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lobby - Page 2347

  • Du bidonnage Nouchet à la prétendue agression « homophobe » du 7 avril 2013 comment faire passer une loi en manipulant un fait divers ?

    Tribune libre de Jean-Yves Le Gallou.
    L’agression de deux hommes dans le XIXe arrondissement de Paris, dimanche 7 avril 2013, à 3h 30 du matin, est présentée comme « homophobe » sur tous les médias. Or, personne ne connaît rien ni des agresseurs, ni de leur motivation et il y a chaque samedi soir des centaines d’agressions dont sont généralement victimes des hétérosexuels. Mais quand un homme et une femme sont frappés dans la rue, parle-t-on d’agression hétérophobe ? En l’état des informations disponibles, la prétendue agression « homophobe » de Paris n’est qu’une simple campagne de désinformation médiatique.

    
L’objectif de cette manipulation politico-médiatique est clair : intimider les adversaires de la dénaturation du mariage et faire passer la loi Taubira. La manœuvre n’est pas nouvelle : la manipulation de Carpentras avait permis de faire passer la loi Gayssot en 1990 ; le bidonnage Nouchet (un homosexuel qui avait prétendu mensongèrement être agressé) avait permis de faire passer la loi Perben contre « l’homophobie » en 2004 ; et, en mars 2012, les médias avaient présenté le terroriste de Montauban et Toulouse comme « blond, aux yeux bleus et d’extrême droite » avant que la police ne finisse par neutraliser un… terroriste islamiste, Mohamed Merah.

    
Le mensonge est donc consubstantiel à l’emballement médiatique. On disait hier : « C’est vrai : je l’ai lu dans le journal » ; il faut dire aujourd’hui : « C’est faux : je l’ai entendu à la radio ou à la télévision ». Nos lecteurs trouveront ci-dessous un extrait de La Tyrannie médiatique consacré au montage Nouchet, prétexte à la loi Perben contre l’homophobie.


    Polémia

    2004 - Loi Perben/Nouchet : la judiciarisation de « l’homophobie »
    Le 16 janvier 2004, un autre fait divers servira de rampe de lancement idéologique aux bien-pensants pour criminaliser certaines opinions par le biais de l’amalgame et du mensonge. Un trentenaire, Sébastien Nouchet, est ce jour-là aspergé d’essence et brûlé au troisième degré, « uniquement parce qu’il est homo », selon la presse. « Tu vas crever, sale pédé », lui aurait lancé un des trois attaquants cagoulés, avant de le transformer en torche humaine.
    « L’affaire Nouchet » provoque une vague d’émotion médiatique. Des manifestations « anti-homophobie » sont immédiatement organisées par les associations homosexualistes (Act-Up, Inter-LGBT, etc.) et certaines formations politiques (les Verts, le PCF).
    Jacques Chirac, alors président de la République, envoie une lettre de soutien à Sébastien Nouchet et à son compagnon, imité par son premier ministre, Jean-Pierre Raffarin. Le garde des Sceaux, Dominique Perben, met la pression sur le parquet pour que les auteurs de cette agression soient retrouvés et sévèrement punis. Il reçoit personnellement la mère de Sébastien Nouchet et le compagnon de celui-ci. Le 23 juin 2004, un projet de loi contre « l’homophobie » est élaboré en conseil des ministres et soumis à l’Assemblée nationale. A la sortie du conseil, le ministre de la Justice déclare : « J’ai été bouleversé par ce qui était arrivé à Sébastien Nouchet. Cette loi, c’est au fond quelque part la loi Nouchet pour faire prendre conscience à chacun qu’il est hors de question de s’en prendre comme ça à des minorités, quelles qu’elles soient. »
    La loi créant le délit « d’homophobie » est adoptée le 30 décembre 2004. Un mois plus tard, le député du Nord Christian Vanneste, qui s’oppose aux revendications homosexualistes et au « mariage gay », en fait le premier les frais. Estimer que la base d’une famille, c’est un homme et une femme, est dorénavant considéré comme une agression contre les homosexuels, presque du même type que les brûler à l’essence ! Poser la question de l’adoption d’un enfant par deux personnes du même sexe devient nauséabond au regard de la loi ! Les poursuites, puis les condamnations dont le député du Nord est l’objet en première instance et en appel signent le début de la fin de sa carrière politique. Parce qu’il a affirmé ce que les sociétés ont affirmé de tout temps, parce qu’il a fait preuve de simple bon sens dans une époque qui marche sur la tête, l’homme se retrouve soudain au ban de l’humanité !
    L’affaire est oubliée mais la loi reste…
    Et même si la Cour de cassation finit par juger que le député du Nord n’a pas dépassé les limites de la liberté d’expression, rien n’y changera. L’homme est diabolisé dans les médias et le restera.
    Quant à « l’affaire Nouchet », elle se terminera par un flop. Non-lieu en première instance en 2006, confirmé en appel en 2007, et une vérité obscène : il n’y a jamais eu d’agresseurs mais un dépressif, ayant une dizaine de tentatives de suicide à son actif, qui a voulu faire parler de lui. Un dénonciateur de vent. Un menteur qui a cherché un peu de lumière. Un mythomane sur lequel s’est fabriquée la loi.
    Deux vraies victimes, pourtant, figurent dans l’affaire : l’innocent détenu injustement à la suite des accusations mensongères de Nouchet ; la liberté d’expression, réduite une fois de plus par une loi liberticide votée, comme la loi Gayssot, à la suite d’un montage médiatique vide et mensonger.
    Extrait (pages 136, 137, 138) de La tyrannie médiatique, Jean-Yves Le Gallou, éditions VIA ROMANA, 2013, 380 pages

    http://www.polemia.com/la-tyrannie-mediatique-de-jean-yves-le-gallou-2/

     Jean-Yves Le Gallou  http://www.polemia.com
    10/04/2013

  • Kosovo : la drogue génère 3 milliards d’euros par an !

    Une nouvelle vient confirmer le fait que l’intervention (principalement américaine) contre la Serbie, pour lui arracher le Kosovo, visait notamment à créer un Etat islamo-mafieux au coeur de l’Europe.

    Nous apprenons ainsi que « le transit de drogue via le territoire du Kosovo rapporte aux trafiquants près de 3 milliards d’euros par an », comme l’a fait savoir mardi à Moscou le directeur du Service fédéral russe de contrôle des stupéfiants Viktor Ivanov.

    « Le Kosovo est devenu aujourd’hui une enclave où les trafiquants de drogue se sentent absolument libres. Chaque année, jusqu’à 60 tonnes d’héroïne transitent par son territoire, ce qui rapporte environ 3 milliards d’euros aux criminels », a indiqué M.Ivanov après avoir signé, avec le ministre serbe de l’Intérieur Vladimir Bojovic, un plan d’action commun en matière de lutte antidrogue.

    http://www.contre-info.com/

  • Démagogie ou déma-gogo ?

    PARIS (via Chez Spoutnik) - Depuis trois jours c’est le grand déballage des déclarations de patrimoine. Montebourg, Le Maire, Wauquiez, Fillon, Estrosi, Duflot… et ce n’est qu’un début.

    Certains hurlent à la démagogie, au coup de com’. Et malheureusement, je ne peux m’empêcher de leur donner raison.

    Que voit-on en réalité ? Ce que les nouveaux convertis de la transparence veulent bien nous montrer. S’ils ont des économies judicieusement dissimulées dans des paradis fiscaux, ils ne vont pas s’en vanter. Vous connaissez un élu qui avoue pratiquer la fraude fiscale, tant qu’il n’est pas pris la main dans le sac ? Moi pas.

    Il n’ y a aucun contrôle sur ces déclarations. On va me dire que le fisc pourrait enquêter. Histoire de vérifier tout ça.

    Mais non. Le fisc ne va pas enquêter. Discutez avec un fonctionnaire du fisc et vous apprendrez que les dossiers concernant la fraude fiscale des élus existent (certains sur la Côte d’Azur ont des dossiers de 2 mètres de haut d’ailleurs) mais qu’il est interdit d’aller plus loin. Les dossiers sont soigneusement gardés sous clés par les directions régionales des impôts.

    Donc les élus peuvent bien nous raconter ce qu’ils veulent, personne – tant qu’un journaliste d’investigation un peu curieux ou un juge consciencieux ne s’y attelle – ne déballe la vérité.

    Il n’ y a donc pas grand risque à publier son patrimoine. Ces publications en cascade sont l’attrape-gogo de la semaine.

    Pourtant, certains s’y opposent avec une virulence disproportionnée : Mélenchon et Copé par exemple. Ce qui est hautement suspect.

    Hé oui, le bon peuple pourrait apprendre la réalité faramineuse du patrimoine de certains élus. Quand on prétend faire la guerre aux riches comme Mélenchon, si on l’est soi-même riche, ça ôte tout de suite tout crédit. Ceci n’est bien sur qu’une hypothèse féline.

    Mieux, les Français pourraient se rendre compte que la fortune de nos élus est énorme par rapport à leur parcours professionnel. Je ne sous-entend pas qu’ils sont tous fraudeurs, mais simplement que la politique ça rapporte. Gros. Les places sont bonnes et confortables, c’est pour cela qu’ils s’y accrochent. A l’heure de l’austérité pour tous et du chômage de masse, il ne fait pas bon montrer aux Français que des gens qui pour la plupart n’ont jamais travaillé en dehors de leurs mandats électifs (si on peut appeler ça du travail vu le taux d’absentéisme au Parlement) se sont constitués des patrimoines conséquents grâce aux impôts.

    Cela pourrait faire monter « le populisme », n’est ce pas ? Et le « populisme » c’est le mal.

    La garde rapprochée de la classe politique (aussi appelée presse) commence donc à se mettre en ordre de bataille. Ce matin, Hervé Gattegno dans le Point tire le premier : « La transparence n’est pas un idéal…mais un cauchemar ! »

    Vous allez voir. Ce n’est que le début. Les articles sur « la tyrannie de la transparence » vont se succéder. Après avoir jeté quelques déclarations de patrimoine, non vérifiées, en pâture aux curieux, le système va vite se reverrouiller au nom du droit à l’opacité.

    Et pour cause.

    « Les dictatures ne résistent pas longtemps à la transparence » (J. Chirac,expert,  spécialiste du financement occulte)

    http://fr.novopress.info/

  • Au pouvoir, Marine Le Pen abrogera le mariage homosexuel

    La présidente du FN Marine Le Pen a déclaré mardi dans l'émission Preuves par 3 (Public Sénat-AFP) qu'elle abrogera la loi sur le mariage homosexuel quand elle accédera au pouvoir, mais que les couples déjà mariés "le resteront".
    "Je reviendrais tout à fait sur ce texte à la différence de l'UMP, je parle moins fort mais j'agis de manière plus efficace", a lancé la présidente du Front.
    Marine Le Pen a précisé que l'abrogation de la loi se ferait "dans le cadre de l'État de droit, c'est-à-dire que ceux qui auront été mariés le resteront mais qu'il n'y en aura pas d'autres".
    Adopté par l'Assemblée nationale, le projet de loi sur le mariage homosexuel est actuellement examiné par le Sénat où l'article 1 vient d'être voté.
    La mobilisation dans la rue contre ce projet a divisé le FN, Marine Le Pen et son bras droit Florian Philippot refusant notamment de participer à la grande manifestation du 13 janvier à Paris, alors que de nombreux cadres du parti avaient battu le pavé.
    Marine Le Pen avait alors expliqué que malgré son opposition, elle refusait de tomber dans "un piège" tendu selon elle par le PS et l'UMP pour masquer la gravité de la situation économique et sociale. Sa nièce, la députée Marion Maréchal-Le Pen, qui avait manifesté le 13 janvier, avait reconnu une "hésitation" du parti à ce sujet.¢

    Avec AFP http://www.francepresseinfos.com/

  • Crise de l'€uro : trois scénarios, par Georges Berthu

     

    De plus en plus souvent, la fin de l’euro est évoquée comme une éventualité crédible. Certains de ses partisans, prévoyant un avenir difficile, commencent à rejeter la responsabilité de l’échec sur autrui. La monnaie unique, disent-ils, ne pouvait fonctionner sans fédéralisme, et si ce dernier n’est pas venu, ce n’est pas notre faute, c’est la faute des politiques qui n’ont pas fait leur travail. Le dernier livre de Patrick Artus semble s’inscrire dans cette tendance. Il a inspiré à Georges Berthu, ancien député européen, quelques réflexions sur la fin de l’euro.

    Crise de l'€uro : trois scénarios, par Georges Berthu

    Réflexions sur la fin de l’euro

    L’économiste Patrick Artus, directeur des études économiques de la banque Natixis, celui-là même qui annonçait en 2008 la fin de la crise,[1] vient de publier un nouveau livre, dans lequel il démontre – d’ailleurs brillamment – ce que tout le monde a maintenant compris : l’unification monétaire européenne ne tiendra pas si elle n’est pas rapidement complétée par des institutions fédérales. Le fédéralisme est nécessaire « pour éviter la croissance déprimée et l’explosion de l’euro ».[2]
    L’ennui, c’est qu’il ne parvient à exposer de manière convaincante ni comment on pourra passer au fédéralisme, ni en quoi cette formule consisterait le cas échéant. Ce livre débouche sur un gouffre sans fond.
    Nous connaissons déjà la démonstration de base : les pays de l’euro sont depuis l’origine trop hétérogènes pour constituer une « zone monétaire optimale », et en plus, au lieu d’harmoniser les économies, comme certains l’avaient espéré au départ, l’unification monétaire ne fait qu’engendrer une hétérogénéité encore plus grande. En effet les taux directeurs uniques de la BCE comme le taux de change extérieur unique ne conviennent vraiment bien aucun pays (quoique un peu moins mal à l’Allemagne), et finalement font du tort à tout le monde. Les parités internes fixées « irrévocablement » empêchent les rééquilibrages en souplesse entre les États membres de la zone. Enfin les pays réagissent différemment aux chocs extérieurs – comme celui de la concurrence internationale devant laquelle l’Union européenne s’est déclarée zone ouverte. Bref, les divergences s’accroissent, elles deviennent intenables, jusqu’au moment où elles feront exploser le système euro.
    Peut-on échapper à cette fatalité ? Trois types de solutions sont imaginables.
    1 – Tenir l’euro à bout de bras en essayant de créer de l’homogénéité par une sévère coordination économique, financière, budgétaire.
    C’est la politique actuelle de l’Europe. Elle est impossible à soutenir dans le temps car il faudrait des instruments beaucoup plus forts que l’Union n’en possède – à la limite des instruments dictatoriaux – pour s’opposer aux tendances naturelles de la zone à diverger.
    De plus, la divergence majeure vient de la désindustrialisation dont les États essaient d’effacer les effets négatifs par des budgets en déficits. Or vouloir réduire ces déficits pour aligner les pays sur la « règle d’or » budgétaire, c’est livrer les sociétés aux ravages de la concurrence internationale inéquitable sans rien leur donner en échange pour alléger leurs souffrances. En même temps, on dresse les peuples les uns contre les autres. C’est une politique suicidaire pour l’Union Européenne.
    2 – Passer à l’étape fédérale.
    C’est la solution préconisée par Patrick Artus. Apparemment (ce n’est pas très clair), elle n’annule pas dans son esprit la solution précédente, mais s’y superpose : on allègera les souffrances de l’unification en organisant des transferts financiers depuis les pays les moins malades vers les pays les plus malades, toujours dans le cadre d’une surveillance centralisée. C’est ce que les Allemands appellent « l’Union de transferts ». Comme nous l’avons déjà vu cent fois, tout l’attirail des techniques de transfert nous est alors présenté : euro-bonds, transferts budgétaires, politique industrielle européenne, système européen d’indemnisation du chômage, fonds européen pour le rachat de la dette souveraine des canards boîteux. Tout y passe. Et comme d’habitude, tout est irréalisable, du moins à la grande échelle qui serait nécessaire pour sauver l’euro.
    Parce que, diront les mauvaises langues, l’Allemagne refuse de payer pour des gens qui ne veulent pas consentir aux sacrifices qu’elle s’est elle-même imposés. Mais surtout, dirons-nous, parce que la situation créée par l’euro et par les politiques européennes est devenue tellement désastreuse que, même si l’Allemagne voulait soutenir tout le monde en distribuant des crédits, elle s’y ruinerait sans parvenir à sauver personne.
    Et ce n’est pas tout. Car Patrick Artus fait complètement l’impasse sur le vice principal du fédéralisme européen : dans la mesure où celui-ci capte les souverainetés nationales sur les affaires financières essentielles, il a impérativement besoin d’être contrôlé par une démocratie parlementaire au niveau européen. Or celle-ci n’existe pas, et ses conditions de réalisation, espace politique commun, solidarités puissantes, etc, n’existent pas non plus. Il n’y a pas en Europe une zone monétaire optimale, mais il n’y a pas non plus de zone fédérale optimale. Ce qui ne signifie pas qu’il n’existe ni solidarités, ni sentiments politiques communs. Mais qui doivent s’exprimer autrement que par l’unification fédérale.
    Comment Patrick Artus peut-il omettre une question si importante ? Sans doute parce qu’il voulait terminer son livre sans avouer que l’euro n’est pas viable.
    3 – Mettre fin à l’euro, pour tous les membres ou une partie d’entre eux.
    La fin de l’euro n’est pas une solution, c’est un échec incontestablement. Echec pour ceux qui croyaient qu’il allait ouvrir une ère nouvelle « de croissance et d’emploi ». Echec pour les opposants qui se sont trouvés face à des promoteurs supérieurement organisés.
    La fin de l’euro pourra difficilement se passer en douceur, même si des scénarios alternatifs commencent à être préparés dans certains milieux financiers. Elle risque de s’imposer brutalement à nous tous, sans demander l’avis de personne, avec, c’est bien évident, un coût très élevé. Notamment un coût patrimonial pour tous les détenteurs d’actifs relevant de pays dont les nouvelles monnaies nationales seront dévaluées.[3]
    Mais en regard de ce coût énorme qui nous sera imposé, il faut mettre le coût énorme du maintien de l’euro : sa contribution à la désindustrialisation, la régression issue de la politique d’austérité centralisée, et surtout le coût encore plus énorme de la perte de la démocratie.
    Car c’est finalement la question essentielle : l’euro nous a-t-il distribué tant de bienfaits qu’il vaille la peine, pour le maintenir, d’établir en Europe une surveillance centralisée des pays par les eurocrates, un fédéralisme autoritaire, contrebalancés seulement par la démocratie artificielle du Parlement européen ? La réponse est « non », bien sûr. Il est seulement infiniment regrettable qu’il ait fallu tant de souffrances pour en arriver à une conclusion qui, finalement, était prévisible dès le début.
    *
    Parmi ceux qui se sont battus vaillamment dès le début pour éviter la catastrophe de l’euro, figure le Professeur Jean-Pierre Vespérini. Celui-ci vient de publier un livre de synthèse « L’euro – Origines, vertus et vices, crises et avenir » [4] qui est une merveille de pédagogie.
    Jean-Pierre Vespérini démontre clairement les vertus et les vices de l’euro, les seconds s’avérant aujourd’hui très supérieurs aux premières. Pour contrebalancer les vices, des petites améliorations techniques seraient imaginables, mais insuffisantes. Il faudrait ajouter du fédéralisme politique, mais malheureusement celui-ci apporte avec lui ses propres vices, et la balance reste déséquilibrée.
    Ce livre constitue un antidote à celui de Patrick Artus.
    Georges Berthu est ancien député européen

    [1]  Voir Laurent Mauduit, Les imposteurs de l’économie, Jean-Claude Gawsewitch éditeur, 2012, p. 79.
    [2]  Patrick Artus et Isabelle Gravet, La crise de l’euro, Armand Colin, 2012, page 19.
    [3]  On lira à cet égard les pages horrifiées que le banquier Patrick Artus consacre à cette perspective (op. cit. pages 111 et sq).
    [4] Jean-Pierre Vespérini, L’euro – Origines, vertus et vices, crises et avenir, Dalloz, 2013.
    Publication originale de l'Observatoire de l'Europe
  • [Vidéo] Une vidéo de la TV russe sur la manif du 24 mars

    Émission présentée par la télévision russe sur la manif du "mariage pour tous" à Paris.

    Reportage très intéressant, à regarder jusqu’au bout pour avoir l’intégralité du commentaire de la journaliste aux actualités internationales de la télé russe sur la manipulation des chiffres et la répression des CRS.

    Il est paradoxal que ce soit la Russie qui présente le 24 mars d’une façon plus honnête que nos medias habituels.


    La Faute à Rousseau

  • Le "blues" de l'agriculture française

    Montrés du doigt lorsque flambent la baguette ou les pâtes, les agriculteurs voient les prix de l'agroalimentaire rester stables lorsque les prix agricoles repartent à la baisse... Et dans un contexte de hausse des charges et d'incertitude sur l'avenir de la PAC, ils s'inquiètent d'une dérégulation des marchés.
    Lorsque s'est amplifié, fin 2007, le débat sur le pouvoir d'achat, c'est vers les agriculteurs que les consommateurs ont été invités à se tourner : la flambée des prix des produits alimentaires
    était due, nous expliquait-on, à la hausse des prix des matières premières agricoles. C'était oublier un peu vite que les celles-ci comptent finalement assez peu dans le prix du produit vendu au consommateur. Le coût du blé dur ne représente que 50 % du prix des pâtes. Les prix agricoles n'étaient donc pas seuls responsables de la flambée des prix...
    Bouc émissaire
    Surtout, alors que le prix du blé a recommencé à baisser depuis le printemps, le prix de la baguette, dont les boulangers avaient justifié l'augmentation à proportion de celle du blé, n'est pas reparti à la baisse. Mais le prix du blé ne représente qu'environ 5 % du prix final de la baguette...
    Fin 2007, les syndicats agricoles avaient réclamé un observatoire, sous l'autorité de l'administration des fraudes, chargé de contrôler précisément les marges pour déterminer les responsabilités. Ils ne l'avaient pas obtenu. Et ne l'obtiendront pas plus maintenant qu'ils veulent comprendre pourquoi la baisse de leurs prix de vente n'est pas répercutée sur les produits qu'ils trouvent dans les rayons des grandes surfaces.
    Accusés de peser sur le pouvoir d'achat des Français lorsque leurs prix augmentent, oubliés lorsque ceux-ci repartent à la baisse, les agriculteurs français ont le "blues". D'autant que, si le temps de la flambée des prix agricoles est terminé, les hausses de charges demeurent. Utilisé pour les engins agricoles ou le chauffage des serres et des élevages, le pétrole est également la base de la fabrication d'engrais, de bâches agricoles et de nombreux intrants qui n'ont cessé d'augmenter ces dernières années.
    L'exemple du lait
    Et dans le contexte de crise financière mondiale, les agriculteurs sont particulièrement inquiets de la dérégulation progressive des prix agricoles en Europe. Le marché du lait en est l'exemple flagrant. Avec la perspective de la disparition progressive des quotas laitiers, les rapports se tendent entre producteurs et acheteurs. Après une première chute de 10 % du prix du lait en octobre, les industriels réclament une nouvelle baisse. Et même s'il faudra peut-être nommer un médiateur national pour parvenir à un accord, les producteurs n'exigent plus la stabilité des prix.
    Cette conjoncture difficile est d'autant plus inquiétante que les agriculteurs savent qu'ils auront, dans les années à venir, de nouveaux efforts à fournir. En particulier pour relever le défi environnemental. Première consommatrice de pesticides au monde, l'Union européenne adoptera dans les prochains mois le "paquet pesticides" qui interdira les molécules les plus dangereuses et imposera des normes plus restrictives. Si de telles adaptations sont nécessaires, pourront-elles être financièrement encaissées dans les filières où le prix de vente couvre à peine le coût de revient ?
    Mais la véritable inquiétude vient de l'incertitude concernant l'avenir de la Politique agricole commune. Le ministre de l'Agriculture, Michel Barnier, s'est félicité d'avoir obtenu, dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne, un accord sur la réforme de la PAC. Après une nuit de négociations, les ministres européens ont accepté de "réorienter certaines aides", ce qui aidera l'agriculture à relever le défi de l'environnement et permettra de maintenir des outils de régulation des marchés.
    Échec de Barnier
    Mais que deviendra cette politique après 2013, lorsque son budget sera renégocié ? Michel Barnier a échoué dans sa tentative de faire signer par ses collègues un texte promettant de maintenir une politique agricole "ambitieuse". Après le refus du Royaume-Uni, de la Suède et de la Lettonie, l'accord adopté vendredi 28 novembre précise seulement que l'UE devra conserver après 2013 une politique agricole commune « suffisamment ambitieuse ». Cet échec est un avant-goût de la renégociation budgétaire de la PAC, qui consomme actuellement 53 milliards d'euros, soit environ 40 % des ressources communautaires. Et c'est l'agriculture française, qui bénéficie de 10 milliards d'euros de subventions européennes, qui aura le plus à perdre.
    Après un demi-siècle d'une politique qui a maintenu l'agriculture française dans une logique de subventions et de soutien des prix, la sortie de la PAC sera particulièrement douloureuse. Et plus encore que la conjoncture, c'est sans doute cette incertitude sur l'avenir qui donne le "blues" à nos agriculteurs.
    GUILLAUME CHATIZEL L’ACTION FRANÇAISE 2000 du 4 au 17 décembre 2008

  • Margaret Thatcher, le devoir de haine

    Margaret Thatcher, le devoir de haine Pour le bonheur du monde, du moins son équilibre et sa beauté, il eût cent fois mieux valu que Margaret passât en 1979 dans l’autre monde, en enfer, comme dirait Mélenchon, qu’on ne croyait pas si croyant. Cette année 2013, si triste pourtant, puisqu’elle a vu Chavez disparaître, - une grande perte - est au fond généreuse, puisqu’elle vient de délivrer le royaume de sa gracieuse Majesté d’un être pestilentiel. On ne saurait trop s’en réjouir.

    Las ! la « Dame » dite « de fer », du métal dont on fait les barreaux de prison, a eu le temps de sévir, et d’emprisonner, d’empoisonner la Grande Bretagne, l’Europe, et une grande partie de l’univers.

    Plusieurs ne sont pas sortis indemnes de cette contamination. La droite « dure », libérale, mondialiste, évidemment. De même l’extrême droite sécuritaire, anticommuniste, néoconservatrice, sioniste et atlantiste, qui se satisferait, en guise de programme, de greffer une paire de couilles à un cerveau reptilien. Mais aussi, de façon plus inquiétante, ceux des patriotes dont on aurait attendu plus de jugeote, et qui considèrent que la mégère décoincée présentait, avec sa morgue cassante et sa sauvagerie désinhibée, tout ce qu’il y avait de plus distingué en guise de patriotisme, « bien qu’ultralibérale ».

    L’un des problèmes récurrents de tout ce qui se situe à droite de la droite est que, quoique arborant volontiers les signes éminents de la virilité la plus martiale, on mouille comme n’importe quelle femelle délurée, pourvu qu’en face on agite le gros bâton. Il suffit de démontrer qu’on fait fi de tous ces ridicules scrupules qui ne font qu’affaiblir les maîtres de ce monde pour recueillir tous les suffrages des candidats à la surhumanité.

    En l’occurrence, avec Maggie, il ne s’agissait nullement de surhomme, mais de sur-épicier, comme son origine sociale l’y invitait, et une nature calculatrice, mesquine, matérialiste et singulièrement bilieuse.

    Le thatchérisme s’est donc emparé des esprits politiques. Tout dirigeant, ou postulant à la direction des peuples, fait dorénavant du Margaret comme monsieur Jourdain faisait de la prose. Même la gauche. Blair l’a reconnu, et à sa suite les « socialistes » français. Avec sans doute un peu de cette tartuferie faux-cul, qui ne seyait pas, il faut le reconnaître, à la Dame de fer. Du thatchérisme flambeur au thatchérisme flamby, si l’on veut. Mais comme la défunte boutiquière l’affirmait, en lorgnant son tiroir-caisse, « il n’y a qu’une seule politique possible : le libéralisme. »

    On connaît la chanson.

    Pourtant, saisir son destin, n’est-ce cracher à la gueule de la méduse ?

    Quelle est l’erreur des patriotes (car les autres, on tire la chasse d’eau sur eux) ?

    Thatcher aurait mis au pas les syndicats, qui prenaient en otage les entreprises et ruinaient le pays. Les appareils syndicaux avaient dans beaucoup de secteurs le monopole de l’embauche, et exigeaient l’aide de l’Etat pour sauver des usines en faillite. Soit.

    Replaçons l'enjeu à sa véritable place, qui est l'irrésistible et dévastatrice ascension du néocapitalisme. Les syndicats, les grèves... quelle aubaine pour faire sauter la marmite !

    Mais quelle a été la politique d’une nation qui est la patrie d’origine du libéralisme, lequel est fondé sur la doctrine de la « main invisible et infaillible du marché », et sur celle de la nécessaire division du travail à l’échelle mondiale ? C’est de sacrifier tous les secteurs qui peuvent être pris en charge par d’autres régions de la planète. Ce fut d’abord l’agriculture, pour accroître les bagnes industriels, où s’entassèrent des miséreux, l’ancienne paysannerie libre. A l’époque actuelle, c’est l’industrie qu’on délocalise pour que la finance fructifie et que le banquier règne. L'un des principaux paradis fiscaux en Europe et dans le monde, c’est la City. Un nid de frelons. Thatcher a fait d’une partie de sa patrie une nation de rentiers, d’actionnaires et de propriétaires avaricieux, captivés par la bourse, et se souciant comme d’une guigne de l’avenir de la société. Une corruption massive.

    La société ? Mais ça n’existe pas ! assurait sentencieusement Thatcher. Il n’est que des individus qui travaillent, accumulent, jouissent de leurs gains. Le retour aux sources libérales dans sa pureté suprême. L’antithèse absolue d’un autre Anglais, George Orwell, qui pensait qu’une existence ne pouvait se passer d’obligations sociales, de solidarité, de considération des autres, de générosité et d’un minimum de sacrifice pour que le Bien commun prévale sur l’égoïsme dévastateur.

    Car c’est bien un champ de ruine qu'a laissé l’Attila des marchés après 11 ans d’agressif délire libéral. Des millions de chômeurs, la misère, une dérégulation tous azimuts, un service public cassé, un enseignement dévalué, un gouffre entre le Nord et le Sud. Un chef d’Etat, un homme politique responsable doit-il considérer son propre peuple comme ennemi ? En fanatique qu’elle était, comme le sont d’ailleurs tout autant les oligarques européens qui mènent la politique économique actuelle en doctrinaires, Thatcher a préféré démolir que construire.

    Comme elle a détruit la vie de partisans, héroïques, de républicains irlandais chers à notre cœur, dont la faute inexpiable était de lutter pour leur patrie : Bobby Sands (IRA), 27 ans, meurt le 5 mai 1981 après 66 jours de grève de la faim, Francis Hughues (IRA), 25 ans, meurt le 12 mai 1981 après 59 jours de grève de la faim, Raymond McCreesh (IRA), 24 ans, meurt le 21 mai 1981 après 61 jours de grève de la faim, Patsy O’Hara (INLA), 23 ans, meurt le 21 mai 1981 après 61 jours de grève de la faim, Joe McDonnell (IRA), 30 ans, meurt le 8 juillet 1981 après 61 jours de grève de la faim, Martin Hurson (IRA), 29 ans, meurt le 12 juillet 1981 après 46 jours de grève de la faim, Kevin Lynch (INLA), 25 ans, meurt le 1er août 1981 après 71 jours de grève de la faim, Kieran Doherty (IRA), 25 ans, meurt le 2 août 1981 après 73 jours grève de la faim, Thomas McElvee (IRA), 23 ans, meurt le 8 août 1981 après 62 jours grève de la faim, Michael Devine (INLA), 27 ans, meurt le 20 août 1981 après 60 jours de grève de la faim…

    Paix à leur âme et leur souvenir sera à jamais gravé dans notre mémoire.

    Quel oxymore plaisant, du reste, que l’expression « patriotisme libéral » ? Car, tout en étant disciple des néocons Hayek, Popper, Friedman, elle aurait défendu les intérêts de son pays. Quelle blague ! Son euroscepticisme ? En fait, du chantage, tout simplement, pour, finalement, à force de coups de boutoir, d’entrisme opportun, de vociférations vulgaires, de contournements perfides, et, il faut le dire, pas mal de complicités dans la place, parvenir à transformer l’Europe-puissance en grand marché ouvert à quatre vents, ce que la Grande Bretagne a toujours ambitionné qu’elle fût. Les Malouines ? Une stratégie cynique et criminelle pour récupérer quelque popularité après l’échec de sa politique économique. Le nationalisme british ? L’Angleterre est devenue, ou a achevé de l’être, une sous colonie américaine, et les Anglais un chenil. Notre avenir, en quelque sorte.

    En vérité, comme chacun sait, le libéralisme, même affublé (on se demande pourquoi) du préfixe « ultra », qui suggérerait qu’il existât deux espèces de libéralismes, n’est pas, ne peut être un patriotisme. Le seul attachement qu’un libéral puisse éprouver pour le territoire qui l’a vu éventuellement naître, et pour la nation dont il serait formellement un membre, est du même acabit que celui qui lie un cadre dynamique à son entreprise, ou au groupe international dont elle est une filiale. Pour le reste, l’argent n’a ni odeur, ni saveur, et ne connaît pas les frontières ni les identités.

    Thatcher apparaît donc comme un marqueur idéologique. Haïr ce genre d’individu monstrueux, programmé pour abolir les peuples et faire triompher Mammon, promouvoir le culte du veau d’or et bousiller tout ce qui échappe au fric, est non seulement salubre – un signe de santé – mais terriblement nécessaire pour envisager un jour la victoire. Respecter cette putréfaction, voire l’admirer, c’est se considérer d'ores et déjà comme battus.

    Claude Bourrinet http://www.voxnr.com

  • Le Petit Larousse va modifier la définition du mariage

    La définition du mot «mariage» sera en effet modifiée dans le prochain «Petit Larousse», qui paraîtra en juin.

    Dans l’ancienne version, toujours en cours, le «mariage» y est défini comme un «acte solennel par lequel un homme et une femme établissent entre eux une union dont les conditions, les effets et la dissolution sont régis par les dispositions juridiques en vigueur dans leur pays…». Mais la définition de la prochaine version 2014 précisera: «Acte solennel par lequel deux personnes de sexe différent, ou de même sexe, établissent entre eux une union…». La définition de «mariage» est déjà actualisée dans le Larousse en ligne.

    Carine Girac-Marinier, directrice des dictionnaires et encyclopédies chez Larousse, explique : «Nous avons modifié dans le Petit Larousse 2014 (qui sera publié en juin 2013) la définition du mot «mariage» en tenant compte du projet de loi en cours d’examen».

    Intéressant car la loi n’est pas encore passée… et la nouvelle définition du mariage est déjà orchestrée. Mieux, elle apparaît déjà dans le Larousse en ligne, alors même qu’en l’état juridique de la situation, le mariage est toujours considéré comme l’union de deux personnes de sexes opposés. Le Larousse en ligne ment. Qui l’attaquera en justice ?

    Au reste, est-ce à la loi de définir ce qu’est le mariage ? Toujours le même débat. La volonté du législateur est toute puissante, uniquement si elle ne reconnaît aucune norme naturelle, mesure du juste et de l’injuste, au dessus d’elle. En faisant le choix qu’il a fait, qui n’a rien d’anodin ni d’innocent, Larousse s’engage donc et prend position, se rattachant donc tacitement à une structure de pensée philosophique. La loi doit-elle s’enraciner dans l’objectivité d’une nature sexuée, ou bien dans la subjectivité du désir humain ? Larousse s’est-il penché sérieusement sur la question, ou bien a-t-il juste aveuglément souscrit à la doxa et à la vulgate dominante ?

    http://www.contre-info.com/

  • “Tous pourris…” par Dominique Venner

    PARIS (via le site de Dominique Venner) - L’exclamation est un peu facile sans doute, mais elle résume le sentiment d’écœurement nauséeux qui se répand ces temps-ci dans le beau pays de France. Tandis que s’alourdissaient les impôts en faveur de diverses clientèles électorales, explosaient les révélations sur la corruption du ministre chargé de faire rentrer de force ces impôts. Ce joli scandale s’ajoutait à la colère montante d’une large fraction de l’opinion devant une évidente volonté de détruire, dont témoignent la politique d’immigration massive ou le projet de mariage gay.

    La corruption et les malversations des gens de pouvoir, politiciens ou agents d’une administration pléthorique, n’est pas une nouveauté. Des bibliothèques entières ont été consacrées aux « affaires » des républiques successives, la Vème ayant cependant battu tous les records depuis sa fondation par le général de Gaulle, un homme intègre qui aimait s’entourer de coquins. Ce n’est pas seulement que les tentations étaient devenues plus nombreuses, alimentées par de nouveaux pouvoirs financiers accordés aux élus et par l’énorme pactole des administrations, syndicats et associations d’aide à ceci ou à cela. Non, il y avait autre chose.

    Les raisons de la corruption publique sont multiples. Certaines sont historiques. Il m’est arrivé de rappeler que, lors des procès d’épuration en Haute Cour, après 1945, à l’encontre des ministres de l’État français, autrement appelé régime de Vichy, il fut impossible de relever un seul cas d’enrichissement frauduleux ou de corruption, en dépit des efforts d’enquêteurs acharnés(1). Les hommes qui ont alors exercé le pouvoir  étaient certainement critiquables à de multiples égards, mais, dans l’ensemble, ils étaient imprégnés par une idée presque militaire du devoir à l’égard de leur pays prisonnier d’une situation d’extrême détresse. Sans doute savaient-ils aussi qu’ils étaient surveillés par les grands corps de l’État restés en place. L’idée du devoir s’est ensuite évaporée chez beaucoup de leurs successeurs qui entendaient sans doute rentabiliser les périls réels ou supposés des années de guerre.

    Mais, puisque je viens d’invoquer les mentalités, autrement dit les “représentations” que chacun se fait de l’existence et qui conditionnent la façon de se comporter, il faut certainement creuser plus loin encore.

    En Europe, depuis l’Antiquité la plus ancienne, avait toujours dominé l’idée que chaque individu était inséparable de sa communauté, clan, tribu, peuple, cité, empire, à laquelle il était lié par un lien plus sacré que la vie elle-même. Cette conscience indiscutée, dont l’Iliade offre la plus ancienne et poétique expression, prenait des formes diverses. On songe au culte des ancêtres à qui la cité devait son existence, ou encore à la loyauté pour le prince qui en était l’expression visible. Une première menace fut introduite par l’individualisme du christianisme primitif. L’idée d’un dieu personnel permettait de s’émanciper de l’autorité jusque-là indiscutée des dieux ethniques de la cité. Pourtant, imposée par l’Église, la conviction se reconstitua qu’aucune volonté particulière ne pouvait ordonner les choses à son gré.

    Pourtant le germe d’une révolution spirituelle avait été semé. Il réapparut de façon imprévue avec l’individualisme religieux de la Réforme. Au siècle suivant, se développa l’idée rationaliste d’un individualisme absolu développée avec force par Descartes (« je pense donc je suis »). Le philosophe faisait sienne également l’ancienne idée biblique de l’homme possesseur et maître de la nature. Sans doute, dans la pensée cartésienne, l’homme était-il soumis aux lois de Dieu, mais ce dernier avait donné un fort mauvais exemple. Contrairement aux dieux antiques, il n’était dépendant d’aucun ordre naturel antérieur et supérieur à lui. Il était l’unique créateur tout puissant et arbitraire de toute chose, de la vie et de la nature elle-même, selon son seul vouloir. Si ce Dieu avait été le créateur affranchi de toute limite, pourquoi les hommes, à son image, ne le seraient-ils pas à leur tour ?

    Mise en mouvement par la révolution scientifique des XVIIème et XVIIIème siècle, cette idée n’a plus connu de bornes. C’est en elle que réside ce que nous appelons la « modernité ». Cette idée postule que les hommes sont les auteurs d’eux-mêmes et qu’ils peuvent recommencer le monde à leur gré. Il n’y a d’autre principe que la volonté et le bon plaisir de chaque individu. Par voie de conséquence, la légitimité d’une société n’est pas dépendante de sa conformité avec les lois éternelles de l’ethnos. Elle ne dépend que du consentement momentané des volontés individuelles. Autrement dit, n’est légitime qu’une société contractuelle, résultant d’un libre accord entre des parties qui y trouvent chacune leur avantage(2).

    Si l’intérêt personnel est le seul fondement du pacte social, on ne voit pas ce qui interdirait à chacun d’en profiter au mieux de ses intérêts et de ses appétits, donc de se remplir les poches si l’occasion lui est offerte par sa position. Cela d’autant plus que le discours de la société marchande, par le truchement de la publicité, fait à chacun l’obligation de jouir, plus exactement de n’exister que pour jouir.

    Longtemps, en dépit de cette logique individualiste et matérialiste, le lien communautaire de la naissance et de la patrie s’était maintenu, avec toutes les obligations qui en découlent. Ce lien a été progressivement détruit un peu partout en Europe dans les décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, alors que triomphait la société de consommation venue des États-Unis. À l’instar des autres pays d’Europe, la France a donc cessé peu à peu d’être une nation (fondée sur la natio, la naissance commune) pour devenir un agrégat d’individus rassemblés par leur bon plaisir ou l’idée qu’ils se font de leur intérêt. L’ancienne obligation de « servir » a donc été remplacée par la tentation générale de « se servir ». Telle est la conséquence logique du principe qui fonde la société sur les seuls droits de l’homme, donc sur l’intérêt de chacun.

    Et voilà que, sous nos yeux, cette répugnante logique se heurte à une révolte qui vient des profondeurs. Nous assistons à l’éveil inattendu de tous ceux qui, par réflexe atavique, sentent au fond d’eux-mêmes que l’appartenance ancestrale indiscutée est ce qui fonde un clan, un peuple ou une nation.

    Dominique Venner http://fr.novopress.info

    1) J’ai rappelé le fait, références à l’appui, dans mon Histoire de la Collaboration (Pygmalion, 2002).
    2) Rousseau avait compris que telle était la faille du contrat social. Il prétendit y remédier en justifiant l’usage de la force pour contraindre les récalcitrants à se soumettre à une problématique « volonté générale »