Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

international - Page 1128

  • Un échec cinglant de l’Aipac : Le lobby pro-israélien a-t-il présumé de ses forces ?

    La conférence de l’American Israel Public Affairs Committee (Aipac) s’est achevée hier. Malgré l’euphorie de façade, c’est l’absence du président Barack Obama et le souvenir proche de la cuisante défaite subie par le lobby dans sa bataille pour entraver les négociations avec l’Iran qui ont dominé.

     

    Les différents chiffres annoncés concernant la conférence annuelle de l’American Israel Public Affairs Committee (Aipac) n’auront trompé personne. Malgré la présence de 14 000 participants, de plus de deux tiers des sénateurs américains, de dizaines de responsables politiques de haut rang, y compris John Kerry et Benyamin Nétanyahou, c’est bien l’absence de Barack Obama qui en aura été l’élément marquant.

     

    Agacé par l’activisme du lobby qui tient à voir appliquer de nouvelles sanctions contre l’Iran, le président n’a pas honoré le meeting de sa présence. Traditionnel lieu de tous les éloges pour Israël et sa politique, la conférence n’a pas trahi sa réputation. Cependant, quelques semaines seulement après une défaite cinglante de l’Aipac face à l’administration Obama, les intervenants démocrates ont été moins consensuels qu’à l’accoutumée.

     

     

     

    Une forte influence

     

    Fondé en 1951, le puissant lobby pro-israélien aux États-Unis n’est pas habitué aux défaites politiques. Grâce à un réseau influent de soutiens et de riches donateurs, il bénéficie de moyens importants pour influencer la politique américaine. Son objectif affiché est le « renforcement, la protection et la promotion des relations entre les États-Unis et Israël ». L’Aipac défend aussi une doctrine proche de celle des néoconservateurs sur les problématiques proche-orientales, affichant notamment des positions très dures vis-à-vis de l’Iran et de tous les pays supposés hostiles à Israël. Il y a près de trente ans, le président Ronald Reagan n’avait pas cédé face à ses demandes répétées d’annuler une vente d’avions de surveillance militaire à l’Arabie saoudite. Depuis cet « incident de parcours », l’organisation a multiplié les succès. Tous les ans, les principales personnalités politiques américaines se pressent à sa conférence annuelle. Elles y défendent l’amitié entre Israël et les États-Unis et rappellent l’alliance indestructible entre les deux pays.

     

    L’Aipac sponsorise habituellement des projets de loi sur la politique américaine au Proche-Orient qui sont acceptés à l’unanimité par le Congrès, son terrain d’influence favori : l’organisation bénéficie du soutien de nombreux sénateurs généreusement financés par l’organisation et acquis à son projet politique. Elle a activement soutenu les sanctions américaines contre l’Iran, avec plusieurs sénateurs, démocrates comme républicains, qui effectuent depuis de nombreuses années un travail législatif considérable pour accroître ces sanctions.

     

    L’Aipac s’est ainsi rapidement insurgée contre le pré-accord sur le règlement du conflit nucléaire iranien signé le 23 novembre 2013 à Genève. Tout comme Tel-Aviv, elle considère qu’il met en danger la sécurité d’Israël et qu’il convient d’appliquer une approche beaucoup plus ferme contre Téhéran.

     

    Les sénateurs Mark Kirk (républicain, Illinois) et Robert Menendez (démocrate, New Jersey) ont formulé un projet de loi, le Nuclear Weapon Free Iran Act, qui affirme que l’Iran continue de développer son programme nucléaire en violation des résolutions du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies. Les négociations entamées à Genève ne seraient qu’un subterfuge de Téhéran afin de gagner du temps. L’Iran est présenté comme le principal soutien du terrorisme, ainsi que l’illustrerait son appui au Hezbollah et au régime syrien. Les sanctions auraient amené les autorités iraniennes à négocier ; il serait donc nécessaire de les maintenir et même les accroître. Il est précisé que si Israël, au motif de légitime défense, entreprenait des actions militaires contre les installations nucléaires iraniennes, les États-Unis se devraient de soutenir leur allié (1). Le texte a été critiqué : les rédacteurs affirment par exemple que l’Iran n’a pas le droit d’enrichir de l’uranium et du plutonium dans la mesure où il a ratifié le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), ce qui est faux.

     

    Contourner le veto présidentiel

     

    Présenté au Sénat à la mi-décembre, ce projet de loi s’est rapidement approché de la majorité des deux tiers (67 sénateurs) grâce à une rhétorique qui a permis de ne pas braquer les démocrates : le Nuclear Weapon Free Iran Act serait un outil supplémentaire permettant à Obama de renforcer la diplomatie américaine et de menacer la République islamique d’un durcissement immédiat des sanctions si cette dernière ne respectait pas ses engagements, et ce projet ne serait en rien contraignant pour le président.

     

    L’Aipac a fait de ce projet sa priorité absolue et tous les moyens de communication du lobby ont été utilisés pour le soutenir. On trouvait par exemple, il y a peu, sur son site une lettre-type soutenant le Nuclear Weapon Free Iran Act, à imprimer par les citoyens et à envoyer aux sénateurs, ou encore des vidéos illustrant le danger que représenterait un Iran nucléarisé.

     

    Obama ayant fait de l’apaisement diplomatique avec l’Iran une des priorités de son second mandat, il a menacé le Sénat d’utiliser son veto si d’aventure la loi était ratifiée. Malgré ces mises en garde et celles du leader des démocrates au Sénat, Harry Reid, refusant de mettre le vote de cette proposition de loi au calendrier du Sénat, seize sénateurs démocrates l’ont soutenue au cours du mois de janvier. Avec les soutiens unanimes des républicains, le projet a obtenu cinquante-neuf co-sponsors à la mi-janvier. Il ne manquait qu’une voix aux partisans du projet pour bloquer le Sénat grâce au fillibustering (« obstruction parlementaire »)2 et seulement quelques-unes pour contourner le veto présidentiel grâce à la majorité des deux tiers.

     

    Bob Menendez et Mark Kirk, les deux rédacteurs du projet, se sont distingués au cours de leur carrière politique par des positions très proches des néoconservateurs. Ils ont déjà participé à la rédaction de différents amendements aggravant les sanctions américaines contre l’Iran et affichent un soutien indéfectible à la politique israélienne dès qu’ils en ont l’occasion.

     

    Une surenchère qui ne fonctionne plus

     

    Un front démocrate est apparu face aux partisans d’une augmentation des sanctions. La réalisation du pré-accord avec l’Iran signé à Genève devait débuter le 20 janvier et ce projet risquait d’en compromettre la mise en œuvre et d’être perçu comme une provocation par Téhéran.

     

    Aux côtés du président, on retrouve Harry Reid mais également un groupe de dix présidents de commissions démocrates qui ont publié une lettre en guise d’avertissement aux membres de leur parti qui voudraient se rallier au projet. D’autres personnalités démocrates comme John Kerry, Bill de Blasio ou Hillary et William Clinton affichent tour à tour l’espérance que suscite à leurs yeux une solution diplomatique négociée avec Téhéran. On note également la prise de position de certains think tanks très influents comme Carnegie Endowment for International Peace, dont la présidente Jessica Tuchman Mathews a publié un pamphlet contre le projet de loi.

     

    Les sénateurs démocrates ayant soutenu le Nuclear Weapon Free Iran Act sont accusés de mener une politique qui conduira inéluctablement leur pays à la guerre.

     

    L’Aipac peine alors à trouver de nouveaux co-sponsors au projet et la fermeté dont a fait preuve le président lors du discours sur l’état de l’Union est sans équivoque. Le 29 janvier, trois sénateurs démocrates ont retiré leur soutien après avoir été personnellement convaincus par le président. Le même jour, Menendez a reconnu l’échec de son projet – une défaite qui suivait un autres revers, son incapacité à bloquer la nomination de Chuck Hagel au poste de secrétaire à la défense.

     

    Quelles vont être les conséquences de cette défaite politique pour l’Aipac ? Le lobby essaye depuis de la camoufler en déclarant officiellement soutenir les efforts de la diplomatie américaine. L’intransigeance d’Obama s’est révélée victorieuse. Ce précédent pourra t-il faire évoluer la fin du mandat d’Obama et décomplexer sa politique au Proche-Orient ?

     

    Menendez et Nétanyahou ont certes multiplié à la tribune de la conférence, en ce début mars, les attaques contre la République islamique, la comparant à la Corée du Nord avec des dirigeants qui « aiment la mort ». Ils ont également défendu l’existence millénaire d’Israël ou l’indivisibilité de Jérusalem.

     

    Mais cette fois la surenchère rhétorique n’a pas fonctionné. Le président Obama avait confirmé la veille à son homologue israélien la nécessité de faire des compromis pour résoudre le conflit israélo-palestinien et John Kerry a rappelé qu’il n’était pas question d’évoquer de nouvelles sanctions contre l’Iran tant que le processus diplomatique était en cours. Depuis bien longtemps l’atmosphère n’avait semblé aussi lourde autour de cette conférence, et ce ne sont pas Robert Menendez ni Benyamin, Nétanyahou, habituellement très applaudis, qui pourront dire le contraire.

     

    Notes :

     

    1 Mark Landler, Jonathan Weismanjan, Obama Fights a Push to Add Iran Sanctions, The New York Times, 13 janvier 2014

    2 Procédure permettant aux partisans d’un projet de loi menacé par un veto de bloquer le fonctionnement du Sénat grâce à des discours-fleuves.

    ORIENTXXI

    http://fortune.fdesouche.com/331605-un-echec-cinglant-de-laipac-le-lobby-pro-israelien-a-t-il-presume-de-ses-forces#more-331605

  • Le Traité transatlantique

    Les négociations pour le Traité transatlantique ont commencé en loucedé et personne ne se soucie, étrangement, d’en parler. Faut-il en accuser notre insouciance, ou plutôt notre regard médusé sur le sort intérieur fait à la France de François Hollande et sur l’inertie de l’Union européenne ? Que l’on juge que ce n’est pas un sujet d’actualité, qu’il sera bon d’en parler à Pâques ou à la Trinité, ou simplement que l’on s’en contrefoute, le fait est que le pire est devant nous : la construction de l’Europe à la bruxelloise sera de la petite bière devant le maëlstrom que l’on nous prépare. Pour se limiter à quelques chiffres très simples, cet accord concerne rien moins que la moitié du PIB mondial et 40 % des échanges mondiaux : de quoi bien entendu aiguiser les appétits, et aussi – bizarrement on en parle moins – entraîner les dégâts économiques les plus graves.

    Les peuples étant décidément jugés trop bêtes pour avoir un avis sur une question si importante, le mois de mars devrait voir se dérouler à Bruxelles le quatrième « round » comme on dit de négociations, et toujours dans le plus grand secret, même si le cher commissaire européen afférent annonce une grande « négociation publique ». L’agenda des technocrates prévoit, grand seigneur, que l’accord soit soumis en 2015 au Conseil européen et au vote des députés, lorsqu’il aura été achevé. La technique est rodée et commence à être connue : on vous ficelle un bon traité de derrière les fagots, puis on vous explique que le refuser serait passéiste, réactionnaire, signe de fermeture et de repli, et que de toute façon vous n’avez rien d’autre à proposer à la place, ce qui démontre parfaitement votre mauvaise volonté.

    Il est toujours malaisé de négocier avec plus grand que soi – la France en a fait l’amère expérience avec l’Allemagne lors du Traité de Maastricht – et les États-Unis, qui disposent de la monnaie de réserve mondiale, sont toujours une puissance plus importante que l’Europe, n’en déplaise aux optimistes. L’Europe a réussi dès le début à abstraire la « culture » du débat – on se demande bien pourquoi si l’on ignore les rapports incestueux qu’entretiennent ensemble les artistes, les intellectuels et les politiques qui sont globalement pour un monde sans frontières tant que ça ne salit pas leur rue – mais pour le reste, tout est négociable : l’agriculture, qui a bien besoin de la concurrence des OGM américains, l’énergie, et nous aurons le gaz de schiste, toutes sortes de produits manufacturés dont nous avons certainement bien besoin, incapables que nous sommes de les produire ici.

    Ce Traité, d’obédience ultralibérale si l’on en juge à ses buts autant qu’aux experts et lobbies qui le fomentent, introduirait de plus une nouvelle norme juridique qui permettrait à des entreprises de poursuivre un État souverain dont elles jugeraient que la réglementation a porté atteinte à leurs intérêts. Typiquement anglo-saxonne, cette mesure a déjà permis à des gros cigarettiers de faire condamner l’État australien, et autoriserait demain les multinationales de l’énergie à plaider contre la France qui interdit l’exploitation de gaz de schiste.

    La suite sur le site de la Nef

    Jacques de Guillebon

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Le-Traite-transatlantique

  • Les millions de Warren Buffet pour l'avortement

    Sur son blog, Jeanne Smits relaie une enquête de National Review, citée par LifeSite, qui révèle l'ampleur des dons de Warren Buffet, quatrième fortune mondiale (60 milliards $) et premier donateur individuel américain, en faveur du "contrôle de la population".

    "En 2011, 115 millions de dollars sont venus au secours de groupes de promotion de l'avortement légal, et une belle part de la somme a doté des organisations qui financent l'avortement pour des femmes à bas revenus. (...)

    • A lui seul, selon [la journaliste] Betsy Woodruff, Warren Buffet a financé à hauteur de 21 millions de dollars la National Abortion Federation Hotline Fund, une ligne téléphonique ouverte aux femmes qui désirent avorter mais n'en ont pas les moyens. Le budget opérationnel de ce fonds est de 26 millions de dollars…
    • Le Planning familial américain (Planned Parenthood) a bénéficié en 2011 de 40 millions de dollars de dollars de la part de Buffett, mais celui-ci a également pris soin de verser un million de dollars à l'Abortion Access Project (près du tiers de son budget annuel) dont l'objet est d'étendre l'avortement aux hôpitaux catholiques et aux communautés conservatrices où la pratique est interdite ou mal vue.
    • Voilà pour les Etats-Unis. Dans le reste du monde, Buffett choisit les pays pauvres où il  cherche à faire diminuer la natalité : pour y contribuer, voyez ce don de 16 millions de dollars à un groupe nommé DKT International, qui se vante sur son site d'avoir éliminé par avortement quelque 1, 2 million d'« enfants non désirés » en Inde, en Ethiopie, au Mozambique et ailleurs en 2013. D'autres dons profitent à la promotion de la pilule abortive RU 486 dans les pays en voie de développement.
    Mais s'il donne beaucoup, il n'en parle jamais."

    Louise Tudy

  • 58% des Américains sont « pro-vie »

    Selon un sondage de CNN. La culture de vie progresse et les 40 Days for Life n'y sont pas pour rien.

    Michel Janva

  • De la guerre civile en Irak

    L’année 2014 sera terrible pour l’Irak
    Comme en Syrie, l’Arabie saoudite attise le conflit
    Près de onze années se sont écoulées depuis l’agression délibérée, contraire aux principes du droit des gens, que les Etats-Unis ont perpétrée contre l’Irak en 2003. Aujourd’hui, ce malheureux pays risque bien de sombrer dans le chaos et l’anarchie. Les combattants de l’ISIL (“Pour un Etat islamique en Irak et au Levant”), une organisation terroriste qui, dit-on, serait étroitement liée à Al Qaeda, ont pris le contrôle de vastes portions de la province occidentale d’Al-Anbar. Les attentats ponctuent chaque journée qui passe. Pourtant le premier ministre irakien Nuri al-Maliki reste serein. Il a confiance en ses troupes : “Nous vaincrons Al Qaeda”, affirme-t-il.
    À Washington, on analyse la situation avec un oeil plus réaliste. Les Etats-Unis livrent des armes légères à l’armée irakienne, dans l’espoir qu’avec cet arsenal réduit cette armée, théoriquement alliée, va pouvoir à terme empêcher qu’un territoire assez vaste et cohérent de l’Irak et de la Syrie soit soustrait à l’influence des islamistes. Mais ce qu’il faut surtout rappeler c’est que des voix se font entendre à Washington qui critiquent le retrait des troupes américaines en 2011 et réclament dès lors un nouvel engagement combattant dans le pays ravagé par la guerre civile. Récemment donc deux sénateurs influents, John McCain et Lindsey Graham, ont déclaré : “Que les choses soient claires: la position du gouvernement, qui voulait aller dans le sens du gouvernement irakien et ne voulait pas maintenir les forces armées américaines au-delà de l’année 2011, était manifestement erronée”. Al-Maliki voit les choses autrement, bien sûr, et défend sa décision d’hier de faire partir le plus vite possible les soldats américains.
    Al-Maliki n’est toutefois par entièrement innocent : il est partiellement coupable de la détérioration de la situation. Chef du gouvernement, il appartient à la majorité chiite de la population, que le régime de Saddam Hussein avait réduit à l’insignifiance politique. Al-Maliki s’est ensuite efforcé de marginaliser les sunnites. Par voie de conséquence, la loyauté de ces derniers envers le nouvel Etat irakien post-baathiste, pour autant qu’elle ait jamais existé, s’est évanouie comme neige au soleil. Cette disparition de toute loyauté sunnite a favorisé le développement de groupes comme Al Qaeda ou l’ISIL.
    La politique actuelle d’Al-Maliki vise à amener les Américains à livrer davantage d’armes. Il a transmis à Washington une liste d’armements jugés nécessaires pour chasser les islamistes de la province d’Al-Anbar. Pourtant les armes arrivent depuis assez longtemps. En décembre 2013, le “New York Times” rapportait qu’une cargaison de 75 missiles anti-chars Hellfire était arrivée en Irak. Ensuite, le Pentagone s’est déclaré prêt à livrer en 2014 au gouvernement de Bagdad des chasseurs F-16, des hélicoptères Apache et, surtout, des dizaines de drones d’observation. Mais les experts militaires cités par le “New York Times” sont très sceptiques : même dotés de ces armements sophistiqués, ils doutent que l’armée irakienne soit capable de vaincre les insurgés sunnites.
    Le ministre irakien des affaires étrangères, Hoshyar Zebar, quant à lui, a avoué qu’une intervention américaine directe, par le biais de drones, était de plus en plus envisageable “depuis quelques mois”. Si le conflit gagne en intensité, l’engagement de troupes américaines n’est pas une option à exclure, même si Kerry affirme encore aujourd’hui que “les godillots des GI’s” ne fouleront plus le sol irakien.
    Cependant, il faut bien constater que les islamistes irakiens ne seraient pas aussi forts, comme leurs homologues syriens d’ailleurs, s’ils ne bénéficiaient pas d’un soutien massif des Saoudiens. Le royaume wahhabite du désert arabique joue effectivement un rôle clef dans ces conflits d’Irak et de Syrie. On sait qu’il est riche de sa rente pétrolière, que sa religion d’Etat est le wahhabisme, forme la plus rigide de l’islam, qu’il soutient partout dans le monde les tenants de ce rigorisme. Le 4 janvier 2014, l’agence iranienne de presse “Fars News Agency” écrivait : “Tandis que la Turquie a fermé de large portions de sa frontière aux terroristes et tandis que la Jordanie songe à restreindre le droit d’entrer et de circuler sur son territoire aux ressortissants saoudiens qui cherchent à entrer en Irak via le royaume hachémite de Jordanie, les frontières de l’Irak en plein désert sont à peine contrôlées par les militaires irakiens et les pistes de ce désert constituent dès lors les voies de pénétration pour le soutien logistique et militaire que l’Arabie saoudite apporte aux terroristes syriens”.
    La question se pose quant au rôle douteux que joue ce grand allié des États-Unis au Proche Orient — le deuxième après Israël — souligne Andreï Akoulov du centre d’études stratégiques russe “Strategic Culture Foundation” : “L’Arabie saoudite constitue la principale menace pour la paix au Proche Orient. Les guerres régionales et les conflits religieux dans cette région du monde sont financées et armées par Ryad”. La tragédie syrienne, pour l’expert russe, est une “conséquence directe” de l’immixtion saoudienne, appuyée par les États-Unis. L’Irak, dès lors, devra faire face à “une nouvelle vague d’attentats à la bombe”, parce que les Saoudiens tentent de créer un équilibre régional à leur seul profit et au détriment de l’Iran.
    L’Arabie saoudite est en mesure de pratiquer cette politique belligène tout simplement parce que celle-ci est la suite logique des guerres fomentées et déclenchées par les bellicistes néo-conservateurs qui ont tenu le haut du pavé à Washington sous la présidence de George W. Bush. Un autre expert russe, actif dans la même fondation, Nikolaï Bobkin, souligne la responsabilité des Etats-Unis dans l’éclosion du conflit. En effet, les interventions américaines, en Afghanistan d’abord, en Irak ensuite, “ont bouleversé l’équilibre fragile des forces et enclenché un processus de concurrence entre Iraniens et Saoudiens pour la maîtrise du Proche Orient”.
    Une question cruciale demeure cependant ouverte : pendant combien de temps les Etats-Unis miseront-ils encore sur un allié qui contrecarre leurs intérêts au Proche Orient, bien plus intensément que ne le firent jamais les Iraniens? Voilà sans doute pourquoi, à court ou moyen terme, on voit se profiler un rapprochement entre Washington et Téhéran.
    Bernhard TOMASCHITZ.
    (article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°4/2014; http://www.zurzeit.at ).
    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2014/03/05/de-la-guerre-civile-en-irak.html

  • La Chine poursuit son réarmement et nourrit des tensions en Asie

    PEKIN (NOVOpress via Bulletin de réinformation)
    La croissance économique n’est pas la seule à être régulière d’année en année en Chine, les dépenses militaires aussi progressent de manière soutenue. Pour l’année 2014, Pékin a annoncé une augmentation de 12 % de ses dépenses d’armement, pour atteindre un montant de 95 milliards d’euros environ.

    Si cela reste quatre fois inférieur aux dépenses militaires américaines, les Etats‑Unis considèrent ces chiffres comme étant faux. Les réelles dépenses seraient alors de 1,2 à 2 fois supérieures au montant officiel.

    Cette attitude suscite par ailleurs des tensions vives en Asie et en Extrême‑Orient. Si le Japon s’est engagé dans le pacifisme en 1945, le gouvernement actuel entend accentuer la rupture avec ce passé de neutralité. Ainsi, le gouvernement nippon a aussi prévu une augmentation de ses dépenses militaires de 5 % pour la période 2014‑2019, soit 175 milliards d’euros au total.

    http://fr.novopress.info/

  • Pourquoi les Allemands n’ont guère envie de se fâcher avec Poutine

    La Russie fournit un tiers du gaz naturel et du pétrole [consommé par] l’Allemagne. Et leurs économies sont si imbriquées que l’idée même de sanctions effraient les champions de l’exportation.

    Sanktionen nein danke ! S’il est un patronat qui veut éviter toute sanction économique contre Moscou, c’est bien l’allemand. Les deux économies sont tellement imbriquées que Berlin aurait énormément à perdre. Les échanges entre l’Allemagne et la Russie s’élèvent à près de 80 milliards d’euros (4 fois plus que la France).

    L’hebdomadaire Wirtschaftswoche résumait cette semaine : “Plus de 6.000 entreprises, de la multinationale aux PME, sont présentes en Russie, où elles ont investi directement plus de 20 milliards. 300.000 emplois dépendent en Allemagne de ces échanges“. Berlin est le deuxième fournisseur de Moscou, après Pékin (la France, 8ème).

    D’ailleurs jeudi 6 mars, alors que la crise ukrainienne battait son plein et que le Kremlin ne semblait pas disposé à faire baisser la tension, Sigmar Gabriel, ministre de l’économie et Vice chancelier est allé à Moscou, en voyage officiel et a rencontré Poutine. Cette visite “prévue de longue date“, a-t-on précisé à Berlin, portait sur la “politique énergétique et de développement économique“. Elle va tout à fait dans le sens de la diplomatie allemande : pas de coup de menton, un pragmatisme qui respecte les intérêts bien compris de chacun.

    Des sanctions qui pourraient coûter cher

    Car la Russie pourvoit aux besoins énergétiques de notre voisin : elle lui fournit 31% de son gaz naturel (contre moins de 10% en France) et 35 % du pétrole qu’elle consomme. En échange, l’Allemagne lui vend des biens pour une valeur d’une quarantaine de milliards d’euros, essentiellement des machines-outils, de la chimie et des automobiles. Metro, Volkswagen, BMW ou Daimler sont des acteurs de poids.

    Tout au long de la semaine, la presse Outre Rhin y est allée de ses avertissements contre les sanctions, comparées par exemple à “un poison coulant dans le sang“, par le quotidien Süddeutsche Zeitung. “Chaque sanction a son prix“, mettait en garde le quotidien des affaires Handelsblatt, en écho à l’hebdomadaire Focus qui parlait de “spirale des sanctions“.

    L’économiste star, Wener Sinn, patron de l’institut de Munich IFO, estimait, quant à lui que les représailles économiques contre Moscou mettraient en danger la transition énergétique allemande, qui rend le pays “encore plus dépendant des importations russes“.

    Schröder fait du [lobbying] pro-russe

    Le 3 mars, l’ex chancelier Gerhard Schröder était à l’ambassade d’Allemagne à Paris devant un parterre de politiques et d’hommes d’affaires français. Soucieux de pacifier le débat, il a émis des doutes sur l’utilité des armes économiques. “A quoi servirait d’appeler au boycott de la Russie, alors que l’on ignore qui va en pâtir le plus ?“, avait notamment déclaré ce proche de Poutine, qui appelle le patron du Kremlin son “ami” et qui l’a invité à la fête de ses 60 ans.

    Il n’est pas le seul Allemand proche de Moscou. Plusieurs politiques et hommes d’affaires de premier plan se sont reconvertis dans le lobbying pour la puissance orientale. Dernier en date, Peter Löscher, ancien président de Siemens qui vient tout juste d’être embauché par un oligarque.

    Challenges

    http://fortune.fdesouche.com/331711-pourquoi-les-allemands-nont-guere-envie-de-se-facher-avec-poutine

  • Poutine à propos du Kosovo : « Un jour, cela vous reviendra dans la gueule »

    Vladimir Poutine avait déclaré cela en 2008.

    Aujourd'hui, les commandos russes déployés en Crimée font comme l’Otan au Kosovo : ils “sécurisent”… À Pristina, les Kosovars albanais dénonçaient la violence des Serbes. À Simféropol, les russophones refusent la loi des “fascistes” de la place Maïdan, dont une des premières mesures fut la suppression du russe comme langue officielle.

    "Poutine nous “renvoie dans la gueule” ce fameux droit d’ingérence que l’Occident lui avait imposé au Kosovo, une aberration politique illustrée hier par Bernard Kouchner, aujourd’hui à Kiev par Bernard-Henri Lévy."

    Michel Janva

  • Genre et développement, c'est la politique étrangère de la France

    MAnne-Marie Descôtes, directrice générale de la mondialisation au ministère des affaires étrangères, estime que l'idéologie du genre, ainsi que les questions de santé sexuelle et reproductive (i.e. contraception et avortement), sont essentielles au développement.

    "Remettre la question du genre au cœur du développement est donc un vrai défi et surtout un travail de longue haleine, qui relève de la culture du changement, et qui nécessite la mobilisation de tous. Nous y travaillons au ministère des Affaires étrangères car l’agenda international des deux prochaines années s’avère particulièrement chargé sur les questions de l’égalité femmes-hommes avec notamment le 20e anniversaire des deux conférences du Caire et de Pékin."

    Michel Janva