Il y a quelques jours Andrea Tornielli rapportait des propos de Mgr Piero Marini en marge d'un Congrès eucharistique au Costa Rica : l'archevêque, ancien cérémoniaire de Jean-Paul II et un temps celui de Benoît XVI, a déclaré :
« Il est nécessaire de reconnaître les unions des personnes de même sexe ; il y a beaucoup de couples qui souffrent parce que leurs droits civils ne sont pas reconnus. Ce que l'on ne peut pas reconnaître, c'est que ces couples soient mariés. »
Il réagissait à une question sur la laïcité de l'Etat, abordant spontanément cette question des unions homosexuelles.
Au cours de cet entretien dithyrambique à propos du pape François – « On respire un air frais, c'est une fenêtre ouverte sur le printemps et l'espérance. Jusqu'ici nous avions respiré des eaux de marécages, qui sentent mauvais » – Piero Marini dit aussi toute la simplicité de Jean-Paul II, se bornant pour Benoît XVI à critiquer son choix d'ouvrir un compte Twitter…
Il est vrai que Benoît XVI n'eût pas apprécié cette sortie sur la reconnaissance civile des unions homosexuelles, vu la déclaration de la Congrégation pour la doctrine de la Foi sur son caractère inacceptable du point de vue catholique. Mgr Marini semble avoir oublié que Jean-Paul II lui-même l'avait solennellement approuvée, en la fête de saint Charles Lwanga et ses compagnons, morts martyrs pour ne pas avoir voulu participer à des actes homosexuels.
Mgr Piero Marini n'est pas seul : le cardinal Paglia – du Conseil pontifical pour la famille ! – et le cardinal Schönborn se sont aussi exprimés en ce sens.
Le théologien suisse Martin Rhonheimer vient de faire une mise au point en déclarant que ces unions civiles sont une « discrimination » à l'égard des couples mariés.
« Outre qu'elle contiennent un message moral erroné, elles consistent en réalité à discriminer à l'égard des personnes mariées, qui se sont volontairement engagés dans le cadre d'une union ordonnée à la transmission de la vie humaine, en acceptant tous les fardeaux et toutes les responsabilités de cette tâche. »
Le P. Rhonheimer a ajouté, au cours d'un entretien avec Catholic News Agency : « Conférer une égalité légale aux unions de même sexe revient à établir publiquement, dans le sytème légal, le principe de la dissociation entre la sexualité et la procréation. »
Il n'exclut pas pour autant des solutions de droit privé qui pourraient protéger les droits civiles de ces couples, facilitant par exemple le secours mutuel en cas de maladie ou dans la vieillesse, ni des des adaptations en matière de droit successoral.
CNA rapporte sa déclaration selon laquelle l'acceptation des unions civiles homosexuelles revient à les mettre sur le même plan que le mariage, qui « est par sa nature même l'union entre un homme et une femme. »
« Mais en mettant sur un pied d'équivalence les unions homosexuelles et le mariage, le système légal commence à intégrer un principe qui en réalité transforme la nature du mariage en tant qu'institution sociale et légale. Outre que cela constitue une discrimination à l'égard de ceux qui consentent à des sacrifices considérables pour élever leurs enfants et qui contribuent d'une manière très essentielle et irremplaçable au bien commun de la société dans la durée, cela comporte des conséquences imprévisibles, sur le long terme, pour l'ensemble du système légal et social. »
L'idée de reconnaître les unions civiles homosexuelles va nécessairement de pair avec l'idée qu'il n'y a pas de lien moral nécessaire entre la sexualité et la procréation qui nous vient de la « révolution sexuelle » au XXe siècle. « Toute tentative visant à prouver l'égalité, sur le plan social et politique, entre unions hétérosexuelles et homosexuelles est vains, pour la simple raison que les unions homosexuelles sont par leur propre nature non-procréatrices. »
Si la tendance homosexuelle est un désordre, a-t-il ajouté, il ne faut pas blâmer ceux qui en font l'expérience ni les considérer comme coupables du fait qu'ils l'éprouvent. « D'un autre côté, l'Eglise enseigne que les actes homosexuels sont gravement et intrinsèquement peccamineux et que par conséquent les personnes ayant une orientation homosexuelle doivent s'abstenir des actes sexuels, en restant dans la continence (à égalité avec les personnes célibataires). »
La question se pose dès lors quand même : faut-il reconnaître des « solutions de droit privé » aux couples homosexuels ? Le P. Rhonheimer affirme que oui, malgré sa mise au point sur l'enseignement moral de l'Eglise qui a longtemps été partagé par le plus grand nombre, connaissant l'Eglise ou non.
Il me semble qu'il y a une seule manière d'en sortir ; en « désexualisant » l'accès à des solutions de droit privé qui ne devraient pas être accordées comme une sorte de prime à l'activité homosexuelle, mais imaginées pour venir au secours, dans notre société éclatée, aux personnes qui font le choix, quel que soit leur lien affectif ou effectif, de vivre ensemble pour des raisons humaines et pratiques, en reconnaissant le service qu'elles se rendent mutuellement et dont elles déchargent une collectivité de plus en plus sollicitée pour compenser les manques de l'entraide ou de la proximité familiale ; manière aussi d'assouplir le poids fiscal qui ne laisse aujourd'hui pas aux personnes seules le loisir de transmettre leur patrimoine à un proche sans laisser l'Etat se servir très largement au passage.
magouille et compagnie - Page 2387
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Unions civiles : ça cafouille au Vatican
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L’UMP, frigide et barjot !
Tribune libre d’Aristide Leucate*
Alors que la loi Taubira sur le « mariage » homosexuel est en passe d’être adoptée [article écrit hier 23 avril au matin], avant une saisine plus que certaine du Conseil constitutionnel aux fins de contrôle de conformité/compatibilité de la loi à la Constitution, il est temps de dresser un bilan d’étape.
Il est plus que contrasté, voire relativement peu satisfaisant. À moins que, l’Histoire étant riche d’imprévus par définition, la grande manifestation nationale du 26 mai prochain emporte tout sur son passage, y compris le gouvernement actuel. Précisons qu’il y aura aussi, entre-temps, le 1er mai et ses traditionnels cortèges sociaux ainsi qu’une autre manifestation le 5 mai où les partisans de Mélenchon croiseront les opposants au « mariage » des paires. Tous ces rendez-vous sont porteurs de potentialités d’un grand renversement.
Il n’empêche que l’on peut sérieusement se mettre à en douter, sans pour autant verser dans le désespoir politique, une sottise absolue. En ligne de mire, l’UMP. Ce très lointain (moins par sa distance historique que par sa volte-face idéologique et sa soumission au politiquement correct) héritier du « gaullisme » n’est visiblement pas à la hauteur des enjeux. Certes, on notera la présence active, sans désemparer, de députés comme Mariton, Le Fur, Meunier, Jacob, Gosselin ou Poisson, et une poignée d’autres, au sein des diverses manifestations et rassemblements populaires pacifiques de ces dernières semaines. Ils ne constituent, hélas, qu’un pâle écran de fumée masquant à peine les grandes manœuvres politiciennes qui préludent aux élections municipales de l’an prochain où la « droite » espère rafler la mise (comme en 1983). Ces francs-tireurs, certains très sincères dans le combat qu’ils mènent pour un modèle familial, certes très malmené par la pratique banalisée des divorces et des recompositions nombreuses, mais reposant sur le donné socio-anthropologique universel de l’union d’un homme et d’une femme, sont habilement manipulés par les cadres de leur parti. Ils rentrent, en effet, dans la stratégie « copéiste » de récupération électoraliste du mouvement, la « Manif pour tous », justement dénoncée par Marion Maréchal-Le Pen.
La grande majorité des cadres de l’UMP instrumentalisent un mouvement populaire qu’ils réduisent abusivement, mais à dessein, au soulèvement d’un improbable peuple de « droite ». Pourtant, on ne sache pas, par exemple, que les musulmans qui rejoignent les rangs des manifestants, soient particulièrement de/à « droite »… (ces derniers ont, d’ailleurs, dans leur immense majorité, voté pour François Hollande). Cette stratégie à courte vue est attestée par les propos échangés lors du dernier bureau politique de l’UMP (17 avril). Hormis l’ancien frontiste, Guillaume Peltier, qui s’est prononcé en faveur de l’abrogation pure et simple de la future loi Taubira, une fois l’UMP revenue aux affaires, Copé militait, lui, pour l’« union civile » des invertis, tandis que Fillon proposait non moins audacieusement, de « réécrire le texte sur la question de l’adoption, la PMA », la palme du lâche renoncement revenant à l’ancien ministre de l’Education au « genre », Luc Chatel, déclarant qu’il n’était « pas favorable à l’idée de revenir sur ce texte une fois au pouvoir ». [...]
La suite sur Nouvelles de France
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Pour un printemps de la Justice contre les violences policières
Communiqué du CARP (Cercle des avocats contre la répression policière) :
"Alors que le gouvernement a fait adopter dans la précipitation et ce au mépris d’une opinion de plus en plus hostile, la loi dénaturant l’institution du mariage et fragilisant les plus faibles, les violences policières se multiplient. Hier Pascaline a été interpellée devant l’assemblée nationale alors qu’elle était seule, un tee shirt de la manif pour tous qui dépassait de son blouson, par deux policiers en civil. Après l’avoir contrainte à se rendre près du métro Assemblée nationale, elle a été violemment frappée par ces policiers accompagnés dans ces œuvres de basse police politique, par deux gendarmes. Cet acte de violence n’est hélas pas isolé.
Depuis plusieurs jours, des jeunes gens, en majorité des jeunes filles, se font prendre à partie de manière isolée par des agents de la force publique. Ces faits de violence répétées par des personnes dépositaires de l’autorité publique à l’encontre des opposants à la loi Taubira, sont hélas suffisamment récurrents pour ne pas y voir une volonté politique de museler cette résistance pacifique en dissuadant les plus faibles des manifestants comme ce fut le cas avec la garde à vue des 67 campeurs de l’assemblée nationale.
Pascaline et avant elle, Marie Astrid, Gabrielle, Thomas ou encore Dominique ont décidé de porter plainte. Le cercle des avocats contre la Répression policière (le Carp) demandent expressément au Procureur de la république d’engager des poursuites judiciaires contre les auteurs de ces violences. Alors qu’un syndicat représentatif de magistrats affiche dans ses locaux un « mur du çon » sur lequel figurent les noms des pères de victimes odieusement assassinées, il est temps que les victimes soient reconnues.
Un rassemblement sera organisé lundi 29 avril à 18 heures 30 devant le Palais de Justice de paris pour dénoncer ces violences et demander solennellement au Parquet et à Madame Taubira de rendre justice."
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Pauvre FRANCE… Vieille FRANCE et le Printemps Français, par Christian Vanneste
Entre dérisoire et grotesque, un texte a été voté hier à l’Assemblée qui sera cité par les civilisations qui nous succéderont comme un signe de l’aveuglement des sociétés qui meurent.Le mariage gay est à l’Occident ce que le sexe des anges était à Byzance, l’art de se concentrer sur une impasse quand les concurrents galopent dans la plaine ouverte à leur invasion. Tandis que la vieille Europe se recroqueville sur ses petits bonheurs consuméristes et individualistes, dont la réalité s’érode à mesure que diminue la vraie richesse et que se retire le reste de sa puissance, la Chine, l’Inde conquièrent avec l’ensemble de l’Asie la maîtrise du monde.Il est frappant de constater que la liste des 17 pays qui ont voté cette réforme absurde appartiennent à « l’Occident Chrétien », préservé des autres religions et à l’abri du communisme, et dont le matérialisme libéral ou social-démocrate n’en finit pas de régler ses comptes avec l’Église Catholique. Chez les Protestants du nord, c’est une formalité.Chez les Catholiques du sud, c’est une revanche politique contre l’Église de Madrid à Buenos-Aires, de Lisbonne à Sao Paolo. Quant à l’Afrique du Sud, sa minorité d’Européens du Nord a tant de choses à se faire pardonner en matière de ségrégation auprès d’une majorité noire protestante, elle aussi, que le seul pays réellement développé d’Afrique est aussi le seul à avoir enfourché ce signe ambivalent de l’avancée et du déclin.Les pays où l’Église Catholique est toujours au cœur de la société, et n’est pas contestée politiquement, résistent davantage. Ceux qui viennent de s’asseoir à la table du festin capitaliste ont d’autres rêves à caresser. Ils montent et nous descendons.Les États-Unis sont divisés entre l’illusion californienne d’un lien nécessaire entre créativité technique et anarchie sociétale, d’une part, et la résistance d’une nation jeune qui veut encore dominer l’avenir du monde, d’autre part. Cette confrontation entre le politiquement correct de San Francisco et la culture de vie qui anime toujours les Américains s’est traduite par une défaite des partisans du mariage unisexe lors du référendum californien.On observera que les vieux États du nord-est, accrochés à l’Atlantique, et par-delà à l’Europe l’ont au contraire voté. Ce vote se présente curieusement comme un progrès alors qu’il est le fait des pays qui ont leur avenir derrière eux, des sociétés dont la pensée commune s’emmure dans le présent et l’individu, quand le futur appartient à celles qui cultivent l’élan collectif.C’était le secret des « 30 glorieuses » et du mouvement qu’a connu l’Europe après la seconde guerre mondiale, la réalisation d’un rêve populaire, dans une société libre et solidaire à la fois, au sein de laquelle des personnes suffisamment autonomes dans leur action mais sécurisées par la stabilité des familles et la force des États pouvaient créer, entreprendre et transmettre.La construction européenne devait être l’aboutissement de cette espérance. Elle s’est enlisée dans la technocratie et n’est plus aujourd’hui que l’acteur et le notaire du déclin d’un continent.À la perte déjà consommée de sa puissance militaire, l’Europe ajoute en ce moment même son effondrement économique. Sa démographie est en berne. Les inventions se font autour du Pacifique, les produits viennent de l’est, et les populations du sud. Et l’Europe frétille à l’idée que des personnes qui ne peuvent pas avoir d’enfants puissent fonder des familles !La France n’a pas manqué de respecter son identité. Pays de l’entre-deux, elle a connu un affrontement dont elle ne se croyait plus capable.À gauche, il y a la caste des notables soixante-huitards, repus et bedonnants, qui justifient si plaisamment la vision que Jacques Brel avait des Bourgeois, les héritiers décadents des « laïcards » de la fin du XIXe, trépignant de joie à l’idée de diviser les Français et d’effacer la véritable identité de notre pays.À droite, a ressurgi du néant avec le Printemps Français, tout un peuple manifestant pour conserver une idée de la France, de sa civilisation, et à travers elle de l’humanité. Cela vous a une autre gueule que de manifester pour des intérêts privés, ou de voter pour eux comme l’ont fait certains députés ou sénateurs UMP !Les manifestants interpellés avec vigueur par la police tandis qu’on va amnistier les casseurs sociaux ne se battent que pour leur idéal. La France était l’État-Nation par excellence. Michel Debré disait que c’était un peuple, des frontières et une transcendance. Aujourd’hui, l’État impuissant sur les vraies questions fait mine de résoudre de faux problèmes, les frontières ont disparu, mais il y a encore un Peuple qui est animé par une transcendance, et qui est prêt à redresser la France par « le génie du renouveau ».C’est à lui qu’il faut donner la parole.Député Honoraire - Président du RPF - Président de Famille et Liberté
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Manque de CRS : le régime s’épuise !
Le journal Économie Matin révèle que, « de sources autorisées au ministère de l’Intérieur, il nous a été expliqué sous le sceau de la confidence que les effectifs de police (essentiellement, de CRS) et de gendarmerie mobile commençaient à manquer, et que la situation serait intenable au mois de mai, alors que les manifestations inscrites « au planning » sont de plus en plus nombreuses« .
La place Beauvau, au ministère de l’Intérieur, semble paniquer devant l’agenda du mois de mai. imalgré les vacances. Entre la manifestation du Front de gauche le 5 mai, celles deFlorange, Aulnay, mais encore les manifestations quotidiennes que les opposants au mariage gay organisent désormais depuis quelques temps déjà. « Les autorités éspérent que le vote solennel du mariage homosexuel intervenu ce mardi 23 avril à l’Assemblée découragera les opposants, mais appréhendent en fait que cela galvanise encore plus les mouvements pacifiques, comme celui des Veilleurs, qui sont grands consommateurs de forces de maintien de l’ordre, alors même qu’ils sont statiques et non violents« . Et le journaliste explique un peu plus loin : « ces contraintes de planning et d’employabilité des CRS risquent de rendre la situation du maintien de l’ordre en France intenable à la fin du mois de mai, juste au moment de la grande manifestation du 26 mai à laquelle appelle Frigide Barjot et le comité organisateur de la Manif pour tous. A cette date-là, les jours de repos non pris accumulés, les permissions annulées, auront dépassés la côte d’alerte, avec le risque non négligeable que des unités refusent d’être mobilisées« .
Signe d’un régime en crise qui suscite à ce point la désapprobation et la contestation qu’il semble se mettre lui-même en danger. Alors que le rôle même de l’État est de maintenir la paix intérieure sur le territoire national, ainsi que la sécurité, sa politique paraît aujourd’hui sécréter elle-même la violence et la retourner contre lui. Faire à ce point l’unanimité contre soi, la contestation étant suffisamment large pour réunir toutes les composantes de l’échiquier politique, voilà qui n’est pas commun, surtout pour un homme élu il y a tout juste un an par le peuple français…
Quoiqu’il en soit, cela révèle que la mobilisation des manifestants hostiles au « mariage » homo a une réelle incidence sur le déroulement de la vie politique française. Cette mobilisation ne doit pas faiblir, elle ne doit pas s’essouffler… Notre résistance à ce régime d’essence totalitaire, car le législateur se croit au-dessus du droit naturel, doit désormais s’inscrire dans la durée et dans le paysage politique français !
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Vote de la loi Taubira : jour de colère pour la jeunesse française (vidéo)
Le Petit Journal – 24/04/13
Des journalistes du Petit Journal coursés aux Invalides
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Il faut leur donner le tournis
Dans le Roman de Charette de Philippe de Villiers, on trouve (pages 315 et 316) une description de la prise de conscience ce qui fit le succès du héros vendéen :
"Soudain, le navire bascule, une question me traverse l'esprit, une question troublante, radicale : et si on se trompait de guerre ? Je pratique la "ligne de file", comme Guichen. Peut-être faudrait-il "rompre la ligne", comme Suffren ? J'ai accepté leur guerre à eux - celle des bleus -, qui m imposent des batailles rangées. Elles sont perdues d'avance car je ne dispose pas des armes de la grande guerre [...]. Il faut donc chercher la voie contraire de ce qu'attend l'ennemi : refuser la bataille. Faire une guerre d'occasions, avec des occasionnels. J'ai voulu adapter mes guerriers à la guerre. Il faut que j'adapte ma guerre à mes guerriers. Gagner la guerre sans livrer bataille. Par l'art des déroutes, il faut conduire l'ennemi où on veut le cueillir, lui choisir sa route. Ne jamais lui offrir un champ de bataille, où nos soldats se font aligner comme des lapins [...] On s'embusque, on harcèle, on décroche. Vainqueur ou vaincu, on reste insaisissable. Puisque je n'ai d autre armée que celle du moment, la ruse compensera le nombre. Pas de position acquise, pas d'occupation des villes conquises. Il faut les user et durer, durer... Mettre la peur au ventre aux éclaireurs et aux flancs-gardes. Assurer la marche et la contremarche, leur donner le tournis."
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Loi Taubira : les maires entrent en résistance
Le maire d'Abjat sur Bandiat (Dordogne) Jean-Claude Massiou et ses adjoints refuseront d'appliquer la loi Taubira, quels que soient les risques encourus. Le maire UMP, qui militait ouvertement contre l'adoption de la loi, a annoncé qu'il n'entendait pas se plier au texte.
"Je maintiens cette position et mes adjoints également. Je n'ai pas du tout changé d'idée sur le sujet".
Indiquant qu'il était bien conscient d'encourir pour cela des sanctions, il a souligné le précédent de Noël Mamère, député-maire de Bègles (Gironde) qui avait marié en 2004 deux personnes homosexuelles alors que cela n'était pas légal, et n'a pas été sanctionné pour cela.
Pour le féliciter : Mairie d'Abjat sur Bandiat Le Bourg 24300 ABJAT SUR BANDIAT- Tél. 05 53 56 81 08 - Fax. 05 53 56 77 97 - courriel : mairie@abjat-sur-bandiat.fr
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SM: cinquante nuances d’indignation
« Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l’usine, quelle différence ? C’est faire un distinguo qui est choquant ». Cette saillie du milliardaire rose et parrain de SOS Racisme Pierre Bergé, que nous rapportions sur ce blog en début d’année, illustre bien la mentalité, la vision du monde assez effrayante des partisans du mariage et de l’adoption pour les couples homosexuels. Si le Conseil constitutionnel ne la censure pas, la France est donc devenue mercredi le 14e pays à légaliser le mariage entre personnes du même sexe. Et ce, par une loi rendue au nom du peuple français, votée par une écrasante majorité de députés de gauche et avec la complicité d’une partie de l’UMP. Sont cautionnés ici la marchandisation de l’enfant, une rupture anthropologique dans la civilisation , le refus de la loi naturelle que protège toutes les transcendances.
Avec une incohérence ( ?) qui la rend décidemment très difficile à suivre, Frijgide Barjot, figure médiatique à la tête de la Manif pour tous cornaquée par une UMP qui joue une manche dans chaque camp, a affirmé qu’elle assisterait bien volontiers si elle y était invitée, aux premières unions homosexuelles. Celles-ci pourraient être prononcées courant juin…
Logique, lui, le Syndicat de la magistrature (SM), créé en 1968, qui s’est officiellement engagé aux côtés des partis, de groupuscules et syndicats de gauche pour soutenir le « mariage pour tous », l’est nettement plus. Les militants politiques qui en sont adhérents affichent clairement leurs convictions.
Le SM, qui a appelé en 2012 à voter contre Nicolas Sarkozy et l’extrême droite, multiplie depuis sa création les prises de position contre le Front National. C’est le garde des Sceaux, Christiane Taubira, qui a d’ailleurs ouvert son 46e Congrès en novembre dernier.
Le site libéral proche de l’UMP, Atlantico, a soulevé une polémique hier en révélant l’existence, vidéo à l’appui, d’un mur de photos, visible dans le local syndical du SM, qui représente accessoirement 30% des magistrats de l’ordre judiciaire.
Ce mur dit «des cons » en interne chez nos extrémistes syndiqués, a suscité les lamentations de Jean-François Copé puisque on y retrouve de nombreux dirigeants de l’UMP : Nicolas Sarkozy, Michèle Alliot-Marie Edouard Balladur, Patrick Balkany Eric Besson François Baroin, Luc Chatel, Luc Ferry, Christian Jacob, Eric Woerth, Nadine Morano, Brice Hortefeux (affublé d’un autocollant FN et de la mention « L’homme de Vichy.»
D’autres personnalités médiatiques sont épinglés comme le magistrat Philippe Courroye, le criminologue Alain Bauer, le polémiste Eric Zemmour, la journaliste et épouse de Jean-Louis Borloo Béatrice Schoenberg, l’essayiste Guy Sorman, l’ancien directeur du Figaro Etienne Mougeotte, l’ancien patron de TF1, Patrick Le Lay; l’éditorialiste du Figaro Yves Thréard, le présentateur David Pujadas. Quelques figures idéologiques du combat antinational et/ou mondialisme bon teint comme Jacques Attali, Alain Minc, ou encore Alexandre Adler, ne sont pas non plus épargnées.
Tout juste peut-on s’étonner de l’absence sur ce mur de la honte du groupe islamiste Forsane Alizza qui, apprenait-on en avril de l’année dernière, projetait l’enlèvement d’un délégué du SM, en l’espèce le vice-président du tribunal de grande instance de Lyon, chargé de l’instruction, Albert Lévy. Trop stigmatisant ?
Car les indignations politiques et sémantiques du SM sont toujours à géométrie variable. On se souviendra qu’en 2008, exemple parmi d’autres, au moment du procès de Michel Fourniret, tueur en série et violeur de jeunes filles plastronnant devant la Cour d’Assise, le SM s’était fendu d’un communiqué indigné pour dénoncer les« des propos indignes » de l’avocat général Francis Nachbar.
Il reprochait notamment vertement à ce dernier d’avoir « humilié ». Fourniret en le qualifiant de « monstre nécrophile », ce qu’il est pourtant bel et bien. Les pudeurs et les nuances dans l’indignation du SM sont bien étranges pour le commun des mortels…
Mercredi, M. Copé a demandé à Mme Taubira, de «diligenter une enquête» sur ce mur évoqué plus haut. «C’est indigne, c’est un scandale absolu ». Le président de l’UMP a évoqué la possibilité que le Parlement fasse «une enquête». «Il faut qu’on comprenne comment on en est arrivé là à un moment où l’indépendance de la justice est revendiquée, où la séparation des pouvoirs est un élément majeur».
Le «Syndicat de la Magistrature n’est pas un syndicat comme les autres, c’est un syndicat de magistrats», et démontre ainsi a-t-il ajouté, «un engagement politique» assorti de «mises en cause personnelles extrêmement graves».
Avec une légitimité bien plus grande dans les critiques, le FN, par la voix de son vice-président Louis Aliot, a souligné le même jour qu’il fallait se poser la question d’une dissolution du SM.
« Les juges affiliés à ce syndicat peuvent-ils encore juger des femmes, hommes ou organisations politiques en toute indépendance (…) ? » s’est-il interrogé.
Constatons avec Bruno Gollnisch que l’UMP au pouvoir cette dernière décennie n’a rien entrepris de sérieux pour que les Français reprennent confiance dans leur justice , dans leurs magistrats.
Cela s’explique en grande part du fait du formatage des juges par l’Ecole nationale de la magistrature, qui les coule dans un moule particulier, qui délivre un enseignement marxisant et au sein de laquelle on apprend notamment que le délinquant est une victime de la société.
Comment s’étonner après cela que la justice, malgré la présence de nombreux magistrats honnêtes, apparaisse aux ordres et profondément pervertie par des idéologies néfastes ?
Bref, comment l’UMP qui s’est couchée devant le magistère moral de la gauche, peut-elle fustiger sans hypocrisie, la politisation des procès, des magistrats, telle qu’elle apparaît aussi à travers le militantisme d’extrême gauche du Syndicat de la Magistrature ?
C’est pourquoi le FN propose d’interdire la politisation et la syndicalisation des magistrats, sachant que ces fonctionnaires là, à commencer par les extrémistes du SM, ne se privent pas de leur droit de publier, en dehors de leurs strictes fonctions, des analyses politiques.
En décembre dernier, Bruno Gollnisch s’était d’ailleurs interrogé sur la nécessité de récuser dans un procès le concernant les magistrats membres du Syndicat de la Magistrature qui ont pris position officiellement contre le FN. Ce ne serait que justice.
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Le Gender pour tous et les droits des parents
par Grégor Puppinck, Directeur du European Centre for Law and Justice (ECLJ), docteur en droit, expert auprès du Conseil de l’Europe - Source : Nouvelles de France – le 6 avril 2013
Les parents qui voudront transmettre certaines valeurs à leurs enfants vont dans les prochains mois se heurter à l’école de la République, telle que l’actuel gouvernement veut la refonder, en particulier à propos de la complémentarité homme-femme, de la sexualité humaine et de la morale.
Le projet de loi Taubira sur le mariage doit être considéré en lien avec un autre projet fondamental de l’actuel gouvernement : le projet de « refondation de l’école de la République » actuellement discuté à l’Assemblée Nationale. Ce projet de loi sur la « refondation de l’école de la République » prévoit, entre autres dispositions, d’introduire un nouvel enseignement obligatoire de morale laïque et d’éducation civique, ainsi que de lutter dès le plus jeune âge contre les stéréotypes de genre. Dans la presse et à l’Assemblée, le ministre de l’Éducation nationale, Vincent Peillon, a précisé que « le but de la morale laïque est d’arracher l’élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel » (1) pour « permettre à chaque élève de s’émanciper », car « le but de l’école républicaine a toujours été de produire un individu libre » (2). Dans la même veine, la Ministre de la Justice, Christiane Taubira a également déclaré à l’Assemblée que « dans nos valeurs, l’Éducation vise à arracher les enfants aux déterminismes sociaux et religieux et d’en faire des citoyens libres » (3).
L’un de ces déterminismes serait l’identité de genre ; la déconstruction des stéréotypes de genres est conçue comme un moyen d’émancipation des enfants. Le projet de « refondation de l’école de la République » prévoit à présent que « l’éducation à l’égalité de genre » devienne une mission de l’école élémentaire, dès l’âge de 6 ans, « afin de substituer à des catégories comme le sexe (…) le concept de genre qui (…) montre que les différences entre les hommes et les femmes ne sont pas fondées sur la nature, mais sont historiquement construites et socialement reproduites » (4). Cette volonté ressort également du récent rapport de l’Inspection Générale des Affaires Sociales (5) qui recommande que l’école s’engage dans la « lutte contre les stéréotypes de genre » « dès le plus jeune âge », qu’elle déconstruise « l’idéologie de la complémentarité » homme-femme pour « tendre vers une société » égalitaire. A cette fin, ce rapport recommande notamment aux enseignants de remplacer les appellations « garçons » et « filles » par les termes neutres « amis » ou « enfants », de raconter des histoires dans lesquels les enfants ont deux papas ou deux mamans, etc. Il s’agit, dit le rapport, d’empêcher la « différenciation sexuée » et l’intériorisation par les enfants de leur identité sexuelle. Outre ces aspects relatifs à la théorie du genre, la morale laïque promue par le projet de « refondation de l’école de la République » est aussi source d’inquiétudes. Ce projet de loi vise à refonder la société via l’école ; il est complémentaire du projet Taubira qui « refonde » la famille via le mariage. Comme l’indique M. Peillon, « le gouvernement s’est engagé à s’appuyer sur la jeunesse pour changer les mentalités, notamment par le biais d’une éducation au respect de la diversité des orientations sexuelles » (6).
Ainsi, si la loi Taubira sur le « mariage » est adoptée, l’école publique devra non seulement « déconstruire les stéréotypes de genre » dans l’esprit des enfants, mais en outre leur enseigner qu’il est normal d’avoir deux mères (et un père inconnu), ou deux pères (et une mère porteuse). Ces « parentalités » seront enseignées comme des faits objectifs (et non comme des choix) et seront donc insusceptibles de tout jugement moral. Les parents qui voudront transmettre la morale naturelle à leurs enfants seront pris au piège : ils devront expliquer à leurs enfants qu’il ne faut pas croire tout ce qui est dit à l’école, mais qu’il faut se taire pour ne pas avoir d’ennuis. Ce sera une violation manifeste des droits naturels des parents. Les projets et déclarations de Mme Taubira et de M. Peillon témoignent d’ailleurs sans ambiguïté de leur intention de ne pas respecter les droits des parents, mais d’arracher les enfants pour les libérer. Ce droit a pourtant été réaffirmé dans les grandes déclarations des droits de l’homme après la seconde Guerre Mondiale, en réaction aux totalitarismes nazi, fasciste et communiste. La Déclaration universelle des droits de l’homme reconnaît que « la famille est l’élément naturel et fondamental de la société et a droit à la protection de la société et de l’État » (art. 16.3) et que « les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants » (Art. 26.3). En ratifiant le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, les États se sont engagés « à respecter la liberté des parents de faire assurer l’éducation religieuse et morale de leurs enfants conformément à leurs propres convictions » (Art. 18.4). De façon plus explicite encore, la Convention européenne des droits de l’homme énonce que « L’État, dans l’exercice des fonctions qu’il assumera dans le domaine de l’éducation et de l’enseignement, respectera le droit des parents d’assurer cette éducation et cet enseignement conformément à leurs convictions religieuses et philosophiques » (Protocole additionnel 1er, Art. 2).
Actuellement, les droits de la famille sont à nouveau attaqués au nom d’un projet de société, fondé non plus sur la famille, mais sur les notions de tolérance, de non-discrimination et de pluralisme et qui envisage l’homme comme un individu purement abstrait. Le pouvoir de l’État qui s’en trouve de nouveau étendu, car en se donnant pour mission de réaliser un « projet de société », il se donne d’abord le pouvoir de le définir et le droit de l’imposer.
Ce à quoi les parents français vont devoir faire face, les parents espagnols l’ont déjà affronté avec succès. En revanche, en Allemagne, des parents ont préféré être condamnés à des peines de prison ferme plutôt que d’envoyer leurs enfants à des cours d’éducation sexuelle. En Russie, la situation est différente, des gouvernements régionaux, à la demande des familles, adoptent des lois visant à protéger les enfants de la propagande LGBT, mais ils font face à de fortes pressions des institutions européennes et des lobbies.
En Espagne
Le projet de M. Peillon est très similaire au cours « d’éduction à la citoyenneté » créé et imposé par l’ancien gouvernement espagnol de M. Zapatero. Il s’agissait d’enseigner une morale laïque, assez antireligieuse, avec une forte insistance sur l’égalité de genre et la sexualité infantile (voir ci une vidéo de présentation). L’objectif de cette discipline obligatoire et notée dès l’école primaire était de « construire la conscience morale » des enfants, de travailler sur leur « identité personnelle » et leur « éducation émotionnelle et affective ».
Une partie importante de la société espagnole a rejeté ce cours. Le Parti Populaire, principal parti de droite, ainsi que la Conférence épiscopale espagnole l’ont également dénoncé. Les trois évêques de Madrid ont déclaré moralement acceptable d’employer tous les moyens légitimes pour défendre la liberté de conscience, y compris l’objection de conscience (7). Très rapidement, ce sont 55.000 familles qui se sont déclarées « objectrices de conscience » et ont refusé la participation de leurs enfants à ces cours. Les parents ont formé plus de 70 associations locales et régionales pour soutenir les objecteurs et lutter contre cet enseignement. De nombreux parents ont été poursuivis par les autorités, près de 2300 procédures judiciaires ont été initiées. Dans près de neuf cas sur dix, en 2007 et 2008, les tribunaux locaux et régionaux ont condamné le gouvernement pour atteinte aux droits des parents. Les parents ont cependant échoué devant la Cour suprême espagnole qui n’a pas reconnu leur droit fondamental de s’opposer à cet enseignement, bien qu’elle ait reconnu l’existence d’un risque d’endoctrinement. Le 19 mars 2010, 305 parents ont saisi la Cour européen des droits de l’homme (8) (avec l’aide de l’ECLJ) sur le fondement de la Convention européenne des droits de l’homme qui énonce que « L’État, dans l’exercice des fonctions qu’il assumera dans le domaine de l’éducation et de l’enseignement, respectera le droit des parents d’assurer cette éducation et cet enseignement conformément à leurs convictions religieuses et philosophiques » (Protocole additionnel 1er, Art. 2). La Cour européenne ne s’est pas encore prononcée. Elle devra juger si le cours d’éducation à la citoyenneté poursuit ou non un « but d’endoctrinement qui pourrait être considéré comme ne respectant pas les convictions religieuses et philosophiques des parents » (9) et vérifier que « les informations ou connaissances figurant au programme scolaire [sont] diffusées de manière objective, critique et pluraliste, permettant aux élèves de développer un sens critique à l’égard du fait religieux dans une atmosphère sereine, préservée de tout prosélytisme intempestif » (10). Il n’est pas dit que la Cour condamnera l’Espagne. Cela étant, suite à la mobilisation populaire, le nouveau gouvernement de droite de Mariano Rajoy a annoncé dès son élection vouloir réformer ce cours, ce qu’il a commencé à faire.
En Allemagne
Des parents ont préféré être condamnés à des peines de prison ferme plutôt que d’envoyer leurs enfants à des cours d’éducation sexuelle. Le programme de ces cours, obligatoires dans toutes les écoles primaires privées et publiques, varie selon les Länder. Dans plusieurs régions des parents ont demandé que leurs enfants âgés entre 7 et 9 ans soient dispensés de ce cours dont ils avaient pu préalablement prendre connaissance du contenu. Face au refus de l’école, certains parents ont passé outre et ont été condamnés à des peines d’amendes pour avoir gardé leurs enfants à la maison. Allant au bout de leur objection de conscience en refusant de payer ces amendes, qu’ils considéraient comme des violations de leurs droits parentaux, des parents ont finalement été condamnés à passer 43 jours en prison. C’est le cas de plusieurs familles à Salzkotten, en Rhénanie. Certains parents, ayant plusieurs enfants, ont fait plusieurs séjours en prison.
Ces parents ont saisi la Cour européenne des droits de l’homme qui a jugé que l’Allemagne pouvait obliger les parents à soumettre leurs enfants à ces cours dans le but « d’intégrer les minorités et d’éviter la formation de »sociétés parallèles » motivées par la religion ou l’idéologie ». Concernant l’enseignement de la théorie du genre aux enfants, la Cour a estimé, d’accord avec le gouvernement allemand, que « l’éducation sexuelle devrait encourager la tolérance entre les êtres humains quelque soit leur orientation identité sexuelle » (11).
Dans d’autres affaires, la Cour européenne a validé la condamnation de parents qui avaient refusé la participation de leurs enfants à des cours obligatoires d’éthique laïque (12), mais à l’inverse, elle a jugé à propos de parents humanistes (13) que le caractère obligatoire de cours de culture religieuse viole leurs droits.
En Russie
En Russie, à la demande des associations familiales et de l’Église orthodoxe, un nombre croissant de régions russes, neuf à ce jour dont Saint Petersbourg et Kaliningrad (14), adopte des lois visant à protéger les enfants de la « propagande homosexuelle ». Ces lois, dont la première a été adoptée en 2006 suite à des manifestations homosexuelles ayant choqué la population, visent à protéger les enfants des messages présentant les pratiques LGBT de façon agressive et favorable ou comme étant équivalente aux relations conjugales (15). Le 25 janvier dernier, le Parlement russe, la Douma, a adopté en première lecture à une quasi-unanimité un projet de loi étendant cette interdiction à l’ensemble du territoire de la Fédération de Russie. Le Gouvernement agit au nom de sa responsabilité de « protéger les enfants des informations mettant en danger leur santé et leur croissance morale et spirituelle » (16), notamment celles susceptibles de saper les valeurs familiales. Ces lois ne sont pas un phénomène isolé : les « gay prides » sont souvent interdites, et la Russie a annoncé ne pas vouloir confier d’enfants russes à l’adoption internationale à des couples de même sexe.
Dans les institutions internationales
Ce qui est en cause à travers le débat sur l’école, le mariage et la famille, c’est la structure et la nature de la société : le mariage, l’école et la famille sont interdépendants et définissent largement la société. Il faut reconnaître que ce débat oppose le peuple ordinaire, la rue, à une soi-disant « élite éclairée » dont le projet social –comme la théorie du gender- est peu concevable pour les non-initiés. Le débat se déroule aussi au sein des institutions internationales qui, plus que les institutions nationales, exercent consciemment la responsabilité de définir et de susciter la société de demain. La Cour européenne se définit elle-même comme « la conscience de l’Europe » (17).
La Russie est actuellement fortement critiquée par les diverses instances de l’Union européenne (Bruxelles) et du Conseil de l’Europe (Strasbourg). Le Parlement européen, Mme Ashton, qui représente la diplomatie européenne, l’Assemblée parlementaire et le Comité des ministres du Conseil de l’Europe ont tous condamné les lois russes interdisant la « propagande homosexuelle auprès des mineurs ». Les organisations LGBT mènent très activement campagne. Le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe a fait part de sa « vive préoccupation » (18) et a demandé à la Russie de s’engager à se conformer à l’avis que doit rendre la « Commission de Venise » (19). L’objectif de ces pressions est d’éviter que le projet de loi fédérale soit adopté définitivement par la Douma en seconde lecture en mai prochain.
Les institutions européennes affirment que ces lois russes violent les droits de l’homme alors qu’elles visent la protection de la famille, de la morale, et de la santé des enfants, et ne portent pas atteinte de façon générale à la liberté d’expression, ni à la vie privée des personnes homosexuelles. Des ONG familiales russes répondent aux ONG pro-LGBT internationales (20). Les russes ont peu de chances d’être entendus sur ce sujet qui a acquis une importance considérable dans l’ordre des priorités politiques des institutions européennes et américaines ; néanmoins, ils ont la capacité de résister à ces pressions.
La promotion de la théorie du genre n’est pas limitée à l’école. En fait, la question est beaucoup plus vaste. Les droits des parents se heurtent à la politique générale de non-discrimination selon l’orientation sexuelle dans laquelle s’inscrit la promotion de la théorie du genre. Le problème qui se pose à l’école se pose également dans le reste de la société. À cet égard, de nombreuses personnes ont déjà été sanctionnées en raison de leur refus moral de l’homosexualité. Le cas de l’Angleterre est exemplaire : depuis l’adoption en 2010 d’une loi sur l’égalité et la non-discrimination,. Ainsi, au Royaume-Uni, depuis l’adoption en 2010 d’une loi sur l’égalité et la non-discrimination, les sanctions et condamnations se multiplient (21). Ainsi par exemple un couple s’est vu refuser l’agrément pour être famille d’accueil en raison de son jugement sur l’homosexualité, un médecin a dû quitter ses fonctions au sein d’un service social après s’être abstenu de prendre part à la décision de confier des enfants à des couples de même sexe, les agences catholiques d’adoption ont été contraintes de cesser leurs activités en raison de leur refus de confier des enfants à l’adoption à des couples de même sexe (22), une employée de mairie affectée à l’État civil et un conseiller conjugal ont été licenciés après avoir exprimé leur incapacité, en conscience, à conseiller sexuellement un couple d’homosexuels et à célébrer leur union civile. La Cour européenne n’a pas jugé abusifs ces licenciements (23). C’est aussi le cas en Espagne où un magistrat qui avait demandé une expertise médicale visant à déterminer s’il est dans l’intérêt de l’enfant d’être adopté par la compagne de sa mère, a été suspendu pour dix ans au motif que cette demande d’expertise aurait constitué une manœuvre dilatoire et un acte homophobe (24).
Ce ne sont que quelques exemples d’un phénomène qui risque fort de se généraliser, en particulier si l’Union européenne adopte la proposition de « directive du Conseil relative à la mise en œuvre du principe de l’égalité de traitement entre les personnes sans distinction de religion ou de convictions, de handicap, d’âge ou d’orientation sexuelle ».
Cette tendance est forte, mais pas inéluctable comme en témoigne les exemples espagnols et russes. Autre exemple récent, un projet du Conseil de l’Europe « sur les droits et le statut juridique des enfants et les responsabilités parentales » qui entérinait le mariage, l’adoption, la PMA pour les couples de même sexe et même les mères porteuses (la GPA) a finalement été rejeté par le Comité des Ministres après un intense travail de « contre-lobbying ». L’objectif de cette recommandation était de refonder la famille sur la seule volonté (et non pas sur la biologie) et de poser le principe de l’acceptabilité et l’équivalence de tous les types d’unions et de procréation (adoption, PMA, GPA « pour tous »).
Dès lors, manifester pour demander le retrait de la loi Taubira, c’est aussi manifester pour protéger la liberté de conscience des parents et leur droit inaliénable d’éduquer leurs enfants dans le respect des valeurs morales fondamentales, notamment s’agissant de la complémentarité homme-femme, de la sexualité et du sens de la vérité. Il y a de la haine et de la violence contre la conscience morale, le mariage et la famille qui sont perçus comme des obstacles à la liberté individuelle, à l’émancipation… et l’emprise idéologique des pouvoirs publics.
Les expériences de la Russie, du Royaume-Uni, de l’Allemagne et de l’Espagne montrent aux familles françaises que rien n’est joué d’avance et que différents scenarii sont possibles. Ce qui se passera en France sera déterminant en Europe et dépendra du degré de mobilisation et de conscience politique des familles et des évêques. Mais sur le fond, la seule stratégie est de montrer en quoi consiste la véritable liberté, fondée sur la vérité. La vérité n’est pas inaccessible : c’est la vérité que tout enfant a un père et une mère et a besoin d’eux. Parce que ces enfants sont ceux des parents et non de l’État, les autorités publiques ont le devoir de respecter les droits des parents d’éduquer leurs enfants.
Le témoignage de la liberté et de la vérité passe par l’éducation familiale, mais aussi par la manifestation publique, et si nécessaire par l’objection de conscience.
Notes et références
1. Voir LExpress.fr du 02/09/2012, Vincent Peillon pour l’enseignement de la « morale laïque ».
2. Assemblée nationale, compte-rendu intégral de la deuxième séance du jeudi 14 mars 2013.
3. Assemblée nationale, 3 février 2013. Le compte rendu intégral de la deuxième séance du dimanche 3 février 2013 rapporte une formulation légèrement différente que celle qui a été très largement rapportée dans les médias et que nous reproduisons.
4. Commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale, 28 février 2013. Présentation orale de l’amendement par son auteur Mme Julie Sommaruga, député.
5. Inspection générale des affaires sociales, GRESY Brigitte, GEORGES Philippe, Rapport sur l’égalité entre les filles et les garçons dans les modes d’accueil de la petite enfance, Décembre 2012.
6. Lettre de Vincent Peillon, Ministre de l’Eduction nationale, aux recteurs, datée du 4 janvier 2013.
7. September, 1st, 2008. In: http://www.cas-aranjuez.org/Colegio/Tablon/Documentos/CartaObispos.pdf
8. affaire Ramos Bejarano et Autres c. Espagne, n° 15976/10
9. Johanna APPEL-IRRGANG et autres contre l’Allemagne (no 45216/07)
10. Affaires Johanna APPEL-IRRGANG et autres contre l’Allemagne (no 45216/07), Décision.
11. Affaires Konrad contre l’Allemagne no. 35504/03 du 11 septembre 2006, et DOJAN et autres contre l’Allemagne du 13 Septembre 2011 N° 319/08, 2455/08, 7908/10, 8152/10, 8155/10 du 13 septembre 2011.
12. Johanna APPEL-IRRGANG et autres contre l’Allemagne (no 45216/07)
13. Folgero et autres contre Norvège, GC, no 15472/02, 29 juin 2007
14. Il s’agit des régions de Ryazan, Archangel, Kostroma, St Petersburg, Novosibirsk, Magadan, Samara, de al Republique de Bashkortostan, du Territoire de Krasnodar et de Kaliningrad.
15. D’après la définition donnée par la Cour Suprême russe, dans son arrêt du 15 Aout 2012 relatif à la loi de la Région Archange.
16. Loi fédérale sur la protection fondamentale des droits des enfants (no. 124-FZ du 24 Juin 1998)
17. La conscience de l’Europe, 50 ans de la Cour européenne des droits de l’homme, Conseil de l’Europe, octobre 2010.
18. Conseil de l’Europe, Décision du Comité des Ministres lors de sa 1164e réunion (5-7 mars 2013) relative à l’affaire ALEKSEYEV contre Russie, 4916/07.
19. La Commission de Venise est composée d’experts en droit constitutionnel ; elle s’est prononcée récemment sur la nouvelle Constitution hongroise.
20. Communication to the Committee of Ministers of the Council of Europe concerning Alekseyev v. Russia (application no. 4916/07), by the Family and Demography Foundation, http://en.familypolicy.ru/read/240
21. Voir le site internet des organisations Christian Concern et Christian Legal Centre.
22. Voir l’article de Jean Mercier, Cour Européenne des Droits de l’homme : pas de discrimination antichrétienne, du 15 janvier 2013 paru dans La Vie.
23. Affaires Eweida et autres contre le Royaume-Uni, n°48420/10, 59842/10, 51671/10 et 36516/10 du 15 janvier 2013.
24. Tribunal Supremo, Recurso No. 192/2009.