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Elle a 36 ans, s’appelle Zineb El Rhazoui. On la connaît sous le nom de Zineb, sa signature de journaliste.
Zineb est franco-marocaine, réchappée par miracle de la tuerie de Charlie Hebdo : quand ses collègues se faisaient mitrailler par les frères Kouachi, Zineb passait des vacances en famille au Maroc, sa patrie d’origine.
C’est dans ce pays où elle est née que ses ennuis ont commencé. Elle y a été plusieurs fois arrêtée, notamment pour avoir organisé, avec le mouvement qu’elle a fondé (le MALI, pour Mouvement alternatif des libertés individuelles), un pique-nique en plein mois de ramadan.
Réfugiée en France, où elle avait fait ses études, Zineb est embauchée en 2013 à Charlie Hebdo. Elle y traite des religions, sa spécialité, jusqu’à ce 13 janvier 2015, jour de la tuerie.
Curieusement, elle va en être écartée quatre mois plus tard, visée par une mesure de licenciement. L’affaire fait du bruit. On s’émeut de voir cette sociologue des religions, militante acharnée contre les intégrismes – c’est elle qui a scénarisé La Vie de Mahomet, dessinée par Charb –, en butte aux tracasseries d’une direction que tout le monde adule et sur qui tombe la manne : il faut « être Charlie » ou ne pas être…
Zineb Rhazoui avance alors, dans Le Figaro, l’hypothèse d’« une mesure punitive pour avoir contesté la direction de l’hebdo satirique ». Il est vrai qu’elle n’entre pas parfaitement dans le moule de la gauche multiculturaliste, cette Zineb. Alors, en 2016, elle quitte Charlie Hebdo et publie, chez Ring, un livre sur les attentats du 13 novembre. Pas particulièrement la tasse de thé des milieux « bien-pensants », cet éditeur chez qui l’on trouve aussi bien Laurent Obertone que Philippe Verdier, le patron météo de France 2 viré pour « climatoscepticisme ».
Depuis quatre ans, cette femme, constamment menacée de mort, vit sous protection policière. Des menaces qui ont explosé depuis quelques jours où, sur le plateau de CNews, elle a déclaré : « Il faut que l’islam se soumette à la critique, qu’il se soumette à l’humour, qu’il se soumette aux lois de la République, qu’il se soumette au droit français. On ne peut pas venir à bout de cette idéologie en disant aux gens “l’islam est une religion de paix et d’amour”. »
La CRI (Coordination contre le racisme et l’islamophobie) a aussitôt porté plainte et saisi le CSA. Plainte, en retour, de Zineb El Rhazoui « face à l’ignoble déferlement de haine reçu sur les réseaux sociaux ».
Il faut dire qu’un détour par les messages laissés sur Twitter laisse pantois. On a beau se croire vacciné contre la machine à attiser la saloperie humaine, on est sidéré et franchement inquiet devant un tel déversement d’ignominies, d’appels au viol et au meurtre, appels provenant d’ailleurs aussi bien de femmes que d’hommes !
Rappelée par CNews, Zineb réitérait mercredi ses propos sulfureux : « Ce n’est pas la première fois que je fais l’objet d’une campagne de haine. Il y a même deux fatwas qui réclament ma tête, cela pour des propos de bon sens comme ceux que j’ai tenus sur votre plateau vendredi et qui me valent des menaces de mort, de viol… Ce sont des propos que je réitère parce que je pense que l’islam doit se soumettre aux lois de la République, à l’humour, à la raison, à la critique, comme toutes les autres idéologies, comme toutes les autres religions. […] Il y a bien là un abcès qu’il faut crever. »
Au milieu des torrents d’insanités que cette nouvelle déclaration a suscités, quelqu’un fait, à juste titre, remarquer les « silences assourdissants devant les menaces dont fait l’objet Zineb », à savoir « le silence des intellectuels, des artistes, de la gauche mais aussi celui des journalistes et des politiques » (à l’exception tardive de Marlène Schiappa, seule, à cette heure, à s’être manifestée !).
On ajoutera à cela le silence des féministes patentées, si promptes à se jeter seins nus à l’assaut d’une manifestation du Rassemblement National, ce dangereux ennemi…
Ce qu’il y a de bien, avec les non-dits, c’est qu’on finit toujours par les dire. En prenant son temps et en y mettant les pincettes, toutefois, tel Christophe Barbier, le 19 décembre dernier sur BFM TV, à propos de cet autre non-dit voulant que l’immigration ne soit pas pour rien dans les revendications plus ou moins avouées des gilets jaunes.
Notre fin limier, auquel rien ne saurait échapper, rend donc son verdict : « Elle est où, la France de l’immigration sur les ronds-points ? Il y a quelque chose de blanc et de rural, dans tout cela… »Extraordinaire ! Si Christophe Barbier ne l’avait pas vu, on n’en aurait jamais rien su. Que ferait-on sans lui ? C’est vrai qu’on aurait dû s’en douter, que la France de Johnny ne bloquait pas le pays, depuis un mois, au seul nom de la célébrissime « ouverture à l’autre ».(*)
À l’en croire, il y avait néanmoins des indices : ce camion empli d’immigrés clandestins, par exemple, bloqué dans la Somme par ces mêmes gilets jaunes, dont la cargaison fut illico remise aux forces de l’ordre, provoquant ainsi la fureur des ligues de vertu antiracistes. Sans négliger la concomitance du pacte de Marrakech, dont le moins qu’on puisse prétendre est qu’il n’a pas soulevé l’enthousiasme de la France périphérique.
Mais Christophe Barbier n’est pas homme à se défiler devant les enjeux : « Le moment est venu de parler de la question migratoire ! Il faut laisser sortir le jet de vapeur pour dire “vous voyez, les mauvaises idées que vous trimbalez, on va en parler sur le fond”. » Monsieur est décidément trop bon. Attention, on ne va tout de même pas, non plus, débattre de n’importe quoi avec n’importe qui ; il y a des limites démocratiques à la décence humaniste. Et l’homme-tronc d’assurer : « Chaque parti doit se mettre au clair idéologiquement et, surtout, politiquement. » S’il reconnaît au parti de Marine Le Pen une certaine « cohérence » en la matière, il reproche à la droite et à la gauche de louvoyer, de la fermeté en trompe-l’œil affichée d’un Charles Pasqua à « l’identité heureuse » d’un Alain Juppé ; du « touchepotisme » d’un Harlem Désir à une autre fermeté de façade, celle de Manuel Valls. Nul doute que tous ces gens tiendront compte de ces conseils avisés.
Non content de se montrer fin observateur de la chose publique, Christophe Barbier est, de plus, pédagogue dans l’âme, sachant qu’avant même d’entamer un débat, autant le clore tout de suite. D’où cette sentence définitive : « Sans les immigrés, notre pays s’effondre ! » Nous y voilà. Ainsi, mes confrères journalistes et myself en personne se sont longtemps posé la question de savoir pourquoi les ventes de L’Express s’étaient effondrées sous le règne de Christophe Ier. Parce qu’il s’agit d’une buse de calibre olympique ? Parce qu’il peine souvent à aligner, en un seul article, moins de trois clichés gros comme des barges de débarquement, tout en transpirant à correctement s’exprimer dans sa langue pourtant natale, le français ?
Pas du tout, et nous n’y étions pas. Si L’Express s’est vautré comme un flan, c’est seulement parce que les journalistes issus de la diversité étaient cruellement absents de sa rédaction et, plus encore, de sa direction. D’ailleurs, et ce, histoire de rattraper cette terrible boulette, que ne fait-il pas le grand ménage chez BFM TV, son nouvel employeur, en cédant la place à des représentants des minorités visibles ? Soit, pour lui, l’occasion rêvée de démontrer que les médias sont susceptibles de laver blanc plus blanc que blanc. On attend.
(*) « Pour se faire mettre, il est vrai qu’on n’a pas encore trouvé mieux », me glisse un gilet jaune de mes proches amis. Excusez la trivialité du propos, mais il s’agit d’un ancien militaire. Il lui sera donc beaucoup pardonné.
On a d’abord cru à un acte criminel : on sait aujourd’hui qu’il s’agit d’une attaque terroriste. Deux jeunes randonneuses scandinaves, l’une norvégienne, l’autre danoise, ont été retrouvées, le 17 décembre, dans la région d’Imlil, près de Marrakech, tuées à l’arme blanche. La diffusion de deux vidéos sur les réseaux sociaux a rapidement orienté la police vers la piste islamique. Quatre suspects ont été arrêtés.
Une vidéo d’allégeance à l’État islamique, authentifiée par le procureur de Rabat, met en scène quatre personnes, dont trois des suspects. Ils affirment avoir répondu à l’appel de l’« émir des croyants, Abou Bakr Al-Baghdadi », chef de l’État islamique, « en soutien à nos frères de par le monde, et particulièrement nos frères de Hajin [ville détruite] par l’aviation croisée ». L’autre, horrible, montre l’exécution de l’une des jeunes femmes, égorgée vivante.
Le Maroc, qui fut un pourvoyeur de djihadistes en Syrie et en Irak, a déjà connu des attentats islamiques sanglants, comme à Casablanca, en 2003 (33 morts) ou à Marrakech, en 2011 (17 morts). Les services de sécurité ont fait une priorité de la lutte contre le terrorisme. Ce double assassinat est « un coup dans le dos du Maroc et des Marocains », a déclaré le Premier ministre. C’est aussi un coup dur pour le secteur du tourisme, une source importante de revenus (11,35 millions de visiteurs en 2017).
Cette tragédie montre de nouveau, s’il en était besoin, que l’État islamique, malgré ses défaites en Irak et en Syrie, est loin d’être vaincu – sans compter le retrait annoncé des troupes américaines, qui risque fort d’aggraver la situation. Il n’est pas besoin d’une armée ni d’une organisation structurée pour commettre des crimes barbares. Tous les combattants djihadistes sont unis par leur conception de l’islam, et l’on peut craindre que, dispersés ou non, leur combat ne perdure avec ses méthodes barbares : ils imposent la terreur, non seulement aux infidèles, en commençant par les chrétiens, mais aussi aux musulmans qu’ils jugent trop tièdes.
L’Europe est, bien sûr, visée, sur son territoire et dans les pays étrangers, notamment en Afrique. Il ne s’agit pas d’assimiler tous les immigrés à des terroristes, mais il est temps que tous les pays européens s’inquiètent de la protection effective de leurs frontières. Quand on voit avec quelle légèreté le gouvernement français a signé le pacte de Marrakech sur les migrations, sans même consulter le Parlement, arguant qu’il n’est pas « contraignant », on est en droit de se poser des questions sur ses intentions ou sur son irresponsabilité.
La force des groupes terroristes qui se réclament de l’islam repose d’abord sur la faiblesse de la plupart des États européens. Au nom de l’égalité des religions, ils ne veulent pas reconnaître que, plus que d’autres, la religion musulmane peut dériver vers le fanatisme. Au nom de l’État de droit, ils refusent de modifier les lois pour mieux protéger leurs peuples des agissements d’individus réputés dangereux. Au nom du multiculturalisme, ils considèrent comme une richesse l’apport des autres cultures, fussent-elles conquérantes.
Le terrorisme, lié à l’islam, n’a pas d’excuse, mais ceux qui ne font pas tout pour l’empêcher de prospérer ne sont pas dénués de responsabilité.
EUROPE (NOVOpress avec le bulletin de réinformation de Radio Courtoisie) : Londres présente ce 19 décembre un livre blanc sur le système d’immigration qui aura cours après le Brexit.
Cette mesure est le résultat de réflexions lors du référendum sur le Brexit de 2016. Elle mettra fin à la libre circulation des immigrés au Royaume-Uni, suite à la décision des Britanniques de « reprendre le contrôle des frontières », notamment par l’obtention plus compliquée de visa pour les étrangers.
Cette démarche aurait pour but d’inciter les entreprises britanniques « à se tourner en priorité vers la main d’œuvre nationale » Les critères de l’immigration seront les compétences et l’expertise que les gens peuvent apporter.
Le but est de ramener le solde migratoire à un niveau « viable », de le réduire à moins de 100 000 par an contre 280 000 en 2017.
FIGAROVOX/ENTRETIEN – Alain Destexhe analyse les tensions autour de l’immigration en Belgique. Le modèle multiculturaliste a échoué, argumente-t-il.
Pourquoi la question de l’immigration a-t-elle une telle importance en Belgique?
Par rapport à sa population, la Belgique a reçu beaucoup plus d’immigrés que ses voisins, y compris la France. Dans les années 2000, le solde migratoire a été quatre fois plus important en Belgique qu’en France ou en Allemagne! Les problèmes qui en résultent (absence d’intégration, communautarisme, développement de l’islamisme) ont été niés ou minimisés.
Il y a aussi un clivage entre Flamands et Wallons. Au nord du pays, la NV-A et le Vlaams Belang (parti proche des thèses de Marine Le Pen) se sont emparés depuis longtemps de ces questions migratoires. Au sud du pays, la presse et les partis politiques se sont montrés plus réticents. De plus, le nord du pays vote majoritairement à droite (l’extrême droite et la droite nationaliste comptent pour près de 40% du corps électoral alors que le sud vote à gauche.
(…)
A quel point Bruxelles est-elle aujourd’hui une ville multiculturelle?
Bruxelles compte déjà probablement 30% de musulmans. En quelques années à peine, les Belges d’origine sont devenus minoritaires à Bruxelles. (…) Le Parlement régional bruxellois, où les Belges d’origine étrangère sont en passe de devenir majoritaires, vote des résolutions sur la Palestine ou les Rohingyas de Birmanie mais ne s’intéresse pas à la situation des droits de l’Homme en Turquie. Dans les écoles primaires publiques bruxelloises, plus de 50% des enfants suivent le cours de religion musulmane.
(…) La démographie est, ici, une question centrale. Bruxelles est devenue la seconde ville la plus cosmopolite du monde après Dubaï, sans en avoir la richesse. Autrefois, la ville la plus riche du royaume, elle est en voie de paupérisation suite aux vagues migratoires. À Bruxelles, 90 % des allocataires sociaux sont d’origine étrangère. Cela devrait faire réfléchir ceux qui prônent des frontières ouvertes tout en dénonçant la montée des inégalités.
EUROPE (NOVOpress avec le bulletin de réinformation de Radio Courtoisie) : En effet, mercredi 12 décembre, la commission spéciale sur le terrorisme (TERR) de l’Union européenne a présenté et fait voter un rapport pour faire des propositions en matière de lutte contre le terrorisme.
Le texte adopté reconnaît « que les attentats les plus meurtriers ont été perpétrés par des groupes djihadistes » et que les terroristes sont « entrés dans l’UE par des flux » (sous-entendu migratoires) révélant « de grands manquements dans le contrôle des frontières ».
Le rassemblement Bleu Marine a commenté sur son site, « Les solutions sont pourtant simples. Il faut contrôler nos frontières extérieures et lutter contre l’immigration de masse. Il faut fermer les mosquées radicalisées, enfermer les imams prêcheurs de haine, démanteler le financement du terrorisme, et empêcher la récidive par des peines adaptées. »;
Effrayant lorsqu’on sait que 450 détenus radicalisés vont être libérés de prison prochainement.
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Par Carl Hubert, essayiste ♦ Le 10 décembre 2018, 164 Etats ont signé à Marrakech, le pacte mondial de l’ONU « pour des migrations sûres, ordonnées et régulières ». L’Assemblée générale des Nations Unies l’approuvera le 19 décembre. Il restera aux Etats signataires à le ratifier. En France, il devrait s’agir d’une formalité, d’autant plus que la ratification de ce traité ne sera, sauf surprise, pas soumise à l’autorisation du Parlement. Et pour cause : comme le clament les instigateurs de ce pacte et les journalistes serviles ou paresseux, ce pacte est « juridiquement non contraignant ». Certes, mais il est politiquement engageant ! Car à quoi bon vouloir faire signer à l’ensemble des Etats du monde un texte s’il est dépourvu d’effet ?
Liste des articles déjà publiés par Polémia sur ce texte catastrophique :
Peter Sutherland et Louise Arbour, concepteurs du pacte, sont des agents du mondialisme
Avant de préciser le contenu du pacte, il faut revenir sur sa genèse. Son principe a été fixé par la Déclaration de New York du 19 septembre 2016 pour les réfugiés et les migrants. Cette déclaration a été préparée sous la direction de Peter Sutherland, alors représentant spécial du Secrétaire général pour les migrations internationales et le développement et décédé depuis. Celui-là même qui, alors président de Goldman Sachs International, avait déclaré, le 21 juin 2012, lors d’une audition à la Chambre britannique des Lords, que tout individu doit avoir la possibilité d’étudier et de travailler dans le pays de son choix : une affirmation du droit tant à l’émigration qu’à l’immigration. Cet administrateur du groupe Bilderberg, qui fut aussi président de la Commission trilatérale et le premier directeur général de l’Organisation mondiale du commerce, appelait également les Etats européens à « miner leur homogénéité nationale »[1]. Le pacte pour les migrations était pour lui une manière d’approfondir la mondialisation : après la libre circulation des marchandises devait venir la libre circulation des personnes !
Le successeur de Peter Sutherland au poste de représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour les migrations, Louise Harbour, a également un profil militant. Cette ancienne juge canadienne s’est récemment faite connaître par ses efforts pour désinformer le public et occulter les effets du pacte de Marrakech et ses fondements mondialistes. Avant de prendre ses fonctions, on notera qu’elle a présidé, de 2009 à 2014, l’organisation International Crisis Group. Cette ONG très particulière est financée par les Etats et par de généreux mécènes, tel l’Open Society Institute de George Soros, qui est un des fondateurs de cette organisation. Elle exerce une activité de lobbying auprès des décideurs internationaux, auprès desquels elle promeut une politique interventionniste, et est connue pour soutenir l’action belliciste de l’OTAN. C’est un des hauts conseillers de cette officine occidentale mondialiste, le Canadien Michael Kovrig, que les autorités chinoises ont récemment arrêté en représailles à l’arrestation au Canada de la numéro 2 de Huawei.
Un pacte immigrationniste qui engage ses signataires
Avec de tels géniteurs, le pacte « pour » des migrations ne pouvait qu’être immigrationniste, les négociations entre Etats n’ayant pas fondamentalement corrigé son inspiration – si ce n’est à la marge, en évitant par exemple tout engagement à régulariser les immigrés clandestins. Selon l’ONU, le pacte vise à « faire face aux défis qui sont associés aux migrations d’aujourd’hui, et [à] renforcer la contribution des migrants et des migrations dans le développement durable ». En résumé, il n’est pas exagéré de dire qu’il s’agit de renforcer les migrations économiques et même climatiques. Quant aux migrations politiques, un second pacte mondial, encore en cours d’élaboration et qui portera sur les réfugiés, s’en chargera.
Le pacte comporte 23 objectifs, qui peuvent en première approche paraître équilibrés. D’un côté, par exemple, le pacte affirme que les immigrants contribuent à la prospérité mondiale et devraient être davantage protégés dans les pays d’immigration. D’un autre côté, « en même temps », le pacte indique que la lutte contre les filières de passeurs devrait être accentuée et que les Etats devraient mieux collaborer pour organiser le retour dans leur pays des émigrés. Mais la lecture du pacte dans le détail[2] convainc de l’ampleur des engagements qu’ont pris les pays occidentaux en le signant. Quant aux engagements pris par les pays d’émigration, ils n’engagent que ceux qui y croient.
Le pacte détaille d’abord des « ambitions communes » et principes directeurs, rédigés à l’impératif catégorique kantien : le point 13 comporte pas moins de quatre fois l’expression « nous devons » (par exemple : « nous devons donner aux migrants les moyens de devenir des membres à part entière de nos sociétés »), nonobstant son caractère « juridiquement non contraignant ». Le point 15 souligne que le pacte est « centré sur l’individu », reprenant une rhétorique individualiste qui est l’ennemie du droit des peuples souverains.
Le pacte énumère ensuite 23 objectifs de manière très détaillée. Comme l’a relevé notamment André Posokhow[3], ces objectifs, qui sont autant d’engagements, nous désarment face aux invasions migratoires : rendre les filières de migration régulière plus accessibles (ce qui revient à régulariser des migrations aujourd’hui irrégulières), notamment en accordant des titres de séjour aux étrangers fuyant des catastrophes naturelles ou la dégradation de leur environnement, ainsi qu’en assouplissant le droit au regroupement familial (objectif 5), aller sauver les migrants en danger (objectif 8), ne recourir au placement en rétention administrative qu’en dernier ressort, notamment pour les enfants (objectif 13), donner des moyens en faveur de la pleine intégration et de la cohésion sociale, en ouvrant aux immigrants tous les droits sociaux et culturels et en promouvant les échanges avec les « communautés de destination » (sic) (objectif 16), faire évoluer la manière dont les migrations sont perçues y compris en sensibilisant les professionnels des médias et en cessant d’allouer tout soutien aux médias qui ne promouvraient pas la vision attendue et même en organisant des activités « pour promouvoir le respect mutuel, notamment lors des campagnes électorales » (objectif 17), faciliter les envois de fonds au pays (objectif 20)…
Enfin, le pacte comporte des stipulations pour contrôler sa mise en œuvre (c’est dire s’il ne comporte aucune obligation !…). Tous les deux ans, le secrétaire général de l’ONU rendra compte à l’Assemblée générale de la mise en œuvre du pacte (point 46). Il s’appuiera à cet égard sur un « réseau » onusien, coordonné par l’Organisation internationale pour les migrations (point 45), dont les capacités seront renforcées par « le secteur privé et les fondations philanthropiques » (point 43). Enfin, un « forum d’examen des migrations internationales » se réunira à haut niveau tous les quatre ans (point 49) mais fera chaque année un point « informel » sur la mise en œuvre du pacte (point 51). Quant aux Etats, ils sont invités à élaborer des plans nationaux de mise en œuvre et à se soumettre à des « examens » impliquant toutes les « parties prenantes », au nombre desquelles les inévitables ONG (point 53).
Un instrument de droit souple, de portée à la fois politique et juridique
Si le Président de la République ratifie ce traité, qu’il a fait signer par le secrétaire d’Etat Jean-Baptiste Lemoyne, il engagera la France dans une politique favorable à l’immigration la plus large et la moins contrôlée, ainsi que dans un renoncement à l’homogénéité nationale – pour reprendre la vision du mondialiste Peter Sutherland –, puisque les immigrants ont droit à s’installer tout en conservant leur culture.
Les ONG immigrationnistes, au rang desquelles il faut bien compter l’Eglise catholique, et autres collabos de l’invasion migratoire auront tôt fait de passer au crible notre législation pour détecter des écarts aux objectifs du pacte de Marrakech – en Allemagne, les Verts ont commencé ce travail. Quant à durcir notre législation, il risque d’être difficile de même en discuter compte tenu de ce que les médias seront invités à déployer leur propagande favorable à l’immigration. Restreindre les critères du regroupement familial ? Contraire au pacte mondial ! Introduire un délai de carence pour que les étrangers bénéficient des droits sociaux ? Contraire au pacte mondial ! Continuer à placer des mineurs en rétention ? Contraire au pacte mondial ! Bloquer les transferts de fonds pour faire pression sur les pays d’émigration ? Contraire au pacte mondial ! Etc. En outre, le Gouvernement devra rendre compte de son action et subir les satisfecit, réprimandes et recommandations de l’ONU. Vous avez dit « respect des souverainetés nationales » ?
Quant aux juges, il est probable qu’ils sauront s’engouffrer dans la brèche ouverte par le pacte de Marrakech. Non pas forcément pour s’appuyer expressément sur ses stipulations, mais pour s’en inspirer ou pour en tenir compte dans l’application du droit national ou d’autres normes internationales. Le Conseil constitutionnel n’a-t-il pas récemment sorti de son chapeau un principe de fraternité universelle qui a conduit la Cour de cassation à annuler la condamnation de délinquants coupables d’aides à l’entrée et au séjour irrégulier ? L’inventivité des juges est aussi grande que leur ethnomasochisme.
Nous allons donc vers toujours plus d’impuissance et de laxisme migratoire. Jusqu’au jour où un Gouvernement voudra effectivement recouvrer sa souveraineté nationale et faire respecter les droits de son peuple. Ce ne sera pas celui d’Edouard Philippe, homme adoubé par le Bilderberg en 2016, qui refuse que l’on puisse débattre de l’immigration : un premier effet du diabolique pacte de Marrakech ?
Laurent Dandrieu dénonce avec force le soutien du Vatican au Pacte mondial des migrations. Il invite les chrétiens à écouter la souffrance des peuples européens en situation d'insécurité culturelle et à réaffirmer avec conviction le droit de rester dans son pays. [Figarovox, 18.12]. Il déplore le désintérêt du souverain pontife pour les pays qui les accueillent. Lafautearousseau, de son côté (voir lien en fin d'article) a marqué son désaccord avec ces déclarations. Lorsque le Pape empiète sue le terrain politique et lorsque, ce faisant, il nuit gravement à la sécurité ou à la stabilité de notre société, nous n'avons aucunement l'obligation de le suivre et, au contraire, en de tels cas, nous avons le devoir de nous y opposer. LFAR
Depuis le début du pontificat, les prises de position répétées du pape François en faveur des migrants suscitent de nombreuses incompréhensions et critiques chez beaucoup de fidèles, qui les jugent irréalistes, contraires aux règles élémentaires du bien commun ou tout simplement incompatibles avec la survie des nations européennes et avec le droit des peuples européens à la continuité historique de leurs identités.
Et depuis le début du pontificat, ceux qui soutiennent ces positions du pape rétorquent à ses détracteurs qu'il ne s'agirait, de la part de François, que d'une stricte mise en œuvre de la charité évangélique, d'un rappel vigoureux de la parabole du bon Samaritain et des appels de Jésus à accueillir l'étranger, que cela interdirait toute critique et fermerait la porte à tout débat. À mesure toutefois que le pontificat avance et que les textes et les déclarations s'accumulent, cette ligne de défense paraît de moins en moins tenable, les interventions du pape sur le sujet apparaissant de plus en plus clairement pour ce qu'elles sont : des positions qui ressortent de la politique - mais une politique malheureusement colonisée par la morale, et donc étrangère au souci du bien commun.
Déjà, à l'été 2017, le message annuel du pape à l'occasion de la Journée mondiale du migrant et du réfugié énumérait pas moins de 21 mesures proposées aux gouvernements des pays d'accueil qui, si elles étaient appliquées, interdiraient à ceux-ci l'exercice de cette « prudence » dans l'accueil des migrants pourtant théoriquement prônée par le pape, et la possibilité même d'une politique migratoire maîtrisée. Aujourd'hui, le soutien enthousiaste du Vatican au « Pacte mondial des Nations unies pour des migrations sûres, ordonnées et régulières » ne fait que renforcer la conviction que le propos du pape n'est pas seulement de rappeler la dignité à laquelle a droit toute personne humaine, mais bien de promouvoir une vision du monde où la migration constitue l'horizon indépassable de l'humanité, et la voie de son salut.
Preuve de cette adhésion enthousiaste, le pape avait dépêché à Marrakech, pour l'adoption du pacte, rien de moins que son Secrétaire d'État, Mgr Pietro Parolin. Rien d'étonnant à cela, puisque le journal la Croix souligne que « dès le début, le Saint-Siège avait (...) fortement promu le processus d'élaboration de ce pacte, en particulier à travers la section pour les migrants et les réfugiés du Dicastère pour le développement humain intégral, qui avait notamment publié vingt pistes d'action ». Et, sur la place Saint-Pierre, dimanche 16 décembre, le pape François a tenu à saluer l'adoption de ce pacte qui permettra à la communauté internationale « d'œuvrer avec responsabilité, solidarité et compassion envers ceux qui, pour des raisons diverses, ont quitté leur pays ».
Mgr Parolin aura eu beau, à Marrakech, rappeler le droit fondamental « à ne pas émigrer », cela ne sera apparu, comme les appels à la prudence du pape François, que comme une précaution oratoire ou une concession rituelle aux opinions publiques, dans un contexte où il s'agissait d'apporter son soutien à un texte qui postule clairement que la migration est devenue la loi du genre humain, « partie intégrante de la mondialisation, reliant entre elles les sociétés d'une même région et d'une région à l'autre et faisant de nous tous des pays d'origine, de transit et de destination ». Migrations auxquelles il serait d'autant plus absurde de vouloir s'opposer « qu'à l'heure de la mondialisation, elles sont facteurs de prospérité, d'innovation et de développement durable ». Dès lors, même si la souveraineté nationale en matière de politique migratoire est posée en principe et même si les signataires s'engagent à « lutter contre les facteurs négatifs et les problèmes structurels qui poussent des personnes à quitter leur pays d'origine », l'objectif prioritaire du texte paraît nettement être moins d'endiguer le flot des migrations que de dégager « une meilleure gouvernance (qui) permette d'optimiser ces effets positifs » qu'elles sont censées engendrer. Il n'est d'ailleurs pas anodin de noter que ce sont les mêmes Nations unies, à l'origine de ce pacte, qui ont inventé dans un texte de 2001, le concept de « remplacement de population » censé pallier par des migrations massives le déficit démographique des nations occidentales.
Au passage, notons que la dénonciation des fake news que constitueraient les craintes sur la nocivité du Pacte, alors que celui-ci, n'étant pas juridiquement contraignant, n'engagerait à rien de précis, est elle-même la plus formidable des fake news: car, que l'on sache, la Déclaration universelle des droits de l'homme n'est pas davantage un texte juridiquement contraignant : oserait-on dire qu'il n'engage à rien les États qui la reconnaissent ? Si demain, la CEDH ou toute autre juridiction intégrait le pacte pour les migrations à sa jurisprudence, ne constituerait-il pas un formidable moyen de pression sur les gouvernements qui l'auront adopté ?
C'est donc à un texte qui, demain, peut devenir directement opposable aux États que le pape François a donné son aval. Il ne s'agit pas de sa part d'une vague et énième pétition de principe, mais bel et bien d'un acte politique. Et d'un acte politique posé d'autant plus aisément que le texte de Nations unies rejoint au moins trois des constantes les plus marquantes du pape sur le sujet. D'abord, l'idée que les migrations seraient, malgré les tragédies personnelles qui peuvent en être l'origine, un bien fondamental pour la marche du monde. Opportunité d'exercer une « culture de la rencontre », « de créer de nouvelles synthèses culturelles », « occasion que la Providence nous offre pour contribuer à la construction d'une société plus juste » : le pape François n'est pas avare d'expressions pour exprimer cette vision, développée à des degrés divers par tous les papes depuis Jean XXIII : les migrations de masse seraient un moyen privilégié de progresser vers cette « unité de la famille humaine » qui est comme une « préfiguration anticipée de la Cité sans frontières de Dieu ». Les migrations, écrit ainsi le pape François, peuvent « ouvrir des espaces à la croissance d'une nouvelle humanité, annoncée par avance dans le mystère pascal : une humanité pour laquelle toute terre étrangère est une patrie et toute patrie est une terre étrangère ».
La deuxième constante est que, dans ce processus censé conduire naturellement à un enrichissement humain et culturel des pays d'accueil, seul l'intérêt du migrant est considéré, puisque, « fuyant la guerre et la faim », comme ne cesse de le marteler le pape François, ce nouveau prolétaire des nations a pour ainsi dire un crédit illimité sur les anciens peuples colonisateurs, coupables de sa misère (le pape a explicitement limité la colonisation à une entreprise de pillage) et confits dans une opulence coupable, qu'ils ne répugneraient à partager que par des réflexes de peur ou de xénophobie. Quand il s'agit des Européens inquiets de l'immigration de masse et de la progression de l'islam, le Qui suis-je pour juger ? n'est plus de mise: la sentence est prononcée, sans même entendre la défense.
Le problème est que cette vision caricaturale véhiculée par les déclarations du pape François ne correspond pas le moins du monde à la réalité. Des réfugiés « fuyant la guerre et la faim » ? Aussi opposés soient-ils sur la lecture politique du phénomène, les démographes s'accordent sur une chose, comme le notait Jean-Pierre Robin dans un récent article du Figaro : « Ce n'est pas “la misère du monde” qui franchit (…) la Méditerranée, mais les mieux formés et les plus argentés qui tentent l'aventure migratoire.» Loin de résoudre le problème de l'inégale distribution des richesses dans le monde, les migrations de masse l'aggravent en réalité, en privant les pays pauvres de leurs forces vives et en les plongeant dans une spirale de l'échec. Des pays opulents qui refuseraient, par pur égoïsme, d'ouvrir leurs frontières aux miséreux ? La récente révolte des Gilets jaunes et l'attention médiatique trop longtemps déniée qu'elle a enfin value à la France des oubliés a rappelé de manière tonitruante que la richesse apparente de nos sociétés masquait la paupérisation accélérée des classes populaires, qui admettent de moins en moins que leurs souffrances soient niées. Dans les innombrables déclarations du pape François sur l'accueil des migrants, on cherchera en vain une attention pour ces souffrances. Comme on cherchera en vain, sinon pour les condamner, une mention des inquiétudes que fait naître la présence de plus en plus massive d'un islam conquérant sur le territoire d'une Europe qui s'est construite comme une terre de chrétienté. « Le phénomène des migrations contribue à cultiver le “rêve” d'un avenir de paix pour l'humanité tout entière », écrivait Jean-Paul II en 2004 : aujourd'hui, communautarisme, dissociété, islamisme radical et appauvrissement généralisé aidant, le « rêve » a tourné au cauchemar pour toutes les parties concernées, mais le pape continue de rêver…
Ce décalage entre ce que vivent les populations européennes et le discours pontifical amène à la troisième convergence entre le pape et les Nations unies : contaminé sans doute par le « en même temps » macronien, le texte du pacte mondial pour les migrations, tout en s'inscrivant « dans le plein respect de la liberté de la presse », n'en propose pas moins aux États signataires d'orienter le débat public en vue d'« amener le public à considérer les effets positifs qu'ont des migrations sûres, ordonnées et régulières » ; pour ce faire, il faudra « sensibiliser » les journalistes « aux questions de migration et à la terminologie afférente » et punir les récalcitrants qui persisteraient à ne pas présenter l'immigration sous un ses aspects les plus positifs, et donc « cesser d'allouer des fonds publics ou d'apporter un soutien matériel aux médias qui propagent systématiquement l'intolérance, la xénophobie, le racisme et les autres formes de discrimination envers les migrants ». Ce programme subjectif (on sait avec quelle facilité l'accusation d'intolérance est imputable à quiconque ne cède pas aux sirènes du sans-frontiérisme) et fort peu libéral rejoint les préoccupations de longue date du pape François qui, depuis le début de son pontificat, ne cesse d'admonester les journalistes coupables de propager une vision anxiogène de l'immigration, et à les appeler, au contraire, non pas à informer objectivement, mais à concourir à la « conversion des attitudes et à favoriser ce changement de comportement envers les migrants et les réfugiés ». Un appel à une « information » militante quelque peu consternante pour tout journaliste soucieux de décrire le réel tel qu'il est. C'est avec une consternation similaire que l'on entendait il y a quelques jours l'archevêque de Strasbourg, Mgr Ravel, lors de l'office en mémoire des victimes du récent attentat islamiste, déclarer qu'il ne fallait surtout pas en profiter pour réfléchir à la place de l'islam dans nos sociétés, ou à l'ampleur des migrations, « vieux démons » de division. Quand les disciples du Maître qui a enseigné que « la Vérité vous rendra libres » préfèrent cacher la poussière sous le tapis de peur de nuire au « vivre-ensemble », la belle liberté des enfants de Dieu a dangereusement du plomb dans l'aile.
À l'heure où tous les peuples européens, les uns après les autres, entrent en rébellion contre des élites qui ont voulu les emmener de force là où ils ne voulaient pas aller, il est tragique de constater que le Vatican, comme le montre son soutien au pacte mondial pour les migrations, a choisi de se solidariser avec ces élites hors-sol plutôt que d'écouter les souffrances des peuples, au risque de creuser encore un peu plus le fossé béant qui la sépare désormais des Européens. À cette voie suicidaire, on nous permettra d'opposer les fortes paroles du cardinal Robert Sarah, prononcées lors d'une conférence donnée à Varsovie en octobre 2017:
« Je le redis avec conviction : il s'agit de coopérer ardemment au développement intégral des peuples touchés par la guerre, la corruption et les injustices de la mondialisation. Et non pas d'encourager le déracinement des individus et l'appauvrissement des peuples.
Certains se plaisent à utiliser des passages de la Parole de Dieu pour apporter une caution à la promotion de la mobilité universelle et du multiculturalisme. On utilise ainsi allègrement le devoir d'hospitalité envers l'étranger en déplacement pour légitimer l'accueil définitif de l'immigré. L'Église respecte les médiations naturelles voulues par le Créateur dans sa sagesse. Le génie du christianisme est l'Incarnation de Dieu dans le monde humain, non pas pour le détruire, mais pour l'assumer et l'élever à sa destination divine.»
Rétablir l'équilibre miraculeux, bimillénaire, entre le respect de l'identité des nations et l'appel à la fraternité universelle, convaincre à nouveau les Européens que le catholicisme est l'avenir des peuples et non leur destruction, telle est la seule voie pour que l'Europe et l'Église aient encore un avenir commun.
Laurent Dandrieu est rédacteur en chef des pages Culture à Valeurs Actuelles. Il a publié Église et immigration, le grand malaise. Le pape et suicide de la civilisation européenne, de Laurent Dandrieu. Presses de la Renaissance, 288 p., 17,90 €.
En plus d’annoncer aux gilets jaunes des mesures économiques en trompe-l’œil, le président Macron évoquait, le 10 décembre dernier, la tenue d’un débat sur l’immigration. Mais comme les fois précédentes, la causerie nationale sera probablement biaisée.
L’autre soir, tandis que le président de la République menait l’opération Enfumage d’hiver devant vingt millions de Français, il évoqua, parmi les cinq débats donnés à son bon peuple comme un os à ronger, la tenue d’un sur le thème de l’immigration. Trop concentrée, à juste titre, sur les offrandes économico-sociales du jeune premier d’Amiens, la presse ne creusa pas immédiatement ce point.
Au bon souvenir de Sarkozy
Une fois prouvée l’entourloupe de la hausse du SMIC et de la baisse de la CSG, des journalistes, les plus émotifs, les plus obsédés, s’attaquèrent à cette annonce parfaitement imprévisible. Il faut comprendre que nombre de journalistes, en leur qualité de gardiens d’une certaine idée de la démocratie, se sont difficilement remis de la création, en 2007, d’un ministère dédié à l’immigration. En ce temps-là, Nicolas Sarkozy, à la droite d’Hitler selon Le Nouvel Obs, venait d’être élu « sur la peur » de l’étranger. Le fidèle Hortefeux, avec ses airs d’assureur libertin de sous-préfecture, recevait ce maroquin de la honte. La presse de gauche, le monde universitaire, les chansonniers voyaient déjà des rafles et des trains filant vers la Pologne. L’heure était à la résistance.
Finalement, bien sûr, il n’y eut ni rafles ni trains. Ici comme ailleurs, Nicolas Sarkozy s’arrêtait au stade de l’annonce ou plutôt de son effet. Gouvernant par les « signes », la « séquence identité » était destinée aux électeurs du FN, qu’il voulait séduire en irritant les immigrationnistes. Très vite, la dureté affichée durant la campagne – « La France, tu l’aimes ou tu la quittes » – et juste après céda la place au sempiternel « comme avant ».
Loin de brider les flux migratoires, Hortefeux fit mine de les organiser, se payant au passage une chouette tournée en Afrique durant laquelle il signa des accords sans consistance avec plusieurs États. Ces images rassuraient peut-être le militant UMP convaincu que la vie est une négociation. Mais en vérité, le rythme des arrivées sur le territoire français ne diminua pas ; celui des reconduites aux frontières, non plus.
Les paroles, les paroles, les paroles…
En fait d’immigration choisie, il s’agissait bien davantage, comme avant, du choix de l’immigration, supposément indispensable au fonctionnement de notre pays et de toute façon techniquement et humainement impossible à juguler. Éric Besson, le Iago de la Drôme, devait reprendre le flambeau. Décevant dans le rôle de Goebbels, il déclarait notamment en janvier 2010 à La Courneuve : « La France n’est ni un peuple, ni une langue, ni un territoire, ni une religion, c’est un conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble. Il n’y a pas de Français de souche, il n’y a qu’une France du métissage. » Cette profession de foi et la réalité de la politique migratoire du gouvernement Fillon auraient dû apaiser les immigrationnistes ; toujours insatisfaits, ces derniers continuaient de définir le quinquennat en cours comme un Reich de cinq ans. C’est le simple fait de vouloir, du moins en mots – et ça ne va jamais plus loin, et ça ne dépasse jamais le temps des campagnes électorales – contrôler les flux migratoires qui leur est insupportable ; ils ne consentiront à sourire que lorsque la planète entière habitera la France. Depuis cette époque, en tout cas, nul n’avait osé chatouiller le parti de l’Autre.
Depuis 1976, on n’a jamais demandé aux Français leur avis sur l’immigration
Ce ne sera pas aujourd’hui non plus. Quelques jours après l’annonce de ce débat qui nous aurait évidemment ramené « aux heures les plus sombres de notre histoire », Matignon l’a enterré. Énième couac au sein de l’exécutif, qui les a multipliés durant cette crise, manifestant un terrible amateurisme ? Pression des députés de la majorité redoutant de devoir broder sur un thème qui au mieux les indiffère, au pire les dégoûte ? Au fond, peu importe pourquoi. Qui a pu croire un seul instant, sinon les immigrationnistes cachés dans un maquis imaginaire, que le président de la République était prêt à affronter ce sujet pourtant capital ? Depuis 1976 et le regroupement familial, on n’a jamais demandé aux Français leur avis sur l’immigration. Comment Emmanuel Macron, champion libéral, pourrait-il rompre le silence imposé par ceux pour qui le monde doit être un flux permanent de biens et de personnes ? Comme Hollande avait, dans un moment d’égarement, songé à l’évidente déchéance de nationalité pour les islamistes binationaux enragés, son ancien ministre de l’Économie, sans doute pour sonder sa gauche, a laissé échapper cette idée de débat. Le jour-même, un vague secrétaire d’État avait signé au nom de la France le pacte de Marrakech. C’est encore mieux que de la duplicité : ces gens-là nous prennent vraiment pour des imbéciles.
Démocratie choisie
Il est interdit de parler d’immigration. En démocratie, aucun sujet ne devrait être « tabou », mais il est de plus en plus clair que le système tend à l’oligarchie. Bruno Bonnell, député LREM du Rhône, expliquait ces jours-ci à la télévision que le référendum d’initiative populaire (ou citoyenne) n’était pas souhaitable parce que le peuple risquait de réclamer le rétablissement de la peine de mort ou… l’arrêt de l’immigration. Oui, et alors ? Depuis quand les représentants du peuple doivent-ils en limiter l’expression et en trahir la volonté ? La crise sociale, on le voit bien, se double d’une crise politique encore plus grave ; c’est la démocratie représentative qui ne fonctionne plus ; elle est entre les mains d’une élite économique et culturelle qui a fait sécession du corps social et entend dicter à celui-ci sa conduite. Pour ce faire, outre une propagande digne de l’URSS, l’élite n’hésite pas à se montrer violente, comme elle l’a été avec les gilets jaunes.
Le pouvoir est confisqué. C’est d’une révolution démocratique que nous avons besoin. Le printemps devrait être favorable aux peuples européens. Du reste, une victoire, même nette, ne sera pas suffisante. Ces gens-là seraient capables d’appeler l’OTAN à la rescousse.