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international - Page 1216

  • Retour sur la mort troublante des soldats qui auraient tué Ben Laden

    Lu sur le Réseau Voltaire :

    Le 6 août 2011, en Afghanistan, une roquette détruisit un hélicoptère en vol tuant 38 personnes : 7 soldats de l’Armée nationale afghane et des soldats US, dont 15 membres de l’équipe des Navy Seals n°6.

    Plusieurs afghans qui devaient prendre place dans l’hélicoptère refusèrent de monter au dernier moment, sans explication. Les familles des victimes pensent qu’ils savaient que l’aéronef serait abattu. Le commandement militaire a fait procéder à la crémation des corps sans en informer les familles des victimes.

    En 2001, Oussama ben Laden était extrêmement malade et ne survivait qu’avec une assistance rénale. Il serait mort en décembre 2001 et les services britanniques ont attesté avoir surveillé son enterrement. Pourtant, des cassettes audio et vidéo de lui ont été diffusées pendant des années par Al-Jazeera. Elles ont été authentifiées par les autorités US ou des sociétés israéliennes, mais ont toutes été invalidées par le Dalle Molle Institute qui est la référence mondiale en matière d’expertise judiciaire.

    Les autorités US ont fait disparaître le corps de la personne tuée à Abbotabbad, lors de l’Opération Trident de Neptune, afin qu’il ne fasse pas l’objet d’un culte.

    En violation de son statut, la CIA a facilité secrètement la réalisation de deux films holywoodiens sur l’exécution d’Oussama ben Laden établissant un éloge de la torture comme source de renseignement.

    http://www.contre-info.com/

  • Bernard LUGAN : en Côte d'Ivoire, la seule solution est la partition

    Universitaire et spécialiste de l'Afrique, Bernard Lugan analyse pour Monde et Vie la situation en Côte d'Ivoire.
    En Côte-d'Ivoire, l'élection présidentielle a divisé le pays. Quelles leçons en tirer ?
    Organisée à grands frais par la communauté internationale, cette élection a confirmé la coupure de la Côte d'Ivoire en trois blocs ethniques, donc politiques (1).
    Au premier tour, le président sortant, M. Laurent Gbagbo, un Bété, élu en 2000 à la suite d'un vaste trucage électoral, a rassemblé sur son nom 37 % des suffrages, rassemblant au-delà de son noyau ethnique (environ 12 % de la population) puisque les sous-groupes akan, notamment les petites ethnies dites Lagunaires auxquelles appartient son épouse Simone, ont voté pour lui, ainsi que l'électorat détribalisé de la région d'Abidjan qui s'est reconnu dans son discours nationaliste et ses positions anti-françaises. Il a réalisé des scores médiocres dans le centre du pays et ses résultats dans les régions administratives du Nord sont dérisoires.
    L'ancien président Henri Konan Bédié, d'ethnie Baoulé (environ 25 %), premier successeur de Félix Houphouët-Boigny et qui occupa le fauteuil présidentiel de 1995 à 1999, espérait rassembler sur son nom la grande majorité des 40 % d'Akan ; or, il n'a recueilli que 25 % des suffrages, soit ceux des seuls Baoulé. Comme il a fait le plein des voix au centre du pays, dans les deux régions baoulé des Lacs et de N'zi-Comoé, ce résultat signifie clairement que les Akan non Baoulé ont voté pour Laurent Gbagbo. Outre les Lagunaires, M. Bédié a ainsi perdu l'électorat akan de la région du Sud Comoé. Dans l'Ouest, en zone Kru, il a réalisé en revanche des scores honorables là où des planteurs baoulé ont colonisé la terre des indigènes kru, notamment dans le Bas-Sassandra. Ses résultats sont insignifiants dans le Nord avec moins de 5 % des voix.
    Avec 33 % des voix, Alassane Ouattara a rassemblé sur son nom les votes des ethnies nordistes et musulmanes (Malinké, Dioula, Sénoufo, Kulango ou Lobi etc.). Sa domination est écrasante dans 4 régions administratives nordistes où il a obtenu jusqu'à 93 % des suffrages. Dans le Sud, ses résultats ne furent que le simple décalque des noyaux de peuplement résultant des migrations internes et de l'immigration sahélienne ; dans la région d'Abidjan, il a ainsi obtenu 33 % des voix.
    La clé du second tour était donc détenue par l'électorat baoulé d'Henri Konan Bédié (25 % des voix au premier tour). Comme ce dernier avait conclu un accord électoral avec Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo fut battu. Mais si M. Ouattara l'a emporté avec 55 % des voix, c'est uniquement parce qu'avait été reconstituée autour de sa candidature l'alliance entre Baoulé et Nordistes qui avait jadis permis au président Houphouët-Boigny de gouverner. Cependant, Laurent Gbagbo n'était pas homme à abandonner facilement le pouvoir et son clan savait qu'il avait tout à redouter de l'arrivée au pouvoir des nordistes. Aussi a-t-il fait un coup d'État.
    Quels sont les atouts de Gbagbo ?
    Le président sortant dispose de l'appareil de l'Etat, il tient la région d'Abidjan - bien qu'il y soit minoritaire avec 45 % des suffrages -, il contrôle les zones cacaoyères de l'Ouest et le littoral riche en hydrocarbures, il est assuré du soutien d'une partie de l'armée et de la quasi-totalité de la gendarmerie et il a montré qu'il sait tenir la rue grâce à ses milices. Politiquement, il a radicalisé la situation, se présentant comme le chef des « patriotes » contre Ouattara, l'homme « à la nationalité douteuse ». Jouant la carte nationaliste il s'oppose avec virulence au « diktat » de l'ONU et accuse tout particulièrement la France, bouc émissaire idéal. Maître du pays Kru et du cordon littoral peuplé par ses alliés Akié, Abouré et autres Lagunaires, il contrôle la Côte d'Ivoire « utile ». Grâce aux revenus du pétrole, du café, du cacao, des ports, il va tenter de contraindre les acteurs économiques internationaux à composer avec lui. La Chine a déjà annoncé qu'elle ne respecterait pas un éventuel boycott. De plus, il est loin d'être isolé et un géant africain comme l'Angola le soutient.
    En face, que peut faire Ouattara ?
    Pas grand-chose car il a été tellement porté par la « communauté internationale » et par l'Élysée qu'il est discrédité aux yeux de la rue africaine. Il va même bientôt apparaître comme un gêneur que tous vont abandonner, à commencer par ses « alliés » baoulé, qui regrettent déjà d'avoir lié leur destin à un perdant. Chef de l'Etat légitime mais désarmé, il apparaît chaque jour un peu plus comme l'homme de l'étranger et dépend d'une hypothétique intervention militaire du Nigeria, pays connu pour ses grandes pratiques démocratiques...
    Quelles sont les responsabilités de la communauté internationale ?
    Elle est largement responsable de ce gâchis. Après la partition du pays intervenue à la suite des événements de 2002, elle a voulu, au nom de la démocratie et de la « bonne gouvernance », contraindre à la réconciliation, à la réunification et au partage du pouvoir des populations qui n'en voulaient pas. Postulant que la paix allait sortir des urnes, elle a englouti des sommes considérables dans un processus électoral bancal. Le résultat de cette cécité ethnologique et politique est catastrophique.
    Les positions des deux camps sont inconciliables car elles sont ancrées sur des mentalités inscrites dans la longue durée. Pour les Kru du sud forestier, ensemble ethnique auquel appartient M. Gbagbo, les Nordistes forment un monde rattaché à l'univers du Sahel qui rêve selon eux, de reprendre vers le Sud une expansion bloquée durant la parenthèse coloniale. La coupure Nord-Sud entre le monde sahélien, ouvert et structuré en chefferies ou royaumes, et le monde forestier littoral peuplé d'ethnies à la géopolitique cloisonnée, est la grande réalité géopolitique régionale.
    Le problème ivoirien étant d'abord ethnique, sa résolution ne passe pas par une artificielle recomposition démocratique à l'« européenne », mais par une redéfinition de l'État. Comme il n'existe plus de fédérateur et que tous les dirigeants politiques sont discrédités, un replâtrage faussement consensuel avec un gouvernement dit d'« unité nationale » ne serait qu'une solution artificielle, fragile, provisoire et porteuse d'embrasements futurs. La seule issue réaliste est la reconnaissance de l'actuelle partition.
    Propos recueillis par Olivier Figueras monde&vie janvier 2011
    1) La cartographie de cette élection est traitée en détail dans le numéro 11 (novembre 2010) de l'Afrique réelle revue que Bernard Lugan publie par internet. Pour tous renseignements concernant les abonnements : www.bernard-lugan.com

  • Réfléchir à l’effacement des dettes publiques

    C’est intenable. En un an, la dette publique a augmenté de 450 milliards d’euros dans les pays de l’euro. En face, la production annuelle de richesses a progressé de 30 milliards. Or c’est sur la seconde qu’il faudra prélever de quoi rembourser la première.

     

     

    C’est donc intenable. Sauf à augmenter les impôts jusqu’au ciel, sauf à sabrer la dépense publique jusqu’au ravin, sauf à croire que ces déficits jettent les bases de l’avenir alors qu’ils reflètent les errements du passé, sauf à espérer le retour de la croissance alors que cette croissance est étouffée par les excès de dettes, par la politique budgétaire, par une crainte qui empêche l’action.

     

    Pour sortir de l’impasse, il faudra faire marche arrière. Il y a deux manières d’y arriver. La première est une méthode douce mais paradoxale. Elle consiste à desserrer le garrot budgétaire dans les pays en difficulté pour redonner un peu d’air à la croissance, laisser filer un peu plus le déficit aujourd’hui pour le réduire davantage demain. Le mouvement a déjà commencé sous la pression des événements. La plupart des organismes internationaux le préconisent après avoir souvent prescrit le contraire. Mais la Commission européenne avance à reculons pour faire cette marche arrière, alors qu’elle doit jouer un rôle majeur dans la redéfinition des règles du jeu.

     

    La deuxième manière est sans nul doute plus violente, mais elle va sans doute finir par s’imposer : c’est l’effacement d’une partie de la dette. En jargon, on parle de restructuration pour ne pas effrayer l’épargnant qui détient cette dette d’une manière ou d’une autre. La Grèce y est passée l’an dernier. Le Portugal, qui aura beaucoup de mal à lever les 15 milliards d’euros prévus sur les marchés l’an prochain, risque d’y aller.

    Les autorités européennes acceptent peu à peu la perspective de la restructuration, comme l’ont prouvé le plan grec de l’an dernier, l’intervention chypriote cette année, ou l’imputation des pertes des banques à leurs créanciers prévue dans le projet d’union bancaire.

    Le FMI, lui, a lancé en avril dernier un vaste chantier sur le sujet en soulignant que les restructurations ont souvent été par le passé trop faibles et trop tardives.

     

    Les propositions abondent : processus d’arbitrage, création d’une cour internationale de restructuration des dettes, allongement automatique des maturités des obligations émises par un Etat en cas d’assistance financière fournie par le Mécanisme européen de stabilité…

     

    La sortie de la crise européenne dépendra de notre capacité collective à gérer un effacement de dettes, puis ses conséquences économiques et sociales. Il est urgent d’y réfléchir.

     

    Les Echos   http://fortune.fdesouche.com/

  • « Printemps arabes » : tout ne fait que commencer…

    L’échec des « printemps arabes » est à la hauteur des emballements émotionnels qu’ils suscitèrent, tant chez les lemmings de la presse, que parmi ces lapins de coursive qui constituent la grande majorité de la classe politique française. Moins de trois ans après le début d’un phénomène pour lequel tous eurent les « yeux de Chimène », le bilan est en effet bien amer, les fleurs de ces prétendus « printemps » ayant précocement fané. Que l’on en juge :

    - En Tunisie, pays que le président Ben Ali avait presque sorti du « sous-développement » et où Mohammed Brahmi vient d’être assassiné, la faillite économique est totale cependant que le climat politique est devenu explosif. Alors que la révolution s’était faite pour plus de liberté, les Frères musulmans, arrivés au pouvoir à la faveur du renversement du régime qui les combattait, veulent faire adopter une Constitution ayant la charia pour norme. Or, ils sont considérés comme des « traîtres » par les fondamentalistes (environ 10% du corps électoral), qui posent ouvertement la question du rétablissement de la polygamie, abolie en 1956, celle des unions avec des filles juste pubères, et jusqu’à celle des « bienfaits » sociologiques de l’excision clitoridienne… Comme l’armée tunisienne n’a, du moins jusqu’à ce jour, aucune tradition « putschiste », on voit mal comment la « douce » Tunisie peut sortir de cette ornière...

    - En Egypte, ceux qui ne supportaient plus leur vieux chef militaire ont permis aux islamistes d’arriver au pouvoir ; puis, terrorisés par le sort qui les attendait, ils ont appelé au secours un autre chef militaire, foulant ainsi aux pieds les principes démocratiques dans lesquels ils se drapaient quelques mois auparavant… et le pays bascule insensiblement vers une guerre civile.

    - En Libye, où l’intervention sarkozo-otanienne s’est faite au nom des droits de l’homme, le pays n’existe plus. Le nord est éclaté et aux mains de milices tribales ou religieuses, cependant que le sud est devenu un « Libystan » fief des jihadistes à partir duquel toute la région saharo-sahélienne est contaminée

    La suite sur le blog officiel de Bernard Lugan

    http://www.actionfrancaise.net

  • Sept pas vers la soumission

    Polémia reprend du site Metapo infos un texte « grinçant de François-Bernard Huyghe » et « consacré à l’abandon de toute idée d’indépendance nationale ou européenne ».
    Polémia
    Depuis le mois de juin, nous avons appris :
    1/ que le G8 était écouté et qu’un délégué ne pouvait aller au cybercafé du coin sans que les services de sa Majesté n’interceptent ses messages ;
    2/ qu’aux Etats-Unis, l’opérateur téléphonique Verizon (comme sans doute d’autres) livrait à la National Security Agency des millions de métadonnées, non pas le contenu de conversations téléphoniques, mais des indications sur qui s’est connecté avec qui, d’où à où et quand, indications qui révèlent largement ce que fait quelqu’un et de quel réseau il fait partie, qu’il s’agisse d’un réseau terroriste, politique ou d’affaires… ceci sans compter les écoutes « classiques » et légales ;
    3/ que les grands du Net, Google, Skype, Apple, Facebook, et autres donnaient un accès qui semble incontrôlé aux mêmes services : contenu des échanges, métadonnées, données personnelles confiées aux opérateurs ou plates-formes. Cette opération dite Prism devrait fournir à la fois a) des informations très fines sur des individus (même des sociétés commerciales en croisant quelques données personnelles et des données sur vos connexions en ligne savent très vite votre âge, votre sexe,  votre niveau de revenu, vos goûts dans différents domaines, vos relations…) b) des informations non moins précieuses sur des mouvements collectifs d’opinion, voire des « conspirations » ;
    4/ que tout ceci est légal puisque des cours secrètes suivant des procédures secrètes l’autorisent ; et que de toutes les manières, il ne s’agit de surveiller que des étrangers et des gens qui ne résident pas aux USA, donc que cela ne viole en rien la constitution. Mais au fait, comment savez-vous qu’ils sont étrangers ? Réponse : nos ordinateurs repèrent que leurs messages contiennent des termes qui indiquent avec 51 %  de probabilité qu’ils sont étrangers. Question : comment obtenez-vous ces mots-clefs sans intercepter préalablement leur correspondance et qu’en est-il des 49% d’erreur probable ? pas de réponse ;
    5/ Que la NSA britannique, le GCHQ, étudie encore davantage de communications, suivant la même méthode de « pêche au chalut » (intercepter des millions de messages, les conserver et faire effectuer des recherches sémantiques par des ordinateurs surpuissants pour y découvrir des éléments suspects) mais ils le font sur des câbles sous-marins ;
    6/ Que, comme tout ce qui précède ne suffit pas, les services américains font également de l’espionnage ciblé sur des ambassades, ou des institutions comme l’Union Européenne, chez eux et à l’étranger, avec micros, pénétration dans les ordinateurs, etc ;
    7/ Que quelqu’un qui révèle tout ce qui précède est un dangereux espion mettant en péril le monde libre et qu’il est donc parfaitement normal de détourner l’avion d’un chef d’État susceptible d’abriter ce personnage en quête d’asile et de fouiller de fait l’aéronef suspect. Ceci avec l’aide d’alliés complaisants et sur la foi d’indications dont personne n’a révélé la source. Et pendant que nous négocions un accord commercial dont est sensé dépendre le sort de la planète : une véritable ouverture dans notre monde encore trop cloisonné… car qui pourrait imaginer que l’administration Obama fasse de l’espionnage économique ou diplomatique ?
    Imaginons un quart de seconde que tout ceci ait été le fait de Vladimir Poutine et de quelques gouvernements fantoches à sa solde. Avec quel mâle courage nous aurions dénoncé l’autocrate ! Quel intéressant débat nous aurions pu ouvrir, intellectuels, mes frères, sur la comparaison avec l’époque soviétique, les causes structurelles et les causes contingentes du Panoptique.
    Certes nous avons roulé des yeux. Nos gouvernants ont déclaré « intolérable » (vous avez bien lu, intolérable, autrement plus viril que Madame Merkel) ce que nous avons toléré trois jours après.
    Puis vinrent les reculades. Sanctionner les USA, retarder les négociations ? Peut-être amis à conditions que nos vingt-sept amis européens dont plus de la moitié sont des atlantistes convaincus nous suivent sur cette voie. Une commission Théodule étudiera la question et Obama a promis qu’il rassurerait le président « Houlan ».
    Ce n’est pas sous Sarkozy l’Américain que l’on aurait vu cela (pour la petite histoire : L’Express avait révélé à la fin de l’année dernière que les services américains avaient pénétré l’intranet de l’Elysée sous ledit Sarkozy sans que cela fasse réagir toute mesure la nouvelle présidence).
    Rassérénée, la patrie des droits de l’homme à refusé le survol de son espace aérien à un avion présidentiel où aurait pu se dissimuler Snowden, l’obligeant de fait à atterrir en Autriche. Explication donnée : il y a eu des « informations contradictoires » (lesquelles ? fournies par qui ? par quels alliés en qui nous avons toute confiance ?), et par simple erreur, quelqu’un à Matignon (le planton de service ?) a pris une décision que le président de la République a corrigée aussitôt qu’il a appris que le président Morales était – devinez où – à bord de son avion présidentiel, entre temps déjà détourné.
    Sur ce, un journal d’une rigueur morale irréprochable révèle que la DGSE fait à peu près la même chose avec ses stations d’interception électronique. Nous aurions même des ordinateurs de pointe pour mouliner des millions de mots clefs. Nous serions alors en mauvaise posture pour critiquer les États-Unis. Plus fort que tout, alors que le budget de la NSA se situe peut-être jusqu’à 10 milliards de dollars, la DGSE à réussi à se doter de ce matériel époustouflant sans éveiller l’attention sans doute par quelque habile manipulation comptable.
    Du coup, on se souvient que, dans les années 90, il y a eu l’affaire Échelon. (occasion pour des millions de gens de découvrir l’existence de la NSA et du gigantesque système des « Grandes oreilles d’oncle Sam ») et que l’affaire Échelon avait amené en réaction la révélation de l’affaire dite Frenchelon (des stations d’interception françaises). Donc pourquoi se frapper pour cette vieille affaire, pour ne pas dire ce secret de Polichinelle ?
    Et au final, le ministre de l’Intérieur peut déclarer dans une interview à l’Usine Digitale : « Il faut cependant être lucides : pour protéger leurs populations, tous les États ont besoin d’accéder à certaines communications électroniques, aussi bien en matière de renseignement que de poursuites judiciaires… Mais l’exploitation des métadonnées ou des contenus n’est légitime que si elle se rapporte à des finalités de sécurité bien circonscrites : lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée ou encore protection des intérêts fondamentaux des États. » Il suffirait donc de les cibler sur des individus qui présentent une menace réelle, et ce avec une finesse toute française.
    Nous voici donc lucides et contents. Certains refusent de parler de coup d’État en Égypte, d’autres d’espionnage entre amis.
    De quoi faut-il le plus s’émouvoir dans cette affaire ? De savoir que des amis vous espionnent et que les arcanes de la Realpolitik prospèrent toujours ? ou de ce que cela ne change rien de le savoir ?
    François-Bernard Huyghe, Huyghe.fr 9/07/2013)
    http://www.polemia.com

  • Jim Walsh, sénateur irlandais, décrit la réalité de l'avortement (on ne le lui pardonne pas)

    Jim Walsh, sénateur irlandais du Fianna Fail, fait partie de ceux qui ont combattu l'adoption de la loi d'avortement irlandaise, et il y a une semaine il a été vivement attaqué pour avoir décrit en détail un avortement de 2e trimestre – envisagé par la loi si la santé de la mère est menacée même par une idée de suicide – en rappelant comment cela peut se faire par démembrement de l'enfant,  le médecin vérifiant le passage des bras, des jambes, du cerveau de l'enfant… Il vient de s'en expliquer dans l'Irish Times, en refusant de se rétracter de quelque manière que ce soit. Voici la traduction de sa lettre ouverte. – J.S.

    Vu la manière dont le débat sur l'avortement s'est développé ces derniers mois,  je n'ai pas été surpris par la réaction à certains aspects de mon discours devant le Seanad la semaine dernière. 

    La très grande majorité des commentaires médiatiques ont tout simplement relayé la mise en scène gouvernementale qui présente la loi sur l'avortement comme « très restrictive » et qui a balayé toute argumentation contraire comme relevant d'une tactique d'intimidation.
    Peu, au sein des médias, semblent vouloir envisager un seul instant la possibilité très concrète de voir la nouvelle loi aboutir, avec le temps, à l'avortement largement accessible. 

    Certains commentateurs et parlementaires peuvent sincèrement croire que la loi est strictement limitée aux interventions destinées à sauver la vie de femmes enceintes. Cependant, au fond d'eux-mêmes, beaucoup doivent savoir que la réalité sera très différente. 

    Je savais que mon discours provoquerait des critiques mais j'ai choisi de le faire parce que le débat a été dominé par des demi-vérités aseptisées et des fictions réconfortantes. L'une de ces fictions est que la loi est « restrictive ». Ceux qui ne sont pas nés n'ont ni voix ni vote, par conséquent, si ceux qui ont une éthique pro-vie n'expriment pas en paroles la protection de leur statut innocent et vulnérable, leur cause est écartée, à la grande honte de l'humanité. 

    Avortement à la demande 

    Un coup d'œil sur les juridictions depuis la Californie jusqu'à la Nouvelle-Zélande montre que des lois quasi identiques à celle présentée par le gouvernement ont conduit à l'avortement à la demande. 

    Voilà pourquoi le parti travailliste a fait aussi intensément campagne, pendant 21 ans, pour qu'une loi soit votée sur la base de l'affaire X. Ses porte-parole, depuis le ministre de l'Education Ruairi Quinn jusqu'à Aodhan O Riordain, ont très clairement fait comprendre qu'ils voient cette loi comme un marche-pied vers l'avortement à la demande. 

    Je ne présente aucune excuse pour avoir eu recours à des descriptions choquantes d'avortement pendant que la loi était en commission devant le Sénat. Le contexte de cette démarche est dans le fait que je cherchais à savoir quelles méthodes d'avortement seront utilisées dans le cadre de la nouvelle loi. 

    Les réponses apportées par le ministre de la Santé étaient loin d'être rassurantes. De manière inexcusable, il était incapable de confirmer les types de procédures d'avortement qui seront utilisées. Nous ne savons que ceci : la loi qu'il présente autorise des interruptions de grossesses qui ne sauvent pas la vie : elles mettent un terme à la vie. En fait la procédure d'avortement n'est d'aucune manière circonscrite. 

    Si mes descriptions étaient horrifiques et « écœurantes », qu'est-ce que cela dit par rapport à la procédure elle-même, que nous sommes en passe de légaliser ? 

    J'ai eu à cœur de ne pas ajouter à l'expérience déchirante de femmes qui ont vécu cette procédure.  J'ai rencontré des femmes de groupes comme Women Hurt (« Les femmes ont mal ») qui ont supplié les membres de l'Oreichtas (Assemblée) de parler haut et fort des conséquences dévastatrices de l'avortement et d'aider à mettre un terme à la spirale du silence qui dissimule sa brutalité et cache ce qu'il inflige à un enfant innocent qui n'est pas encore né. 

    Il est tout à fait légitime pour des commentateurs et pour d'autres d'attaquer mon discours. Dans une démocratie, on n'en attend pas moins. Mais la démocratie fonctionne mieux lorsque tous les points de vue sont examinés et critiqués, sur un plan d'égalité. Ce n'est pas ce qui se passe ici. 

    Lorsqu'un sénateur, la semaine dernière, a décrit les bébés présentant une anomalie fœtale fatale comme « un amas de cellules qui vont se développer pour devenir un gros morceau de tissu qui n'aura ni tête, ni cerveau, ni moelle épinière », où était la colère et l'indignation des médias outragés ? Où a-t-on vu une demande visant à corriger cette description trompeuse ou des excuses à l'égard des familles des bébés qui sont nés porteurs de cette condition et qui ont été aimés aussi longtemps qu'ils ont vécu ? 

    Alors que le gouvernement s'apprête à légaliser l'avortement déguisé sous forme d'intervention médicale, je crois que le temps est venu de décrire la réalité de ce qui est proposé.

    http://leblogdejeannesmits.blogspot.fr/

  • La crise et ses racines profondes - arch 2010

    Lorsqu'on lit tous les livres qui ont été écrits sur la crise ainsi que la presse économique, chacun donne sa vision des causes les plus profondes allant jusqu'aux causes des causes.
    Une des causes la plus fréquemment citée est bien sûr l'évolution des pays développés vers une société postindustrielle constituée de services. Ceci n'est pas sans danger puisque l'industrie aspirait tout le monde à tous les postes.
    On peut aller plus au cœur et dire que cette crise économique vient fondamentalement de la coupure qui existe entre les intérêts des multinationales et ceux des pays occidentaux. Avant, aux États-Unis, on disait que ce qui est bon pour General Motors est bon pour les États-Unis et réciproquement. Les intérêts des mastodontes économiques et du pays convergeaient. Maintenant les multinationales ont tout intérêt à délocaliser dans les pays émergeants sur l'injonction de leurs dirigeants qui augmentent de façon colossale leurs bénéfices, donc leurs salaires et les dividendes des actionnaires au détriment des salariés américains ou occidentaux. Cette évolution n'a pu se faire qu'en installant un nouveau cadre institutionnel façonné par le consensus de Washington s'imposant grâce à la pression des dirigeants des multinationales sur les gouvernements américains.
    Ces multinationales s'appuient sur l'idéologie du libre échange qui dans les faits n'est que l'existence d'une jungle économique où l'on cherche à utiliser toutes les disparités locales pour être hors des garanties sociales ou environnementales.
    La droite libérale s'appuie idéologiquement sur la gauche internationaliste par essence.
    Le protectionnisme est donc l'ennemi absolu à combattre pour les multinationales et leurs dirigeants ainsi que leurs actionnaires. La finance s'appuie sur le libre échange.
    Guillaume Sarkozy (si ce n'est toi, c'est donc ton frère) Président de l'Union des industries textiles déclarait dans un journal : « je suis fier d'être un patron qui délocalise » sur le ton de « je suis fier d'être un salaud » comme le disait aussi Galabru dans un film sur la seconde guerre mondiale et l'occupation « je suis une ordure mais une ordure RICHE ».
    L'économiste Patrick Artus a écrit un livre avec Olivier Pastré pour dire tout le mal qu'il pense du protectionnisme. Peut-on même de bonne foi être indépendant dans sa pensée lorsqu'on est salarié d'une grosse banque.
    Il va de soi que les banques ont joué à fond le jeu de la mondialisation et du libre échange sans se soucier de l'intérêt des salariés français et de l'intérêt de la France à long terme.
    Selon certains économistes, les gagnants de la mondialisation et du libre échange représentent 1% de la population mais contrôlent le reste de la société par leur puissance financière. La réalité du chômage crée des bornes qu'il sera de plus en plus difficile à franchir. Malheureusement, on n'aura pas le protectionnisme avant la catastrophe économique et sociale mais la catastrophe et ensuite le protectionnisme.
    Parlons sans obsession de l'immigration qui dans un contexte effrayant d'augmentation du chômage continue de façon massive. On ne cherche même plus à donner de justification à cette immigration. Elle est devenue d'idéologie. Celui qui s'inquiète de ce phénomène est vilipendé d'emblée. En tout cas, elle ne fait qu'exacerber la crise économique.
    Patrice GROS-SUAUDEAU, Statisticien-Economiste

  • Japon : Les énormes mensonges de Tepco sur les conséquences de la catastrophe de Fukushima

    Plus de deux ans après la catastrophe de Fukushima, la multinationale Tepco, en charge de la centrale, est rattrapée par des révélations quant aux véritables effets des radiations sur les employés du site. Le moment est pour le moins mal choisi, alors que le Premier ministre japonais s’évertue à vanter les mérites du nucléaire pour l’avenir économique du Japon.

    La catastrophe nucléaire survenue en mars 2011 au Japon ne cesse depuis de provoquer des remous au sein l’industrie nucléaire autrefois omniprésente et omnipotente – mais également parmi les agences gouvernementales qui l’ont aidée et soutenue. Pourtant, ces dernières continuent à rester discrètes et à minimiser les conséquences de la triple explosion des réacteurs de la centrale de Fukushima Daiichi.

    Dernière révélation en date : le nombre d’ouvriers ayant développé des cancers – induits par l’inhalation de substances radioactives ayant affecté leur glande thyroïdienne dans les premiers temps survenus après la catastrophe – serait en fait onze fois supérieure à celui annoncé en décembre.

    Ce ne sont pas 178 employés, comme l’a affirmé la multinationale TEPCO, renflouée et contrôlée en partie par l’Etat, mais 1973 employés qui auraient déclaré un cancer, selon les informations apprises par l’Asahi Shimbun.

    En dépit de son prestige et de sa puissance d’autrefois, couacs et imprévus se sont accumulés pour TEPCO, laissant l’opérateur désœuvré. Par exemple, à la mi-mars, TEPCO a révélé qu’un mois plus tôt, un poisson avec un taux de 740 000 becquerels de césium radioactif par kilo a été retrouvé à proximité de la centrale. C’est 7 400 fois la limite officielle imposée par les règles gouvernementales en matière de sécurité alimentaire, un niveau jamais mesuré par TEPCO. Le précédent record enregistré par l’entreprise sur un poisson s’élevait à 510 000 becquerels. Et dire qu’ils font partie de la chaîne alimentaire…

    Plus tôt dans la semaine, des chercheurs ont établi que plusieurs loups de mer péchés au large des côtes d’Hitachi, une ville située à une centaine de kilomètres de la centrale – non loin de Tokyo – présentaient un niveau de césium de 1 037 becquerels par kilo, soit plus de 10 fois la limite officielle fixée par les autorités en charge de la sécurité alimentaire. C’est la première fois depuis avril 2011 que de tels niveaux de contamination ont été enregistrés dans la région. Les chercheurs ont reconnu n’avoir aucune idée de ce qui pourrait expliquer la hausse de ce niveau, plus de deux ans après l’accident.

    Hélas, le niveau de césium-134 et de césium-137 dans les nappes phréatiques sous la centrale a commencé à augmenter début juillet. Mesurés le 8 juillet, les niveaux de radioactivité étaient 90 fois supérieurs à ceux enregistrés trois jours auparavant et ont dépassé de 200 fois la limite autorisée pour ce qui est des nappes phréatiques. TEPCO a bien été embarrassé. « Nous ne savons pas si de l’eau radioactive se déverse la mer », a déclaré un membre de la compagnie.

    Le 19 juin, TEPCO avait déjà admis que la teneur en strontium-90 des nappes phréatiques avait augmenté de plus de 100 fois entre décembre et mai, le strontium était un dérivé très toxique issu de la fission de l’uranium et du plutonium ; et que le niveau de tritium, un agent radioactif moins dangereux, avait augmenté de 17 fois. Lorsque les niveaux de césium ont atteint leur pic au début du mois, TEPCO a admis du même coup que le niveau de tritium dans la mer avait atteint 2 300 becquerels par litre, le plus haut taux jamais détecté, soit le double de celui mesuré deux semaines auparavant.

    Tout ceci est survenu à un bien mauvais moment : TEPCO refroidit les réacteurs grâce à un flot continu d’eau – 400 tonnes de mètres cube d’eau par jour – et stocke ensuite l’eau contaminée dans des réservoirs installés sur le site. Mais certains d’entre eux présentant des fissures ont permis à une partie de l’eau de s’échapper, conséquence d’un travail bâclé. De plus, TEPCO ne peut pas construire de réservoirs à l’infini afin de stocker un flot sans fin d’eau. La multinationale cherche donc à obtenir l’autorisation de déverser l’eau contaminée dans le Pacifique. Du moins, tout ce qui ne s’est pas encore déversé dedans.

    Telle est ce qui sous-tend la révélation reconnaissant que l’affirmation de TEPCO en décembre dernier, selon laquelle l’entreprise affirmait que seulement 178 employés présentaient un taux de radioactivité supérieur au maximum autorisé de 100 millisieverts – leurs taux ayant grimpé jusqu’à 11 800 millisieverts – était un mensonge.

    TEPCO n’a même pas pris la peine d’étudier la question. En dépit des avertissements lancés par des experts internationaux sur les risques d’exposition aux radiations, l’entreprise n’a ouvert aucune enquête au sujet des doses radioactives contenues dans les glandes thyroïdiennes. Il a fallu attendre que s’exerce la pression internationale pour qu’une telle initiative soit enfin lancée. Après avoir finalement collecté les données sur 522 employés – sur les 19 592 ayant travaillé à la centrale depuis sa mise en service, parmi lesquels 16 302 ont souvent été embauchés par des employeurs et des sous-traitants peu scrupuleux. Les résultats ont été transmis à l’OMS l’année dernière, alors TEPCO refusait encore de les révéler publiquement, du moins pas avant que l’OMS ne déclare son intention de les publier. Ceci explique donc l’annonce faite en décembre dernier.

    Cependant, personne ne crut aux résultats. Le Comité scientifique de l’ONU sur les effets des radiations nucléaires a remis en cause la fiabilité des données ; et le ministre japonais de la Santé pressa TEPCO de revoir la présentation de ses données. Ce qu’elle fit au final. Selon l’Asahi Shimbun :

    « TEPCO et ses entreprises partenaires n’ont pas seulement réévalué les interprétations faites des tests sur les doses d’éléments radioactifs contenues dans les glandes thyroïdiennes, mais ont également mesuré ces doses alors que la quantité d’iode radioactive dans le corps était nulle. Ces estimations étaient basées sur les quantités de césium inhalées, le rapport entre iode et césium respirés dans l’air au cours de leurs journées de travail, et d’autres données. La dernière étude a révélé que ces doses dépassaient le seuil des 100 millisieverts chez 1973 employés. »

    Pendant combien de temps TEPCO a-t-il traîné des pieds ? Alors que la plupart des expositions ont eu lieu durant les premiers temps suivant la catastrophe, TEPCO a mis 28 mois pour admettre que près de 2 000 de ses employés ont développé un cancer en raison des doses radioactives contenues dans leur glandes thyroïdiennes. Les employés eux-mêmes ont déclaré à l’Asahi Shimbun que TEPCO « n’avait divulgué que peu, voire pas d’information du tout » sur le sujet.

    Quand le moment d’agir est venu, TEPCO fit tout son possible pour aider ces employés. « Nous aiderons financièrement et psychologiquement tous les travailleurs devant passer des tests annuels pour leurs glandes thyroïdiennes lorsqu’ils présentent des taux supérieurs à 100 millisieverts », a expliqué un responsable de la communication. « Nous avons déjà identifié ceux qui sont éligibles à ces contrôles ».

    Fidèle à sa réputation d’entreprise omnisciente, TEPCO n’a pas eu connaissance du nombre d’ouvriers ayant subi des examens. Et que serait-il passé si des anomalies avaient été détectées au cours des examens ? TEPCO n’a pas communiqué sur la question. De concert avec TEPCO, le ministre de la Santé lui-même n’a pas vérifié les doses radioactives contenues dans les glandes de la thyroïde des employés ; ce serait à TEPCO de le faire, sur « la base du volontariat ».

    Certains travailleurs se sont plaint que TEPCO ne leur ait pas expliqué précautionneusement les risques de radiation sur les glandes thyroïdiennes; et certains employés recrutés par des sous-traitants ont signalés ne jamais avoir été informés des doses de radiation, ni même de l’existence de tels tests.

    En juillet, Masao Yoshida, le directeur de la centrale, meurt d’un cancer de l’œsophage à 58 ans. Il est resté à la centrale pendant les neuf mois qui ont suivis l’accident, faisant tout son possible pour minimiser les risques et prévenir la surchauffe des réacteurs. Il réussit également à empêcher que ne se produise un désastre encore plus important. Il démissionna en décembre 2011, après avoir été hospitalisé en raison de son cancer déclaré.

    TEPCO, soudainement redevenu omniscient et fidèle aux pratiques de l’industrie atomique, annonça que sa mort n’était en rien liée aux radiations. Comme dans tous les cas similaires, personne ne peut prouver le contraire ; il est impossible de déterminer ce qui a provoqué exactement le cancer de chacun – un prétexte derrière lequel se cache l’industrie nucléaire.

    « Qui peut croire une telle entreprise ? », déclare Hirohiko Izumida, le gouverneur de la préfecture de Niigata, suite à la décision prise le 2 juillet par la direction de TEPCO de rouvrir deux réacteurs à la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, située dans sa préfecture, et ce en dépit d’une enquête montrant que seulement 27% des habitants de la préfecture soutenaient cette décision. « Il n’y a pas pire mépris pour les habitants de la région que cela », se lamente le gouverneur.

    Le 17 juillet, des chercheurs de la Tokyo Woman’s Christian University ont présenté au bureau du cabinet de la Commission pour l’énergie atomique une nouvelle étude. Parmi tous les résultats, l’étude révèle que 87% des Japonais souhaitent que le Japon sorte du nucléaire, soit en l’abandonnant dès que possible (33%) ou de façon progressive (54%). Et un bon tiers pense que les informations communiquées par le gouvernement sur le nucléaire demeuraient les moins fiables.

    Mais le Premier ministre Shinzo Abe est un partisan coriace de l’industrie nucléaire (bien que son avis ne soit pas partagé par tous les membres de son foyer…). Rétablir la gloire de l’industrie nucléaire fait partie des priorités devant être rendues possibles grâce aux Abenomics – en dépit du fait que le véritable coût de l’énergie nucléaire pèsera lourdement sur l’avenir de l’économie japonaise, et donc sur les générations futures.

    On ne cesse de nous répéter que ce type de catastrophes nucléaires est très rare. Mais lorsqu’elles se produisent, leur coût est extrêmement élevé. Tellement élevé que le gouvernement français, alors que ces estimations commençaient à remonter, préféra les garder secrètes. Le rapport a néanmoins fuité : le coût total, à terme, d’une telle catastrophe survenue dans un environnement peu peuplé, pourrait coûter près de trois fois le PIB de la France.

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  • Entretien avec Jean-Marie Le Pen

     

    L’actualité des rapports entre la France et la Suisse a connu une certaine abondance depuis quelques mois. C’est l’occasion pour le président d’honneur du Front national, Jean-Marie Le Pen, de s’exprimer en exclusivité pour Égalité et Réconciliation, l’interview ayant été censurée par un site communautaire genevois.

    Alimuddin Usmani : Jean-Marie Le Pen, quel est votre rapport avec la ville de Genève et plus généralement avec la Suisse ?

    Jean-Marie Le Pen : La Suisse et la France entretiennent depuis des siècles des relations amicales, et au Front national, nous donnons souvent la Suisse comme modèle de sagesse politique. J’y compte beaucoup d’amis et y ai fait de fréquents séjours notamment au mont Pèlerin, et dans les stations de sport d’hiver de Crans et de Saint-Moritz.

    Dans le cadre de la tournée que j’ai faite en France de tous les hauts lieux de civilisation durant la campagne présidentielle de 2007, j’y avais inclus une visite au Monument international de la réformation à Genève.

    J’y ai fait d’autre part, quelques conférences politiques, et ai participé, de Paris en duplex, à une très célèbre émission de la télévision romande. En effet, le Conseil fédéral m’avait interdit de me rendre à Lausanne pour cette circonstance. Il est vrai que le référendum médiatique qui suivit l’émission pouvait choquer les bonnes âmes, puisque 35 % des téléspectateurs se déclaraient en faveur des thèses de Jean-Marie Le Pen…

    AU : Le 9 juin dernier, près de quatre Suisses sur cinq (78,5 %) ont plébiscité les mesures urgentes votées en automne dernier par le Parlement pour faire face aux défis engendrés par l’afflux de requérants d’asile, conséquence notamment des « révolutions » qui ont frappé les pays arabes. Même le canton de Genève, qui vote souvent contre les mesures de durcissement à l’égard de la politique migratoire, a approuvé le texte à plus de 60 %. Quel est votre analyse de cette votation ?

    JMLP : Cette votation et l’évolution des votations sur ce sujet, correspondent à l’augmentation continue et massive du nombre des immigrés dans toute l’Europe. La prise de conscience de la gravité du problème par les électeurs, rendra les votations de rejet de plus en plus importantes.

    AU : L’année prochaine le peuple suisse va à nouveau se prononcer sur une question migratoire. L’initiative « Contre l’immigration de masse » veut redonner à la Suisse les pleins pouvoirs pour réguler l’accès à son territoire en gérant « de manière autonome » l’immigration des étrangers. Le deuxième alinéa précise que « le nombre des autorisations délivrées pour le séjour des étrangers en Suisse est limité “par des plafonds et des contingents annuels” concernant les travailleurs issus de l’Union européenne (frontaliers inclus) et les requérants d’asile ». Quel est votre regard sur cette initiative ?

    JMLP : J’approuve totalement l’initiative « Contre l’immigration de masse », regrettant qu’une telle initiative ne puisse être mise en œuvre en France, ligotée dans les structures contraignantes et immigrationnistes de l’Union européenne. L’immigration de masse ne va pas manquer de s’aggraver dans les années qui viennent, en corrélation avec les bouleversements géopolitiques, nés de la surpopulation mondiale et de l’augmentation de la pauvreté et de la misère dans le monde.

    Ce n’est pas seulement un droit, c’est un devoir pour les citoyens de sauver leur indépendance nationale.

    AU : En mai dernier le président de la Confédération, Ueli Maurer, a présenté ses excuses aux organisations juives de Suisse pour son message diffusé lors de la journée de commémoration de l’Holocauste. Il a reconnu avoir omis de mentionner certains aspects de la politique suisse durant la Deuxième Guerre mondiale. Que pensez-vous de ces excuses et quel est votre avis sur la notion de « repentance » ?

    JMLP : 70 ans après la guerre mondiale, on pourrait penser qu’il est normal de s’exprimer librement sur les évènements qui l’ont constituée. La notion de repentance est un levier médiatique de manipulation des opinions publiques.

    AU : Concernant la Syrie, la France et l’Arabie Saoudite ont décidé d’intensifier leur aide à la rébellion pour inverser le rapport de forces sur le terrain en sa faveur avant l’éventuelle organisation d’une conférence de paix à Genève. Que pensez-vous de l’attitude de la France à cet égard ?

    JMLP : Concernant la Syrie, je condamne très fermement les initiatives de pays comme l’Arabie Saoudite et le Qatar, et malheureusement aussi la France, pour leur aide à la rébellion meurtrière qui a été déclenchée dans ce pays. Je constate d’ailleurs que les opérations civiles ou militaires engagées dans ces pays, ont eu pour résultat la chute des leaders arabes laïcs et leur remplacement pas des gouvernements islamistes, sans parler du chaos meurtrier qui a été, de ce fait, organisé dans tous ces pays.

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