Mathieu Bock-Côté
L’affaire de l’Ocean Viking donne à tous le sentiment de revoir un film connu, dont on connaît déjà la fin, et qui aura une suite, car cette scène est appelée à se répéter au fil des années à venir. Elle ne met pas seulement en scène 230 migrants cherchant refuge en Europe, mais une entreprise planifiée de violation des frontières européennes, menée tout à la fois par des passeurs criminels et des ONG qui ont pour fonction de jouer la carte du chantage humanitaire dès lors que les sociétés occidentales ne consentent pas immédiatement à l’ouverture de leurs frontières. Les deux s’inscrivent dans un même dispositif, et sont devenus inséparables. On ne saurait évidemment être indifférent au sort des malheureux errant sur un navire en Méditerranée, et leurs secours en mer n’est remis en question par personne. Mais le sens commun exige aussi le retour de ces migrants illégaux qui cherchent à entrer en Europe sans en avoir le droit vers leur port d’origine.