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international - Page 975

  • La stratégie de l’Asie : Pour oublier l’occident…

    La métaphore privilégiée des Asiatiques, en matière d’organisation, est celle de l’orchestre. Au cours de l’année 2014, le nombre de contacts entre instrumentistes s’est accentué. Il semble que les élites asiatiques veuillent jouer la symphonie de la nouvelle civilisation du XXIème siècle, et qu’elles ne plieront pas devant la tyrannie des fanatiques du monde unique.

    On assiste à la construction de structures parallèles aux organisations globalitaires actuellement pilotées par le pouvoir de Londres et de Washington. La banque asiatique de développement (Asian Infrastructure Investment Bank (1)), le groupe de coopération de Shangaï (Shanghai Cooperation Organization (2)), les mécanismes BRICS, et divers partenariats autour de la route de la soie ou de problèmes régionaux délaissent les obsessions des participants de Bildeberg et autres Davos.

    Au cours de la première moitié de ce siècle, ces nouvelles institutions (3) ne vont pas remplacer les organes actuels de destruction massive occidentales. Elles proposeront simplement d’autres projets, de nouveaux partenaires et surtout une « Weltanschaung » (conception du monde) contenant plus d’honnêteté que celle qui anime la finance mondialiste.

    La corrélation entre le refus des asiatiques de signer le diktat occidental, dont Obama incarne la figure temporaire, et les contorsions des européens a souligné le basculement du monde et l’apparition des germes d’une autre civilisation.

    L’obsession des Etats-Unis 

    Le vendeur des diktats étatsuniens s’agite tant en Asie qu’en Europe. Il a participé en quelques jours au sommet de l’APEC (forum de coopération économique Asie-Pacifique) et à celui du G20. De la Birmanie à l’Australie il s’anime pour détruire tout ce que ses maîtres ne comprennent pas. Cela provoque beaucoup de ruines, tant en Asie qu’en Europe, car les supérieurs, les soviets de la finance établis à Londres et Washington, n’ont pas changé depuis le Mayflower. L’ancien testament et les armes à feu restent les deux mamelles de leur obscurantisme … 

    Les cartels d’Amérique du Nord, liés par l’ALENA (4) (Accord de libre-échange nord-américain) depuis 1990 (USA, Canada, Mexico) veulent imposer à l’Australie et à la Nouvelle Zélande, leurs collabos anglophones habituels, mais aussi à quelques pays producteurs de matières premières (Brunei, Chili, Perou) et aux nouveaux venus du monde des services (Singapour) et de l’industrie, Malaisie, Vietnam. Sans oublier le Japon, bon élève que les banksters ont conduit à la ruine par leurs conseils. Au total, huit cent millions de personnes et 40% de l’économie mondiale seraient dans l’obligation d’utiliser la monnaie de singe émise par la réserve fédérale (5). 

    La révolution permanente, pour combler le vide de pensée

    Les diktats commerciaux créent une organisation parallèle aux pouvoirs légitimes. Le juge de paix, dénommé Investor-State Dispute Settlement, ou ISDS, est destiné à remplacer l’ordre juridique des Etats. Ces “épicés” comme on les appelait du temps de Racine, se chargeront de favoriser l’entreprise de racket mondial, un braquage permanent des richesses. Il serait plus adapté de placer les diktats transatlantiques et trans-pacifiques sous la houlette du Pentagone, les militaires devant détruire tous les pays qui ne céderont pas immédiatement aux rackets.

    Un monde sans l’Occident, enfin 

    Le représentant de commerce qui a été placé à la tête de la Maison Blanche a voulu rouler les mécaniques, comme on le fait dans son monde de voyous. En Chine, à Beijing, alors qu’il était reçu par les Chinois, il a montré ses manières lors d’une réunion devant déboucher sur la signature de traités asiatiques éliminant la Chine. Cela n’a pas bien fonctionné. Le Président Xi Jinping a offert d’étudier le diktat Asie-Pacifique que cherche à vendre Obama. Au G 20, les grognements obsessionnels de Washington ont surtout permis de rappeler que le monde est sali en réalité par les financiers véreux de l’oligarchie occidentale, incapables de prononcer quelques paroles de vérité. Le mensonge est leur vrai nature. Aussi, les BRICS souhaitent maintenant décider de ce qui est pertinent pour eux à partir de leurs propres jugements.

    Réjouissons-nous, finalement. La thèse de Thomas Kuhn (6) reste d’actualité. On assiste à la mort d’un paradigme. Espérons que l’empire américain cessera de nuire avant le milieu du siècle et que le nouveau paradigme, l’orchestre, en dominera la fin.

    Auran Derien

    Notes : 

    (1) http://en.wikipedia.org/wiki/Asian_Infrastructure_Investment_Bank

    (2) http://fr.wikipedia.org/wiki/Organisation_de_coopération_de_Shanghai

    (3) http://nationalinterest.org/feature/welcome-the-world-without-the-west-11651?page=show

    (4) http://fr.wikipedia.org/wiki/Accord_de_libre-échange_nord-américain

    (5) http://actualidad.rt.com/actualidad/view/146973-obama-eeuu-tratado-comercio-secreto-ttp-tisa

    (6) http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Structure_des_révolutions_scientifiques

    Source : Metamag :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/dh_autres/EuEZFZEuZlVLrDnTLI.shtml

  • Huntington

    Quand Samuel Huntington, professeur à Harvard, a publié son célè­bre livre, The Clash of Civilizations (1), aujourd’hui cité jusqu’à la nau­sée, il augurait l’avènement d’une nouvelle dimension conflictuelle dans le monde, suscitée cette fois par les origines culturelles, ras­sem­blées dans des espaces organiques autocentrés de dimensions continentales, espaces opposés les uns aux autres ; dans cet affron­te­ment planétaire à acteurs multiples, il réservait à l’Europe un rôle pour le moins ambigu. Il désignait notre continent comme la matrice de la “civilisation occidentale”, admettait qu’il allait devenir une su­per­puissance économique et militaire. Mais au fil de son exposé, il fi­nissait par répéter l’hypothèse que, dans le futur, l’Europe conti­nue­rait son petit bonhomme de chemin comme dans les années 50, au sein de ce que l’on appelle depuis lors le “monde occidental”. Il n’y au­ra pas, selon Huntington, deux agrégats indépendants et auto­no­mes respectivement sur le continent nord-américain et en Europe. Cette thèse n’a guère préoccupé les esprits, elle est passée quasi inaperçue, la plupart des observateurs ont considéré que ce vice d’analyse dérive d’un effet d’inertie, propre de la culture américaine, qui s’est répercuté sur le cerveau de l’honorable professeur, par ail­leurs excellent pour tous les brillants raisonnements qu’il produit.

    Huntington mérite aussi nos éloges pour avoir eu tant d’intuitions, pour avoir prospecté l’histoire européenne, en feignant un à-peu-près qui découvre par “accident” les rythmes réels du monde, qui lui permettait de prédire que le destin de notre Europe n’était pas prévisible comme l’était celui des autres parties du monde. Certes, l’Europe pourra soit se muer en un bloc autocentré soit garder le corps de ce côté de l’Atlantique et le cerveau de l’autre. La question reste sans solution. Et si le livre de Huntington — comme le sou­li­gnent quelques esprits plus fins — n’était pas un simple essai aca­démique mais plutôt un scénario à l’usage de l’établissement amé­ricain… Quoi qu’il en soit, l’établissement a très bien retenu la leçon de Huntington et a vite mis tout en œuvre pour agencer le monde selon ses intérêts économiques et géopolitiques.

    Les deux concurrents les plus sérieux des États-Unis à l’échelle de la planète, selon la logique d’affrontement décrite par Huntington, devraient être l’Empire européen et un Califat islamique rené de ses cendres. L’Empire européen (potentiel), fort d’une culture spécifique et pluri-millénaire, humus indestructible d’une formidable mentalité, ca­pable de disposer d’une technologie militaire de pointe, bénéficiant d’un marché intérieur supérieur à celui des États-Unis, aurait fa­cile­ment marginalisé le colosse américain grâce à un partenariat quasi­ment obligatoire avec les pays limitrophes de l’Europe de l’Est et à un développement harmonieux des pays de la rive sud de la Méditer­ranée. De son côté, le monde islamique, qui peut plus difficilement en­gager un dialogue avec la civilisation américaine, décrite par quel­ques scolastiques musulmans comme le pire mal qui ait jamais frap­pé la planète et le contraire absolu de tout ce qui est “halal” (pur) ou “muslim” (obéissant à la loi de Dieu). Ce monde musulman con­naît une formidable expansion démographique et détient la majorité des gisements de pétrole. Si l’Empire européen voit le jour, se con­so­lide et s’affirme, il est fort probable que ce mon­de musulman chan­ge de partenaires commerciaux et abandonne les sociétés américai­nes. Le monde orthodoxe-slave-byzantin, handica­pé par la totale dé­pendance de la Russie vis-à-vis de la Banque mon­diale, connaît ac­tuellement une terrible phase de recul.

    Actuellement, les mages de la stratégie globale américaine semblent avoir trouvé une solution à tous les maux. D’un côté, ils favorisent la constitution d’un front islamique hétérogène, avec la Turquie pour fer de lance et l’Arabie Saoudite pour banque. Ce front en forme de “croissant” ( !) aura l’une de ses pointes au Kosovo, c’est-à-dire au cœur de l’Europe byzantine, et l’autre dans la république la plus orientale de l’Asie Centrale ex-soviétique : ainsi, toute éventuelle re­nais­­sance du pôle orthodoxe ou panslave sera prise dans un étau et le monde islamique sera coupé en deux. Pire, en ayant impliqué l’U­nion Européenne dans l’attaque contre la Serbie, les stratèges amé­ricains ont empoisonné tout dialogue futur en vue de créer une zone d’é­change préférentiel entre cette Union Européenne et le grand marché oriental slave et orthodoxe. Or, ce marché est l’unique espoir de voir advenir un développement européen et de sortir l’Eu­rope ex-soviétique du marasme actuel ; le passage de l’aide amé­ricaine à l’aide européenne aurait permis un saut qualitatif ex­ceptionnel.

    L’Europe se trouve donc dans l’impasse. Comment faire pour en sor­tir ? Mystère ! Une Europe forte économiquement, même bien ar­mée, s’avère inutile si elle n’est pas libre et indépendante ; tout au plus peut-elle être le complément subsidiaire préféré d’une autre puis­sance. Toute Europe autonome et puissante est obligatoirement le principal concurrent des États-Unis tant sur le plan économique et com­mercial que sur le plan politique et diplomatique. Notre continent de­vra donc opérer ce choix crucial et historique : ou bien il restera ce volet oriental du Gros-Occident, niant de ce fait sa propre spécificité, diluant progressivement sa propre identité dans une sur-modernité qui la condamnera à demeurer terre de conflits et zone frontalière, li­mes [zone-frontière] face à l’Est et face à l’Islam pour protéger les intérêts et la sur­vie d’une puissance impériale d’au-delà de l’océan ; ou, alors, l’Eu­ro­pe se réveillera et retrouvera une nouvelle dimension, qui est tout à la fois sa dimension la plus ancienne ; elle ramènera son cerveau en son centre et en son cœur, elle rompra les liens de subordination qui l’en­travent et partira de l’avant, redevenant ainsi maîtresse de son destin.

    Ce réveil est le juste choix. Mais est-il possible ? On ne peut malheu­reu­sement rien prédire aujourd’hui. Quoi qu’il en soit, il reste en Eu­ro­pe une certaine volonté d’agir dans la liberté et l’indépendance.

    ► Marcello De Angelis, Nouvelles de Synergies européennes nº41, 1999.

    (article paru dans Area, juin 1999)

    Note en sus :

    1. Le Choc des civilisations est issu d'un article, The Clash of Civilizations publié à l'été 1993 par la revue Foreign Affairs et inspiré de l'ouvrage de l'historien français Fernand Braudel Grammaire des civilisations (1987). Cet article a permis à Samuel Huntington [1927-2008] d'accéder à la notoriété. Il l'a ensuite développé pour en faire un livre paru en 1996 et traduit en 39 langues (la version française est publiée en 1997 aux éditions Odile Jacob). Le politologue considérait que dans le monde de l'après-Guerre froide, les conflits viendraient moins des frictions idéologiques entre les nations que des différences culturelles et religieuses entre civilisations. La fin des conflits idéologiques n'a pas sonné le glas de l'Histoire. La faillite des grands récits ne produirait nullement une pacification, mais le remplacement des anciens conflits idéologiques entre l'Est et l'Ouest par des affrontements de cultures, comme entre l'islam et le monde occidental. C'est pourquoi il a construit une vision cohérente des nouvelles relations internationales, qui permet de réfléchir aux moyens de réduire les conflits de civilisation. La diplomatie culturelle permettra d'éviter ce choc entre blocs civilisationnels comme auparavant entre chocs des idéologies : en favorisant une solidarité politique et géopolitique entre les différents pays du camp occidental, en incitant le "bloc islamique" à se stabiliser autour d'un pays dominant (il voit volontiers la Turquie jouer ce rôle), de même que le "bloc asiatique" est ou sera dominé à terme par la Chine. Néanmoins, la vision de Huntington est réductrice car d'abord, elle n'explique pas que le Japon, la Chine et l'Inde concilient tradition religieuse et modernité. Ensuite, elle ne tient pas compte de la bipolarité croissante de “l'Occident”, partagé entre l'Europe et les États-Unis. Enfin elle identifie organisation sociale et politique économique au sein d'une entité abstraite définie comme “civilisation”. La liste des huit civilisations établie par Huntington est contestable : elle est marquée par une vision "américaine" du monde. La problématique d'Huntington, même s'il serait injuste de la ramener à l'instrumentalisation qui en est faite, est posée dans un cadre qui n'est pas nôtre. Le véritable enjeu demeure : le travail sur soi de l'Europe. Comment penser les relations internationales aujourd’hui quand on est européen ? Avons-nous des intérêts stratégiques qui peuvent être exprimés différemment de ceux des États-Unis ?     

    http://www.archiveseroe.eu/huntington-a113477142

  • Arabie Saoudite : une Saoudienne arrêtée à la frontière parce qu’elle conduisait

    Elle est pas belle la religion de tolérance ?
    Une conductrice saoudienne en provenance des Emirats arabes unis a été arrêtée lundi après avoir été bloquée pendant 24 heures à la frontière où elle s’était vu refuser le droit de passer au volant de sa voiture, ont indiqué des militants.

    L’Arabie saoudite, royaume ultra-conservateur, est le seul pays au monde où les femmes n’ont pas le droit de conduire. « Je suis à la frontière depuis 24 heures. Ils ne veulent pas me remettre mon passeport, ni me laisser passer« , a annoncé Loujain Hathloul dans un tweet en milieu de journée, avant qu’elle ne cesse d’écrire sur Twitter.Des défenseurs des droits des femmes ont indiqué qu’elle avait été arrêtée dans l’après-midi, mais le ministère de l’Intérieur n’a pas commenté dans l’immédiat cette affaire. « Ils ne veulent pas qu’elle rentre parce qu’elle conduit une voiture« , a indiqué à l’AFP un militant sous couvert d’anonymat. Une journaliste saoudienne basée aux Emirats, Maysaa Alamoudi, qui était allée à la frontière soutenir sa compatriote, a également été arrêtée, a indiqué un autre militant.

    Source : 7sur7

    http://www.contre-info.com/

  • Israël et la bombe nucléaire

    Israël est le seul pays doté de l’arme atomique au Moyen-Orient et il entend bien le rester. D’où la vigueur de la campagne menée par l’Etat juif contre tout accord entre la communauté internationale et l’Iran, qui n’aboutirait pas à un démantèlement total du programme nucléaire militaire de la République islamique. «Les trois principales menaces contre Israël ? L’Iran, l’Iran et l’Iran» confiait, il y a peu, un diplomate israélien à l’Opinion. Faute d’accord, lundi à Vienne, les négociations vont se poursuivre jusqu’en juin 2015, période durant laquelle la pression d’Israël ne se relâchera vraisemblablement pas, en particulier à Washington.

    Sur la question nucléaire, Israël se trouve dans une situation très particulière : le pays ne reconnaît pas officiellement être une puissance nucléaire, ce qu’il est pourtant depuis 1967, et maintient un silence total sur ces affaires, la presse locale étant soumise à une censure militaire. En la matière, la doctrine israélienne se résume au mot «ambiguïté», «amimout» en hébreu. Cela consiste à ne jamais commenter ce que d’autres sources pourraient dire ou écrire sur le sujet. Cette attitude est partagée par les responsables américains, depuis un accord de 1969 entre les deux pays. La France observe également une grande discrétion sur cette question.

     

    Cette doctrine de l’ambiguïté volontaire fait toutefois l’objet de débats discrets au sein de l’establishment israélien, où certains plaident pour une stratégie de dissuasion nucléaire pleinement assumée, en particulier face à l’Iran. Au mois de mai, un texte recommandant qu’Israël lève le voile sur son arsenal a fait l’effet d’une petite bombe dans le silence scrupuleusement entretenu sur le sujet. Publié par un think tank proche du pouvoir, le Begin Sadat Center for Strategic Studies (Besa) de l’Université Bar-Ilan de Tel-Aviv, il n’a pu être rendu public qu’avec l’accord tacite d’une partie des dirigeants israéliens, d’autant que ses deux auteurs ne sont pas des seconds couteaux. L’un est le professeur israélo-américain Louis René Beres, qui a présidé le «Projet Daniel», un groupe d’experts chargé de conseiller le Premier ministre sur le nucléaire. L’autre est le général John Chain, ancien patron du Strategic Air Command américain.

    En droit international, Israël se trouve dans une situation paradoxale. Le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) de 1968 opère une discrimination légale entre les Etats «dotés» de l’arme nucléaire (Etats-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni et France) et les Etats «non-dotés», qui s’engagent à ne pas acquérir l’arme atomique, en échange d’une aide des premiers au développement du nucléaire civil. Or, Israël n’a jamais signé le TNP, tout comme l’Inde et le Pakistan. Ces trois pays ne sont donc pas tenus de respecter des textes qu’ils ne reconnaissent pas. Tous les trois ont pu développer leur arsenal nucléaire, mais seul Israël n’en reconnaît pas officiellement l’existence. Leur situation est juridiquement différente de celle de l’Iran ou de la Corée du Nord, qui ayant signé le TNP, sont mis en accusation pour avoir violé leurs propres engagements.

    Selon les estimations du Bulletin of Atomic Scientists, un groupe indépendant américain, l’arsenal israélien serait d’environ 80 têtes nucléaires, pas forcément toutes opérationnelles. A titre de comparaison, l’arsenal français est d’environ 250. Les premières armes nucléaires israéliennes ont été développées en coopération avec la France et l’ancien président Shimon Peres a joué un grand rôle dans cette affaire. Les premières bombes ont été assemblées au printemps 1967, juste avant la guerre des Six Jours. Pour délivrer son armement, Israël s’appuie sur des avions de fabrication américaine (F-16 et F-15) ainsi que sur des missiles sol-sol Jéricho. Des doutes sérieux persistent sur la capacité d’Israël de tirer des missiles de croisière Popeye dotés d’une arme nucléaire depuis des sous-marins. La livraison par l’Allemagne, en septembre, d’un quatrième sous-marin Dolphin modifié (baptisé Tanin dans la marine israélienne) pourrait toutefois permettre à l’Etat juif d’acquérir cette capacité dite de deuxième frappe, l’apanage des grandes puissances nucléaires capables de répondre à une première attaque nucléaire.

    D’autres signaux, comme l’établissement d’un téléphone rouge – une ligne de communication directe et cryptée – entre Israël et le Kremlin, annoncé en juin, montrent que des choses bougent. «C’est un vieux débat», assure le chercheur Pierre Razoux, auteur d’une note sur le sujet et de l’ouvrage «Tsahal. Nouvelle histoire de l’armée israélienne» (Perrin, 2008). «En plusieurs occasions (1967, 1973, 1991, 2006), le pouvoir israélien s’est interrogé sur le bénéfice, en termes de sanctuarisation de son territoire, qu’il retirerait à clarifier sa stratégie nucléaire en renonçant à sa posture d’ambiguïté, explique-t-il. A chaque fois, ce sont les pressions de l’administration américaine qui l’ont fait renoncer, Washington craignant qu’une telle annonce ne mette en difficulté sa politique à l’égard du monde arabe». Aujourd’hui, ajoute Pierre Razoux, «compte tenu du climat tendu avec Washington, les dirigeants israéliens pourraient considérer l’affirmation de leur statut nucléaire comme un pis-aller, des frappes contre les installations nucléaires iraniennes semblant chaque jour plus improbables». De son côté, Stéphane Delory, de l’Observatoire de la dissuasion à la Fondation pour la recherche stratégique, estime au contraire que «la doctrine d’ambiguïté demeure solidement ancrée». Il faudra donc se contenter de la fiction officielle selon laquelle Israël ne sera pas le premier Etat du Moyen-Orient à y introduire l’arme nucléaire.

    Source : Secret Défense

    http://www.contre-info.com/israel-et-la-bombe-nucleaire#more-35686

  • Réinfo du 1er décembre 2014

    Au sommaire de ce cinquième numéro de Réinfo :

    Un week-end très politique. Congrès du Front National, de l’UMP, une surmédiatisation qui cache mal des plats réchauffés, sans saveur ni cohérence.
    La France championne des prestations sociales. Comment 1% de la population mondiale supportent 15% des dépenses mondiales en la matières…
    9 records battus au mois d’octobre, rien que pour le chômage. Cela a un coût qui se chiffre entre 100 et 150 milliards d’euros, et l’immigration n’y est pas étrangère…
    L’industrie de l’armement se portaient bien. Hollandouille 1er a réussit a lui ruiner toutes perspectives d’avenir…
    Afrique du Sud. Maintenant que l’idéologie dogmatique de l’ANC a pris le pouvoir, le sort des Afrikaners blancs n’intéresse plus les chancelleries occidentales…
    •et, pour finir, les prochains rendez-vous du Parti de la France et son actualité pour les 15 jours à venir.

  • Vers la fermeture des "usines à bébés" en Thaïlande

    Lu sur Gènéthique :

     [...] "[L]e 13 août dernier, la Junte au pouvoir a adopté un projet de loi sanctionnant à une peine d’enfermement de 10 ans, toute personne qui tirerait des bénéfices d'une gestation pour autrui. (Cf. Synthèse de presse Gènéthique du 18 août 2014). Ce jeudi 27 novembre, ce projet de loi a été adopté, en première lecture, "quasiment à l'unanimité", par le Parlement Thaïlandais. Le député Wallop Tungkananural a déclaré : "Nous voulons mettre un terme à cette idée qu'ont les étrangers que la Thaïlande est une usine à bébés". 

    D'après Sam Everingham, Australien fondateur de Families Through Surrogacy, la pratique des mères porteuses donnerait lieu à près de 200 naissances par an pour les seuls couples Australiens. Et selon le Conseil médical de Thaïlande, "ce serait plus d'une centaine de cliniques privées [qui] seraient spécialisées dans l'aide à la procréation", précise le site d'information France 24. 

    Si la Thaïlande s'est décidée à prendre des mesures, il ne semble pas qu’il soit prévu, à ce jour, d'interdire totalement la GPA. Elle resterait autorisée au sein des familles ou pour des amis. "

    Ce qui laisse la porte entrouverte pour le contournement de la loi et la préservation du juteux business des mères porteuses.

    Marie Bethanie

  • L’influence américaine dans le dispositif européen du TTIP

    Depuis juillet 2013, l’Union Européenne (UE) a entamé des négociations avec les Etats-Unis (USA) afin de conclure un accord commercial de libre-échange entre l’UE et les USA en 2015. Cet accord, baptisé « Transatlantic Trade and Investment Partnership »  (TTIP soit « Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement ») a donc pour objectifs de réduire, voire supprimer les droits de douane, d’uniformiser les réglementations de part et d’autres de l’Océan atlantique, d’ouvrir les marchés pour les services, l’investissement et les marchés publics et de mettre en place un mécanisme de règlements des différents entre entreprises et Etats.
    Les différents éléments du mandat de négociations n’ont été diffusés que tardivement (9 octobre 2014) et partiellement. De façon générale, ces négociations restent opaques pour la plupart des élus des États membres et du grand public, contrairement à ce qui a été affirmé récemment par la Commission européenne, alors même que ce Traité engagera la vie économique et sociale de millions d’européens à long terme.
    Les enjeux de ce traité pour les Etats membres de l’UE nécessite débat démocratique et transparence à tous les niveaux. Or le constat est que ni l’un ni l’autre n’existent.
    Une réelle démarche de transparence serait en premier lieu de permettre au grand public de savoir qui sont les négociateurs mandatés par l’UE pour mener les négociations.

    1-Une équipe de négociateurs européens sous influence?

    a. Qui est M. Ignacio Garcia Bercero négociateur en chef européen pour le TTIP ? Son curriculum vitae est introuvable. Qui peut croire que cet homme est sans passé ? D’où vient-il, qu’elles ont été ses précédents postes  et missions ?
    b. Quant aux autres membres de la délégation, certains d’entre eux ont travaillé dans des instances internationales fortement orientées pour la défense d’une certaine forme de modèle de libre-échange, le libéralisme économique, et l’ouverture des marchés (OMC, FMI, banque mondiale) tandis que d’autres ont réalisé leurs études aux États-Unis (Université de Berkeley, Harvad Business School…)

    2-Une étude aux arguments orientés ?
    L’Union européenne justifie l’importance et l’intérêt du TTIP par les résultats d’une étude qu’elle présente comme « indépendante » et qui lui sert de référence dans le cadre des négociations. Cette étude intitulée « Reducing transatlantic barriers to trade and investment : an economic assessment » (mars 2013) a été réalisée par leCentre for Economic Policy Research (CEPR).
    Au-delà des résultats issus de cette étude, on peut réellement contester l’indépendance et la neutralité des dirigeants du CEPR et des auteurs de ce rapport puisque, en effet ils ont, dans le passé, occupé des fonctions en lien direct avec les intérêts économiques américains. Ainsi :

    a. Richard Baldwin qui occupe depuis janvier 2014 le poste de Directeur du CEPR. était directeur des études sur les politiques publiques (Policy Director) au moment où l’étude a été réalisée. Professeur d’économie réputé, il a occupé différents postes en Europe et aux Etats-Unis. Jusqu’en 1991, année où il est arrivé en Europe, il était conseiller auprès du Président américain Bush sur les questions économiques (Senior Staff Economist for the President’s Council of Economic Advisors in the Bush Administration). A ce titre il a participé aux négociations de plusieurs accords de coopération économique : Uruguay Round,NAFTA, US-Japan Structural Impediments Initiative, et US-Japan Semiconductor Agreement. Richard Baldwin a donc défendu les intérêts économiques américains par le passé.

    Lors de la négociation relative au traité NAFTA, des arguments basés sur des modèles économiques promettaient de la croissance et des créations d’emplois aux États-Unis ainsi qu’au Mexique. Ces prévisions ne se sont pas concrétisées. Selon l’étude « Heading South U.S.-Mexico trade andjob displacement after NAFTA » datant de 2011 et réalisée par l’Economic Policy Institute, au cours de la période 1993-1999, les Etats-Unis et le Mexique ont perdu plusieurs centaines de milliers d’emplois. En outre, les inégalités de revenus ont augmenté et l’impact sur les salaires a été négatif. La fiabilité des prévisions issues des modèles macro-économiques qui ne rendent pas compte de la complexité du monde actuel, parait donc douteuse.

    b. Guillermo de la Dehesa, également président du CEPR et économiste réputé, a occupé au cours de sa carrière divers postes dans le gouvernement espagnol, à la Banque d’Espagne mais aussi à la Banque Mondiale. Il a par ailleurs travaillé dans le secteur privé, notamment bancaire. Il a été également conseiller international de la banque américaine Goldman Sachs. Enfin Guillermo de la Dehesa est membre du « Group of Thirty », ou G30, think tank basé à Washington. Ce G30 a été fondé en 1978 à l’initiative de la fondation Rockefellerqui a également fourni les premiers fonds. Son premier président a été Johannes Witteveen, un ancien directeur du Fonds Monétaire International. Son président actuel est Paul Volcker. Le G30 regroupe des financiers importants et des universitaires qui cherchent à approfondir la compréhension des problèmes économiques et financiers ainsi qu’à examiner les conséquences des décisions des secteurs publics et privés relatives à ces sujets.

    c. Joseph François directeur de l’étude dite « indépedante » du CPER,  a été pendant longtemps en poste aux Etats-Unis en tant qu’économiste au Bureau des statistiques du travail (Bureau of Labor Statistics )(1983-1987) et directeur du bureau « économie » de la commission du commerce international (1991-1993). Cette commission est une agence fédérale qui défend les intérêts des entreprises américaines dans le cadre de plaintes pour contrefaçon, d’instruction de concurrence déloyale, de viol des barrières douanières de la part d’entreprises étrangères. Elle fournit également des études sur le commerce et la compétitivité au congrès et au Président américains.

    En conclusion et en l’état actuel des informations disponibles, tout citoyen européen peut légitimement se poser la question de la capacité de l’équipe de négociateurs européens à défendre les intérêts de l’UE dans les négociations menées pour conclure le TTIP. Manifestement, ce dispositif ne permet pas de négocier à armes égales avec les États-Unis. La communication affichée n’atténue pas l’opacité caractéristique des négociations de ce traité, on ne lève pas l’opacité par des effets de communication.

    http://www.infoguerre.fr/culture-et-influence/edito-linfluence-americaine-dans-le-dispositif-europeen-du-ttip-5544