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  • Japon : Les énormes mensonges de Tepco sur les conséquences de la catastrophe de Fukushima

    Plus de deux ans après la catastrophe de Fukushima, la multinationale Tepco, en charge de la centrale, est rattrapée par des révélations quant aux véritables effets des radiations sur les employés du site. Le moment est pour le moins mal choisi, alors que le Premier ministre japonais s’évertue à vanter les mérites du nucléaire pour l’avenir économique du Japon.

    La catastrophe nucléaire survenue en mars 2011 au Japon ne cesse depuis de provoquer des remous au sein l’industrie nucléaire autrefois omniprésente et omnipotente – mais également parmi les agences gouvernementales qui l’ont aidée et soutenue. Pourtant, ces dernières continuent à rester discrètes et à minimiser les conséquences de la triple explosion des réacteurs de la centrale de Fukushima Daiichi.

    Dernière révélation en date : le nombre d’ouvriers ayant développé des cancers – induits par l’inhalation de substances radioactives ayant affecté leur glande thyroïdienne dans les premiers temps survenus après la catastrophe – serait en fait onze fois supérieure à celui annoncé en décembre.

    Ce ne sont pas 178 employés, comme l’a affirmé la multinationale TEPCO, renflouée et contrôlée en partie par l’Etat, mais 1973 employés qui auraient déclaré un cancer, selon les informations apprises par l’Asahi Shimbun.

    En dépit de son prestige et de sa puissance d’autrefois, couacs et imprévus se sont accumulés pour TEPCO, laissant l’opérateur désœuvré. Par exemple, à la mi-mars, TEPCO a révélé qu’un mois plus tôt, un poisson avec un taux de 740 000 becquerels de césium radioactif par kilo a été retrouvé à proximité de la centrale. C’est 7 400 fois la limite officielle imposée par les règles gouvernementales en matière de sécurité alimentaire, un niveau jamais mesuré par TEPCO. Le précédent record enregistré par l’entreprise sur un poisson s’élevait à 510 000 becquerels. Et dire qu’ils font partie de la chaîne alimentaire…

    Plus tôt dans la semaine, des chercheurs ont établi que plusieurs loups de mer péchés au large des côtes d’Hitachi, une ville située à une centaine de kilomètres de la centrale – non loin de Tokyo – présentaient un niveau de césium de 1 037 becquerels par kilo, soit plus de 10 fois la limite officielle fixée par les autorités en charge de la sécurité alimentaire. C’est la première fois depuis avril 2011 que de tels niveaux de contamination ont été enregistrés dans la région. Les chercheurs ont reconnu n’avoir aucune idée de ce qui pourrait expliquer la hausse de ce niveau, plus de deux ans après l’accident.

    Hélas, le niveau de césium-134 et de césium-137 dans les nappes phréatiques sous la centrale a commencé à augmenter début juillet. Mesurés le 8 juillet, les niveaux de radioactivité étaient 90 fois supérieurs à ceux enregistrés trois jours auparavant et ont dépassé de 200 fois la limite autorisée pour ce qui est des nappes phréatiques. TEPCO a bien été embarrassé. « Nous ne savons pas si de l’eau radioactive se déverse la mer », a déclaré un membre de la compagnie.

    Le 19 juin, TEPCO avait déjà admis que la teneur en strontium-90 des nappes phréatiques avait augmenté de plus de 100 fois entre décembre et mai, le strontium était un dérivé très toxique issu de la fission de l’uranium et du plutonium ; et que le niveau de tritium, un agent radioactif moins dangereux, avait augmenté de 17 fois. Lorsque les niveaux de césium ont atteint leur pic au début du mois, TEPCO a admis du même coup que le niveau de tritium dans la mer avait atteint 2 300 becquerels par litre, le plus haut taux jamais détecté, soit le double de celui mesuré deux semaines auparavant.

    Tout ceci est survenu à un bien mauvais moment : TEPCO refroidit les réacteurs grâce à un flot continu d’eau – 400 tonnes de mètres cube d’eau par jour – et stocke ensuite l’eau contaminée dans des réservoirs installés sur le site. Mais certains d’entre eux présentant des fissures ont permis à une partie de l’eau de s’échapper, conséquence d’un travail bâclé. De plus, TEPCO ne peut pas construire de réservoirs à l’infini afin de stocker un flot sans fin d’eau. La multinationale cherche donc à obtenir l’autorisation de déverser l’eau contaminée dans le Pacifique. Du moins, tout ce qui ne s’est pas encore déversé dedans.

    Telle est ce qui sous-tend la révélation reconnaissant que l’affirmation de TEPCO en décembre dernier, selon laquelle l’entreprise affirmait que seulement 178 employés présentaient un taux de radioactivité supérieur au maximum autorisé de 100 millisieverts – leurs taux ayant grimpé jusqu’à 11 800 millisieverts – était un mensonge.

    TEPCO n’a même pas pris la peine d’étudier la question. En dépit des avertissements lancés par des experts internationaux sur les risques d’exposition aux radiations, l’entreprise n’a ouvert aucune enquête au sujet des doses radioactives contenues dans les glandes thyroïdiennes. Il a fallu attendre que s’exerce la pression internationale pour qu’une telle initiative soit enfin lancée. Après avoir finalement collecté les données sur 522 employés – sur les 19 592 ayant travaillé à la centrale depuis sa mise en service, parmi lesquels 16 302 ont souvent été embauchés par des employeurs et des sous-traitants peu scrupuleux. Les résultats ont été transmis à l’OMS l’année dernière, alors TEPCO refusait encore de les révéler publiquement, du moins pas avant que l’OMS ne déclare son intention de les publier. Ceci explique donc l’annonce faite en décembre dernier.

    Cependant, personne ne crut aux résultats. Le Comité scientifique de l’ONU sur les effets des radiations nucléaires a remis en cause la fiabilité des données ; et le ministre japonais de la Santé pressa TEPCO de revoir la présentation de ses données. Ce qu’elle fit au final. Selon l’Asahi Shimbun :

    « TEPCO et ses entreprises partenaires n’ont pas seulement réévalué les interprétations faites des tests sur les doses d’éléments radioactifs contenues dans les glandes thyroïdiennes, mais ont également mesuré ces doses alors que la quantité d’iode radioactive dans le corps était nulle. Ces estimations étaient basées sur les quantités de césium inhalées, le rapport entre iode et césium respirés dans l’air au cours de leurs journées de travail, et d’autres données. La dernière étude a révélé que ces doses dépassaient le seuil des 100 millisieverts chez 1973 employés. »

    Pendant combien de temps TEPCO a-t-il traîné des pieds ? Alors que la plupart des expositions ont eu lieu durant les premiers temps suivant la catastrophe, TEPCO a mis 28 mois pour admettre que près de 2 000 de ses employés ont développé un cancer en raison des doses radioactives contenues dans leur glandes thyroïdiennes. Les employés eux-mêmes ont déclaré à l’Asahi Shimbun que TEPCO « n’avait divulgué que peu, voire pas d’information du tout » sur le sujet.

    Quand le moment d’agir est venu, TEPCO fit tout son possible pour aider ces employés. « Nous aiderons financièrement et psychologiquement tous les travailleurs devant passer des tests annuels pour leurs glandes thyroïdiennes lorsqu’ils présentent des taux supérieurs à 100 millisieverts », a expliqué un responsable de la communication. « Nous avons déjà identifié ceux qui sont éligibles à ces contrôles ».

    Fidèle à sa réputation d’entreprise omnisciente, TEPCO n’a pas eu connaissance du nombre d’ouvriers ayant subi des examens. Et que serait-il passé si des anomalies avaient été détectées au cours des examens ? TEPCO n’a pas communiqué sur la question. De concert avec TEPCO, le ministre de la Santé lui-même n’a pas vérifié les doses radioactives contenues dans les glandes de la thyroïde des employés ; ce serait à TEPCO de le faire, sur « la base du volontariat ».

    Certains travailleurs se sont plaint que TEPCO ne leur ait pas expliqué précautionneusement les risques de radiation sur les glandes thyroïdiennes; et certains employés recrutés par des sous-traitants ont signalés ne jamais avoir été informés des doses de radiation, ni même de l’existence de tels tests.

    En juillet, Masao Yoshida, le directeur de la centrale, meurt d’un cancer de l’œsophage à 58 ans. Il est resté à la centrale pendant les neuf mois qui ont suivis l’accident, faisant tout son possible pour minimiser les risques et prévenir la surchauffe des réacteurs. Il réussit également à empêcher que ne se produise un désastre encore plus important. Il démissionna en décembre 2011, après avoir été hospitalisé en raison de son cancer déclaré.

    TEPCO, soudainement redevenu omniscient et fidèle aux pratiques de l’industrie atomique, annonça que sa mort n’était en rien liée aux radiations. Comme dans tous les cas similaires, personne ne peut prouver le contraire ; il est impossible de déterminer ce qui a provoqué exactement le cancer de chacun – un prétexte derrière lequel se cache l’industrie nucléaire.

    « Qui peut croire une telle entreprise ? », déclare Hirohiko Izumida, le gouverneur de la préfecture de Niigata, suite à la décision prise le 2 juillet par la direction de TEPCO de rouvrir deux réacteurs à la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, située dans sa préfecture, et ce en dépit d’une enquête montrant que seulement 27% des habitants de la préfecture soutenaient cette décision. « Il n’y a pas pire mépris pour les habitants de la région que cela », se lamente le gouverneur.

    Le 17 juillet, des chercheurs de la Tokyo Woman’s Christian University ont présenté au bureau du cabinet de la Commission pour l’énergie atomique une nouvelle étude. Parmi tous les résultats, l’étude révèle que 87% des Japonais souhaitent que le Japon sorte du nucléaire, soit en l’abandonnant dès que possible (33%) ou de façon progressive (54%). Et un bon tiers pense que les informations communiquées par le gouvernement sur le nucléaire demeuraient les moins fiables.

    Mais le Premier ministre Shinzo Abe est un partisan coriace de l’industrie nucléaire (bien que son avis ne soit pas partagé par tous les membres de son foyer…). Rétablir la gloire de l’industrie nucléaire fait partie des priorités devant être rendues possibles grâce aux Abenomics – en dépit du fait que le véritable coût de l’énergie nucléaire pèsera lourdement sur l’avenir de l’économie japonaise, et donc sur les générations futures.

    On ne cesse de nous répéter que ce type de catastrophes nucléaires est très rare. Mais lorsqu’elles se produisent, leur coût est extrêmement élevé. Tellement élevé que le gouvernement français, alors que ces estimations commençaient à remonter, préféra les garder secrètes. Le rapport a néanmoins fuité : le coût total, à terme, d’une telle catastrophe survenue dans un environnement peu peuplé, pourrait coûter près de trois fois le PIB de la France.

    Atlantico.fr    http://fortune.fdesouche.com/

  • Entretien avec Jean-Marie Le Pen

     

    L’actualité des rapports entre la France et la Suisse a connu une certaine abondance depuis quelques mois. C’est l’occasion pour le président d’honneur du Front national, Jean-Marie Le Pen, de s’exprimer en exclusivité pour Égalité et Réconciliation, l’interview ayant été censurée par un site communautaire genevois.

    Alimuddin Usmani : Jean-Marie Le Pen, quel est votre rapport avec la ville de Genève et plus généralement avec la Suisse ?

    Jean-Marie Le Pen : La Suisse et la France entretiennent depuis des siècles des relations amicales, et au Front national, nous donnons souvent la Suisse comme modèle de sagesse politique. J’y compte beaucoup d’amis et y ai fait de fréquents séjours notamment au mont Pèlerin, et dans les stations de sport d’hiver de Crans et de Saint-Moritz.

    Dans le cadre de la tournée que j’ai faite en France de tous les hauts lieux de civilisation durant la campagne présidentielle de 2007, j’y avais inclus une visite au Monument international de la réformation à Genève.

    J’y ai fait d’autre part, quelques conférences politiques, et ai participé, de Paris en duplex, à une très célèbre émission de la télévision romande. En effet, le Conseil fédéral m’avait interdit de me rendre à Lausanne pour cette circonstance. Il est vrai que le référendum médiatique qui suivit l’émission pouvait choquer les bonnes âmes, puisque 35 % des téléspectateurs se déclaraient en faveur des thèses de Jean-Marie Le Pen…

    AU : Le 9 juin dernier, près de quatre Suisses sur cinq (78,5 %) ont plébiscité les mesures urgentes votées en automne dernier par le Parlement pour faire face aux défis engendrés par l’afflux de requérants d’asile, conséquence notamment des « révolutions » qui ont frappé les pays arabes. Même le canton de Genève, qui vote souvent contre les mesures de durcissement à l’égard de la politique migratoire, a approuvé le texte à plus de 60 %. Quel est votre analyse de cette votation ?

    JMLP : Cette votation et l’évolution des votations sur ce sujet, correspondent à l’augmentation continue et massive du nombre des immigrés dans toute l’Europe. La prise de conscience de la gravité du problème par les électeurs, rendra les votations de rejet de plus en plus importantes.

    AU : L’année prochaine le peuple suisse va à nouveau se prononcer sur une question migratoire. L’initiative « Contre l’immigration de masse » veut redonner à la Suisse les pleins pouvoirs pour réguler l’accès à son territoire en gérant « de manière autonome » l’immigration des étrangers. Le deuxième alinéa précise que « le nombre des autorisations délivrées pour le séjour des étrangers en Suisse est limité “par des plafonds et des contingents annuels” concernant les travailleurs issus de l’Union européenne (frontaliers inclus) et les requérants d’asile ». Quel est votre regard sur cette initiative ?

    JMLP : J’approuve totalement l’initiative « Contre l’immigration de masse », regrettant qu’une telle initiative ne puisse être mise en œuvre en France, ligotée dans les structures contraignantes et immigrationnistes de l’Union européenne. L’immigration de masse ne va pas manquer de s’aggraver dans les années qui viennent, en corrélation avec les bouleversements géopolitiques, nés de la surpopulation mondiale et de l’augmentation de la pauvreté et de la misère dans le monde.

    Ce n’est pas seulement un droit, c’est un devoir pour les citoyens de sauver leur indépendance nationale.

    AU : En mai dernier le président de la Confédération, Ueli Maurer, a présenté ses excuses aux organisations juives de Suisse pour son message diffusé lors de la journée de commémoration de l’Holocauste. Il a reconnu avoir omis de mentionner certains aspects de la politique suisse durant la Deuxième Guerre mondiale. Que pensez-vous de ces excuses et quel est votre avis sur la notion de « repentance » ?

    JMLP : 70 ans après la guerre mondiale, on pourrait penser qu’il est normal de s’exprimer librement sur les évènements qui l’ont constituée. La notion de repentance est un levier médiatique de manipulation des opinions publiques.

    AU : Concernant la Syrie, la France et l’Arabie Saoudite ont décidé d’intensifier leur aide à la rébellion pour inverser le rapport de forces sur le terrain en sa faveur avant l’éventuelle organisation d’une conférence de paix à Genève. Que pensez-vous de l’attitude de la France à cet égard ?

    JMLP : Concernant la Syrie, je condamne très fermement les initiatives de pays comme l’Arabie Saoudite et le Qatar, et malheureusement aussi la France, pour leur aide à la rébellion meurtrière qui a été déclenchée dans ce pays. Je constate d’ailleurs que les opérations civiles ou militaires engagées dans ces pays, ont eu pour résultat la chute des leaders arabes laïcs et leur remplacement pas des gouvernements islamistes, sans parler du chaos meurtrier qui a été, de ce fait, organisé dans tous ces pays.

    http://www.egaliteetreconciliation.fr

  • L'Europe mondialiste et la CJUE, son bras armé, détruisent la richesse de la nature

    Les semences de variétés traditionnelles ne peuvent plus être commercialisées

    La Cour de Justice de l’Union Européenne a confirmé le 12 juillet dernier l’interdiction de commercialiser les semences de variétés traditionnelles et diversifiées qui ne sont pas inscrites au catalogue officiel européen. Ecolo propose une réforme de la réglementation, qualifiée d’"absurde".

    Des associations comme Kokopelli ou Semailles se retrouvent dans l’illégalité : elles préservent et distribuent ces semences.

    Pourtant, il suffirait d’inclure ces variétés anciennes au catalogue officiel pour les commercialiser en toute légalité. Seulement voilà, elles se trouvent dans le domaine public et après 20 ans, si personne ne les a réinscrit au catalogue, elles en sortent. Il faut pour cela payer assez cher, explique Catherine Andrianne de Semailles. "A cause de cette réglementation, il y a plus de 80% de la biodiversité qui a disparu", dit-elle. [...]

    La suite sur RTBF Info

    http://www.actionfrancaise.net

  • Quand Obama oblige Renault à quitter l’Iran

    Le “diktat” du président américain oblige Renault à cesser toute activité en Iran. Faute de quoi, l’Alliance Renault-Nissan risquerait de ne plus pouvoir commercer avec les États-Unis. Renault a produit à travers ses partenaires 100.000 voitures en Iran l’an dernier… Déjà, PSA avait dû se retirer en 2012 sous la pression de GM. Un manque à gagner pour l’industrie tricolore !

    Le président Obama a donné l’ordre de cesser l’activité en Iran”, a affirmé ce vendredi, Carlos Tavares, Directeur délégué de Renault, non sans ironie et une certaine amertume.

    Faute de quoi, les entreprises qui commerceraient encore avec ce pays se verraient interdire toute activité aux États-Unis. “Des  discussions diplomatiques ont lieu d’État à État entre la France et les États-Unis” à ce sujet. Mais, en attendant d’éventuelles avancées sur ce sujet, Renault se voit contraint, après PSA, d’interrompre ses lucratives activités en Iran.

    On n’a pas le choix”; souligne Carlos Tavares.

    Implantés historiquement, les deux constructeurs français sont frappés de plein fouet par le “diktat” américain. Ils détenaient tous les deux une part très importante du marché local… contrairement aux multinationales de Detroit GM ou Ford qui  en étaient absentes !

    100.000 voitures
    “Plus aucune pièce ne sort des usines roumaines mais également françaises à destination de l’Iran”, indique Carlos Tavares. Renault ne fabrique pas directement en Iran. Mais il fournissait des composants pour un assemblage sur place à travers deux partenaires Iran Khodro et Saipa.  Renault a vendu  plus de 100.000 véhicules l’an dernier et 28.000 encore au premier semestre, pour l’essentiel des Tondar, des Dacia Logan rebaptisées et vendues sous le label du losange. Certes, les partenaires iraniens ont des composants en stock pour fabriquer quelques véhicules  supplémentaires. Mais le flux va se tarir progressivement. Renault avait naguère produit à  travers un licencié des R5 dans le pays… La firme française a du coup souffert au premier semestre de lourdes charges liées à l’arrêt “de fait” de ses activités en Iran.

    Mise en garde de Philippe Marini

    Le président de la Commission des finances du Sénat, Philippe Marini, s’alarmait fin juin de nouvelles sanctions américaines contre l’Iran qui allaient, selon lui, affecter durement les groupes automobiles français. Dans une tribune transmise à l’agence Reuters, il appelait les autorités françaises à obtenir de la présidence des États-Unis une exemption pour la France ou l’engagement que les mesures prévues ne seraient pas mises en œuvre à son encontre. Évoquant le texte “13645″ du 3 juin qui prévoit ces sanctions, il jugeait que la forte présence de l’automobile française en Iran “la place inévitablement au premier rang des victimes de cette mesure”.

    Arrêt de PSA en 2012

    PSA avait déjà du tout arrêter, sous la pression de General Motors, avec lequel il a signé une alliance fin février 2012. Les exportations de  collections de pièces destinées aux véhicules Peugeot traditionnellement fabriqués en Iran ont été stoppées en 2012. PSA affirme qu’il s’est ainsi conformé aux sanctions internationales. Toutefois, des sources internes assurent que PSA a arrêté les flux de composants sur demande expresse de General Motors. Le consortium du Michigan ne voulait pas que son allié soit présent dans un pays placé sur la liste noire des pays avec lesquels les États-Unis interdisent le moindre commerce. Soit un manque à gagner pour PSA de plus de 313.000 véhicules en 2012 et, potentiellement, de plus de 400.000 unités environ en 2013. L’Iran avait absorbé 467.000 unités du groupe PSA en 2010, 457.900 en 2011 ! La marque Peugeot s’octroyait avant les sanctions grosso modo 30% du marché local.  Il s’agissait d’ « opérations très rentables », souligne une source interne de PSA.

    Latribune.fr

    http://fortune.fdesouche.com/314047-quand-obama-oblige-renault-quitter-liran

  • Barrage contre la Mondialisation

    Le titre est emprunté à l’imaginaire de Marguerite Duras. Un certain Jacques Sapir, directeur d’études à l’EHESS de Paris, s'est cogné au mur de la communication idéologique du parti socialiste que dirige une mégère sans idées ni talents. Calée sur un logiciel primitif que les systèmes actuels d’exploitation ne savent pas lire, la bataille des Européennes se résume de ce bord à agiter des slogans éculés qui ne font retourner personne. La mégère est la fille du ChicagoBoy masqué qui a ouvert les portes de Troie au cheval des grands trusts : un chrétien mou nommé Delors que détestait Margaret Thatcher !
    Ainsi décida-t-on Rue de Solferino d’acheter un peu de talent à l’extérieur depuis que les penseurs maison sont passés avec armes et bagage à l’ennemi. M. Sapir a donc été convoqué, puis censuré dans ses propositions visant à brider la "mondialisation" sauvage au sein même de l'Europe. Un long billet est disponible sur le jeune blogue de Bertrand Renouvin, ici. Parlant de la destruction d'emplois et des grilles salariales par le dumping social des pays de l'Est, extrait :

    ... nous avons découplé la formation des profits par les entreprises des conditions du travail telles que l’on peut les avoir sur un territoire donné. Désormais, le profit se réalise de manière globale et la mise en concurrence des salariés dans un vaste marché se fait sous la forme du « moins disant, moins coûtant » [...] Il n’est pas étonnant, alors, d’apprendre que se creusent les écarts de salaires et que les 1% supérieurs des revenus salariaux accumulent une part croissante du revenu national. C’est une tendance constante dans les pays qui se sont ainsi ouverts, sans entraves ni protections, au commerce international. Seul, un retour au protectionnisme peut permettre d’inverser ce mouvement. Il faut tendre à le faire en commun avec des pays qui ont le même niveau de productivité. De ce point de vue, il y a une logique à chercher des protections communes avec les pays du noyau originel de l’Europe. Mais, s’il le faut, nous ne devrions pas hésiter à décider de mesures unilatérales. Elles seraient, il n’en faut pas douter, ce que nous appelons entre nous économistes [...] un « optimum de second rang », ce que l’on peut traduire par un pis-aller. Cependant, elles seraient préférables à ne rien faire du tout, au prétexte toujours plus illusoire, de réaliser un jour cette fameuse « Europe sociale ».

    C'est cette lanterne porcine de l'Europe sociale concrètement impossible, qui a provoqué le clash entre le communicant du PS et lui.
    Nous n'allons pas disputer un professeur de l'EHESS - raison garder ! - mais nous allumons la lampe de poche dans le tunnel de l'entropie mondiale. Qu'est-ce à dire ? L'Europe sociale sera l'aboutissement d'un long et lent processus d'entropie générale.
    Le rétrécissement de la planète par le progrès des moyens de communication oblige à tendre vers un alignement des niveaux de vie, étant bien entendu que cet objectif est un horizon marin indépassable puisqu'il recule sans cesse à mesure que se vaporisent les ressources terrestres.
    L’utopie généreuse réside dans une triple action :

    - Contraction volontaire des écarts de niveaux de vie et salaires du Monde afin qu’ils ne soient pas criants au point que les productions se délocalisent à grande distance (en couvrant facilement le prix de rapatriement des produits finis), mais surtout que la tentation de quitter leur pays natal par les pauvres soit éteinte par le doute ressenti d’une amélioration de leurs conditions d'existence balançant la peine de leur arrachement ;
    - Abaissement relatif des niveaux de vie de l’OCDE afin de libérer des ressources et accélérer le rapprochement des conditions d’existence ;
    - Gestion planétaire d’une décroissance modulée avant pénurie.

    Pour le moment, nous en sommes très loin, mais c'est plus ou moins la feuille de route consensuelle des décideurs qui ont les bons chiffres. Qu'est-ce à faire cette histoire d'horizon marin avec un retour du protectionnisme européen ? On est en plein dans la question !
    Si les grands trusts trouvent leur avantage dans la globalisation des échanges de biens, services et surtout flux financiers, l'élévation des niveaux de vie du Tiers Monde et le ralentissement voire l’affaissement des nôtres apaisent en partie la "jalousie" des pays pauvres et les distraient d'une insurrection frontale ou asymétrique très mauvaise pour les affaires et le foncier. Une Chine nucléaire dans la misère noire serait bien plus dangereuse pour le Monde que l'actuelle Corée du nord, si elle n'avait pas déjà même ouvert les hostilités sur son front nord. Que dire d'une Union indienne dans sa crasse sociale condamnée à un tête-à-tête atomique avec son frère de lait pakistanais, pas mieux loti. Pire encore pour l'Indonésie musulmane dont on pillerait le bois, l'huile, le gaz et les épices sans ouvrir des possibilités de développement. Etc...
    Or, élever des barrières en Occident bloque le développement des pays grouillants et prouverait à leurs opinions publiques que l'égoïsme des blancs n'est pas un argument de propagande raciste, mais un fait acquis. C'est la confrontation que nous avons périodiquement à l'OMC entre l'agriculture de l'Union européenne et celles du Tiers Monde. Et sitôt la Crise passée le ton va sérieusement monter. Bien sûr, nous devons traiter chez nous un désavantage structurel amplifié par la liberté des échanges en prenant des mesures de sauvegarde un peu éloignée de la charité chrétienne mais il nous faut garder à l'esprit que la fin de l'histoire c'est toujours l'entropie globale, sauf à disparaître dans deux générations dans un holocauste nucléaire. Aussi devons-nous nous préparer « tout simplement » à gagner des parts de marché dans les secteurs économiques et financiers où nous avons nos chances sans trop compter sur l’accroissement du gâteau. Favoriser plutôt une saine gestion internationale.
    Dans ce combat qui va s’avérer primordial, les socialistes, c'est-à-dire la grande majorité de la classe politique française, ont un réflexe colbertiste qui engage l’Etat à prendre en charge la prospective et lancer des filières. Le colbertisme gaulliste et ses succédanés pompidilo-giscardiens nous ont montré la vanité de faire naître ces mammouths dont aucun n’a survécu. A peine l’idée budgétée qu’affluent les rats en pantoufles, incapables de réussir en compétition ouverte mais décidés à établir leur rang social, et le fromage grandit à mesure des portées de profiteurs, asséchant les marchés de capitaux au bénéfice du monstre en croissance.
    C’est le génie de l’Homme qui peut trouver la solution, pas la réunion de fonctionnaires limités désormais au 35 heures.
    Dans cette guerre économique, il faut donc libérer les énergies individuelles en dérégulant partout où cela favorise la création et mettre à leur disposition, non pas des « aides » ou des « exonérations » mais les moyens ordinaires de développement que sont essentiellement les banques. Quand nous aurons des banquiers, bien sûr !
    C’est ainsi que je persiste à dire que la Relance est une foutaise palliative pour les secteurs morts qui pompe des moyens refusés aux secteurs vivants ou naissants. On parle ces jours-ci de la Californie en faillite que le gouverneur Schwarzenegger convoque par référendum à augmenter les impôts. Les observateurs français dépêchés sur cette planète «Mars» rapportent que la situation économique est atroce mais que les gens ne descendent pas gueuler dans la rue car ils ont ancré dans leurs gênes la certitude que l’économie se purge actuellement pour repartir rapidement dans des secteurs adaptés ou nouveaux. De fait, les créations d’entreprises se multiplient en dépit de l’assèchement des concours financiers, ce qui veut dire que, arrivées au premier palier de croissance (2 à 4 ans en général), ces entreprises auront beaucoup de force car peu ou pas endettées originellement. Tout le monde prépare un décollage rapide, et l'on sait que l'optimisme est le meilleur moteur. Ce n’est pas tout à fait ce que l’on voit ici, où l’on se dispute de la fausse monnaie pour perfuser les mourants et où défilent les déçus de la météo !
    L'autre frein à l’entropie générale est que pour cent raisons, l’amélioration des conditions d'existence sont ralenties sinon stoppées dans certaines zones géographiques comme l'Afrique sub-saharienne, les pays andins et les pays de jungle ou de deltas surpeuplés. Les coûts de manufacture découlant de cette misère resteront longtemps bien inférieurs aux nôtres jusqu'à ce que ça pète ! La seule solution est le développement à marche forcée des poches de misère et de toute l'Afrique sub-saharienne, afin de presque combler les écarts de manufacture, mais surtout ceux des conditions d'existence motivant l'émigration.
    C'est une véritable « guerre à la misère » qu'il faut mener sous l'égide d'un état-major. L'argent dépensé dans les guerres ouvertes serait mieux employé dans celle-ci. En attendant que les trusts y trouvent leur avantage et se lancent d'eux-mêmes - car des systèmes politiques pratiquant l'éphémère je n'attends rien - nous devons creuser nos méninges pour faire survivre nos territoires dans un monde fatalement concurrentiel, car le barrage contre l'océan, d'autres avant nous ont essayé.
    L'autre choix, purement virtuel mais caressé dans un milieu myope, serait de revenir aux petites forteresses nationales de la première moitié du XX° siècle avec leurs problèmes d'espace vital, d'interactivité au sein d'empires dominés et fermés, et de confrontations permanentes des ego nationaux. Ce schéma géopolitique a coûté ce que l'on sait à l'espèce humaine, et surtout aux jeunes générations qu'il a couchées par millions sous des croix blanches ou noires.
    Devant ! Regardons devant !

    http://royalartillerie.blogspot.fr

  • Connaître l'ennemi, c'est analyser le Plan Brzezinski !

     

    ♦ Communication de Max Steens au séminaire de Bruxelles (22/02/2001) et au colloque de Sint-Pieters-Leeuw (21/04/2001)

    blancs10.jpgAprès nos multiples études sur l'impérialisme américain en Europe et ailleurs dans le monde, nous constatons que cette puissance est la première ennemie de l'Europe.

    Mais comment articule-t-elle son inimitié à notre égard ? Les documents les plus probants pour le découvrir sont justement les écrits de Zbigniew Brzezinski, consacrés à la géopolitique et à la géostratégie. Ce stratège américain dévoile au grand jour les intentions des États-Unis, tellement ils sont sûrs de leur puissance. Les thèses de Brzezinski sont connues, publiées ; leur lecture permet de suivre les avancées de la stratégie américaine dans le monde (par ex., dans la Guerre déclenchée pour le Kosovo en 1999).

    Brzezinski a été le conseiller du Président Carter entre 1977 et 1981. Il est d'origine polonaise. Aujourd'hui, il est tout à la fois professeur d'Université (à Baltimore) et attaché au Center for Strategic and Inter-national Studies à Washington DC, bref au Pentagone et à l'OTAN.

    Les thèses géopolitiques de Zbigniew Brzezinski

    Les thèses géopolitiques de Z. Brzezinski sont également des thèses géo-économiques. Elles partent d'un double constat :

    • 1) Les États-Unis d'Amérique possèdent une suprématie mondiale et sont la première puissance globale de l'histoire ;
    • 2) Il tire bon nombre d'enseignements de sa lecture des thèses du géopolitologue britannique Halford John Mackinder [qui, en son temps, démontra que la clef du pouvoir mondial se situe en Eurasie et qui, dès lors, prévoit avec ses homologues britanniques, dont Homer Lea, le containment de toute émergence ou unification politique ou économique en Eurasie].

    Brzezinski reconnaît aux États-Unis d'Amérique le statut de puissance impériale, de puissance hégémonique et mondiale, qui, tel l'Empire romain, se doit de progresser et de durer. En ce sens, Brzezinski ne se différencie pas par rapport à de nombreux stratèges et experts de l'État américain qui étudient les conditions de la puissance passée de l'Empire romain, comme Edward Luttwak. Si Brzezinski et Luttwak comparent les États-Unis à Rome, à la Chine et aux Mongols (dont ils admirent la puissance militaire, ubiquitaire grâce à ses troupes de cavaliers nomades intervenant partout, comme la force de déploiement rapide des USA aujourd'hui), ils savent aussi que, depuis le XVIIe siècle, l'Europe n'a pas, en tant que telle, un statut d'hégémonie, vu la rivalité entre les différents États européens, surtout depuis 1648 (Espagne, Portugal, France, Angleterre, Allemagne,...). Cet intérêt de Brzezinski et de Luttwak pour l'Empire romain et pour le morcellement européen depuis 1648, doit nous induire à étudier, à notre tour, les structures de cet Empire romain et à condamner l'esprit de division de 1648.

    La puissance globale des États-Unis est unique car elle contrôle la totalité des océans et des mers, c'est-à-dire les côtes orientales et occidentales de l'Eurasie, le Golfe Persique et le Pacifique. De plus, elle a des vassaux et des tributaires sur l'ensemble des terres continentales. La puissance globale des États-Unis est prédominante, constate Brzezinski, dans 4 secteurs : l'économie, le domaine militaire, la technologie, la culture, à un point tel qu'aucune autre puissance ne peut rivaliser avec elle. Z. Brzezinski loue la rapidité de décision et de mise en œuvre du domaine militaire et cela, tous azimuts. Sur le plan métapolitique (culturel), Brzezinski constate que l'on admire et accepte dans le monde les modes américaines, comme les gestions de type démo-libéral, les créations musicales, les goûts vestimentaires et alimentaires, etc. Le terrain est donc propice à la mondialisation politique sous l'égide des États-Unis. Par ex. les programmes de cinéma et de télévision présentent des productions qui, aux trois quarts, sont d'origine américaine. Les étudiants du monde entier sont incités à aller étudier aux États-Unis, ce qui leur donne des atouts supplémentaires pour leur carrière future.

    Faire durer l'hégémonie totale des États-Unis

    arc_de10.jpgBrzezinski écrit qu'il entend faire durer cette situation d'hégémonie totale des États-Unis, même après la chute du Mur de Berlin et l'effondrement de l'URSS. Le problème à résoudre pour les stratèges américains, c'est de trouver la formule qui permettra aux États-Unis de garder leur statut d'unique puissance mondiale. Le corrélat en sera la redéfinition du rôle de l'OTAN. C'est ici que Brzezinski est clairement un héritier et un continuateur de Mackinder. Il sait que le lieu de la puissance est l'Eurasie et, plus précisément, cette région centrale que Mackinder nommait le Heartland, qui permet de commander cette grande île qu'est l'ensemble constitué par l'Asie, l'Europe et l'Afrique. À la suite de la puissance anglaise du XIXe siècle, Brzezinski va vouloir veiller à ce qu'aucune puissance n'émerge sur ce territoire que ce soit la France, la Russie, l'Allemagne...

    Tout comme les géopolitologues anglais du début du siècle (Mackinder, Lea), comme Haushofer en Allemagne dans les années 20 et 30, comme notre compatriote Jean Thiriart avant son décès en 1992, ou comme notre camarade Guillaume Faye aujourd'hui, Brzezinski sait que ce territoire comporte plus de cerveaux et de matières premières (minerais, hydrocarbures, gaz) et constitue un espace géostratégique et géo-économique de première importance. En ce sens, Brzezinski redoute une unification et une intégration européennes cohérentes, comme il redoute une véritable puissance asiatique, qu'elle soit chinoise ou japonaise. De ce fait, son projet repose sur une négation voulue des grandes lignes de force de l'histoire européenne, car, à notre sens, l'histoire européenne n'est qu'une longue marche pour que ce continent devienne un sujet historique.

    Pour empêcher l'émergence de ce continent unifié, Brzezinski va :

    • 1) planifier et théoriser l'élargissement de l'OTAN, compris comme instrument de pénétration et de défense des intérêts américains dans le monde. Brzezinski reformule son rôle.
    • 2) Il élabore le fameux projet de “Nouvelle Route de la Soie” (New Silk Road), qui permet de maîtriser à terme les grandes voies de communications au cœur de la masse continentale asiatique et ses accès dans le Caucase et au Moyen-Orient. De cette façon, les États-Unis entendent placer toute l'Asie centrale sous tutelle par le biais de la mainmise américaine sur les ressources énergétiques présentes dans ces zones.

    L'Europe unifiée (l'UE) est dès lors écartée de l'exercice du pouvoir géopolitique, car ces 2 objectifs majeurs de Brzezinski feront en sorte que :

    • 1) l'Europe ne sera jamais une puissance économique auto-suffisante ni, par suite, une puissance militaire indépendante. Ces 2 critères d'indépendance (et de souveraineté) sont bien mis en exergue aujourd'hui par le Prof. Brzezinski et ne sont donc pas de simples souvenirs des théories de Carl Schmitt, de Montesquieu de Clausewitz ou de quelques sbires hitléro-nippons... De toute manière, Brzezinski avoue ses intentions : l'Europe occidentale doit se transformer en simple tête de pont des États-Unis en Eurasie.
    • 2) Par le projet “Nouvelle Route de la Soie”, les États-Unis relancent la pratique du containmentde la Russie, comme Mackinder l'avait préconisé à 2 reprises, en 1904, lors de l'inauguration du Transsibérien, et en 1919, au moment du triomphe des bolcheviques. Conclusion : ôter l'auto-suffisance énergétique de l'Europe, la réduire au rôle de simple tête de pont et contenir la Russie sont autant de stratagèmes qui seront mis en œuvre en jouant la carte islamique, surtout la carte néo-ottomane via le nouvel allié privilégié, la Turquie. Il y a donc désormais convergence d'intérêt entre le monde islamique et les États-Unis, comme l'a souligné avec brio Alexandre Del Valle.

    Écarter la Russie, intégrer la Turquie

    Ces stratégies et l'utilisation des cartes islamique et turque impliquent, chez Brzezinski :

    ♦ 1) Premièrement, la volonté d'isoler l'Europe de la Russie (voire du monde slavo-orthodoxe). Il s'agit, en toute bonne logique héritée de Mackinder et de Lea, d'empêcher la formation d'un grand espace stratégique eurasiatique. Pour parvenir à cette fin, les services américains vont d'abord tout mettre en œuvre pour faire éclater la Russie historique en autant de morceaux que possible. Washington joue dans cette optique la carte des républiques turcophones d'Asie centrale. Brzezinski veut y ajouter la carte ukrainienne, ce qui fait dire à Guennadi Ziouganov que la Russie d'aujourd'hui est réduite à la Moscovie du XVIIe siècle. L'Américain d'origine polonaise Brzezinski confère un rôle important à l'Ukraine et à la Pologne dans son scénario, aussi pour dissocier territorialement l'Allemagne réunifiée de la Russie mutilée. Brzezinski prévoit pour l'Europe un futur dispositif de sécurité reposant sur la France, l'Allemagne, la Pologne et l'Ukraine. En tablant sur les républiques musulmanes et turcophones de l'Asie centrale, il veut, en fait, réactualiser les objectifs britanniques de la Guerre de Crimée (1853-1856). Le but de cette guerre avait été d'empêcher l'accès russe au Bosphore et aux Dardannelles, c'est-à-dire à la Méditerranée orientale, et, via l'Indus, à l'Océan Indien. Bref, empêcher l'Empire russe d'atteindre les mers chaudes. Cette pratique du containment est aujourd'hui réactualisée par la création d'un glacis périphérique intérieur islamo-occidental.

    ♦ Deuxièmement 2), pour verrouiller l'accès de la Russie aux mers chaudes, pour déstabiliser l'unité européenne en devenir, pour dominer la politique et l'économie de l'Asie centrale (que Brzezinski appelle les “Balkans eurasiens”) et pour dominer les Balkans d'Europe, l'Amérique et l'OTAN possèdent un atout majeur : l'allié turc. Brzezinski actualise ainsi une stratégie déjà mise en œuvre jadis lors de la Guerre de Crimée, où l'Angleterre, dans sa campagne anti-russe, vole au secours de l'Empire ottoman moribond, en entraînant la France et la Sardaigne dans son sillage. L'objectif est d'empêcher les Russes d'avoir accès au pétrole d'Asie centrale et de la zone de la Caspienne, d'une part, d'avoir une politique d'ouverture et de collaboration avec l'Europe occidentale (l'UE), d'autre part. Cette politique s'observe clairement dans le choix américain des oléoducs : Washington opte délibérément pour le tracé turc (Bakou-Ceyhan) contre le tracé russe aboutissant en Mer Noire. En échange, notre professeur de stratégie polono-américain donne une consigne aux dirigeants de l'UE : « L'Amérique devrait profiter de son influence en Europe pour soutenir l'influence éventuelle de la Turquie au sein de l'Union européenne et mettre un point d'honneur à la traiter comme européenne ».

    Les 3 scenarii de Jacques Attali pour la Turquie

    Ce type de propos reçoit l'appui de toute une série de caisses de résonance en Europe. Je ne résiste pas à vous citer celle, ô combien pernicieuse de Jacques Attali, ex-patron de la BERD, qui, dans son Dictionnaire du XXIe siècle, traite de la Turquie. Attali imagine 3 scénarii possibles pour ce pays :

    • 1) devenir, “s'il est accepté”, un membre parmi d'autres de l'UE, “conférant à celle-ci la dimension musulmane qui lui manque (ndlr : pourquoi ?) pour retrouver sa vocation universelle” (ndlr : nos universités n'ont-elles pas déjà depuis toujours une vocation parfaitement universelle ?) ; et Attali poursuit : « c'est ce choix que les Turcs préfèreraient aujourd'hui” (ndlr : cet optimisme semble être démenti par les manifestations populaires en Turquie). Faut-il dire, merci, Monsieur Erbakan, merci, Monsieur Eçevit, grâce à vous, bientôt, je ne serai plus un barbare intolérant et je recevrai, en même temps que mon identité islamique perdue, mon certificat d'humanisme (ndlr : mais Voltaire aurait-il été d'accord avec cet humanisme-là ?), dûment estampillé par le Pentagone ? Autre question : n'y a-t-il pas d'autres islams que l'ottoman ? ;
    • 2) Deuxième scénario possible pour la Turquie : devenir le cœur d'un empire d'Asie centrale, qu'elle gèrerait pour le compte des États-Unis ou de leurs sociétés pétrolières ; Attali : « C'est ce qui se passerait, si, au bout du compte, les Turcs se résigneraient à admettre que le chemin de l'Europe leur est définitivement fermé ». C'est là, à notre sens, une fausse alternative ; car, dans le premier scénario comme dans le deuxième, les États-Unis sortent gagnants : l'Europe est balkanisée, par le truchement d'une "identité" (?) islamique parachutée, et, ipso facto, fragilisée par le risque permanent d'une guerre civile sur base religieuse ; la Turquie avance les pions américains en Asie centrale, en agissant par procuration, et l'Europe et la Russie perdent tout accès aux voies de communications essentielles qui traversent ces terres et relient notre sous-continent aux aires civilisationnelles indienne et chinoise (d'où, paradoxalement, l'Europe, censée selon Attali devenir universelle par le parachutage d'un islamisme, ne pourrait pas s'universaliser d'une autre façon au contact avec les civilisations indienne et chinoise. Il y a donc de bons universalismes (ceux que veulent les Turcs, Attali et les États-Unis) et de mauvais universalismes (ceux qui vont dans l'intérêts des Européens et des Russes) ;
    • 3) Troisième scénario : la Turquie se scinde en 3 morceaux ; un morceau européen (thrace); un morceau kurde ; un morceau asiatique (anatolien).

    Pour Jacques Attali, le premier scénario serait le meilleur pour l'Europe, qui deviendrait enfin "universelle" (?) ; le deuxième scénario serait le meilleur pour les États-Unis ; mais, à notre avis, les États-Unis visent les deux, avec la Turquie comme pièce centrale d'un grand dispositif stratégique, qui, d'une part, affaiblirait l'Europe, non pas en la rendant “universelle”, mais en la rendant “composite”, donc plus difficilement gérable ; d'autre part, cette même Turquie serait la tête de pont des États-Unis dans les zones riches en gaz et en hydrocarbures de l'Asie centrale et de la Caspienne, tout en éloignant la Russie de l'Océan Indien ; le troisième scénario serait catastrophique, selon Attali, car il génèrerait la guerre dans la région, alors qu'à notre sens, il mettrait plutôt un terme au conflit kurde, avec un Kurdistan qui renouerait avec les autres peuples indo-européens de la région : les Arméniens et les Iraniens. Il mettrait également fin au conflit latent avec les voisins arabes, la Syrie et l'Irak, auxquels l'Europe et la Russie garantiraient le droit à bénéficier des eaux du Tigre et de l'Euphrate que les Turcs pompent pour irriguer (très mal) une partie de l'Anatolie.

    À cette géopolitique boiteuse d'Attali, s'ajoute, sur la place de Paris, lieu d'émergence de tous les délires, les idées tout aussi saugrenues d'un Emmanuel Todd (qui nous avait pourtant habitués à des analyses plus fines). Pour Todd, l'intégration de la Turquie dans l'UE permettrait à la France d'avoir un grand allié jacobin dans l'Union Européenne pour lutter contre les formes de fédéralismes de facture germanique. Alors que ce fédéralisme allemand et autrichien a été imposé par les alliés en 1945 comme antidote à toute dérive totalitaire en Europe centrale ! Todd veut tout simplement restaurer, sous des oripeaux soi-disant républicains et jacobins (dont nous n'avons que faire !), l'alliance calamiteuse du félon François Ier et du Sultan contre le Saint-Empire, la Hongrie et l'Espagne. On voit tout de suite poindre la vieille haine incurable du despotisme gallo-bodinien contre les libertés populaires et symbiotiques, propres de la vertu politique germanique et matrice de toutes les démocraties véritables (Islande médiévale, Habeas Corpus anglais, Charte de Kortenberg en Brabant, Paix de Fexhe en Pays de Liège, Libertés franc-comtoises, Serment du Rütli en Suisse, etc.).

    Face à ces histrions parisiens, à ces traîtres, qui sont les alliés objectifs des traîneurs de sabre du Pentagone et du complexe militaro-mafieux turc, qui osent nous parler d'honneur, nous préférons l'honneur des grands visionnaires, des hommes d'État européens, des généraux de la trempe d'un Eugène de Savoie, qui ont œuvré à l'unité du continent et qui ont si souvent trouvé face à eux cet ennemi implacable : l'Empire ottoman, préfiguration de la Turquie actuelle, membre de l'OTAN, mixtum compositum boiteux de fierté ottomane, de rationalisme caricatural kémaliste et d'islamisme revanchard.

    Rappel : les rapports conflictuels entre l'Europe et le monde ottoman

    Othman, chef d'une tribu turque fuyant les cavaliers de Gengis Khan, s'installe au XIIIe siècle au Nord-Ouest de l'Asie mineure et se convertit à l'Islam. Ses successeurs feront tomber Byzance (en 1453, Constantinople est prise) et entraveront le commerce des Vénitiens et des Génois qui perdent définitivement leurs comptoirs en Méditerranée orientale (Rhodes), en Mer Noire et en Mer d'Azov. À partir de ce moment fatidique, comme l'a démontré Fernand Braudel, l'Occident fut contraint de se tourner vers l'Atlantique, car l'Europe fut bel et bien étranglée par la Sublime Porte qui interdisait la fluidité et le développement des échanges avec l'Extrême-Orient et l'Inde, qui avaient été constants depuis Alexandre et depuis l'Empire romain.

    L'Empire ottoman se fit le champion de l'invasion militaire et politique de l'Europe. En 1389, après la bataille du Kosovo (Champ des Merles), la puissance ottomane atteint le Danube, pièce maîtresse de la fluidité du trafic commercial en Europe, reliant la Mer du Nord au Golfe Persique. En 1453, Constantinople tombe. En 1526, à la bataille de Mohacs, la Hongrie et la Croatie indépendantes, unies depuis la Pacta Conventa de 1102, s'effondrent et cessent d'exister en tant qu'entités politiques.

    En 1529, Charles-Quint, se pare en dernier des gibelins, et veut restaurer le Saint-Empire romain de la Nation germanique ; il est prit en tenaille entre la France félonne de François I, allié à la Turquie qui fait le siège de Vienne. Une trahison que nous ne pouvons pas oublier, quel que soit le cénacle dans lequel nous militons et œuvrons, à “Terre & Peuple/Wallonie”, à “Synergies Européennes / Section de Bruxelles ou de Liège”, au “Bloc wallon” ou ailleurs, dans les colonnes des multiples revues qui existent dans notre ville (Devenir, Occident 2000, Le Bastion, Breuklijn, etc. ; nous devons jurer, tous, comme Philippe le Bon lors du Vœu du Faisan, en fidélité à l'Empereur Maximilien et aux aspects gibelins du règne de Charles-Quint, de la venger un jour, car c'est elle qui a permis à la monarchie puis à la république françaises de grignoter nos frontières légitimes, en commençant par nous enlever les 3 évêchés de Metz, Toul et Verdun en 1552. Plus tard, ce seront l'Artois, le Hainaut méridional, la Flandre gallicane et le Westhoek, puis la Lorraine tout entière.

    Tout cela nous a été arraché parce qu'il y avait l'alliance entre la France et les Turcs. Sans la pression des Turcs à l'Est, nos troupes impériales auraient marché sur Paris, sous la conduite du Comte d'Egmont, et aurait mis un terme définitif aux menées anti-impériales et anti-européennes de l'Ouest gaulois, rebelle et parjure, mettant fin à un particularisme inutile et séditieux. Et garantissant à l'Europe des siècles de paix. Si la restauration impériale de Charles-Quint avait pu avoir lieu, nous n'aurions pas connu le désastre de 1648, que nos historiens ont appelé à juste titre le “Siècle des malheurs”, ni les guerres de Louis XIV, ni les crimes de la révolution française et du bonapartisme, ni les 2 guerres mondiales.

    De Lépante à Potemkine et Catherine II

    À la fin du XVIe siècle, nous avons connu une période de répit, surtout grâce à la victoire magistrale de Don Juan d'Autriche à Lépante en 1571, où Cervantès fut fait prisonnier. Par cette victoire, l'Espagne de Philippe II et l'Europe coalisée reprennent Rhodes et la Méditerranée orientale, mais l'opposition franco-anglaise à la puissance espagnole changent la donne. Le XVIIIe siècle sera le théâtre de l'affrontement russo-turc. Catherine II, Impératrice énergique de la "Troisième Rome" et consciente des enjeux géostratégiques vitaux pour son Empire et pour ses débouchés économiques exprime nettement la volonté, avec son ministre Potemkine, de récupérer la Mer d'Azov et les embouchures du Don et du Dniepr. C'est dans le même ordre d'idée que la fin du XVIIIe siècle connaîtra une alliance porteuse d'Empire, s'il en est, l'alliance entre l'Autriche et la Russie contre l'Empire ottoman (1788-1790), afin de récupérer leurs zones d'influence sur le Danube et la Mer Noire. Mais cette alliance si prometteuse fut ruinée par les troubles révolutionnaires de la populace parisienne, entraînant tout l'hexagone dans son tourbillon de sang et d'horreur. Ces troubles étaient téléguidés par les services de Pitt, afin de menacer nos frontières, d'empêcher la réouverture de l'Escaut, la prise de Constantinople par les armées russes, la prise de Salonique par les troupes autrichiennes, hongroises et croates, le contrôle austro-russe de la Méditerranée orientale, cauchemar de Londres. Au XIXe siècle, les peuples des Balkans se soulèvent eux-mêmes ; la lutte sera âpre de 1821 à 1840, avec pour épopée mémorable la libération de la Grèce, où s'est illustré Lord Byron (contre l'allié principal de l'Angleterre !). La Guerre de Crimée (1853-56) a été, elle, une véritable guerre anti-européenne, qui s'est soldée par la perte des positions russes sur le Danube et l'entrée de l'Angleterre dans les jeux complexes des Balkans.

    En réalité, cette pénétration anglaise dans les Balkans vise à protéger Suez et l'Égypte et empêcher que ces positions clefs ne tombent aux mains d'une autre grande puissance européenne. Les petites puissances balkaniques alliées à l'Angleterre ont toujours été des avant-postes permettant à Londres de conserver l'Égypte. L'inclusion de Chypre dans l'Empire britannique n'avait d'ailleurs pas d'autre objectif. Mais cette présence anglaise provoque l'éclosion de la seule alliance euro-ottomane intéressante pour l'Europe en tant qu'entité civilisationnelle unitaire potentielle. Il s'agit de l'alliance entre l'Allemagne de Guillaume II et l'Empire ottoman. Celui-ci est dès lors satellisé par l'alliance austro-allemande et neutralisé. La puissance germanique, dominante dans cette alliance, impulse une direction géopolitique nouvelle à l'Empire ottoman : vers le Sud, en direction de Bassora et du Golfe Persique, de l'Océan Indien. Ipso facto, l'Empire ottoman abandonne sa volonté de pousser vers Vienne et de s'emparer de tout le cours du Danube, comme l'avait fait l'Empire romain en sens inverse, comme avait voulu le réaliser Byzance au départ de la même base territoriale anatolienne et thrace, mais cette volonté de l'Empire ottoman ne s'appuyait pas sur une logique européenne, eurocentrée, mais se faisait le fer de lance, la pointe avancée, d'une fabrication religieuse universaliste, déterritorialisée dans ses principes, née dans le désert d'Arabie, qui considérait, de ce fait, l'Europe et ses peuples comme un ramassis d'incohérents auxquels il convenait d'apporter la "vraie foi".

    Ce rôle subalterne est inacceptable pour nous. L'objectif de toute impérialité européenne est de se donner les moyens militaires et économiques pour dégager notre territoire de toute emprise hégémonique ou religieuse venue des steppes d'Asie ou des sables du Nedjed. Telle a été de toute façon la logique unique de l'histoire européenne, avant la décadence que nous subissons aujourd'hui. L'alliance de Guillaume II avec le Sultan visait à transformer l'Empire ottoman en fer de lance, non plus d'une fabrication religieuse d'origine arabique, mais de la culture et du savoir-faire germaniques, dont les peuples d'Anatolie, de Mésopotamie et de la péninsule arabique seraient les heureux bénéficiaires, notamment sur les plans économique et médical, la structure politique ottomane sur le déclin n'ayant plus été capable de développer de solides infrastructures pour le transport des personnes ou des biens ni un système hospitalier moderne.

    Binôme fleuves-fer : Guillaume II sur le Chatt El 'Arab

    En 1898, Guillaume II effectue un voyage triomphal au Proche-Orient (Syrie, Palestine, Turquie). En 1903, il obtient du Sultan Abdul Hamid la création du tracé de chemin de fer Hambourg — Berlin — Byzance — Bagdad — Bassora. Caractéristique géopolitique et stratégique majeure de cette alliance et de ce voyage triomphal : on prend en compte le trafic fluvial, que l'on cherche à combiner à un réseau de chemin de fer, pour créer une double fluidité terrestre. Comme le Transsibérien en 1904, la mobilité ferroviaire est, à l'époque, la grande angoisse des Britanniques, qui craignent de perdre l'atout majeur de leur empire : la mobilité maritime. Les puissances continentales, grâce aux chemins de fer et à l'organisation des fleuves et des canaux, cessent d'être des masses territoriales enclavées, à mobilité réduite. En l'occurrence, dans le tandem germano-turc en Mésopotamie, le port de Bassorah, terminus de la ligne Hambourg-Golfe Persique, se situe sur le Chatt El 'Arab, qui unit les arrière-pays irakien et perse et constitue une formidable fenêtre sur l'Océan Indien, espace maritime que les Britanniques considéraient comme leur chasse gardée. En asseyant leur présence dans le Golfe, les Allemands disposaient d'une bonne base de départ pour aborder le marché indien. À ce titre, l'Allemagne de Guillaume II encadrera le personnel dirigeant ottoman et enverra en Mésopotamie de nombreux ingénieurs et des instructeurs militaires (la Belgique, dans cette synergie, formant la gendarmerie et l'artillerie ottomanes). Une collaboration identique se mettra sur pied, à l'époque, avec la Perse (dont les troupes d'élite seront, elles, formées par des officiers suédois).

    La leçon à tirer de l'alliance (éphémère) entre l'Allemagne de Guillaume II et l'Empire ottoman, c'est qu'une collaboration avec la Turquie, quelle qu'elle soit, ne peut se faire que selon un axe nord-sud, selon une logique longitudinale, comme l'a expliqué magistralement Haushofer, dans un de ses derniers articles en 1943.

    Il s'agit d'être intraitable concernant toutes les pénétrations américano-islamiques, qui entendent briser toute unification hégémonique sur le continent eurasiatique. Il s'agit de s'opposer à la ceinture verte, à la ceinture mise en place par les États-Unis qui se profilent derrière leur allié turc, parce qu'un tel verrou territorial est en totale contradiction avec la vision de Karl Haushofer, qui pensait en terme globaux, mais non globalitaires, dans le sens où son monde idéal reste multipolaire, alors que le Plan Bzrezinski poursuit le rêve d'un monde unipolaire sous la domination des États-Unis.

    Or nous savons, au moins depuis Carl Schmitt, que le monde n'est pas un universum politique mais un pluriversum, une juxtaposition plus ou moins bellogène plus ou moins pacifique d'entités de dimensions diverses ou de sphères hégémoniques. Ensuite, nous savons aussi, à la lecture de Carl Schmitt, qu'un pluriversum est finalement moins bellogène qu'en apparence, parce que les puissances s'équilibrent et parce que, dans un jeu pluriel, l'adversaire d'hier peut devenir l'allié de demain et vice-versa (comme Sun Tsu nous l'a enseigné par ailleurs). Et surtout, un pluriversum est moins injuste, car chacun agence son territoire comme il l'entend, comme le lui dictent son passé et ses traditions. En dépit de ce constat pertinent, qui part de Sun Tsu dans l'antiquité chinoise, pour aboutir à Carl Schmitt et à ses disciples, la force de persuasion de Bzrezinski (ou d'Attali) réside :

    • 1) dans l'apparente finesse de leur discours, en réalité un tissu de simplismes sommaires, face à des masses de télé-consommateurs complètement abruties et incultes ;
    • 2) dans l'alternative qu'ils nous proposent et qui fait peur aux belles âmes écervelées sans mémoire historique : soit la domination US (le paradis de la consommation) soit l'anarchie (avec de méchants dictateurs en uniforme).

    Nous, nous vous exhortons à refuser ce Charybde et Sylla otanesque ; retrouvons plutôt l'héroïsme inhérent à l'Europe depuis Homère. Battons-nous sur tous les fronts. Faisons feu de tous bois. N'oublions pas que la force d'une civilisation se mesure à sa capacité de renaître.

    http://vouloir.hautetfort.com

  • Démondialisation ?

    La démondialisation devrait être le nouveau concept vendeur de la campagne électorale qui a été lancée lundi dernier par M. Strauss-Kahn, directeur général du FMI devant les étudiants de la George Washington University. Le Marché doit le céder aux Etats. On peut cliquer ici pour lire l'original : "Le schéma ancien de la mondialisation a beaucoup apporté, en sortant des centaines de millions de gens de la pauvreté, mais a aussi un côté obscur, qui est un écart vaste et croissant entre les riches et les pauvres". Et M. Strauss-Kahn sait de quoi il parle, il ne reconnaît plus personne, place des Vosges !
    Dans l'expression "démondialisation" vous avez "démon" et "mona lisa", autrement dit le Diable au sourire niais. C'est ce que vient vendre aux Mercredis¹ de la NAr le doux mélenchonien Sapir : le libéralisme est un désordre, la revanche des bureaux d'ordre est en marche, vive le Plan revenu avec sa cohorte de médiocres aux doigts gourds qui tranchent et coupent pour tous. Cent types pour diriger la France, fermez les frontières, le rêve soviétique accompli !
    Il est des gens très diplômés qui refusent que la globalisation de la planète soit le vecteur d'une nécessaire entropie, à défaut de quoi le choc intercontinental sera encaissé sous forme d'une guerre mondiale. Plutôt que d'affronter les empires émergents par notre inventivité, notre créativité, notre intelligence, les économistes au petit pied qui jugent celle d'autrui à l'aune de la leur, préfèrent au foisonnement des libertés économiques seules créatrices de richesses pérennes, les schémas simples facilement compréhensibles et surtout explicables par l'histoire. Or l'entropie des conditions socio-économiques des pays du monde est un phénomène nouveau. Tout le monde y passe, c'est au tour de la nation arabe ces temps-ci d'avoir ce fol espoir.

    Le Yoda de Chongqing qui connaissait l'âme humaine, avait parfaitement compris en reprenant les rênes derrière les gérontes calcifiés de la Longue Marche qu'il valait mieux faire droit à la fortune contre la justice pour enrayer le déclin de l'Empire. Il a réussi, la Chine est sur les rails d'un premier prix d'économie, la justice arrive tranquillement derrière. La fortune ? Elle est en France ciblée, le succès puni, la confiscation va de soi. La presse fait ses choux gras de l'argent des autres et les partis ont enfin accès à un discours simplifié au niveau de l'entendement de l'électeur moyen, musulman ou juif. Le bouclier fiscal est une honte, l'ISF un principe, le chômage un complot. Merci madame Le Pen, vous leur facilitez la tâche, ils n'ont plus à se creuser les méninges pour organiser la complexité de nos dépendances et révéler la vitalité résiduelle de la race qui peut encore tout sauver. Il leur suffit de vous répondre, de vous parler, c'est nul ! Le programme économique du FN est nul. Et c'est pour cela que M. Sapir l'a compris et le promeut en revenant à l'Etat ermitique dont on ne peut donner d'exemple sur terre sans frémir.
    Le futur est-il ailleurs ?
    Pas encore. Il faut faire un sort d'abord à la science molle² pour couilles éponymes.
    La mondialisation heureuse n'est pas un mensonge, le doux commerce se substituant aux conflits guerriers n'est pas un mythe, mais pour voir cela il faut poser les bésicles doctrinales et demander ce qu'en pensent les pays qui y ont réussi et non pas ceux qui l'ont subie. Que disent le Brésil, l'Inde, la Chine et les dragons asiatiques, la Malaisie... de la mondialisation ?
    Elle les a sauvés du pronostic fatal répandu à longueur d'année scolaire dans les classes de géographie des années cinquante où il n'y avait d'avenir que pour les pays communistes stricts à démographie contrôlée et dans les pays neufs et vides ! On n'intégrait pas le fantasque humain, sa résilience par l'imagination et le travail et les tendances lourdes de l'espèce à s'enrichir ; on comptait l'humain, comme du steak, au poids ! Les masses laborieuses.

    L'insuccès du programme académique fut si éclatant qu'il a fait le lit d'une énième théorie du complot, c'est la faute aux gros cigares, et les économistes en chambre de construire aussitôt les digues contre la subversion libérale en chargeant de tous les maux les... entrepreneurs, sale race qui n'obéit à personne. Les initiatives dérèglementées avaient donc ruiné les cadres d'une société policée, convenablement fliquée, docile et raisonnablement consommatrice. Quel mal se donne un Chavez à remonter le paradis bolivarien !
    Au lieu d'accumuler les thèses et les "honoris causae", ces économistes coupés du monde auraient été bien inspirés de faire quatre ou cinq ans dans une maison de commerce extérieur pour apprendre et comprendre avant de théoriser. Par exemple, il ne leur serait pas venu l'idée de sortir de l'Eurogroupe, mais ils se seraient battus pour forcer la convergence vertueuse des politiques publiques, et l'ensemble avec leur concours aurait été assez fort pour affronter la créativité financière de la City.
    Les puissances dominantes (celles du début de la globalisation, pas les Sages de Sion !) ont-elles usé de leur force pour s'ouvrir des marchés et modifier comme il leur convenait les termes de l'échange ? A part la guerre de l'Opium sino-britannique et la guerre du Soja Franco-américaine, je ne connais pas d'échanges de force. Les flux commerciaux et leurs retours financiers ont été modifiés et continuent de l'être au fur et à mesure de la modernisation des productions humaines par tout le globe, qui ne sont figées dans aucun schéma simple. Le tourbillon ne s'arrêtera pas, le défi chinois sera demain le défi indien et -je le leur souhaite - le défi africain plus tard, pour faire place à un autre. Les moles de résistance se scléroseront et verront fuir leurs élites entrepreneuriales. Oui, cette idée est carément fatiguante et ne nous resteront que les "penseurs" qui ne nourrissent personne.
    Le GATT était-il un fétichisme ou plutôt la facilitation des échanges entre les continents par l'abaissement concerté des droits et quotas douaniers ? Quand le GATT est devenu OMC, tous les pays du monde ont posé leur candidature ! Même des pays malades comme la Russie. A preuve donc qu'ils en attendent une amélioration de leur sort. Mais bien sûr ils n'ont pas lu nos avertissements protectionnistes.

    La condamnation récurrente de la Ploutocratie cosmopolite est lassante. Ces gens existent et mangent certes plus que leur part et on peut brider leurs intentions en évitant d'abord de les mettre au pouvoir par le jeu électoral débile auquel nous sommes conviés ; mais trois milliards de gens ont accédé à l'espérance par le démon de la mondialisation ! Non pas l'espérance en bondieuseries - ils l'avaient déjà - mais plus prosaïquement aux catalogues de voitures, aux magazines de décoration, aux cours de bourse et à la presse féminine ! On commence par ça. Teillard de Chardin, c'est juste après car ce bas-monde est imparfait !
    Faut-il nourrir les laboratoires d'idées en leur commandant un bilan de la mondialisation comme on l'exige aujourd'hui à gauche afin d'en exemplifier les méfaits, et s'en extraire ? Je pense que la Chine ou l'Inde ont les moyens d'aller au fond des choses et de synthétiser ce travail utile d'analyses. Seront-ils de parti-pris ? Pas plus que nous. Que le Parti communiste chinois qui ne nous a pas attendu, s'investisse dans cette étude, ne devrait pas déplaire à M. Sapir et à ses amis d'extrême-gauche.
    A temps perdu, on parcourra avec bénéfice le rapport du Guangming Daily "Comprendre et évaluer correctement le modèle chinois" (Beijing’s Research Center for Theories of Socialism with Chinese Characteristics) - 10 Jan 2011. C'est le canard intellectuel de Zhongnanhai.
    On y apprend des trucs côté vainqueur qui ne laissent de surprendre de ce côté-ci du Rhin. Comme par exemple, There are multiple formats for income distribution, with the main mode being distribution according to work performed. Factors of production including labor, capital, technology, and management receive returns according to their contribution. Some people and people in some regions are encouraged to become wealthy first. They, in turn, lead the entire society to become affluent. Besancenot, Chavez et Mélenchon au seuil de l'AVC. Deuxième couche : Ideological education focuses on patriotism, socialism, and collectivism, and also cares about personal interests, so as to bring initiative and creativity into full play. A quoi a-t-il servi que Chou-En-Laï ait été OS chez Renault Frères ? Troisième couche, le modèle "global" chinois prévaut : Through different forms of struggle, most developing countries became liberated after World War II. For these countries, because they are economically and culturally backward, their primary task is to develop. Recently, the economic globalization led by the Western countries has widened the North-South gap, prompting these countries to seek a good development model and path. Many developing countries have said that the China model is an inspiration.
    La mise en autarcie de la France qui perd du terrain les fait bien rire, mais ils ne nous le montrent pas toujours depuis qu'ils savent que ça nous blesse. En revanche, la régulation sarkozienne même soft les blesse, eux. Qui aura gain de cause au G20 ? A suivre...

    Malgré tout, le paradis de la mondialisation n'existe pas
    Restons sur terre. Il y a des problèmes à régler quant à la financiarisation de l'économie et à la responsabilisation des économies dominantes dans des secteurs stratégiques pour l'homme, mais les émergents commencent juste à goûter à leur souveraineté et la limiter leur est désagréable. Laissons-leur le temps de s'habituer. Ils viendront à collaborer plus rapidement qu'ils ne le pensent car ils vont affronter à brève échéance les mêmes problèmes que nous, à savoir la concurrence sauvage de pays cherchant à leur tour à émerger sur financements internationaux et commandes industrielles délocalisées. Dongguang a tué les maquiladoras mexicaines, mais les zones industrielles de Saïgon, de Manille l'attaquent à leur tour. La spirale tourne indéfiniment. Il faut être niais pour croire mettre un doigt qui la stoppera. L'indienne Hopi attend beaucoup de la globalisation.
    http://royalartillerie.blogspot.fr

    Note (1): aujourd'hui mercredi 6 avril à 20h
    Note (2): Science molle : l'économie politique est une science molle, manière de dire qu'elle n'est pas du club. Une science peut être définie comme une complexité formulée et prédictive. Prédictifs les économistes ? c'est justement cette carence qui leur est le plus souvent reprochée. Formulée ? L'enfumage était si évident que l'Ordre Distingué a inventé l'économétrie pour faire sérieux, le bons sens n'étant pas assez complexe. Complexité ? oui, artificielle. Revenir à Bastiat et ses harmoniques.
  • La Russie est devenue une grande puissance grâce à la religion chrétienne

     

    La Russie est devenue une grande puissance grâce à la religion chrétienne
    La Russie est devenue une grande puissance grâce à l'adoption de la foi chrétienne, a déclaré jeudi le président russe Vladimir Poutine dans un message adressé au Patriarche de Moscou et de Toutes les Russies Cyrille pour le 1025e anniversaire de la Russie.

    "L'adoption de la foi chrétienne a marqué un tournant décisif dans l'histoire de notre pays qui est devenu une partie intégrante de la civilisation chrétienne et une grande puissance mondiale. C'est la foi chrétienne orthodoxe qui a donné une impulsion au développement de la culture et de l'enseignement en Russie. Elle a libéré des forces créatrices colossales, a encouragé le peuple russe et l'a soutenu pendant des périodes difficiles. L'Eglise orthodoxe russe a toujours été avec son peuple", est-il indiqué dans le message rendu public par le service de presse du Kremlin.

    Le président a également mis en valeur le rôle du Patriarcat de Moscou dans le renforcement de la coopération internationale et le développement du dialogue avec les Eglises orthodoxes d'autres pays.

    Des festivités consacrées au 1025e anniversaire de la christianisation de la Russie se déroulent sur l'ensemble du territoire canonique de l'Eglise orthodoxe russe, en Russie et à l'étranger. Y participent les chefs des Eglises orthodoxes du monde entier, y compris huit Patriarches. V. Poutine
  • La revanche de l’Orient barbare par Claude BOURRINET

    Ce qui semble marcher, à savoir l’écho, sur la Toile, d’actions visant la communauté immigrée en France, succès d’ailleurs relatif, mais réel, en tant qu’il rencontre une réelle souffrance de la part des Français d’origine, conduit à une somme d’erreurs d’appréciations à terme très dangereuses, dont il sera difficile de se relever. C’est non seulement notre intégrité physique qui est en jeu (la destruction de l’Europe en tant que civilisation n’étant pas improbable, la Seconde Guerre mondiale étant en l’occurrence une préfiguration de ce qui nous attend), mais c’est aussi, et surtout, notre liberté en tant que peuple. En soutenant, avec une frénésie qui augure mal sur les capacités à se remettre en question, les partisans d’un atlantisme conquérant et sûr de soi, les « Identitaires » contribuent au déclin de notre patrie européenne.

    Je ne pense pas qu’un « pôle » plus clairvoyant sur la nature des liaisons dangereuses entre droite extrême et sionisme aurait quelque poids. Quand Zeus veut perdre un homme, il le rend fou et aveugle. Malheureusement, je ne vois pas la solution. Autant que j’aie pu comprendre quelque chose à l’histoire confuse de l’extrême droite, une grande partie du mouvement Occident appuyait déjà Israël, y voyant soit une arme contre l’invasion arabe, et l’avant-garde occidentale en terre de conquête, soit, plus cyniquement, un habile dérivatif pour déverser au Proche-Orient le trop plein israélite qui pesait trop, selon elle, sur la France et l’Europe. La seconde hypothèse était pour le moins naïve (les Juifs n’étant pas si stupides pour abandonner une carte majeure, et jouant d’ailleurs efficacement sur les deux plans), et la première est en voie de se concrétiser pleinement, avec l’occupation néo-coloniale de l’Irak, de l’Afghanistan, et demain peut-être de l’Iran, et la domestication de l’Égypte et d’autres puissances moins importantes de la région.

    Il faut se rendre à l’évidence que la France et l’Europe ont perdu toute capacité à mener une lutte autonome face aux défis de la nouvelle donne géopolitique, par manque de lucidité, mais aussi par manque de courage. Il n’est pas si aisé de devoir affronter la tragédie, inévitable comme toute tragédie, et d’assumer un destin qui nous sommerait d’être nous-mêmes.

    L’Europe, historiquement, s’est constituée à partir d’une réaction défensive face à la déferlante musulmane. C’est à l’occasion de la victoire de Charles Martel à Poitiers que le terme « Européens » a été employé pour la première fois. L’Empire carolingien exprime politiquement la prise de conscience d’un basculement économique du Sud méditerranéen vers le Nord. La civilisation helléno-latine avait pour centre la Méditerranée (mare nostrum, disaient les Romains). L’humanisme de l’Urbs concevait l’expansion impériale sur un mode universaliste, dans une visée intégratrice des vieilles civilisations antiques, singulièrement celles de l’Orient, des Perses, des Égyptiens et d’autres identités culturelles. Cela fit dire à Juvénal que les eaux de l’Oronte se déversaient dans celles du Tibre. Mais c’est là un phénomène qui dépasse la logique assimilatrice de la cité romaine. Déjà, les Grecs devaient beaucoup aux civilisations du Proche- et du Moyen-Orient, bien qu’ils aient pu asseoir leur particularisme non seulement sur leur langue, mais aussi sur ce qui les distinguait de leurs dangereux voisins. Il n’est qu’à lire Hérodote pour s’assurer que l’esprit de liberté caractérise l’Hellène, et que ce trait politique et culturel perdure même dans l’avènement des monarchies hellénistiques (à commencer par les récriminations des soldats macédoniens devant les tentations despotiques d’Alexandre), et, par delà, chez les Romains. Octave Auguste n’a-t-il pas instrumentalisé cette crainte d’un abandon de l’esprit civique face à un Marc-Antoine trop orientalisé à son goût ? Combien le paradigme marathonien, sursaut d’un Occident pris à la gorge, agit encore dans notre sang et notre conscience ! La crainte du « barbare » hante encore nos gènes !

    Les États-Unis d’Amérique se sont réclamés hautement de cette liberté pour échafauder un projet civilisationnel qui, pour une bonne part, malgré les apparences, doit moins aux Grecs et aux Romains qu’aux Carthaginois et aux Hébreux. L’adoption de structures politiques copiées de l’Antiquité, et jusqu’à l’architecture même des bâtiments publics, cachent mal les racines d’une société fondée sur l’argent, la marchandise, et le culte vétérotestamentaire d’un Dieu résolument moralisateur. La réplique française de la Révolution américaine intègre davantage les schémas républicains antiques, grâce notamment aux penseurs tels que Montesquieu et Rousseau, mais sa sanglante parodie de l’Histoire romaine, via la Terreur et l’Empire, n’est qu’un geste théâtral insuffisant pour cacher sa véritable fin, qui est la tentative d’inscription dans la société humaine des visées eschatologiques contenues dans la Bible, à savoir l’égalité et la fraternité. Les deux courants, religieux et « laïque, se conjugueront d’ailleurs étrangement, dans la deuxième moitié du XIXe siècle, pour légitimer la colonisation, au nom d’une civilisation considérée comme supérieure.

    La montée en puissance de l’Amérique au XXe siècle n’a fait que consolider cette tendance. Certes, les U.S.A. ont pu utiliser le ressentiment des peuples colonisés pour démanteler les Empires mondiaux de la Vieille Europe. Mais c’était pour reprendre le flambeau sur d’autres bases, moins fondées sur le peuplement que sur le contrôle.

    Aussi voyons-nous que l’« Occident » puise paradoxalement ses raisons d’agir sur un singulier mélange de peur et de sentiment de supériorité. Et nous constatons que, contrairement à la vulgate rationaliste, qui définit le progrès humain comme une libération face à l’emprise religieuse, de vieux archétypes, surtout tirés des strates antiques du judaïsme, continuent à officier dans nos comportement politiques et guerriers.

    L’alignement sur une ligne occidentaliste est-elle pour autant justifiée ?

    S’il n’était question que du problème posé par la main mise des États-Unis d’Amérique sur le camp occidental, dont elle constitue l’hégémon, ce serait un pis allé; car pourquoi ne pas reconnaître la puissance là où elle est, quand elle exprime les aspirations de tous, l’orgueil dût-il en être bafoué ? L’armée des Achéens acceptait Agamemnon comme primus inter pares, parce qu’il était le plus puissant, nonobstant son infériorité personnelle par rapport à Achille, Ulysse et d’autres héros. Cependant, les Hellènes étaient unis par le sentiment d’une origine commune (même s’ils appartenaient à des branches différentes des Grecs), en tout cas faisaient état d’une même vision du monde. Or, comme chacun le sait, l’Amérique du Nord s’est réclamée d’une rupture radicale avec une Europe qu’elle considéra comme une seconde Babylone. Pour elle, l’Ancien Continent était condamné par Dieu et l’Histoire. Le comportement actuel des U.S.A. ne peut se comprendre qu’à cette aulne : l’entreprise étatsunienne est au fond une utopie, une tabula rasa, une subversion radicale d’un ordre ancestral perçu comme l’héritage du « vieil homme ». Là où l’on croit déceler une avidité matérialiste (qui existe, bien sûr !), il s’agit surtout d’une volonté religieuse qui est à l’œuvre. C’est l’Orient qui rapplique par l’Occident ! La revanche du barbare sur une Europe qui avait résisté longuement. L’Amérique porte en elle le fanatisme, le moralisme, le simplisme niveleur des divinités sémitiques. Sa vision binaire de l’Histoire heurte l’esprit grec et sa subtilité rationnelle, ainsi que le génie politique de Rome, si respectueux des réalités humaines.

    C’est pourquoi, au-delà du jeu pervers des réactions en chaîne qui nous dépossèdent de notre autonomie (comme si nous devions absolument choisir entre la burqa et la kippa !), les Européens doivent prendre conscience de la nature du combat. Cela n’enlève rien à la nécessité de nouer des alliances tactiques (pour moi, il faut soutenir les Palestiniens pour des raisons géopolitiques, et subsidiairement, éviter de trop désigner l’immigré comme l’ennemi principal, ce qui fait trop l’affaire de certains !). Mais sachons au moins où est notre véritable identité, et qui sont nos principaux ennemis !

    Claude Bourrinet http://www.europemaxima.com

     

    • D’abord mis en ligne le 7 juillet 2010 sur le site Vox N.R.

  • Défense de la famille : la Russie fait des émules

    Lu sur C-Fam :

    "Les Etats européens de l’est suivent désormais l’exemple de la Russie pour protéger les enfants. Ils essaient de mettent un frein au militantisme favorable aux activités sexuelles « non traditionnelles ». Les associations d’homosexuels sont furieuses.

    Le mois dernier, Moldova a voté une nouvelle législation qui interdit la distribution d’informations « destinées à vulgariser  la prostitution, la pédophilie, la pornographie et tout autre type de relation ayant un lien avec le mariage et la famille ». La Lituanie a récemment adopté une loi similaire, et le parlement ukrainien se pencherait sur la même question.

    Les législations sont destinées à protéger les mineurs contre des informations explicites, qui pourraient les pousser à prendre des décisions qui seraient mauvaises pour eux à leur âge. La législation russe, adoptée en juin, impose des amendes aux personnes et associations qui feraient la promotion de comportements sexuels « non traditionnels » auprès des enfants. [...]

    Le mode de vie homosexuel en particulier est associé à une pléiade de risques pour la santé. Les personnes qui adoptent les pratiques homosexuelles ont 18 fois plus de risques de contracter le virus du VIH/SIDA que les autres. Ils s’exposent à plus de risques de contracter des MST, de se droguer, d’être touchés par une dépression, et de commettre des tentatives de suicide.

    Ces législations sont en vigueur dans certains Etats de la Fédération de Russie depuis une décennie environ. Les législatures nationales ont commencé à rédiger des lois similaires cette année, après l’ordre donné par Obama à ses ambassades de promouvoir les droits des personnes lesbiennes, gay, bisexuelles et transgenres, et la création d’un fonds  pour les organisations étrangères travaillant à promouvoir ces droits. [...]

    En Russie, un sondage récent du think-tank Pew Research Center a conclut que 16% seulement de la population jugeait l’homosexualité socialement acceptable.

    [...] Les pressions internationales n’ont pas découragé les pays voisins, prêts à approuver des lois similaires à celles de la Russie."

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/