Le féminisme, ou plutôt ce qu'il en reste, fait semblant de croire que les femmes sont martyrisées par un pouvoir « hétéro-patriarcal ». Le mouvement a pourtant gagné la partie. Mais pas les femmes. De la théorie du genre à la GPA, Eugénie Bastié retrace dans un livre sans concessions, Adieu Mademoiselle les grandes étapes de cette défaite.
ÉLÉMENTS: N'est-il pas plus facile d'articuler une critique du féminisme lorsqu'on est une femme jeune et jolie que lorsqu'on est un homme vieux et vilain ?
EUGÉNIE BASTIÉ. Oui et non. Rien n'agace plus les militantes que d'entendre une femme prendre position à ce propos sans sacrifier à l'unanimisme féministe. J'ai remarqué que les critiques négatives de mon livre venaient quasi exclusivement de femmes. Le principe du féminisme est de postuler qu'il existe un peuple féminin unique dans lequel chacune aurait les mêmes intérêts, ce qui est paradoxal puisqu'on veut nous faire croire en même temps que la femme n'existe pas, qu'il n'y a pas de substance féminine.