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Journal du Mercredi 28 Décembre 2016 : Immigration / Le droit d’asile explose en 2016
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Le vrai rôle des médias de masse
Slobodan Despot, éditeur et écrivain suisse d’origine serbe.
♦ Dans l’Occident moderne, l’altruisme émotif n’est pas une vertu, ni même une option: c’est un devoir. C’est un camouflage obligé pour sortir de chez soi, tout comme l’est la burqa pour les femmes en Arabie Saoudite.
La rumeur parcourt l’«antisphère» depuis l’élection de Trump: les médias officiels sont morts! Ils ont tout misé sur Hillary, ils ont donc tous perdu et plus personne ne leur accorde le moindre crédit. Circulez, y a plus rien à en tirer!
C’est évidemment une vue de l’esprit. Les médias ne sont pas là pour dire le vrai, ils sont là pour organiser notre vie. Ils sont, dans un sens général (englobant donc aussi les «antimédias»), le filtre par où nous recevons les 95% de notre connaissance du monde qui nous entoure. Le paysan du XIXe siècle pouvait encore se prévaloir d’un rapport presque direct à la réalité, construit par une expérience immédiate patiemment accumulée tout au long de sa vie et validé par une tradition immémoriale. Le paysan d’aujourd’hui n’a, de ce lointain ancêtre, que le nom. Pour acquérir un bien agricole en UE, il doit franchir une vingtaine d’étapes administratives qui supposent davantage de familiarité avec la bureaucratie qu’avec les bêtes. Son contact avec la terre est lui-même médiatisé par les roues de son tracteur. De l’observation du ciel et des vents, il ne tire plus rien, ayant des applications météo gratuites dans son smartphone, un smartphone sur lequel il tue le temps comme n’importe qui en labourant à la vitesse du pas les sillons interminables de ses champs de taille démesurée qu’impose l’agriculture industrielle.
Supposez que les services de météorologie lui donnent de fausses informations, que la bureaucratie change soudain ses critères en fonction de la théorie du réchauffement climatique, qu’une vague de suspicion frappe la céréale qu’il produit en monoculture ou que son fournisseur lui vende des semences stériles qu’il devra racheter contre bon argent l’année suivante s’il veut semer à nouveau. Il est mort! Il est totalement dépendant, totalement démuni, lui dont l’aïeul, tout en n’ayant pas le sou, était seul maître dans son enclos après Dieu. Une inflexion du cours des denrées, une entourloupe de Monsanto peuvent entraîner des vagues de suicides parmi les paysans désespérés, comme cela se voit aujourd’hui en Inde et ailleurs.
J’ai pris l’exemple du paysan comme un archétype de l’humain «archaïque» et antimédiatique – tout en sachant que c’était un faux exemple. Le paysan moderne est un technicien connecté, comme tout le monde dans notre société. Même des monastères régis par des règles de silence et d’isolation sévères dépendent de la vente de leurs produits sur l’Internet. Ils dépendent de leur médiatisation! Et il n’est pas un secteur d’activité dont la prospérité, et la survie même, ne dépendent de la pensée industrielle: de sa capacité de rationalisation, d’optimisation, de simplification. De la loi aveugle du nombre!
L’altruisme obligé, ou la burqa de l’homme blanc
C’est dans ce contexte de mécanisation et de déshumanisation systémiques qu’est née la civilisation la plus sentimentale de tous les temps. L’humain de l’ère industrielle – cœur dur et tripe molle selon Bernanos – vit avec une larme perpétuelle au coin de l’œil. Mais c’est le contexte médiatique qui va décider à quel moment, et à quel propos, sa larme va grossir en goutte et rouler sur sa joue. Téléthon: on récolte des millions pour le malheur médiatisé, mais on n’aura pas la moindre mansuétude pour le nécessiteux qu’on croise sur son palier. Migration: on met en scène la générosité de l’accueil, mais on n’a aucune pitié pour les parias qui se retrouvent à la rue pour n’avoir plus pu assumer les charges d’une société où une part croissante des taxes part justement… dans la générosité obligatoire!
La critique est facile, sur un plan général. On peut aisément en faire un système de pensée. C’est le système de pensée qui fonde le discours de ces mouvements dits «populistes» voire d’«extrême droite» qui constituent essentiellement le lobby des gens sans lobbies. Lesquels mouvements risquent bien, une fois arrivés, de remplacer une inhumanité par une autre. Entretemps, comme les révolutionnaires de jadis dans la civilisation bourgeoise, ils renvoient à cette société l’image la plus cruelle et la plus juste. Et, tout au fond de cette critique, se niche le plus petit dénominateur commun qui, par-delà les intérêts politiques et économiques, rassemble prolos et bourgeois, fils d’immigrés et vieux aristos sous les mêmes bannières: la volonté d’être non pas fascistes ni blancs ni français ni allemands; la volonté de rester ce qu’ils sont; de rejeter le camouflage imposé. Autrement dit, de rejeter la médiatisation qui les force dans un moule d’idées et de comportements qui les dénature.
Dans l’Occident moderne, en effet, l’altruisme émotif n’est pas une vertu, ni même une option: c’est une obligation. C’est un camouflage imposé pour sortir de chez soi, tout comme la burqa pour les femmes en Arabie Saoudite ou dans les quartiers sous charia d’Angleterre. Et, de même que leur voile intégral recouvre parfois des jeans serrés, voire des dessous de dentelle provocants, de même notre altruisme de façade recouvre une sécheresse de cœur encore jamais vue dans cette espèce dont nous sommes issus et qui s’appelait l’humanité.
A l’abri du sens
En un mot, nous nous sommes accommodés à vivre dans une hypocrisie permanente et absolue du fond de laquelle nous dénonçons l’hypocrisie des autres milieux ou des autres époques. Le «fond» de notre pensée, nous l’exprimons à mi-voix et uniquement à des proches et plus personne n’est assez fou pour clamer tout haut les évidences les plus cuisantes. De temps à autre, des «fuites» impliquant des ministres bien-pensants ou des vedettes de show-biz (se souvient-on de John Galliano?) nous rappellent à quel point le langage public de leur caste doit être corseté pour qu’ils finissent, quand ils se croient «en cercle privé», par s’épancher en des grossièretés explosives. Un seul mot malheureux peut mettre fin à une carrière par ailleurs exemplaire. Le discours des responsables politiques ou économiques est soigneusement lissé par les spin doctors afin de ne jamais laisser dépasser le moindre coin de bois rugueux sous la nappe satinée des euphémismes et des platitudes. Il importe de ne rien dire qui fasse sens! Lorsque vous franchissez cette limite, lorsque vous exprimez du sens, vous tombez dans la marmite du «populisme», d’où que vous soyez parti (voir à ce sujet le scandale soulevé par le banquier socialiste Thilo Sarrazin, en Allemagne).
Il importe de bien comprendre que cette terreur du «politiquement correct» n’est pas spécifiquement… politique. Comme le rappelle Angelo Codevilla, la correction politique passe avant l’exactitude factuelle parce que le Parti ou l’avant-garde éclairée (autrement dit le détenteur du monopole du langage public) incarne une réalité supérieure à la réalité elle-même. Une réalité «2.0», dirait-on aujourd’hui. Or depuis que nous sommes sortis du millénarisme marxiste et de ses illusions, plus aucun parti politique ne peut prétendre à une telle ambition: réécrire la réalité elle-même. La seule instance dotée des pouvoirs et des instruments d’un tel projet est le complexe académico-médiatique que les autorités publiques et l’économie entretiennent, mais qu’elles craignent plus que tout. L’université demeure aujourd’hui le dernier bastion des utopies collectivistes du XIXe siècle et en même temps le creuset des recherches de pointe en biotechnologie, cybernétique ou intelligence artificielle qui prétendent redéfinir concrètement l’être humain et son environnement. Sans l’assistance des médias (dont elle forme l’ensemble des cadres), l’université ne pourrait jamais justifier les crédits colossaux alloués à des recherches sans aucun intérêt ni écho pour les populations qui les financent, et encore moins s’assurer couverture et soutien pour des projets d’ingénierie humaine susceptibles d’accorder un droit de vie et de mort sur le «matériau humain» à une étroite et obscure avant-garde de technocrates. Il est aisé de voir que la théorie du genre elle-même avec ses ramifications constitue une stratégie d’intimidation et de prise de pouvoir sociétale, doublée d’un formidable désinhibiteur pour l’expérimentation la plus sacrilège: celle portant sur le sexe et la reproduction de notre espèce.
L’altruisme des sangsues
Au refaçonnage en laboratoire de la réalité biophysique correspond le remplacement de la réalité éprouvée par une réalité de synthèse au travers des médias. En ce sens, le processus est agnostique et apolitique. N’importe ce que vous pensez, pourvu que vous pensiez artificiel: c’est pourquoi, par exemple, le grotesque nazisme ukrainien ne dérange absolument pas les médias de grand chemin! N’importe ce que vous croyez voir, pourvu que vous le voyiez à travers nos lucarnes. Tout ce que nous sentons, tout ce que nous pensons est passé au crible des médias et des valeurs qu’ils colportent. Les contradictions ne leur font pas peur, au contraire. Elles contribuent à désorienter le cobaye – et donc à le rendre encore plus dépendant. Les médias ne servent pas à informer la meute, ils servent à la dresser.
D’où cette insistance sur le culte de l’Autre en tant que négation du Même (de soi), couplée à la dérive émotionnelle qui court-circuite les garde-fous rationnels. Tandis qu’on nous intime d’être altruistes dans le contexte général, il nous est permis et recommandé d’être cupides comme des sangsues dans notre vie privée («Vos intérêts», «faire fructifier votre argent», «profiter de vos avantages», etc.). En couplant la générosité abstraite à la mesquinerie concrète, on façonne des masses d’humains écervelés, abreuvés de slogans de fraternité et de partage, mais mus par un égocentrisme strict excluant tout esprit de sacrifice et toute confiance en l’autre, conditions premières d’une identité collective.
C’est pourquoi les mouvements identitaires (= défense du Même) sont proscrits, c’est pourquoi le réalisme politique, social ou éducatif est a priori décrié, c’est pourquoi les individus au langage franc et à l’engagement sacrificiel sont inévitablement poussés vers l’«extrême droite». N’échappent à la mise au ban que les grégaires et les veules qui acceptent de brouter l’herbe entre leurs quatre pattes sans s’intéresser au destin du troupeau.
Et c’est aussi pourquoi la faillite totale du système médiatique sur la victoire de Trump n’était pas une simple erreur d’appréciation. C’était littéralement une «erreur système»: la faillite momentanée d’une matrice informatique mise en place non pour rendre compte de la réalité, mais pour la fabriquer.
Slobodan Despot 12/12/2016
Source : Antipresse n°54
Voir aussi : Les médias en servitude : quand Polémia met la médiaklatura en examen
Et à commander à Polémia, 60 ter rue Jean-Jacques Rousseau, 92500 Rueil-Malmaison. ( jcaferrer@club-internet.fr)
« Polémia poursuit son travail d’analyse du phénomène médiatique. Après La tyrannie médiatique, le Dictionnaire de novlangue et le Dictionnaire de la réinformation, voici Les médias en servitude. Il s’agit d’une étude serrée de la médiaklatura, cette centaine d’hommes et de femmes qui donnent le la à l’opinion, cette sainte alliance du trotskysme de salles de rédaction et du capitalisme financier. Voici l’avant-propos de cet ouvrage ».
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Benoist Apparu, porte-parole de François Fillon, a voté pour la loi Taubira
D'Agnès Marion, Conseillère régionale FN Auvergne-Rhône-Alpes, présidente du cercle Fraternité, sur Boulevard Voltaire :
"Le président de Sens commun, Christophe Billan, affirmait dans Le Point, le 22 décembre dernier, qu’au Front national « il est difficile de savoir qui parle en son nom et quelle est précisément la ligne de cette formation politique » sur les questions de la famille. Visiblement, M. Billan voit et entend ce qu’il veut voir et entendre !
Sens commun, né du vaste mouvement de refus du mariage homosexuel, n’en finit pas de se contorsionner pour justifier son ralliement à François Fillon et, pour cela, cherche des contradictions au Front national là où, au fond, il n’y en a pas.
On aurait légitimement pu penser que le mariage pour tous et la logique libérale-libertaire qui préside à la loi Taubira étaient, pour Sens commun, centraux et dépassaient en termes d’importance politique tous les autres thèmes ! Mme Taubira elle-même, en parlant de changement de civilisation, validait ce raisonnement. Pourtant, Sens commun, en faisant le choix de soutenir une famille politique puis un candidat pour lequel la question de l’abrogation de la loi Taubira n’est ni unanime ni centrale, est, en quelque sorte, sorti de la logique de son combat initial et fondateur. À ce titre, le virage pris par M. Fillon dans le choix de son équipe de campagne est symptomatique : faut-il rappeler que M. Apparu, aujourd’hui porte-parole, a voté pour cette loi ?
En revanche, du côté du FN, pas de tergiversation : la loi sera abrogée. Parce qu’au FN, nous savons que la destruction des acquis familiaux ET sociaux voulue par l’ultra-libéralisme dont M. Fillon est le héraut précarise les Français en rognant les protections qui leur permettent de se projeter dans l’avenir. Or, la famille est, par définition, le lieu où les logiques de marché ne rentrent pas. Abîmée financièrement, dégradée symboliquement, la famille offre donc moins de résistance à l’ultralibéralisme.
C’est pourquoi la famille mérite d’être défendue économiquement mais aussi symboliquement et institutionnellement. C’est la double raison de l’opposition absolue du Front national au mariage pour tous. À l’intérêt supérieur de l’enfant d’avoir un père et une mère se lie une position antilibérale : refus du marché partout, des logiques de marché pour tous, de la marchandisation des corps où nous mènent la PMA et la GPA qui découleront, in fine, de la logique de cette loi.
Ne nous méprenons pas si le FN s’est prononcé à l’unanimité contre le mariage pour tous, c’est qu’il a pris acte de la nécessité de structurer la société autour d’une cellule familiale solide fondée sur sa forme naturelle (un père – une mère). Une famille française sûre matériellement et solide symboliquement, c’est la France qui continue ! La question de l’abrogation ne fait pas débat pour les responsables de notre mouvement. Certes, il faut reconnaître que, pour certains membres du FN, cette question n’est pas première : ils considèrent, à juste titre, que ce sujet n’est qu’un enfumage de la part des socialistes pour cacher leur médiocrité dans le gouvernement de la France et recréer artificiellement le clivage gauche/droite. D’autres y voient un vrai changement de civilisation. Mais tous sont unanimes pour demander l’abrogation de la loi Taubira.
À quelques mois de la présidentielle, il ne reste plus qu’un seul candidat qui propose, dans son programme, l’abrogation de la loi Taubira : c’est Marine Le Pen, soutenue par le Front national dans son ensemble et dans sa diversité. Et, pour abroger cette loi et remettre la France en ordre matériellement et anthropologiquement, elle doit être surtout soutenue par une majorité de Français. La ligne est claire !"
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Après la mort du tueur de Berlin, les questions demeurent
La traque est terminée. Angela Merkel, comme toute l’Allemagne, est soulagée : Anis Amri, le terroriste recherché par toutes les polices d’Europe pour l’attentat du marché de Noël de Breitscheidplatz, à Berlin lundi, a été abattu vendredi près de Milan.
Des hommes de la police italienne s’affairent près de la dépouille mortelle dAnis Amri, dans la nuit de jeudi à vendredi, à Sesto San Giovanni, près de Milan. Crédits photo : STRINGER/REUTERS
« Le danger immédiat est écarté », a annoncé la chancelière lors d’une déclaration officielle. Quelques heures auparavant, elle s’était entretenue avec le président du Conseil italien, Paolo Gentiloni, qui lui avait confirmé l’identité de la personne tuée par des policiers à Sesto San Giovanni, vers 3 heures du matin.
L’islamiste a été interpellé lors d’un contrôle de routine. Il a ouvert le feu. Les forces de l’ordre ont riposté. L’un des deux policiers en action a été légèrement blessé. Les services italiens ont ensuite rapidement identifié le corps : Anis Amri avait passé quatre ans en détention en Italie, et ses empreintes digitales étaient enregistrées. « Plus que jamais nous sommes engagés sur le front de la sécurité », s’est félicité Paolo Gentiloni lors d’une déclaration.
Un centre commercial visé
À Berlin, l’heure n’est pas au triomphalisme. « Le danger terroriste dans son ensemble demeure présent, comme depuis plusieurs années », prévient Angela Merkel. Comme pour confirmer que la menace est partout, une opération de police, sans lien avec l’attentat de Berlin, a conduit à l’arrestation de deux personnes à Oberhausen. Ces deux frères originaires du Kosovo sont soupçonnés d’avoir préparé un attentat contre un centre commercial.
L’affaire Anis Amri n’est pas non plus terminée. L’itinéraire du terroriste qui, au volant d’un poids lourd, a tué 12 personnes lundi et blessé 48 autres au nom de l’organisation État islamique, doit encore être éclairci. L’enquête se concentre maintenant sur les complicités dont il a pu bénéficier. Les policiers « ne se reposeront pas tant qu’ils n’auront pas découvert qui avait connaissance des actes (d’Anis Amri), qui l’a aidé, qui l’a couvert », a assuré Angela Merkel. Il reste aussi d’autres questions à éclaircir : avant d’arriver à Milan, via Turin, Amri se trouvait a priori en France. Il serait parti de Chambéry, où se trouvait d’ailleurs jeudi après-midi le président de la République, François Hollande. Comment l’islamiste le plus recherché d’Europe a-t-il pu échapper aux contrôles aux frontières entre l’Allemagne et la France, puis entre la France et l’Italie ? [....]
La suite sur Le Figaro.fr
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Apres-la-mort-du-tueur-de-Berlin
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VIOLENCE ET MEILLEUR DES MONDES
Claude Bourrinet
Les chafouins qui nous gouvernent, voyant qu'ils ne pouvaient légiférer sur la fessée, s'avisèrent qu'il était urgent, avant de plier bagage, d'enrober le tout, petit cul et main vindicative, dans une loi plus large, la loi « Égalité et Citoyenneté » visant à empêcher « tout traitement cruel, dégradant ou humiliant, y compris tout recours aux violences corporelles. » Cette mesure, qui cible particulièrement les parents, a l'ambition grotesque et démesurée de lutter contre la délinquance et le terrorisme, et de faire baisser le taux de suicide, la consommation d'alcool et de drogue, la violence faite aux femmes, les placements en foyers etc. Bref, on a trouvé le Graal, qui va nous propulser dans l'empyrée mortifiant du Brave New World, si bien décrit par l'un des sujets les plus perspicaces de sa Gracieuse Majesté, Aldous Huxley. Bien évidemment, un cortège de spécialistes de la chose humaine accompagne, comme des poissons pilotes, les lois sociétales qui se penchent sur la société, comme Diafoirus sur son malheureux patient. Le législateur gère, dorénavant, un hôpital peuplé de souffrants, qu'il faut guérir, malgré eux, quand bien même ils croiraient aller bien. « Les gens bien portants sont des malades qui s'ignorent ! », assène Knock.
Quant à savoir si les souffrances engendrées par le chômage, la solitude, si la publicité agressive, l'arraisonnement de l'humain par la marchandise, les spectacles audiovisuels abêtissants, ne sont pas plus générateurs de déséquilibres mentaux, c'est un point de vue qui n'a pas l'air d'avoir effleuré les intelligences réductrices de nos moralisateurs hystériques.
Une entreprise totalitaires
La contre-utopie de Huxley dénonçait cette dérive totalitaire. A vouloir guérir tous les maux de l'humanité, on produit un troupeaux d'être indifférenciés, mus par des stimuli régressifs, infantilisés, matérialistes et sans âme, devant lesquels le « Sauvage », héritier de la grandeur humaine, de sa complexité, n'a plus qu'à se suicider, comme un fou qu'il est.
On doit, encore et toujours, insister sur ce point, qui est peut-être plus important que les questions migratoires, les crises économiques ou l'effondrement social. Ou, plutôt, ces problèmes constituent le corollaire d'un phénomène autrement plus redoutable, clairement analysé dans l'essai fondamental de Peter Sloterdijk, paru en 2000, Règles pour le parc humain. Il y présente l'humanisme comme une tentative « érudite » de juguler, par les œuvres et la discipline sociale et culturelle, les tentations bestiales inhérentes à l'homme (sans vouloir les éliminer). Cette entreprise, comme l'avait noté Platon dans Le Politique, est une sorte de domestication de l'homme. Le chef d'Etat est donc un éleveur. Cependant, la fin de la haute culture, la mise au placard du grand art et de la littérature, livrent l'humain à la technique sans garde-fous, à la tentation faustienne de régler le problème en assainissant, dans ses fondations, la question humaine.
Or, celle-ci, comme nous le montre la tragédie, est insoluble. Oedipe se crève les yeux parce qu'il n'a pas su voir en face la cruauté des dieux, qui se rient de la fourmilière humaine, de ses affres et de ses prétentions. Dans toutes les grandes créations imaginaires du passé, la part sombre, la part maudite, a été le plus puissant catalyseur de l'énergie artistique, et, par conséquent, de la grandeur de l'homme. D'Eschyle à Shakespeare, de Homère à Dostoïevski, de Michel Ange à Van Gogh, le génie s'est débattu dans ses toiles d'araignées, et ses déchirures maculées de sang et de larmes ont ouvert nos yeux sur l'intimité de notre être. Que serait devenu Stendhal s'il n'avait été persécuté par son père ? L'ennui, la médiocrité, la bêtise, sont tapissés de bonnes intentions. Montaigne, à la suite d'Erasme, mais de façon moins ironique, disait que les passions, les instinct considérés comme glorieux ou inavoués, sont comme le souffle du vent qui gonfle les voiles du navire. Enlevez la part sauvage qui est en nous, en croyant nous rendre plus proprets, plus acceptables, plus sociables, vous briserez les ressorts qui nous font agir. Et qui sait ce qui meut un homme?
Les régimes totalitaires, en général, ont (pour parodier notre bon vieux Sully) deux mamelles : l'Egalité et la Bonté (entendez : l'absence de « méchanceté »). Or, il est bien un lieu, sur cette terre, qui a l'heur d'accoupler ces deux vertus : le cimetière.
http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2016/12/25/violence-et-meilleur-des-mondes.html
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Le vrai rôle des médias de masse
Slobodan Despot, éditeur et écrivain suisse d’origine serbe.
Dans l’Occident moderne, l’altruisme émotif n’est pas une vertu, ni même une option: c’est un devoir. C’est un camouflage obligé pour sortir de chez soi, tout comme l’est la burqa pour les femmes en Arabie Saoudite.
La rumeur parcourt l’«antisphère» depuis l’élection de Trump: les médias officiels sont morts! Ils ont tout misé sur Hillary, ils ont donc tous perdu et plus personne ne leur accorde le moindre crédit. Circulez, y a plus rien à en tirer!
C’est évidemment une vue de l’esprit. Les médias ne sont pas là pour dire le vrai, ils sont là pour organiser notre vie. Ils sont, dans un sens général (englobant donc aussi les «antimédias»), le filtre par où nous recevons les 95% de notre connaissance du monde qui nous entoure. Le paysan du XIXe siècle pouvait encore se prévaloir d’un rapport presque direct à la réalité, construit par une expérience immédiate patiemment accumulée tout au long de sa vie et validé par une tradition immémoriale. Le paysan d’aujourd’hui n’a, de ce lointain ancêtre, que le nom. Pour acquérir un bien agricole en UE, il doit franchir une vingtaine d’étapes administratives qui supposent davantage de familiarité avec la bureaucratie qu’avec les bêtes. Son contact avec la terre est lui-même médiatisé par les roues de son tracteur. De l’observation du ciel et des vents, il ne tire plus rien, ayant des applications météo gratuites dans son smartphone, un smartphone sur lequel il tue le temps comme n’importe qui en labourant à la vitesse du pas les sillons interminables de ses champs de taille démesurée qu’impose l’agriculture industrielle.
Supposez que les services de météorologie lui donnent de fausses informations, que la bureaucratie change soudain ses critères en fonction de la théorie du réchauffement climatique, qu’une vague de suspicion frappe la céréale qu’il produit en monoculture ou que son fournisseur lui vende des semences stériles qu’il devra racheter contre bon argent l’année suivante s’il veut semer à nouveau. Il est mort! Il est totalement dépendant, totalement démuni, lui dont l’aïeul, tout en n’ayant pas le sou, était seul maître dans son enclos après Dieu. Une inflexion du cours des denrées, une entourloupe de Monsanto peuvent entraîner des vagues de suicides parmi les paysans désespérés, comme cela se voit aujourd’hui en Inde et ailleurs.
J’ai pris l’exemple du paysan comme un archétype de l’humain «archaïque» et antimédiatique – tout en sachant que c’était un faux exemple. Le paysan moderne est un technicien connecté, comme tout le monde dans notre société. Même des monastères régis par des règles de silence et d’isolation sévères dépendent de la vente de leurs produits sur l’Internet. Ils dépendent de leur médiatisation! Et il n’est pas un secteur d’activité dont la prospérité, et la survie même, ne dépendent de la pensée industrielle: de sa capacité de rationalisation, d’optimisation, de simplification. De la loi aveugle du nombre!
L’altruisme obligé, ou la burqa de l’homme blanc
C’est dans ce contexte de mécanisation et de déshumanisation systémiques qu’est née la civilisation la plus sentimentale de tous les temps. L’humain de l’ère industrielle – cœur dur et tripe molle selon Bernanos – vit avec une larme perpétuelle au coin de l’œil. Mais c’est le contexte médiatique qui va décider à quel moment, et à quel propos, sa larme va grossir en goutte et rouler sur sa joue. Téléthon: on récolte des millions pour le malheur médiatisé, mais on n’aura pas la moindre mansuétude pour le nécessiteux qu’on croise sur son palier. Migration: on met en scène la générosité de l’accueil, mais on n’a aucune pitié pour les parias qui se retrouvent à la rue pour n’avoir plus pu assumer les charges d’une société où une part croissante des taxes part justement… dans la générosité obligatoire!
La critique est facile, sur un plan général. On peut aisément en faire un système de pensée. C’est le système de pensée qui fonde le discours de ces mouvements dits «populistes» voire d’«extrême droite» qui constituent essentiellement le lobby des gens sans lobbies. Lesquels mouvements risquent bien, une fois arrivés, de remplacer une inhumanité par une autre. Entretemps, comme les révolutionnaires de jadis dans la civilisation bourgeoise, ils renvoient à cette société l’image la plus cruelle et la plus juste. Et, tout au fond de cette critique, se niche le plus petit dénominateur commun qui, par-delà les intérêts politiques et économiques, rassemble prolos et bourgeois, fils d’immigrés et vieux aristos sous les mêmes bannières: la volonté d’être non pas fascistes ni blancs ni français ni allemands; la volonté de rester ce qu’ils sont; de rejeter le camouflage imposé. Autrement dit, de rejeter la médiatisation qui les force dans un moule d’idées et de comportements qui les dénature.
Dans l’Occident moderne, en effet, l’altruisme émotif n’est pas une vertu, ni même une option: c’est une obligation. C’est un camouflage imposé pour sortir de chez soi, tout comme la burqa pour les femmes en Arabie Saoudite ou dans les quartiers sous charia d’Angleterre. Et, de même que leur voile intégral recouvre parfois des jeans serrés, voire des dessous de dentelle provocants, de même notre altruisme de façade recouvre une sécheresse de cœur encore jamais vue dans cette espèce dont nous sommes issus et qui s’appelait l’humanité.
A l’abri du sens
En un mot, nous nous sommes accommodés à vivre dans une hypocrisie permanente et absolue du fond de laquelle nous dénonçons l’hypocrisie des autres milieux ou des autres époques. Le «fond» de notre pensée, nous l’exprimons à mi-voix et uniquement à des proches et plus personne n’est assez fou pour clamer tout haut les évidences les plus cuisantes. De temps à autre, des «fuites» impliquant des ministres bien-pensants ou des vedettes de show-biz (se souvient-on de John Galliano?) nous rappellent à quel point le langage public de leur caste doit être corseté pour qu’ils finissent, quand ils se croient «en cercle privé», par s’épancher en des grossièretés explosives. Un seul mot malheureux peut mettre fin à une carrière par ailleurs exemplaire. Le discours des responsables politiques ou économiques est soigneusement lissé par les spin doctors afin de ne jamais laisser dépasser le moindre coin de bois rugueux sous la nappe satinée des euphémismes et des platitudes. Il importe de ne rien dire qui fasse sens! Lorsque vous franchissez cette limite, lorsque vous exprimez du sens, vous tombez dans la marmite du «populisme», d’où que vous soyez parti (voir à ce sujet le scandale soulevé par le banquier socialiste Thilo Sarrazin, en Allemagne).
Il importe de bien comprendre que cette terreur du «politiquement correct» n’est pas spécifiquement… politique. Comme le rappelle Angelo Codevilla, la correction politique passe avant l’exactitude factuelle parce que le Parti ou l’avant-garde éclairée (autrement dit le détenteur du monopole du langage public) incarne une réalité supérieure à la réalité elle-même. Une réalité «2.0», dirait-on aujourd’hui. Or depuis que nous sommes sortis du millénarisme marxiste et de ses illusions, plus aucun parti politique ne peut prétendre à une telle ambition: réécrire la réalité elle-même. La seule instance dotée des pouvoirs et des instruments d’un tel projet est le complexe académico-médiatique que les autorités publiques et l’économie entretiennent, mais qu’elles craignent plus que tout. L’université demeure aujourd’hui le dernier bastion des utopies collectivistes du XIXe siècle et en même temps le creuset des recherches de pointe en biotechnologie, cybernétique ou intelligence artificielle qui prétendent redéfinir concrètement l’être humain et son environnement. Sans l’assistance des médias (dont elle forme l’ensemble des cadres), l’université ne pourrait jamais justifier les crédits colossaux alloués à des recherches sans aucun intérêt ni écho pour les populations qui les financent, et encore moins s’assurer couverture et soutien pour des projets d’ingénierie humaine susceptibles d’accorder un droit de vie et de mort sur le «matériau humain» à une étroite et obscure avant-garde de technocrates. Il est aisé de voir que la théorie du genre elle-même avec ses ramifications constitue une stratégie d’intimidation et de prise de pouvoir sociétale, doublée d’un formidable désinhibiteur pour l’expérimentation la plus sacrilège: celle portant sur le sexe et la reproduction de notre espèce.
L’altruisme des sangsues
Au refaçonnage en laboratoire de la réalité biophysique correspond le remplacement de la réalité éprouvée par une réalité de synthèse au travers des médias. En ce sens, le processus est agnostique et apolitique. N’importe ce que vous pensez, pourvu que vous pensiez artificiel: c’est pourquoi, par exemple, le grotesque nazisme ukrainien ne dérange absolument pas les médias de grand chemin! N’importe ce que vous croyez voir, pourvu que vous le voyiez à travers nos lucarnes. Tout ce que nous sentons, tout ce que nous pensons est passé au crible des médias et des valeurs qu’ils colportent. Les contradictions ne leur font pas peur, au contraire. Elles contribuent à désorienter le cobaye – et donc à le rendre encore plus dépendant. Les médias ne servent pas à informer la meute, ils servent à la dresser.
D’où cette insistance sur le culte de l’Autre en tant que négation du Même (de soi), couplée à la dérive émotionnelle qui court-circuite les garde-fous rationnels. Tandis qu’on nous intime d’être altruistes dans le contexte général, il nous est permis et recommandé d’être cupides comme des sangsues dans notre vie privée («Vos intérêts», «faire fructifier votre argent», «profiter de vos avantages», etc.). En couplant la générosité abstraite à la mesquinerie concrète, on façonne des masses d’humains écervelés, abreuvés de slogans de fraternité et de partage, mais mus par un égocentrisme strict excluant tout esprit de sacrifice et toute confiance en l’autre, conditions premières d’une identité collective.
C’est pourquoi les mouvements identitaires (= défense du Même) sont proscrits, c’est pourquoi le réalisme politique, social ou éducatif est a priori décrié, c’est pourquoi les individus au langage franc et à l’engagement sacrificiel sont inévitablement poussés vers l’«extrême droite». N’échappent à la mise au ban que les grégaires et les veules qui acceptent de brouter l’herbe entre leurs quatre pattes sans s’intéresser au destin du troupeau.
Et c’est aussi pourquoi la faillite totale du système médiatique sur la victoire de Trump n’était pas une simple erreur d’appréciation. C’était littéralement une «erreur système»: la faillite momentanée d’une matrice informatique mise en place non pour rendre compte de la réalité, mais pour la fabriquer.
Slobodan Despot 12/12/2016
Source : Antipresse n°54
Voir aussi : Les médias en servitude : quand Polémia met la médiaklatura en examen
Et à commander à Polémia, 60 ter rue Jean-Jacques Rousseau, 92500 Rueil-Malmaison. ( jcaferrer@club-internet.fr)
« Polémia poursuit son travail d’analyse du phénomène médiatique. Après La tyrannie médiatique, le Dictionnaire de novlangue et le Dictionnaire de la réinformation, voici Les médias en servitude. Il s’agit d’une étude serrée de la médiaklatura, cette centaine d’hommes et de femmes qui donnent le la à l’opinion, cette sainte alliance du trotskysme de salles de rédaction et du capitalisme financier. Voici l’avant-propos de cet ouvrage ».
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Boualem Sansal : La France en voie de faire allégeance au Calife ? Discours sur l'Islamisme
Intervention de Boualem Sansal devant la Fondation Varenne [13 décembre 2016]*. Importante tant par son contenu - nous laissons nos lecteurs le découvrir - que parce qu'elle a été faite devant de grands noms de la presse française et d'illustres personnalités. LFAR
Il ne faut désespérer ni Billancourt, ni le Qatar, ni l’institut
Mesdames et Messieurs, bonjour, bonsoir,
Daniel Pouzadoux m’a fait l’amitié de m’inviter à votre cérémonie et il a poussé la gentillesse jusqu’à me demander de venir au pupitre dire quelques mots. Je le remercie très chaleureusement. Je vais le faire en essayant de ne pas vous ennuyer, j’ai tendance ces derniers temps à me répéter, et pas de la meilleure façon, je veux dire la politiquement correcte.
Je ne sais pas si vous l’entendez mais je vous le dis, parler devant vous n’est pas facile, dans la salle je vois de grands noms de la presse française… c’est impressionnant. Et flatteur pour moi, dans mon pays, l’Algérie, j’ai droit au traitement pour lépreux, on lâche les chiens, on jette des pierres. En ce moment, à la suite d’un supposé amalgame, blasphème, ou mauvaise pensée de ma part, on délibère à mon sujet, et la fumée n’est pas blanche, ça ne dit rien de bon. Mais passons, rien n’est certain tant qu’il n’est pas arrivé.
Je voudrais, avec la permission de Daniel, et la vôtre aussi, vous dire deux trois choses sur l’islamisme. Il y a d’autres sujets mais celui-ci les dépasse, il tient le monde en haleine, et la France en premier, elle est une pièce essentielle dans son programme de domination planétaire. C’est ici qu’il gagnera ou perdra face à l’Occident, il le croit, voilà pourquoi il s’y investit avec tant de rage, derrière laquelle cependant agit un monde étonnant de froide intelligence et de patience.
Personne ne peut mieux qu’un algérien comprendre ce que vous vivez, ce que vous ressentez, l’Algérie connaît l’islamisme, elle en a souffert vingt années durant.
Je ne veux pas laisser entendre que l’islamisme est fini dans ce pays, simplement parce que le terrorisme a reflué, c’est tout le contraire, l’islamisme a gagné, à part quelques voix dissonantes qui s’époumonent dans le désert, rien ne s’oppose à lui, il a tout en main pour réaliser son objet. Tout son programme, dont le terrorisme est un volet important mais pas le plus important, il en est dix autres qui le sont davantage, ne vise que cela : briser les résistances, éteindre les Lumières avec un grand L et installer les mécanismes d’une islamisation en profondeur de la société. On peut dire que l’islamisme ne commence véritablement son œuvre qu’après le passage du rouleau compresseur de la terreur, à ce stade la population est prête à tout accepter avec ferveur, humilité et une vraie reconnaissance.
On en est là en Algérie, le programme se déroule bien, les islamistes travaillent comme à l’usine, ils contrôlent tout, surveillent tout, le point de non-retour est franchi et le point final arrive comme un coup de poing. Encore quelques réglages et nous aurons une république islamique parfaite, tout à fait éligible au califat mondial. Vous en entendrez parler, je pense.
Un exemple pour le montrer : dans la petite ville où j’habite, à 50 kms d’Alger, une ville universitaire dont la population, 25000 habitants environ, se compose essentiellement d’enseignants, de chercheurs et d’étudiants, il y avait avant l’arrivée de l’islamisme, dans les années 80, une petite mosquée branlante, coloniale par son âge, que ne fréquentaient que quelques vieux paysans des alentours ; aujourd’hui, après deux décennies de terrorisme et de destruction, et alors que le pays manque de tout, il y en a quinze, toutes de bonne taille et bien équipées, eau courante au robinet, hautparleurs surpuissants, climatisation et internet à tous les étages, et je vous apprends que pour la prière du vendredi elles ne suffisent pas pour accueillir tous les pénitents. Il faudrait clairement en construire quinze autres ou réquisitionner les amphis et les laboratoires. Attention, je ne fais pas d’amalgame, ni de persiflage, je ne dis pas que les pénitents sont des islamistes, aucun ne l’est, je vous l’assure, n’ayez crainte, je dis simplement que les islamistes ont bien travaillé, en peu de temps ils ont assaini le climat et fait de nous de bons et fidèles musulmans, ponctuels et empressés, et jamais, au grand jamais j’insiste, ils ne nous ont demandé de devenir des islamistes comme eux. « Point de contrainte en religion », c’est dans le Coran, sourate 2, verset 256.
En Algérie, on suit avec beaucoup d’inquiétude l’évolution des choses en France. Je ne parle pas de nos islamistes, ils se félicitent de leurs avancées chez vous, ni de notre gouvernement, tout entier mobilisé au chevet de son vieux président, M. Bouteflika, je parle de ceux qui ont de l’amitié pour vous et ceux qui ont des parents en France et qui voudraient les voir continuer de vivre leur vie française le mieux possible. Je vous le dis, ceux-là sont inquiets, très très inquiets et même désespérés. Ils vous en veulent pour cela.
Inquiets parce qu’ils constatent jour après jour, mois après mois, année après année, que la France ne sait toujours pas se déterminer par rapport à l’islamisme : est-ce du lard, est-ce du mouton, est-ce de la religion, est-ce de l’hérésie ? Nommer ces choses, elle ne sait pas, c’est un souci. Pendant ce temps, le boa constrictor islamiste a largement eu le temps de bien s’entortiller, il va tout bientôt l’étouffer pour de bon. Insouciante qu’elle est, la mignonne est allée faire amie-ami avec les gros cheikhs du Golfe que chacun sait être les géniteurs et les dresseurs du boa et surtout d’anciens redoutables détrousseurs de caravanes.
Inquiets de voir la France des libertés verser dans le maccarthysme. Que se passe-t-il, bon sang, il n’est plus possible, pour personne, de parler de certains sujets liés à la Chose sans se voir aussitôt traîné au tribunal et condamné sévèrement. On en sort encore avec des amendes, des sursis et des marques à l’épaule, mais le jour n’est pas loin où on se verra appliquer la vraie charia.
Inquiets et dégoutés de voir cette grande nation laïque et avant-gardiste exhiber à tout bout de champ ses imams et ses muftis, ses pachas de l’UOIF, ses commandeurs du CFCM, et, pour la note moderne, deux trois sœurs cagoulées à l’arrière-plan, comme jadis au temps des colonies de papa elle promenait de cérémonies en cérémonies ses caïds chamarrés bardés de médailles, ses marabouts en boubous et autres sorciers en plumes, et repousser fermement ceux qui peuvent parler aux gens sans réciter un seul verset ou lever de doigt menaçant au ciel. On croirait que la France n’a pas été décolonisée en même temps que ses colonies ou que la laïcité y a été abrogée par un édit du grand imam.
Inquiets et en colère de voir que les algériens de France, pourtant instruits de la vraie nature de l’islamisme, et pis, qui savent qu’il a lancé une OPA sur leurs enfants, ne s’engagent pas plus que ça dans la lutte contre lui, pas au-delà des protestations de principe : « C’est pas ça l’islam » ; « L’islam est paix, chaleur et tolérance », « l’islam est une chance pour la France ». Misère, comment le dire : l’urgent n’est pas de sauver l’islam de l’amalgame mais de sauver les enfants de la mort
Inquiets et effarés de voir l’Europe se déliter et devenir un amplificateur de crises et fabricant d’un islamisme européen véritablement monstrueux, qui par ses prétentions totalitaires et ses haines tous azimuts, s’apparente au nazisme-fascisme d’antan, qu’il contribue de la sorte à ressusciter.
Désespérés en fin de compte de voir que la France et l’Europe sont à mille lieues de pouvoir concevoir et mener ensemble le seul combat qui puisse venir à bout de l’islamisme : le contre-djihad, conçu sur le principe même du djihad. Et le djihad n’est pas la guerre, c’est mille chamboulements dans mille domaines différents, menées sans restriction ni frein, dans un mouvement brownien accéléré irréversible.
Après tout ça, y-a-t-il de l’espoir ? Oui, il existe, il est puissant, la France est un grand pays avec une immense histoire pleine de ressort et d’énergie, il continue de vivre et de se projeter dans l’avenir, mais chacun sent que l’effort coûte de plus en plus, que le poison islamiste court dans ses veines, que la langueur de la décadence le travail, que le pays perd de sa cohérence et de son unité, que le gouvernement n’y entend goutte, que l’Europe est un boulet, bref chacun comprend que la fin approche. L’espoir est précisément là, dans cette horrible sensation que l’Histoire est finie, c’est là que le désespoir trouve sa meilleure énergie.
Il y a une condition cependant, un vrai challenge de nos jours, la France doit retrouver l’usage de la parole libre et en faire une arme. Si le terrorisme se combat dans la discrétion et la patience, par le renseignement et l’infiltration, l’islamisme se combat par la parole, dite au grand jour, haut et fort. Ce combat a toujours été celui des journalistes et des écrivains, qu’ils reprennent le flambeau, il est à eux.
On n’oubliera pas de mener ce combat en premier contre l’armée des idiots utiles et des bienpensants, qui avec une poignée de considérations de patronages ont réussi à paralyser la France, peuple et institutions, et l’ont livrée aux islamistes et demain à la guerre civile : « pas d’amalgame tu feras », « l’assassin de ton frère est ton frère, des bisou ours tu lui adresseras », « raciste et islamophobe tu es si tu ne tends pas l’autre joue », « ta coulpe tu battras car colonisateur et esclavagiste tu fus », « de remords et de pénitences, tu te nourriras », «ta place tu cèderas, d’Hilmi tu seras », « paix, tolérance et soumission, tu pratiqueras avec tes agresseurs ».
Ces formules sont arrivées à l’école, avec d’autres douceurs du même genre, ce qui facilite les abandons de demain. « Cons et dangereux », disait d’eux Yves Montand, qui fut lui-même un idiot-utile des plus célèbres, c’était hier, aujourd’hui il dirait plus : « cons, dangereux, et heureux de l’être ».
Vous l’avez noté, à aucun moment je n’ai parlé de l’islam. Vue par-là, l’affaire nous dépasse, on est dans l’intouchable, l’islam, c’est Allah, c’est Mahomet, le Coran, le Califat, la Oumma, c’est la fin universelle des hérésies et de la mécréance. « L’islam est l’horizon indépassable de notre temps », ce cher Jean-Paul Sartre nous le dirait sans faute s’il revenait parmi nous.
A côté, l’islamisme n’est rien, avec sa pauvre charia et ses sabres ébréchés, on pourrait le balayer ce soir, si on nous le permettait, il n’est que l’expression des délires et des caprices de bédouins du désert arabique, abrutis par des siècles d’ignorance et de consanguinité féroce, soudainement enrichis et ennoblis par des Anglais idiots et accueillis à bras ouverts dans les grandes capitales d’Europe. Nous vivons les frasques de ces enfants monstrueusement gâtés, jouisseurs fous et insatiables.
Aujourd’hui, ils saccagent des pays comme hier, quand ils apprirent à prendre l’avion et actionner des ascenseurs, ils saccageaient les palaces du monde libre avant de les acheter pour les mettre à leur goût. C’est cela que les idiots-utileset les bienpensants aiment en vérité : l’argent des cheikhs, il sent bon l’encens et le mazout. Avec eux, Billancourt ne désespérera jamais, et d’ailleurs par leur faute Billancourt n’existe plus, il a disparu en même temps qu’une certaine France. A Colombe-les-deux-Mosquées, il y en a un qui doit salement râler.
Pour terminer, je voudrais vous dire mon sentiment sur les propositions récentes de l’institut Montaigne pour réformer l’islam et rendre possible l’émergence d’un islam de France. J’ai vérifié, c’est bien d’islam qu’il parle, d’islam de France, ce qui déjà est un gros blasphème, l’islam est un, il est partout chez lui. C’est par le JDD du 18/9 passé que j’en ai pris connaissance. Ces propositions qui s’enfilent comme des perles sont au nombre de dix et se résument ainsi : on lève une redevance sur le halal, on construit des mosquées, on forme des aumôniers et des imams, on enseigne l’arabe aux écoliers et le français aux imams, on expurge l’histoire, on crée un secrétariat d’Etat à la laïcité et aux cultes, on implique les maires, on actionne la diplomatie pour endiguer l’influence des régimes wahhabites d’Arabie et du Qatar. Quand j’ai lu ça, je suis tombé à la renverse,
J’ai compris que le plan était un programme d’arabisation et d’islamisation des plus sévères, il ne laissait aucune possibilité de faire machine arrière en cas de regret. Il ressemblait comme deux gouttes d’eau au plan d’arabisation et d’islamisation que le pouvoir algérien a mise en œuvre en Algérie au début des années 80 sous la pression de l’Arabie saoudite et qui allait en peu de temps faire de nous des perroquets wahhabites salafistes.
Il fallait réfléchir et comprendre l’intention de l’institut. Même à long terme et dans un climat apaisé, ces propositions seraient à mon avis sans portée ni effet quant à l’objectif visé : réformer l’islam et faire émerger un islam de France, accepté de tous, les Français d’abord, religieux et laïcs de tous bords, et ensuite tous les pays arabes et musulmans, et à leur tête l’Arabie saoudite gardienne universelle du dogme.
Au contraire, elles joueront dans le sens de la réalité et celle-ci est la suivante : la France est déjà très avancée dans la voie de son islamisation par un islam importé, archaïque et brutal, sectaire et haineux, affairiste et opportuniste en diable, fortement teinté de salafisme mais pas seulement, adepte du djihad mondialisé, et ces propositions généreuses inespérées vont formidablement aider à son expansion et son enracinement.
L’effet multiplicateur et accélérateur n’a pas été pris en compte dans l’étude, il jouera à plein, ce que l’étude montre pourtant puisqu’elle nous apprend que 29% des musulmans de France sont déjà en rupture avec la communauté nationale. Il semblerait que l’institut n’a pas travaillé sur la réalité mais sur une image de la réalité. Le fait de formuler de telles propositions dans ce contexte de déchirement et après une année 2015 riche en attentats islamistes, révèle que le but recherché par les planificateurs des attentats est atteint : la France est prête à tout céder, les dix propositions de l’institut se présentent comme un acte d’allégeance au calife.
Je ne veux pas désespérer l’Institut M. mais on doit le lui dire : le calife tient son pouvoir d’Allah, il n’attend rien de personne, il écrase tout sur son chemin, les idiots utiles, les allégeants et les soumis en premier. Je vous remercie.
* Fondation pour la promotion des métiers du journalisme
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Sens Commun souhaite que la loi Taubira soit complètement réécrite et non pas abrogée
Dans une interview au Point, Le président de Sens Commun, Christophe Billan, répond à Marion Maréchal-Le Pen qui a jugé "injustifiable" le soutien de SC à François Fillon :
Le FN est le seul parti qui propose d'abroger la loi Taubira. Pourquoi n'avez-vous pas choisi de le soutenir ?
Le Front national ne porte pas de projet crédible. Il se complaît dans la transgression systématique et l'opposition perpétuelle. Cette posture qui s'emploie à exploiter la peur, l'amertume et le désarroi représente un fond de commerce et non un programme politique soucieux de redresser et de réunifier notre pays. J'ajoute que sur la question de la famille, le Front national est dans une position particulièrement ambiguë.
Pourtant, Marion Maréchal-Le Pen a défilé lors de la Manif pour tous. Elle vous reproche votre soutien à François Fillon…
J'observe que les propos tenus par une partie du Front national sont immédiatement contredits par l'autre. Il est difficile de savoir qui parle en son nom et quelle est précisément la ligne de cette formation politique. Comme de très nombreux élus LR, Marion Maréchal-Le Pen a en effet défilé aux Manifs pour tous, mais d'autres responsables, dans son propre parti, estiment que le mariage pour tous est un sujet aussi important que la culture du bonzaï et jouent la carte de la laïcité contre la religion. Force est de constater qu'il existe des divergences fondamentales sur les questions de société. En ce qui nous concerne, nous articulons des convictions claires et assumées que nous entendons décliner dans le réel. Nous nous inscrivons dans une approche politique et cohérente. Par ailleurs, Marion Maréchal-Le Pen n'a jamais essayé de nous contacter (...)
Allez-vous réclamer à François Fillon une réécriture complète de la loi Taubira ?
Notre positionnement n'a pas changé. Considérant que cette loi est mauvaise dans son ensemble, nous souhaitons qu'elle soit complètement réécrite. Pour l'heure, la priorité pour nous était de soutenir un candidat qui poserait un premier verrou sur les effets délétères de cette loi. C'est ce que propose François Fillon à travers la réécriture de la filiation afin de préserver les droits de l'enfant. Nous savons en revanche que François Fillon n'ira pas au-delà, mais ce point est clair depuis l'annonce de notre soutien. Concernant l'IVG, notre priorité est de revenir à l'équilibre que proposait la loi Veil. Il s'agit d'encadrer une pratique qui relève toujours d'un choix difficile et non de la promouvoir.
S'interroger sur la véritable ligne du FN à propos de la famille et de la défense de la vie n'est effectivement pas illégitime depuis l'aveu de Marine Le Pen à propos des concessions faites aux soutiens de Bruno Gollnisch mais, venant d'un membre de LR, où se côtoient NKM et Bruno retailleau, où Benoist Apparu devient porte-parole de François Fillon, la critique devient risible surtout lorsque l'on sait que la promesse de François Fillon de réécrire la loi Taubira n'est pas crédible et n'est qu'une posture électorale hypocrite...
C'est l'hôpital que se moque de la charité.
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Considérer l'existence du monstre "Sécu" comme un acquis intangible est suicidaire
Extrait de la chronique de Guillaume de Thieulloy dans les 4 Vérités :
"[...] la semaine dernière, j'ai trouvé assez inquiétante l'évolution de la campagne de François Fillon. Le candidat LR s'est fendu d'une tribune dans le « Figaro » pour dire qu'il n'était pas question, dans son programme, de privatiser la Sécurité sociale. Pourtant, il est urgent d'en finir avec les sacro-saints «acquis sociaux » et le « programme du Conseil national de la Résistance ». Bien que je sois un anti-communiste primaire, je veux bien, à la rigueur, considérer que le CNR a eu raison de présenter et d'appliquer ce programme, qui nous a – au moins partiellement – évité une guerre civile prévisible en 1944. Mais il ne faudrait pas oublier qu'il existait des mutuelles avant 1944 et que le gouvernement provisoire, sous l' influence des communistes, a spolié ces mutuelles pour constituer un monstre collectiviste – qui ruine la France et qui sert de pompe aspirante à l'immigration. Considérer l'existence de ce monstre comme un acquis intangible est suicidaire.