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international - Page 547

  • Comment al-Baghdadi a été retrouvé puis tué, par Antoine de Lacoste

    2271666013.jpgLa mort d’Abou Bakr al-Baghdadi constitue incontestablement une belle victoire pour Donald Trump. En l’annonçant, et avant de décrire l’opération, il a remercié pêle-mêle l’Irak, la Syrie, la Turquie, la Russie et les Kurdes.

    Cela peut paraître surprenant, mais c’est l’Irak qui a joué un rôle décisif pour « loger » le Calife, toujours appelé ainsi par ses fidèles malgré la fin du Califat. Les services secrets irakiens ont en effet constitué une équipe depuis plusieurs mois chargée de collecter des renseignements sur Baghdadi. Ce sont les Souqour, c’est-à-dire les Faucons.

    Le fait est connu, mais ce qui l’était moins c’est qu’un cadre important de l’Etat islamique arrêté en 2018 en Turquie puis rapatrié en Irak a livré d’importants renseignements aux Irakiens qui le détiennent

    Ce proche de Baghdadi s’appelle Ismaël al-Ethawi. Il a été condamné à mort mais la sentence n’a pas été exécutée : ce serait en effet dommage car Ethawi a beaucoup de choses à raconter. Selon un officier irakien cité par l’agence Reuters « il a fourni des informations précieuses qui ont aidé à trouver les pièces manquantes du puzzle. »

    Une fois Baghdadi « logé », il a fallu monter l’opération. L’accord des Russes était nécessaire car ce sont eux qui contrôlent le ciel syrien et il fallait bien mettre au courant les Syriens et les Turcs afin d’éviter toute intervention imprévue pendant l’opération. Le rôle des Kurdes semble moins clair mais certains pensent que les hélicoptères américains ne sont pas partis de la base de l’OTAN située en Turquie mais d’une autre base, près d’Erbil, dans le Kurdistan autonome d’Irak. On le saura bientôt.

    Notons au passage que c’est la première fois que Trump parle de la Syrie en tant que pays souverain. C’est une évolution sémantique intéressante.

    La suite de l’opération, c’est le Président américain lui-même qui la raconte : « Nous le surveillions depuis quelques semaines. Nous savions à peu près où il allait…Deux ou trois actions ont été annulées parce qu’il changeait constamment d’avis… »

    Une fois la décision prise, huit hélicoptères et plusieurs appareils d’escorte se sont envolés (de Turquie ou d’Irak donc) : « La partie la plus dangereuse a été le vol d’approche, qui a duré approximativement une heure et dix minutes, ajoute Trump. C’était une mission secrète, nous avons volé très bas et très vite…Quand nous nous sommes posés, un nombre important de nos combattants ont débarqué et ont fait exploser l’un des murs d’enceinte… »

    Dans son style inimitable, le Président précise que ses commandos ont fait « un magnifique trou dans le mur et ils sont entrés et ont pris tout le monde par surprise, incroyablement brillants comme combattants ! Baghdadi était le dernier, ses gens avaient été tués ou bien s’étaient rendus. Onze enfants ont été extraits sains et saufs. Ne restait que Baghdadi dans un souterrain, où il avait entraîné trois de ses jeunes enfants… Il a atteint le bout du tunnel, avec nos chiens à sa poursuite…Il gémissait, criait, pleurait. Il a déclenché sa veste explosive. »

    Enfin, pour couper court à toute rumeur : « On avait son ADN. Quinze minutes après sa mort, on était certain de son identité. »

    Depuis cette opération, où les Américains n’ont eu aucune perte, quelques doctes esprits (journalistes notamment) minimisent sa portée, arguant du fait que Baghdadi n’avait plus de rôle opérationnel et que l’Etat islamique n’était pas encore vaincu.

    C’est oublier l’essentiel : la mort du premier Calife depuis la chute de l’Empire ottoman a une valeur symbolique considérable et, pour le monde islamiste sunnite, c’est une défaite cuisante.

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2019/10/29/comment-al-baghdadi-a-ete-retrouve-puis-tue-par-antoine-de-l-6186195.html

  • Élimination d’Al-Baghadi : Macron mauvais joueur

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    Succès retentissant de Donald Trump dont la politique extérieure semble parfois, au simple observateur, touffue, dirons-nous. N’empêche, l’élimination du « calife » de l’État islamique Abou Bakr al-Baghadi par les forces spéciales américaines est une victoire majeure dans la lutte contre le terrorisme et une page d’histoire.

    À sa manière quelque peu hollywoodienne, Donald Trump a conté lui-même au monde entier cet exploit.

    « Ce raid était parfait et n’aurait pas pu avoir lieu sans l’aide d’autres nations et populations. Je tiens à remercier la Russie, la Turquie, la Syrie, l’Irak et les Kurdes syriens. »

    Dans le récit épique du président américain, une grande absente : la France. Nous disposons pourtant de forces terrestres en Syrie. Et Jupiter en pleine gloire, à ses débuts, avait pourtant commandé de tirer depuis la frégate Aquitaine un missile de croisière afin d’anéantir un centre de recherche présumé « dangerosissime » du préqualifié tyran Bachar el-Assad.

    Mais les temps ont bien changé ! Jupiter est descendu de l’Olympe, les déconvenues se sont ajoutées aux gaffes, bévues et boulettes dont la liste est, hélas, bien longue.

    Alors, le commentaire présidentiel français laisse transparaître son amertume de petit perdant : « La mort d’al-Baghdadi est un coup dur porté contre Daech, mais ce n’est qu’une étape. Le combat continue avec nos partenaires de la coalition internationale pour que l’organisation terroriste soit définitivement défaite. C’est notre priorité au Levant. »

    Qu’une étape ? Souvenons-nous, c’était le 9 novembre 2017, presque deux ans. Emmanuel Macron déclarait, martial : « Presque deux ans jour pour jour après ces attentats [ceux du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis], nous avons gagné… »

    Notons, aussi, le curieux emploi du terme « Levant », terme pour le moins désuet et fleurant bon les années vingt, voire François Ier et la République de Venise. Ah, cette méconnaissance de l’Histoire, toujours évoquée mal à propos !

    Dans « ce n’est qu’une étape », je sens, pour ma part, un caprice de petit joueur perdant qui ne peut supporter le verdict des réalités.

    Le métier de Président, c’est vraiment dur, pour un jeune. Grâce à Emmanuel Macron, une partie des électeurs français guériront peut-être de leur stupide jeunisme.

  • Al Baghdadi est-il encore mort ? – Journal du lundi 28 octobre 2019

     

    Al Baghdadi est-il encore mort ?

    Le calife Abou Bakr al-Baghdadi serait mort ! Le chef de l’organisation Etat Islamique, traqué par des forces armées étasuniennes aurait actionné une ceinture explosive. Ce n’est pas la première fois que l’individu est censé être mort… une mort qui ne changera finalement pas vraiment la donne.

    Policiers, pompiers : cibles de choix

    Alors que le gouvernement appelle à la reconquête républicaine des zones de non-droit, les guet-apens contre les policiers et les pompiers se multiplient dans les banlieues parisiennes. Un phénomène devenu quasi-quotidien qui enflamme un peu plus des quartiers totalement hors-de-contrôle.

    L’actualité en bref

    https://www.tvlibertes.com/al-baghdadi-est-il-encore-mort-journal-du-lundi-28-octobre-2019

  • Mort du chef de l'Etat islamique : une simple péripétie.

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    L'avis de Jean-François Touzé
    Le bon shérif Trump a finit par abattre le méchant du désert syrien. Tant mieux. Il l'annonce avec tambours, trompettes et hymne étoilé. C'est de bonne guerre. 
    Le cadavre d'un ennemi sent toujours bon. Celui du chef du soi-disant État islamique plus que tout autre. Mais ne nous y trompons pas : une ordure islamique tuée, c'est dix de retrouvées.
    D'autres viendront a la suite d'al-Baghdadi. De nouvelles organisations surgiront qui remplaceront Daech, toutes embrasées par l'ambition eschatologique de la reconstruction du Califat et animées par la volonté d'instaurer l'Islam universel. Un islam universel dont l'entreprise stratégique de domination ne passe pas seulement par le djihad ou le terrorisme.
    La mort de Bakr al-Baghdadi est réjouissante. Elle n'en est pas moins une péripétie. Presque une anecdote. En quelque sorte un point de détail de la guerre de conquête plus que millénaire declarée à l'Occident par les fous d'Allah. 
    Ce n'est pas le commencement de la fin. Pas même la fin du commencement. 
    Une guerre, pour être gagnée, doit être reconnue comme telle afin que soient mobilisées toutes les ressources militaires, logistiques, économiques, morales et spirituelles nécessaires à la victoire.
    Pour le moment nous en sommes loin.
  • Les fausses nouvelles contre Donald Trump font pschiiit

    Les fausses nouvelles contre Donald Trump font pschiiit

    9478-20191026.jpgDe Christian Daisug dans Présent :

    Le sensationnel, l’événement, la révélation ne dura que quelques heures : le temps pour les quotidiens de la grosse presse d’étaler sur six colonnes des titres fracassants, le temps pour les chaînes de télévision de remplir leurs journaux du soir en doublant le prix de la minute de publicité. « Trump dans les filets de sa destitution ! » ; « Cette fois, il ne s’en sortira pas ! » ; « Explosif. » ; « Accablant. » ; « Ravageur. » Le plus rageur des tabloïds voulut rester fidèle à sa réputation « coup de poing » en affichant : « Il est cuit. » Adam Schiff, député démocrate, patron du comité des services de renseignement et, à ce titre, maître d’œuvre du processus de destitution contre le président Donald Trump, avait exhibé la veille un témoin qu’il présenta comme définitif. « Il dira tout », souligna-t-il. « Avec lui, Trump n’aura aucune chance de riposter. Il sera confondu par les faits. » On a vu le témoin. On l’a écouté. On a pesé ce qu’il avait dit. Mais rien de spectaculaire ne s’est produit. Le pétard a bien été allumé, mais il était mouillé. Pas de chance. Encore une fake news, une fausse nouvelle – du bluff.

    Le témoin

    Le fameux témoin, c’est Bill Taylor, 50 ans, ambassadeur des Etats-Unis en Ukraine depuis mai dernier. Les titres des journaux et les flashs des chaînes TV auraient reflété la stricte vérité si Taylor avait confirmé, preuves à l’appui, que Trump menaça le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, d’annuler une aide militaire de 400 millions de dollars à son pays au cas où des poursuites judiciaires ne seraient pas engagées contre son rival électoral, Joseph Biden ex-vice-président et son fils Hunter, tous deux dangereusement mêlés à une affaire de corruption en Ukraine. C’est le nœud de toute cette affaire. Or, Taylor, n’a rien révélé de substantiel. Il n’a pas sorti l’élément irréfutable capable de dissoudre la défense de Trump et de clouer le bec à ses fidèles. Schiff s’en doutait. Il n’était pas dupe du personnage qu’il jetait en pâture aux médias et à l’opinion. Qu’importe ! Même vide de toute charge explosive, Taylor pouvait lui être utile. La preuve par un stratagème diabolique en trois volets qui fonctionna comme un piège à deux victimes : Taylor lui-même à qui on a fait dire ce qu’il n’avait jamais dit ; les Américains qui ont été – une fois de plus – abreuvés de fausses nouvelles.

    Volet 1 de ce stratagème : dans une salle annexe du Congrès, Schiff réunit à huis clos les membres de son comité et, en son centre, place Taylor qui lit son texte et répond aux questions. Volet 2 : Les propos de Taylor sont sortis de leur contexte, tronqués, caviardés et transformés en rafales accusatrices avant de se voir fuiter en direction de CNN, du New York Times, du Washington Post et d’autres organes aux ordres. Volet 3 : le lendemain, les Américains apprennent que les démocrates sont censés avoir marqué un point crucial contre Trump. Ses adversaires exultent ; ses partisans s’attristent. Les deux camps se trouvent grugés par un manipulateur sans scrupule qui s’est donné le temps nécessaire pour désinformer et intoxiquer tout un pays. Le cynique Schiff n’est plus, dans ce domaine, un amateur. Son scénario est même bien rodé. Il a servi à plusieurs reprises dans la mascarade russe. A chaque fois, Schiff a besoin du secret absolu durant quelques heures, une nuit entière de fermentation et surtout de médias indignes car, bien sûr, eux aussi sont dans le coup.

    Indignation

    Mais aussi habile qu’il soit, Schiff n’a pu éviter dans cette affaire quelques adversaires non négligeables : une poignée d’élus républicains et Taylor lui-même. Dans le comité des services de renseignement, les démocrates sont en écrasante majorité puisqu’ils contrôlent la Chambre des représentants, mais les républicains, très minoritaires, y sont tout de même présents. Enfermés comme les autres dans le huis clos, ils furent comme les autres témoins de l’interview de Taylor. Mais à la différence des autres, eux n’ont pas gardé le silence. Ils se sont même indignés à la lecture de la presse du lendemain. « Taylor n’a jamais parlé du troc 400 millions de dollars contre l’inculpation des Biden », a affirmé Lee Zeldin, élu de New York. « Aucune preuve de pression, de chantage ou de marchandage sur l’Ukraine », enchaîne John Ratcliffe, élu du Texas. Quant à Mark Meadows, élu de la Caroline du Nord, il tempête devant de tels procédés en réclamant la publication immédiate et in extenso de ce qui s’est dit à huis clos. Mais de tous, c’est peut-être Taylor lui-même qui est le plus dangereux pour Schiff. Suivons l’ambassadeur dans ses cheminements parallèles. Il est lié à l’Atlantic Council (cellule de réflexion sur la politique étrangère), qui est financée par Burisma (compagnie pétrolière au centre du scandale Biden), qui elle-même côtoie l’US-Ukraine Business Council (organisme dévolu au commerce bilatéral), qui lui-même compte parmi ses conseillers David Kramer, connu pour sa fraternité d’armes avec Taylor et également pour le rôle pivot qu’il joua dans la diffusion de dossiers mensongers contre Trump. Il serait trop long de pister le bonhomme dans ses nauséeuses complicités. Bornons-nous à noter pour terminer ce profil de faux témoin que George Soros, le subversif qui s’est juré de détruire Trump et l’Occident, finance aussi l’Atlantic Council – et donc Taylor. La boucle est bouclée.

    https://www.lesalonbeige.fr/les-fausses-nouvelles-contre-donald-trump-font-pschiiit/

  • Un progrès sur la question turque

    6a00d8341c715453ef0240a4df3ef6200b-320wi.jpgÀ titre d'information, le lecteur trouvera ci-dessous le texte d'une proposition de résolution n°2356 déposée à l'Assemblée nationale.

    On peut déplorer, certes, que soit écartée de cette démarche, qui se veut unanime, un seul parti, arrivé pourtant en tête du scrutin européen. Sa présidente appartenait jusqu'ici à la commission des Affaires étrangères. Elle vient d'y être remplacée par Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, que l'on n'a pas associé non plus à l'initiative. Ce déplaisant sectarisme macronien nous déplaît d'autant plus qu'il ne s'applique ni au stalinien Chassaigne ni à Mélenchon. Je crois pouvoir dire cependant que les exclus n'éprouvent aucune sympathie pour Erdogan...

    N'empêche.

    On doit se féliciter, quand même, de ce relatif progrès, par rapport à la situation de 2009, quand je publiai mon livre sur "La Question turque et l'Europe"[1]où en dehors de deux ou trois parlementaires lucides, la même classe politique et le gouvernement défendaient sans broncher l'idée de l'entrée de ce pays dans l'Union européenne.

    Proposition de résolution portant sur la condamnation de l’offensive militaire turque
 dans le Nord-Est syrien, présentée par Mesdames et Messieurs Gilles Le Gendre, Christian Jacob, Patrick Mignola, Valérie Rabault, Jean-Christophe Lagarde, Philippe Vigier, Jean-Luc Mélenchon, André Chassaigne, députés.

    Exposé des motifs : Les signataires invitent l’Assemblée nationale à solennellement condamner l’offensive militaire turque dans le nord-est de la Syrie et à apporter son indéfectible soutien aux Forces démocratiques syriennes (FDS).

    Le mercredi 9 octobre 2019, la Turquie a lancé une offensive militaire contre les Forces démocratiques syriennes (FDS), composées de combattants kurdes et de leurs alliés arabes et syriaques. Nous déplorons déjà des centaines de morts, dont de nombreux civils, ainsi que plus de 300 000 déplacés.

    Nous estimons que les hostilités doivent impérativement cesser et les moyens diplomatiques être privilégiés pour permettre une véritable sortie de crise.

    Cette opération, en plus d’entraîner une catastrophe humanitaire majeure, risque de contribuer à une résurgence de Daech dans la région. La Turquie doit immédiatement renoncer à cette offensive qui menace la solidarité internationale et la sécurité collective.

    Nous demandons une action de la France pour soutenir ses amis et alliés kurdes, restaurer la stabilité, et empêcher le chaos sécuritaire dans le Nord-Est syrien.

    Article unique : L’Assemblée nationale, Vu l’article 34-1 de la Constitution, Vu l’article 136 du Règlement,

    Constatant la catastrophe humanitaire en cours dans le Nord-Est syrien ;

    Constatant le rôle essentiel de nos alliés des Forces démocratiques syriennes (FDS) dans la lutte contre Daech ;

    Constatant le risque de déstabilisation majeure au Moyen-Orient que fait actuellement courir l’offensive militaire turque ;

    Constatant le risque de résurgence de Daech ;

    1. Condamne fermement l’offensive militaire turque dans le Nord-Est syrien ;
    2. Demande l’arrêt immédiat des hostilités ;
    3. Affirme son indéfectible soutien aux Forces démocratiques syriennes (FDS), dont les kurdes et leurs alliés arabes, qui ont été et demeurent nos alliés dans la lutte contre Daech ;
    4. Invite le Gouvernement français à adopter toutes les mesures à même de soutenir ses amis et alliés kurdes, protéger les populations civiles, restaurer la stabilité, et empêcher le chaos sécuritaire dans le Nord-Est syrien.

    JG Malliarakis 

    Apostilles

    [1]

    6a00d8341c715453ef0240a4df3ef6200b-320wi.jpgUn livre qui n'a jamais été démenti depuis 10 ans
    Jean-Gilles Malliarakis : "La Question turque et l'Europe".
    Depuis 2014 le parlement d'Ankara a voté la possibilité pour l'armée turque de pénétrer en territoire syrien ou irakien. Alors, l'illusoire alliance entre ce pays et l'occident était à nouveau réaffirmée. Et pourtant les objectifs poursuivis par la Turquie se sont révélés bien différents.
    Or, ce pays reste candidat à l'Union européenne. Et on cherche à rendre ce projet présentable, pour complaire aux sympathisants de l'islamisme. Depuis 20 ans, tous les actes d'Erdogan bouleversent l'illusoire laïcité instituée par Mustafa Kemal..
    ••• Un livre de 190 pages au prix de 20 euros.
    • à commander sur la page catalogue des Éditions du Trident
    • ou par chèque en téléchargeant un bon de commande

    https://www.insolent.fr/

  • « Rétablir l’état de droit face à ces nouveaux despotes que sont les multinationales et les marchés financiers »

    edd3.jpg

    Ex: https://www.bastamag

    Les Nations-Unies travaillent à un nouveau traité pour contraindre les multinationales à respecter les droits humains et l’environnement. En France, une loi impose, depuis 2017, un « devoir de vigilance » aux grandes entreprises, à leurs filiales et sous-traitants. Cet outil juridique mettra-t-il fin à leur quasi impunité ? Explications de notre journaliste Olivier Petitjean, via ces bonnes feuilles tirées de son ouvrage Devoir de vigilance. Une victoire contre l’impunité des multinationales.

    Le 27 mars 2017, la France promulguait, à l’issue d’un laborieux parcours législatif de plusieurs années, la loi sur le devoir de vigilance des multinationales – ou, plus précisément, des « sociétés mères et entreprises donneuses d’ordre ». De manière très inhabituelle pour la France, cette loi n’a pas été conçue dans les ministères, mais par un petit groupe de députés indépendamment du gouvernement, en collaboration étroite – ce qui est encore plus rare – avec une coalition d’associations, de syndicats et autres acteurs de la société civile. C’est une loi d’une grande simplicité, qui tient en trois articles. Son objectif pourrait paraître modeste : corriger une lacune du droit existant en donnant la possibilité, dans certaines conditions, de saisir la justice lorsqu’une entreprise multinationale basée sur notre territoire est mise en cause pour des atteintes graves aux droits humains et à l’environnement, commises en France comme à l’étranger.

    Pollutions pétrolières ou chimiques, main-d’œuvre surexploitée dans les usines des fournisseurs, conflits et répression autour des sites d’implantation des multinationales, complicité avec des dictatures, accaparement des ressources naturelles, tout le monde a entendu parler de cette face obscure de la mondialisation, où l’internationalisation des chaînes de production et la chasse aux profits se développent aux dépens des femmes et des hommes et de la nature. Que les victimes puissent porter plainte pour faire respecter leurs droits fondamentaux, ou que des associations puissent exiger l’intervention d’un juge pour mettre fin aux abus, quoi de plus naturel, quoi de plus normal soixante-dix ans après l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme, et après de multiples traités internationaux sur la lutte contre l’exploitation, le climat ou la protection de l’environnement ?

    Un chaînon manquant dans la mondialisation

    Et pourtant, en pratique, mettre en cause une grande entreprise et ses dirigeants pour les violations des droits humains ou la dégradation de l’environnement occasionnées par ses activités reste souvent mission impossible. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé, comme nous le racontons dans ce livre. D’un côté, il existe une multitude de textes de droit international ; de l’autre, une impossibilité apparente de les faire appliquer et de leur donner effet dans des situations impliquant des multinationales. Voilà manifestement un chaînon manquant dans la mondialisation.

    Beaucoup de raisons entrent en jeu pour créer cette situation d’impunité. D’abord les soutiens et les complicités politiques dont bénéficient généralement les milieux d’affaires internationaux dans les pays où ils sont implantés. Ensuite la faiblesse du pouvoir judiciaire, par manque de moyens ou par manque d’indépendance. Sans compter que, bien entendu, les grandes entreprises et leurs dirigeants peuvent mettre en branle des armées d’avocats pour faire traîner en longueur les procédures, épuiser tous les recours ou exploiter les failles de l’accusation. Les personnes et les groupes les plus affectés par leurs activités, en revanche, comptent souvent parmi les plus démunis. L’histoire de David contre Goliath semble donc infiniment répétée – mais sans fronde à disposition des « petits ».

    Il est aussi une raison moins visible et plus structurelle à cette impunité des multinationales, qui gît dans le droit lui-même et dans sa déconnexion d’avec la réalité économique. On peut dire qu’aujourd’hui la « multinationale », le « groupe », voire l’« entreprise », n’existent pas réellement d’un point de vue juridique. Là où nous voyons un sujet cohérent et autonome – Total, Apple ou H&M –, avec sous son égide des dizaines d’établissements, de filiales, de co- entreprises ou autres relations d’affaires gérées en fonction de l’intérêt du tout (ce qui signifie malheureusement souvent le seul intérêt des actionnaires et des dirigeants), le droit voit une nébuleuse d’entités distinctes, seulement liées entre elles par des liens capitalistiques et des contrats.

    Il ne s’agit pas seulement d’un simple détail technique. Une conséquence directe de ce hiatus est qu’il est souvent extrêmement difficile de responsabiliser la multinationale elle-même (autrement dit la « société mère » qui chapeaute tout l’édifice et le dirige) pour les manquements d’une de ses filiales à l’étranger. Et à plus forte raison pour des abus constatés chez l’un de ses sous-traitants ou fournisseurs, quand bien même ces abus seraient directement liés aux exigences ou aux pressions de la multinationale en question.

    Coup porté à l’impunité des multinationales

    C’est précisément cette lacune, cet angle mort du droit, que la loi sur le devoir de vigilance entend combler. À certains égards, ce n’est qu’un point de détail, un simple aménagement législatif qui crée une possibilité de recours judiciaire ne visant que les abus les plus criants, selon une procédure très spécifique, et qui impliquera d’apporter la preuve que la société mère (vis-à-vis de ses filiales) ou donneuse d’ordre (vis-à-vis de ses fournisseurs et sous-traitants) a clairement manqué aux responsabilités qui étaient les siennes en proportion de son influence réelle. On voit mal cette loi donner lieu à une floraison de procès intentés contre des entreprises, comme l’ont suggéré ses détracteurs.

    À d’autres égards, cependant, cela change tout. C’est d’ailleurs pourquoi cette législation d’apparence modeste, ciblant des situations que personne ne pourrait considérer comme acceptables, a suscité, et continue de susciter, une opposition aussi acharnée de la part d’une partie des milieux d’affaires français et internationaux. La loi française sur le devoir de vigilance est un coup porté à la barrière de protection juridique qui isole les multinationales des impacts de leurs activités sur les sociétés et l’environnement.

    De ce fait, elle remet en cause la condition d’« irresponsabilité sociale » intrinsèque à la notion même d’entreprise multinationale, se jouant des frontières et des juridictions. Elle modifie ce qui, en apparence, n’est qu’un petit rouage juridique de la mondialisation, mais qui affecte virtuellement tout le fonctionnement de la machine – notamment au profit de qui et au détriment de qui elle opère.

    Tout ceci ne vient pas de nulle part. L’adoption de la loi française en 2017 n’est ni le commencement ni la fin. La manière dont elle sera effectivement utilisée et mise en œuvre fera certainement l’objet de controverses aussi virulentes que celles qui ont entouré son élaboration et son adoption. Sa portée dépasse les frontières de l’Hexagone, comme l’illustre l’intervention dans le débat législatif français d’organisations comme la Chambre de commerce des États-Unis, principal lobby patronal américain, ou la Confédération syndicale internationale, porte-parole du monde syndical à l’échelle globale.

    Des chaînes de responsabilité souvent complexes et diffuses

    Cette loi constitue une étape dans une histoire qui commence, au moins, dans les années 1970 – date à laquelle la régulation des entreprises multinationales dans le cadre du droit international émerge en tant qu’enjeu politique. Elle est issue, dans sa conception, de l’expérience concrète d’associations et d’avocats, en France, au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Inde, en Équateur et ailleurs, qui ont tenté pendant des années d’utiliser les armes du droit existant pour mettre les multinationales et leurs dirigeants face à leurs responsabilités. Parallèlement à la France, d’autres pays européens débattent de législations similaires – ce qui prouve à quel point le sujet est à l’ordre du jour. Dans les enceintes onusiennes comme le Conseil des droits de l’homme ou l’Organisation internationale du travail, les discussions se poursuivent sur des instruments de droit international visant à donner, comme la loi française, une effectivité juridique à la responsabilité des multinationales.

    Pour un lecteur non averti, tout ceci pourrait peut-être paraître irréel. Nous ne sommes pas préparés, culturellement et historiquement, à imaginer une multinationale ou un patron d’entreprise dans un tribunal, devant un juge, obligés de répondre de leurs actes, sauf peut-être dans les cas les plus flagrants d’escroquerie ou de corruption. Les tribunaux sont faits pour les délinquants et les criminels ordinaires, en chair et en os, dont les actions sont clairement identifiables, avec des conséquences tout aussi claires sur la vie humaine ou l’intégrité des personnes et des biens.

    Par comparaison, la délinquance ou la criminalité « en col blanc » – celle des spéculateurs, des fraudeurs fiscaux, des hommes d’affaires et des cadres d’entreprise – ne nous apparaît pas avec le même sens de gravité et d’immédiateté, même si ses conséquences directes ou indirectes peuvent être beaucoup plus sérieuses. Nous imaginons facilement juger l’assassin qui aurait fait une seule victime, et non juger l’entreprise ou le dirigeant dont les décisions froides ont directement entraîné une pollution, la commercialisation de produits dangereux ou un affaiblissement des règles de sécurité affectant la vie de centaines de riverains, de consommateurs ou de travailleurs.

    Il y a de bonnes raisons à cela. Lorsqu’il est question d’abus de la part de multinationales, les actions, les processus de décision qui ont mené à ces actions, les causes et les chaînes de responsabilité sont souvent complexes, diffus et délicats à déterminer. Mais cette difficulté ne signifie pas qu’il n’y ait pas effectivement décision, action et nécessité de répondre de leurs conséquences. L’impression de discontinuité et de distance entre les décisions apparemment « impersonnelles » prises dans les salles de réunion des sièges des multinationales et leurs conséquences très concrètes pour les gens et pour la nature, parfois à l’autre bout du monde, est précisément ce qui facilite les abus et laisse libre cours à la seule recherche du profit financier.

    Ramener les multinationales et leur pouvoir au sein d’un véritable « état de droit »

    Parfois, ce principe d’irresponsabilité finit par entraîner des scandales de grande ampleur : effondrement au Bangladesh en 2013 de l’immeuble du Rana Plaza qui abritait des ateliers textiles travaillant pour de grandes marques occidentales ; marées noires avec leurs déversements de pétrole comme celles de l’Erika, de Chevron-Texaco dans l’Amazonie équatorienne ou celles qui polluent au quotidien le delta du Niger ; pollutions chimiques à grande échelle comme à Bhopal en Inde ; collaboration avec des dictatures ou des groupes terroristes. Mais il régit aussi, au quotidien, d’innombrables décisions prises par les directions d’entreprise, dont nous sentons indirectement les conséquences dans nos vies et qui font du monde d’aujourd’hui ce qu’il est, avec ses multiples défis sociaux, politiques et environnementaux.

    En ce sens, la loi sur le devoir de vigilance n’est pas une loi « de niche » qui n’intéresserait que les ONG de solidarité internationale ou les défenseurs de l’environnement. La place croissante et, pour être clair, le pouvoir des multinationales – elles-mêmes de plus en plus dominées par les marchés financiers et leur logique de profit à court terme – sont aujourd’hui une réalité qui dépasse largement la seule sphère économique. Impossible d’y échapper. Elle engage nos modes de vie, la préservation des écosystèmes et du climat, notre cohésion sociale elle-même, au sein de chaque pays et entre pays. Ce pouvoir est aussi de plus en plus contesté par une grande partie de l’opinion publique, par les communautés qui accueillent (et souvent subissent) ces activités, et parfois par les travailleuses et travailleurs des multinationales eux- mêmes. Une forme de contrat social semble s’être rompue.

    Face à ce constat, la tentation de beaucoup est d’en appeler simplement à une réaffirmation du pouvoir politique face aux pouvoirs économiques, d’exiger des autorités publiques qu’elles (ré)imposent enfin leurs règles et leurs volontés aux acteurs économiques et fassent primer l’intérêt général sur les intérêts privés. Difficile d’être en désaccord. Mais il ne faut pas non plus passer à côté de ce qui fait la spécificité de ce « pouvoir » qui est celui des multinationales, qui justement ne fonctionne pas sur le modèle de celui des États et ne s’oppose pas frontalement à eux – sauf, bien sûr, cas extrêmes. C’est un pouvoir de fait qui s’exerce dans les creux du pouvoir politique et de la législation, en occupant tout l’espace de ce qui n’est pas expressément interdit et effectivement sanctionné par les pouvoirs publics, ou en jouant de l’« extraterritorialité » que lui permet sa dimension multinationale par rapport aux frontières administratives et judiciaires. Il s’exerce aussi d’une certaine façon par le droit, en s’appuyant sur un « droit des affaires » qui le rend invisible et quasi naturel – par exemple celui des accords de libre-échange. C’est pourquoi le terrain juridique est tout aussi important que les terrains politique et économique face aux abus des multinationales.

    Au fond, l’enjeu est de maintenir ou de ramener les multinationales et leur pouvoir au sein d’un véritable « état de droit » et d’un espace public démocratique. Les grands principes des droits de l’homme et des libertés civiles se sont construits, historiquement, en réponse à l’arbitraire des monarchies absolues ; il faut aujourd’hui les protéger ou les reconstruire face à ces nouveaux despotes que sont les grandes entreprises et les marchés financiers.

    Le devoir de vigilance se situe en ce sens à l’une des plus importantes « frontières » actuelles de notre démocratie – une démocratie de plus en plus mondialisée et de plus en plus soumise aux pouvoirs économiques. C’est un outil et un point d’appui pour rééquilibrer, à la fois de l’intérieur et de l’extérieur des entreprises, un système de plus en plus biaisé en faveur des puissances de l’argent. Son avenir et la manière dont il sera mis à profit restent aujourd’hui à écrire.

    Olivier Petitjean

    Ce texte est tiré de l’introduction du livre d’Olivier Petitjean : Devoir de vigilance. Une victoire contre l’impunité des multinationales, 2019, éditions Charles Léopold Mayer, 174 pages, 10 euros.

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2019/10/23/retablir-l-etat-de-droit-face-a-ces-nouveaux-despotes-que-s-6185024.html

  • Macron met le feu à La Réunion – Journal du 25 octobre 2019

     

    Macron met le feu à La Réunion

    En déplacement dans l’Océan Indien, le président de la République doit faire face à la réalité sur l’île de La Réunion ! De violents affrontements ont eu lieu lors de son passage et ses déclarations entre effets d’annonce et petites polémiques n’ont pas apaisé les esprits.

    La carte judiciaire, une arme électorale

    Nicole Belloubet chahutée par la révélation d’une note confidentielle. Alors que les élections municipales s’annoncent périlleuses pour la majorité, le garde des Sceaux envisagerait de différer les annonces de la réforme de la carte judiciaire en fonction des résultats. Une véritable instrumentalisation de l’appareil judiciaire à des fins électoralistes.

    Les Etats-Unis face au fentanyl

    Il est l’un des opiacés les plus dévastateurs aux Etats-Unis : le fentanyl. 40 fois plus puissante que l’héroïne, cette drogue tue plusieurs dizaines de milliers de personnes chaque année et les autorités ont bien du mal à endiguer le phénomène.

    L’actualité en bref

    https://www.tvlibertes.com/macron-met-le-feu-a-la-reunion-journal-du-25-octobre-2019

  • Poutine convainc Erdoğan de mettre fin à son offensive

    Poutine convainc Erdoğan de mettre fin à son offensive

    D’Antoine de Lacoste sur Boulevard Voltaire :

    L’accord était loin d’être acquis. Mais en six heures de tête-à-tête, Poutine et Erdoğan se sont mis d’accord sur plusieurs points importants à Sotchi, sur les bords de la mer Noire. Le plus urgent était de régler le problème kurde, bête noire des Turcs. Sans retrait de leurs milices armées, Erdoğan avait affirmé qu’il reprendrait son offensive, appuyée par les milices islamistes venues d’Idleb, qui ont d’ailleurs multiplié les exactions depuis le début des hostilités.

    Poutine, sachant que rien n’était possible sans ce préalable et ne devant rien aux Kurdes, s’est engagé au retrait des combattants kurdes à au moins 30 kilomètres de la frontière syro-turque. Des forces russes et syriennes quadrillent, d’ailleurs, déjà une partie des territoires concernés. Afin de rassurer l’ombrageux Turc, Poutine a accepté que des patrouilles communes (russes et turques) soient effectuées à partir du 29 octobre jusqu’à 10 kilomètres à l’intérieur de la Syrie afin de vérifier que plus aucun combattant kurde ne s’y trouve. Erdoğan s’est montré enthousiaste, déclarant même :

    « Nous avons signé un accord historique avec Poutine sur l’intégrité territoriale et politique de la Syrie et le retour des réfugiés. »

    Cette mention d’« intégrité territoriale de la Syrie » est une concession nouvelle et fondamentale de la part d’Erdoğan. C’est, en effet, la première fois depuis le début de la guerre (2011 !) qu’il reconnaît à la Syrie le droit de reconquérir son territoire. Poussant son avantage, Poutine a suggéré à son interlocuteur de reprendre le plus rapidement possible des contacts directs avec le président syrien Bachar el-Assad. Erdoğan n’a pas exclu cette hypothèse, qu’il avait d’ailleurs lui-même évoquée plusieurs fois ces derniers jours. Cette fois, c’est plutôt du côté d’Assad que des réticences sont apparues. En visite auprès de son armée près de la ligne de front d’Idleb, où 20.000 islamistes d’Al Nosra l’attendent de pied ferme, il a traité Erdoğan de « voleur de territoires » et l’a enjoint de quitter totalement la Syrie. La route est donc encore longue avant que les deux frères ennemis ne se parlent, mais les avancées de l’accord de Sotchi sont tout de même considérables.

    Le point le plus délicat va concerner ensuite le sort des réfugiés syriens installés en Turquie (plus de trois millions !), dont Erdoğan aimerait bien se débarrasser. Il a annoncé vouloir en installer deux millions dans le nord de la Syrie dès que possible. Poutine ne s’est pas engagé et l’accord reste très vague sur le sujet. Il faut dire que les Syriens ne sont guère pressés de récupérer ces réfugiés, dont la plupart sont des sunnites et, pour beaucoup, proches des islamistes. Selon l’agence de presse syrienne SANA, Poutine et Bachar ont eu une conversation téléphonique peu après l’entretien entre Poutine et Erdoğan. Nul doute que tout cela ne puisse que satisfaire le dirigeant syrien.

    Quant aux Kurdes, l’histoire ne dit pas ce qu’ils pensent de cet accord mais, lâchés par les Américains, ils n’ont plus guère le choix. D’ailleurs, des milliers de Kurdes ont commencé à quitter la Syrie pour rejoindre l’Irak. La plupart en viennent, et récemment pour beaucoup. Ce sont surtout des civils, pour l’instant, et le comportement des combattants kurdes des milices PYD reste une inconnue. Assad leur a proposé d’intégrer son armée pour lutter contre les islamistes, mais rien ne dit qu’ils accepteront. Dans ce cas, la plupart rejoindront l’Irak où l’anarchie régnante leur permettra peut-être de se tailler un nouveau fief autonome.

    En tout état de cause, en Syrie, personne ne les regrettera.

    https://www.lesalonbeige.fr/poutine-convainc-erdogan-de-mettre-fin-a-son-offensive/

  • TRUDEAU, JUSQU’À L A LIE !

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    Le bloc-notes de Jean-Claude Rolinat

    Les électeurs ont parlé, et Justin Trudeau, Premier ministre canadien sortant, est assuré de se succéder à lui-même. Pourtant, son bilan est plus que controversé. C’est bien le fils de son père, un Macron à la puissance dix, - c’est dire ! -, qui détricote le Canada traditionnel en ouvrant toutes grandes les vannes de l’immigration, et en accélérant le déclin du pays avec ses réformes sociétales. Il faut croire que ça plait à une forte minorité canadienne qui, avec 33,06%, a donné 157 élus au Parti libéral, son parti, sur les 338 que compte la Chambre des communes, à Ottawa. Une injustice par rapport au Parti conservateur de l’Américano-canadien Andrew Scheer, car si le PCC n’obtient que 121 députés, il devance le PLC en nombre de voix avec 34,4% des suffrages, une incongruité due au scrutin majoritaire basé sur le découpage de circonscriptions inégales en population.

    Le clown Trudeau

    Trudeau, c’est l’anti-Trump, lequel, chef d’un grand pays voisin, l’a pourtant protocolairement félicité. Bilingue, s’exprimant toutefois plus souvent en anglais qu’en français, c’est un olibrius qui n’hésite pas, tels les Dupont(d) des « Aventures de Tintin », à endosser les costumes folkloriques locaux, comme il le fit par exemple, avec son épouse et son fils, lors d’un voyage officiel en Inde, choquant bien plus que flattant  les autorités locales. Une vieille photo de lui, jeune, ressortie par des adversaires malintentionnés, le montrait grimé en noir au cours d’une soirée étudiante. Sans aucune dignité, il s’est confondu en plates excuses…

    Maintenant, il va falloir trouver une majorité

    Les Libéraux n’ont pas la majorité absolue. Dans l’assemblée sortante, ils disposaient d’un confortable groupe de 177 parlementaires. Cette fois-ci, il en manquera une vingtaine. Où peuvent-ils les trouver ? Pas chez les conservateurs du PCC qui sont majoritaires en Alberta, Saskatchewan, Manitoba et une partie de l’Ontario, la plus importante des provinces canadiennes. Ni au Québec, où le Bloc Québécois  du chef Yves-François Blanchet fait une spectaculaire « remontada », passant avec 7,7% des voix, - mais il n’était en compétition que dans la seule « Belle province » -, de 10 à 32 députés. Au BQ, un parti qui ne s’exprime au niveau fédéral que pour défendre les intérêts du Québec, son leader déclare que  le parti peut collaborer avec n’importe quel gouvernement canadien, à condition que « ce soit bon pour le Québec ». Au passage, Blanchet a exclu, « POUR L’INSTANT » a-t-il dit, la revendication de souveraineté, affirmant toutefois que « le Québec pourra un jour choisir de se doter de tous les attributs de la souveraineté ». Le feuilleton de l’indépendance éventuelle de ces « arpents de neige » voltairiens, n’est donc pas terminé.

    Un sikh comme allié ?

    Il ne passe pas inaperçu avec son turban de Maharadjah. « Il », c’est Jagmeet Singh, avec sa barbe dense de prophète, populaire leader du Nouveau Parti démocrate (NPD), issu des minorités, ces fameux néo-canadiens qui seront bientôt aussi nombreux que les descendants des deux peuples fondateurs. (Là aussi, le « Grand remplacement » devrait être d’actualité !). Jadis, on représentait souvent  le Canada par un cavalier de la Police montée, chapeau de boy-scout vissé sur la tête, et sanglé dans une tunique rouge. Autres temps, autres mœurs. Singh est écologiste : ça tombe bien, c’est une idée qui a le vent en poupe, même si les Verts ne cartonnent pas, avec 6,5% et 3 élus, dont sa « cheffe », Élisabeth May, confortablement élue dans son fief de l’île de Vancouver, en Colombie britannique. Mais le Parti vert s’implante : il a conquis le siège de Fredericton dans le Nouveau-Brunswick, province au deux-tiers francophone, et s’est implanté au parlement local, comme à celui de l’île du Prince Édouard. D’ailleurs, c’est dans les provinces atlantiques que les écologistes marquent le plus de points, avec une moyenne cumulée dans ces « maritimes » de 10%, faisant souvent grimper ses candidats à la troisième place devant le NPD de Singh. Mais ces partis totalisant à eux deux 27 parlementaires, peuvent fournir l’appoint en voix nécessaires à Trudeau pour avoir une majorité. Une simple  feuille d’érable les sépare sur des sujets sociétaux ou écologiques, ils sont donc faits pour s’entendre comme larrons en foire.

    Trudeau, encore, pour combien de temps ?

    Il faudra s’habituer à supporter encore les bouffonneries du Premier canadien, pointé du doigt pour des conflits d’intérêts, et d’avoir fait pression sur sa ministre de la Justice, afin que cette dernière intervienne pour mettre fin à une procédure gênante. Mais Trudeau a réussi à enrayer, apparemment, les courbes de sa popularité déclinante. Pour combien de temps ? Sera-t-il moins arrogant que par le passé ? Il lui sera difficile de satisfaire les exigences de May et Singh, ses potentiels alliés, très gourmands en dépenses sociales et écologiques. S’il cédait, alors que le Canada est en relative bonne santé économique bien qu’endetté, « comme tout le monde », il perdrait toute crédibilité.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2019/10/24/trudeau-jusqu-a-l-a-lie-6185238.html