explicite l'objectif de sabotage de l'accord, à savoir la rupture de l'accord entre le Hamas et le Fatah. Si la dissolution et l'affaiblissement du Fatah était alors l'objectif stratégique de l'offensive israélienne - et c'est bien ce qui semble avoir été le cas - , force est de constater que quelle que soit la destruction matérielle de Gaza, quels que soient le massacre des civils de Gaza, l'assassinat criminel et odieux d'enfants, le pilonnage et la destruction systématique des hôpitaux, cliniques et dispensaires, le non respect du protocole humanitaire de Genève, la destruction d'immeubles, la réquisition des terrains et des propriétés, le couvre-feu systématique, l'interdiction de circuler, le bombardement de toutes les infrastructures électriques (Gaza n'a pas de lumière le soir), Israël a perdu la guerre. Et qu'on ne s'y trompe pas, le repos viril des guerriers de Gaza et les ventres de leurs femmes auront relevés très vite le déficit démographique.

    De manière totalement disproportionnée, l'offensive israélienne se voulut une réponse à l'assassinat des trois jeunes israéliens et au lancement des roquettes sur les colonies juives pourtant totalement illégales de la frontière. Mais n'oublions pas l'exaction israélienne : quelques jours avant, deux jeunes palestiniens avaient été eux-aussi assassinés par des soldats israéliens. D'où est donc venue la provocation ?

    Israël a perdu la guerre car elle n'a pas osé aller au bout de sa logique. Israël aurait-elle cru qu'en intensifiant les massacres à des niveaux insupportables, elle gagnerait la guerre ? Dans ce cas, les militaires israéliens devraient revoir leur copie car que les cadavres palestiniens se comptent par milliers et les morts israéliens par dizaines, il n'y jamais de vainqueur dans une logique de destruction. Israël est maintenant totalement discrédité. Sa classe politique est divisée. Ses jeunes se tirent une balle dans le pied, feignent la folie ou désertent pour ne pas aller au conflit. Mauvais signes car signe de décadence future d'une jeunesse de moins en moins patriotique, dont les meilleurs éléments patriotiques se font tuer ou sont épuisés. Alors faudra-t-il tous les trois ou cinq ans nettoyer Gaza ? A l'opposé, la figure du Hamas reste et demeure héroïque, les jeunes du Hamas ne craignent pas le combat. Ils chantent en défilant. Ce sont les résistants.

    L'extrême droite dirige en Israël

    L'extrême droite israélienne fut derrière l'offensive estivale d'Israël car c'est elle qui avait cherché à boycotter tout accord avec le médiateur américain John Kerry, un accord qui était encore possible à l'été 2013. L'extrême-droite israélienne est muée par l'idéologie, cette utopie folle du « Grand Israël », de l'« Eretz Israël ». Or, ce rêve délirant implique de jeter à la mer ou d'envoyer en exil cinq millions de Palestiniens qui vivent à Gaza ou en Cisjordanie. Cet été, même les partis modérés israéliens se sont radicalisés face aux accusations internationales mais sans tenir aucune vision, sans défendre aucun plan viable pour l'avenir d'Israël. Que feront-ils en effet des territoires occupés même rasés, même anéantis ?

    Gaza est un camp retranché, un camp d'occupation, un camp de concentration d'une population de 1 800 000 habitants. Dans les derniers combats, 475 000 Palestiniens ont été déplacés selon les chiffres de l'ONU. Ils ont rejoint les plus de un million de réfugiés qui survivent dans la misère des camps de réfugiés. Il est donc difficile de croire que la stratégie de Tel Aviv est d'envoyer en diaspora près de cinq millions de personnes. Tel Aviv aime-t-il à ce point la diaspora ?

    Officiellement, le conflit aurait fait 2 100 morts du côté palestinien et 70 morts du côté israélien, chiffre sans doute minoré mais qui constitue tout de même les plus grandes pertes d'Israël depuis la guerre contre le Hezbollah libanais en 2006. Lorsque le cessez-le-feu est entré en vigueur, des tirs de joie ont résonné dans toute la ville de Gaza. Un officiel palestinien a confié à l'AFP que l'accord conclu prévoit la levée du blocus. Ce serait alors plus qu'une victoire, ce serait un triomphe. Alors au fait, c'était quoi la stratégie israélienne de l'opération Bordure protectrice puisque le Hamas malgré ses considérables pertes a toujours dominé le terrain ?

    Michel Lhomme

    source : Metamag 

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EupAykFVkkktmVOQEp.shtml

  • Géographie du terrorisme islamique

    Alain Chouet a été jusqu’en 2002 chef du service de renseignement de sécurité de la DGSE. Il répond à La Nef :

    N"Comme son nom l’indique la violence politique islamiste s’étend dans l’ensemble de l’aire musulmane, y compris ses communautés émigrées dans le reste du monde.
    Elle est le produit paroxystique d’un cocktail explosif de trois éléments disparates :
     une stratégie confuse mais efficace de contrôle des masses par l’Association des Frères Musulmans qui est un mouvement populiste, démagogique et sectaire transnational dont l’objectif est de s’emparer du pouvoir et des rentes qui y sont liées dans le monde musulman ; 
     un soutien financier délibéré ou indirect de cette stratégie par des institutions publiques ou privées des monarchies wahhabites (Arabie Saoudite, Qatar) qui cherchent à asseoir leur légitimité politique dans le champ du religieux ;
    – un regrettable penchant des services et de la diplomatie américaine à soutenir dans le monde entier les régimes et les mouvements politiques les plus réactionnaires et les plus intégristes dans leur politique de « containment » de l’URSS d’abord et de l’Iran ensuite. Il ne faut quand même pas oublier que de 1980 à 1990, ce sont les services américains qui ont directement ou indirectement formé et armé les Taliban et les volontaires arabes d’Afghanistan réunis ensuite dans al-Qaïda.
    Mais, dans tous les cas, ce sont les Jamaa Islamiyyah (les groupes islamiques dont al-Qaïda n’est que l’une des émanations) – branche transgressive et bras armé de l’association des Frères Musulmans – qui sont à la manœuvre. Leur stratégie, conforme aux prescriptions de leurs fondateurs, est de rendre le monde musulman haineux et haïssable à l’égard de l’Occident de façon à pouvoir y prendre le pouvoir sans que personne n’ait envie d’intervenir. [...]

    Terrorisme islamique, Irak, Syrie, Libye, Égypte… : comment analysez-vous la politique française ?

    En tant qu’ancien fonctionnaire d’autorité soumis au devoir de réserve, je m’interdis de porter publiquement des jugements sur la politique française. Mais, comme tout citoyen, j’observe ce qui se passe en Libye, en Syrie, en Égypte, au Yémen et ailleurs. Je constate que nous combattons au Sahel ceux que nous soutenons en Syrie et que nous avons ouvert les portes du pouvoir à des forces politiques encore plus violentes que les dictateurs qu’elles ont remplacé et qui ne nous témoignent aucune sympathie, bien au contraire. Tout cela me paraît manquer de cohérence et de lisibilité. [...]"

    Michel Janva

     
  • Éric Zemmour : "Le triomphe des mauvais élèves de l'Histoire européenne"

  • Les dérives du traitement de l’émotion populaire par la Loi

    Le non lieu prononcé fin mai 2014 dans l’affaire du naufrage du Bugaled Breizh, exacerbe les tensions.  Après dix années de procédure, les circonstances de la disparition des cinq membres d’équipage du chalutier breton restent une énigme. Mais ce qui provoque l’étonnement, c’est le combat  porté par  l’association «SOS Bugaled Breizh » créée par Jacques Losay en novembre 2013. En effet au-delà du soutien aux proches des marins disparus, l’objectif est « de promouvoir la réforme de nos Constitutions en vue d’assurer une meilleure protection des citoyens dans les procès impliquant des agents des forces armées ou de l’Administration… » . Et cette demande a trouvé un écho auprès de la sénatrice Leila Aichi  qui précise qu’une réflexion sur la levée « du secret défense » doit être engagée. Pour elle, « la transparence doit aujourd’hui prévaloir sur la raison d’Etat » avec par exemple la mise en place d’une responsabilité sans faute de l’Etat.
    Comment peut-on passer d’un accident de pêche, aussi terrible soit il, à une demande de réforme de nos constitutions et institutions ? Ce n’est pas la première fois que cela se produit. Cette affaire illustre parfaitement une tendance apparue depuis une vingtaine d’années qui veut qu’à chaque drame médiatisé, une réponse législative est proposée suivant le modèle : « un drame, une Loi ». Après le Bugaled Breizh, nous verrons que trois autres exemples permettent de mieux comprendre ce type de mécanique.  

     

    La polémique sur le naufrage du chalutier Bugaled Breizh
    Dès le 16 janvier 2004, lendemain du naufrage du Bugaled Breizh, la Préfecture maritime de l’atlantique indique qu’un exercice sous marin de l’Otan est en cours, mais qu’il a débuté le matin même, donc un jour après la perte du chalutier. De plus aucun des sous marins en plongée et participant n’était à moins de 60 kms du lieu du drame, ce que confirmeront les cartes fournies par les différentes autorités maritimes sollicitées. Le « Bureau Enquêtes après Accident de Mer » (organisme public) ouvre une enquête dès le 17 janvier et une inspection sous marine de l’épave est diligentée le 18 janvier. La thèse d’une collision avec le porte-containeurs Seattle Trader est alors présentée comme la plus probable par les juges d’instruction  nommés et le secrétaire d’Etat aux transports et à la mer, M Dominique Bussereau. Tout semble donc avoir été mis en œuvre très rapidement afin de comprendre les circonstances du naufrage. Six mois plus tard la piste duporte-containeurs, à laquelle les familles n’ont pas vraiment cru, se révèle fausse. Dès lors, l’affaire va prendre une tournure désastreuse. Des journalistes révèlentque le jour du naufrage et dans sa zone se déroulait, comme chaque semaine, un  «Thursday War », exercice britannique de sous marins. Les autorités françaises sont accusées par les familles d’avoir tu cette information capitale et de refuser de communiquer les journaux de bords des sous marins, alors même qu’elles se sont engagées à collaborer. Dans le milieu des marins, dès le départ,  la thèse d’un accrochage avec un sous marin apparait comme la plus vraisemblable. Entre 1987 et 1991, le ministère de la défense a répertorié quatre accrochages entre chalutiers et sous marins français, onze depuis 1971. Pourtant le BEA mer conclut en novembre 2006 à un accident de pêche dû à « une croche molle ». L’exaspération et les soupçons grandissent chez les familles des marins, tandis que l’Ifremer réfute cette théorie en décembre 2007 et que les juges concluent, contre l’avis du Parquet,  que la croche avec un sous marin est « l’hypothèse la plus sérieuse en l’état du dossier ».  Les médias se sont emparés de l’affaire et pointent, y compris dans un livre (« Le Bugaled Breizh : secrets d’états autour d’un naufrage », de Laurent Richard et Sébastien Turay), les incohérences du dossier, laissant planer la théorie du complot. Certains, comme le journaliste Daniel Schneidermann fustige la manière dont JT et télévisions ont soutenu « les délires de persécution des familles ». Pourtant  l’émoi des familles, relayé par l’écrivain Yann Queffelec, gagne progressivement la classe politique alertée sur ce combat pour la vérité du faible contre le fort. En cause, la « Grande Muette » et le ministère des Armées qui s’abriteraient derrière la séparation des pouvoirs et le « secret défense » y compris étranger pour justifier leurs réserves quant au dossier. La résistance s’organise avec des projections régulières,  notamment au Sénat, du film « The Silent Killer » réalisé par Jacques Losay, le beau père du fils de l’un des marins naufragés, Georges Lemetayer. Le Ministre des Armées, M Le Drian est plusieurs fois interpellépar des députés et sénateurs. Il faudra attendre août 2013 pour qu’une clarificationsoit faite par son ministère révélant que les journaux de bords des sous marins nucléaires français ont été donnés aux juges d’instruction dès novembre 2005. Les avocats des familles qui les réclamaient depuis plusieurs années ne le savaient pas et la seconde équipe de juges d’instruction ignorait leur présence dans le volumineux dossier.  Incompréhension mutuelle qu’une simple communication aurait pu éviter ? Mais il est trop tard pour gommer l’impression de mépris  produit par le mutisme des autorités, d’autant plus que la procureure, Brigitte Lamy, relayant les conclusions de deux nouvelles expertises écarte l’hypothèse d’une croche avec un sous marin, a fortiori avec le sous marin britannique suspecté, le Turbulent. Les familles sont dès lors persuadées que la révélation de la vérité est entravée par «  le secret défense » et le souci diplomatique d’épargner notre allié.  Face aux menaces de clôture de l’instruction qui ressurgissent, Jacques Losay crée en juin 2013 le site officiel du Bugaled Breizh, puis en novembre 2013  l’association « SOS Bugaled Breizh ». Au-delà du soutien aux proches des marins disparus, l’objectif est « de promouvoir la réforme de nos Constitutions en vue d’assurer une meilleure protection des citoyens dans les procès impliquant des agents des forces armées ou de l’Administration… » . Et la demande, relayée par la sénatrice Leila Aichi, d’une réflexion sur la levée « du secret défense » et la mise en place d’une responsabilité sans faute de l’Etat a officiellement été exprimée lorsque M Le Drian a reçu les familles en mars 2014. La députée Annick Le Loch à l’initiative de cette rencontre, retient la clarté de  l’action du Ministre et sa volonté que la lumière soit faite.

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  • Exclusif : l’OTAN va attaquer la Russie avec 12 avions

    Vous, je ne sais pas, mais moi, je suis quelque peu désappointé par la lecture des prises de positions sur l’Ukraine vues sur Twitter, Facebook et autres commentaires parus sur d’honorables sites d’information – sans même parler de sites plus folkloriques, et je ne parle pas là du Gorafi. Si vous le voulez bien, résumons les événements de ces derniers mois, vus par nos experts en relations internationale en herbe (attention, parodie. Mais pas trop quand même).

    Tout commence par Euromaïdan : une poignée de fascistes soutenus par BHL et John McCain renverse le gouvernement ukrainien. Oui, ce sont des oligarques corrompus mais les autres aussi sont des oligarques corrompus, en plus, ils sont nazis. L’accord d’association proposé par l’Europe (tiens, c’est marrant, je pensais qu’au niveau défense, elle n’était nulle part) est en fait un accord d’association à l’OTAN. Que personne à l’OTAN ou à l’UE n’ait eu envie jusque là d’intégrer l’Ukraine dans leurs organisations respectives n’a rien à voir là-dedans. D’ailleurs, les habitants de Kiev, à part quelques naïfs, n’ont rien à voir là-dedans.

    La Crimée : elle n’est ukrainienne que depuis 1954, donc la Russie peut la reprendre. Les accords de 1993 garantissant l’intégrité territoriale de l’Ukraine ayant été signés alors que B. Eltsine était sous l’influence manifeste de l’alcool, ils ne comptent pas. Notez que le référendum-express (monté en une semaine) a validé l’adhésion des Criméens à la Russie (même si les chiffres pourraient avoir été bidouillés). Notez aussi tout de même que l’Allemagne ne veut pas reprendre Kaliningrad, russe depuis 1945 et que nous ne voulons pas prendre le Val d’Aoste.

    Les suites de la Crimée : 400 mercenaires américains (notez que dans les photos censées les représenter, on n’a vu que des photos d’indépendantistes) envoyés par John McCain vont reprendre à eux seuls la Crimée, Lougansk et Donetsk.

    L’est de l’Ukraine, justement, parlons-en : le fait qu’Igor Strelkov, « ministre de la défense » soit Russe et ancien colonel du KGB n’a rien à voir avec la politique de Moscou qui cherche seulement la paix. Comme celui qui veut la paix prépare la guerre, Moscou reconnaît que l’armement des indépendantistes provient en fait d’anciens entrepôts de l’armée soviétique. Le fait que Moscou ait légalement la responsabilité de les garder n’a rien à voir là-dedans.

    Les élections du 25 mai : consacrent l’arrivée au pouvoir des nazis à coups de fraudes – en fait, tout le gouvernement ukrainien est nazi, ce qui est logique dès lors que (et pour le coup, c’est vrai) Pravyi Sektor et ses 10.000 membres (sur les 45,6 millions d’Ukrainiens) le sont. L’OSCE ne trouve rien à redire à ces élections mais on s’en fiche, parce que l’OSCE est vendue à Washington. Certes, c’est l’une des seules institutions européennes considérée comme de confiance par Moscou mais on vous dit qu’on s’en fiche. Le fait que les indépendantistes de l’est de l’Ukraine appellent à ne pas voter est bien la preuve que ces élections sont frauduleuses.

    La destruction en vol du MH17 : même si personne n’en sait encore rien, c’est forcément la faute aux Américains (ils avaient un croiseur dans la zone) ou aux Ukrainiens. D’ailleurs, c’est un Su-25 qui l’a abattu, son pilote l’a reconnu sur l’équivalent allemand du Gorafi. Ne rigolez pas : on ne compte plus les sites ayant repris cette infaux.

    L’armée ukrainienne lance une contre-offensive sur l’est : forcément, elle tue des femmes et des bébés (règle numéro 15 de la propagande : il faut toujours tuer des bébés) parce qu’il y a les 400 mercenaires américains qui ont réussi en quelques mois à armer/entraîner/réorganiser l’armée ukrainienne (si, si : on vous dit qu’ils sont efficaces !). Le fait que Kiev veuille juste reprendre son territoire est une intolérable provocation. Moscou a donc le droit d’envoyer des forces dans l’est après avoir pacifiquement massé 40.000 hommes à la frontière. Ah, c’est vrai : les photos satellite montrant des prises de position sont issues d’une firme indépendante (Digitalglobe) mais comme elle vend ses images à Washington (et aussi, les pt’its loups, à Moscou), ça ne compte pas donc il n’y a pas de forces russes dans l’est de l’Ukraine.

    Dernier coup en date : V. Poutine évoque dans une interview télévisée un statut étatique pour l’est de l’Ukraine. Dépeçage vous dites ? Allons donc, le porte-parole du Kremlin vous dit qu’en fait non, il s’agit juste d’une logique fédérale pour la région. Le fait qu’il y ait une différence entre une logique « fédérale » et « étatique » n’a rien à voir là dedans.

    L’OTAN veut la guerre ! C’est pourtant évident : en renforçant la mission Air Baltic – de 4 à 12 avions, vous vous rendez compte ! – elle veut manifestement la guerre. D’ailleurs, il n’y a pas que les avions : des chars ont défilé à Varsovie le 15 août. Le fait que ce soit le jour de l’armée (commémoration de la victoire de Pilsudski sur l’Armée Rouge – coïncidence ? Je ne crois pas) n’a rien à voir là-dedans. D’ailleurs, les Américains mènent aussi des exercices avec la Bulgarie. Le fait qu’il n’y en ait pas plus que les années précédentes n’a rien à voir là-dedans. Et puis, prenez la mesure de la menace, l’OTAN a des chasseurs de mines qui font des exercices en Baltique !

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    Mon avis sur ces injures au plus élémentaire esprit critique : évidemment qu’il y a des pertes civiles dans l’est de l’Ukraine ; évidemment que Pravyi Sektor est fasciste ; évidemment que le passé de nombre de responsables politiques ukrainiens est marqué d’affaires de corruption, de clientélisme et j’en passe ; évidemment que la suppression du Russe dans l’est est une erreur fondamentale ; évidemment que l’Ukraine cherche à intégrer l’OTAN et l’UE ; et évidemment que certains, surtout depuis le début de l’année, le verraient d’un bon oeil. Ce que j’ai écrit plus haut n’implique pas que je pense exactement le contraire – ça vous étonne, hein ?

    C’est là le piège contemporain : il faut tout penser en noir ou en blanc et si vous n’êtes pas dans un camp, vous êtes forcément dans l’autre. Seulement voilà : dans un conflit, tout le monde a ses intérêts et tout le monde (oui, oui, la Russie aussi) manoeuvre afin de les promouvoir. On ajoutera que certains, vu notre contexte de crise, ont tout à coup une fascination manifeste pour le modèle russe de gouvernement (cette saloperie de démocratie occidentale est tellement corrompue, vous comprenez…) et mélangent un peu trop rapidement politique intérieure et extérieure.

    Voilà, nous sommes en 2014. Jamais autant de sources n’ont été disponibles (y compris en droit international : celui qui dit qu’un pays n’est pas l’autre, même s’il est indépendant depuis un poil plus que 20 ans) ; jamais autant d’ouvrages n’ont été publiés ; jamais l’enseignement des élémentaires de l’étude des confits et des relations internationales n’a été autant disponible à qui cherche un peu. La théorie, c’est que l’esprit humain devrait bénéficier de ces « jamais autant ». La pratique, c’est qu’il semble que pour nombre d’esprits, la complexité, la nuance ou la mise en perspective, ce soit un peu trop d’efforts.

    Alors voilà, je vais vous faire une révélation : non, les intérêts de la Russie, comme ceux des Etats-Unis, ne sont pas toujours ceux de la France. Et je ne peux que vous inviter à lire ceci, qui vaut d’ailleurs aussi pour les Etats-Unis.

    Ça dépote, hein, les relations internationales ?

    DSI

    http://fortune.fdesouche.com/353629-exclusif-lotan-va-attaquer-la-russie-avec-12-avions