La principale objection formulée contre le rôle des Banques centrales nationales était qu'elles généraient de l'inflation. En effet, au cours des années 1970, et jusqu'au début des années 1980, l'inflation a flambé : l'augmentation des prix était générale et durable. Il y a notamment inflation quand la banque centrale émet trop de monnaie, des billets, par rapport à la quantité de biens introduits dans le circuit économique. On comprend en effet que « l'argent facile » et abondant qui permet et crée une demande active mais artificielle en comparaison d'une offre limitée tire les prix à la hausse. Une demande active et une offre limitée créant de l'inflation n'ont cependant pas de lien automatique avec l'excès de création monétaire. L'inflation peut évidemment avoir pour seule et autre cause l'augmentation des coûts de revient, les salaires augmentant plus vite que la productivité ou les constituants des coûts (matières premières, services, prix de l'énergie) étant en hausse brutale et rapide. De même, des éléments structurels liés à des choix politiques, par exemple la hausse des prix agricoles quelle qu'en soit la raison. À ces causes rationnelles peuvent s'ajouter des facteurs psychologiques irrationnels. Ne s'agissant pas d'un cours d'économie, nous n'en dirons pas plus. Quant aux effets de l'inflation ils sont multiples. Certains les trouvent abominables, d'autres les considèrent bénéfiques. On se souviendra que dans les années 1970 et au début des années 1980 l'inflation a fluctué en France entre deux points relativement bas, 5,7 %,en 1970 et 5,8 % en 1985, avec des pointes supérieures à 13 %. Mais, comme les salaires suivaient parce qu'il y avait le plein emploi, et même si les taux d'emprunt étaient élevés, l'acquisition de biens à crédit s'amortissait plus facilement, peu se plaignaient de cette situation. Depuis que l'inflation est très faible, que les salaires ne progressent pratiquement pas, voire diminuent, mais que les taux d'intérêt sont bien supérieurs à la hausse des salaires, la chanson est différente.
LES EFFETS DE L'INFLATION
Néanmoins, l'inflation présente de sérieuses et graves conséquences. Elle favorise les importations par rapport aux exportations, et les détenteurs de biens ou d'actifs par rapport aux détenteurs de monnaie. On a vu que les acquéreurs de biens immobiliers à crédit ont plutôt apprécié l'inflation aussi longtemps que les débiteurs ne se sont pas prémunis contre les effets de l'inflation en introduisant des clauses permettant d'adapter les taux d'intérêt en proportion de celle-ci. Lorsque l'émetteur de monnaie la crée ex nihilo, c'était le privilège des États, en donnant des instructions à la Banque centrale, la Banque de France pour notre pays, l'inflation ainsi générée peut être assimilée à un impôt inavoué, faussement indolore, qui affecte les détenteurs de monnaie puisqu'elle se dévalue, et diminue donc le pouvoir d'achat. Cette création de monnaie permettait à l'État de réduire sa dette tant pour la part détenue par les nationaux que par les étrangers, mais les conséquences ont apparu trop négatives pour l'économie. Aussi, certains États ont-ils renoncé à créer de la monnaie. Seule alors l'inflation ne tirant pas son origine de la création de monnaie, permet aux États qui ont renoncé à créer de la monnaie, en abandonnant le plus souvent leur souveraineté monétaire, le pouvoir de battre monnaie, de réduire le poids de leur dette. Pour autant, on retiendra cette définition de Jacques Rueff, qui au retour du général De Gaulle, présida un comité d'experts pour remettre de l'ordre dans les finances publiques : « l'inflation c'est de subventionner des dépenses qui ne rapportent rien avec de l'argent qui n'existe pas ». Mais il avait affirmé aussi dès 1949 : « L'Europe se fera par la monnaie ou ne se fera pas. » Comme quoi, même les plus grands esprits peuvent se tromper...
LA MONNAIE AU POUVOIR DE LA TECHNOCRATIE
C'est à l'exemple de l'Allemagne et de la Suisse dont les banques centrales sont constitutionnellement indépendantes du pouvoir politique, pays où l'inflation était maîtrisée, que l'idée est venue de retirer aux Etats le pouvoir de donner des instructions à leurs banques centrales, donc de les rendre indépendantes de ceux-ci pour la création de monnaie. Soyons bref, la nouveauté donna satisfaction du milieu des années 1980 à 2000. Mais on était passé de la démocratie - des élus se présentaient-tous les cinq, six ou sept ans aux élections et pouvaient être changés, - à la technocratie inamovible ou presque. À des fonctionnaires non élus, les politiques avaient abandonné le pouvoir régalien de battre monnaie. C'était d'autant plus aberrant qu'il était extrêmement difficile de définir les limites du pouvoir d'action délégué à la technocratie. Le pouvoir monétaire avait été abandonné à des fonctionnaires non élus. Ils pouvaient en toute irresponsabilité, sans mandats électoraux, mettre en œuvre leurs propres idées et conceptions politiques et économiques. Charles Gave, économiste français, président de l'Institut Turgot, "think-tank" libéral francophone, auteur de nombreux livres traitant de la situation économique, politique et financière de l'Europe, et plus particulièrement des causes de la catastrophique situation de la France, mais présentant aussi des solutions pour en sortir, vient d'écrire sur son blog au sujet de la BCE : « En Europe, le but de nos technocrates non élus (si bien représenté par Monsieur Trichet) est de consolider leur tout nouveau pouvoir régalien et de le mettre à l'abri de l'électeur national en le passant à l'échelle européenne, l'idée étant de créer une monnaie indépendante de ces pouvoirs élus et que seuls nos fonctionnaires non élus pourraient administrer et gérer, à l'abri des pressions des électorats. Chacun peut voir aujourd'hui que ce tout nouveau pouvoir a des tendances dictatoriales et entend bien soumettre les élus des nations indépendantes à ses lois d'airain, avec tous les dégâts collatéraux que chacun peut voir. Tous les gardes fous qui avaient été mis par les Allemands pour éviter cette dérive sont bien sûr en train de sauter les uns après les autres et nous nous retrouvons là aussi avec une dictature technocratique. Les années qui viennent vont donc être marquées par une lutte sans merci entre les banquiers centraux devenus fous de pouvoir, et les peuples. Il est de bon ton de condamner les élus et d'encenser les technocrates. Je me permets de ne pas être d'accord. Je peux me débarrasser par l'élection des élus qui m'indisposent alors que nul n'a pu nous débarrasser de Monsieur Trichet, responsable d'au moins 1 million de chômeurs en France depuis sa prise de contrôle d'abord de la politique monétaire en France, puis ayant échoué dans son pays, promu à la tête de la BCE. ». M. Gavé donne également des conseils, très généraux, et sommaires de placements pour ceux qui disposeraient d'avoirs, il ajoute donc : « Parallèlement il faut concentrer ses avoirs dans des pays où la banque centrale, tout en étant autonome ou indépendante, gère au profit des intérêts du pays et non pas en fonction des foucades de quelque fonctionnaire se prenant pour Napoléon ou Charlemagne et ayant un projet politique de création d'un État européen dont personne ne veut. Parmi ces pays, on trouve la Suède, le Danemark, la Norvège, la Grande-Bretagne, le Canada, l'Australie, Hong-Kong, Singapour et bien d'autres encore. » Il est probable que nombreux sont les membres de l'Institut Turgot qui, tel Claude Bébéar, créateur d'Axa, Paul Dubrule, cofondateur de la chaîne Novotel, coprésident du conseil de surveillance d'Accor, ancien sénateur UMP, exilé fiscal en Suisse en 2006, où il affirme économiser 2,3 millions d'euros d'impôts par an, ne partagent pas ses opinions, notamment sur l'Europe.
LA MANIPULATION IDÉOLOGIQUE DES "THINK TANKS"
Des voix se sont également élevées pour remettre à leur place les "think tanks". En fait d'experts indépendants qui expriment des avis argumentes, raisonnables et neutres, les membres de ces instituts sont des idéologues excessifs et intolérants, représentants de la pensée unique la plus conventionnelle. Leur priorité, leur rôle étant de déconsidérer et de faire passer pour des imbéciles ceux qui présentent dans leur programme la volonté de sortir de l'euro pour revenir au franc. Mme Le Pen et, dans une moindre mesure, Nicolas Dupont-Aignan étant la cible privilégiée et quasiment unique de leurs critiques. C'est, bien sûr, l'axe d'attaque autant du PS que de l'UMP à leur égard, comme si le bilan de l'économie française (dette, chômage, pauvreté, défit commercial) autorisaient leurs membres à plastronner, mais également des média et de journalistes qui s'autoproclament économistes, mais qui en réalité, comme des perroquets, sont la voix de leurs maîtres.
Par exemple, sur le site LePoint.fr, le 4 février dernier, on pouvait lire sous le titre : Marine Le Pen, l'erreur économique, les commentaires suivants : « Marine Le Pen ferait sortir la France de l'OMC et de l'Union européenne, qui interdit d'augmenter sans discernement les droits de douane et de le faire à l'échelle nationale uniquement. Pas seulement par idéologie, (sic !) mais pour éviter que les autres pays ne prennent des mesures de rétorsion [....]. Ensuite le retour au franc. Dans l'esprit de Marine Le Pen, cela redonnerait de la compétitivité à la France par la dévaluation. Mais à quel prix ? (sic, on ne le saura pas, car le journaliste n'en sait rien). La candidate précise bien qu'il ne peut s'agir que d'une sortie de l'euro concertée avec les partenaires européens. Encore faut-il les convaincre de laisser tomber ce qu'ils ont eux-mêmes bâti : une monnaie qui réduit les coûts des échanges européens. (Où a-t-il été chercher ça ? L'euro "fort" a détruit ou affaibli l'industrie française et italienne au profit de l'Allemagne). Si l'euro disparaissait, les entreprises étrangères, qui ont créé 30 000 emplois dans le pays en 2010, n'auraient plus forcément envie (sic) défaire de l'Hexagone leur porte d'entrée sur le marché européen [...]. À supposer que Marine Le Pen fasse preuve de persuasion et que la dette française soit convertie en francs, cela générerait une dépréciation de la monnaie de près de 10 % (selon les chiffres du FN). Avec, à la clé, de l'inflation importée [...]. Les gains attendus à l'exportation seraient donc plus que compensés par l'explosion du prix des importations. Les salariés réclameraient à cor et à cri des hausses de salaire, enclenchant par là même une spirale inflationniste destructrice pour la croissance. Les marchés craindraient, à tort ou à raison (sic !), de ne jamais être remboursés et fuiraient les titres de dette française. Marine Le Pen serait bien en peine de trouver les quelque180 milliards d'euros par an que la France emprunte chaque année sur les marchés pour refinancer sa dette et combler le déficit budgétaire. Les taux d'intérêt réclamés exploseraient et pousseraient la France au défaut de paiement pur et simple.
(Quel visionnaire, ce journaliste !) Alors, Marine Le Pen pense avoir trouvé une seconde parade : obliger la Banque de France à financer l'État à hauteur de 100 milliards d'euros par an pour se libérer enfin des marchés financiers et des intérêts qu'ils réclament. Ce qui revient à faire marcher la planche à billets et à renforcer la spirale inflationniste, avec le risque de faire du franc une monnaie de singe. » On appréciera la conclusion de cet article : « Car l'euro est une monnaie crédible, grâce à la lutte contre l'inflation poursuivie depuis des années par la BCE. Il en serait tout autrement pour le nouveau franc piloté par Marine Le Pen. » La BCE dont Charles Gave souligne la nuisance.
Ce journaliste du Point a pris à son compte les excès de l'Institut Montaigne qui s'est décrédibilisé en publiant il y a quelques semaines une étude économique selon laquelle la sortie de l'euro serait une catastrophe. Un million d'emplois perdus - cela a été fait depuis 2007, sans sortir de l'euro - ; de 6 à 19 points de PIB en moins ; 500 milliards de dollars dilapidés... Sans rien démontrer. De "vrais" experts étrangers pensent au contraire que la France serait peu affectée, et même qu'elle en tirerait avantage. Voilà une manipulation, une fantaisie, une outrance reprise en boucle par les politiques, les média, les journalistes, les économistes aux ordres.
Mais en ce qui nous concerne, sortir de l'Union européenne, abandonner l'euro, revenir au franc, redonner à la Banque de France, sous le contrôle des politiques - on parie sur leur compétence, leur indépendance, leur patriotisme - le pouvoir de créer de la monnaie en limitant toutefois l'inflation, et retrouver le privilège qui lui a été retiré en 1973 de prêter à l'État à taux nul ou faible pour les besoins des investissements de la nation, voilà le programme national garant de l'indépendance, de la souveraineté et de la prospérité de la France et des Français, qu'il faut promouvoir et appliquer.
Pierre PERALDI Rivarol du 10 février 2012
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Banque Centrale Européenne : les opinions évoluent
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Avortement : quand la mort rôde
À l'heure où Simone Veil est reçue en grande pompe Quai Conti, avec le faste que l'on sait, revenons un instant sur les techniques abortives mises au point et gérées par l'Etat souverain. Dans quel cas la femme libérée - ne la traitons pas de « Marie couche-toi-Ià », au risque de passer pour ringard - peut-elle actuellement recourir à l'IVG ?
Le législateur est formel : « L'avortement est accessible à toute femme en situation de détresse du fait de sa grossesse. La femme est seule juge de cette situation et est libre de sa décision. » Le délai légal d'avortement a été porté en 2001 par les socialistes de la 10e à la 12e semaine de grossesse, soit 14 semaines (plus de trois mois !) après le 1er jour des dernières règles. C'est Martine Aubry qui, à la suite d'un rapport établi par le Professeur Israël Nisand en 1999, institua cette nouveauté sociétale. À ceux qui auraient les yeux de Chimène pour la Lilloise, rappelons que cette loi a considérablement durci les dispositions Veil, notamment parce que la propagande et la publicité pour l'IVG ont cessé d'être sanctionnées comme avant, ou que les chefs de service des hôpitaux publics ont reçu l'ordre formel d'assurer l'organisation des IVG au sein des établissements.
Inutile de préciser qu'à ce stade avancé du développement de la grossesse, 12 semaines dorénavant, il y a bel et bien génocide d'un enfant formé, ce qu'atteste toute radiographie ou échographie. Les adeptes de l'avortement objectent qu'un fœtus n'est rien : comment interprètent-ils alors les clichés à 8,10 ou 12 semaines ? Ce sont des décalcomanies ? La jeune fille désirant avorter et qui n'a pas la majorité doit en théorie avoir l'autorisation de l'un des titulaires de l'autorité parentale ou, le cas échéant, de son représentant légal. Dans les faits, elle s'en passe : en cas de « dialogue familial impossible » (intitulé flou qui ouvre toutes les options laxistes), elle doit pour tout sésame se faire accompagner par une personne majeure de son choix, ou même simplement recevoir l'imprimatur d'un membre du Planning familial - dont on sait que par essence il ne refusera jamais l'acte abortif.
Évoquons le médecin à présent. Outre l'examen clinique d'usage, il doit informer la patiente des méthodes médicales et chirurgicales en cours et lui présenter les risques et les effets secondaires potentiels. Il doit également lui remettre un "dossier-guide" qui comprend le rappel des dispositions législatives concernant l'lVG, la liste des établissements autorisés à pratiquer l'lVG et leurs adresses, la liste des établissements d'information, de consultation et de conseil familial, des centres de planification et d'éducation familiale, des services sociaux et d'autres organismes agréés. Le médecin peut également proposer un dépistage de maladies sexuellement transmissibles (MST) et prescrire un futur mode de contraception. Il est à noter qu'un disciple d'Hippocrate n'est pas tenu de prendre en charge lui-même la demande d'IVG ; néanmoins sa liberté de conscience reste relative puisqu'il a l'obligation légale d'orienter la demanderesse vers des confrères susceptibles de réaliser l'intervention, que ce soit en établissement ou en médecine de ville. Autrement dit le médecin catholique a le droit de refuser en conscience de fourbir l'avortement, mais pas celui d'empêcher l'acte, qu'il doit au contraire promouvoir par un conseil éclairé.
On a beau être libéral et "in", reste qu'avorter, c'est supprimer un être vivant. Heureusement, le législateur gêné aux entournures a pensé à tout... Écoutons le baratin officiel : mené par une « personne qualifiée » (sic), un ''dialogue'' permettra « d'apporter une assistance et des conseils appropriés à la situation de la femme enceinte », chaque fois que « cela est possible »... La récipiendaire est donc invitée à se rendre à un rendez-vous de bla-bla avec son compagnon. Mais ce pseudo-échange est facultatif ! Dans les hôpitaux publics, les centres d'IVG sont tenus d'accueillir en leur sein des permanences destinées à ce type d'entretien, afin de permettre à la femme enceinte de "parler" mais dans la réalité au quotidien d'accomplir l'ensemble des démarches, consultations et intervention en une seule fois. Ce n'est nullement une mise à l'épreuve morale, c'est au contraire une procédure d'accélération et de gestion avisée de la démarche.
Il existe deux méthodes industrielles pour mener l'opération à son terme. La méthode instrumentale (ou "chirurgicale") est exclusivement pratiquée en établissement de santé et nécessite dans la plupart des cas une hospitalisation inférieure ou égale à 12 heures. On utilise alors différents moyens, incluant la dissection par scalpel et le curetage, mais le plus courant est de nos jours l'aspiration du futur enfant par une sorte d'aspirateur géant, acte pratiqué sous anesthésie locale ou générale. La méthode médicale ou "médicamenteuse" est réalisée en deux prises éloignées de médicaments, l'un interrompant la grossesse, l'autre provoquant des contractions et l'expulsion de l'embryon. Selon l'âge gestationnel et les risques hémorragiques, elle peut être pratiquée en médecine de ville, en établissement de santé ou en centre de planification familiale. Une consultation de contrôle et de vérification de l'IVG est réalisée entre le 14e jour et le 21e jour qui suit l'interruption de la grossesse. A cette occasion, le médecin ou la sage-femme envisage alors de prolonger l'acte en quelque sorte, puisqu'il ou elle décide avec la patiente quel moyen de contraception sera ensuite le mieux adapté à sa situation.
Le coût forfaitaire d'une IVG chirurgicale dans un établissement public ou privé se situe entre 300 € et 450 € , mais peut varier considérablement en fonction de la durée de l'hospitalisation, du recours à l'anesthésie locale ou générale, etc. Le coût forfaitaire d'une IVG médicamenteuse est d'environ 280 €. Le coût total des avortements en France se situe dans une fourchette comprise entre cent et cent vingt millions d'euros. Depuis le 31 décembre 1982, la loi Roudy (qui se souvient encore de la suffragette Yvette Roudy, ministre et maire de Lisieux, ville natale de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus ?) a instauré le remboursement de l'IVG par la Sécurité sociale. L'IVG pratiquée en établissement est remboursée à 80 % par l'assurance maladie. L'IVG médicamenteuse pratiquée en médecine de ville ou en consultation externe d'un établissement hospitalier est prise en charge à 70 %. La différence reste à la charge de l'assuré(e) ou de sa mutuelle, si celle-ci le prévoit. Pour les bénéficiaires de la CMU (couverture maladie universelle) complémentaire, la prise en charge est de 100 % ! Le financement de l'acte par nos impôts est quant à lui intégral pour les mineures non émancipées qui n'ont pas obtenu le consentement parental. En outre, aucune demande de paiement n'est présentée pour les dépenses relatives aux consultations médicales et sociales, à la consultation préanesthésique, aux frais de soins et d'hospitalisation ou relatives à une IVG par mode médicamenteux. Les documents nécessaires au remboursement des praticiens sont établis selon une procédure spéciale, de façon anonyme. Terminons par le meilleur, si l'on peut dire : les femmes en situation irrégulière qui résident en France depuis plus de 3 mois (elles doivent être en mesure de prouver la durée de leur séjour par tout moyen), peuvent bénéficier de l'aide médicale de l'Etat (l'AME) et se faire avorter gratuitement - d'où la multiplication de filières, spéciale IVG. Pourquoi du reste se gêner : l'assistante sociale du service hospitalier peut même les aider dans cette démarche... ce dont certains se réjouiront.
Que penser de tout cela ? A vrai dire soyons mesuré, puisque depuis le 27 janvier 1993, la loi Veil est complétée par la loi Neiertz : celle-ci prévoit un délit d'entrave à l'IVG. Elle sanctionne « toute entrave ou tentative d'entrave à l'IVG de deux mois à deux ans de prison ferme et d'une amende de 2 000 à 30 000 francs ». Autrement dit, nous avons l'obligation légale de trouver du dernier chic l'avortement ; poser par écrit ses réserves sur le sujet, n'est-ce pas au fond s'attaquer à son libre développement, pour le plus grand bien des masses ?
Voilà pourquoi nous nous fondrons dans le servum pecus et conclurons en claironnant : vive le fait de supprimer des enfants, quel indéniable progrès !
Grégoire DUHAMEL. Rivarol du 9 avril 2010 -
Le « plan de paix » de l’ONU pour la Syrie est une supercherie
L’ « ambassadeur de la paix » des Nations Unie (ONU) Lakhdar Brahimi tente de négocier une transition gouvernementale avant les prochaines élections en Syrie. Non seulement les efforts de Brahimi sont vains, ils sont aussi totalement hypocrites. Proposer un « gouvernement transitoire » au beau milieu de ce qui constitue en réalité une invasion étrangère, financée, armée et ouvertement perpétuée par des intérêts étrangers, viole à la fois la souveraineté de la Syrie et la propre charte fondatrice de l’ONU.
C’est comme si un envoyé de l’ONU visitait la Pologne au début de la Seconde Guerre mondiale et proposait un gouvernement transitoire en pleine invasion nazie. L’ONU serait de toute évidence un facilitateur de l’injustice, non pas un médiateur pour la paix.
Le Los Angeles Times rapporte ceci dans son article « Lakhdar Brahimi s’efforce de raviver le plan de paix pour la Syrie » :
« L’ambassadeur de la paix Lakhdar Brahimi a fait une nouvelle avancée jeudi pour amener les représentants syriens et les rebelles à négocier, visant à raviver un plan favorisant un gouvernement transitoire et la tenue d’élections, lequel avait échoué en raison de désaccords sur l’avenir du président Bachar Al-Assad. »
L’ONU n’a pas du tout réussi à discerner l’opposition légitime en Syrie des bandes de terroristes armés vagabonds commettant des atrocités à grande échelle contre le peuple syrien, nombre d’entre eux non originaires de Syrie, tous armés par les États-Unis, l’OTAN et leurs alliés régionaux incluant Israël, l’Arabie Saoudite et le Qatar dans le cadre d’un plan de longue date pour procéder à un changement de régime à la fois en Syrie et en Iran. La presse occidentale n’appuie pas seulement les tentatives hypocrites de l’ONU, elle s’est acharnée à délégitimer toute opposition en Syrie refusant de prendre les armes ou s’opposant à une intervention étrangère.
Alors que le Los Angeles Times tente de présenter le plan de l’ONU comme étant raisonnable et le président syrien Bachar Al-Assad et la Russie comme seuls obstacles à la paix, ce plan constitue en fait encore une autre tentative de dépeindre le conflit comme une lutte politique au lieu de l’invasion étrangère qu’il est réellement.
La Syrie est envahie par des terroristes étrangers
Les « rebelles » armés que l’ONU refuse de condamner comprennent des combattants étrangers d’Al-Qaïda, incluant des organisations terroristes internationales figurant sur les listes du département d’État des États-Unis, des Nations Unies et du département de l’Intérieur du Royaume-Uni, soit le Groupe islamique combattant libyen (GICL), Al-Nosra, également connu sous le nom d’Al-Qaïda en Irak et des extrémistes des Frères musulmans syriens. Les pays occidentaux ne négocieraient avec aucune de ces factions terroristes, si d’une façon ou d’une autre, leurs armes se détournaient de la Syrie pour viser l’Occident. Pourtant, l’Occident exige non seulement que la Syrie les reconnaisse et qu’elle négocie avec eux, mais aussi qu’on les laisse régner sur tout le pays.
En novembre 2011, dans l’article « Un dirigeant islamiste libyen a rencontré l’Armée syrienne libre, un groupe d’opposition » le Telegraph rapportait :
Abdelhakim Belhadj, dirigeant du Conseil militaire de Tripoli et ancien chef du Groupe islamique combattant libyen a « rencontré des dirigeants de l’Armée syrienne libre à Istanbul et à la frontière turque », a déclaré un représentant militaire travaillant avec Mr. Belhadj. Il a été envoyé par Moustapha Abdel Jalil (le président libyen intérimaire).
« Les nouveaux dirigeants libyens offrent des armes aux rebelles syriens », un autre article du Telegraph, admettait :
The Daily Telegraph a appris que les rebelles syriens ont tenu des pourparlers secrets avec les nouvelles autorités libyennes vendredi dans le but d’obtenir des armes et de l’argent pour leur insurrection contre le régime du président Bachar Al-Assad.
À la réunion qui s’est tenue à Istanbul et où se trouvaient des représentants turcs, les Syriens ont demandé de l’« aide » aux représentants libyens, se sont fait offrir des armes et peut-être des volontaires.
« Un plan est mis en œuvre pour envoyer des armes et même des combattants libyens en Syrie » a affirmé une source libyenne ayant requis l’anonymat. « Une intervention militaire est en cours. Vous verrez dans quelques semaines. »
Plus tard ce mois-là, on rapportait qu’environ 600 terroristes libyens étaient entrés en Syrie afin de commencer des opérations de combat. Le journaliste de CNN Ivan Watson a accompagné des terroristes au-delà de la frontière turco-syrienne et à Alep. En juillet 2012, CNN révélait qu’effectivement, des combattants étrangers, surtout des Libyens, se trouvaient parmi les militants.
Entre-temps, des résidents du village où les Faucons syriens avaient établi leur quartier général ont dit que des combattants de plusieurs nationalités nord-africaines servaient également dans les rangs de la brigade. Un combattant volontaire libyen a par ailleurs déclaré à CNN qu’il compte voyager de la Turquie vers la Syrie dans les prochains jours afin d’ajouter un « peloton » de combattants libyens au mouvement armé.
Mercredi, l’équipe de CNN a rencontré un combattant libyen qui avait quitté la Turquie et s’était rendu en Syrie avec quatre autres libyens. Le combattant portait une tenue de camouflage et avait un fusil Kalashnikov. Il a dit que d’autres combattants libyens étaient en route.
Certains combattants étrangers sont clairement attirés parce qu’ils voient cela comme […] un djihad. C’est donc un aimant pour les djihadistes qui voient cela comme une lutte pour les musulmans sunnites.
En somme, la Syrie est envahie depuis presqu’un an par des terroristes libyens. De plus, immédiatement après que les États-Unis aient reconnu leur propre « coalition d’opposants » triée sur le volet comme les « représentants du peuple syrien », son chef, Moaz Al-Khatib, a tout de suite exigé que les États-Unis lèvent les sanctions contre l’organisation terroriste d’Al-Qaïda, Al-Nosra.
« Il faut réviser la décision de considérer un groupe luttant contre le régime comme un groupe terroriste. Nous pouvons être en désaccord avec certains groupes, leurs idées et leur vision politique et idéologique, mais nous affirmons que toutes les armes à feu des rebelles servent à renverser le régime criminel et tyrannique. »
L’Occident refuse non seulement de reconnaître que la Syrie est confrontée au terrorisme étranger et intérieur, il participe aussi activement à l’armement, au financement et à l’hébergement en lieu sûr de ces factions terroristes. La Turquie, membre de l’OTAN, est un complice direct de l’agression extraterritoriale de la Libye, qu’elle facilite en accueillant les combattants libyens à l’intérieur de ses frontières, tout en coordonnant leur armement, leur financement et leur logistique lorsqu’ils traversent la frontière turco-syrienne. La CIA des États-Unis facilite également l’invasion libyenne de la Syrie le long des frontières turques.
En juin 2012, dans son article « La C.I.A. aiderait à acheminer des armes à l’opposition syrienne », le New York Times (NYT) a concédé que « des officiers de la CIA opèrent en secret au sud de la Turquie » et acheminent des armes, dont « des armes semi-automatiques, des grenades propulsées par fusée, des munitions et quelques armes antichars ». Le New York Times insinue que la Turquie, l’Arabie Saoudite et le Qatar sont les principaux fournisseurs d’armes alors que la CIA coordonne la logistique.
Image: Les « amis de la Syrie » comprennent de nombreux conspirateurs mentionnés dans le reportage exhaustif de neuf pages de Seymour Hersh, « La redirection ». La violence en Syrie n’est pas le résultat d’un soulèvement du peuple syrien porteur d’« aspirations politiques », mais plutôt celui de la conspiration et de la machination d’une élite mondiale ayant prémédité il y a longtemps la destruction de la Syrie pour son propre programme géopolitique global.
La politique étasunienne envers la Syrie remonte aussi loin qu’à 2007, où les représentants des États-Unis ont admis qu’ils planifiaient le renversement du gouvernement syrien à l’aide d’extrémistes sectaires étrangers et en utilisant des pays comme l’Arabie Saoudite pour acheminer des armes et du financement, surtout pour maintenir l’illusion qu’ils n’étaient pas impliqués.
Le long reportage de neuf pages de Seymour Hersh, « La redirection », publié dans le New Yorker en 2007 expose les plans étasuniens visant à utiliser des moyens clandestins pour renverser le gouvernement syrien dans le cadre d’une action plus vaste ayant pour but de miner et détruire l’Iran. « Le renforcement de groupes extrémistes sunnites épousant une vision militante de l’islam, hostiles aux États-Unis et sympathisants d’Al-Qaïda, sont un sous-produit de ces activités », écrit Hersh.
Al-Nosra est ouvertement affilié à Al-Qaïda. Dire que le GICL est « sympathisant d’Al-Qaïda » serait toutefois trompeur : le GICL, c’est Al-Qaïda.
Selon le rapport du West Point Combating Terrorism Center de l’armée étasunienne, « Les combattants étrangers d’Al-Qaïda en Irak », le GICL a fusionné en 2007 avec l’organisation terroriste créée par les États-Unis et l’Arabie Saoudite.
L’apparent essor de recrues libyennes se rendant en Irak pourrait être lié à la coopération accrue entre le Groupe islamique combattant libyen et Al-Qaïda, laquelle a atteint son point culminant le 3 novembre 2007 lorsque le GICL s’est officiellement joint à Al-Qaïda. (page 9, .pdf)
Hersh poursuit son reportage en déclarant « le gouvernement saoudien, avec l’approbation de Washington, fournirait des fonds et de l’aide logistique afin d’affaiblir le président syrien Bachar Al-Assad ». Cela comprenait l’offre de milliards de dollars à des factions pro-saoudiennes au Liban soutenant des groupes militants qui traversent maintenant la frontière libano-syrienne pour rejoindre leurs homologues libyens.
La conspiration élaborée, mise à exécution en 2007 et décrite par Seymour Hersh citant une myriade de sources étasuniennes, saoudiennes et libanaises, se déroule de toute évidence devant nos yeux. Cette conspiration n’était pas fondée sur des considérations humanitaires ou la « démocratie », mais plutôt sur les intérêts mutuels des États-Unis, d’Israël et de l’Arabie Saoudite, et consistant à renverser les gouvernements de pays souverains vus comme des menaces à leur influence collective extraterritoriale à travers la région.
En ne reconnaissant pas une conspiration documentée, fomentée par des intérêts étrangers et visant à faire tomber violemment le gouvernement de la Syrie (et éventuellement de l’Iran) l’ONU démontre une fois de plus qu’elle est un instrument servant des intérêts spécifiques. Sa tentative de négocier un « plan de paix » avec des terroristes étrangers envahissant la Syrie en tant que mandataires des puissances occidentales est dépourvue de toute légitimité. Le gouvernement syrien et ses alliés doivent redoubler d’efforts pour présenter le conflit pour ce qu’il est, une invasion, et réclamer l’appui et la patience de la communauté internationale alors que la Syrie confronte et met en échec ces envahisseurs étrangers et les intérêts étrangers qui les arment et les guident.
Lakhdar Brahimi, tout comme Kofi Annan avant lui, ne fait que gagner du temps pour le discours chancelant de l’Occident. La Syrie et ses alliés doivent finalement le laisser s’écrouler afin que le véritable sauvetage de la Syrie puisse avoir lieu, par des opérations de sécurité antiterroristes dans tout le pays et la confrontation diplomatique des intérêts étrangers soutenant le terrorisme à l’intérieur et autour de la Syrie.
Tony Cartalucci Mondialisation.ca
Le 28 décembre 2012
Le blog de Tony Cartalucci : Land Destroyer
Article original : The United Nations Syria “Peace Plan” is a Fraud
Traduction : Julie Lévesque pour Mondialisation.ca
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L’emprise grandissante des sociétés zombies
L’Europe est en pleine révolution des “entreprises zombies” : des centaines de milliers de sociétés obligées de mettre la clé sous la porte sous la pression de dettes colossales redeviennent solvables grâce “aux aides gouvernementales, à une politique monétaire très complaisante et souvent, grâce à la réticence des prêteurs à revoir des créances douteuses à la baisse en temps de crise”, déplore le Financial Times.
Le quotidien économique cite un consultant qui rappelle que
“le principe fondamental du capitalisme, qui veut que les entreprises qui ne sont pas viables disparaissent pour laisser la place à de nouvelles et à de meilleures, est en train d’être réécrit.”Une entreprise britannique sur 10 a juste les moyens de rembourser les intérêts de ses emprunts plutôt que la somme empruntée. Le quotidien ajoute que dans certaines parties d’Europe, le problème est plus grave.
En 2011, les entreprises les moins solvables se trouvaient en Grèce, en Espagne et en Italie, trois pays dont les économies sont particulièrement touchées. Moins de 30 entreprises sur 10 000 ont fait faillite dans ces pays – alors que près d’un groupe sur trois est déficitaire.Les sociétés zombies sont rendues responsables de la faiblesse de la reprise en Europe, faisant craindre une répétition de ce qui s’est passé au Japon quand les faibles taux d’intérêt, une politique gouvernementale assez permissive et la résistance des grandes banques à exclure des entreprises insolvables ont entraîné des décennies de croissance faible. Le Financial Times insiste :
Aux Etats-Unis, où la philosophie de la “destruction créative” a plus d’influence, il y a eu une augmentation significative des dépôts de bilan depuis le début de la crise.Mais c’est loin d’être le cas en Europe, où les gouvernements sont plus soucieux de protéger les emplois que de favoriser la compétitivité.
Le quotidien londonien cite un spécialiste de la dette qui compare
l’Europe à une forêt dont le sol serait encombré de graines, étouffée par les engrais et maigre en jeunes pousses qui pourraient devenir des arbres. Ce dont l’Europe a besoin est d’un incendie pour éclaircir son sous-bois. -
Le complot mondial contre la santé :
"Le microbe n'est rien, c'est le terrain qui est tout" (C.Bernard)
"A écouter pour comprendre l'étendue néfaste du mondialisme...
Déjà nous savions par les lectures du docteur Paul Carton, la connaissance des travaux d'Antoine Béchamp, Claude Bernard et nos discussions au sein du journal "Le Paysan Biologiste" notamment le docteur Couzigou, les dangers de la finance dans la santé et l'agriculture...Claire Séverac sur le LTS : complot mondial contre la santé :
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L'État proxo
Vendredi, jour du poisson et des morues. L'intérêt que portent les nouveaux maîtres du pays à nous peser fiscalement sous toutes les coutures a quelque analogie avec l'orgueil du propriétaire, courant les champs de coton monté sur son grand cheval noir, à mesurer l'ampleur du présage. Une classe politique que nous avons créée nous a mis en culture. La force avec laquelle elle défend ses positions retranchées des réalités qu'elle compte pérenniser en tirant le sang des pierres, s'apparente à du proxénétisme. La remise en perspective de la loi des 75% en est la preuve. On prend souvent la facilité de dire qu'au-delà de cinquante pour cent d'impôt sur le revenu des ménages, on entre dans un régime de type communiste. La soviétisation avérée de la République française depuis la Libération l'autorise. Le prédécesseur de François Normal, qui penchait plutôt pour les néo-cons, s'en était ému au point de limiter les contributions directes de chacun à la moitié de ses revenus. Le chiffre se calculant après clôture de l'année fiscale, il arrivait que certains contribuables se voient rembourser un trop-perçu, ce qui enrageait tous ceux qui ne heurtaient pas le dit-bouclier, se gardant bien d'expliquer aux "pauvres" que le "riche contribuable" avait quand même donné la moitié de ce qu'il avait gagné. Qui se souvient que l'impôt sur le revenu fut décrété en 1914 pour améliorer les finances d'un Etat qui faisait face à l'accumulation des périls mais que sa progressivité fut contestée alors au motif qu'elle risquait de rétablir au bas de l'échelle sociale les privilèges supprimés en haut lors de la réforme fiscale de la Révolution (Marcel Marion¹). Nous y sommes en plein. Comme le disait JC Maitrot, « le contribuable veut que l'État lui épargne des charges financières trop lourdes, mais de manière paradoxale, le citoyen (qui est aussi contribuable) entend voir accroître les prestations dont il pourra bénéficier, prestations fournies par les personnes publiques et financées par l'impôt ». Tant que le citoyen reste contribuable direct, ce paradoxe demeure un frein à la pression fiscale de l'Assemblée nationale. Quand il ne l'est plus - et la moitié des ménages ne contribue pas à l'IRPP - la population en jachère met en coupe réglée la population en culture par la simple règle démocratique, un homme, une voix.
Les perspectives financières de l'année commencée sont mauvaises d'où qu'on les tire. Les anticipations du gouvernement qui ont servi à établir le taux de prédation de l'Etat pour l'exercice budgétaire sont fausses, et les rentrées fiscales insuffisantes à dépenses constantes. S'ajoute à ce constat comptable, le drainage nié des contribuables les plus riches vers l'étranger et celui, moins effectif en termes de rôle, des jeunes entrepreneurs qui partent abriter leurs espérances sous des cieux accueillants. Fureur des proxénètes qui voient le trottoir s'éclaircir. Faudra-t-il se résoudre à terminer les subventions, les fromages, les niches, les privilèges et exonérations, et tout ce qui s'apparente à du vol légal ? On prend au travail les disponibilités nécessaires à l'entretien des oisifs et des assistés qui représentent un capital électoral considérable qu'il est avisé de transformer en clientèle. Ce capital ne diminue pas - on pensait même l'accroître par le vote étranger - et le disponible rétrécit en conséquence d'une politique hostile à la valeur ajoutée. Alors que faire ? Fermer les frontières ? Lancer la police fiscale dans les présumés paradis fiscaux pour y débusquer les émigrés ? Saisir leurs biens et les vendre à l'encan comme biens nationaux ? Ce serait loger la classe politique en châteaux comme les métayers de l'Ancien régime. Déchoir les absents de leur nationalité française ? Idiot, c'est impossible, même pour la pourriture carcérale. Reste à séquestrer l'épargne résidente. Nul n'y songe ? Alors qu'on entend régulièrement tel haut-fonctionnaire, tel ministre mettre en face de la Dette la masse épargnée par les ménages ?
On pense aussi taxer à l'américaine toute l'assiette fiscale où qu'elle se trouve au taux national, sous déduction des contributions versées à résidence selon convention bilatérale ad hoc. Pour éviter la capitation universelle des ressortissants français, il serait avisé au-delà d'un certain niveau de réussite de laisser tomber sa nationalité française ou d'en prendre une seconde. Certains l'ont fait avant Gérard Depardieu, l'idée est en chemin dans le milieu expatrié et la défaisance serait générale si une telle mesure de rétorsion passait au Palais Bourbon. Bon vent et réciproquement, la patrie s'emporte dans son coeur ; outre le fait que ses contours peuvent ne pas coïncider avec les limites de l'Etat qui l'exploite, il n'est pas besoin d'un passeport pour s'en assurer. Quand donc les hommes politiques s'exileront-ils à leur tour, laissant derrière eux leurs prébendes et l'appel à l'impôt qui les finance ? On pourrait peut-être s'en occuper ! Aux Kerguelen toujours ! L'État-nation n'a plus grand avenir quand il dévore son peuple. Toute l'histoire nous le montre.
http://royalartillerie.blogspot.fr/
(1) «La progressivité épargne des millions de citoyens pour en accabler quelques milliers». Cette progressivité risquait de rétablir au bas de l'échelle sociale les privilèges supprimés en haut et de rompre alors avec l'esprit révolutionnaire de 1789 (l'article excellent et complet sur l'impôt de 1914 ici). -
Oscars 2013 : propagande en perspective
Le 24 février prochain se tiendra la traditionnelle cérémonie des Oscars, qui récompense pour leur qualité les « meilleures » productions cinématographiques sorties depuis l’édition précédente. Si par hasard on était tiraillé par le suspens de cette 85ème édition, pas de panique ! Comme pour les élections présidentielles, les médias, en s’appuyant sur des « expertises » à la partialité indiscutable, nous indiquent qui seront les favoris dont on pourra trouver, du coup, le succès tout à fait normal.
En l’occurrence, comme nous en informe Le Figaro [1] , il est important d’applaudir à l’avance deux productions tout juste sorties aux États-Unis et qui arriveront en France fin janvier : Lincoln, de Steven Spielberg, et Zero Dark Thirty, de Kathryn Bigelow. Les deux films ont en effet été hautement distingués récemment par le New York Film Critics Circle, une association journalistique américaine de critiques de cinéma.
Sommes-nous donc face à des monuments d’originalité ? Pas si sûr… Une bonne recette qui marchait hier marche encore aujourd’hui, et si l’on regarde les teasers de ces deux opus qui nous seront bientôt servis sur un plateau doré, on peut s’attendre à des messages de fond qui donneront une impression de déjà vu…
Ainsi, Avec Lincoln, Spielberg semble garder ses habitudes de révision manichéenne de l’histoire à la sauce mondialiste. Au cours des dernières décennies, il nous a déjà longuement exposé, dans des séquences pleines d’émotion dont on ne peut que reconnaitre la qualité cinématographique, le passé dégueulasse des peuples occidentaux, affreux génocidaires sans pitié, ignobles esclavagistes assassins. Cette haine viscérale, qui bien sûr est propre aux Blancs européens, est servie en grosse portions fumantes, jusqu’à nous en donner des nausées, dans La Liste de Schindler (1993) et Amistad (1997). [2]
On remettrait donc le couvert avec Lincoln : le teaser nous fait comprendre immédiatement que l’on aura droit à une illustration audio-visuelle à nous faire péter la rétine de la version officielle et romancée de la guerre de Sécession : elle se résumerait à une lutte entre les forces du bien, supporters cosmopolites de l’égalité et de la liberté, et les méchants sudistes, salauds esclavagistes, sorte de nazis de l’époque, avec comme seul et unique question centrale : l’esclavage. On ne peut que regretter (sans s’étonner) que les analyses alternatives sur la guerre de Sécession ne soient pas autant promues que les productions de Spielberg... [3]
Le film raconte donc l’épopée tragique du président Abraham Lincoln, qui a dirigé les États de l’Union pendant la guerre et surtout (on comprend que cela sera le point central du film) qui a fait accepter le 13ème amendement, supprimant l’esclavage. Ce film biographique sur le célèbre président, qui a en outre beaucoup supporté la cause de la communauté juive outre-Atlantique [4], garantit succès, honneurs et bon pactole pour Steven.
À coté de cette détermination à épicer le film à grandes pincées de propagande au mépris de toute honnêteté historique, on peut imaginer que le choix du titre, lui, a fait l’objet d’hésitations comiques. Dans ce type de production biographique, le prénom est en effet généralement préféré au nom, afin de mettre en évidence le côté humain derrière le personnage historique. Ici, on a visiblement évité de prendre le prénom. Et oui, Il s’agit d’un film de divertissement, enfin ! Et seulement ! Inutile de jeter le doute avec ce prénom à connotation biblique !
Zero Dark Thirty de Kathryn Bigelow semble être sur une autre méthodologie, plus subtile. Apparemment, il s’agira de nous raconter la traque d’Oussama Ben Laden, baptisée ici « la plus grande chasse à l’homme de l’histoire » (rien que ça…). Tout comme pour Démineurs (2008), on peut s’attendre à une stimulante ambiance « d’immersion » et à un fond apolitique de façade. Seulement là, les journaux frétillent autour de ce film, qui s’annonce très controversé car il montrerait... la torture dont auraient fait usage les services américains pour parvenir à leurs fins [5]
Ah ! C’est incroyable ! De la torture pratiquée par des services secrets ! Quelle horreur ! Comment cela est-il possible ? A-t-on vu un jour une chose pareille dans l’histoire ?! Quelle subversion, quelle provocation que d’en parler !
Ce qui est bien avec cette tartufferie, c’est qu’on en oublierait presque d’autres questions qui se posent sur cette affaire d’attentats du 11 Septembre et de Ben Laden débusqué, dont la dépouille, aux preuves matérielles restées « confidentielles » [6] a été balancée à la va-vite en haute mer. Pas certain, cependant, qu’un film traitant de ces vraies interrogations, sources de débats qui pourtant font rage, loin du box office, serait en bonne position pour un Oscar….
Bref, Hollywood nous apparaît comme un véritable nectar du mensonge de la démocratie contemporaine. Le 7ème art d’aujourd’hui prétend ne proposer que du « divertissement » ou, au pire, de « l’information » et de la « sensibilisation ». Les deux exemples cités, tout comme le long historique d’Hollywood, nous prouvent pourtant que toutes ces images, ces sons, ces scènes d’émotions, en bref ces mélanges sensoriels percutants, qui pénètrent en force dans l’esprit amorphe du spectateur d’aujourd’hui (qui, en France, passe plus de trois heures par jour devant la télévision et va en moyenne quatre fois par an au cinéma) sont porteurs de nombreux messages.
Ces messages sont facilement lisibles : depuis la culpabilisation à outrance des peuples enracinés jusqu’à la promotion du nomadisme, du transgenre et du cosmopolitisme en passant par des nouveautés comme l’anti-islam, Hollywood est décidément bien l’exposition condensée de l’idéologie mondialiste. Par l’impact de sa propagande audio-visuelle, elle en est aussi le moteur.
Il serait tant souhaitable que le Français éteigne la « téloche » et arrête d’aller entretenir son diabète en se gavant de pop corn au cinéma, car par son consentement passif se réalise la destruction de sa civilisation, et s’organise des interventions militaires meurtrières en Orient. Ces souffrances, ce sang versé comme toujours pour l’intérêt des mêmes et assumés de force par d’autres, ça ne sera pas dans un film à sensation au Pathé du coin. Ça sera pour de vrai.
http://www.egaliteetreconciliation.fr
Pour un autre cinéma, visitez la DVDthèque de Kontre Kulture :
Notes
[1] http://www.lefigaro.fr/cinema/2012/12/04/03002-20121204ARTFIG00463—zero-dark-thirty-et-lincoln-recompenses-a-new-york.php
[2] Voir l’analyse de David Duke au sujet d’Amistad : http://www.youtube.com/watch?v=_tfDcyODfUw.
[3] Voir par exemple l’excellent article de Christian Boucher : http://www.voxnr.com/cc/di_antiamerique/EFpAZkAAplvyvGDxRW.shtml.
[4] Voir http://www.aish.com/j/f/Abraham_Lincoln_and_the_Jews.html (lien en anglais).
[5] http://lci.tf1.fr/cinema/news/zero-dark-thirty-polemique-autour-de-l-utilsiation-de-la-torture-7739585.html
[6] http://www.cbsnews.com/8301-503544_162-20059739-503544/obama-i-wont-release-bin-laden-death-photos/
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Notre Dame Des Landes : un nouvel arrêté fantôme ?
Regardez bien ceci. Voici l’illustration à titre expérimentale de la conception socialiste du droit. Plus ça va, plus l’idéologie de la gauche républicaine se contente de puiser en elle même sa propre légitimité. Pas de liberté aux ennemis de la libertés disaient-ils en 1793, et voilà qu’aujourd’hui la gendarmerie sert l’arbitraire sectaire , comme elle le fit naguère en saccageant toute forme de vie dans le boccage breton et vendéen.
Ces gens qui n’ont que les mots égalité et démocratie à la bouche ne connaissent , au nom de leurs concepts abscons, que la matraque comme mode de gouvernement. Souvenons nous en après le 13 janvier, car cette tendance totalitaire va s’étendre à tout le pays. (NDLR)
Depuis le 30 novembre, la préfecture de Loire-Atlantique prend presque chaque semaine des arrêtés pour interdire le transport de carburants, d’explosifs et de produits inflammables sur les deux communes de Notre-Dame des Landes et de Vigneux-de-Bretagne, et de matériaux de construction sur certaines voies de la ZAD. A ces arrêtés s’ajoute depuis hier le retour en fanfare de la tactique des arrêtés-fantômes : ceux qui justifient l’action des gendarmes, mais qui ne sont pas publiés, donc ne peuvent être appliqués. Ou comment l’Etat « de droit » dérive dangereusement à Notre-Dame des Landes, zone de non-droit… juridique.
Des arrêtés en ce sens ont été pris le 30 novembre, complétés par de nouveaux le 7 décembre, prolongés d’une semaine le 17 décembre, pris encore le 24 décembre http://breizhjournal.wordpress.com/... Leur délai courait jusqu’au 7 janvier. Ce jour-ci est donc sorti un nouveau recueil d’arrêtés, qui reprend les termes des arrêtés précédents et prolonge leur effet jusqu’au 21 janvier à 23h. [...]
La suite sur Breizhjournal
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"Mariage pour tous" : Mots codés et fausses questions
Le projet de loi sur le mariage des personnes de même sexe comporte de grands risques pour la société. Cette loi institutionnaliserait en effet une situation artificielle et confuse pour tous, même pour les familles ‘naturelles’, pour lesquelles le sexe des parents géniteurs serait nié, contre toute évidence, par les étiquettes de ‘parent 1’ (ou A) et parent 2’ (ou B).
Ce serait une sorte de mensonge légal, préjudiciable au climat de clarté indispensable à l’éducation, et de mauvaise augure pour l’avenir de notre civilisation. De plus pour satisfaire le désir d’enfant de certains adultes, la loi priverait l’enfant soit d’un père soit d’une mère. Enfin, si elle allait jusqu’à la procréation médicalement assistée, la loi serait contraire à l’éthique en instrumentalisant la personne donneuse de gamètes et en gommant délibérément pour l’enfant à naître l’identité d’un de ses géniteurs biologiques. Présentée comme une ‘réforme de civilisation’ par le Garde des Sceaux, cette loi mérite donc un profond débat. Mais il est actuellement étouffé, car déclarer son opposition au projet de loi c’est très probablement s’exposer à être taxé d’homophobie : très peu se risquent donc à contester ouvertement le projet.
Le projet de loi identifie par un même mot et gouverne par une même règle deux réalités de nature aussi différente que le mariage d’un homme et d’une femme, et l’union de deux personnes de même sexe. Or ces deux réalités sont fondamentalement différentes pour la société puisque la première produit les enfants qui formeront la société future, tandis que la deuxième est stérile. On ne peut donc éviter de se demander les implications à long terme d’une telle démarche.
Pourtant, par un préjugé dominant, celui qui émet un doute sur le bien-fondé du projet de loi s’expose au jugement d’homophobie. Même dans les conversations privées, le débat est largement verrouillé, la cause est entendue : c’est une bonne loi, elle va dans le sens de l’égalité en supprimant des discriminations entre les couples. Et s’il n’était pas signe d’homophobie, un désaccord sur ce projet ne pourrait être que ringardise. Le sujet est donc pratiquement tabou. Il s’ensuit que l’opinion majoritaire des Français est inconnaissable. Rien ne prouve qu’en leur âme et conscience ils soient majoritairement favorables à ce projet et à la refonte correspondante du code civil. Mais, fort de sa majorité politique dans les deux chambres, le gouvernement peut faire passer le projet en très peu de temps, alors que rien ne presse pour réformer des centaines de paragraphes du code civil ! Si cela arrivait je songe à la civilisation dans laquelle évolueraient plus tard nos enfants et petits enfants, et cela m’empêche parfois de dormir. [...]
par Odile MACCHI, de l’Académie des Sciences - La suite sur France Catholique
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Low intensity operations. Subversion, insurgency & peacekeeping (Frank Kitson)
"Ce livre aux tirages confidentiels n'a jamais été traduit dans notre langue et nous n'en connaissons que cinq exemplaires dans les bibliothèques universitaires françaises (voir le catalogue SUDOC). De fait, la diffusion à un large public de ce texte pourrait à elle seule faire basculer des équilibres géopolitiques entiers." (Gouverner par le chaos)11 septembre 2001, attentat de la rue des Rosiers, profanations de Carpentras, affaire Mohamed Merah, affaire Breivik, tuerie d’Aurora, massacre de Raçak (voir B. I. n°138), génocide de Srebrenica (et d’autres), Kosovo, Libye, Syrie, Iran, et probablement tuerie de Newton, comme l’a sous-entendu l’ami Gendre… Toutes histoires qui ont en commun de puer l’intox au vu des rapports officiels comparés aux incohérences qu’elles manifestent. Des histoires banales de la guerre de quatrième génération, dite G4G, celle de l’information. Mais comme l’écrit l’auteur du présent livre, de bonnes communications permettent d’exercer une influence sur les événements. En d’autres termes, selon l’Ecole de Guerre Economique, la guerre est désormais cognitive, elle vise à contrôler la réalité construite par l’individu pour garantir la suprématie de l’intrigant.
Le général Frank Kitson reste à ce titre l’une des figures de proue de la guerre cognitive, bien qu’aucun de ses ouvrages n’ait été traduit en français à ce jour. Sa doctrine découle de son expérience d'écrasement des révoltes anti-coloniales autochtones dans les pays occupés, qu'il consacra dans son manuel Low intensity operations. Subversion, insurgency & peace-keeping (1971), que l'on pourrait rebaptiser « Petit manuel pratique de la révolution colorée ». Le contexte géopolitique dans lequel écrit Kitson s’illustre par trois facteurs qu’il énonce : 1) l’Angleterre défendra ses intérêts nationaux, 2) elle ne pourra pas se contenter de l’isolationnisme. Depuis des siècles elle a dû agir pour survivre, ce qui reste valide aujourd’hui, 3) les pays doivent se battre pour défendre leurs intérêts, dans des limites qui excèdent leurs frontières géographiques. Si l’Angleterre s’allie aux Etats-Unis, leur alliance devra combattre où leurs intérêts seront menacés. Comment faire pour empêcher le pays-cible de se révolter (subversion & insurrection) ? Kitson propose le peace-keeping (maintien de la paix), appellation euphémisée de la contre-subversion. (1) Et à la lecture de son exposé, il est plus qu’aisé de comprendre que ce livre soit quasi introuvable.
Précisons que la subversion, telle que définie par Roger Mucchielli, est une pré-progagande ou sub-propagande, « action préparatoire ou concomitante destinée uniquement à déconsidérer le pouvoir et à détacher de lui ceux qui auraient eu l'intention de le défendre en cas de péril. » (2) Intrinsèquement désymbolisante, elle cherche à détruire la Loi sous de faux prétextes, pour ensuite faire appel à d'autres valeurs au moyen de la propagande. La nouvelle configuration – asymétrique – du conflit détonne d'avec la guerre traditionnelle. Elle constitue désormais (« modern warfare ») un enclenchement (interlocking) d'actions dans les domaines politique, économique, psychologique et militaire. Déstabilisatrice, il s'agit d'une guerre de contournement destinée à atteindre l'objectif principal. Pour cela, les scénarios possibles doivent être anticipés, et il faut avant tout connaître les facteurs propices au déclenchement de la subversion et de l'insurrection, au nombre de trois : 1) changement de l'attitude des peuples envers l'autorité, 2) développement des techniques d'influence sur la pensée et les actions des hommes (littérature, télévision, avec diffusion de photos pour influencer l'opinion etc.), 3) limitation imposée dans les formes de conflit par la dissuasion nucléaire. Ce dernier principe est déterminant. La guerre a changé de nature. Roger Mucchielli précisait qu'auparavant, la guerre psychologique était l'auxiliaire de la guerre armée. Désormais, les rapports se sont inversés. La paix, note-t-il, n'est d'ailleurs qu'une appellation de la guerre psychologique, omniprésente même dans les pays alliés, et dont le but est la menée d'une guerre économique. De manière plus actuelle, Kitson nous permet de comprendre comment le mondialisme organise la contre-insurrection quand des patriotes s’insurgent contre l’ingérence de pays étrangers dans leurs affaires. Au cas où des naïfs penseraient encore que le false flag relève du délire…
Plusieurs traits saillants émergent de la doctrine Kitson. Les agents de subversion doivent endoctriner et organiser le peuple (après une désorganisation préalable de sa structure sociale – tribaliser pour détruire). Si une cause n'existe pas, il faudra l'inventer (faux-débats style théorie du genre, faux-problèmes, etc.). Si elle existe mais n'attire pas assez, il faudra la modifier en conséquence. Et si une « bonne » cause existe mais a perdu de son attrait, il faudra la revivifier. Territoire et population doivent être maillés et infiltrés pour être subvertis. Kitson propose de créer un pseudo-gang (counter-gang) et de l'entretenir par des soutiens locaux, afin de lui faire infiltrer un véritable groupe ennemi – avec une histoire suffisamment crédible (selon l’illustration proposée par Kitson – voir diagramme de Kitson en annexe au bas de cette chronique –, dans des organisations subversives secrètes, nous trouvons des membres des corps politique, financier, propagandiste et enfin militaire). Pour précision, ce groupe ennemi peut être par exemple un gouvernement non-aligné, ou une association, disons Soros-sceptique. Mais la manière d'organiser la contre-subversion est aussi importante que l'opération elle-même. Il faut par exemple introduire un élément allié, tel un ambassadeur – voir le projet Rivkin (3) – pour s'assurer de la direction d'une politique conforme aux intérêts alliés. Les hommes-liges doivent être introduits dans les postes-clés pour agir sur la direction du pays en amont. En conséquence, l'usage de la force doit être restreint, qui plus est pour limiter la mauvaise image répercutée dans l’opinion mondiale, et les agents parvenus se doivent de réaliser les concessions promises pour ne pas être accusés de mauvaise foi.
Le gouvernement colonial (allez disons sous contrôle Bilderbergo/Round Tablo/Commission Trilatéralo/Sièclo/Sionisto/Maçonnique) doit organiser sa propre propagande pour saper les fondements de la subversion qui s'oppose à lui. Ce procédé doit s’effectuer en trois temps : 1) Evaluations et appréciations doivent être faits par des hommes entraînés qui rapporteront leurs informations au gouvernement à divers niveaux pour la mise en place d’une politique adaptée, 2) cette politique prendra une forme spécifique via des media de propagande tels les films, émissions, articles de journaux, prospectus, etc., 3) cette propagande devra être diffusée grâce à tous les moyens techniques disponibles. Les agents d'influence créeront une réalité à laquelle ils feront adhérer le peuple, au moyen d’opérations psychologiques (ou psy-ops). En effet, Kitson note que les guerres subversives et insurrectionnelles se jouent en dernier ressort dans l’esprit des gens. On comprend mieux le rôle primordial joué par les media en tant que caisse de résonnance de la subversion pratiquée par l’Etranger. Par la désinformation (notamment l’image) et une habile ingénierie des perceptions, ces media de masse peuvent conditionner le peuple pour lui inculquer des idées subversives et s’en servir à point nommé (cf. le « choc des civilisations » ou la peur de l’extrême-droâââte). Sur le plan cognitif, il suffit de penser à l’hypothèse Sapir-Whorf sur l’interconnexion entre langage et pensée, l’un et l’autre se conditionnant mutuellement dans une cybernétique (la causalité circulaire stimulus-réponse). On obtient des glissements sémantiques novlangue où contre-insurrection et contre-subversion sont rebaptisées « défense intérieure et développement », tandis que le rétablissement de l’ordre est appelé opération de stabilisation. En outre, Kitson regrette que les gens écrivent rarement à propos de leurs mécontentements car il serait alors possible d’anticiper sur les menaces subversives. On comprend dès lors depuis plusieurs années l’explosion de la propagande en faveur des réseaux sociaux et des diverses formes de storytelling (4), afin de tenter de réduire progressivement l’incertitude à zéro dans les procédés d’essais-et-erreurs de l’ingénierie sociale.
Des éléments autochtones (collabos) doivent par ailleurs être incorporés, recrutés car ils limitent la marge d'erreurs, étant natifs du pays et intégrés dans la culture locale. Kitson rappelle que l’utilisation d’étrangers durant l’épreuve de force en Malaisie fut en effet peu concluante. De préférence, ces autochtones doivent être jeunes (car plus malléables). Ils aideront à proposer une forme de propagande efficace pour agir contre l'ennemi. Ils aideront également à identifier les agents réellement subversifs (le rôle délateur des sacs à merde gauchistes), ce qui facilitera leur élimination, tandis que les subversifs (prioritairement) non agressifs seront cooptés / corrompus par le gouvernement et se feront ainsi les hérauts de la cause du colon, à l’instar du virus nécessaire au vaccin. En complément, Kitson promeut un dernier élément contributif de l’armée : la contre-organisation, où le gouvernement contrôle le peuple pour empêcher la subversion (la dissidence donc) de le faire, une démarche qui doit passer plus par l’action que par la propagande. Là où Kitson rappelle que le contrôle de la population algérienne s’est fait par l’armée française par l’introduction de cartes d’identité ou le marquage du bétail, nous avons droit aujourd’hui aux passeports biométriques et aux puces RFID, ou dans un autre style à l’instauration de luttes horizontales et au soutien du pouvoir aux erreurs génétiques que sont les racailles.
En dernier lieu, la pacification peut se pratiquer par divers moyens d'influence et de pression. Le contrôle de l'information en fait partie, en s'assurant des amitiés et sujétions au sein des divers organes de presse. La pression économique est elle aussi un moyen de subversion (une certaine loi de 1973 ?). Dans les divers domaines, des organisations séparées sont utilisées pour opérer à différents niveaux de ce type G4G de la campagne militaire. Le tout sans oublier, bien entendu, de former l'ensemble du corps militaire aux opérations psychologiques pour les appliquer au moment opportun… (5)
Au-delà de Low intensity operations, Michel Collon offre des éléments complémentaires qui parsèment les autres écrits de Kitson, non traduits en français eux non plus. Kitson est considéré comme le théoricien des attentats sous fausse bannière ou faux drapeau, dits false flags. Il s'agit de commettre un attentat terroriste, ou un massacre, ou toute autre action, qui sera attribué à l'ennemi afin non seulement de le discréditer aux yeux de l'opinion internationale mais également de légitimer une intervention et ainsi l'invasion d'un pays stratégiquement précieux. Ces false flags serviront de justificatif à une stratégie de la tension qui donnera au pouvoir les arguments légitimes pour se montrer répressif. Ceci entre dans une stratégie de la diversion comme la fabrication, poursuit Collon, d'une guerre de religions, et que le général Francart qualifie de « création d'incidents » : « créer une diversion, diviser une coalition, entraîner la confusion entre les unités d'un même camp, etc. » (6) De faux documents, de type propagande noire, pourront être fabriqués pour servir les vues du gouvernement. La démocratie, explique Francart, doit entretenir le consensus sur le « sens significatif » (les faits) pour légitimer l'action entreprise et assurer la conviction du sujet collectif. La musique devra servir à attirer les jeunes avec un message faussement dépolitisé. Enfin, point qui apparaît le plus important à Michel Collon, Kitson promeut la mise en place et la popularisation de faux mouvements « spontanés », « présentés comme neutres et indépendants, en réalité financés et téléguidés afin de diviser et affaiblir le soutien au camp adverse. » (7) Cette méthode reste la plus actuelle dans les stratégies de déstabilisation d'un pays adverse. La pragmatique anglo-saxonne applique la propagande aussi bien aux pays amis qu'ennemis et cela même en temps de paix, précise Francart. Quant aux États-Unis seuls, révèle Didier Lucas dans La guerre cognitive, le Pentagone créa en novembre 2001 le Bureau d'influence stratégique, qui autorise la manipulation, la propagande et les opérations sous couverture dans les pays amis comme ennemis. La désinformation à l'égard des agences de presse y est encouragée (Reuters, AFP). Et si le bureau a été fermé parce que l'opération a été révélée au public, rien n'est cependant remis en cause dans ses fondements par l'administration américaine. (8)
Concluons en notant qu'au vu des allégeances des membres de notre gouvernement (9), le changement, ce n'est pas maintenant.
Notes :
(1) Le peace-keeping selon Kitson : « preventing by non-warlike methods, one group of people from fighting another group of people. », p.4.
(2) La subversion et l’insurrection selon Kitson : « Subversion, then, will be held to mean an illegal measures short of the use of armed force taken by one section of the people of a country to overthrow those governing the country at the time, or to force them to do things which they do not want to do. It can involve the use of political and economic pressure, strikes, protest marches, and propaganda, and can also include the use of small-scale violence for the purpose of coercing recalcitrant members of the population into giving support. Insurgency will be held to cover the use of armed force by a section of the people against the government for the purposes mentioned above. », p.3.
Le général précise que les deux peuvent se dérouler en même temps et être soutenus par des pays étrangers (cf. les psy-op contre la Serbie, l’Irak, la Libye, la Syrie, l’Iran, l’Ossétie du Nord, etc.). Selon Kitson, l’échec de la subversion entraîne un glissement vers l’insurrection.
(3) Pour rappel : http://www.defrancisation.com/le-projet-rivkin-comment-la-mondialisation-utilise-le-multiculturalisme-pour-assujettir-des-nations-souveraines/
(4) Le lecteur peut se reporter à Storytelling, de Christian Salmon. Egalement, le reportage tiré de son livre : Orliange (Anthony) & Salmon (Christian), Storytelling. La machine à raconter les histoires, 2009. Documentaire visible (trois vidéos) sur http://www.notre-ecole.net/le-storytelling-ou-lart-de-raconter-les-histoires/
(5) Certes, concède Kitson, les opérations psychologiques représentent un danger pour la liberté, mais moindre comparé à la subversion et à l’insurrection d’une population. Ou comment justifier hypocritement l’état d’exception, Batman-CIA et Jack Bauer contre chaque Bane qui sommeille en nous.
(6) Francart (Loup), La guerre du sens. Pourquoi et comment agir dans les champs psychologiques, p.286.
(7) Collon (Michel), « Comment la CIA mène la « guerre psychologique » », http://www.michelcollon.info/Comment-la-CIA-mene-la-034-guerre.html, 6 mars 2008. Le lecteur peut également se reporter aux articles « Actualité des stratégies de manipulation de Gregory Bateson, ancien agent de l'OSS », Horizons et débats n°35, http://www.horizons-et-debats.ch/index.php?id=2317, 13 septembre 2010 et Price (David H.), « Gregory Bateson et l'OSS : la Seconde Guerre mondiale et le jugement que portait Bateson sur l'anthropologie appliquée », Horizons et Débats n°35, http://www.horizons-et-debats.ch/index.php?id=2316, 13 septembre 2010.
(8) La guerre cognitive, pp.236-237.
(9) Saluons le courageux Emmanuel Ratier : http://www.egaliteetreconciliation.fr/Gouvernement-Ayrault-au-16-mai-2012-12223.html
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Annexe : Diagramme de Kitson