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international - Page 1210

  • Le Front Européen pour la Syrie et Solid en mission à Damas

    Le <em>Front Européen pour la Syrie</em> et <em>Solid</em> en mission à Damas

    DAMAS (NOVOpress) – Alors que les va-t-en guerres continuent à s’agiter en faveur d’une intervention militaire contre la Syrie, une délégation de bénévoles du Front Européen pour la Syrie et de l’ONG Solid ont tenu à exprimer la solidarité des peuples européens, majoritairement opposés à cette nouvelle aventure guerrière, envers le peuple syrien et ses autorités légitimes calomniées.

    Depuis plusieurs jours, ils multiplient les rencontres en Syrie avec la population et les représentants des institutions légales et découvrent une réalité très éloignée de celle relayée par les gros médias occidentaux qui soutiennent aveuglément et inconditionnellement la cause de la dite « rébellion », composée de fondamentalistes islamistes financés par l’étranger.

    Malgré la crainte des bombardements, la population de Damas reste calme et soudée autour de son armée et de son gouvernement.

    Niant avec la plus grande fermeté l’usage de gaz toxiques, les autorités syriennes se disent prêtes au dialogue et à la collaboration avec l’ONU mais refusent les diktats occidentaux et son prêtes à faire face à toute agression. Le ministre de l’information, Omran Al Zoubi, leur a notamment déclaré «Il y a une guerre médiatique contre la Syrie, comme en témoigne le mensonge de l’utilisation d’armes chimiques par le gouvernement Assad alors que ceux qui utilisent des armes chimiques sont les soi-disant rebelles, en particulier les fondamentalistes du Front Al Nusra qui ont attaqué avec du gaz toxique dans le quartier de Jobar ».

    Pour suivre la mission au quotidien : https://www.facebook.com/FronteEuropeoPerLaSiria

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    http://fr.novopress.info/141142/le-front-europeen-pour-la-syrie-et-solid-en-mission-a-damas/

  • Le politiquement correct appliqué à la Syrie, par Jean-Luc TARI

    Le gouvernement américain a défini une limite à ne pas franchir par le régime syrien : il est interdit d’utiliser les armes chimiques. Or des gaz ont été utilisés contre des populations civiles d’après les médias occidentaux.
    Une intervention militaire américaine est donc programmée pour punir le régime syrien. Toutefois il est rarement souligné la débilité du prétexte invoqué pour attaquer la Syrie.
    En effet, ce distinguo entre les façons de mourir est une nouveauté consternante. C’est comme si après un attentat à la bombe dans le métro parisien, le gouvernement expliquait qu’il s’agit d’un acte acceptable. La recherche des coupables ne serait mise en œuvre que si un attentat avec des armes chimiques était commis. Un tel discours serait jugé complètement débile.
    C’est pourtant celui qui est relayé par les médias politiquement corrects sans le moindre esprit critique. Les cerveaux des « bien-pensants » sont asphyxiés par l’idéologie politiquement correcte importée des États-Unis.
    Le politiquement correct conduit à la nullité intellectuelle. Mourir par balles ou par des éclats de bombes est normal mais mourir asphyxié devient une abomination. Le sentimentalisme prend le pas sur la rationalité. Les bons sentiments remplacent la réflexion. Le droit d’ingérence humanitaire prescrit par le docteur Folamour se substitue à la raison d’État.
    Normalement c’est l’intérêt national qui devrait prévaloir pour décider des opérations militaires. Mais en suivant les niaiseries politiquement correctes, les États devraient se comporter comme des ONG à but humanitaire.
    La France veut emboîter le pas aux États-Unis pour intervenir en Syrie. Pourtant ce pays est en pleine guerre ethnique. Le régime syrien s’appuie sur la minorité alaouite chiite. Il est également  soutenu par les chrétiens coptes qui redoutent des massacres si la majorité sunnite reprend le pouvoir.
    Aucune intervention militaire ciblée ne peut changer cette réalité pluriethnique. De plus, le manichéisme ambiant empêche de prendre en compte la possibilité d’une manipulation par les forces rebelles. Elles ont peut-être utilisé des armes chimiques pour inciter les Occidentaux à intervenir.
    Le gouvernement français devrait s’intéresser aux tensions ethniques en France plutôt que de guerroyer sans raison valable en Syrie. En effet, l’intérêt d’une expédition en Syrie n’est pas démontré. Le remplacement de la dictature actuelle par un régime islamiste ne présente a priori aucun intérêt pour la France.
    Il existe toutefois une personne qui devrait trouver un intérêt à cette intervention. Le président pourrait redresser sa cote de popularité en décidant une opération militaire, comme le précédent malien l’a montré.
    Mais on parvient à une conclusion gênante : l’intérêt du président ne coïncide pas avec l’intérêt de la France.
    http://www.francepresseinfos.com/2013/09/le-politiquement-correct-applique-la.html#more

  • Poutine : "Monsieur Kerry ment et il sait qu'il ment. C'est pitoyable." / 4 Sept.2013

  • Attaque chimique en Syrie : des rebelles de la Ghouta avouent l’avoir causée

    Des miliciens syriens dans la banlieue est de Damas dans la Ghouta orientale ont admis qu'ils étaient responsables de l'incident d'armes chimiques de la semaine dernière, imputé par les puissances occidentales aux forces de Bachar Al-Assad.

    Ces aveux ont été faits pour la correspondante de l’agence américaine Associated Press au Moyen Orient, Dale Gavlak, dont la crédibilité est impressionnante. Elle a aussi travaillé pour National Public Radio (NPR) et écrit des articles pour la BBC News.

    Elle assure que des miliciens syriens lui ont rapporté que l’accident a été causé en raison d’une mauvaise manipulation des armes chimiques qui leur avaient été fournies par l'Arabie saoudite. "Dans de nombreux entretiens avec des médecins, des résidents de la Ghouta, des combattants rebelles et leurs familles,... beaucoup affirment que certains rebelles ont reçu des armes chimiques par l'intermédiaire du chef du renseignement saoudien, le prince Bandar bin Sultan, et sont responsables de la perpétration de l'attentat au gaz (mortel)," ajoute Gavlak.

    Les rebelles dévoilent aussi pour Gavlak qu'ils n'ont pas été correctement formés sur la façon de manipuler les armes chimiques ou même informés de ce qu'ils étaient. Il semble que les armes étaient initialement censées être données au front al-Nosra, une émanation d’al-Qaïda.

    «Nous étions très curieux au sujet de ces armes. Malheureusement, certains des combattants les ont manipulées de façon inappropriée déclenchant les explosions », assure un chef de milice nommé J., sous le couvert de l’anonymat. Il rapporte aussi que « les miliciens du front al-Nosra ne coopèrent pas avec les autres rebelles, sauf dans les combats sur le terrain. Ils ne partagent pas les informations secrètes. Ils ont simplement utilisé des rebelles ordinaires pour transporter et utiliser ce matériel ».

    Ces conclusions sont reprises par un autre combattant nommé «K», qui dit Gavlak : «Ils ne nous ont pas dit comment manier ces armes ou comment les utiliser. Nous ne savions pas que c’étaient des armes chimiques. Nous n'avions jamais imaginé qu'ils s’agissait d’armes chimiques ».

    Abou Abdel-Moneim, le père d'un rebelle de l'opposition, a également dit à Gavlak : «Mon fils est venu me voir il y a deux semaines, demandant ce que je pensais des armes qu'il avait été invité à réaliser», les décrivant comme ayant une structure en forme de tube, tandis que d'autres se présentaient sous forme d’énormes bouteilles de gaz.

    Révélant que le milicien saoudien qui a fourni les armes est connu sous le sobriquet Abou Ayesha, Abdel- Moneim assure aussi que les armes ont explosé à l'intérieur d'un tunnel, tuant 12 rebelles dont son fils.

    Dans son article, Gavlak assure aussi que plus d'une douzaine de rebelles interrogés ont indiqué que leurs salaires proviennent du gouvernement saoudien.

    Le site sur lequel l’histoire est apparue à l’origine est Mint Press , une organisation médiatique légitime fondée dans le Minnesota. Il est signalé sur ce site que l’article a été rédigé avec la collaboration de Yahya Ababneh, un freelancer journaliste jordanien qui écrit pour Amman net, Saraya news, Gerasa News et autre.

    Le site rappelle que le rôle présumé de l'Arabie saoudite dans la fourniture d’armes chimiques aux rebelles n'a rien d’une surprise, étant donné les révélations faites plus tôt cette semaine que les Saoudiens ont menacé la Russie d’attaques terroristes aux Jeux Olympiques d'hiver à Sotchi l'an prochain, à moins qu'ils abandonnent soutien le président syrien . " Je peux vous donner une garantie pour protéger les Jeux olympiques d'hiver de l'année prochaine. Les groupes tchétchènes qui menacent la sécurité des jeux sont contrôlés par nous, " aurait dit le prince Bandar au président russe Vladimir Poutine, rapporte The Telegraph.

    Quant au site Infowar qui a repris l’article, il a indiqué que l’agence Associated Press l’a contacté pour confirmer que Dave Gavlak est correspondante chez elle mais que son histoire n'a pas été publié sous sa bannière.

    Source

    http://www.oragesdacier.info/2013/09/attaque-chimique-en-syrie-des-rebelles.html

  • Quelle hypocrisie ! par Alain de CHARENTE

    La communauté internationale s'est émue d'apprendre que dans le conflit qui oppose pro et anti Assad, des armes chimiques ont été utilisées contre une population innocente et désarmée puisque bien entendu il a été décidé d'office que le responsable de ce massacre était forcément le dirigeant Syrien.
    Avec pour « preuve » des images largement diffusées et présentées comme étant irréfutables pour accuser le pouvoir en place, mais qui ne convaincront cependant que les plus naïfs, car insuffisantes pour attribuer sans risque d'erreur une quelconque responsabilité, certains ayant bien compris que la guerre par l'image, même fabriquée de toute pièce, peut être autrement plus efficace que des échanges de tir pour convaincre les plus crédules, ceux qui ne demandent qu'à se laisser berner par la propagande.....
    La France par la voix de son chef des armées, notre « Rambo » national a donc décidé de « punir » le responsable de cette attaque chimique en engageant notre pays dans une guerre de représailles pour sanctionner cet acte « inqualifiable » que la France et les États-Unis ont défini comme étant une « ligne rouge » qui aura été franchie par le président Syrien, acte répréhensible qui ne peut rester sans réponse.....
    Devant cette attitude va-t-en-guerre précipitée, basée sur des éléments dont il est possible de mettre en doute l'objectivité, deux questions se posent qui d'ailleurs n'ont pas été abordées par les médias complices qui ont déjà désigné et condamné l'agresseur :
    1)  Dans le groupe « d'experts » dépêchés par l'ONU pour établir la responsabilité de l'utilisation d'armes chimiques, y avait-il des Chinois, des Russes, des Iraniens..., bref, les alliés de la Syrie de Bachar !...
    2)  Si il devait être formellement prouvé que c'est finalement l'opposition au régime qui a utilisé ces armes, le président Français aurait-il eu la même réaction émotionnelle et larmoyante et aurait-il décidé de bombarder les positions tenues par les rebelles afin de les « punir »......., la réponse est bien entendu NON puisque à l'évidence, il faut que le coupable soit obligatoirement Bachar-El-Assad qui est le méchant loup, les opposants au régime étant de paisibles agneaux en route vers l'abattoir…..
    Mais, pour en revenir à l'utilisation de ces armes dites « chimiques », il faut en déduire que pour supprimer son adversaire en respectant une bienséance de bon aloi, admise et autorisée, il est possible de le cribler de balles de kalachnikov, de le déchiqueter à l'aide de roquettes, de le carboniser au lance-flammes, de l'égorger à l'arme blanche, de le démembrer, de l'éviscérer, de le pendre, de l'écarteler, de le découper en rondelles..., mais surtout pas de l'éliminer via un gaz neurotoxique car ça, c'est formellement prohibé et la preuve d'un manque d'élégance caractérisé car non reconnu dans l'art de la guerre telle qu'elle est conçue dans les salons feutrés des cabinets ministériels... Il y a donc là une incontestable hypocrisie qui ne semble pas chagriner outre mesure ceux qui s'en  rendent complices…..
    C'est vraiment prendre les gens du pays France pour des imbéciles que de laisser croire que l'utilisation d'armes chimiques serait le seul motif de notre implication dans cette guerre, alors que ce conflit ne nous concerne en rien, qu'il s'agit d'un pays souverain, indépendant, qu'il doit être assez grand pour régler seul ses problèmes de cohabitation, et que, au pire, si engagement d'une force armée il devait y avoir, ce devrait être exclusivement dans le cadre d'une résolution du conseil de sécurité de l'ONU, chaque État membre étant dûment mandaté sur la base d'un consensus ultra majoritaire, ce qui est loin d'être le cas…..
    Que les États-Unis souhaitent s'accoquiner avec les opposants au pouvoir en place est bien sûr compréhensible car un engagement militaire en Syrie servira d'écran de fumée et d'alibi pour dissimuler le véritable objectif des Américains qui est de bombarder l'Iran, ce qui deviendra possible et légitimé lorsque Téhéran en réponse aux frappes occidentales sur Damas prendra parti et soutiendra militairement Bachar El Assad, mais par contre, la position de la France reste incompréhensible et irraisonnée car nous le savons, notre pays a choisi une fois de plus de se ranger du côté de la rébellion au système en place, malgré que l'on sache pertinemment que si le président Syrien doit être éliminé, ce sont les religieux musulmans fondamentalistes, intégristes, radicaux, hostiles à l'Occident qui prendront la direction du pays pour le ramener vers le moyen-âge et créer toutes les conditions pour qu'une guerre civile, ethnique et religieuse s'installe durablement dans toute cette région et s'étende comme une tache d'huile aux pays voisins avec le risque quasi-certain d'un embrasement généralisé même au-delà du proche et moyen orient…..
    Il est ahurissant de constater que malgré des précédents pourtant récents qui auraient dû amener à une plus grande réflexion et surtout beaucoup moins de précipitation, avec le résultat calamiteux et même catastrophique du bilan des « Printemps Arabes » qui ont fait long feu, nos dirigeants, qu'il s'agisse de l'actuel ou de celui qui l'a précédé, persistent et signent pour éradiquer toute présence laïque et moderne dans cette région au profit de régimes intégristes, obscurantistes, pires encore que ceux qu'ils ont évincés.....
    http://www.francepresseinfos.com/2013/09/quelle-hypocrisie-par-alain-de-charente.html#more

  • Les points faibles d'une intervention en Syrie

    Du sénateur Bruno Retailleau :

    "« Terribles sont les points faibles de la force » écrivait le poète polonais Stanislaw Jerzy Lec. Des mots qui sonnent comme un avertissement alors que la France, presque deux ans après la fin de l’opération militaire en Lybie, est de nouveau confrontée à la question du  recours à la force dans cet « Orient compliqué » que nous aimons autant qu’il nous inquiète.

    Des points faibles, l’usage de la force en Syrie n’en manque pas.

    Le premier, et non des moindres, c’est le droit. Parce que la preuve est la condition préalable à toute sanction, rien ne doit être décidé avant les conclusions des inspecteurs de l’ONU. Après la désastreuse aventure irakienne, ce principe de présomption est un principe de précaution : on ne déclenche pas une opération sans certitude absolue. S’il est avéré que le gouvernement syrien a délibérément utilisé l’arme chimique contre son peuple – ce qui n’a rien d’impossible au regard de la nature et des agissements du régime sanguinaire de Damas – la communauté internationale doit naturellement réagir, mais dans le cadre de l’ONU. Car c’est ce cadre que nous avons choisi pour assurer ou restaurer, y compris par la force, la sécurité des peuples et la paix du monde. C’est également dans ce cadre que les solutions politiques doivent être trouvées, dans un dialogue constant avec les puissances aux intérêts parfois différents des nôtres. Avons-nous épuisé toutes les voies de la diplomatie avec la Russie ? La question est d’autant plus légitime que la réunion du G20 à Saint Pétersbourg, est une véritable opportunité pour enrayer la crise syrienne avec le concourt du Kremlin. Parce que la Russie est un acteur incontournable sur le dossier syrien, le Gouvernement Français doit donner toutes ses chances à la négociation plutôt qu’à l’intervention.

    Le second point faible d’un usage de la force en Syrie, c’est l’efficacité. En 1998, Bill Clinton avait fait tirer des missiles de croisière sur des cibles en Afghanistan et au Soudan pour affaiblir les groupes terroristes islamistes, puis en Irak suite au refus de Saddam Hussein de se conformer  aux résolutions de l’ONU sur le programme d’armement irakien. Ces opérations n’ont rien empêché : ni le développement d’Al Qaeda en Afghanistan et au Soudan, ni le déclenchement de la troisième guerre du Golfe quelques années plus tard, avec les résultats que nous connaissons. La vérité, c’est qu’ajouter des armes aux armes ne constitue pas, en soi, une solution efficace et pérenne. Pire, le recours à la force armée peut être contre-productif, en radicalisant les opinions et en alimentant le discours de tous ceux qui espèrent un « choc de civilisations ».[lire la suite]"

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • La finance dérégulée nous condamne aux krachs

    Pour l’économiste André Orléan, dans un univers boursier par essence spéculatif, la transparence ne sert à rien. Le seul moyen d’éviter les crises à répétition engendrées par les bulles est de définanciariser l’économie.

    Un bureau grand comme un mouchoir de poche, grignoté par des piles de dossiers et des rayonnages de livres. Et un pupitre pour tout meuble, surplombé d’une affiche au titre ironique : Manifeste des “sagesses boursières”… jamais respectées.

    Justement, les folies financières et les bulles de marché, André Orléan, professeur à l’Ecole d’économie de Paris, les scrute et les dissèque depuis longtemps à la façon d’un biologiste. Apparemment, pour l’auteur de L’Empire de la valeur (Seuil) et de De l’euphorie à la panique (Editions Rue d’Ulm), la série des krachs entamée depuis une douzaine d’années risque de se poursuivre.

    Mouvements erratiques des actions, chute de l’or, recul des marchés émergents, bulle sur quelques obligations d’Etat… Cette situation d’extrême nervosité sur tous les marchés – et non pas quelques-uns – est-elle inédite dans l’histoire?

    Non. Dans les situations de forte incertitude, les investisseurs se replient fréquemment sur les actifs réputés sans risque, quitte à les faire mécaniquement monter au-delà du raisonnable. Aujourd’hui, majoritairement, ce sont quelques emprunts d’Etat, en l’occurrence ceux émis par l’Allemagne, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et dans une certaine mesure la France, qui profitent de ce flight to quality alimenté par le déluge de liquidités que les banquiers centraux déversent sur les marchés financiers.

    Cette situation est fort risquée. Plus la période est troublée, plus les marchés réagissent de façon binaire, rejetant tous les titres à l’exception des plus sûrs.

     

    Cette absence de discrimination dans les risques n’est en rien une nouveauté. Déjà, en 1931, la faillite de la banque autrichienne Kreditanstalt provoqua une ruée… sur les banques allemandes. La question fut alors soulevée de savoir si les créanciers américains faisaient bien la différence entre l’Autriche et l’Allemagne. De même, en 1994, le krach des emprunts mexicains se propage à l’Argentine, dont l’économie est pourtant dans une situation très différente.

    Ces phénomènes de contagion psychologique donnent aux actifs un “faux prix”, trop élevé pour les produits les plus sûrs, trop bas pour les autres. Franchement, l’emprunt italien est-il vraiment huit ou dix fois plus risqué que l’emprunt allemand, quand il y a cinq ans il fallait croire que ces deux pays se valaient sur les marchés ? “Le marché boursier est un vote et non une juste évaluation”, disait l’économiste Benjamin Graham.

    Les marchés boursiers nous condamneraient alors à passer d’une bulle spéculative à l’autre, sans répit…

    Les successions de bulles et de krachs depuis trente ans, mais plus particulièrement depuis 2000, sont la conséquence directe de la financiarisation et de la dérégulation. L’ère du capitalisme fordien (1945-1970), quant à lui, ne connaît ni crise bancaire ni crise financière : les marchés étaient moins puissants, plus régulés, et les banques finançaient directement l’économie.

    La financiarisation de l’économie, qui commence au début des années 80, repose sur l’idée qu’en matière financière il faut laisser faire la concurrence. Or ce précepte fonctionne à peu près bien partout, sauf… en Bourse.

    Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ce paradoxe?

    Sur les marchés ordinaires – ceux des automobiles, des chaises de bureau, des ordinateurs -, quand le prix augmente, la demande décroît. Par ce simple mécanisme, la libre-concurrence fait son oeuvre et réalise à peu près l’équilibre entre l’offre et la demande. Elle empêche que les prix montent à des niveaux absurdes. Or, sur les marchés financiers, la hausse des prix ne provoque pas nécessairement la fuite des capitaux.

    Tout au contraire, un titre dont le prix augmente peut parfaitement attirer de nouveaux investisseurs, qui y voient le signe de hausses futures. C’est de cette manière que les bulles se forment. Sur les marchés des biens ordinaires, la logique est tout autre : la hausse des prix produit immédiatement des forces de rappel, parce que les consommateurs refuseront ces marchandises devenues trop chères.

    L’univers très mimétique des marchés financiers produirait donc par nature des bulles et des krachs?

    Absolument. C’est inhérent à la finance dérégulée. Elle nous condamne à l’instabilité. D’ailleurs, quand les Néerlandais inventent les grands marchés, au XVIIe siècle, les bulles font immédiatement leur apparition, comme celle sur les bulbes de tulipe, en 1636 et 1637.

    Mais pourtant, depuis la faillite de Lehman Brothers, de sommets du G20 en normes de Bâle, de déclarations du FMI en directives européennes, le pouvoir politique multiplie les tentatives pour réguler ce système incontrôlable

    Le problème, avec le diagnostic du G20, c’est qu’il entretient l’idée fausse selon laquelle les marchés financiers seraient la bonne solution pour allouer le capital à l’échelle planétaire. Pour le G20, la crise ne résulte pas des mécanismes financiers eux-mêmes, mais de l’opacité des produits. Il suffirait de rétablir la transparence et tout irait mieux. Erreur. La transparence ne va pas empêcher les bulles d’apparaître. Il n’est que de penser à la bulle Internet, qui a pu se développer dans la plus parfaite transparence des produits et des mécanismes. Celle-ci peut même, en rassurant les marchés, favoriser la spéculation.

    Mais alors, que proposez-vous?

    De définanciariser l’économie. Si on se place dans le court terme, nous aurions dû couper nettement les banques en deux, avec, d’un côté, les établissements de crédit qui distribuent des prêts et des produits d’épargne, et, de l’autre, les activités financières. Cela aurait été un premier pas. Nos sociétés n’ont pas encore pris toute la mesure des risques que la spéculation nous fait courir.

    L’Expansion