Le 17 avril dernier, Jean-Pierre Philibert député UDF du Loir-et-Cher, remettait à Alain Juppé le rapport que la commission d'enquête parlementaire qu'il préside a rédigé sur l'immigration clandestine et le séjour irrégulier des étrangers en France. Après six mois de travail et 72 heures d'audition qui lui on permis de recueillir le point de vue de 39 personnalités diverses, la commission préconise 46 mesures susceptibles d'endiguer le flot des immigrés clandestins dans notre pays. « Ce rapport parlementaire, déclarait Jean-Marie Le Pen sur Europe 1 va indubitablement dans le bon sens dans la mesure où il constate une situation que niaient jusqu'à présent les pouvoirs publics... mais nous sommes encore très loin de ce qu'il faudrait faire pour résoudre ce grave problème. » En fait le mérite essentiel de cette enquête c'est qu'elle met en évidence la faillite de la politique gouvernementale en matière d'immigration, et l'échec des lois Pasqua de 1993.
Premier constat. Il est impossible aujourd'hui de chiffrer le nombre d'immigrés clandestins en France. Personne n'est en mesure de dire combien ils sont! Même pas les députés-enquêteurs qui admettent « qu'il n'existe pas de statistiques de la population immigrée clandestine ou en situation irrégulière. »
Un appel d'offres lancé il y a trois ans auprès de chercheurs universitaires aux fin de définir une méthode d'évaluation des clandestins est resté infructueux. Il faut donc s'en tenir à des hypothèses. En 1989, des rumeurs de régularisations dans certains départements ont permis de faire sortir de l'ombre des clandestins. Ils représentaient environ 5 % de la population étrangère y résidant en situation régulière. Combien ne se sont pas montrés ? On l'ignore. De son côté, M. Francis Lott, directeur de l'Office français de protection des réfugiés et des apatrides (OFPRA), a fait état d'au moins 120 000 déboutés du droit d'asile depuis 1991. Il n'a pas estimé invraisemblable un chiffre proche de 200 000 déboutés continuant à résider en France. De son côté le Bureau international du travail estime à 350 000 le nombre des migrants illégaux dans notre pays. Un nombre nettement sous-évalué.
M. Gérard Moreau, qui est directeur de la population et des migrations au ministère de la Ville et de l'intégration, pense qu'entre 50 000 et un million de clandestins, il est impossible de se prononcer. Le deuxième chiffre est bien entendu plus proche de la réalité que le premier.
Mais à défaut de pouvoir quantifier le phénomène, les enquêteurs parlementaires ont mis en lumière un certain nombre de failles juridiques et de dysfonctionnements dans notre législation qui font que les clandestins peuvent toujours pénétrer en France et y subsister.
✑ Certificats d'hébergement bidon
Rien ne peut empêcher les étrangers de venir dans notre pays. Pour cela rien de plus facile que de demander un visa de court séjour, en vue d'une visite familiale ou privée. Afin, d'être sûr qu'il s'agit bien d'une visite temporaire, on a pensé prendre une garantie en exigeant un certificat d'hébergement signé par la personne qui accueille l'étranger. Ce certificat pour être valable doit être visé personnellement par le maire ou l'un de ses adjoints.
Aucun contrôle ne pouvant être exercé par la municipalité, l'expérience a prouvé que les cas de fraude étaient innombrables. De plus, aucune disposition ne permet de contrôler que l'hébergé a quitté le territoire national à l'expiration de son droit au séjour.
Comme si cela ne suffisait pas, les exceptions ne manquent pas, ainsi pour les ressortissants d'Algérie, du Maroc et de la Tunisie, le conjoint et les enfants mineurs d'un titulaire d'une carte de résident ou d'une carte de séjour temporaire sont dispensés de ce fameux certificat.
Pour supprimer tout risque d'immigration clandestine grâce à l'obtention des certificats d'hébergement, c'est tout le système de la délivrance de ce document qui est à revoir de fond en comble.
✑ Frontières passoires
Autre source importante d'immigration clandestine, les frontières passoires. La tâche de la Diccilec (Direction centrale du contrôle de l'immigration clandestines), chargée de surveiller les entrées du territoire, est extrêmement difficile à accomplir. En effet, comment contrôler des frontières qui n'existent plus depuis le 26 mars 1995 pour les huit Etats signataires de la Convention de Schengen (France, Allemagne, Belgique, Pays-bas, Luxembourg, Espagne, Portugal, et Italie) ? En ce qui concerne l'Italie, les contrôles subsistent car le comité exécutif a jugé que ce pays ne remplissait pas un certain nombre de conditions préalables. Jusqu'à quand ?
Aux postes terrestres, la nécessité de préserver la fluidité du trafic rend impossible les contrôles systématiques. Sans compter qu'en de nombreux endroits, ces postes peuvent être contournés facilement. Dans le département du Nord, il existe 240 point de passage carrossables sans contrôle. A l'autre bout de la France, à Vintimille, il suffit que le clandestin change de quai pour échapper aux policiers.
Par exemple, le contrôle de certains accès maritimes relève de la mission impossible. Ainsi à Marseille, pour surveiller 100 kilomètres de quais et 4 000 bateaux de gros tonnage qui arrivent chaque année, la Dissilec ne dispose que de 89 fonctionnaires. En 1995, des contrôles ont permis de découvrir 502 immigrés clandestins, contre 334 en 1994. Par ailleurs, la découverte de passagers clandestins pose des véritables casse-tête aux fonctionnaires. Accepter le débarquement contraint les policiers à remettre en liberté ces clandestins, s'ils ne peuvent pas les reconduire rapidement dans leur pays d'origine. Ce qui est pratiquement toujours le cas.
Ce problème est encore plus ardu en Guyane, où le quart de la population est en situation irrégulière. Les immigrés en provenance du Surinam n'ont aucun mal à traverser le fleuve Maroni. Ceux qui viennent du Brésil font la même chose sur le fleuve Oyapock. Un escadron de gendarmes mobiles et une compagnie du 9e RIMA, en poste depuis 1992 et janvier 1995 n'ont pas résolu le problème.
✑ La filière des réfugiés politiques
La commission parlementaire pose la question : « Le droit d'asile (cher à Mitterrand et aux socialistes) est-il détourné et sert-il l'immigration clandestine ? »
Après avoir été multiplié par trois entre 1981 et 1989, le nombre de demandes d'asile a été depuis divisé par deux (61 422 en 1989, 54 813 en 1990, 47 380 en 1991) En 1995, ce nombre s'est élevé à 20 016 demandes. Le taux d'acceptation est passé de 28,14 % en 1989 à 16,76% en 1995. C'est tout de même environ 200 000 personnes (majeurs et mineurs) qui bénéficient actuellement du statut privilégié de réfugié au titre du droit d'asile. Sur ce nombre, combien de réfugiés bidon ?
On peut en avoir une petite idée en observant que les réfugiés de Roumanie, alors que ce pays n'est plus sous la botte de Ceausescu depuis plus de six ans, sont en augmentation constante ( ils représentaient 6 % du nombre de demandes en 1990, 8 % en 1992, 10 % en 1993, et 15 % en 1994 !)
✑ Fraudeurs polygames
Depuis 1993, le regroupement familiale polygame n'est plus acceptable en France, ce qui n'empêche pas un certain nombre de musulmans polygames, habilement conseillés, de tourner la loi.
Il suffit pour cela après un divorce de complaisance de demander à bénéficier d'un second regroupement au bénéfice de la seconde épouse. Pourtant la loi avait prévu, pour éviter cet écueil, d'exiger de l'étranger un délai de deux ans à compter de la dissolution ou de l'annulation du mariage avant de voir faire venir un nouveau conjoint.
Mais le Conseil constitutionnel présidé aujourd'hui par Roland Dumas, l'ancien ministre de Mitterrand, avait jugé que cette disposition méconnaissait le droit de mener un vie familiale normale.
D'où les abus constatés par la commission parlementaire.
Autre constatation des députés, faite depuis longtemps par les élus du Front national, si notre pays attire autant les immigrés clandestins, c'est parce qu'ils savent qu'une fois sur notre sol, et même en situation irrégulière, « ils sont assurés de trouver chez nous des moyens d'existence et des conditions de vie moins mauvaises que dans leur pays d'origine... »
✑ Vivre aux frais de la Sécu
Enquête faite, la Commission tire la conclusion que « les avantages dont peuvent bénéficier légalement les étrangers en situation irrégulière vont bien au-delà de ce qu'exige la prise en compte des considérations humanitaires. »
C'est notamment le cas en matière d'accès aux soins médicaux et à certaines prestations sociales.
Ainsi, contrairement à des idées fausses que font volontairement courir certains professionnels de la charité-business, actuellement la prise en charge au titre de l'aide médicale hospitalière d'un étranger en situation irrégulière n'est en aucun cas subordonnée à l'existence d'une situation d'urgence médicale. Ainsi tous les frais qui se rattachent à la consultation et la prescription par le médecin hospitalier, dans le cadre d'une hospitalisation ou d'une consultation externe, frais d'analyses et d'examens de laboratoires, frais pharmaceutiques et d'appareils, frais de soins et de prothèses dentaires, frais d'intervention chirurgicale, frais de transport, forfait hospitalier sont pris entièrement en charge par la Sécurité sociale. Toutes ces prestations sont accordées sans condition de délai de résidence sur le territoire français ni de régularité de séjour. Bien entendu, l'étranger en situation irrégulière étant insolvable, l'Etat n'a aucun moyen de se faire rembourser. Ce qui n'est pas le cas pour un Français de souche qui se trouverait démuni. La Sécu obligera ses ascendants ou ses descendants à régler la note, y compris en récupérant les sommes dues lors d'une succession.
✑ Détenus privilégiés
Autre disposition aberrante et paradoxale de notre législation : la protection sociale appliquée aux détenus étrangers.
La loi du 18 janvier 1994, permet aux détenus étrangers d'être affiliés aux assurances maladie et maternité du régime général à compter du jour de leur incarcération, même (et on ose dire surtout) s'ils sont en situation irrégulière. Ce qui veut dire qu'un clandestin en liberté n'a pas droit aux prestations de la Sécurité sociale, sauf s'il est malade comme on vient de le voir, mais qu'il y a droit s'il se trouve incarcéré!
« De plus, ont relevé les parlementaires, le système génère des effets pervers, La carte d'assuré social délivrée au détenu le jour de son incarcération a une validité d'un an, quelle que soit la durée de la détention. Si celui-ci est libéré avant la date d'expiration de sa carte, il continuera à bénéficier indûment mais légalement des prestations de la Sécurité sociale... Si l'étranger fait l'objet d'une mesure d'éloignement avant la date d'expiration de sa carte d'assuré social, celle-ci est généralement monnayée dans son pays d'origine, de façon à permettre à un autre irrégulier d'obtenir indûment le remboursement de dépenses de santé... »
Egalement sans que la loi soit détournée, un ou une immigré(e) clandestin(e) peut même percevoir des allocations familiales pour des enfants en situation irrégulière. L'article L 515-2 du code de la sécurité sociale subordonne pourtant ces prestations à la justification de la régularité des conditions d'entrée et de séjour du bénéficiaire ainsi que des enfants. Mais aucune exigence n'est posée à l'égard du conjoint ou concubin. Il est donc possible à un allocataire étranger en situation régulière de percevoir des prestations familiales au titre d'enfants (dont il ne serait pas le père ou la mère) de son conjoint(e) ou concubin(e) dont il assumerait la charge.
✑ La multiplication des neveux et des nièces
La commission parlementaire note qu'il est impossible de déterminer le nombre de personnes qui se trouvent dans cette situation, puisque précisément les caisses d'allocations familiales n'ont pas à connaître de la situation du conjoint du concubin de l'allocataire et que la notion d'enfants à charge ne repose pas nécessairement sur l'existence d'un lien de filiation. Par ailleurs, les caisses d'allocations familiales ne sont pas fondées à vérifier la régularité du séjour d'un enfant étranger dès lors qu'il est à la charge d'un allocataire français qui demande à bénéficier des prestations familiales au titre de cet enfant. Un allocataire français peut donc légalement percevoir des prestations familiales pour un enfant étranger qui aurait été introduit de manière irrégulière en France. C'est sans doute la raison pour laquelle un grand nombre de jeunes enfants étrangers, surtout africains, sont hébergés chez leur oncle ou chez leur tante. La commission aborde ensuite le dispositif juridique qui permettrait de lutter contre l'emploi illégal d'étrangers. Car il est bien évident qu'une politique de lutte contre l'immigration clandestine passe par la suppression du travail clandestin. Mais il ne faut pas se tromper de priorité. Ce n'est pas, comme on a pu le voir ces derniers temps, le démantèlement de quelques ateliers clandestins qui mettront fin à l'immigration clandestine.
En revanche l'inverse a toutes les chances d'être vrai. S'il n'y avait plus d'étrangers en situation irrégulière dans notre pays, existerait-il encore des ateliers clandestins ?
Jean ROBERTO National Hebdo Semaine du 25 avril au 1er mai 1996
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Comment la gauche a organisé l'immigration clandestine (arch 1996)
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Chômage : lamentations publiques
Le drame du chômage revient à la une des journaux avec les lamentations publiques auxquelles s'est joint le Président lui-même par ses vœux. Remarquons, au passage, que l'abondance et le luxe des vœux publics sont encore une exception française. Par leur coût extravagant, ils contribuent à la panne de croissance et donc indirectement au chômage. Quoi qu'il en soit, le président non candidat mais néanmoins en pleine campagne a promis de "terrasser" l'ennemi ; dans cette période électorale, ses principaux challengers participent aussi à ce lyrisme guerrier avec promesses fallacieuses à l'appui. Les mauvais chiffres s'accumulent. En novembre, il y eut trente mille demandeurs d'emploi supplémentaires et les perspectives sont sombres ; les jeunes sont particulièrement touchés. Avec un taux de chômage "officiel" de 10 %, la France est très mal placée. En fait le chiffre est faux ; les 10 % se rapportent à la population active, laquelle comprend les fonctionnaires ou assimilés qui ne risquent pas le chômage ; rapporté aux salariés du privé, le pourcentage réel deviendrait de 20 %. L'Allemagne de son côté affiche un taux officiel de 6.4 % et connaît une pénurie de main-d'œuvre.
De ce fait, le pouvoir réagit en convoquant un "sommet" à l'Elysée avec, en particulier, les syndicats. J'ai souvent mis en scène cette fâcheuse habitude des "Princes" qui sont aux affaires pour se débarrasser des calamités, dont ils sont eux-mêmes responsables, en organisant des "parlottes" ; cette fois-ci c'est un "sommet" : d'autres termes sont utilisés en grand nombre : États Généraux, Grenelle, tables rondes, assises ou même grands-messes, ce qui est étrange pour des gens que l'on ne voit guère à la messe. Le sommet, par définition, ne pourra rien donner pour une raison toute pratique, à savoir qu'une parlotte de ce genre ne peut jamais rien donner, tout le monde tirant à hue et à dia mais il faut ajouter que l'on ne peut jamais trouver des solutions avec ceux qui sont à l'origine d'un problème.
Quatre thèmes devraient être abordés au cours du sommet : chômage partiel, formation de chômeurs, financement de la protection sociale et accords compétitivité-emploi. En fait, les solutions envisagées le seront avec les lunettes du dirigisme et du "Tout-Etat" ; c'est tout le contraire de la délivrance absolument nécessaire pour "terrasser" l'ennemi.
L'enchaînement des faits les plus récents peut donc être ainsi décrit : constatation officielle du chômage récurrent, nouvelle aggravation surtout pour les jeunes, parlotte officielle pour résoudre la calamité, interventionnisme étatique au programme, syndicats embusqués, bricolage étatique d'urgence, nouvelles usines à gaz en perspective. Ce schéma n'est pas nouveau.
RIEN DE NOUVEAU
En avril 2009, le président Sarkozy présentait un plan d'urgence destiné prétendument à atténuer le taux de chômage. Il visait à faciliter le recrutement de jeunes dans les entreprises par le biais de l'apprentissage et de contrats aidés. Selon la coutume, ce plan était imprégné de dirigisme, ce qui embarrassait fort les socialistes qui ne savaient que dire pour s'opposer ! Le plan coûtait 1,3 milliards d'euros ce qui conduisait inévitablement à des impôts ; par ricochet ces derniers généraient à due concurrence le chômage dans toute la population, jeunes et vieux. Il était promis 320 000 contrats d'apprentissage en un an, grâce à une exonération de charges et à une prime spéciale ; de l'argent a été déversé dans une campagne d'information sur l'apprentissage (sic) ; personne ne peut savoir si des contrats d'apprentissage supplémentaires ont été conclus.
Des sortes de nouveaux fonctionnaires, sous le nom de "référents", devaient faire la promotion de l'alternance. Une mission de promotion et de développement de l'alternance incitait les entreprises à signer une charte d'apprentissage contenant des objectifs d'embauché ; c'était du temps perdu, sauf bien entendu pour l'heureux "missionnaire" ; il existe des "Hauts" commissaires : aurons-nous bientôt des "Hauts" missionnaires ? Les référents et le missionnaire existent-ils toujours ? Mystère.
Un nouveau contrat de travail était créé : le « contrat accompagnement formation », s'ajoutant à la nuée de contrats de travail possibles. La liberté des employeurs était de nouveau réduite par l'obligation de rémunérer les stages de plus de deux mois alors que jusqu'alors l'obligation ne survenait qu'à partir de trois mois.
À l'époque, l'élection de 2012 était lointaine et le Président avait une totale liberté d'action. Il pouvait en abandonnant ses idées socialisantes résoudre le problème du chômage. Il ne l'a pas fait et la patate chaude lui retombe dessus pendant sa campagne présidentielle déjà ouverte bien que non déclarée. Toute action publique a un effet boomerang sur les problèmes qu'elle prétend résoudre et rien ne s'est amélioré suite au plan d'urgence.
Le 4 juillet 1977, Raymond Barre avait lancé le premier « pacte national pour l'emploi des jeunes », Ses successeurs à Matignon ont inventé une kyrielle de dispositifs : contrats de qualification, stages d'insertion dans la vie professionnelle, travaux d'utilité collective, contrats emploi-solidarité, emplois-jeunes, contrats jeunes en entreprise, contrat d'insertion dans la vie sociale, contrat de professionnalisation. Dominique de Villepin avait aussi mis en œuvre un « plan d'urgence pour l'emploi des jeunes ». Selon le principe des calamités, chaque dispositif nouveau est une autre calamité prétendant corriger les précédentes.
L'EXPLICATION DU CHÔMAGE ;
Les causes du chômage sont si nombreuses qu'il est difficile de toutes les énoncer : désindustrialisation, atonie de l'investissement, chute des exportations, coût du travail excessif, nombre excédentaire des fonctionnaires, les 35 heures, impôts destructeurs des entreprises, immigration sauvage, code du travail et son incroyable complexité des multiples contrats de travail, extrême difficulté des licenciements, grèves permanentes chassant les investisseurs hors de France, nuée d'organismes publics souvent immortels et prétendant s'occuper de la calamité.
Il s'ajoute à chacun des facteurs de la liste un effet cumulatif : les impôts destructeurs des entreprises poussent à la désindustrialisation. La dramatique culture de la grève en France accélère le mouvement général.
Tous ces facteurs découlent de la politique socialisante, qu'elle provienne de la fausse droite ou de la vraie gauche depuis des décennies. Le chômage est bien « Le Fils du socialisme ». Il est pratiquement impossible d'agir rapidement sur la totalité des causes, certaines d'entre elles demandant du temps pour obtenir des effets positifs. Or le chômage est un problème majeur par son urgence et il explique en grande partie la panne de croissance ; en le résolvant, l'on déclencherait un effet cumulatif inverse et l'on améliorerait les autres problèmes.
Que faudrait-il pour remettre au plus vite les Français au travail ? Il y a deux leviers essentiels : les entreprises et le code du travail.
Libérer les entreprises devrait être au cœur de l'action. Cela exclut toute politique de relance publique, ces politiques étant nocives par avance. Les entreprises sont les seules aptes à faire décoller la croissance en créant de la richesse et des emplois.
H est nécessaire de supprimer un ou deux impôts parmi les plus destructeurs de ces entreprises. Soulignons un point important : réduire un impôt ne sert à rien ; même réduit, l'impôt conservé génère des frais, des fonctionnaires et des contentieux. Quel que soit le niveau de la réduction, il renaîtra un jour. Il faut supprimer totalement l'impôt visé. La suppression totale implique la suppression des bureaux, des déclarations, des formulaires et de l'incertitude générale.
Il est évident qu'il faut compenser et bien au-delà les impôt supprimés par des économies. La folie dépensière des gouvernements, les innombrables subventions ouvrent un champ d'action sans limite et parfaitement acceptable par l'opinion.
Le code du travail, en croissance perpétuelle, compte plus de 2 600 pages et il pèse 1 kilo et demi. De nombreux organismes et personnages parasitent à son abri ; ils sont embusqués et n'entraînent que la destruction des entreprises et de l'emploi. Or la vraie garantie des salariés est l'existence de nombreuses et prospères entreprises. Pour contourner le puissant pavé, la seule solution est de permettre des contrats de travail entièrement libres ; employeurs et employés concluent des contrats à partir de projets bâtis par des avocats indépendants.
Une solution à minima serait de faire disparaître deux ou trois des dispositifs qui empêchent les entreprises d'embaucher ; cela déclencherait un cercle vertueux. La possibilité de licencier facilement pourrait ouvrir le cycle des embauches. On se souvient de la loi de 1948 qui, en organisant le maintien dans les lieux, a détruit le marché du logement pendant de longues années. Dans le domaine de l'emploi, il existe une sorte de maintien dans les lieux qui gèle toute possibilité d'évolution rapide. Le projet actuel « d'accords compétitivité-emploi » en vue de gérer les trous d'air reflète bien cette situation.
TOUT EST POSSIBLE
Personne ne peut dire que ces évolutions sont impossibles. La Suisse, pays de plus grande liberté, se signale par un taux de chômage très bas avec de la pénurie de main-d'œuvre dans certains métiers. En Nouvelle-Zélande, pays qui s'est largement libéré et pourtant sous des gouvernements travaillistes, il existe un contrat de travail libre entre les employeurs et employés. Les bénéficiaires de ces contrats gagnent en moyenne 35 % de plus que les autres !
Faute de s'engager dans cette voie, le drame épouvantable du chômage se poursuivra et les plus fragiles en souffriront davantage que les autres !
Michel de PONCINS Rivarol du 27/1/2012Lien permanent Catégories : actualité, anti-national, économie et finance, immigration, l'emploi, lobby, social 0 commentaire -
Manuel, Caroline, les barbus et la “conquête en cours”
Les Français plus eurosceptiques que jamais : c’est ce que confirme en tout cas le sondage Ifop paru ce matin dans Le Figaro. Si le traité européen de Maastricht qui prévoyait notamment le passage à la monnaie unique, fut adoptée d’extrême justesse (51% des voix) il y a vingt ans –François Mitterrand avait su très habilement instrumentaliser sa maladie pour prendre les Français par les sentiments…- 64% des personnes interrogées voteraient aujourd’hui contre ce texte. D’une manière générale, dix ans après le passage à l’euro, 61% des sondés affirment que la monnaie unique pèse négativement sur la compétitivité de l’économie française, en terme de chômage (63%) et bien sûr le niveau des prix (89%). L’enquête montre également une forte réticence à une intégration européenne renforcée avec une politique économique et budgétaire unique, rejetée par six Français sur dix (60% contre 40%). Sans surprise, la forte hostilité à une adhésion de la Turquie ne se dément pas (84% contre 16%), tandis que 65% de nos compatriotes seraient favorables à une exclusion de la Grèce si elle ne parvient pas à réduire sa dette et son déficit.
Si l’euro est considéré plutôt comme «un handicap dans la crise économique actuelle » pour 45% des sondés, (23% y voyant un atout), près des deux tiers (65%) n’envisagent pas la possibilité d’une solution alternative, soit l’abandon de l’euro et le retour au franc (35% y sont favorables). Notons aussi que seule une majorité relative des personnes interrogées (49%) pense qu’il est « dans l’intérêt » de la France d’appartenir à l’UE, 27% estimant que ce n’est pas dans son intérêt et 24% que ce n’est ni l’un ni l’autre. Au final 67% des Français estimeraient que depuis Maastricht, l’Union européenne va plutôt «dans la mauvaise direction» ; 76% que « l’UE n’agit pas de façon efficace pour limiter les effets de la crise »
Une « mauvaise direction » empruntée également par François Hollande (et son équipe gouvernementale) si l’on en croit un autre sondage, Harris interactive pour LCP et 20minutes. Seulement 26% des personnes interrogées pensent que François Hollande agit mieux que Nicolas Sarkozy en début de mandat. Autre enseignement de cette enquête, 39% des sondés estiment que certaines des idées de Marine Le Pen devraient être «davantage» prises en compte par l’exécutif, un pourcentage qui grimpe à 52% chez les sympathisants de l’UMP.
Et ce n’est pas le spectacle donné samedi à Paris par le rassemblement des salafistes devant l’ambassade américaine qui devrait faire douter les Français de cette nécessité là. Au final, 150 « barbus » protestant contre le brûlot anti-mahométan « Innocence of muslims » concocté aux Etats-Unis -mais propagé sur internet par les salafistes…- ont été arrêtés par les forces de l’ordre. Une occasion donnée au ministre de l’Intérieur Manuel Valls de dérouler le lendemain son discours habituel sur France 2, pour réagir à cette « démonstration de force » et « intimidation » dixit la présidente du FN.
M. Valls a relevé que dans cette manifestation non autorisée, « il n’y avait pas que des jeunes », mais aussi « des petits groupes agissant que nous connaissons dans nos quartiers, qui prônent un islamisme radical ». « N’oublions pas au mois de mars ce qui s’est passé à Toulouse (la sanglante affaire Mohammed Merah, NDLR). A travers Internet, à travers des déplacements dans des pays comme l’Afghanistan ou le Pakistan, il y a des jeunes dans nos propres quartiers qui peuvent être touchés par cette idéologie de la haine ». « La menace est là », il faut « utiliser toutes les armes que la loi nous donne pour combattre ce discours de haine » , a-t-il indiqué .
« Je ne permettrai pas que des femmes voilées entièrement, que des prières de rue, que des slogans hostiles à des pays alliés, à nos valeurs, puissent se faire entendre dans nos rues. Je serai extrêmement ferme », a prévenu ce membre du club Le Siècle. « Ces quelques personnes, qu’il ne faut pas confondre avec l’immense majorité de nos concitoyens, caricaturent l’islam tel qu’il est pratiqué dans notre pays (…). « Notre société a besoin d’apaisement. Regardons ce qui se passe dans le monde. A partir de ce film insignifiant, insupportable, caricatural, vulgaire, on en vient à tuer des gens, assassiner l’ambassadeur des Etats-Unis en Libye qui avait fait beaucoup pour la libération de ce pays », a-t-il dit.
Nous pourrions rétorquer au ministre de l’Intérieur, abonné aux raouts du Crif et de la Licra, bête noire non seulement des salafistes mais plus largement de nombreux sites musulmans pour son « atlantisme » assumé et son « sionisme » – Manuel Valls a déclaré notamment « (être) lié de manière éternelle à Israël » – qu’à trop vouloir prouver il risque de se prendre les pieds dans le tapis (de prière).
Ce dernier ne saurait ignorer que la libération de la Libye avec la participation active du malheureux ambassadeur tué le 11 septembre, a précipité ce pays dans un chaos prévisible et mis en selle les fanatiques religieux avec l’aide de ses amis de l’Otan.
Il devrait savoir aussi que ceux «qui profitent de ce type d’événements pour s’en prendre à la concorde nationale, au vivre-ensemble de nos sociétés» seront à l’avenir plus nombreux, que ce type de réactions communautaires iront crescendo puisqu’elles suivent mécaniquement la courbe de la poursuite de l’immigration…
Une évidence que la militante antinationale Caroline Fourest, elle non plus, n’a toujours pas comprise. Invitée samedi de la Fête de l’Huma pour animer une conférence sur le thème « Comment faire face au FN », l’essayiste a été chahutée comme elle l’avait déjà été précédemment en février lors d’une conférence à l’Université Libre de Bruxelles. Dans le collimateur d’associations mahométanes qui la taxe de racisme anti musulman, la bonne amie de Fiametta Venner a été huée, aux cris de « Fourest dégage » et n’a pu finalement prendre la parole…Un véritable déchirement pour celle que l’intellectuel de gauche Pascal Boniface décrit comme une « sérial-menteuse » qui régulièrement attribue à ses adversaires des positions, sans doute critiquables mais qui ne sont pas les leurs, ou des faits répréhensibles…inexistants ».
« Au tribunal de Fourest, souligne M. Boniface, l’acte d’accusation tient lieu de preuve. La vigueur de l’accusation est inversement proportionnelle à la rigueur de la démonstration ». « La grande force de Caroline Fourest note-t-il encore, est d’enfourcher les chevaux de bataille largement majoritaires dans l’opinion et plus encore parmi les élites médiatiques ». Il n’est donc pas étonnant constate Bruno Gollnisch, qu’un PC moribond, sous assistance respiratoire mondialiste, et ses nouveaux alliés socialo-trotsksytes mélenchonistes, fassent appel à ses services…
« Des consignes circulaient depuis plusieurs jours, relayées notamment par le site oumma.com, Les Indigènes de la République (association immigrationniste et anti-souchienne, NDLR) , les Indivisibles et des groupes d’extrême droite comme Egalité et réconciliation (sic) pour empêcher ce débat », a déclaré Mme Fourest. Le Parti de Gauche (groupuscule rattaché au Front de Gauche) a dénoncé « la volonté de la part de certains groupuscules violents de salir la Fête de L’Humanité et de rétablir une sorte de délit de blasphème absolument inacceptable » (sic) , citant Les indigènes de la République.
« Je suis au courant de cet incident. Comme d’habitude (Mme Fourest) ment », a rétorqué la porte-parole de cette association, Houria Bouteldja. « Il n’y avait pas, à ma connaissance, d’éléments d’extrême droite dans ce groupe informel de protestataires, parmi lesquels effectivement des militants des Indigènes, des Indivisibles, des militants de gauche ou antiracistes ». « Nous considérons que Caroline Fourest est une des principales propagandistes de l’islamophobie en France. Il nous paraît inconcevable que quelqu’un que l’on considère comme islamophobe aille faire la leçon au FN » a ajouté Mme Bouteldja.
Il existe en tout cas un point commun, entre un Manuel Valls, une Caroline Fourest, leurs frères ennemis des groupuscules communautaires et/ou extrémistes cités ici, dans leur volonté de manipuler l’opinion. Cette manipulation à un nom et l’écrivain Renaud Camus le rappelait dans un entretien accordé au site La Voix de la Russie : « L’antiracisme », ce « système de lecture du monde qui est une formidable machine à ne pas voir, à ne pas dire, à ne pas comprendre ». « L’antiracisme (…) depuis qu’il a cessé d’être une morale pour se transformer en idéologie, en endoctrinement, en instrument de pouvoir et de répression, est devenu ce que j’ai appelé, empruntant l’expression à Alain Finkielkraut, Le Communisme du XXIe siècle . Il sert, menaces à l’appui, à dissimuler ce qui survient : à savoir le changement de peuple, le Grand Remplacement, la contre-colonisation. »
« La France moderne relevait-il encore, s’ingénie à devenir ce que la France classique s’est évertuée des siècles durant à ne pas être, une ex-Yougoslavie, des Balkans, un autre Liban, un panier de crabes (…). Une conquête est en cours, par colonisation de peuplement. »
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Nouvel an : les barbares se manifestent, comme chaque année…
Bilan de la nuit du 31 décembre, soir de réveillon : 1193 véhicules ont été incendiés dont 344 par propagation, sur l’ensemble du territoire national. En outre, trois policiers et quatre gendarmes ont été blessés. C’est ce qu’a annoncé le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls.
Une seule interrogation subsiste : doit-on s’habituer à voir brûler, chaque année lors de la nuit du nouvel an, des centaines voire des milliers de voitures sur le sol de France ? S’agit-il d’une fatalité qui justifierait que la capacité d’indignation des français s’estompe avec le temps qui passe et le poids de l’habitude ? Car enfin, ce scandale n’a pas toujours eu lieu la nuit du 31 décembre…et qu’on se le dise, il reste une exception française ! Serait-ce alors le signe d’un lien social qui sombre dans la déliquescence ? Assurément. Et que l’on n’invoque pas la pauvreté de certains « jeunes » pour justifier leurs actes : ce serait les déresponsabiliser. Dans la Creuse, qui est pourtant le département le plus pauvre de France, ces incivilités sont d’ailleurs très rares. Ces événements ne seraient-ils pas davantage liés à la communautarisation de la France, nourrie des vagues d’immigration massive ? Aucun rapport, franchement ?
Pour mémoire, 2009 avait atteint un record avec 1147 voitures brûlées… Record battu !
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La France de 2013
Avec ce mélange de suffisance et d’insuffisance qui le caractérise, Manuel Valls s’est félicité de ce que le nombre de voitures brûlées durant la nuit de la Saint-Sylvestre, n’ait atteint «que» 1 193 véhicules, en légère progression par rapport au précédent chiffre publié en 2010. Pathétique et bien révélateur aveu de la résignation de la classe politicienne.Des vœux du chef de l’Etat, Marine Le Pen a dit tout ce qu’il fallait en penser dans un communiqué mis en ligne sur le site du FN. Quelques jours auparavant c’était le vice-président du FN, Louis Aliot, qui soulignait, avec le même à propos, que si François Hollande n’avait pas daigné souhaiter un joyeux Noël aux Français, il n’avait pas a contrario oublié d’adresser un message aux musulmans à l’occasion du ramadan… Cette France oubliée des oligarchies, ce pays réel a un défenseur intransigeant en la personne du FN a rappelé sa présidente lundi lors de ses vœux. 2012 a marqué ainsi « le retour des oubliés dans la vie politique française, le retour de ceux dont on ne se préoccupe jamais et qui souffrent en silence : Français abandonnés dans les petites villes et les communes rurales méprisées par le pouvoir, mères seules laissées dans des conditions intenables, petits retraités dans des situations de pauvreté indignes ».
Une France qui subit sous la conduite de l’UMPS de profonds bouleversements démographiques qui ont été analysées par le recensement officiel de la population française au 1 er janvier 2010 consultable sur le site internet de l’Insee depuis quelques heures .
Au nombre des enseignements de cette enquête, nous y trouvons nombre de confirmations de nos prévisions et avertissements. D’abord que les Français quittent quand ils le peuvent les grandes agglomérations (qui continuent cependant à croître) et les villes moyennes au profit des petites -les communes de moins de 5 000 habitants connaissent une croissance démographique de plus de 1 % par an.
Et ce, principalement pour des raisons financières mais aussi pour des motifs « culturels » et de « tranquillité » que tout le monde a bien compris… Soit ici aussi les conséquences d’une « bascule » de population que le maire de Montfermeil,Xavier Lemoine, expliquait dernièrement sur les ondes de Radio Courtoisie (voir notre article en date du 6 décembre) : « En Ile-de France, les populations, par déménagements successifs, migrent pour constituer des unités homogènes qui ont leurs propres règles. Nous assistons à une partition de la société française. »
Six régions ont une croissance supérieure à 0,6 % par an (Aquitaine, Bretagne, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Pays-de-Loire, Rhône-Alpes), la région Rhône-Alpes devient détentrice de la plus forte croissance devançant désormais la région PACA.
Inversement, celles particulièrement touchées par la crise industrielle (faut-il rappeler que 1500 emplois de cette nature sont détruits chaque jour en France) ou les restrictions budgétaires du secteur public décroissent comme Champagne-Ardenne, le Nord, la Lorraine, la Bourgogne et l’Auvergne.
Avec l’explosion des divorces, le vieillissement de la population et bien sûr la poursuite de flux migratoires extra-européens ajouterons nous, l’INSEE souligne le manque criant de logements. Pour faire face aux besoins, c’est 120 000 logements qui devraient être construits chaque année an en métropole.
Et ce n’est pas pour en construire que M. Hollande, lors de son déplacement à Alger, a promis d’accélérer l’émigration en France, en facilitant l’obtention de visas pour les Algériens! Ce même président qui promettait la main sur le cœur lundi soir de tout faire pour lutter contre le chômage… Alors que tous nos comptes sociaux sont dans le rouge, ce gouvernement poursuit aussi une politique de regroupement familial (73 %. des motifs d’immigration), l’immigration de travail ne représentant que 9 % des cas.
Bref , plus de neuf immigrés sur dix s’installant en France n’ont pas de contrat de travail et se retrouvent à la charge des Français imposables, au nom d’une conception bien dévoyée de la solidarité « nationale » !
Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que l’INSEE nous confirme aussi implicitement, s’il en était besoin, que l’immigration de peuplement se poursuit de plus belle. La France affiche ainsi « une croissance démographique deux fois plus élevée que la moyenne en Europe », puisqu’en quatre ans, notre pays a gagné 1,4 million d’habitants.
Au 1er janvier 2010, la population en France s’élevait ainsi officiellement à 64.612.939 d’habitants, dont 62.765.235 en métropole et 1.847.704 dans les départements d’outre-mer, selon les chiffres définitifs publiés lundi 31 décembre par l’Insee. Au 1er janvier 2012, la population de la France était évaluée à 65,35 millions d’habitants, selon des estimations publiées en début d’année. L’Insee présentera le 15 janvier prochain les chiffres estimés de la population au 1er janvier 2013.
Bruno Gollnisch constate qu’il n’est pas inutile de croiser ce sondage de l’INSEE avec celui que ce même Institut révélait en octobre dernier sur l’immigration en France, chiffres rappelons qui ne prennent pas en compte les centaines de milliers de clandestins (plus encore ?) présents sur notre sol. D’après celui-ci 5,3 millions d’immigrés de « première génération », c’est-à-dire nés à l’étranger, résident en France: La « seconde génération » –leurs enfants conçus et/ou ramenés en France via notamment le regroupement familial-, sont 6,7 millions.
Soit officiellement 12 millions d’immigrés ; près d’un cinquième de la population française et même plus du quart (27%) si l’on considère la tranche d’âge des 25-54 ans, un record au sein des pays de l’Union européenne.
Une évolution à « l’américaine », puisque aux Etats-Unis rapportait notamment le quotidien La Croix, « Selon les données publiées jeudi 17 mai (2012) par le recensement américain, les nouveau-nés blancs sont minoritaires, pour la première fois dans l’histoire du pays. » « Les États-Unis compteront dans une trentaine d’années, selon les prévisions, plus d’Hispaniques, de Noirs et d’Asiatiques que de descendants d’Européens. »
Une évolution qui n’est pas sans conséquence politique (les minorités ont voté très massivement Obama) mais aussi « d’ordre politique et social ». « Car ce nouveau visage implique des changements à opérer dans certains domaines essentiels, à commencer par l’éducation (…). Or, à en juger par les difficultés des jeunes Hispaniques et des jeunes Afro-Américains, dont les résultats sont nettement moins bons que ceux de leurs camarades blancs, le système actuel a bien du mal à s’adresser à eux. C’est à la génération aujourd’hui au pouvoir, très différente de celle à venir, de prendre conscience de ces enjeux. »
Ne doutons pas qu’au nom du sens de l’histoire, des évolutions inévitables comme l’expliquent ad nauseam depuis 25 ans les faiseurs d’opinons, notre pays sous influence mondialiste et dominé par l’Empire, sera invité à suivre l’exemple américain et à faire place nette aux nouveaux arrivants. Mais les Français peuvent encore reprendre leur destin en main, c’est tout l’enjeu des années à venir, années décisives à plus d’un titre. Courage et lucidité tels sont les vœux que nous formulons prioritairement pour le peuple français en 2013.
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Immigration-catastrophe : Merci patrons !
Merci les patrons !
Merci au patronat français qui, avec une belle constance, a fait pression sur les gouvernements successifs de la Ve République pour faire ouvrir toutes grandes les portes de l’immigration de travail puis de peuplement, sans jamais en supporter les conséquences collatérales !
Merci en particulier à tous les dirigeants de l’industrie automobile française qui ont organisé dans les années 1960 des caravanes de promotion dans les pays du Maghreb, pour recruter à bas prix une main-d’œuvre destinée à concurrencer les salariés français ainsi que leurs syndicats et à éviter aussi aux entreprises d’investir dans l’innovation.
Merci à tous les patrons qui préfèrent employer des immigrés, en situation régulière ou non, en particulier dans les métiers de la restauration, du nettoyage, du gardiennage ou dans les services à la personne et les travaux publics.
Merci au MEDEF de promouvoir la « diversité » dans les entreprises et d’expliquer que notre économie a toujours plus besoin d’immigrés.
Merci à tous ces patrons du CAC 40 de chanter les vertus du métissage, eux qui habitent dans les beaux quartiers sécurisés, qui se déplacent toujours en voiture avec chauffeur et dont les enfants ne font leurs études que dans des écoles privées ou à l’étranger.Merci aussi aux syndicats de veiller scrupuleusement au respect des droits sociaux de tous les immigrés.
Merci aux partis « républicains » !
Merci à tous les partis « républicains », de droite comme de gauche, d’avoir toujours répondu avec bienveillance aux attentes du patronat depuis 50 ans. Merci aux élus locaux de faciliter la construction de mosquées qui égayent tellement nos paysages.
Merci à Georges Pompidou d’avoir fait voter la loi Pleven qui rend illégale la préférence nationale en l’assimilant à une discrimination.
Merci à Valéry Giscard d’Estaing et à Jacques Chirac d’avoir ouvert la voie au regroupement familial.
Merci à François Mitterrand d’avoir dit que les immigrés étaient « chez eux chez nous » et d’avoir fait voter des textes réprimant pénalement toute critique des conséquences de l’immigration. Merci aussi à lui d’avoir installé les ligues de vertu « antiracistes » en gardiens vigilants de la bonne moralité publique, avec le concours zélé des juges.
Merci à Édouard Balladur d’avoir réformé le code de la nationalité pour faciliter son acquisition.
Merci à Nicolas Sarkozy d’avoir repris le concept de « discrimination positive » au bénéfice des personnes d’origine immigrée. Merci aussi à lui pour avoir fait de Mayotte un département comme les autres, au bénéfice de tous les migrants comoriens.
Merci à François Hollande de promettre de donner bientôt aux étrangers le droit de vote aux élections locales.
Merci aussi à François Mitterrand et à Jacques Chirac d’avoir fait adopter le Traité de Maastricht qui supprime les frontières de l’Europe et instaure le principe de libre circulation entre tous les États membres de l’Union européenne, au bénéfice de tous les migrants.
Merci enfin aux églises, aux ONG, aux bénévoles et aux intellectuels médiatiques, d’avoir apporté leur précieuse caution morale à la noble cause de l’immigration.
Merci les juges !
Merci à tous les juges, choisis par ces mêmes gouvernements, qu’ils siègent à la Cour européenne des droits de l’homme, au Conseil d’État, à la Cour de cassation et dans les juridictions de première instance, de veiller à ce que les droits humains des migrants, spécialement lorsqu’ils s’efforcent d’entrer sans autorisation sur notre territoire, soient scrupuleusement respectés.
Et merci aux associations de défense des droits des immigrés financées par le contribuable français et leurs avocats, de leur apporter tout leur concours.
Merci à l’Afrique !
Merci aussi aux pays africains, du Nord comme du Sud, de nous faire profiter de leur belle jeunesse, prolifique, sportive et souriante !
Merci aux élites africaines, qui ont souhaité hier que nous quittions leurs pays, de faire en sorte que leurs concitoyens cherchent aujourd’hui à s’installer dans le nôtre.
Merci en particulier aux gouvernements africains, bénéficiaires depuis les indépendances, soit depuis plus de 50 années maintenant, d’une aide internationale massive en vue du « développement » de leur pays, de ne toujours pas pouvoir réguler la croissance de leur population ni assurer sa sécurité ou sa prospérité, comme ont pourtant su faire les pays émergents, en particulier en Asie. Merci à eux de nous rappeler nos lourdes responsabilités de colonisateurs dans cette situation, en omettant les leurs par la même occasion.
Merci à eux qui testent pour nous toutes les formes possibles de gouvernements avec une belle constance – socialiste, marxiste, révolutionnaire, autoritaire, démocratique, libéral, tribal, islamique – pour aboutir toujours aux mêmes médiocres résultats.
Merci à ceux qui profitent de la rente pétrolière ou gazière, qu’ils n’ont pas réussi à valoriser sans l’assistance ou l’intervention des Occidentaux, mais sans jamais doter leur population de conditions stables de vie.
Merci aussi à toutes les institutions caritatives et à toutes les institutions internationales pour le développement, de nous présenter régulièrement des photos d’enfants sous-alimentés afin de nous mobiliser pour de justes causes : merci à eux d’omettre, par une pudeur bien compréhensible, de nous montrer les palais où habitent les dirigeants de ces pays ou bien les dépenses somptuaires qu’ils aiment faire au profit de leurs familles ou de leurs clans.
Merci à tous les chefs d’État africains qui ont tellement confiance dans l’avenir de leur pays qu’ils placent leurs modestes économies à l’étranger où ils aiment d’ailleurs prendre leur retraite.Merci à tous ces étudiants africains qui peuplent nos universités de rester chez nous, plutôt que de retourner faire profiter leur pays de leur savoir.
Merci surtout au peuple français, d’acquiescer à tout cela !
Voir aussi : Immigration de masse : la grande catastrophe
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Pour se faire pardonner, la France accroît l'immigration algérienne
Les mots les plus durs et souvent inadaptés, prononcés notamment par François Hollande lui-même lors de son discours devant le parlement algérien le 20 décembre dernier, ont ravivé les passions et provoqué certains débordement verbaux. Dans le but de mieux apprécier les retombées de ce discours et sans vouloir attiser la polémique surgie, Polémia a relevé sur le site suisse Commentaires.com un article sous la signature de Philippe Barraud qui, au delà des échanges passionnés franco-français, donne une analyse, froide mais argumentée, que nous soumettons à nos lecteurs. Une vision depuis l’étranger est souvent positive.
Polémia.M. François Hollande, venu faire acte de repentance devant un pouvoir non-démocratique en Algérie, a contribué au déclin de la France. C’était le énième avatar du « sanglot de l’homme blanc », prêt à sacrifier ses valeurs et sa civilisation sur l’autel de la culpabilité.
Tout le monde y a pensé, mais personne n’a osé l’exprimer: l’Algérie est un pays autoritaire qui méprise les droits de l’homme et en particulier ceux des femmes, où les libertés sont une chimère, où l’économie est en ruine depuis un demi-siècle malgré une manne pétrolière dont on ne sait pas à qui elle profite. Et pourtant, le président de la France vient courber la tête devant un tel pouvoir. Mais bien sûr, dans l’esprit de l’homme blanc repentant façon Hollande, cette situation est la conséquence directe de la colonisation.
Donc, c’est de notre faute, tout ce qui va mal dans les pays pauvres – ils ne sont pas en voie de développement, ils sont toujours plus pauvres, donc appelons un chat un chat – est toujours de la faute de l’Occident chrétien (chrétien, façon de parler, hélas), tandis que ces pays pauvres sont automatiquement parés de toutes les qualités, puisqu’ils sont des victimes.
Il est évident que la colonisation a eu des aspects barbares. Mais on ose dire, contrairement aux affirmations de M. Hollande, qu’elle a aussi eu des aspects positifs. Si l’Inde est aujourd’hui la plus grande démocratie du monde, qui oserait prétendre que la colonisation anglaise n’y est pour rien? Rejeter le passé en bloc, ainsi que le fait M. Hollande, revient à juger globalement L’Histoire de la France comme honteuse et condamnable. Ce faisant, il agit en idéologue socialiste, mais certainement pas en citoyen français, et encore moins comme le premier d’entre eux. De quel droit peut-on juger et condamner nos prédécesseurs à la lumière des valeurs d’aujourd’hui? Aurions-nous fait mieux qu’eux, à leur place? C’est faire preuve d’une rare outrecuidance que de prétendre savoir trancher entre le bien et le mal, et rejeter ceux qui, il y a plus d’un siècle, ont eu la malchance de ne pas s’inscrire dans les bonnes cases des grilles de lecture socialistes contemporaines.
L’Histoire a eu lieu, on ne peut pas la changer, donc, inutile de s’humilier au nom d’une sorte de masochisme purificateur. Au demeurant, lorsqu’il pousse son sanglot d’homme blanc, M. Hollande ne réalise pas qu’il méprise ceux qu’il veut flatter, et aux yeux desquels il croit devoir racheter son pays. L’excellent Pascal Bruckner, qui inventa d’ailleurs le concept du « sanglot de l’homme blanc » (1), analyse finement cette dérive dans son livre La tyrannie de la pénitence (2).
Voici un extrait que l’on recommande à M. Hollande et à ses faiseurs de discours: « La vague de repentance qui gagne comme une épidémie nos latitudes et surtout les principales églises n’est salutaire qu’à condition d’admettre la réciproque : que d’autres croyances, d’autres régimes reconnaissent, eux aussi, leurs aberrations ! La contrition ne saurait être réservée à quelques-uns et la pureté consentie comme une rente morale à ceux qui se disent humiliés. Pour trop de pays, en Afrique, au Moyen-Orient, en Amérique latine, l’autocritique se confond avec la recherche d’un bouc émissaire commode qui explique leurs malheurs: ce n’est jamais leur faute, toujours celle d’un grand tiers (l’Occident, la mondialisation, le capitalisme). Mais cette division n’est pas exempte de racisme: à refuser aux peuples des tropiques ou d’outre-mer toute responsabilité dans leur situation, on les prive par là même de toute liberté, on les replonge dans la situation d’infantilisme qui a présidé à la colonisation. Chaque guerre, chaque crime contre l’humanité chez les damnés de la terre serait un peu notre faute, devrait nous inciter à battre notre coulpe, à payer sans fin le fait d’appartenir au bloc des nations opulentes. Cette culture de l’excuse est surtout une culture de la condescendance. Rien ne nous autorise à couper l’humanité entre coupables et innocents : car l’innocence est le lot des enfants mais aussi des idiots, des esclaves. Un peuple qui n’est jamais tenu comptable de ses actes a perdu toutes les qualités qui permettent de le traiter comme un semblable. » Ajoutons cette phrase, dans une note de bas de page, à propos de l’Algérie qui exige des excuses de la France: « Eh bien, qu’on admette publiquement la réalité de la sale guerre, l’usage de la torture, la brutalité de la colonisation dans ce pays. Mais qu’on invite les Algériens à faire de même, à dévoiler leurs parts d’ombre, à balayer devant leur porte. Réciprocité absolue! » Il n’en est rien bien sûr, on le sait. Au contraire, M. Hollande croit devoir faciliter l’émigration algérienne en France, comme pour racheter le passé, en facilitant l’obtention de visas pour les Algériens ! On croît rêver… La France n’a sans doute pas assez de chômage avec des immigrés non qualifiés, pas assez de problèmes avec les communautés maghrébines qui ont chassé la République des cités, pas assez à faire à gérer les jeunes enragés qui s’abandonnent au jihadisme faute de perspectives, pas assez de familles nombreuses qui vivent exclusivement d’une politique sociale intenable. Créer un tel appel d’air à l’immigration musulmane, aujourd’hui, dans une France en voie de paupérisation rapide, voilà une faute politique gravissime, que sanctionnera la crise qui vient. Car bien entendu, lorsque M. Hollande annonce aux Français que la crise est derrière nous, il leur ment éhontément, comme on parle à des faibles d’esprit – ou à d’anciens colonisés. La crise, c’est demain.
Philippe Barraud http://www.polemia.com
Commentaires.com
25/12/2012Notes :
(1) Pascal Bruckner, Le sanglot de l’homme blanc, Seuil 1983, réédition 2002, 309 pages.
(2) Pascal Bruckner, La tyrannie de la pénitence. Essai sur le masochisme occidental, Grasset, 2006, réédition Livre de poche, collection Littérature & documents, nov. 2008, 251 pages. -
Communautarisme contre République : une menace en trois dimensions
Un spectre hante la République : le communautarisme a fait son apparition comme catégorie répulsive du discours politique et du champ intellectuel depuis le début des années 80. Se réclamer du communautarisme, c’est, pour un politique ou un intellectuel, la certitude d’un isolement rapide (« Qui est communautariste ? »). Le consensus dominant estime le communautarisme en expansion dans la société et prétend construire des digues contre lui, en même temps que les « valeurs républicaines », ringardisées il y a peu encore, reviennent à la mode (« Nous sommes tous des républicains », pourrait-on paraphraser). D’où vient alors le paradoxe selon lequel le communautarisme, prétendument combattu par tous, serait irrésistiblement en ascension ? Pour répondre à cette interrogation, un essai de définition s’impose. Celle que je proposerai s’articulera autour de trois dimensions.
« Envie du pénal » et « Reductio ad Hitlerum »
Le communautarisme est d’abord un réflexe idéologique, inséparable de l’extension du politiquement correct dans les pays d’Europe et les Etats-Unis. Certains sujets y sont désormais retranchés des règles du débat public en raison de l’implication de « minorités » plus ou moins bien définies, dont le respect inconditionnel est tenu pour acquis. Citons en vrac : la demande d’accroissement sans limite des droits associés à l’« homoparentalité », la demande de « reconnaissance » et de « dignité » des « descendants » de l’esclavage ou de la décolonisation par le vote de lois spécifiques (dites « lois mémorielles »), la revendication de places réservées dans les domaines les plus prestigieux de la politique, de la communication ou de l’entreprise privée pour les femmes et les minorités ethniques (par des politiques dites de « discrimination positive » ou favorisant la « diversité ») ou encore la demande d’intégration des pratiques culturelles et religieuses dans les cahiers des charges du Service public (quasi-disparition de certains plats dans les cantines scolaires, par exemple).
On assiste ainsi, dans les vieilles démocraties libérales, à un rétrécissement stupéfiant de la liberté d’expression, pourchassée jusque devant les tribunaux par des associations groupusculaires, parlant le langage de l’humanisme et de la tolérance, mais d’abord mues par le souci de la censure et réclamant peines de prison et interdits professionnels pour les « mal-pensants ». L’« envie du pénal », selon l’expression de Philippe Muray, semble désormais la passion dominante de la nouvelle ploutocratie du monde associatif et militant, intégrée à la société du spectacle dans ce qu’elle a de plus méprisable et médiocre, usant de la « reductio ad hitlerum » comme d’autres, en leur temps, de l’accusation de « fascisme ».
« Victimes » d'hier, « victimes » d'aujourd'hui
Dans ce contexte idéologique délétère, on reconnaît bien entendu la vieille fascination de la gauche pour la culture de la marge ou de la minorité (avatar du léninisme ?), réflexe qui n’a fait que s’exacerber avec le mépris grandissant de l’intelligentsia de gauche pour les classes populaires autochtones, désormais assimilées à la « majorité »... dominante. Par un étonnant renversement, la cause du communautarisme remplace ainsi les « victimes » d’antan (les travailleurs, dont les caractéristiques ethniques, religieuses ou sexuelles étaient tenues pour négligeables) par les « victimes » d’aujourd’hui (immigrés, femmes, membres de minorités ethniques, religieuses ou sexuelles), au moment même où le système économique mondial relègue effectivement le monde ouvrier dans les marges (du moins en Europe et aux Etats-Unis), rompant ainsi avec la centralité de la figure ouvrière dans le système capitaliste. Cette inversion s’établit en même temps que la question sociale disparaît des écrans radar au profit de questions sociétales plus ou moins légitimes mais qui, sans conteste, ont pour effet d’éjecter la première nommée de l’agenda politique.
La carte qui gagne à tous les coups
Le communautarisme est aussi une stratégie opportuniste, pour le Narcisse en mal de reconnaissance comme pour le filou sans morale. En France, vieille nation politique individualiste, l’apparition d’entrepreneurs communautaires prétendant parler au nom de leur « communauté » d’origine peut s’expliquer aisément. Carte médiatique à coup sûr gagnante (surtout depuis que les entrepreneurs communautaires - tout en réclamant des mesures d’inspiration communautariste - parlent la langue de la République), arme de pression sur des responsables politiques mal conseillés ou simplement couards, le choix d’un positionnement communautaire permet l’acquisition de rentes de situation dans l’appareil médiatique et politique et une exposition sans commune mesure avec l’influence réelle ou la représentativité desdites associations ou des individus. Après tout, Tariq Ramadan, citoyen suisse d’origine égyptienne, n’était-il pas tenu pour un spécialiste des banlieues françaises au seul motif qu’il est musulman ? Jean-Guy Talamoni, l’un des chefs de file du nationalisme corse, n’a-t-il pas été « poussé » par le quotidien Le Monde pendant des années avant que les citoyens français de Corse ne mettent un coup d’arrêt, en juillet 2003, à la logique de séparation institutionnelle proposée alors par les autorités de la République ? Le CRAN (« Conseil Représentatif des Associations Noires » de France) ne bénéficie-t-il pas d’une médiatisation sans rapport avec ses maigres effectifs (une centaine de personnes, selon des sources internes) ? Et, suprême injure faite à la philosophie républicaine, la quasi-totalité des membres du gouvernement et de l’opposition ne prend-elle pas soin, tous les ans, de se rendre au dîner annuel du Conseil Représentatif des Institutions juives de France (CRIF), craignant de subir les foudres de responsables ne faisant pourtant guère dans la nuance dès qu’il s’agit de « repentance » ou de défense des intérêts israéliens ?
A l'école du CRIF
Il faut ici se rendre à l’évidence : c’est bien la relation institutionnelle incestueuse entre le CRIF et le monde politique français qui fournit tout à la fois la matrice que les nouvelles organisations communautaires (CRAN, CFCM - Conseil Français du Culte Musulman - oscillant perpétuellement entre son rôle cultuel et une ambition politico-communautaire, etc.) cherchent à imiter et la jurisprudence qui justifie toutes leurs audaces. Constat tragique au pays de Stanislas de Clermont-Tonnerre...
Ce sens de l’opportunité des entrepreneurs communautaires s’allie parfaitement à la première dimension de la dynamique communautariste et fournit à bon compte des solutions faciles et « médiatisables » à des élus ou responsables politiques éprouvant des difficultés réelles à proposer des politiques publiques qui emporteraient l’adhésion collective, dans une société marquée par l’anomie et l’individualisation.
Une séparation destructrice
Le communautarisme est, enfin, une réalité démographique dont il est difficile de mesurer la dangerosité. La séparation de fait des catégories populaires (Français de longue date désormais relégués dans les zones périurbaines et rurales ; immigrés récents vivant dans les banlieues intégrées aux villes-centres) introduit une nouveauté dans la France post-révolutionnaire. Elle porte en effet en germe la destruction de la pratique républicaine à la française, qui réussissait à fusionner un idéal politique élevé (la philosophie républicaine, d’inspiration libérale mais fortement teintée d’égalitarisme ; autrement dit : la tension féconde entre les principes d’inégalité et d’égalité) et une pratique anthropologique culturellement violente mais symétriquement antiraciste : l’assimilation.
On a longtemps constaté l’indifférence des Français à la race, sur une longue durée - en particulier par l’importance des mariages mixtes exogamiques, qui séparaient radicalement l’univers culturel français de l’univers culturel anglo-saxon ou allemand - mais cette particularité française se déployait à des époques d’immigration plus faible, où l’assimilation allait de soi sur le plan anthropologique (elle n’était alors pas perçue par la société française comme une violence insupportable, ou par les nouveaux venus comme un choix parmi d’autres) et où l’immigration était essentiellement masculine.
Laïcité molle
L’immigration familiale, depuis les années 1970-80, a bouleversé cet équilibre en changeant radicalement les conditions de l’immigration, déracinement désormais relatif sur les plans affectif et culturel. De plus, le rétrécissement des distances provoqué par les nouvelles technologies entraîne toute une série de conséquences sur les plans culturel et intime, qui se mesurent par exemple par l’importance des mariages conclus avec des hommes ou des femmes du village d’origine. L’affaissement des normes du pays d’accueil - induit mécaniquement par la concentration des populations immigrées et leur constitution en majorités relatives dans leurs quartiers d’habitation - implique la prise en compte, par un Etat républicain mal préparé, de multiples aménagements à caractère ethnique ou religieux, en contradiction avec le principe de laïcité d’une part, mais aussi avec le réflexe national de mise à l’écart de la religion dès lors qu’il s’agit de la sphère publique (réflexe touchant indistinctement les religions catholique, protestante et juive).
Une insécurité devenue culturelle
Cela fournit l’une des dimensions d’une insécurité culturelle ressentie de manière particulièrement violente par les catégories populaires des Français de longue date, dominées sur le plan économique, méprisées par la culture des classes dominantes et, désormais, parfois soumises sur le plan culturel, au sein même des catégories populaires, en voie de communautarisation accélérée. A terme se pose la question de la réalité d’une culture commune, dans un pays où les classes populaires vivent désormais « ensemble mais séparées », selon l’expression lucide de Christophe Guilluy (*).
Julien Landfried secrétaire national du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) Journal Après-demain n°17 (« La République en danger », janvier 2011)
Observatoire du communautarisme
Julien Landfried est l’auteur de Contre le communautarisme (Editions Armand Colin, 2007)
(*) Fractures françaises, Christophe Guilluy, Bourin éditeur, 2010
Correspondance Polémia – 04/02/2011 -
AUX BOUFFEURS DE CURÉS, LES IMAMS SONT INDIGESTES (arch 2005)
Empêtré dans ses devoirs de mémoire et, surtout, ne sachant exactement à qui il convient de les rendre, notre gouvernement est fâché avec les commémorations. En dix jours seulement, il a boudé le bicentenaire d'Austerlitz et glissé subrepticement sur le centenaire de la loi 1905, pourtant chère au coeur du président. Il faut dire qu'aux bouffeurs de curés, les imams sont indigestes.
Si, comme on le dit dans Libération (9/12), « ni Jacques Chirac ni Dominique de Villepin n'ont prévu de commémorer aujourd'hui la promulgation du texte fondateur de la laïcité », cela bien que « depuis le début du quinquennal; le chef de l'Etat n'a( it) pas manqué une occasion de souligner l'importance de ce "pilier du temple" dont l'effondrement entraînerait la dislocation du pacte républicain », c'est peut-être parce que l'on a bien du mal à s'entendre, aujourd'hui, sur la définition de ce mot.
On relèvera d'ailleurs que la mauvaise posture du gouvernement en cette matière tient, pour l'heure, à deux choses essentielles : primo, le mensonge quant au contenu de cette Loi de 1905 et à l'interprétation qui en est donnée ; secundo, la polémique qui fait rage sur la colonisation. À force de se tortiller pour ne déplaire à personne, ce qui conduit à se fâcher avec tout le monde, on arrive en effet à donner de la laïcité une définition qui ressemble trait pour trait à celle du communautarisme. Exemple par Jean Glavany, ancien ministre de l'Agriculture du gouvernement Jospin, qui, dans ce même article de Libération, se livre à l'exercice au nom du parti socialiste. « Depuis Jaurès, dit-il, le combat laïc a été indissociable du combat social. En ce sens, les mesures visant à mieux vivre les différences mériteraient d'être qualifiées de laïques : Pacs, parité, vote des immigrés. Défendre la laïcité, c'est défendre la mixité sociale ».
Ainsi, la laïcité ne serait pas, comme l'écrivent encore les dictionnaires, le « principe de séparation de la société civile et de la société religieuse, l’État n'exerçant aucun pouvoir religieux et les églises aucun pouvoir politique » ; ce ne serait pas non plus, comme on l'a laissé entendre ces dernières années, le commun dénominateur des citoyens dans la neutralité, en quoi on entretient d'ailleurs une certaine confusion entre laïcité et démocratie. Non, ce serait à l'inverse la reconnaissance et la promotion de tous les particularismes individuels. Vaste chantier !
Une rhétorique typiquement léniniste
Ce qui était intéressant, dans la vieille acception de la laïcité à la française, c'était la conception universaliste - certes totalement utopique. Ce qu'on nous propose en lieu et place est cette fois d' « inspiration fondamentalement totalitaire », écrit Alain-Gérard Slama dans le Figaro Magazine (10/12).
« La France était un pays où l'on pouvait encore exister sans avoir à exciper d'une religion, d'une race ou d'une appartenance », écrit-il. Or « il ne se passe plus de semaine. sans que l'on voie surgir un nouveau groupe de pression à caractère ethnique ou religieux ». Slama fait ici allusion au Cran, Conseil représentatif des associations noires, « qui prétend identifier une politique et une couleur de peau » et qui, sous prétexte de « répondre à un "besoin" de reconnaissance et de mémoire [...] ambitionne de peser assez lourd dans le débat public pour imposer ses conditions aux candidats à la prochaine élection présidentielle ». La menace ne doit pas être sous-estimée, étant « à la mesure d'un discours qui renoue avec le fond et la tactique du léninisme, et qui dévoile ainsi son inspiration fondamentalement totalitaire ». Et Slama explique : « Comme chez Lénine, les droits formels reconnus par la démocratie à chaque citoyen sont considérés comme nuls et non avenus aussi longtemps qu'ils n'ont pas été traduits dans les faits pour tous. On renie ainsi l'universalisme, sous prétexte qu'il n'a pas empêché la colonisation, et qu'il a lui même servi de prétexte : on remet en cause le principe d'égalité sans distinction d'origine, de religion ou de race, au motif que le racisme n'a pas été éradiqué dans les sociétés modernes, on rejette la laïcité, en invoquant l'inégalité d'accès des cultes à la pratique religieuse dans l'espace public, on va même jusqu'à répudier la séparation entre le public et le privé, le politique et le culturel,dans le droit fil de la pensée totalitaire ».
" La question principale est celle des lieux de culte musulman"
On peut constater chaque jour la traduction dans les faits de ce qu'énonce ci-dessus A.-G. Slama. Prosaïquement, Libération (9/12) constate : « Si les élus locaux se mobilisent davantage que les élus nationaux, c'est sans doute parce que la laïcité n'est pas pour eux un concept abstrait mais une réalité au quotidien ». En effet, « c’est sur leur bureau qu'aboutissent les demandes des musulmans pour que des créneaux horaires de piscine soient réservés aux femmes ou, d'accord avec les juifs, qu'une alternative au porc soit prévue dans les cantines, voire que la viande soit hallal ». De même, « si les élus se sentent directement concernés par la loi de 1905, c'est aussi parce que c'est à eux que s'adressent les musulmans désireux de construire une mosquée ». Et comme le confie Jean-Marie Boekel, le président PS de l'Association des maires de France, « La question principale qui se pose aux maires en ce moment, et la plus lourde, est celle des lieux de culte musulman ». Or, la loi interdisant toute subvention publique des cultes, « les élus bricolent, mettant quasi gratuitement à disposition des associations musulmanes des terrains sous forme de bail emphytéotique, finançant l'aménagement du parking, subventionnant la construction de salles destinées non à la pratique du culte mais à des activités culturelles, comme l'enseignement de la langue arabe… »
Et pendant ce temps, le gouvernement regarde ailleurs.
TOPOLINE National Hebdo décembre 2005 -
AME, CMU, RMI : la France dépouillée
Avec un déficit de 31,7 milliards d'euros en 2007, le Commerce extérieur n'est pas seul à être en berne : les branches Maladie de la Sécurité sociale affichent elles aussi un déficit de 6,2 milliards d'euros (contre 5,9 milliards seulement en 2006). Faut-il s'en étonner quand on considère la cascade de scandales dévoilés en moins d'une semaine ? Le 24 janvier, Libération relatait ainsi qu'un couple de clandestins camerounais, bénéficiant de l' Aide Médicale d'Etat (AME) comme tous les "sans-papiers", et donc de la totale gratuité des soins, se faisait suivre depuis plusieurs mois par un « service d'aide médicale à la procréation » pour faire un enfant par fécondation in vitro, procédure longue et très coûteuse. D'autant que l'homme est sidaïque, raison pour laquelle il bénéficie en France d'« une autorisation provisoire de séjour pour soins », traitement exorbitant, et qu'il faut donc mettre au point les techniques les plus pointues de purification de son sperme pour « éviter tout risque de contamination ». Ajoutons que cette chance pour la France est polygame (trois épouses) et déjà père de sept enfants.
« Les médecins se disent perplexes, raconte le quotidien anarcho-bancaire. Ils hésitent. Est-il "raisonnable" d'aider ce couple à avoir un enfant ?» Mais finalement, craignant sans doute d'encourir la terrible accusation de racisme, ils acquiescent et, alléluia, « la femme est aujourd'hui enceinte ». Bientôt les Camerounais, parents d'un « enfant né Français », pourront demander une régularisation qui leur sera automatiquement accordée.
Pour peu que Madame se découvre diabétique et le bébé asthmatique, quel aura été pour la collectivité le prix de ce nouveau foyer français ?
Le 1er février, c'était non plus un Camerounais sans papiers mais un Congolais naturalisé qui était le "héros" d'un article du Parisien : bénéficiaire de la Couverture Maladie Universelle (CMU), cet homme de 37 ans usait et abusait depuis le 1er juillet 2006 de sa carte Vitale pour obtenir en quantités industrielles soit des médicaments qu'il revendait à prix bradé pour acheter du "crack" dont il est gros consommateur, soit des « médicaments considérés comme substances vénéneuses ou stupéfiantes ». Préjudice pour la CPAM de l'Essonne : 83 000 euros !
Celle-ci ayant déposé plainte, le Franco-Congolais jugé selon la procédure de comparution immédiate a écopé de quinze mois de prison ferme.
Ajoutons que ce citoyen exemplaire, qui disposait de deux domiciles, l'un à Ormesson (Essonne) et l'autre à Londres, était également bénéficiaire du RMI.
Décidément accordé avec la plus grande libéralité puisqu'il a fallu quatre ans aux services compétents pour savoir que ce revenu était ponctuellement versé à Laurence Pineau- Valencienne, fille du ploutocrate Didier Pineau- Valencienne (ancien PDG de Rhône-Poulenc et de Schneider et actuellement administrateur d'une kyrielle de grandes entreprises) et elle-même assujettie à l'Impôt sur la Fortune, étant l'heureuse détentrice d'un important patrimoine immobilier et 650 000 euros ayant transité par ses comptes. À son procès, la jeune femme a plaidé la bonne foi, affirmant avoir été inscrite à son insu (ou à l'insu de son plein gré ?) par son compagnon Adda Osmani, intermittent du spectacle et également érémiste.
Osmani et sa meuf ont été condamnés le 25 janvier par le tribunal correctionnel de Nanterre à 8 mois de prison avec sursis et 25 000 euros d'amende chacun. Est-il besoin de préciser que ce « couple sans ressources avec enfant » bénéficiait évidemment de la CMU ?
Le 2 février, c'est un autre genre de scandale - mais encore plus onéreux pour la collectivité - que révélait une dépêche de l'AFP annonçant la mise sous écrou à Marseille de « trois psychiatres soupçonnés d'avoir vendu des certificats de complaisance à des étrangers pour leur permettre d'obtenir des titres de séjour ». Il s'agirait de « l'un des plus gros trafics de ce genre démantelés » dans le Midi. Si deux autres psychiatres marseillais ont été mis en examen « pour aide au séjour irrégulier en bande organisée, établissements de faux certificats médicaux et usage de faux » mais laissés libres, « quatre autres personnes liées à une Association pour l'aide au séjour (Apas) à Marseille ont également été écrouées » dont Germaine Teboul, présidente de l'Apas, où œuvraient également sa fille, son fils et jusqu'à un neveu parisien, qui servait de rabatteur.
Quant aux médecins inculpés, il s'agit de Michel Aubry, Malek Gouni, Michel Cori, Michel Berenguet et Philippe-Xavier KhaliI, ce dernier exerçant à l'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille.
Bien entendu, tout ce beau monde proteste de son intégrité, affirmant n'avoir agi que dans un « souci humanitaire », le cas de ces malheureux immigrés en situation irrégulière (et donc bénéficiant de l'AME) l'ayant ému jusques au fond du cœur.
N'empêche que ce trafic était des plus fructueux puisqu'il en résulte pour la Sécurité sociale un préjudice d'environ 1,6 million d'euros, à raison de 1 500 à 4 000 euros par dossier, consultations et examens psychiatriques se succédant à un rythme échevelé. Mais avec succès : fonctionnant depuis janvier 2006 selon l'AFP, le réseau, qui avait en Michel Aubry recruté un « expert agréé auprès de la Ddass », a « permis à plusieurs centaines de personnes de toutes nationalités, notamment Maghrébins, d'obtenir un titre de séjour ». Et les avantages qui vont avec, notamment la CMU et le RMI.
C'est pas grand et généreux, la France ? Mais ne vous étonnez pas après ça de voir fondre votre pouvoir d'achat. Et ne vous étonnez pas non plus, après la régularisation de tant de vrais et faux aliénés, connue s'il suffisait d'être maboul pour prétendre au droit du sol, de voir se multiplier tant d'agressions et de crimes dont les causes restent mystérieuses et dont les auteurs, irresponsables, ne répondent jamais de leur(s) forfait(s).
Florent DUNOIS. RIVAROL du 22 février 2008