Par Paul Tormenen, juriste et spécialiste des questions migratoires ♦ Nous vivons une période assez surréaliste, où la lutte contre le coronavirus amène les autorités à essayer d’empêcher des Français d’aller skier en Suisse ou en Espagne. Ceci alors que les frontières sont toujours des passoires pour les clandestins et que la lutte contre l’immigration clandestine devrait être une priorité toute séance tenante.
Sur les contrôles aux frontières comme sur d’autres sujets, la position du président Macron est difficilement lisible. En février 2020, alors que l’épidémie de coronavirus se propageait dans notre pays, il ironisait sur la volonté de certains leaders politiques de mieux contrôler aux frontières les entrées dans le territoire : « N’en déplaise à certains, le virus ne connaît pas ces limites administratives. » Quelques jours plus tard, le 15 mars, le gouvernement français annonçait un renforcement des contrôles aux frontières avec l’Allemagne pour des raisons sanitaires.