France et politique française - Page 3054
-
Bistro Libertés avec Xavier Lemoine
-
Invitez vos élus à la manif pour tous du 16 octobre
-
Cycle : Le patriotisme pour sauver la France – Conférence n°2 – Ivan Blot
AGIR POUR LA DÉMOCRATIE DIRECTE
ET INSTITUT NÉO-SOCRATIQUE
73 avenue Marceau, 75116 PARIS
Courriel : atheneion@free.fr
site web : www.democratiedirecte.fr
*
* *
Cycle : Le patriotisme pour sauver la France
Conférence n°2 :
PATRIOTISME, SENS DU SACRÉ
ET CHRISTIANISME
*
* *
Le lundi 17 octobre à 19h précises
A l’association « Dialogue franco-russe »
120 Champs-Elysées, 75008 PARIS
Chers amis,
Le christianisme donne historiquement une place importante à la Nation, à la différence de l’Islam par exemple. Plusieurs nations se sont constituées comme telles à la suite du baptême de leur roi : la France de Clovis, la Hongrie d’Etienne ou la Russie kievienne.
L’épopée nationale comprend des Saints : Saint Louis, Sainte Jeanne d’Arc en France, Saint Alexandre Newski en Russie : La sainteté n’est pas refusée à des combattants héroïques qui défendent leur patrie.
Mieux encore, l’Eglise a toléré des moines-soldats au sein des Ordres militaires : Ordre des Templiers, Ordre de Malte ou de Saint Etienne par exemple, Ordre teutonique. C’est Bernard de Clervaux qui a développé l’idée que le soldat qui tue l’adversaire infidèle ne commet pas un homicide mais un « malicide » car l’ennemi porte le mal en lui et il faut combattre ce mal et le terrasser. Cette doctrine a été adoptée au Concile de Troyes en 1129 sous le pape Honorius II. En Russie, le Tsar Paul Ier fut grand maitre de l’Ordre de Malte, prieuré de Moscou, et cette tradition, malgré l’opposition des papes catholiques, s’est maintenue jusqu’au Tsar Nicolas II qui eut le titre de Bailli Grand Croix du prieuré de Russie. Aujourd’hui, le comte Cheremetiev est titulaire du titre de grand Prieur.
La religion a joué un rôle important pour la survie de plusieurs nationalités : en Irlande, en Pologne par exemple. Les prêtres défendaient la langue maternelle. Ils résistèrent au totalitarisme comme le cardinal Wyszynski en Pologne. Les patriarches orthodoxes de Moscou ont toujours défendu la patrie notamment en état de guerre.
Dans les régimes non chrétiens, la patrie a conservé son caractère sacré comme sous les révolutions françaises et bolcheviques. Un couplet de la Marseillaise commence par ces mots : amour sacré de la patrie ! En Russie, le chant qui est joué au début de chaque commémoration de la victoire sur Hitler s’intitule : « la guerre sacrée ». Les monuments aux morts ont souvent un double caractère : religieux et patriotique.
D’où vient cette alliance « du sabre et du goupillon » comme disaient méchamment les politiciens radicaux francs-maçons de la troisième république ? Ce qui réunit le patriotisme et le christianisme est l’aspect humain des deux institutions et le rapport à la mort dans le sacrifice par amour pour autrui. Morale patriotique et spiritualité se rejoignent. Il faut ajouter la famille à ces deux institutions primordiales au sens d’Arnold Gehlen.
L’histoire montre que les hommes sont prêts à sacrifier leur vie pour trois objets qu’ils considèrent dans leur cœur comme sacrés : la famille, la patrie et Dieu. Les trois domaines sont liés. Nous assistons aujourd’hui à une crise dans ces trois domaines. La famille est atteinte dans ses quatre raisons d’être : la stérilité frappe la natalité (cause finale de la famille), le mariage est remis en cause dans sa définition hors loi naturelle, l’amour n’est plus encadré par la moralité et les perversités sont de plus en plus admises jusqu’à la pédophilie, le comportement sexuel devient chaotique et obsessionnel.
Dans le cas de la patrie, le sol sacré de la patrie est envahi, une idéologie cosmopolite efface toute différence entre national et étranger au nom de l’égalitarisme, le citoyen n’est plus consulté sur l’immigration ou la souveraineté nationale et il n’est plus formé à son rôle démocratique, une rupture historique intervient et la mémoire de la nation n’est plus enseignée.
Quant à Dieu, il s’efface au profit de l’égo, l’Eglise est marginalisée et sa légitimité est remise en cause, le nombre des pratiquants s’effondre, la morale chrétienne est battue en brèche alors que le crime prend de l’extension. L’un des piliers de la tradition nationale est ainsi en voie d’être éliminé.
Les trois valeurs de l’humanisme classique, la famille, la patrie et le christianisme font face à des attaques renouvelées des idéologues égalitaristes qui désormais remettent en cause les libertés publiques et la démocratie. Les valeurs de charité et d’amour des enfants sont remises en cause. La sécurité et la liberté, valeurs liées à la patrie, sont compromises gravement et la morale et la vie spirituelle sont négligées, ce qui entraine un retour à des formes croissantes de barbarie. Comme le disait Schiller, les principes abstraits détruisent les sentiments humains et comme le disait Nietzsche : la barbarie revient et la science se met à son service. Idéologie et scientisme menacent en effet l’essence même de notre civilisation.
Les combats pour les valeurs patriotiques, les valeurs spirituelles et les valeurs familiales ne peuvent pas donc être dissociées. On le voit a contrario en Russie où elles connaissent toutes trois une véritable renaissance.
A bientôt
Ivan Blot, 3/10/2016
http://www.polemia.com/cycle-le-patriotisme-pour-sauver-la-france-conference-n2-ivan-blot/
-
Vendredi 28 octobre : Thomas Joly à Abbeville (80)
-
Rachid Nekkaz peut dormir sur ses deux oreilles
Source : Boulevard Voltaire – « Rachid Nekkaz peut dormir sur ses deux oreilles «
Cet Algérien se vante publiquement d’avoir réglé plus de 1.169 amendes.
Le lendemain de l’émission « Dossier Tabou », sur M6, j’écrivais : « Honte d’assister à la prestation d’un Rachid Nekkaz qui, ouvertement et devant la caméra de M6, n’hésite pas à renier sa nationalité française, à affirmer qu’il est redevenu algérien (et fier de l’être), d’offrir de l’argent en espèces à une personne voilée intégralement afin qu’elle puisse régler deux amendes et « bafouer » ouvertement les lois de la République. Et cette personne, toujours voilée, est entrée dans les bureaux de la Trésorerie de Marseille, accompagnée de son commanditaire, a réglé son amende et en est ressortie librement.
Comment et pourquoi un tel individu n’est pas arrêté et expulsé immédiatement ? On peut se poser la question ! »Et bien la question est posée aujourd’hui.
Tout d’abord par Nadine Morano (Les Républicains), qui demande l’interdiction du territoire français et le blocage des comptes bancaires. Elle reproche, bien entendu, à Rachid Nekkaz de payer les amendes dressées aux femmes portant le voile intégral en France : « Il détourne impunément nos lois. Il encourage le port du voile intégral en réglant les amendes à la place des personnes redevables.
Il méprise et viole nos lois et je demande son expulsion immédiate. »Ensuite par Stéphane Ravier (FN). L’élu municipal marseillais demande également que Rachid Nekkaz soit interdit de séjour « puisqu’il encourage les troubles à l’ordre public ».
Cet Algérien se vante publiquement d’avoir réglé plus de 1.169 amendes et plus de 230.000 euros, et il procède de la même façon pour les contraventions interdisant le « burkini ».
Rappelons que Rachid Nekkaz a renoncé à la nationalité française afin de se présenter lors de la présidentielle algérienne en avril 2014. Il n’avait pas recueilli les parrainages nécessaires et avait été accusé, par l’opposition, d’être la « marionnette » du général Toufik.
Expulser Rachid Nekkaz ? Encore faudrait-il que les Algériens l’acceptent ! Il est, depuis quelque temps, la cible des autorités officielles algériennes, qui apprécient fort peu sa présence sur la voie publique devant les appartements du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, devant le domicile, à Neuilly, du patron du FLN, Amar Saadani, ou du ministre de l’Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb. Ces démonstrations publicitaires irritent au plus haut niveau l’État algérien.
Attendons, et espérons, une décision du ministre de l’Intérieur. Mais il est vrai qu’il ne va pas se mobiliser contre ce « petit trublion » alors qu’il s’intéresse si peu aux « sauvageons » qui tentent d’assassiner nos policiers. « La justice, une institution de lâcheté », a dit François Hollande, président de la République, mais ne l’est-elle pas devenue depuis qu’elle fut confiée au pire « garde des Sceaux » de la Cinquième République, Christiane Taubira, et qu’elle est, actuellement, aux ordres du plus exécrable « ministre de l’Intérieur », Bernard Cazeneuve ?
Manuel Gomez
http://fr.novopress.info/201055/rachid-nekkaz-peut-dormir-sur-ses-deux-oreilles/#more-201055
-
M6, une chaîne néo-réac ? Islam, FN : les chiens de garde scandalisés
Entre son émission « Dossier Tabou » sur l'islam français et l'entretien de Karine Le Marchand avec Marine Le Pen, M6 essuie ces derniers jours une polémique bien de chez nous. Hadrien Desuin donne ici [Causeur - 10.10] une analyse pertinente qui nous intéresse : tout ce qui pointe le terrorisme intellectuel, notamment celui des médias, est utile et bienvenu. LFAR
L’intrusion du journaliste Bernard de La Villardière au fin fond de la Seine-Saint-Denis vaut au présentateur de la sixième chaîne une indignation qui souffle du plateau de Cyril Hanouna au blog du directeur adjoint de L’Express en passant par le quotidien gratuit 20 minutes. Comme un écho du flot d’insultes déversées sur son compte Twitter. Le CSA a été saisi et Nicolas de Tavernost, président de la chaîne M6 a reçu une docte lettre du président de L’Observatoire de la laïcité, Jean-Louis Bianco. Pour l’ancien secrétaire général de François Mitterrand « la généralisation des difficultés telles que présentées par ce reportage donne une vision déformée de la réalité ». Comble de la vanité, il s’étonne que M6 n’ait pas mentionné le « travail considérable » effectué par son organisme. La défense de la laïcité par Jean-Louis Bianco mériterait en effet un “Dossier Tabou” à lui tout seul…
L’islam, une vache sacrée médiatique
Le célèbre journaliste de “Zone Interdite” et “Enquête exclusive” a plutôt bien choisi le titre de sa nouvelle émission. Selon le Larousse, un tabu est étymologiquement en polynésien “un interdit de caractère religieux qui frappe un être, un objet ou un acte en raison du caractère sacré ou impur qu’on leur attribue.” Par extension, le tabou “a un caractère social et moral qu’il serait malséant d’évoquer, en vertu des convenances sociales ou morales.” “L’islam en France, la république en échec”: le titre de la première émission de Dossier tabou avait tout de la vache sacrée médiatique.
En préliminaire, la présentation de l’émission avait le mérite de ne pas tourner autour du pot. ” Nous avons découvert que les imams les plus extrémistes gagnent du terrain aux dépens de modérés républicains, parfois menacés de mort (…) L’Union des Organisations Islamiques de France a pour but de déconnecter la communauté musulmane du reste de la société, de grignoter peu à peu l’espace public au nom de la liberté d’expression pour installer la charia en France. Elle organise de grands rassemblements et attire des centaines de milliers de personnes qui peuvent écouter des prédicateurs étrangers souvent homophobes, antisémites et favorables à la lapidation des femmes. D’anciens Frères Musulmans ont accepté de témoigner pour dévoiler la stratégie cachée du mouvement qui veut former les élites islamistes de demain.“Aussitôt accusé de racolage télévisuel, le sujet choisi par La Villardière avait en effet l’inconvénient d’intéresser le français moyen, au point de réaliser pour sa première un très joli score d’audience, 2,4 millions de téléspectateurs. La « mosquée Daech » de Sevran, louée par un imam de l’UOIF, la branche française des frères musulmans, ne méritait sans doute pas qu’un journaliste se déplace jusque là. Filmer à Sevran une mosquée salafiste clandestine ou une école coranique sur un terrain municipal, franchement quel intérêt sinon de stigmatiser les salafistes? Pour Stéphane Gatignon, maire écolo de Sevran interrogé sur RMC, la venue de l’équipe de M6 n’est rien d’autre que “de la provoc””. Bernard de la Villardière a voulu “faire de l’audience sur le dos de la ville de Sevran” Dans un communiqué il dénonce “une polémique politicienne cherchant à faire de Sevran un Molenbeek français”. Si les jeunes de Sevran partent en Syrie, c’est donc la faute de la course à l’audimat chez M6. Allez comprendre.Complotisme mainstream
Les chiens de garde du PAF ont aussi pointé, avec un soupçon de complotisme, le montage de la scène d’agression dont La Villardière était forcément le déclencheur. S’appuyant sur une vidéo amateur censée dédouaner les jeunes de Sevran, un certain Ousmane, venait donner du grain à moudre à l’observatoire de l’islamophobie, pardon à l’Observatoire de la laïcité (pardonnez la confusion, mais l’équipe de Jean-Louis Bianco passe visiblement plus de temps à traquer les pourfendeurs de l’islam radical que les ennemis de la laïcité). Silence gêné en revanche quand le Ousmane en question se révèle être un grand admirateur de Dieudonné. La vidéo complète diffusée ensuite par M6 pour éteindre la polémique ne laisse aucun doute sur la bande de voyou ceinturant l’équipe de reportage. Frappés et mis au sol, les journalistes sont contraints de quitter les lieux.Un geste de solidarité ou un mot de soutien était bien le minimum qu’on pouvait attendre de la part des confrères de La Villardière. Face à un délit d’entrave à la liberté de la presse, la gauche morale, d’habitude si prompte à défendre les libertés, s’est retournée sur l’agresseur blanc à particule. Lequel n’aurait pas dit « bonjour » aux individus qui tentaient d’interrompre son interview (la vidéo de M6 devait démentir cette accusation grotesque). Un peu de sérieux et d’honnêteté suffisent à constater que le journaliste et son équipe étaient au contraire d’une patience infinie avant leur prise à partie.Au lieu de s’interroger sur la violence de l’islamisme dans certains territoires perdus de la République, les petits marquis de la bien-séance médiatique reprochent à l’équipe de M6 de ne pas avoir demandé aux caïds de la cité l’autorisation de filmer leur terrain de jeu. Pour ne pas traiter le fond du sujet, on lance un contre-feu qui en dit long sur l’état de la liberté d’expression en France. •Hadrien Desuin
Expert en géo-stratégie, sécurité et défense -
La Semaine de MAGISTRO, une tribune d'information civique et politique
La Semaine de MAGISTRO - Adossée à des fondamentaux politiques avérés, Magistro, une tribune critique de bon sens, raisonnée et libre, d'information civique et politique.
Du côté des élites
• Hubert de GEVIGNEY Officier, amiral (2S) Jeu de Go & jeu de gogo
• Ivan RIOUFOL Journaliste politique La famille et l’école, deux piliers à défendre
• Eric ZEMMOUR Journaliste politique Cette gauche qui déteste le pape quand il rappelle qu’il est catholique…
• Maxime TANDONNET Haut fonctionnaire, ancien conseiller pour les affaires intérieures et l’immigration au cabinet du Président de la République Pourquoi la greffe des primaires ne prend pas
En France
• Christophe GEFFROY Journaliste, directeur fondateur de La Nef La France "d'en haut"
De par le monde
• Renaud GIRARD Journaliste, géopoliticien Seul le réalisme peut sauver Alep
Au-delà
• Antoine ASSAF Philosophe, écrivain franco-libanais Vrais et faux martyrs
Devant l'histoire
• Paul RIGNAC Essayiste, écrivain Les colonies, une histoire française
Faites suivre à vos amis, dans votre famille et partagez ... MAGISTRO vous invite aussi à vous rendre sur son site et y (re)lire tous les écrits depuis son origine (2008). MERCI.
-
Loi Taubira : ce qu’un législateur a fait, un autre peut le défaire
A l’approche de La Manif Pour Tous, Jean-Frédéric Poisson, Charles Beigbeder et Robert Ménard lancent un appel à la mobilisation :
"Plus de trois années nous séparent du vote de la loi Taubira instaurant le mariage entre personnes de même sexe. À l’échelle d’un quinquennat, cela peut paraître beaucoup mais à l’échelle de l’histoire, ce n’est rien. Ce qu’un législateur a fait, un autre peut le défaire. Nous sommes convaincus qu’une telle loi, qui va à l’encontre du bon sens le plus élémentaire et dont certains croient à tort qu'elle va "dans le sens de l'histoire", ne résistera pas à l’épreuve du temps long. Car un enfant aura toujours besoin de voir sa filiation inscrite dans des lignées paternelle et maternelle. C’est une question de civilisation, les rôles de père et de mère ne sont jamais interchangeables !
Aujourd’hui, un narcissisme triomphant met l’enfant au service du projet des adultes sans considération pour son épanouissement psycho-affectif. C’est cette mentalité que nous combattons. Nous nous inscrivons d’emblée dans la perspective du temps long car nous savons qu’il nous donnera raison. D’abord dans le cadre de la bataille culturelle que nous entreprenons ; ensuite dans les urnes.
Nous savons pertinemment que les Français sont accaparés par d’autres sujets qui les concernent apparemment plus dans leur quotidien : insécurité physique et culturelle, immigration massive, communautarisme islamique, crise identitaire, attentats terroristes, chômage endémique et paupérisation rampante. Pour autant, on ne saurait négliger l’importance du facteur familial dans le délitement de notre société.
La famille est en effet la cellule de base de la société, le poumon indispensable à l’éducation et l’équilibre des enfants. Fragiliser la famille, c’est hypothéquer la société. Or, les Français doivent savoir qu’avec la loi Taubira, la famille se trouve désormais livrée à l’arbitraire le plus total et à la marchandisation de l’humain la plus scandaleuse. Volontairement imprécise, cette loi a permis de légaliser indirectement, par la voie judiciaire, les PMA et GPA effectuées à l’étranger en contradiction avec la loi française. Elle ouvre le cycle honteux des enfants sur étagère, prélude au transhumanisme le plus scabreux.
Face à de telles menaces, l’hésitation ne doit pas être de mise. Le 16 octobre, nous serons dans la rue pour dénoncer l’hypocrisie du gouvernement - qui prétend lutter contre la GPA alors qu’il ne fait que la légaliser sournoisement -, et pour dénoncer la loi scélérate qui a permis d’ouvrir une telle boite de pandore. Tout cela en ayant aussi bien conscience du matraquage fiscal qui s’abat sur les familles depuis 2012 (baisse, à deux reprises, du plafond de l’avantage fiscal lié au quotient familial et fin de l’universalité des allocations familiales) ainsi que des réformes en tout genre qui s’immiscent dans la vie privée des familles, telle cette obligation qui incombe au père de partager désormais en partie le congé parental de son épouse pour en bénéficier durant trois années. Comment de telles impasses idéologiques pourraient rester sans conséquences sur la fécondité française qui ne cesse de s’éroder au fil des ans – à l’exception des femmes d’origine étrangère -, si l’on en croit les récentes données statistiques de l'INSEE ?
Plus généralement, c’est tout un modèle de société que nous dénonçons : une humanité hors-sol, déracinée, consumériste et matérialiste qui crée un vide spirituel et culturel sur lequel prospère toujours plus l’islamisation rampante de notre société. C’est donc notre identité culturelle la plus profonde qui est en jeu !
Devant un tel défi, notre mobilisation doit être totale et s’affranchir de toute appartenance partisane ou associative. Il est impératif de pouvoir, à terme, se rassembler autour d’un programme commun de la droite fondé sur la défense de notre identité et le recouvrement, à cette fin, de notre souveraineté. C’est pourquoi, en préfiguration de cette union des droites que nous appelons de nos vœux, nous défilerons ensemble dimanche 16 octobre. Tel est le sens - que nous espérons prophétique - de notre appel !
- Robert Ménard, maire de Béziers et président du collectif Oz-ta-droite,
- Charles Beigbeder, entrepreneur, élu de Paris et co-fondateur de l’Avant-Garde,
- Jean-Frédéric Poisson, président du PCD (Parti Chrétien Démocrate) et candidat à la Primaire de la droite et du centre,
- Christian Vanneste, député honoraire, président du RPF (Rassemblement Pour la France) et membre de l’Avant-Garde,
- Karim Ouchikh, Président du SIEL (Souveraineté, Identités Et Libertés) et conseiller régional Île-de-France,
- Roland Hureaux, élu local et ancien haut-fonctionnaire,
- Serge Federbusch, président du Parti des Libertés,
- Patrick Louis, député européen honoraire et secrétaire général du MPF (Mouvement pour la France).
-
La droite et le libéralisme
Maurras rappelle une réticence classique des droites vis-à-vis du libéralisme quand il énonce : « la liberté de qui ? la liberté de quoi ? c’est la question qui est posée depuis cent cinquante ans au libéralisme. Il n’a jamais pu y répondre » (Maurras, Dictionnaire politique et critique, 1938). Pour comprendre cette réticence, il faut remonter aux origines de la droite.
Août – septembre 1789 : à l’occasion du débat constitutionnel, les partisans du veto absolu (et non suspensif) du roi se situent à droite de l’assemblée. À gauche se placent les partisans d’un pouvoir royal faible. Dans le même temps, une partie des droites se prononce en faveur d’une constitution à l’anglaise fondée sur le bicaméralisme. De quoi s’agit-il ? Exactement de deux rapports très différents au libéralisme, et qui concernent dés l’origine les familles politiques qui se situent « à droite ». Être partisan d’un veto royal absolu signifie refuser l’autorité venue « d’en bas », c’est-à-dire du Parlement. C’est, d’emblée, défendre une conception transcendante du pouvoir, et considérer, avec Joseph de Maistre, qu’on ne peut « fonder l’État sur le décompte des volontés individuelles ». À l’inverse, être partisan du bicaméralisme signifie se méfier du peuple tout autant que du pouvoir. Tout en ayant comme point commun l’opposition à la toute-puissance de l’Assemblée constituante, ce sont là deux façons très différentes d’être « à droite ». Le paysage se complique plus encore en prenant en compte les arrière-pensées de chaque position.
Si le bicaméralisme est l’expression constitutionnelle assez claire d’un souci d’alliance ou de compromis entre la bourgeoisie montante et l’aristocratie déclinante, par contre, la revendication d’un pouvoir royal fort peut – et c’est une constante de l’histoire des familles politiques de droite – se faire en fonction de préoccupations non seulement différentes mais contradictoires : s’agit-il de donner au roi les moyens de liquider au profit de la bourgeoisie les pouvoirs nobiliaires qui s’incarnaient dans les anciens parlements, ou au contraire s’agit-il de pousser le roi à s’arc-bouter sur la défense de ces privilèges nobiliaires, ou bien encore de nouer une nouvelle alliance entre roi et peuple contre la montée de la bourgeoisie ? De même, le bicaméralisme a pour préoccupation d’affaiblir le camp des « patriotes » (c’est-à-dire de la gauche), et rencontre donc des soutiens « à droite ». Pour autant, est-il « de droite » dans la mesure où il relève d’une méfiance devant tout principe d’autorité ? En tant que moyen d’empêcher la toute-puissance de l’Assemblée constituante, ne relève-t-il pas indiscutablement du libéralisme, c’est-à-dire d’une attitude moderne qu’exècrent une grande partie des droites ?
Cette attitude moderne a ses racines, comme l’a bien vu Benjamin Constant, dans un sens différent de la liberté chez les Anciens et les Modernes. Le bonheur étant passé dans le domaine privé, et étant, sous cette forme, devenu « une idée neuve en Europe » (Saint-Just), la politique moderne consiste à ne pas tout attendre de l’action collective. La souveraineté doit ainsi être limitée, ce qui va plus loin que la simple séparation des pouvoirs. « Vous avez beau diviser les pouvoirs : si la somme totale du pouvoir est illimitée, les pouvoirs divisés n’ont qu’à former une coalition et le despotisme est sans remède » (Benjamin Constant). Tel est le principe de fond du libéralisme : la séparation tranchée des sphères privées et publiques. Conséquence : la crainte du pouvoir en soi. Car dans le même temps, la désacralisation du monde aboutit à ce que chacun estime – comme l’avait vu Tocqueville, avoir « un droit absolu sur lui-même », par déficit de sentiment de participation à la totalité du monde. En sorte que la volonté souveraine ne peut sortir que de « l’union des volontés de tous ». La réunion des conditions d’une telle unanimité étant à l’évidence difficile, – ou dangereuse – le libéralisme y supplée en affirmant le caractère « naturel » – et par là indécidable – de toute une sphère de la vie sociale : la sphère économique, celle de la production et reproduction des conditions de la vie matérielle. Rien de moins.
Un tel point de vue par rapport à l’économie et aux rapports de travail dans la société n’est caractéristique que de l’une des droites – une droite qui n’est pas « née » à droite mais qui a évolué vers le freinage d’un mouvement qu’elle avait elle-même contribué à engendrer. C’est en quelque sorte la droite selon le « droit du sol » contre la droite selon le « droit du sang ». Relève de la première l’homme politique et historien François Guizot, valorisant la marche vers le libéralisme avant 1789, mais cherchant à l’arrêter à cette date. C’est la droite orléaniste. Les autres droites, celles qui le sont par principe – et parce qu’elles croient aux principes – prônent l’intervention dans le domaine économique et social. « Quant à l’économie, on ne saurait trop souligner combien le développement d’une pensée sociale en France doit à la droite, remarque François Ewald. […] Il ne faut pas oublier que les premiers critiques de l’économie bourgeoise et des méfaits du capitalisme ont été des figures de droite (Villeneuve de Barjemont, Sismonde de Sismondi) (1). »
Cette critique des sociétés libérales par certaines droites n’est pas de circonstance. Elle s’effectue au nom d’une autre vision de l’homme et de la société que celle des libéraux. « Il y a une sociologie de droite, précise encore François Ewald, peut-être occultée par la tradition durkheimienne, dont Frédéric Le Play est sans doute avec Gabriel de Tarde le représentant le plus intéressant ». La pensée anti-libérale de droite est, de fait, jalonnée par un certain nombre d’acteurs et de penseurs importants. Joseph de Maistre et Louis de Bonald voient dans l’irréligion, le libéralisme, la démocratie des produits de l’individualisme. Le catholique Bûchez (1796 – 1865), pour sa part, défend les idées de l’association ouvrière par le biais du journal L’Atelier. Le Play, de son côté, critique « les faux dogmes de 1789 » : la perfection originelle de l’homme (qui devrait donc être restaurée), sa liberté systématique, l’aspiration à l’égalité comme droit perpétuel à la révolte. La Tour du Pin, disciple de Le Play, critique la séparation (le « partage ») du pouvoir, considérant que celui-ci doit s’incarner dans un prince, mais propose la limitation du pouvoir et la consultation de la société (civile) notamment par la représentation corporative : le refus du libéralisme n’équivaut pas à une adhésion automatique à l’autoritarisme.
Par contre, le refus d’une société réduite à des atomes individuels est une constante de la pensée de droite, de l’école contre-révolutionnaire aux divers traditionalismes. Maurras a défendu l’idée, dans ses Réflexions sur la révolution de 1789, que la loi Le Chapelier interdisant l’organisation des travailleurs était un des actes les plus néfastes de la Révolution. Il établit un lien entre celle-ci et le libéralisme pour, tous les deux, les condamner. « L’histoire des travailleurs au XIXe siècle, écrit Maurras, se caractérise par une ardente réaction du travailleur en tant que personne à l’encontre de son isolement en tant qu’« individu », isolement imposé par la Révolution et maintenu par le libéralisme (2). » Thierry Maulnier résumait de son côté l’opinion d’une Jeune Droite composante essentielle des « non-conformistes de années Trente » en écrivant : « Il devait être réservé à la société de structure libérale d’imposer à une catégorie d’individus un mode de dépendance qui tendait, non à les attacher à la société, mais à les en exclure (3) ».
L’Espagnol José Antonio Primo de Rivera formulait un point de vue largement répandu dans la droite française extra-parlementaire quand il évoquait, en 1933, la signification du libéralisme économique. « L’État libéral est venu nous offrir l’esclavage économique, en disant aux ouvriers : vous êtes libres de travailler; personne ne vous oblige à accepter telle ou telle condition. Puisque nous sommes les riches, nous vous offrons les conditions qui nous conviennent; en tant que citoyens libres, vous n’êtes pas obligés de les accepter; mais en tant que citoyens pauvres, si vous ne les acceptez pas, vous mourrez de faim, entourés, bien sûr, de la plus haute dignité libérale. »
Les critiques à l’égard du libéralisme énoncées par une partie des droites sont parallèles à celles énoncées d’un point de vue catholique par Louis Veuillot, puis par René de La Tour du Pin et Albert de Mun, promoteurs des Cercles catholiques d’ouvriers, qui furent confortés par l’encyclique Rerum Novarum (1891), mais dont les positions annonçaient avec cinquante ans d’avance celles de Divini Redemptoris (1937). C’est à ce moment que se met en forme, à droite (avec Thierry Maulnier, Jean-Pierre Maxence, Robert Francis, etc.), une critique du productivisme complémentaire de la critique du libéralisme. La Jeune Droiterejoignait sur ce point la critique d’auteurs plus inclassables (Drieu La Rochelle, Robert Aron, Arnaud Dandieu, …).
Si l’anti-productivisme, comme l’anti-économisme (celui par exemple de la « Nouvelle Droite » du dernier quart du XXe siècle) apparaissent par éclipse à droite, la condamnation du libéralisme est le noyau commun de la pensée de droite. Caractéristique dans sa banalité droitière même est le propos de Pierre Chateau-Jobert : « Le libéralisme, écrit-il, […] a pris la liberté pour seule règle. Mais pratiquement, c’est le plus fort, ou le moins scrupuleux, ou le plus riche, qui est le plus “ libre ”, puisqu’il a le plus de moyens (4) ». Droitiste d’une envergure plus considérable, Maurice Bardèche ira jusqu’à déclarer que, comme Jean-Paul Sartre, il « préfère la justice à la liberté ».
Cette conception de la liberté comme toujours subordonnée à d’autres impératifs explique que la droite soit à l’origine de nombreuses propositions sociales. En 1882, Mgr Freppel demande la création de retraites ouvrières. En 1886, Albert de Mun propose la limitation de la journée de travail à dix heures et, en 1891, demande la limitation du travail des femmes et des enfants. En 1895, le même de Mun demande que soit reconnue aux syndicats la possibilité de posséder de biens à usage collectif. En 1913, Jean Lerolle réclame l’instauration d’un salaire minimum pour les ouvrières à domicile (5).
Les projets de réorganisation des rapports sociaux de Vichy (la Charte du travail soutenue par nombre de syndicalistes) comportent de même des aspects socialement protecteurs. Enfin, la difficulté de réaliser des transformations sociales qu’a montré l’expérience de gauche de 1981 à 1983 permet de réévaluer les projets de participation et de « troisième voie » du Général de Gaulle et de certains de ses soutiens venus de la droite radicale comme Jacques Debu-Bridel, d’ailleurs anciens du Faisceau de Georges Valois.
La critique du libéralisme par la droite – hormis le courant orléaniste -, concerne tout autant l’économie que le politique. Le parlementarisme, expression concrète du libéralisme politique selon la droite est, jusqu’à l’avènement de la Ve République, accusé de fragmenter l’expression de la souveraineté nationale, et de la soumettre aux groupes de pression. Pour Barrès, « le parlementarisme aboutit en fait à la constitution d’une oligarchie élective qui confisque la souveraineté de la nation ». D’où sa préférence pour le plébiscite comme « idée centrale constitutive » : « le plébiscite reconstitue cette souveraineté parce qu’il lui donne un mode d’expression simple, le seul dont elle puisse s’accompagner ».
De son côté, Déroulède précise : « Vouloir arracher la République au joug des parlementaires, ce n’est pas vouloir la renverser, c’est vouloir tout au contraire instaurer la démocratie véritable ». Péguy, pour sa part, dénonce en 1902 le parlementarisme comme une « maladie ». Trente années plus tard, André Tardieu (1876 – 1945), chef d’une droite modernisatrice de 1929 à 1936, créateur des assurances sociales, député de Belfort (ville se dotant souvent de députés originaux), auteur de La révolution à refaire voit dans le parlementarisme « l’ennemi de la France éternelle ». Dans un contexte singulièrement aggravé, et énonçant le point de vue de la « Révolution nationale », Charles-Emmanuel Dufourcq, dans Les redressements français (6) concentre aussi ses attaques contre le parlementarisme et l’autorité « venue d’en-bas » comme causes, tout au long de l’histoire de France, des affaiblissements dont le pays n’est sorti que par le recours à l’autorité indiscutée d’un roi, d’un Napoléon ou d’un Pétain. Il manifestait ainsi une remarquable continuité – ou une étonnante absence d’imagination selon le point de vue – avec les tendances théocratiques de la Contre-Révolution.
En revanche, plus marginaux sont les secteurs de la droite qui se sont sentis concernés par la critique du parlementarisme effectuée par le juriste Carré de Malberg, qui inspirera René Capitant et les rédacteurs de la Constitution de 1958. Dès le XIXe siècle, aussi bien la droite dans ses composantes non-orléanistes que la gauche des démocrates et des socialistes – de Ledru-Rollin à Proudhon – sont en porte à faux par rapports aux mythes fondateurs de la modernité française. « L’objectif de 1789 […] consiste, indique Pierre Rosanvallon, à démocratiser, “ politiquement ”, le système politique, qui est d’essence absolutiste, et à libéraliser, “ sociologiquement ”, la structure sociale, qui est d’essence féodale (7) ».
La difficulté du processus tient dans sa simultanéité (et c’est la différence avec l’Angleterre). D’un côté, la gauche socialiste veut « républicaniser la propriété » (Jules Guesde), de l’autre, une certaine droite met en cause « les responsabilités des dynasties bourgeoises » (Emmanuel Beau de Loménie) et le libéralisme qui les a laissé prendre tant de place. Rien d’étonnant à ce que des convergences apparaissent parfois (le Cercle Proudhon avant 1914, les planistes et « non-conformistes des années Trente », le groupe Patrie et Progrès au début de la Ve République, …).
En effet, pour toute la période qui va du milieu du XIXe siècle à nos jours, la distinction proposée par René Rémond en 1954 entre trois droites, légitimiste, orléaniste, bonapartiste, apparaît peu adaptée. D’une part, l’appartenance du bonapartisme à la droite est très problématique : c’est un centrisme césarien. D’autre part, l’orléanisme est écartelé dès son origine entre conservatisme et libéralisme : conservatisme dont François Guizot est une figure centrale, qualifiée par Francis-Paul Benoît de « conservateur immobile, donc non libéral (8) », le libéralisme étant représenté, plus que par les économistes « classiques », par les saint-simoniens modernistes ralliés à Napoléon III.
À partir de 1870, le clivage qui s’établit, « à droite », oppose, plutôt que les trois droites de la typologie de René Rémond, une droite radicale (radicalement de droite, et non conjoncturellement radicalisée), voire une « droite révolutionnaire » (Zeev Sternhell) en gestation, et une droite libérale-conservatrice. L’organisation d’une « droite » libérale au plan économique, conservatrice au plan politique est en effet ce qui permet après le Second Empire le passage, sinon sans heurts, du moins sans révolutions de la France dans l’univers bourgeois et capitaliste. C’est à l’évidence à cette droite que pensait un jour François Mitterrand disant : « la droite n’a pas d’idées, elle n’a que des intérêts ». C’est la droite comme la désigne désormais le sens commun.
Entre la droite révolutionnaire (forme extrême de la droite radicale) et la droite libérale (qui n’est conservatrice que dans la mesure où un certain conservatisme, notamment moral, est le moyen de faire accepter le libéralisme), la vision de la politique est toute différente. Du point de vue libéral, dans la mesure où la souveraineté ne peut venir que du consensus, le champ de la « naturalité » économique et sociale doit être étendu le plus possible. À la suite des penseurs libéraux français comme Bastiat, Hayek affirme que « le contrôle conscient n’est possible que dans les domaines où il est vraiment possible de se mettre d’accord » (ils ne sont évidemment pas très nombreux).
Tout autre est l’attitude du radicalisme de droite (appelé souvent « extrême droite » avec de forts risques de contresens). Jean-François Sirinelli, coordinateur d’une Histoire des droites en France (9), remarque que « l’extrême droite aspire rien moins qu’à un état fusionnel de la politique ». Certes. En d’autres termes, elle aspire à retrouver – ou à inventer – un critère d’indiscutabilité du principe d’autorité, et du lien social lui-même. Conséquence : cette droite radicale tend à ne pas décliner son identité comme celle d’une droite, s’affirmant « ni de droite, ni de gauche » (Barrès, Valois, Bertrand de Jouvenel, Doriot, les hommes des Équipes d’Uriage, le Jean-Gilles Malliarakis des années 80, …), ou encore « simultanément de droite et de gauche » (la « Nouvelle Droite »).
La difficulté de caractériser la droite par des idées à amener certains analystes comme Alain-Gérard Slama à essayer de la définir par un tempérament. Celui-ci consisterait, selon Slama, dans la recherche du compromis. Cette hypothèse ne fait que souligner l’existence de deux droites, une droite libérale, et la droite radicale, que presque tout oppose. Si la première recherche effectivement les accommodements, la droite radicale se caractérise plutôt par la recherche d’un dépassement synthétique des contradictions du monde moderne. À divers égards, sous des formes et à des niveaux très différents, c’est ce qui rassemble Le Play, Péguy, Bernanos, Drieu la Rochelle, Charles de Gaulle. Dépassement des contradictions de la modernité : vaste programme… que ces hommes – pas toujours « à droite », mais sans doute « de droite » – n’ont jamais envisagé de mettre en œuvre par des moyens par principe libéraux.
Notes
1 : François Ewald, Le Magazine littéraire, « La droite. Idéologies et littérature », décembre 1992.
2 : cité dans Thomas Molnar, La Contre-Révolution, La Table Ronde, 1981.
3 : Thierry Maulnier, Au-delà du nationalisme, Gallimard, 1938, p. 153.
4 : Pierre Chateau-Jobert, Manifeste politique et social, Diffusion de la pensée française, 1973.
5 : Cf. Charles Berrias et Michel Toda, Enquête sur l’histoire, n° 6, 1992, p. 13.
6 : Charles-Emmanuel Dufourcq, Les redressements français, Lardanchet, 1943.
7 : François Furet, Jacques Julliard, Pierre Rosanvallon, La République du centre. La fin de l’exception française, Calmann-Lévy, 1988.
8 : Francis-Paul Benoît, Les idéologies politiques modernes. Le temps de Hegel, P.U.F., 1980, p. 314.
9 : cf. Histoire des droites en France, Gallimard, trois volumes, 1992.
Le présent article, remanié pour Europe Maxima, est paru dans Arnaud Guyot-Jeannin (sous la direction de), Aux sources de la droite, L’Âge d’Homme, 2000.
-
Journal du Vendredi 14 octobre 2016 : Politique / Primaire : un débat policé