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  • La révolution ontologique de Francis Cousin par Georges FELTIN-TRACOL

     

    En janvier 2012, à quelques semaines du premier tour de l’élection présidentielle, des folliculaires d’une célèbre feuille de choux vespérale, spécialisés dans la dénonciation de tous ceux qui pensent mal, s’alertaient des accointances coupables entre Francis Cousin et Marine Le Pen. Celle-ci citait en effet dans Pour que vive la France des extraits de La société de l’indistinction, un essai en partie rédigé par Francis Cousin.

     

    Diplômé en philosophie et philo-analyste de métier, Francis Cousin participe à un groupe informel de rédaction nommé « Gustave Lefrançais » qui a intégré un inter-collectif officieux, « L’Internationale ». D’émanation clairement situationniste et d’ultra-gauche, ces équipes n’ont pas hésité à collaborer à Europe Maxima sans en partager le dessein. Contrairement à maints de leurs « camarades » sectaires et arrogants, ces militants ont montré à diverses reprises leur esprit d’ouverture, leur goût pour la discussion franche, directe et courtoise et leur désir de confronter des idées sans s’invectiver. En leur sein, Francis Cousin en est l’éminent maïeuticien.

     

    Longtemps réticent à publier un écrit sous sa signature, l’ami Cousin s’est finalement décidé à sortir L’être contre l’avoir, un ouvrage de haute volée, à la lecture exigeante et à la réflexion ciselée. Ce livre déclare une guerre totale à la présente société marchande et à ses pâles idoles. Lecteur assidu de Guy Debord, de Karl Marx, de Friedrich Engels, de Pierre Clastres, de Marshall Sahlins et de quelques présocratiques, l’auteur y défend la « tradition primordiale de l’être ». Attention cependant au risque compréhensible de confusion ! Cette « tradition primordiale »-là n’a rien à voir et ne se compare pas avec la Tradition primordiale d’un René Guénon ou d’un Julius Evola. Pour Cousin, leur raisonnement s’est arrêté prématurément !

     

    La thèse de L’être contre l’avoir est résolument anti-politique et anti-économique. Pour son auteur, l’« essence du politique » chère à Julien Freund résulte de la fragmentation de l’unité totale originelle. Il dénie ainsi toute pertinence à la tripartition indo-européenne mise en évidence par Georges Dumézil. La tripartition est déjà pour Cousin une solide avancée de l’avoir aux âges anciens. À l’aube de l’humanité, aux temps pré-historiques donc, l’homme vivait dans la concorde, une « unité sacrale du cosmique originel qu’économie, religion, politique et science ont séparé (p. 316) ». « L’homme des vieilles communautés de l’être a vécu durant des millénaires anti-économiques et anti-politiques au rythme des saisons cosmiques dans une vie harmonique d’anti-argent avec la nature sacrale (p. 49). » Bref, pour Cousin, « la communauté primitive n’est pas une société sans argent et sans État, mais une société contre l’État et contre l’argent (p. 155) ». Il est donc légitime qu’à ses yeux, « toute l’histoire de la modernité est l’histoire du déploiement de la dialectique par laquelle l’avoir s’est employé à effacer le souvenir de l’être (p. 95) ». Mieux encore, il explique que « la communauté est le site cosmique de la pro-venance de l’homme en l’être alors que la polis est le site mercantile de sa relégation en l’avoir (p. 86) ».

     

    Francis Cousin s’affirme communiste et estime que le communisme réel n’a jamais été appliqué, car il s’est toujours confronté à la présence mortifère de la politique (soviétisme) et de l’économique (capitalisme). En fait, « le but de la révolution communiste pour la communauté humaine n’est pas de fonder un système de gestion économique nouveau, mais d’engendrer au-delà et contre toute gestion et toute économie une activité différente qui rompe avec la falsification de la vie sociale (p. 283) ». Malgré la pesante domination de l’avoir, « la révolution communiste du refonder le cosmos de l’être […] permettra aux hommes de la qualité de redevenir des êtres de la qualité humaine (p. 115) ». Le retour à l’être s’impose ! Mais pas n’importe comment. « L’époque actuelle, apogée de l’humanisme de la marchandise, a voulu faire de chacun un simple objet d’échange et de désir chosifié. Elle nous offre ainsi la preuve permanente que la classe capitaliste est la classe de l’organisation de la mort généralisée (p. 209). » Il s’agit de retrouver, de reconstituer l’unité perdue en se reliant au sol, à la terre. « L’être est […] ce qui pose comme énergie du tenir, en tant que force de l’auto-mouvement du vivre des puissances de la terre… (p. 237) », car « dans la communauté de l’être, être, penser et parler sont le même mouvement de vie de l’être (p. 84) ».

     

    Dans ce cadre enfin libéré de l’emprise de l’argent surgit « l’homme de l’être [qui] est l’homme qui saisit l’être qui est en le recueillant et en y demeurant aux racines de terre de l’existence véridique (pp. 131 – 132) ». Francis Cousin s’oppose à toutes les structures politiques de l’histoire : l’État, l’Empire, la cité, le royaume, la république, la théocratie, etc., aliènent l’être de l’homme. S’appuyant sur les vieux Germains décrits par Tacite et sur le quotidien des Amérindiens des Grandes Plaines, l’auteur esquisse une alternative utopique (dans les deux sens du mot) : une fédération mondiale de communes libres. Fidèle à une pensée communarde délaissée, il considère, d’une part, que « la Commune est […] la communauté réunie pour toute délibération ordinaire ou extra-ordinaire de son habitat unitaire en tant qu’assemblée (éventuellement insurrectionnelle !) du mouvement de sa préservation générique (p. 183) » et, d’autre part, que « contre la mondialisation cosmopolite de l’avoir (la formule est de Marx !), la résistance du prolétariat pour faire jaillir l’être de l’homme par l’auto-abolition de la condition prolétarienne s’est dès les origines, d’emblée et immédiatement, auto-intitulée : Internationale, cela pour bien mettre en perspective l’inter-activité nécessaire de tous les espaces-temps du foyer du naître… (p. 263) ».

     

    Cette « révolution internationale communarde de l’être » devra impérativement s’inspirer des révoltes populaires qui ont égrené l’histoire européenne. Francis Cousin rend hommage à l’exemplarité de ces insurrections françaises et européennes. Souvenons-nous des Flagellants, des Jacques, des Maillotins, des Croquants et des Nu-Pieds. Il s’enthousiasme pour la méconnue « Guerre des Demoiselles » qui concerna l’Ariège entre les années 1830 et 1870. Il salue aussi la Vendée de 1793, la Chouannerie et la Commune de Paris de 1871. Il indique que leur facteur déclencheur est souvent la prise par quelques particuliers enrichis de terres communes qui bénéficiaient jusqu’alors à l’ensemble de la communauté. Les paysans pyrénéens déguisés en jeunes filles pour ne pas être reconnus, d’où leur surnom de « Demoiselles », agissent physiquement contre l’interdiction des pratiques communautaires forestières ! L’auteur souligne que le premier à s’indigner du « populicide » vendéen fut le partageux Gracchus Babeuf. Comme plus tard les fédérés parisiens, « les Vendéens s’emparant des villes républicaines de la marchandise et les communards de 1871 mettant la main sur les édifices de la servitude, auront toujours le même comportement insurrectionnel d’aller vouloir enflammer les papiers aliénants de l’administration étatique (pp. 114 – 115) ».

     

    Francis Cousin demande aux Européens de renouer avec cet état d’esprit protestataire et de relancer, renouer et reprendre une intense lutte des classes. « L’homme de l’être est l’homme qui se lève et qui refuse le monde échangiste où l’assurance de posséder la détresse du patrimonial se troque contre l’obligation de mourir d’ennui (p. 112). » Ce combat n’est pas civique, car « le prolétariat n’a rien à faire sur le terrain de la votation qui organise les territoires de la Cité du maintien de l’ordre capitaliste, pas plus à participer qu’à s’abstenir (p. 303) » d’autant que « les élections constituent un terrain de mystification destiné à perpétuer la dictature démocratique de la marchandise totalitaire librement circulante (p. 303) ». Il préférerait que l’« Europe [… redevienne un] espace historique de la tradition critique radicale (p. 212) » parce qu’à la différence des autres aires humaines d’Asie, d’Afrique et d’Amérique, le continent européen détient une vieille conscience révolutionnaire si bien que « toute l’histoire des luttes radicales qui ont fini par positionner la nécessité du subversif conscient sont nés sur le terrain pagano-christianiste des ancestrales communautés paysannes dont est sorti ultérieurement le prolétariat européen, dans la tradition primordiale du souci de l’être et du refus de sa réduction en avoir calculé (p. 185) ». Cette habitude à la contestation propre aux Européens ne serait-elle pas due précisément à la particularité longtemps vivace de privilégier le politique ? Si les Asiatiques, les Africains, les Américains ne possèdent pas ce Logos radical de l’être, cela signifierait-il peut-être qu’ils sont potentiellement plus communistes (au sens que l’entend Francis Cousin) que les Européens ?

     

    Loin des proclamations enflammées et intéressées de ses zélateurs stipendiés, l’avoir n’implique pas le bien-être. Il le détruit plutôt par un changement profond et insidieux des mentalités. Francis Cousin rappelle qu’au Moyen Âge, l’Européen mangeait beaucoup plus de viande qu’à partir du XVIe siècle. En plus, loin de l’hygiénisme ambiant de ce début de XXIe siècle, « les hommes du Moyen Âge boivent beaucoup plus qu’aujourd’hui et surtout beaucoup mieux des crus de véridique qualité de terre (p. 257) ». Outre l’alimentation (il s’approche à ce sujet des idées de l’écologiste radical Bernard Charbonneau) et le divertissement qui rend idiot, le caractère ontologiquement réfractaire de l’esprit européen tend à s’éroder, à s’émousser, à se corrompre sous les effets dévastateurs du « Grand Remplacement (Renaud Camus) » démographique. « Si l’immigrationnisme est la clef de voûte du capitalisme contemporain, c’est avant tout parce que l’immigré y est bien toujours la matière première la plus maniable, la plus inféodée et la plus malléable (p. 228). » Il souligne que « l’immigration se révèle […] comme une stratégie capitaliste de vaste envergure pernicieuse qui vise fondamentalement à disloquer la spontanéité historique des solidarités prolétaires naturelles en hétérogénéisant le substrat de la réalité du sentir et du ressentir ouvrier. De la sorte, l’immigration est toujours l’expression de la contre-révolution du capital car elle permet avant tout de dé-manteler la combativité ouvrière en désarticulant l’identité de ce qui structure les cohésions et les immanences de l’éco-système de sa longue durée (pp. 27 – 28) ». C’est une action de destruction du fond réfractaire européen puisque « à partir du moment où l’envisageable du métisser cesse d’être une possible rencontre personnelle pour devenir un commandement idéologique de la tyrannie spectaculaire des obligations marchandes générales, il est clair qu’est alors bien advenu l’âge du camp de concentration de la liberté du totalitarisme cosmopolite du marché planétaire (p. 46) ». Francis Cousin prévient par conséquent que « le principe de la production de la société de l’avoir, c’est le fractionnement quantitativiste de la vie en la coupure de l’être, la perte de soi dans la production tourmentée et inconsciente d’un monde qui échappe totalement à ses producteurs puisque leur existence y devient justement le procès universel de la détention permanente où tout regard s’y perd dans le bagne de la possession (p. 21) ».

     

    « La liberté démocratique est la tyrannie de la marchandise comme seule consommation autorisée et comme seule opinion permise dans la circulation sans fin des hommes falsifiés par la domination spectaculaire du temps – argent (p. 21). » À ce stade, il ne faut rien attendre – sinon le pire – des oppositions marginalisées et théâtrales du Système. « La gauche et l’extrême gauche du Capital en tant qu’avant-garde du progrès de la raison mercantile, sont là les meilleurs serviteurs du melting-pot mondialiste qui aspire à créer cet homme hors-terre, hébété, nomade et vagabond qui n’a plus pour seul repère que les grandes surfaces spectaculaires de la possession, là où l’existence se mesure exclusivement à l’aune des calculs du fétichisme marchand, de l’errance narcissique et du coloriage stupide de la vie fausse (p. 27). » La collusion et le reniement sont inévitables parce que « le spectacle moderne de la dictature démocratique de la marchandise se révèle comme le règne autocratique de la liberté de marché enfin parvenu à mettre en mouvement la plénitude mondiale de sa logique appropriative (p. 22) ». Jeux politiciens et campagnes électorales ne sont donc que des diversions qui neutralisent le potentiel contestataire, révolutionnaire, des Européens. « La démocratie de la marchandise spectaculaire est un énorme carnaval parodique qui se confond avec la fin désormais manifeste de toute possibilité pour l’intelligence d’apparaître de manière perceptible dans aucun domaine qui se prétend officiellement compétent pour causer de sa spécialité. Le seul fait que le faux soit désormais reconnu pour le vrai sans aucune discussion lui a donné cette qualité magique tout à fait exceptionnelle de faire que le vrai a maintenant cessé d’exister pratiquement en tout lieu puisqu’il est de la sorte réduit à l’état d’une hypothèse indémontrable qui ne pourra par principe jamais être discutée (p. 17). » L’auteur ne réserve pas que ses coups à la gauche. La « droite » reçoit de belles raclées. Il s’en prend ainsi au « concept équivoque de désinformation, mise en vogue ces temps derniers par ceux qui souhaiteraient voir se mettre en place une autre forme d’économie politique de l’aliénation et qui aboutit finalement à faire croire que le mensonge résulterait d’une simple utilisation inadéquate et malveillante de l’authenticité qu’il conviendrait uniquement de changer en bon usage de réinformation, oublie que c’est la marchandise qui est en soi pure contre-vérité. tant que le fétichisme de la marchandise existera, et peu importe là quelle faction étatique en assume la gestion, le renseignement et l’investigation, la vérité officielle du spectacle démocratique ne saurait être chose que la perfidie impérialiste du marché, puissance la plus hostile qui puisse être pour la vraie passion de vérité humaine. Ainsi, de l’extrême droite à l’extrême gauche du Capital, tous les contre-médiatiques qui voudraient simplement changer d’État et modifier la donne de l’argent, omettent de voir que le faux ne résulte nullement de soi-disant mauvais jugements, observations ou déductions mais qu’il est, a contrario, l’impeccable conclusion du bon raisonnement spectacliste de l’intellection marchande (p. 19). »

     

    Pour Francis Cousin, non seulement « le temps médiatique du spectaculaire mercantile purge chaque soir le déroulement des événements pour réinventer chaque matin la comédie d’un nouveau théâtre où le triomphe du pouvoir culturel du profit emprisonne toujours plus les hommes dans la consommation illusoire d’objets inutiles et dans la prosternation devant la puissance universelle de la marchandise totale ravageant l’ensemble des domaines du vécu (p. 11) », mais « le fétichisme de la marchandise étant devenu le Tout du monde, la seule chose qui puisse s’y présenter c’est, d’entrée, l’imprimature systémique, irréfléchi et stéréotypé de tout ce par quoi la cybernétique du ministère de la Vérité a fait du monde le spectacle du Tout de la marchandise (pp. 17 – 18) ». Implacable dans son jugement, il assène que « le héros journalistique comme tous les héros scientifiques, artistiques ou bancaires est toujours un supplétif de la Bourse, de la Maffia ou de l’État. Il se rêvasse toujours en conseiller du Prince et c’est pourquoi il est l’ennemi des vérités indésirables, chargé simplement d’aider à passer le temps de la liberté dictatoriale du marché (p. 20) ». Francis Cousin en profite aussi pour se moquer de « l’actuelle mode orwelliste qui voit tous les thuriféraires du spectacle critique faire aujourd’hui obstacle massif à une véritable critique du spectacle de la marchandise en tant que telle, il convient sans cesse de rappeler que la décence commune, la réputée common decency (comme cœur radical de toute protestation humaine contre l’in-humain) sur laquelle insiste avec tant de justesse Orwell est, pour paraphraser Marx, d’abord et avant tout une activité pratique – critique puisque la discussion sur la réalité ou l’irréalité d’une pensée qui s’isole de la pratique, est d’emblée et purement la scolastique de l’illusoire (p. 14) ». Cet illusoire est solidement cadenassé. Il conduit les populations à accepter un sort sordide.

     

    « Le XXIe siècle, né du triomphe des perfectionnements totalitaires de la finance occidentale par les vétustés carcérales du capitalisme soviétique, s’impose dorénavant planétairement comme abondance fastueuse de la sur-vie dans les galeries marchandes des droits de l’homme commercialisé (p. 22). » Dans ce nouveau totalitarisme sophistiqué et indolore, l’État joue le rôle de gardien vigilant, voire de garde-chiourme attentif. Il assure à la domination de l’avoir les moyens de perdurer. Il y a d’abord « l’alliance militaire États-Unis/O.T.A.N./Israël [qui] n’a qu’un seul but : […] vassaliser davantage les Européens en tentant de les distancier toujours plus de la perspective de s’installer fortement sur le marché des vraies décisions mondiales (p. 215) ». Ensuite, « les fauves urbains de l’économie souterraine qui brûlent rituellement des voitures ne sont pas des enfants d’ouvriers en révolte qui se battent par haine de la marchandise, mais des paumés incultes adorateurs du fric, de ses modes insanes et de toutes ses grossières insipidités. Bien loin d’être des persécutés en rupture, ce sont les enfants chéris du système de la discrimination positive de l’anti-subversif, les talismans médiatiques de l’ordre capitaliste à révérer (pp. 30 – 31) ». Les racailles des banlieues sont les mercenaires du terrorisme d’État. Certes, « l’État a toujours été terroriste [… et] a toujours recruté ses troupes de choc dans la faune des truands et des proxénètes et il a toujours usé du lumpenprolétariat abruti pour écharper le prolétariat insoumis. À l’heure où des groupes financiers peuvent s’acheter des pays entiers, il est normal qu’à côté des polices et des armées officielles, la tyrannie démocratique du marché puisse lever dans toutes les banlieues racailleuses de la planète des milices privées, des polices parallèles et des cohortes de toutes sortes chargées d’aider à la défense des sanctuaires du profit (p. 44) ». On a compris que « le terrorisme d’État est la continuation de la politique de l’économie de crise par d’autres moyens et sur d’autres modes plus expéditifs. Il accomplit ici la force supérieure des manœuvres obscures de l’État de droit (p. 41) ». Bref, « le spectacle terroriste mondial est le prolongement de la politique de guerre commerciale (p. 217) ».

     

    Anti-politique conséquent, Francis Cousin ne soutient aucun régime en place sur le globe. Il les vomit tous. « La mythologie tiers-mondiste sud-américaine de Chavez n’est pas mieux en l’être que les fadaises éthico-monétaristes nord-américaines d’Obama… (p. 247). » Un puissant pessimisme semble pourtant le tenir. Il juge que « les peuples vont immanquablement disparaître et s’y substitueront alors des populations informes de libres consommateurs serviles de la temporalité échangiste du métissage obligatoire en l’adoration des galeries marchandes de la dépense (p. 301) ». Aurait-il compris que le retour à l’être est impossible et que son unité primordiale est irrémédiablement perdue ? Cela n’empêche pas que L’être contre l’avoir soit un grand ouvrage subversif et vivifiant.

     

    Georges Feltin-Tracol http://www.europemaxima.com/

     

    • Francis Cousin, L’être contre l’avoir. Pour une critique radicale et définitive du faux omniprésent…, Le retour aux sources, 2012, 331 p., 21 €.

  • L’Iran, de la “révolution blanche” à la révolution tout court

     

    shah011.jpgJanvier 1978-janvier 1979. C’est au moment où elle se modernisait que la monarchie des Pahlavi s’est défaite dans la confusion. De là date l’essor de l’islamisme radical.

    Une tasse de thé, un dernier regard, Mohammad Réza Pahlavi quitte son palais presque vide, le 16 janvier 1979. Dans les jardins, il retrouve la chahbanou, puis gagne l’aéroport international de Téhéran. Un petit groupe les attend, mais ni ambassadeur étranger ni ministre. Des militaires supplient le chah de rester. Le général Badreï, chef de l’armée de terre, s’agenouille selon un vieil usage tribal et lui baise les genoux. Le chah enlève ses lunettes, le relève. Il pleure en public. À Chapour Bakhtiar, nommé à la tête du gouvernement deux semaines plus tôt, le 31 décembre 1978, il dit : « Je vous confie l’Iran et vous remets entre les mains de Dieu. »

    Le chah pilote lui-même son Boeing 707 jusqu’à la sortie de l’espace aérien iranien. Il craint une attaque surprise. Commence pour le souverain une longue errance. Rongé par un lymphome, repoussé par tous, il trouve asile en Égypte où il mourra le 27 juillet 1980. Il régnait depuis le 16 septembre 1941 et allait avoir 61 ans.

    Moins de dix ans plus tôt, il avait célébré à Persépolis les 2 500 ans de l’Empire perse dont il se voulait le continuateur. En même temps, son régime exaltait la modernisation de l’Iran et la “révolution blanche”, ce plan ambitieux de réformes lancé en 1963. La “grande civilisation” à laquelle le chah avait rendu hommage semblait de retour.

    Mais à quel prix ! Omniprésence de la Savak (la police politique), pouvoir autocratique, cassure entre la capitale et la province, fracture entre une élite occidentalisée et le peuple, autisme du chah qui ignore l’aspiration de la société à intervenir dans la vie politique, corruption, vénalité, et hausse des prix. À ceux qui évoquent les ravages sociaux et politiques de l’inflation, le chah répond : « Mon gouvernement m’assure du contraire. Vous ne répercutez que des bavardages de salon ! »

    La “révolution blanche” a heurté les plus traditionalistes de la société iranienne, les chefs de tribus et une partie du clergé conduite par un mollah nommé Ruhollah Khomeiny. Né en 1902, celui-ci nie toute valeur au référendum qui doit approuver la “révolution blanche”. C’est surtout la proclamation de l’égalité entre homme et femme et la modernisation du système judiciaire qui le font réagir car il estime que ce sont deux atteintes aux préceptes de l’Islam et du Coran. Sans oublier que la réforme agraire est, dit-il, préparée par Israël pour transformer l’Iran en protectorat…

    De Qom, ville sainte du chiisme, Khomeiny provoque le chah le 3 mai 1963. Il est arrêté. Suivent trois jours d’émeutes, les 15, 16 et 17 juin, 75 victimes, 400 arrestations et un constat : l’alliance “du rouge et du noir”, une minorité religieuse active et fanatisée avec les réseaux clandestins du Toudeh, le parti communiste iranien. Pour éviter la peine de mort à Khomeiny, des ayatollahs lui accordent le titre de docteur de la loi faisant de lui un ayatollah. Libéré, il récidive en 1964 et s’installe en Irak.

    Ces oppositions, le chah les connaît. Elles le préoccupent. Il lance un appel aux intellectuels pour qu’ils en discutent en toute liberté. En avril 1973 se réunit le “Groupe d’études sur les problèmes iraniens”, composé de personnalités indépendantes. En juillet 1974, un rapport est remis au chah qui l’annote, puis le transmet à Amir Abbas Hoveida, son premier ministre. « Sire, lui répond-il, ces intellectuels n’ont rien trouvé de mieux pour gâcher vos vacances. N’y faites pas attention, ce sont des bavardages. » En fait, il s’agit d’un inventaire sans complaisance de l’état du pays complété de mesures correctives avec cet avertissement : si elles ne sont pas prises au plus vite, une crise très grave pourrait éclater. Cinq mois plus tard, le chef de l’état-major général des forces armées remet à son tour un rapport confidentiel et aussi alarmant que celui des intellectuels : l’armée résistera à une agression extérieure mais un grave malaise interne peut mettre en danger la sécurité nationale.

    Ces deux avertissements venus du coeur même du régime restent lettre morte. Un nouveau parti officiel créé en 1975, un nouveau premier ministre nommé en août 1977 ne changent rien : les ministres valsent, les fonctionnaires cherchent un second emploi, le bazar de Téhéran gronde. Or dès l’année 1976, le chah sent que la maladie ronge son avenir. « Six à huit ans », lui a dit le professeur français Jean Bernard. C’est un homme fatigué qui affronte la montée de la violence révolutionnaire dans son pays.

    D’Irak, Khomeiny redouble ses attaques. Le chah, dit-il, n’est qu’« un agent juif, un serpent américain dont la tête doit être écrasée avec une pierre ». Le 8 janvier 1978, un article paru dans un quotidien du soir de Téhéran fait l’effet d’une bombe. Il s’agit d’une réponse virulente à Khomeiny, qui a été visée au préalable par le ministre de l’Information. Or la polémique mêle vérités et mensonges. Le lendemain, à Qom, des manifestants envahissent la ville sainte : un mort, le premier de la révolution. Le 19 février, quarante jours après ce décès, le grand ayatollah Shariatmadari organise à Tabriz une réunion commémorative. À nouveau, du vandalisme, des morts, des blessés. L’engrenage manifestation-répression est engagé. Et à chaque quarantième jour, à Téhéran, à Tabriz, à Qom, se déroule une manifestation qui tourne à l’émeute. La police appréhende des jeunes gens rentrés récemment des États-Unis et connus pour leur appartenance à des groupes d’extrême gauche, ou des activistes sortis des camps palestiniens, des individus ne parlant que l’arabe. Les forces de l’ordre ne tentent quasi rien contre eux.

    Le pouvoir s’affaiblit et s’enlise. Le chah nie la réalité, ignore le raidissement du clergé, continue à raisonner en termes de croissance de PIB. Et puis les Britanniques et les Américains ont leur propre vision de la situation ; ils conseillent de pratiquer une ouverture politique et de libéraliser le régime : le général Nassiri, cible de la presse internationale et qui dirigeait la Savak depuis 1965, est écarté en juin 1978. Loin de soutenir le chah, comme le faisait Richard Nixon, le président Carter envisage son départ et son remplacement. Au nom des droits de l’homme, les diplomates américains poussent aux dissidences les plus radicales. Une ceinture verte islamiste, pensent-ils, est plus apte à arrêter l’expansion du communisme soviétique.

    Le 5 août 1978, le chah annonce des élections “libres à 100 %” pour juin 1979, une déclaration considérée comme un signe de faiblesse. Le 11, débute le ramadan. Des manifestations violentes éclatent à Ispahan : pour la première fois, des slogans visent directement le chah. Le 19, se produit un fait divers dramatique : un cinéma brûle, 417 morts. Un incendie criminel. L’auteur ? Des religieux radicaux ? La Savak ? Le soir même, la reine mère donne un dîner de gala. L’effet sur l’opinion est désastreux, alors que les indices orientent l’enquête vers l’entourage de Khomeiny.

    Le nouveau premier ministre, Jafar Sharif- Emami, surnommé “Monsieur 5 %” tant il prélève de commissions, déclare sous le coup de l’émotion “la patrie en danger”. Le 7 septembre, 100 000 personnes manifestent à Téhéran avec des ayatollahs : des portraits de Khomeiny apparaissent. La loi martiale est décrétée pour le lendemain 8. Les manifestants prennent de vitesse police et armée. Ils veulent occuper la “maison de la Nation” et y proclamer une “République islamique”. Le service d’ordre tire en l’air, des tireurs embusqués ouvrent le feu sur la foule. C’est le “vendredi noir”, soigneusement « préparé et financé par l’étranger » affirment les auteurs. Au total, 191 victimes. La rupture entre le régime et les partisans de Khomeiny est totale.

    Le chah est anéanti. « Jamais, confie-t-il, je ne ferai tirer sur mon peuple ! » Lui qui croyait être tant aimé se sent trahi : « Mais que leur ai-je donc fait ? ». Un seul souci l’habite : éviter la guerre civile, sa hantise. Le “vendredi noir” marque le début de son inexorable chute.

    Le désordre et l’anarchie s’installent ; Khomeiny gagne la France, reçoit intellectuels et journalistes (mais pas ceux de Valeurs actuelles à qui les auteurs de l’ouvrage que nous citons en référence rendent hommage) qui raffolent de l’ermite de Neauphle-le-Château ; en Iran, les marches en sa faveur se multiplient et façonnent l’image d’une révolution romantique et démocratique ; les Américains organisent en secret la phase finale de leur plan : neutraliser l’armée iranienne et le haut état-major fidèles au chah. Les jeux sont faits.

    « L’Iran des Pahlavi n’était certes pas parfait, mais il était en pleine modernisation, écrira Maurice Druon dans le Figaro du 12 novembre 2004. Fallait-il pousser à le remplacer par un régime arriéré, animé par un fanatisme aveugle ? L’essor de l’islamisme radical date de là. »

    À lire Mohammad Réza Pahlavi. Le Dernier Shah/ 1919-1980, de Houchang Nahavandi et Yves Bomati, Perrin, 622 pages, 27 €.

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • Proche Orient: l'Occident, comme "un éléphant dans un magasin de porcelaine" Medvedev

    En s'ingérant dans les affaires intérieures de certaines régions, notamment au Proche-Orient, l'Occident se comporte comme "un éléphant dans un magasin de porcelaine", a déclaré le premier ministre russe Dmitri Medvedev dans une interview à la chaîne de télévision Russia Today.

    "Nos partenaires occidentaux se comportent souvent comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Ils interviennent, détruisent tout à l'intérieur et puis ne savent pas qu'en faire. Je suis parfois étonné par leurs analystes et par le manque de cohérence de leurs projets", a souligné le chef du gouvernement russe.

    "Le printemps arabe, qu'est-ce qu'il a apporté de bien? La Liberté? Partiellement. Dans la plupart des pays, [il a eu pour conséquence] des affrontements sanglants, des changements de régimes et des troubles perpétuels", a poursuivi M.Medvedev avant d'ajouter que souvent l'Occident basculait des peuples entiers vers le point du non-retour.

    Sous prétexte d'une lutte pour les intérêts nationaux et pour les droits de l'homme, ils ont procédé à une ingérence flagrante dans les affaires intérieures de plusieurs pays et ont conduit au pouvoir des régimes politiques favorables à leurs intérêts, a expliqué le premier ministre russe.

    "L'Irak est en proie à des tensions. Des dizaines de personnes y perdent la vie quotidiennement. (…) La Libye déchirée par cette guerre reste à ce jour morcelée, sans parler du sort horrible de [l'ex-dirigeant du pays Mouammar] Kadhafi. (…) La Syrie, elle aussi est au seuil d'un conflit armé. Ce pays est secoué par une guerre civile, ce qui est lamentable", a dit M.Medvedev avant de conclure que l'ingérence étrangère dans les affaires de ce pays, risquait d'engendrer encore un Etat de l'instabilité permanente.

    http://fr.rian.ru/

  • Les charognards, par NB

     

    L’Univers est quelque chose qui dépasse l’entendement. Ses dimensions sont hors de portée de notre esprit. Le seul fait même d’essayer d’en prendre conscience peut faire perdre la raison. On ne peut que le « conceptiser », l’évaluer mathématiquement.

     

     

    L'Univers est infini. S'il était fini, il serait dans quelque chose, et ce quelque chose dans quelque chose, et ainsi de suite... comment prendre conscience de l'infini… c’est impossible !

     

    Que la vie existe ailleurs, sur d’autres planètes… c’est évident.
    Il serait terriblement prétentieux de croire que nous sommes les seuls dans l’Univers, follement prétentieux, stupide même. La vie fait partie intégrante de l’Univers.
    Elle en est sa propre conscience. Sans conscience des choses… rien n’existe… RIEN ! C’est le non-sens total, l’absurdité absolue.¢

     

     
    LA VIE EST LA CONSCIENCE DE L’UNIVERS. 

     

     

    Elle est sûrement un peu partout. Quelquefois très loin sans doute, mais elle est un peu partout… c’est évident. Qu’il existe sur d’autres planètes des êtres plus civilisés, moins sauvages, moins préhistoriques, moins égoïstes… plus fins,  plus moraux, plus civiques, plus savants… c’est évident aussi.

     

     

    Face à l’univers et à la vie, que savent nos savants… peu de choses ou pas grand-chose. Bref, les savants savent, mais pas tout, et heureusement mon Dieu, heureusement ! En fait, ils ne sont rien d’autres que des gens qui en savent plus que ceux qui en savent moins.

     

     

    Quant à Dieu, oui, il existe, c'est sûr, car LA PERFECTION existe. Cette perfection, physique, intellectuelle, morale que chaque être pressent et cherche à atteindre tout au long de son existence, en vain… en fait c’est Dieu.

     

     

    Quels sont les desseins de Dieu ?... c’est un pur mystère… comme d’ailleurs est un pur mystère sa création la plus extraordinaire : LA VIE !

     

     

    Que dire devant une chenille qui se transforme en papillon, une graine en fleur, un bourgeon en fruit, que dire quand les feuilles renaissent sur l’arbre, quand un nuage voile un instant le soleil, quand un arc-en-ciel clignote dans le vent, quand le givre éclaire de mille feux un buisson décharné, quand une jeune fille rosit sous le regard d’un jeune homme ou quand un enfant vient au monde et tant d’autres choses encore… que dire ?… Rien. Il suffit de regarder et de voir.

     

     

    Le fonctionnement de la vie est tout à fait mystérieux et pourtant, il est d’une logique absolue, une logique qui nous dépasse totalement mais qui est là, toujours là, incontournable, phénoménale, implacable.

     

     

    La vie est belle, très belle, merveilleusement belle, mais à la fois dure, très dure, cruelle, impitoyable. La vie n’est faite que de proies, de prédateurs et de charognards, et son fonctionnement est incroyablement sain, logique et équilibré. Un maître-mot régit tout, de la naissance à la mort : l’HARMONIE.

     

     

    Proie, prédateurs, charognards se côtoient, s’interpénètrent, se combattent ou se fuient, dans un perpétuel ballet où le nombre des uns et des autres ne cessent de se contrebalancer, de s’équilibrer et de s’harmoniser...

     

     

    Les plantes sont la proie des herbivores, les herbivores des carnivores, carnivores qui eux-mêmes retournent un jour à la terre pour contribuer à la fertiliser. Quant aux charognards, ils ont un rôle beaucoup plus important qu’on ne le croit. Un rôle de nettoyeur. Ils existent pratiquement dans toutes les espèces.

     

     

    C’est une race à part, très semblable, mais qui, trop faible pour capturer elle-même ses proies, se contente des restes des grands prédateurs. Elle évolue donc en permanence soit à la périphérie du territoire des prédateurs, soit carrément à l’intérieur, à l’affût de carcasses encore fraîches ou de tout animal faible ou affaibli : nouveau-nés, vieillards, femelles en couche, etc...

     

     

    Ils sont d’une grande agressivité, se mettant sans arrêt à plusieurs pour blesser tout animal qui passe, puis après l’avoir harcelé et suivi partout à la trace  ils l’achèvent dans un chaos indescriptible en s’entredéchirant.

     

     

    Quand proies, prédateurs ou charognards deviennent trop nombreux, Dame Nature ou le bon Dieu, comme on veut, n’y va pas par 4 chemins : elle rétablit systématiquement le juste équilibre en éliminant les individus indésirables.

     

     

    L’histoire des koudous, une variété d’antilope d’Afrique du sud est symptomatique.
    Ces antilopes, protégées, n’ayant plus de prédateurs, se sont mises à proliférer tant et plus… jusqu’au jour où elles commencèrent à mourir comme des mouches.

     

     

    Le professeur Van Hoven de l’université de Pretoria fut envoyé sur place. Après avoir autopsié plusieurs koudous, il découvrit une chose toute simple et tout à fait étonnante : les koudous morts, avaient été empoisonnés par des morceaux d’écorce d’acacia dont ils raffolent. Ces écorces contenaient 3 à 4 fois la quantité de tanin normale, c'est-à-dire une dose mortelle.

     

     

    En fait, les acacias, sur-agressés, victimes d’une surpopulation de koudous, s’étaient mis à produire suffisamment de tanin pour les éliminer.

     

     

    Fabuleux, non !

     

     

    De même quand les grands fauves se trouvent être trop nombreux et qu’il n’y a plus alors assez de proies, ils finissent par s’entretuer ou mourir de faim, et l’équilibre naturel se rétablit tout doucement.

     

     

    Idem pour les charognards.

     

     

    Quand les hyènes deviennent trop nombreuses, elles finissent par investir le territoire des lions et par les en chasser… au bout d’un certain temps, elles crèvent inéluctablement de faim.

     

     

    Chapeau Dame Nature ! Quelle classe ! Impitoyable mais juste.

     

     

    Une chose aussi est particulièrement remarquable… c’est cette incroyable aptitude de chaque être à préjuger d’un danger ou d’un non-danger.

     

     

    Souriez à un bébé, il va vous sourire, froncez les sourcils, il va pleurer… c’est comme ça, c’est spontané, instinctif, ça ne s’explique pas… c’est un mystère !

     

     

    Pourquoi a-t-on envie de caresser une biche ou de prendre un moineau dans sa main ou de la tendre pour que s’y pose un papillon ? Pourquoi ? Mystère ! Pourquoi n’a-t-on pas du tout envie de caresser une araignée, un serpent ou un crocodile ? Mystère ! Pourquoi un lion ou un aigle nous impressionne fortement alors qu’une hyène ou un vautour ne fait que nous répugner ? Sans même le savoir, à leur seule apparence, on comprend aussitôt que ces derniers sont des charognards.

     

     

    Tout est simple, très simple, si simple…

     

     

    Pour en prendre conscience il suffit de ne pas raisonner… il suffit de regarder et de… VOIR ! Quand vous vous trouvez devant le plus beau coucher de soleil du monde, si vous raisonnez… vous ne le voyez pas. Quand vous vous trouvez devant la plus belle femme du monde, si vous raisonnez… vous ne la voyez pas. Quand vous vous trouvez devant le plus grand danger du monde, si vous raisonnez… vous ne le voyez pas.

     

     

    Je ne remercierai jamais assez Dame Nature, ou Dieu, je ne sais pas trop, de m’avoir doté de cette précieuse faculté de m’abstenir de temps à autres de tout raisonnement et de… simplement regarder et VOIR.

     

     

    J’ai pu ainsi voir que le Maghreb est le Maghreb parce qu’au Maghreb il y a des maghrébins, l’Afrique parce qu’en Afrique il y a des Africains, l’Europe parce qu’en Europe il y a des Européens.

     

     

    J’ai aussi vu qu’une biche a une tête de biche parce que c’est une biche, qu’un lion a une tête de lion parce que c’est un lion, un singe une tête de singe parce que c’est un singe, un noir une tête de noir parce que c’est un noir, un vautour une tête de vautour parce que c’est un vautour, un arabe une tête d’arabe parce que c’est un arabe.

     

     

    Et surtout, surtout, ce qui ne m’a pas échappé, ce qui est d’une simplicité époustouflante, d’une évidence monumentale, d’une flagrance basique, c’est que chaque espèce a sa race de charognards… même l’espèce humaine.

     

     

    Bien sûr, il y a toujours ici ou là quelques prédateurs qui peuvent se comporter en charognards et quelques charognards en prédateurs… cela arrive… mais ce sont des exceptions, et l’exception n’est pas la règle.

     

     

    Actuellement nous sommes infestés de charognards.

     

     

    Ils arrivent même avec leur religion et tentent de nous pousser hors de notre territoire.
    Dame Nature réduira-t-elle leur nombre en nous laissant mourir, ce qui entrainerait inévitablement leur disparition, mais aussi la disparition de toute l’espèce ou évitera-t-elle ce cataclysme en nous faisant réagir sainement ?
  • Bachar al-Assad : "La crise ne sera résolue que sur les champs de bataille"

    Bachar al-Assad : Le président syrien Bachar el-Assad a exprimé dimanche soir sa détermination à écraser d’une "main de fer" la rébellion islamiste qui depuis plus de deux ans tente de le renverser, quelques jours après avoir affiché l’image d’un régime sûr de la victoire.
    "Aucune solution ne peut être trouvée avec le terrorisme, excepté en le réprimant avec une main de fer", a déclaré le président Assad au cours d’une allocution retransmise à la télévision publique. Dans ce discours d’une durée de 45 minutes, le président a encouragé les forces armées à continuer à combattre les rebelles, qualifiés de terroristes. "La crise ne sera résolue que sur les champs de bataille", a-t-il lancé.
    Fort de deux importants succès militaires, le président Bachar el-Assad avait déjà adressé jeudi un message aux militaires à l’occasion de la fête de l’armée. "Si en Syrie nous n’étions pas sûrs de la victoire, nous n’aurions pas eu la capacité de résister et nous n’aurions pas pu poursuivre [la bataille]" après plus de deux ans de guerre, avait-il souligné.
    Il avait aussi effectué un déplacement hors de Damas dans un ex-bastion rebelle et les autorités avaient diffusé des images de lui saluant des soldats. Au cours de son discours prononcé dimanche lors d’un iftar - repas de rupture du jeûne, au coucher de soleil, pendant le mois de ramadan -, Bachar el-Assad a par ailleurs estimé que la Coalition nationale syrienne (opposition) avait échoué et qu’elle n’a aucun rôle à jouer dans la recherche d’une solution pour mettre fin au conflit qui ensanglante le pays depuis 28 mois. Selon lui, elle "n’est pas fiable" et est "à la solde de plus d’un pays du Golfe".
    En présence de personnalités politiques et religieuses et de membres de la société civile, il a aussi souligné les "réalisations héroïques de l’armée syrienne dans la défense du pays" et a salué le peuple syrien "pour s’être rangé du côté des forces armées, afin de défendre la Syrie et ses ressources".
    Sur le plan diplomatique, le nouveau président iranien Hassan Rohani a affirmé dimanche que rien ne pouvait affecter les relations de l’Iran avec la Syrie, en recevant à Téhéran le Premier ministre syrien Waël al-Halaqi, selon l’agence officielle Sana.

  • Comment les banques gagnent de l’or en stérilisant des matières premières

    « Les banques devraient être des banques, pas des sociétés pétrolifères »
    Pour les ultralibéraux les marchés et les bourses éclairent les décideurs économiques à l’aide d’indicateurs rationnels. La réalité est tout autre : adossées aux facilités financières de la Banque fédérale de réserve américaine (la FED), les grandes banques de Wall Street spéculent sur les matières premières (pétrole, blé, cuivre, aluminium, etc.),  pèsent sur leurs cours et disposent, avant d’autres acteurs économiques, d’éléments permettant d’anticiper l’évolution du cours de bourse des entreprises qui achètent les matières premières, objet des spéculations. C’est l’institutionnalisation du délit d’initié. Même certains journaux américains « mainstream » commencent à s’en émouvoir. Polémia publie sous la signature d’une de ses correspondantes un texte présentant un article de David Kocieniewski, paru le 20 juillet 2013, dans le « New York Times ». Nous livrons aussi à nos lecteurs l‘intégralité de l’article intitulé « Des tas d’aluminium mais, pour les banques, de l’or pur ». A  déguster et à méditer.
    Polémia

    Je suis avec beaucoup d’intérêt l’actualité financière, comme on lit un polar, sauf que la fin n’est pas encore rédigée…
    Plusieurs grosses banques (Goldman Sachs, JP Morgan par exemple) ont mis en place une spéculation sur les matières premières (blé, pétrole, aluminium, etc.). Dans l’article ci-après que j’ai traduit en français (tiré du New York Times) il est décrit très précisément comment elles procèdent. Vous comprendrez comment certains malins ont deviné que le cuivre allait flamber ; attention aux poignées de porte qui risquent de disparaître !
    Pour rappel ou information, Blythe Masters, une Anglaise de 48 ans, chargée du négoce sur les matières premières de la JP Morgan, a créé en 1994 ce qu’on appelle les CDS ou couvertures de défaillance. L’idée était de diluer sur plusieurs assureurs le risque d’assurance supporté pour de grosses opérations financières. Le procédé a été repris partout et, au final, a été un des éléments de la crise des subprimes. Pierre Jovanovic a écrit un livre à son sujet, que l’on peut compléter par les ouvrages de Paul Jorion sur la crise financière pour comprendre les mécanismes qui ont conduit à la situation actuelle.
    Certaines banques dont Goldman et la JP Morgan, se sont aussi focalisées sur le marché des matières premières, surtout après le commencement de la crise en 2008. La JP Morgan a créé ce qu’elle nomme un centre de profit consacré à cette activité. Or, la semaine dernière, la JP Morgan a décidé d’y mettre un terme et négocie actuellement un accord à l’amiable de 500 millions d’euros avec les autorités, pour éviter des poursuites à l’encontre de la banque et de Blythe Masters.
    Ce qui est intéressant est que quand on lit la presse anglo-saxonne (article ci-après) il est fort possible que Goldman Sachs et JP Morgan se fassent une guerre impitoyable, via les autorités de régulation qui ne seraient pas réellement aux manettes. C’est la bataille des Titans. Goldman a l’air de prendre le dessus. D’après certaines sources journalistiques, il n’y aurait pas de place pour deux.
    Quelle est la conséquence économique pour les citoyens (là où les Anglais utiliseraient le vocable de consommateurs tant ils sont imprégnés de commerce) ?
    - une inflation : les prix des denrées alimentaires augmentent beaucoup plus que le taux d’inflation officiel ;
    - les salaires et pensions non indexés sur cette inflation réelle ;
    - l’argent ne circule pas dans l’économie mais va soit dans des jeux d’écriture soit se placer dans des bulles spéculatives ;
    - les banques anglo-saxonnes bénéficient d’argent gratuit (planche à billets de la Fed) et peuvent acquérir des actifs d’autant plus facilement qu’on explique aux Etats qu’étant déficitaires ou défaillants ils ont tout intérêt à vendre leurs bijoux de famille ;
    - les économies des Français servent à renflouer les banques françaises en sursis (le livret A etc. qui va renflouer l’ardoise de Dexia) et, donc, cet argent ne circule pas non plus.
    On laissera le lecteur libre d’imaginer les conséquences.  Nous risquons d’avoir :
    - une surveillance de la population par des moyens techniques accrus (caméra, traçabilité, etc.) qui sera justifiée par la montée des vols, incidents, etc. ;
    - un contrôle de l’argent accru (comme l’obligation de payer en virement tout paiement à partir de 10.000 euros et bientôt 4.000 euros) afin d’éviter la ruée aux guichets en cas de défaillance ;
    - une augmentation de la fiscalité, et notamment immobilière pour obliger les gens à payer des taxes ou à vendre (et payer d’autres taxes en vendant), or, vu la montée du chômage, il va y avoir des situations d’arbitrage douloureux ;
    - une monnaie qui perd de sa valeur, avec la création éventuelle d’une nouvelle monnaie avec une zone plus large (Etats-Unis + Europe) ; voir l’analyse de Pierre Hillard sur ce sujet.
    Il a été déjà mis en place un système de renflouage des banques européennes via les comptes bancaires qui seraient ponctionnés en cas de faillite, ce qui comprend les comptes de dépôts de trésorerie des entreprises.
    Bonne lecture, en attendant que les Goldman & Cie rachètent les instruments de musique après nous avoir fait bien danser !
    VBS 29/07/2013

    Correspondance Polémia – 3/08/2013

    Business Day
     Des tas d’aluminium mais, pour les banques, de l’or pur
    Des centaines de millions de fois par jour, des Américains assoiffés ouvrent une cannette de soda, de bière ou de jus de fruit. Et à chaque fois, ils payent une fraction d’argent en plus à cause des manœuvres de la part de Goldman Sachs et d’autres agents financiers coûtant finalement aux consommateurs des milliards de dollars.
    L’origine de ce mécanisme commence dans les 27 entrepôts de la région de Detroit où une filiale de la Goldman Sachs entrepose l’aluminium des consommateurs. Chaque jour, une flopée de camions déplacent des barres de métal entre ces entrepôts. Deux à trois fois par jour, parfois plus, les camionneurs suivent le même parcours. Ils remplissent un entrepôt. Ils en vident un autre. Et ils recommencent.
    Cette gigue logistique a été chorégraphiée par Goldman pour user de la régulation des prix déterminée pour les échanges de matière première, ce qu’une enquête du New York Times a révélé. Ces allers-retours augmentent les délais de stockage. Et cela remplit de plusieurs millions annuels les coffres de la Goldman qui détient les entrepôts et fait payer des loyers pour le stockage. Cela fait aussi augmenter les prix payés par les manufacturiers et par les consommateurs dans tout le pays.
    Tyler Clay, un camionneur qui travaillait dans les entrepôts de Goldman jusqu’à cette année, appelle ce procédé « le tour de manège des métaux ».
    Seulement environ un dixième du prix d’une cannette peut être imputé à cette stratégie. Mais multiplions cela par 90 milliards de cannettes consommées par an aux E-U (ajoutez les tonnes d’aluminium dans les voitures, l’électronique, etc.) et les efforts de la Goldman et d’autres opérateurs financiers auront coûté aux consommateurs plus de 5 milliards de dollars sur les 3 dernières années, d’après d’anciens cadres, analystes ou consultants de ce secteur.
    Le prix gonflé artificiellement de l’aluminium n’est qu’une manière dont Wall Street exerce ses muscles et capitalise sur des règlements fédéraux plus laxistes afin d’influencer une série de marchés des matières premières, selon des documents réglementaires, les archives et des interviews de personnes dans ces secteurs.
    Ces manœuvres dans les marchés du pétrole, blé, coton, café et d’autres encore ont ramené des profits aux banques comme la Goldman, JP Morgan et la Morgan Stanley, obligeant les consommateurs à payer un peu plus à chaque fois qu’ils font le plein, allument la lumière, boivent une bière ou achètent un téléphone portable. L’année dernière, les autorités fédérales ont accusé 3 banques, dont la JP Morgan, de truquer le prix de l’électricité et la semaine dernière la JP Morgan essayait d’obtenir un règlement à l’amiable qui pourrait lui coûter 500 millions de dollars.
    Utilisant des exemptions spéciales octroyées par la Réserve fédérale et des règlements plus lâches approuvés par le Congrès, les banques ont acheté une quantité impressionnante d’infrastructures utilisées pour le stockage et la livraison (des pipelines, raffineries en Oklahoma, Louisiane, Texas, des flottes de tankers pétroliers dans le monde, des sociétés qui contrôlent les opérations dans des ports principaux comme Oakland, Calif., et Seattle).
    Dans le cas de l’aluminium, Goldman a acheté la Metro International Trade Services, l’une des plus grandes sociétés spécialisées dans le stockage des métaux. Plus du quart de l’approvisionnement disponible sur le marché est gardé dans les entrepôts de cette société à Detroit.
    Avant que Goldman achète cette société il y a 3 ans, les clients des entrepôts attendaient une moyenne de six semaines pour que leur achat soit localisé, enlevé et livré. A l’heure actuelle, maintenant que la Goldman détient cette société, la durée d’attente a été multipliée par plus de dix (plus de 16 mois, selon les données du secteur).
    Des délais plus longs peuvent être perçus comme une simple difficulté, mais ils font augmenter les prix partout dans le pays, à cause de la formule économique utilisée pour fixer le prix du métal sur le marché de gré à gré. Les délais sont devenus si problématiques que Coca-Cola et d’autres manufacturiers n’achètent pas d’aluminium stocké là-bas. Mais ils achètent de toute façon de ce fait, à un prix plus élevé.
    Goldman Sachs déclare être en conformité avec les standards du secteur qui sont fixés par le marché des métaux de Londres et il n’est pas suggéré que ces activités enfreignent quelque loi ou règlement que ce soit. Metro International, qui n’a pas souhaité s’exprimer à ce sujet, a dans le passé attribué les délais d’attente à des problèmes de logistique, un manque de camions et de conducteurs, et des complications administratives pour le suivi de ce métal. Mais les interviews conduites avec des employés et anciens employés de cette société, ainsi qu’avec une personne ayant une connaissance approfondie du business plan de la société, suggèrent que les temps d’attente prolongés font partie de la stratégie de la société et permettent à Goldman d’augmenter les profits de ses entrepôts.
    Metro International détient environ 1,5 million de tonnes d’aluminium à Detroit mais les règles de l’industrie veulent qu’un métal ne peut rester ad vitam aeternam dans un entrepôt. Au moins 3.000 tonnes doivent bouger chaque jour. Mais presque aucun métal que la Metro déplace ne va aux clients, selon nos interviews. A la place, il est déplacé d’un lieu de stockage à l’autre.
    Puisque la Metro Internaional facture un loyer pour chaque jour de métal stocké, les longues attentes provoquées par le mouvement de l’aluminium entre les entrepôts signifient de plus grands profits pour Goldman. Et comme le prix du stockage est un des éléments majeurs du « premium » qui forme le prix du marché de l’aluminium, les délais signifient un prix plus élevé pour pratiquement tout le monde, même si le métal ne passait jamais par l’un des entrepôts de Goldman.
    Selon des analystes de l’industrie de l’aluminium, les délais prolongés de la Metro International depuis que Goldman l’a acquise sont la raison majeure du doublement du prix sur le marché depuis 2010. Le résultat est un coût additionnel de 2 dollars pour 1.000 cannettes de boisson, et près de 12 dollars pour une voiture américaine moyenne.
    « C’est un coût totalement artificiel », a déclaré Jorge Vazquez, cadre dirigeant à Harbor Aluminium Intelligence, une société de conseil dans les matières premières ; « cela pèse sur l’économie, et tout le monde paye ».
    Les représentants de la Metro ont déclaré qu’ils ne faisaient que réagir aux forces du marché et sur leur site internet ils décrivent leur rôle comme permettant de « regrouper ensemble les producteurs de métal, vendeurs et utilisateurs » aidant à « créer et maintenir la stabilité » des échanges.
    Mais la place de Londres des échanges du métal, qui suit 719 entrepôts dans le monde, n’a pas toujours été un arbitre impartial ; elle reçoit 1% de tous les loyers reçus par les entrepôts. Jusqu’à l’année dernière, elle était détenue par certains membres, notamment Goldman, Barclays et Citigroup. Beaucoup de ses règlements ont été formulés par le comité sur le stockage de la place de Londres des échanges du métal, incluant le président de la Metro ainsi que des représentants de sociétés de commerce puissantes en Europe. La place des échanges du métal a été vendue l’année dernière à un groupe d’investisseurs de Hong Kong et ce mois-ci il a été proposé de nouvelles régulations qui pourraient être effectives en avril 2014 et dont l’effet attendu est de réduire les congestions de Metro.
    Tout ceci pourrait finir si le conseil de la Banque fédérale américaine refusait de proroger les exemptions qui ont permis à Goldman et Morgan Stanley de faire des investissements majeurs dans des activités non financières, bien qu’il y ait des signes que Washington et la Fed vont laisser la situation inchangée. Les banques de Wall Street pendant ce temps ont tourné leur attention sur une autre matière première : après des efforts de lobbying continus, la SEC a approuvé l’année dernière un plan qui va permettre à JP Morgan Chase, Goldman et BlackRock d’acheter 80% du cuivre disponible sur le marché.
    Dans les documents officiels de la SEC, Goldman a déclaré qu’au début de l’année prochaine elle prévoyait de stocker au même endroit, à Detroit, du cuivre. Samedi dernier cependant, Michael DuVally, un représentant de Goldman, a déclaré que la banque avait décidé de ne pas s’engager dans le cuivre bien qu’il ne l’ait pas publiquement confirmé. Il n’a pas souhaité détailler ce sujet.

    Les banques sont devenues des négociants de matière première
    Durant presque tout le dernier siècle, le Congrès avait essayé de maintenir un mur entre les activités bancaires et le commerce : les banques ne pouvaient pas détenir des activités non financières (et vice-versa) pour minimiser les risques qu’elles prenaient et, enfin, pour protéger les déposants. Le Congrès a renforcé ces règles dans les années 1950 mais dans les années 1980, une vague de dérégulation commença et les banques, dans certains cas, se sont transformées en traders, selon Saule T. Omarova, un professeur de droit à l’Université de Caroline du Nord et expert en régulation financière. Goldman et d’autres sociétés ont obtenu l’approbation du législateur pour acheter des sociétés qui échangeaient du pétrole ou d’autres matières premières. D’autres restrictions furent réduites ou levées dans les années 1990 quand certaines banques ont été autorisées à se diversifier sur le stockage et le transport de marchandises.
    Ces dix dernières années, une poignée de sociétés détenues par des banques ont cherché et obtenu l’approbation de la Fed pour acheter des actifs de trading de matières premières.
    Selon les documents officiels concernant la JP Morgan Chase, la Fed a déclaré que ces arrangements ne pouvaient être approuvés que s’ils ne posaient aucun risque pour le système bancaire et pouvaient « raisonnablement produire des effets positifs pour le public comme une meilleure disponibilité, une compétition accrue, une plus grande efficacité, effets supérieurs à d’éventuels effets négatifs comme une concentration excessive des ressources, une baisse de la compétitivité ou une compétition déloyale, des conflits d’intérêts ou des pratiques bancaires déraisonnables ».
    En contrôlant les entrepôts, pipelines et ports, les banques ont une connaissance importante du marché, d’après les analystes. Cela leur permet d’avoir une avance sur la transaction sur le marché des matières premières. Sur le marché des actions, une telle structuration peut être vue comme un conflit d’intérêt, ou même une information privilégiée. Mais dans le domaine du marché des matières premières, c’est parfaitement légal.
    « L’information a de la valeur dans le monde du trading des matières premières, et la seule manière de l’obtenir est d’être dans le marché physique », d’après Jason Schenker, président et économiste en chef de Prestige Economics à Austin, Texas. « Ainsi, les institutions financières qui s’impliquent dans le trading des matières premières ont un avantage décisif car la propriété d’actifs réels leur donne des informations sur le flux physique des matières premières ».
    Certains investisseurs disent que les banques ont aidé les consommateurs en encourageant les investissements et en rendant les marchés plus efficaces. Mais même les banques ont parfois avoué que les activités de Wall Street dans les matières premières sur les dix dernières années ont contribué à une partie des augmentations des prix.
    En 2011, par exemple, un mémo interne de Goldman Sachs suggère que la spéculation des investisseurs compte pour un tiers du prix du baril de pétrole. Un membre de la commission des trading sur les contrats à terme, un régulateur fédéral, a utilisé cette estimation pour calculer que la spéculation a généré 10 dollars de coût dans le plein d’un conducteur américain moyen. D’autres experts ont trouvé que le coût total combiné serait de 200 milliards par an.

    De hauts premiums (franchises ou bonus)
    L’entrée dans l’un des principaux entrepôts de Metro International de la région de Detroit n’est pas signalée hormis un panneau avec deux mots : Mount Clemens, soit le nom de la ville.
    La plupart du temps en journée il n’y a qu’une poignée de voitures sur un parking et, à 17 heures, le parking et le poste de surveillance sont souvent vides d’après les voisins. Cependant à l’intérieur de deux entrepôts caverneux il y a des rangées et des rangées de barres de métal gigantesques, pesant plus d’une tonne chaque, empilées sur 4,5 m de hauteur.
    Après que Goldman eut acheté la société en 2010, Metro International a commencé à entasser. Elle a même commencé à payer un bonus important aux traders qui stockaient leur aluminium chez elle – tandis que la réserve d’aluminium augmentait, de 50.000 tonnes en 2008 à 850.000 en 2010 et à près de 1,5 million aujourd’hui, le temps d’attente pour retirer le métal et le prix, aussi. A l’été 2011, les augmentations de prix ont amené Coca-Cola à se plaindre auprès du régulateur de l’industrie, le London Metal Exchange (L.M.E.), indiquant que les retards de Metro en étaient la cause.
    Martin Abbott, à la tête de la L.M.E. a alors indiqué qu’il ne pensait pas que les retards de livraison étaient la cause du problème. Mais le groupe a essayé de calmer la fureur en imposant de nouvelles règles sur le doublement du volume de métal que les entrepôts devaient envoyer chaque jour, de 1.500 à 3.000 tonnes. Mais peu de traders ou de manufacturiers pensaient que cela réglerait le problème.
    « Ce changement est trop faible et trop tardif pour avoir un effet effectif à moyen terme sur un marché physique déjà très tendu, surtout aux Etats-Unis », d’après un analyste de la Morgan Stanley dans une note de cet été destinée aux investisseurs.
    En effet, les temps d’attente de la Metro ont augmenté, provoquant une nouvelle augmentation du coût. D’anciens et d’actuels employés de la société disent que ces délais sont intentionnels.
    Les analystes et les employés de sociétés pensent que la grande majorité de l’aluminium déplacée dans les entrepôts de la société Metro n’appartient pas à des manufacturiers ou des grossistes, mais à des banques, des hedge funds et des traders. Ils achètent des lots d’aluminium dans des contrats financiers. Quand ces contrats arrivent à terme, et le métal avec, les propriétaires peuvent choisir de les renouveler, un processus connu sous le nom de re-warranting.
    Pour encourager les spéculateurs sur l’aluminium à renouveler leurs contrats, Metro offre à certains clients un bonus de 230 dollars par tonne, et généralement déplace le métal d’un endroit à l’autre, selon des analystes et des employés de la société.
    Pour les propriétaires, ces bonus signifient de la trésorerie immédiate et la possibilité de réaliser des profits si les prix augmentent. Pour Metro, cela permet de garder des délais longs, et de facturer un coût de stockage de 48 cents par tonne. Goldman a acheté la société pour 550 millions de dollars en 2010 et, aux taux actuels, elle pourrait ramasser près de 250 millions de loyers par an.
    Les responsables de la Metro ont refusé de discuter les détails des renouvellements contractuels ou des politiques commerciales.
    Mais les analystes en métal, comme M. Vazquez, estiment que 90%, ou plus, du métal déplacé à Metro chaque jour partent dans un autre entrepôt pour recommencer le même jeu. Ce chiffre a été confirmé par des employés de la société familiers avec les comptes de la Metro et qui se sont exprimés anonymement à cause des politiques de confidentialité de la Metro.
    Goldman Sachs n’a pas souhaité parler du détail de ses opérations. M. DuVally, porte-parole de Goldman Sachs, a indiqué que la London Metal Exchange interdit aux sociétés de stockage de métaux d’être propriétaire de métaux, donc tout l’aluminium chargé et déchargé par Metro est stocké et envoyé vers d’autres propriétaires.
    « En fait », a-t-il dit, « les entrepôts de métaux ont l’interdiction de vendre ou d’acheter tous les produits de ce type pour leur propre compte ».
    Comme les délais d’attente ont augmenté, beaucoup de manufacturiers se sont tournés ailleurs pour acheter leur aluminium, souvent en achetant directement auprès des mines ou des points de traitement, en s’affranchissant totalement des entrepôts/grossistes. Mais même actuellement, les délais augmentent les coûts des manufacturiers, car ils impactent le premium qui s’ajoute au prix de l’aluminium vendu sur le marché.

    La danse des entrepôts
    Malgré les retards, beaucoup des entrepôts de Metro n’ont qu’une seule tournée et restent sans activité pendant 12 heures par jour. Dans une ville comme Detroit, où les usines opèrent 24h sur 24h si besoin est, les employés disent qu’un rythme si lent n’a pas de précédent.
    Quand ils travaillent, les manutentionnaires disent qu’il est plus urgent de charger ou de déplacer l’aluminium d’un entrepôt à l’autre plutôt que de l’envoyer ailleurs. M. Clay, un manutentionnaire, qui a travaillé à Mount Clemens jusqu’à février dernier, a indiqué que si l’aluminium arrive par de gigantesques trains, il quitte les lieux par mince filet et en camion.
    « Ils remplissent un entrepôt et parfois, quand l’un est totalement plein, ils le ferment et envoient les conducteurs ici pour en remplir un autre », d’après M. Clay, 23 ans.
    Comme le principal est simplement transporté d’un entrepôt à l’autre, les employés disent qu’ils voient régulièrement les mêmes conducteurs faire trois ou plus d’allers-retours chaque jour. Anthony Stuart, un chef d’équipe de Mount Clemens jusqu’à 2012, a dit que lui et son neveu, qui travaillait dans un entrepôt de Metro à 4 km à Chester Township, demandaient régulièrement aux chauffeurs de passer des messages entre eux.
    « Parfois je parlais à mon neveu le week-end et nous plaisantions à ce sujet, je lui demandais s’il avait reçu tout le métal que nous lui avions envoyé, et il me répondait que oui, me demandant si j’avais tout ce qu’ils nous avaient envoyé ».
    M. Stuart a aussi ajouté qu’il ne croit pas en l’explication de Metro selon laquelle la raison majeure des retards en mois des délais de livraison était la difficulté pour la société de localiser le lot d’aluminium spécifique de chaque client et de déplacer les énormes barres pour y accéder. Quand il arrivait au travail, la tâche de M. Stuart était d’identifier et d’enlever les lots spécifiques des vastes piles de l’entrepôt et de les préparer pour les camions.
    « Tout est organisé en rangées », a-t-il dit, « vous pouvez trouver et prendre tout ce que vous voulez en une journée si vous le voulez. Et si vous êtes pressé, quelques heures suffisent au maximum ».
    Quand la place des échanges des métaux de Londres (L.M.E.) a été vendue à une société de Hong Kong pour 2,2 milliards de dollars l’année dernière, son directeur exécutif avait promis d’utiliser un « bazooka » pour régler le problème d’attente prolongée.
    Mais le nouveau propriétaire de cette place des échanges a reculé et a adopté une solution proposée par un consultant engagé pour étudier la question en 2010 : limiter le loyer que les entrepôts peuvent collecter durant l’attente de la livraison. La place des échanges reçoit 1% de ce loyer, donc une telle mesure lui coûterait des millions en chiffre d’affaires.
    D’autres utilisateurs d’aluminium ont pressé la place des échanges d’interdire les sociétés de stockage d’offrir des bonus à ceux qui ne font que stocker des réserves d’aluminium, mais sans succès.
    Le mois dernier cependant, après des plaintes d’un consortium de brassiers, la place a proposé de nouvelles règles qui exigeraient que les sociétés de stockage livrent plus de métal qu’elles ne réceptionnent. Mais des sociétés financières ont levé des objections à ces nouvelles mesures, en déclarant qu’elles pourraient impacter négativement les traders et les producteurs. Le conseil de la place des échanges va soumettre au vote cette proposition en octobre et, si elle passait, elle ne pourrait pas prendre effet avant avril 2014.
    Nick Madden, chef des achats pour l’un des plus grands acheteurs d’aluminium du pays, Novelis, a dit que cette situation illustrait les dangers de laisser les industries se réguler elles-mêmes. Il a ajouté que la place des échanges a toléré pendant des années des délais d’attente et des premiums sur les prix, et sa proposition, bien qu’encourageante, est encore loin de régler la question. « Nous sommes soulagés que la place prend enfin des mesures qui vont au final aider le marché et normaliser la situation », a-t-il dit. « Cependant, nous allons encore avoir une nouvelle année de prix gonflé et un risque d’approvisionnement ».
    Entretemps, la Fed, qui régule Goldman Sachs, Morgan Stanley et d’autres banques, revoit ses exemptions qui ont permis aux majors de faire des investissements dans les matières premières. Certaines de ces exemptions ont des dates limites, mais la Fed ne semble pas avoir de plan qui requerrait les banques de vendre leurs infrastructures de stockage et d’autres infrastructures de matières premières, selon des personnes informées.
    Un représentant de la Fed, Barbara Hagenbaugh, nous a fourni la déclaration suivante : « La Réserve fédérale suit régulièrement les activités sur les matières premières des sociétés supervisées et est en train de suivre la directive de 2003 selon laquelle certaines activités sur les matières premières sont complémentaires d’activités financières et de ce fait autorisées pour les sociétés détenues par des banques ».
    Le sénateur Sherrod Brown, qui participe aux discussions au Congrès qui auront lieu mardi prochain au sujet de l’acquisition par Wall Street des lieux de stockage, pipelines et autres actifs liés aux matières premières, a dit qu’il espère que la Fed surveille les banques.
    « Les banques devraient être des banques, pas des sociétés pétrolifères », d’après M. Brown, sénateur démocrate de l’Ohio ; « elles devraient faire des prêts, pas manipuler les marchés pour augmenter les prix des manufacturiers et exposer notre système financier entier à des risques indus ».

    Prochainement, le cuivre
    Puisque Goldman Sachs a bénéficié de son entrée follement lucrative dans le marché de l’aluminium, la JP Morgan est allée plus loin grâce à des plans pour établir un centre de profit incluant un métal encore plus crucial : le cuivre, une matière première pour l’industrie qui est extrêmement utilisée pour les maisons, l’électricité, les voitures et d’autres produits que les économistes suivent comme baromètre de l’économie mondiale.
    En 2010, la JP Morgan s’est embarquée dans une frénésie d’achat sur le marché du cuivre. En quelques semaines (le temps nécessaire pour identifier l’acheteur mystérieux) la banque a amassé 1,5 milliard de cuivre, plus de la moitié disponible stockée dans tous les entrepôts de la place. Les prix du cuivre ont atteint des sommets en conséquence.
    En même temps, la JP Morgan, qui contrôle aussi des entrepôts de métaux, a cherché à faire approuver un plan qui pourrait finalement lui permettre, ainsi que Goldman et BlackRock, d’acheter 80% du cuivre disponible sur le marché pour le compte d’investisseurs et de l’acheminer dans des lieux de stockage. Ces sociétés ont déclaré au législateur que ces réserves, qui seront utilisées pour sécuriser de nouveaux fonds de transaction sur le cuivre, n’affecteraient pas le prix de ce dernier. Mais les manufacturiers et les grossistes ont averti que ces arrangements vont tendre le marché et envoyer les prix au sommet. Ils ont demandé à la SEC de rejeter le plan proposé.
    Après une campagne de lobby intense par les banques, Mary L. Schapiro, de la SEC, a approuvé les nouveaux fonds sur le cuivre en décembre dernier, durant ses derniers jours en fonction. Les représentants de la SEC ont déclaré penser que ces fonds vont suivre le prix du cuivre mais ne vont pas l’influencer, et convergent avec la position de ces sociétés – contre l’avis de certains économistes – que la réduction du volume de cuivre disponible sur le marché ne va pas faire augmenter les prix.
    D’autres ont actuellement peur que Wall Street répète ou améliore les stratégies qui ont provoqué l’augmentation des prix de l’aluminium. Une telle situation, disent-ils, aura des conséquences sur toute l’économie. Les consommateurs finiront par payer plus cher pour des biens aussi divers que la plomberie, les voitures, les téléphones portables et les télévisions.
    Robert Bernstein, un avocat de la firme Eaton & Van Winkle, qui représente les sociétés qui utilisent du cuivre, déclare que ses clients craignent la pression des investisseurs financiers sur le marché : « Nous pensons que la SEC n’a pas vu l’évidence ».
    David Kocieniewski,
    The New York Times,
    20/07/2013
    Titre original :
    A Shuffle of Aluminum, but to Banks, Pure Gold – The New York Times
    http://www.polemia.com

  • Pire que « Prism » : la NSA peut espionner tout le monde avec Xkeyscore

    L’Agence de sécurité nationale américaine (NSA) dispose d’un outil, appelé « XKeyscore », qui permet aux agents du renseignement américain d’accéder à l’historique de navigation et de recherche, aux contenus des courriels, et aux conversations privées sur Facebook, selon des documents publiés le 31 juillet par le Guardian.
    Si l’existence de XKeyscore était déjà connue, ces documents en détaillent le fonctionnement et les capacités.

     

    A l’aide d’une interface très simple d’utilisation, les personnes habilitées peuvent rechercher dans le corpus de données amassé par la NSA le contenu des courriels, des numéros de téléphone ou encore des messages privés échangés sur Facebook et croiser les informations obtenues selon la langue, le type de logiciel utilisé ou le pays dans lequel l’internaute ciblé se trouve. Le tout en ne justifiant que « vaguement » leur recherche, selon le Guardian.

     

    Source & détail    http://www.contre-info.com/

     

  • L’éclatement de la zone euro s’accompagnera d’une baisse de 40% des niveaux de vie

    Au cours d’une interview qu’il a accordée au journal allemand Süddeutsche Zeitung, l’économiste américain James Galbraith a averti de l’imminence d’une nouvelle crise grave dans la zone euro, qui sera déclenchée par la situation en Grèce. Pour Galbraith, la vente infructueuse du monopole gazier grec à la firme russe Gazprom est révélatrice de l’arrivée à un point de rupture :

    « Le gouvernement grec a été incapable de vendre son monopole gazier à Gazprom pour une somme très modeste, parce que les analystes de Gazprom croient, à juste titre, qu’ils ne peuvent pas se fier aux prévisions de recettes du monopole du gaz. Ai-je précisé qu’il s’agit d’un monopole ? (…) Sur quelle base un gouvernement rationnel se met-il à vendre un monopole gazier pour les liquidités que cette vente lui rapporteront ?

    La seule réponse raisonnable est: quand il a besoin d’argent immédiatement et qu’il pense qu’il ne survivra plus très longtemps, parce que le monopole du gaz produit un flux continuel de recettes, à moins que vous ne le vendiez, et dans ce cas, il quitte le giron de l’Etat. La situation actuelle telle que le gouvernement grec la voit est absolument claire.

    Mais comme ils ne sont pas parvenus à vendre le monopole du gaz, six heures plus tard et sans réunion de cabinet ni de débat ou vote parlementaire, ils ont fermé la chaîne de télévision et de radio publique, visiblement pour économiser 200 à 250 millions d’euros sur une année pour satisfaire une demande arbitraire de ce montant de la troïka et pour montrer à quel point ils étaient déterminés et fermes ».

    Selon Galbraith, la Grèce va retourner très rapidement à un état de faillite :

     

    « Il y a cette notion que la Grèce détient une formule qui lui permettra de retrouver sa compétitivité. Mais il y a un malentendu concernant ce en quoi l’économie grecque consiste. L’industrie première est le fret maritime, la seconde est le tourisme. Le fret maritime est un phénomène mondial qui dépend entièrement du trafic mondial des marchandises et des services. Et le tourisme dépend entièrement, entre autres choses, des Allemands et des Britanniques ».

    Galbraith pense que la chute d’Athènes va probablement être causée par la politique. Il donne pour exemple le départ du gouvernement de l’un des partis de la coalition au pouvoir, qui a réduit la majorité du gouvernement à trois sièges. Il se demande si la meilleure chose pour l’Europe ne serait pas l’accession au pouvoir en Grèce du parti d’extrême gauche Syriza, parce qu’il s’agit d’un parti pro-européen, contrairement à ce que l’on a pu dire.

    Le gouvernement actuel se dirige rapidement vers un effondrement. En Grèce, les gens sont à bout, et compte tenu de ce stress social et le point de rupture n’est plus très loin. Et il déclencherait rapidement des attaques spéculatives qui s’étendraient rapidement à d’autres pays en situation de stress social, tels que l’Espagne et le Portugal, sous la forme d’une ruée bancaire.

    Bruxelles ne dispose plus que de peu de temps, affirme Galbraith. Mais la vitesse n’est pas le fort de l’UE :

    « Bruxelles a une large classe politique de gens bien intentionnés avec des visions utopiques. Ils ne sortent pas autant qu’ils le devraient pour voir ce qui se passe réellement. Et il y a aussi une tendance à penser que la Grèce, eh bien, elle est loin, et que le reste d’entre nous ne sera pas affecté si la Grèce coule. Mais moi je dis, donnez-moi un exemple d’une union politique ou d’une confédération qui est parvenue à rester intacte après le départ de l’une de ses parties ».

    Galbraith lui-même s’est rendu en Grèce : « Il y a deux choses qui témoignent de la situation du pays. L’une, c’est que dans les rues d’Athènes, vous voyez des personnes âgées fouiller les poubelles à la recherche de nourriture. Vous voyez des tas et des tas de gens dormir dans les rues, c’est une vision très déprimante. Vous voyez aussi des kilomètres de vitrines de boutiques vides. Et vous voyez des boutiques de prêts sur gage, des chaînes de boutiques de prêts sur gage, et parfois ce sont les seules entreprises viables à occuper des immeubles de bureaux plutôt laids qui auraient été vides autrement. (…) L’autre chose que j’ai vue, à l’extérieur des bureaux de l’ERT (la chaîne de télévision et de radio publique) (…) c’est cette atmosphère de, je ne l’appellerai pas manifestations, que nous avons ici, ‘nous sommes ici parce que nous voulons protéger, nous n’allons pas permettre cette fermeture de la chaîne de télévision et de radio publique, et donc nous sommes ici pour nous interposer entre le personnel à l’intérieur et les forces de l’ordre à l’extérieur’ ».

    « Pour ramener cela au 20ème siècle, la Yougoslavie a implosé juste après le départ d’une seule république, qui était la Slovénie. Et l’Union soviétique a cessé d’exister après le départ des pays baltes, qui étaient minuscules en comparaison avec l’ensemble. Une fois qu’une partie d’une entité est jetée dehors, vous avez un processus cumulatif qui peut aller très très vite ».

    Le seul pays qui peut sauver l’Europe est l’Allemagne, estime Galbraith. Après les élections, la chancelière Merkel doit évoquer la possibilité d’une nouvelle et importante restructuration de la dette grecque et la mise en oeuvre d’un plan  européen de programmes d’investissements. Si l’Allemagne s’y refuse, les conséquences d’un éclatement de l’Europe lui seront fatales :

    « Si vous voulez la dislocation, vous pouvez, mais le prix est énorme. Il a été de 40% au cours d’expériences récentes que nous avons eues. C’est donc une bonne référence pour ce qui pourrait arriver au niveau de vie si vous décidiez subitement de revenir à des contrôles de capitaux, des barrières douanières et de procéder à la nationalisation des industries. Et bonne chance pour essayer de construire des industries nationales capables de concurrencer les industries allemandes hautement compétitives, mais qui n’auront plus de marché parce que plus personne ne sera capable d’acheter leurs biens (du fait du renchérissement du mark après la dislocation de l’euro, ndlr) ».

    Express.be  http://fortune.fdesouche.com

  • Etats-Unis : ils recherchent « cocotte-minute » et « sac à dos » sur internet, la police débarque !

    NEW YORK (NOVOpress) – Nouvel exemple du flicage d’internet par le pouvoir américain. Pour avoir tapé sur Google les mots-clés « sac à dos » et « cocotte-minute », un couple de New-Yorkais a vu débarquer chez lui six policiers, tôt le matin du 31 juillet.

    Les agents ont fouillé les pièces, le jardin, le garage… Ils ont feuilleté les livres dans la bibliothèque et demandé au père de la famille s’il possédait des bombes.

     

    L’affaire tourne au grotesque ensuite. Car la police a demandé s’il y avait une cocotte-minute au domicile du couple. Le père a répondu négativement, mais indiqué qu’ils avaient un appareil pour cuire, notamment, le riz. Les agents ont alors demandé si l’engin pouvait être utilisé pour fabriquer une bombe. L’homme a dû préciser que sa famille s’en servait pour cuire le quinoa. Pour le prouver, il a communiqué la recette à ses visiteurs matinaux pour préparer cet aliment ! Les policiers ont reconnu qu’ils effectuaient de telles intrusions une centaine de fois par semaine… Les Etats-Unis, la plus grande démocratie au monde ?

    http://fr.novopress.info

  • Jean-Paul Gourévitch invité du Direct des Contribuables - l'émigration en France - juin 2013