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international - Page 979

  • Lettre à mes frères oligarques, par Michel Geoffroy

    « Nous pouvons d’abord nous réjouir de la déstabilisation des pays musulmans, initiée grâce à la guerre contre l’Irak puis renforcée par les « révolutions arabes » et l’élimination programmée des « dictateurs ». Elle a aussi provoqué par contrecoup la progression de l’islamisme, qui sera un puissant facteur de chaos en Afrique, en Asie et dans les pays européens. »

    Chers frères et amis,

    Permettez-moi de vous appeler ainsi puisque nous nous connaissons tous et que nous partageons les mêmes intérêts et le même projet : celui d’un gouvernement mondial, sous la direction éclairée des Anglo-Saxons.

    Chers frères, donc, je vous écris pour faire le point de la situation mondiale et pour vous assurer que nos affaires avancent très bien.

    Nous sommes en train de réussir dans la propagation du chaos mondial, qui comme vous le savez constitue le préalable à l’affermissement de notre pouvoir. Puisque le chaos détruit la confiance dans les Etats-nations, il sert aussi à terroriser les peuples et à déstructurer les communautés. Et demain, il nous permettra de nous présenter en sauveurs de l’humanité !

    Nous pouvons d’abord nous réjouir de la déstabilisation des pays musulmans, initiée grâce à la guerre contre l’Irak puis renforcée par les « révolutions arabes » et l’élimination programmée des « dictateurs ». Elle a aussi provoqué par contrecoup la progression de l’islamisme, qui sera un puissant facteur de chaos en Afrique, en Asie et dans les pays européens. Nous espérons aussi que cela contribuera à développer les tensions entre l’Inde et le Pakistan et, bien sûr, aussi en Palestine.

    L’immigration est, vous le savez, notre grande réussite chaotique en Europe : à la fois parce qu’elle a permis de réduire les salaires et aussi parce qu’elle a contribué à déstabiliser ces Etats-nations qui croulent désormais sous les dépenses sociales et les difficultés d’intégration de ces populations, ce qui nous a permis, en retour, de mettre en accusation ces mêmes Etats au titre des déficits publics que nous avons indirectement provoqués, et d’exiger les réformes que nous réclamons ! Ainsi la privatisation et la désagrégation de ces Etats, au prétexte du rétablissement des comptes publics, avancent vite, ce qui nous laisse entrevoir en outre d’intéressants bénéfices.

    Et grâce au vote de différentes législations répressives et grâce aussi aux juges européens et au soutien des Eglises, nous interdisons toute remise en cause de l’immigration de peuplement en Europe. Avec les médias que nous contrôlons, nous sommes en effet parvenus à faire assimiler le refus de l’immigration à du racisme, voire à du nazisme !

    L’isolement stratégique de la Russie, suite à l’opération de déstabilisation de l’Ukraine que nous avons lancée, est aussi en très bonne voie. Je crois que nous pouvons dire que nous avons atteint notre objectif de découpler durablement la Russie de l’Europe occidentale. Plus la Russie se rapprochera de la Chine ou de l’Iran, plus cette coupure s’approfondira, en outre. Les Français, qui ont rallié l’OTAN grâce à Nicolas Sarkozy, n’osent même plus honorer les commandes russes de matériel militaire ! Nous avons bon espoir enfin que les sanctions économiques contre la Russie finissent par provoquer aussi le chaos économique là-bas, voire la guerre civile dans la Fédération.

    De même nous pouvons nous réjouir de l’orientation prise par l’Union européenne : elle nous a permis de bloquer toute velléité d’indépendance vis-à-vis des Etats-Unis. L’élargissement continu de l’Union la rend de toute façon ingouvernable, comme nous l’avions souhaité. Cet élargissement marginalise au profit de nos fidèles alliés les pays fondateurs de l’Europe et notamment la France qui était l’opposant le plus dangereux à notre projet. Vous savez aussi que la Banque centrale européenne veille à maintenir la zone euro en dépression, ce qui nous garantit durablement contre la concurrence européenne. Et d’une façon générale la progression du chômage et de la précarité, la désindustrialisation que nous initions et les rumeurs persistantes que nous entretenons autour de la solvabilité des Etats et des banques nous assurent aussi de la docilité des Européens.

    Le prochain Traité transatlantique permettra enfin de mettre en tutelle définitivement les Etats de l’Union européenne en soumettant leurs législations aux règles d’arbitrage qui préserveront nos intérêts et nos bénéfices.

    Nous notons aussi avec satisfaction la situation chaotique du continent africain, qui ne parvient pas à maîtriser la croissance de sa population et qui – plus de 60 ans après la fin des empires coloniaux – ne parvient toujours pas à un développement pacifique. Le chaos africain nous est en tout profitable : il reste en effet le principal moteur de l’immigration en Europe et de la culpabilisation des Européens. Il procure aussi à nos entreprises des matières premières et des débouchés précieux. Il ne permet pas, enfin, à nos concurrents de s’appuyer durablement sur ce continent instable.

    La Chine, qui s’obstine à vouloir préserver son identité et ses intérêts stratégiques, reste bien sûr notre principal souci. D’autant qu’elle est en passe de rattraper les Occidentaux au plan militaire et technologique. Aussi nous suivons avec un particulier intérêt tous les facteurs de déstabilisation interne : comme les conflits sociaux, les actions des défenseurs des droits de l’homme ou bien les menées séparatistes de certaines communautés. Nous soutenons tous ces mouvements et nous espérons aussi que les différends frontaliers en Asie, notamment avec le Japon, vont s’amplifier.

    Nous avons, bien sûr, encore quelques soucis avec les populations qui refusent l’orientation que nous voulons donner au monde. Il y a encore trop de peuples qui veulent préserver leur identité et leur souveraineté ! Vous savez que sur ce plan notre souci principal concerne l’Europe, qui reste en tout notre priorité.

    Mais si certains d’entre nous se sont inquiétés de la progression des sentiments nationaux en Europe comme le montrent toutes les études d’opinion, je crois cependant qu’il nous faut rester optimistes.

    D’abord, la population européenne autochtone vieillit très vite, et vous savez que ce ne sont pas les vieux qui font les révolutions ! La jeunesse européenne pourrait constituer une menace ; mais vous savez que la destruction de l’enseignement et la soumission des jeunes aux médias ont permis leur déculturation rapide – et leur reprogrammation dans le sens que nous souhaitons.

    Ensuite, l’ensemble de la classe politique européenne nous est acquise. Car nous la tenons du fait de ses innombrables compromissions, que nous avons su encourager habilement au moment de la libéralisation et de la dérégulation de l’économie.

    Enfin, nous avons beaucoup investi dans les neurosciences et les nouvelles technologies.

    Des dispositifs extrêmement sophistiqués de surveillance de toutes les communications, mis en place au prétexte de garantir la sûreté, nous permettent aujourd’hui de détecter tout mouvement d’opinion qui nous serait hostile – et donc de réagir en temps utile.

    Bientôt aussi, grâce à l’ingénierie psychique, nous serons capables de contrôler étroitement les représentations mentales de la population, ce qui renforcera l’effet sidérant de la télévision mondiale et nous permettra d’écarter définitivement toute velléité d’opposition.

    Bref, mes chers frères et amis, nous avons toutes les raisons de regarder l’avenir avec optimisme ! Les gouvernements que nous dirigeons « n’échouent » pas, comme disent les naïfs : au contraire, grâce à eux, nous avançons chaque jour un peu plus vers la réalisation de notre grand projet.

    Votre dévoué oligarque.

    P.S. N’oubliez pas de détruire ce courrier, comme à l’habitude, afin de préserver notre confidentialité.

    Michel Geoffroy

    http://fr.novopress.info/178777/lettre-mes-freres-oligarques-michel-geoffroy/

  • Marion Maréchal-Le Pen votera pour la reconnaissance d'un État palestinien

    La députée FN Marion Maréchal-Le Pen a indiqué mardi qu'elle voterait pour une reconnaissance d'un État palestinien lors du scrutin organisé à l'Assemblée nationale le 28 novembre. Les députés doivent se prononcer le 28 novembre sur une proposition de résolution socialiste invitant le gouvernement français à reconnaître l'État palestinien. Sur BFM TV et RMC, l'élue du Vaucluse a relevé : "Au FN, nous sommes pour la reconnaissance d'un État palestinien parce que nous estimons que cette reconnaissance donnera des droits, mais aussi des devoirs et des moyens pour lutter notamment contre le terrorisme." "Donc, je pense que je voterai pour", a-t-elle ajouté, tout en relevant qu'il ne s'agissait que d'"une résolution symbolique". 

    Source

    http://www.oragesdacier.info/

  • États-Unis : le premier danger pour le monde, avant l’islam

    Jamais nous n’avons été aussi près d’une guerre nucléaire. Ce sont des « gôchistes » américains comme Noam Chomsky qui le déclarent. Loin d’être « gôchiste », mes observations, comme mes échanges avec des personnalités de haut rang russes et allemandes, me mènent à la même conclusion. Les analyses du journaliste américain de référence, Paul Craig Roberts, ne manquent pas d’aller dans ce sens. Ainsi que celles du très sérieux Deutsche Wirtschaft, qu’on ne saurait classer à « gôche ». J’entends déjà les procès en complotisme ! Non, depuis Bill Clinton, l’Amérique n’est plus une démocratie. Les administrations consécutives de ce grand pays sont devenues des entités d’assassins sans scrupules, qui s’affranchissent des lois internationales. La dernière menace est Obama, faux démocrate, qui dénonce les « comportements illégaux » du président Poutine qu’il a comparé à Ebola durant le G20 à Brisbane, et que Hillary Clinton traitait préalablement de « Hitler ». Déclarations provocatrices, que les Européens suivent comme des vassaux.

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  • Petite leçon de géopolitique : le retour de l'Iran

    Par Aymeric Chauprade, l'article intégral sur realpolitik.tv. Extrait :

    "L’alignement français sur les positions américaines, nette depuis la réintégration française du commandement intégré de l’OTAN (mars 2009), a fait perdre à Paris toute marge de manœuvre pour jouer un rôle, pourtant taillé à sa mesure compte tenu de sa tradition diplomatique et de ses alliés régionaux. Apprentie sorcière en Libye (en février 2011), aveugle en Syrie (au point d’entraîner et d’armer les islamistes « modérés » et d’être à deux doigts d’envoyer des Rafale en août 2013 rééditer l’erreur libyenne), tournant le dos à l’Iran (en réclamant toujours plus de sanctions), elle a été prise de court par le revirement estival américain. Ce cocufiage de Paris par Washington ne serait que ridicule s’il n’emportait pas des conséquences tragiques sur le terrain et pour l’avenir.

    Paris n’a ainsi plus une seule carte en mains : les routes de Moscou, de Téhéran et de Damas lui sont fermées et il n’est pas sûr que celles du palais saoudien d’Al Yamamah et de la Maison Blanche lui soient pour autant ouvertes. Délaissant sa tradition diplomatique, sourde aux réalités du terrain (l’armement de rebelles incontrôlables, le massacre des chrétiens, les effets terroristes sur son propre territoire), elle s’est fourvoyée dans cet Orient compliqué qu’elle connaissait pourtant si bien.

    Pour jouer un rôle conforme à sa tradition et aux attentes de ses alliés régionaux, la France n’aura pas d’autre choix que de retrouver le chemin de Moscou, Téhéran et de Damas. Ce faisant, elle apportera un canal de discussions apprécié par les belligérants de la région et, même gageons-le, par la future Administration américaine. Participer à tout et n’être exclu de rien : tel est en effet le secret de la diplomatie."

    Paula Corbulon

  • Ukraine : Sur le front avec les milices russes

    «Ce qu’on vient combattre ici, ce n’est pas la démocratie, mais l’anarchie : la cinquième colonne pro-occidentale qui veut saper notre mère patrie… » Oleg est sûr de sa cause. Il ne semble prêter aucune attention aux obus et missiles qui explosent de plus en plus près. Carrure de catcheur, fusil automatique sous le coude, il met un point d’honneur à marcher lentement vers la première ligne, à découvert sur un pont de bretelle d’autoroute défoncée, offrant sa haute silhouette aux snipers de l’armée ukrainienne sans même daigner courber la tête.

    Son énorme chapka de mouton angora flotte au vent comme un panache blanc, alors que plusieurs de ses hommes progressent à ses côtés en tenue camouflage, s’abritant derrière les rambardes criblées d’éclats pour ajuster leurs tirs.

    Originaire d’Ossétie du Sud, une province russe au fin fond du Caucase, Oleg combat dans l’est de l’Ukraine depuis le mois d’avril. Et si le Kremlin évite d’admettre que l’armée régulière épaule les rebelles séparatistes du Donbass, il ne fait pas mystère du rôle crucial qu’y jouent ses « volontaires » venus de Russie.

    « On est plus d’un millier par ici », explique ce chef d’entreprise de 35 ans, qui commande une section d’une centaine d’hommes au sein du bataillon Vostok (ou « bataillon de l’Est »), une force de plus de 3 000 combattants considérée comme la plus forte unité de l’insurrection contre le gouvernement pro-européen de Kiev.

    Sur le front avec les milices russesUn commandant (assis), surnommé “Serb”, 23 ans, et sa section Roussich devant leur QG à Lougansk, dimanche 16 novembre. Ils disent avoir pris leurs armes à l’ennemi.

    Les hommes d’Oleg sont presque tous des citoyens russes arrivés, comme lui, des régions caucasiennes pour rejoindre sa « section Youg » (ou « section Sud »). Ils ont traversé la frontière en plein jour sans qu’aucun douanier ne les questionne, et assurent en chœur ne recevoir aucun salaire pour se battre. « Pour nous, Vladimir Vladimirovitch est comme un père. Il a réinstauré la foi et l’honneur des citoyens russes. On est prêts à sacrifier notre vie pour lui », affirme Oleg.

    Il n’est pas homme à parler en l’air. Il est borgne : pour avoir répondu à l’appel de Poutine pendant la guerre d’Ossétie du Sud, en 2008, il a été atteint à l’œil droit par un éclat de balle. Un conflit qui rappelle étrangement celui auquel il participe aujourd’hui.

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  • Djihadistes : qu’on les laisse partir en Syrie !

    Mais enfin, qui sont les responsables politiques français pour juger de ce qu’est le bien, ce qu’est le mal ?

    Qui sont-ils, ces dirigeants européens, pour décider qu’aller combattre en Syrie est désormais quasiment un crime contre l’humanité ?

    Sont-ce les mêmes politiciens qui votaient il y a quelques mois pour armer massivement les « résistants » barbus à Bachar El-Assad ?

    Sont-ce ces mêmes gouvernants qui vantaient hier le courage de ceux qui aujourd’hui égorgent pour effrayer la ménagère occidentale ?

    Non, il n y a pas de bien et de mal, comme voudraient l’imposer au monde les fanatiques religieux américains dont Georges Bush était le pantin.

    Non , il n y a pas deux mondes, l’un qui serait civilisé, l’autre qui serait celui de la barbarie organisée.

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  • Poutine : le De Gaulle russe ?

    La thèse que je soutiens ici est que Vladimir Poutine défend une vision gaullienne de l’Europe et du monde, ainsi que de la souveraineté de la Russie. Il se heurte logiquement à l’hégémonie de Washington et des pays anglo-saxons et, comme en son temps le Général de Gaulle, il est présenté comme un danger et un ennemi. Pourtant, c’est notre meilleur allié.

    La diabolisation de Poutine

    Le journaliste du Figaro Pierre Rousselet, dans un article intitulé « Le monde sans règles de Vladimir Poutine » (30/10/2014) nous explique, au terme d’une démonstration fumeuse, que Poutine « joue avec une habileté redoutable de sa capacité de nuisance dans un monde où les règles ont de moins en moins d’emprise ». Il veut dire par là que le Kremlin viole le droit international à la suite de la crise ukrainienne. Il se moque du monde et, peut-être sans le savoir, il utilise la méthode de la propagande stalinienne de l’inversion de la réalité. Cette méthode est celle, paradoxalement, de Washington et d’une Union européenne aux ordres. Le monde de Poutine n’est pas ”sans règles”, au contraire, il est ”avec des règles”. Le monde sans règles est celui de la politique étrangère US depuis le bombardement de la Serbie par l’Otan et l’affaire du Kossovo.

    Poutine est présenté comme le ”nouveau Tsar”, c’est-à-dire un autocrate non élu, alors qu’il a été régulièrement élu à la présidence avec une majorité plus importante que ses homologues occidentaux. La gauche socialo-trotskiste avait accusé en son temps le général de Gaulle d’être un ”fasciste” – en particulier en Mai 68. La même mouvance idéologique rabâche les mêmes éructations contre Poutine. Et ceux qui diabolisent Poutine et la Russie – notamment tous les milieux atlantistes et ”démocrates” – se satisfont parfaitement de bonnes ententes et d’alliances avec divers régimes tyranniques à travers le monde.

     La colère anti russe des Anglo-Saxons

    Exclu du G8, Poutine a été très mal accueilli au sommet du G20 de Brisbane en Australie les 15 et 16 novembre. Il a interrompu son séjour avant la fin de la réunion, ce qui est parfaitement normal pour un chef d’État qui est maltraité par ses pairs. Or les médias, renversant les torts, ont expliqué que Poutine « narguait » les Occidentaux et faisait de la « provocation ». Plus incroyable, le premier ministre australien Tony Abbott (lui aussi à la botte de Washington) a reproché, à l’ouverture de la réunion, à la Russie de « vouloir restaurer la gloire perdue du tsarisme ou de l’Union soviétique ». Et alors ? Ce propos est proprement scandaleux : la Russie serait donc illégitime à vouloir redevenir une grande puissance ! Sous-entendu : seuls les USA ont vocation à être une grande puissance et la Russie doit se contenter d’être une puissance régionale soumise à la ”pax” americana. Poutine subit de la part des Anglo-Saxons la même attitude d’hostilité que le Général de Gaulle, en beaucoup plus violent du fait de la taille de la Russie. [....]

    La suite sur J’ai tout compris

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Poutine-le-De-Gaulle-russe

  • Affaire Juncker, visite du Pape à Strasbourg, Congrès du FN, l’actu décryptée par B. Gollnisch

    Bruno Gollnisch répondait aujourd’hui en direct de Bruxelles aux questions de Catherine Salagnac :

    • Motion de censure contre Monsieur Juncker et sa commission européenne,
    • Visite du Pape François la semaine prochaine au Parlement de Strasbourg,
    • Congrès du Front National : rendez-vous à Lyon, dans l’unité et l’amitié française !

     

     

  • Peter Gotzsche : « Médicaments meurtriers et crime organisé »

    Le Professeur Peter Gøtzsche, Directeur du Nordic Cochrane Centre est spécialiste de médecine interne. Il a travaillé pour l’industrie pharmaceutique entre 1975 et 1983 dans les domaines des études cliniques et de la réglementation publique. De 1984 à 1995 il a travaillé dans des hôpitaux de Copenhague. Il a été cofondateur de la Cochrane Collaboration en 1983. En 2010 il a été nommé Professeur de projets de recherche et d’analyse à l’Université de Copenhague.

    Professeur Gøtzsche, depuis plus de trente ans, notre réseau se préoccupe tout spécialement de Bayer. Quelle est l’importance de l’industrie pharmaceutique allemande, par exemple comme lobbyiste ?

    Toutes les grosses firmes pharmaceutiques pratiquent un lobbying intensif, également à l’échelon européen.

    La firme Bayer doit répondre de nombreux scandales liés à l’industrie pharmaceutique, depuis l’héroïne jusqu’au Lipobay. Quelles expériences avez-vous faites avec cette entreprise ?

    Comme toutes les autres grandes entreprises pharmaceutiques, Bayer a participé à la criminalité organisée : par exemple corruption de médecins, ou escroquerie vis-à-vis du programme d’assurance-maladie US Medicaid.

    Durant la Deuxième guerre mondiale, Bayer a utilisé comme cobayes des détenus de camps de concentration. Une lettre datant de l’époque prouve que Bayer a acheté 150 femmes à Auschwitz pour 170 marks chacune. Bayer avait écrit au commandant du camp : « Les expériences ont été effectuées. Toutes les femmes sont mortes. Nous vous recontacterons rapidement par un prochain message. »

    Les entreprises allemandes ont par exemple injecté des bactéries typhiques à des détenus des camps puis expérimenté sur eux divers médicaments.

    Pourquoi comparez-vous l’industrie pharmaceutique au crime organisé ?

     

    Parce que j’ai découvert que le système commercial des dix premières firmes pharmaceutiques inclut la criminalité organisée.

    Dans les années 80 les médicaments de Bayer ont infecté des milliers d’hémophiles. Des documents internes prouvent que la direction de la firme était au courant des risques, mais a néanmoins continué à vendre ses produits. Est-ce un exemple de pratique criminelle ?

    Dans cette affaire Bayer n’était pas le seul. Beaucoup de firmes pharmaceutiques ont vendu des produits sanguins contaminés.

    Bayer dépense 10 milliards d’euros par an pour la publicité et la commercialisation. Cela inclut les dons de médicaments aux hôpitaux, les formations continues pour médecins, les visiteurs médicaux, les dons à des groupes de lobbying, etc. Mais la firme se refuse à révéler la ventilation de cette somme. Devrait-on contraindre les industriels à publier le détail de ces dépenses ?

    Oui, bien sûr. Mais il faudrait aller encore plus loin et interdire d’une manière générale la publicité pour les médicaments. Somme toute nous avons fini par réglementer la publicité en faveur du tabac, et le marketing pharmaceutique est tout aussi dangereux.

    Pourquoi les firmes réussissent-elles toujours à imposer sur le marché des produits inutiles, voire dangereux ?

    Falsifier les résultats des tests médicamenteux et dissimuler les dangers des médicaments sont des pratiques courantes. En outre, partout nous nous heurtons à l’argent de l’industrie pharmaceutique, qui achète tous ceux qui ont une influence quelconque dans le domaine de la santé.

    L’industrie réussit à corrompre des personnages importants, et à tous les niveaux, jusqu’au Ministère de la Santé. Mais le plus dangereux, c’est le marketing pharmaceutique. Les mensonges vont souvent jusqu’à prétendre l’exact contraire de la vérité.

    A-t-on estimé le nombre de décès liés aux effets secondaires ?

    À partir d’enquêtes menées dans diverses parties du monde, on dispose maintenant de résultats solides. Aux USA, par exemple, on estime qu’environ 200.000 patients et patientes meurent chaque année suite aux effets secondaires des médicaments. Dans la moitié des cas environs, les médicaments avaient été prescrits de façon régulière.

    L’autre moitié est la conséquence de surdosages, ou bien le médecin n’avait pas prêté attention aux interactions possibles avec d’autres médicaments. Il est toutefois difficile d’incriminer les médecins : presque tous les médicaments comportent 20 précautions d’emploi ou contre-indications, voire davantage. Il est impossible de les connaître toutes.

    Quelle est à votre avis la proportion de médicaments utiles parmi ceux qui sont présents sur le marché ?

    Nous pourrions sans grande difficulté supprimer 95% des dépenses liées aux médicaments, et nous aurions même une population en meilleure santé. Rien qu’en achetant le médicament le moins cher ayant les mêmes effets, nous réduirions les dépenses de moitié.

    Dans bien des cas, il serait tout simplement mieux de ne prescrire aucun médicament. Tous ont des effets secondaires indésirables, dont la somme est responsable d’un nombre effrayant de décès. De même, nous ne devrions prescrire que très peu de médicaments psychotropes, car ils sont en général dangereux dès que la prise excède quelques semaines.

    Les pilules contraceptives de la génération Yasmin présentent un risque d’embolie plus élevé que celles des générations précédentes. Rien qu’aux USA, Bayer a dû payer près de 2 milliards de dollars à des femmes abîmés. Pourquoi ces pilules ne sont-elles toujours pas interdites ?

    Un de mes collègues danois a publié très tôt deux études prouvant que les pilules de type Yaz ou Yasmin présentent un risque plus élevé de formation de caillots. Il a été la cible d’attaques agressives de la part de médecins stipendiés par Bayer, qui a en outre financé des études contestant l’accroissement des risques.

    Bayer est l’un des plus gros marchands de médicaments en vente libre au monde. Quel est le plus gros problème en ce domaine ?

    La plupart ne servent à rien, sauf à soutirer de l’argent aux clients.

    Que pensez-vous des tentatives répétées régulièrement, de faire prendre tous les jours de l’aspirine même aux gens en bonne santé pour prévenir les maladies cardiaques et certains cancers ?

    Il n’y a rien à objecter, somme toute nous voulons tous vivre longtemps. Le revers de la médaille est cependant que très peu profiteraient d’une telle prophylaxie, alors qu’elle nuirait à beaucoup. Ce n’est donc pas une bonne idée de traiter préventivement toute la population.

    D’une manière générale, le sur-traitement de gens en bonne santé constitue l’un des principaux problèmes de santé actuels et parallèlement l’un des bizness les plus lucratifs pour l’industrie pharmaceutique.

    Bayer et le CHU de Cologne ont conclu en 2008 un vaste contrat de collaboration. Nous avons vainement essayé d’avoir un aperçu de son contenu. Nous accordez-vous que ce genre de partenariats à contenus secrets conduisent à orienter la recherche selon des critères purement économiques ?

    Je suis un adversaire résolu de ce type de partenariats L’expérience montre que les firmes en retirent la plupart du temps des bénéfices et revendiquent les résultats pour elles-mêmes. Les contribuables règlent la note en payant les médicaments beaucoup plus cher.

    En outre : est-il acceptable de collaborer avec une branche qui a souvent une conduite criminelle et qui accepte de faire mourir de nombreux patients par désir de profit ? Pour moi, c’est non. Les études cliniques doivent être menées de façon complètement indépendante des firmes.

    Et il ne doit pas y avoir de partenariat secret dans le domaine de la santé, c’est fondamental. Vous devriez exiger un droit de regard devant les tribunaux ou vous adresser à un médiateur ou au personnel politique.

    Des études financées par l’argent public parviennent souvent à des résultats différents de ceux des enquêtes menées par les industriels. Comment cela se fait-il ?

    Cela n’a aucun sens de laisser une entreprise qui peut gagner des milliards d’euros par le biais d’études complaisantes être le plus souvent la seule à recevoir les données brutes des études.

    Dans notre système, les entreprises pharmaceutiques sont les seuls juges. C’est tout de même bizarre, car dans d’autres domaines nous nous y refusons. On trouverait par exemple ridicule de dire à un juge : « J’ai fait ma propre enquête et voilà les résultats. »

    Mais c’est justement ce système que nous avons accepté dans le domaine de la santé. Les industriels font faire les études eux-mêmes et les manipulent souvent de façon scandaleuse. C’est pourquoi on ne peut se fier aux publications émanant des entreprises, même dans des revues spécialisées de grand renom.

    Selon vous le système est bourré de conflits d’intérêt. Les firmes pharmaceutiques rémunèrent des médecins, des hauts fonctionnaires pantouflent dans l’industrie, et inversement. Comment changer cela ?

    Partout on se heurte à l’argent des industriels. C’est pourquoi je propose d’interdire purement et simplement la publicité pour les produits pharmaceutiques. Les bons médicaments s’imposeront toujours, nous n’avons pas besoin de réclame pour ça.

    Interdire la publicité empêcherait que les visiteurs médicaux ne corrompent les médecins.
    Les rédacteurs des revues médicales n’auraient plus aussi peur de publier des articles qui ne servent pas les intérêts des industriels. Une telle réforme libérerait la presse médicale de l’emprise de « Big Pharma » (les Grandes Compagnies ?).

    Avez-vous d’autres demandes de réglementation de l’industrie pharmaceutique ?

    Les industriels conservent par devers eux les données brutes de leurs études. Nous devrions plutôt soumettre les nouveaux médicaments à des enquêtes effectuées par des instances publiques. Les fabricants pourraient payer les tests, mais n’auraient rien d’autre à faire avec les études elles-mêmes. Et les médecins ne devraient accepter aucune libéralité des industriels.

    Actuellement beaucoup de médecins sont malheureusement prêts à se donner pour co-auteurs d’études, rédigées en réalité par les firmes, et sans pouvoir accéder à leurs données brutes. Or ces études ne peuvent être réalisées sans la collaboration des médecins et de leurs malades.

    C’est donc un cas de trahison de l’intégrité scientifique et d’abus de confiance envers les patients. Les médecins et les groupes d’entraide de malades doivent tout simplement refuser l’argent d’industriels aussi corrompus.

    Dans votre livre, vous dites que ceux qui dévoilent la conduite criminelle des industriels de la pharmacie sont aussitôt traités en parias. Avez-vous subi des rétorsions après la parution de ce livre?

    Non, au contraire, le livre a été encensé. Des industriels je n’ai bien sûr pas eu de retours directs. Mais il y a eu quelques mensonges purs et simples de la part des groupes de lobbying et de leurs partenaires stipendiés au sein du corps médical.

    Notes :

    Le Professeur Peter Gøtzsche, Directeur du Nordic Cochrane Centre pour la médecine, est l’auteur du livre « Médicaments Meurtriers et Crime Organisé : comment Big Pharma a corrompu la Santé », paru en anglais en 2013, en espagnol en septembre 2014 et ce 14 novembre 2014 en allemand. La parution en français est prévue en 2015 aux Presses Universitaires de Laval (Québec).

    Source : Tlaxcala

    http://www.contre-info.com/peter-gotzsche-medicaments-meurtriers-et-crime-organise#more-35521