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France et politique française - Page 3282

  • Dans Rivarol de cette semaine : un grand entretien avec Thomas Joly, Secrétaire général du Parti de la France

    Rivarol : Pourriez-vous expliquer pour quel motif vous avez été placé en garde à vue pendant 6 heures vendredi 19 février ?

    Thomas Joly : J’étais convoqué à la gendarmerie de ma commune de résidence vendredi dernier pour être entendu à propos d'une soi-disant « diffusion de message violent accessible à un mineur ». On m’a signifié ma garde à vue dès mon arrivée. Il s'agissait en fait d'une procédure engagée par l'OCLCTIC (Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication) visant l'utilisation de deux photos pour illustrer des articles de mon blog (www.thomasjoly.fr) consacrés aux atrocités commises par DAECH et au meurtre par décapitation commis par l'islamiste Yassin Salhi en juin 2015. Les gendarmes qui m’ont reçu ont été extrêmement corrects et m’ont confié que ma garde à vue avait été réclamée par le Parquet. Lors de mon audition, j’ai signifié que je n’étais ni l’auteur de ces photos (trouvables en moins d’une minute sur Internet), ni l’auteur des crimes qu’elles illustraient. J’ai également déclaré que je n’avais fait qu’user de mon droit à la libre expression de mes opinions politiques tout en rappelant que la diffusion de ces photos n’avait pour objectif que d’accompagner en images des articles dénonçant la barbarie islamiste. Enfin, j’ai précisé que la diffusion jusqu’à la nausée de la photo d’un enfant mort échoué sur une plage turque n’avait semble-t-il pas scandalisé l’OCLCTIC ni le Parquet aux ordres de l’engeance socialiste, alors qu’elle était bien plus « accessible à un mineur » que celles que j’ai diffusées.

    Cette minable petite intimidation politico-judiciaire est évidemment sans effet sur ma détermination à dire la vérité aux Français sur le danger islamiste dans un pays ravagé par la colonisation migratoire et dirigé par des irresponsables.

    Marine Le Pen, Présidente du Front National, ayant diffusé ces mêmes photos sur son compte Twitter, il sera intéressant de voir si elle subit le même traitement que moi.

    Depuis l’instauration de l’état d’urgence, le Parti de la France semble être une cible privilégiée du gouvernement socialiste puisque certains de nos militants ont subi des perquisitions, d’autres une interdiction d’exercer dans le domaine de la sécurité (entrainant la perte de leur emploi). Des pressions ont aussi été exercées sur les établissements qui accueillaient nos réunions et nos activités sont étroitement surveillées par les services de renseignement.

    Pendant que le terrorisme islamique prospère en France et en Europe, la police politique de Manuel Valls veille à traquer ceux qui entendent alerter les Français et résister à ce fléau. Le gouvernement socialiste et la justice française semblent avoir leurs priorités.

    Toujours vendredi 19 février, des colleurs d’affiches du Parti de la France étaient attaqués à Marseille par des nervis d’extrême-gauche ? Que s’est-il passé ?

    En effet, quatre de nos militants collaient des affiches du Parti de la France dans un quartier de Marseille lorsqu’ils ont été pris à parti par une bonne douzaine de voyous se prétendant « antifascistes », armés de battes de base-ball et de barres de fer. Les militants du PdF étant imperméables à la dévirilisation qui touche hélas une bonne partie de la jeunesse française, ceux-ci ont courageusement fait face à leurs agresseurs qui ont détalé comme des lapins à la première charge, ne laissant sur place que leurs militantes ! Cette anecdote est tout à fait significative de la lâcheté de ces individus qui, même en surnombre, prennent lamentablement la fuite dès qu’ils rencontrent la moindre résistance. L’adage « la rue appartient à ceux qui y descendent » prend ici tout son sens et doit être médité par tous les nationalistes qui se contentent de « militer » sur les réseaux sociaux.

    Le Parti de la France organise son IIIe Congrès le 7 mai prochain, pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

    Les statuts de notre mouvement prévoient le renouvellement de nos instances dirigeantes tous les trois ans, de ce fait le Parti de la France organise son IIIe Congrès qui se déroulera à Paris. Nous demandons la mobilisation de nos militants de la France entière pour faire de cette journée une réussite politique qui lancera la campagne du PdF en vue des échéances électorales de 2017.

    Le matin, l’entrée sera limitée aux adhérents du Parti de la France qui éliront les membres du Conseil National qui ensuite élira le Bureau Politique. L’élection du Président du Parti de la France par les adhérents sera également effectuée. Carl Lang est bien sûr candidat à sa succession.

    L’après-midi, le Congrès sera ouvert au public et un certain nombre de cadres du Parti de la France prendront la parole pour des interventions thématiques. Ce sera l’occasion de mettre en avant de nouvelles têtes, notamment des jeunes, symboles du renouvellement de nos cadres et de nos militants. Martine Lehideux et Roger Holeindre, respectivement vice-présidente et Président d’honneur du Parti de la France interviendront également, tout comme des personnalités extérieures au PdF dont nous divulguerons l’identité dans quelques temps. Enfin, le Président du Parti de la France clôturera la journée.

    Ce congrès est un événement important dans la vie de notre mouvement politique qui, depuis 2008, a su se structurer, recruter, s’organiser et perdurer avec des moyens dérisoires grâce au travail et au dévouement de ses militants.

    Dès sa création, Carl Lang avait annoncé que le Parti de la France ne serait pas un feu de paille et qu’il n’avait pas pour objectif de retomber dans les travers d’un Front National devenu une écurie électorale au service d’un clan. Le PdF entend incarner la droite nationale de conviction dont le devoir est de dire la vérité aux Français. Nous sommes la structure d’accueil naturelle de tous les déçus d’un Front National dévoyé, du souverainisme trop tiède, de la fausse droite dite « républicaine », du groupuscularisme stérile et de tous ceux qui souhaitent une véritable alternative nationale, populaire et sociale.

    Le lendemain de notre Congrès, le dimanche 8 mai, nous participerons comme chaque année au défilé en l’honneur de Sainte Jeanne d’Arc.

    Que pensez-vous de l’évolution du Front National et de la mise à l’écart de son fondateur, Jean-Marie Le Pen ?

    Le Front National d’aujourd’hui, aux mains d’une parvenue sans foi ni loi et d’un inverti socialo-gaulliste, n’a évidemment plus rien à voir avec le grand mouvement de résistance nationale que nous avons connu auparavant. Ses dirigeants sont prêts à tout renier pour obtenir quelques miettes de pouvoir et, au mieux, gérer le déclin et la décadence de notre Nation, comme le font tous ceux qui nous gouvernent depuis des décennies. La dédiabolisation voulue de manière obsessionnelle par Marine Le Pen s’est révélée être un échec total lors des dernières élections régionales. Dans un contexte on-ne-peut plus favorable (attentats islamistes, crise des migrants, ras-le-bol anti-Hollande, etc), le FN version Philippot-mariniste a subi, lors de l’entre-deux tours, le même traitement que Jean-Marie Le Pen en 2002 après sa qualification au 2nd tour des élections présidentielles, et n’a remporté aucune région. C'est-à-dire que toutes les reptations, les reniements, les courbettes médiatiques et maçonniques, l’épuration de tous les éléments sains de la direction du parti, n’ont servi strictement à rien. Ni même l’ignoble trahison infligée à Jean-Marie Le Pen de la part de celle à qui il a tout donné, dans un manque de lucidité stupéfiant, alors même que ses plus fidèles compagnons l’avaient mis en garde depuis bien longtemps. Après avoir tué le père, la Présidente du Front National n’hésitera plus à couper aucune tête, y compris celle de sa nièce Marion qui, si elle prend trop d’importance et gagne encore en popularité, subira elle-aussi les foudres hystériques de sa tante. En outre, il est aussi possible que l’ambitieux Florian Philippot profite des ennuis judiciaires de Madame Le Pen pour organiser son éviction si elle se retrouvait mise en examen puis inéligible. Tout est possible au sein de ce panier de crabes, de ce cloaque pestilentiel qui n’a plus rien à envier au PS ou à la fausse droite.

    Les patriotes lucides doivent faire leur deuil du Front National, arrêter de se bercer d’illusions électorales et rejoindre les véritables forces de résistance afin, non pas de participer au Système comme le désirent Madame Le Pen et ses porte-cotons, mais de l’abattre pour entreprendre la reconquête nationale et identitaire de la France éternelle.

    Propos recueillis par Jérôme Bourbon

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2016/02/26/dans-rivarol-de-cette-semaine-un-grand-entretien-avec-thomas-5765446.html

  • L'AF PROVENCE défend le MARSEILLE POPULAIRE : MARSEILLE DEMAIN, SANS RÉPUBLICAINS !

  • Le nouveau livre du Dr Bernard Plouvier : Le devoir d'insurrection

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    Le devoir d’insurrection ou la réponse géopolitique à la tentation cosmopolite

    Servir est l’unique raison de vivre des meilleurs parmi les hommes et les femmes. Encore faut-il trouver une grande cause, un homme d’exception qui justifient ce dévouement de même essence que la foi religieuse. Cet idéal va de soi en Europe de nos jours. Il est, en effet, évident qu’aux Européens de notre siècle incombe un devoir : celui d’unifier les nations du continent, pour en faire un empire peuplé de citoyens tous issus de la race européenne, celle que les savants anglo-saxons nomment « caucasienne », sans que cela témoigne d’une quel­conque certitude quant à son origine géographique.

    Le devoir d'insurrection, Dr Bernard Plouvier , L'AEncre, février 2016, 346 pages.

    En vente par correspondance à Synthèse nationale 116, rue de Charenton 75012 Paris (33 € + 3 € de port - chèque à l'ordre de Synthèse nationale)

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  • Les gauches dans l'impasse pour 2017?

    Il y eut d'abord l'appel en faveur de primaires des gauches lancé par des intellectuels en janvier, puis la tribune patronnée par Martine Aubry dans Le Monde du 24 février 2016, qui prévient d'un "affaiblissement durable de la France" si rien ne change. Ces entames semblent survenir à contretemps, éventuellement même à contre-emploi faute de ne pouvoir aller jusqu'au bout de leur logique. La contestation bruyante du cap de l'exécutif eût été utile avant le remaniement, pour l'influencer et lui donner du sens. Il s'agissait d'infléchir les politiques avant 2017, afin de rassurer les salariés du privé ou les fonctionnaires, qui lors des élections votent de moins en moins pour le PS et ses alliés...
    Mais le remaniement symbolise un ajustement cosmétique et tactique, et dès lors, la démarche de Martine Aubry et de ses alliés survient trop tard, surtout si elle ne veut pas aller jusqu'au bout de sa démarche, c'est-à-dire se présenter en 2017. De ce point de vue, elle brouille la portée de son message, en indiquant immédiatement après la parution de la tribune qu'elle ne veut pas imposer une primaire au Président sortant, pour se rétracter ensuite, déclarant qu'une participation du Président à des primaires serait formidable! Surtout, elle n'indique en rien qu'elle souhaite être candidate à la présidentielle à venir. Dès lors, à quoi bon cette sortie, peuvent s'interroger les électeurs?
    Des primaires inutiles?
    Plus largement, qu'apporte cette dynamique visant à contester la logique "institutionnelle" dominante, à savoir qu'un sortant, s'il se représente, le fait "naturellement", c'est-à-dire sans contestation et tardivement, afin de bénéficier jusqu'au bout de son capital de gouvernant? Et même si le président sortant ne se présente pas en 2017, hypothèse désormais sérieuse, à quoi serviront les primaires des gauches? La question peut être posée: il s'agit certes de remobiliser les électeurs sympathisants, alors que l'identité de ses partis et de ses dirigeants est troublée par la cure de "réalisme" imposée par l'exécutif. La perte des repères semble atteindre son paroxysme, car depuis 2002 au moins, la progression du Front national se fait auprès d'un électorat dit "populaire", d'ordinaire assimilé aux gauches et pour le coup durablement éloigné des partis socialistes, écologistes et même de la gauche radicale. Elle atteint aussi un niveau plus intense, parce que la révision idéologique imposée par Manuel Valls et François Hollande concerne l'économique (ce qui était déjà le cas avec François Mitterrand et Lionel Jospin), mais aussi le culturel (cf. la déchéance de nationalité et la politique sécuritaire).
    Dès lors, en dépit des enquêtes d'opinion, est-on sûr que les sympathisants et militants, qui notamment se lassent du parti socialiste (60 000 votants au second tour au Congrès en 2015, contre 140 000 à Reims en 2008), répondront fortement présents à des primaires en 2017, tant le sentiment d'adhésion et de proximité positive par rapport aux partis de gauche est en crise? Au-delà, les dirigeants des gauches semblent pour le moins hésitants: Jean-Luc Mélenchon décline, le PC conteste, les écologistes sont désorganisés; enfin, Arnaud Montebourg ou Christiane Taubira se taisent pour l'instant... Quel score peut espérer un Manuel Valls face à un ou plusieurs candidats plus à gauche? Le risque pris serait très important pour le premier ministre sortant... Finalement, des acteurs putatifs, qui a un réel intérêt à des primaires? La séquence n'est-elle pas plutôt celle pendant laquelle les organisations politiques doivent se recomposer, avant que de s'ouvrir? Car comme l'indique la période post-2011, la primaire n'a rien réglé en termes d'unification durable d'un nouveau parti socialiste et encore moins des gauches...
    La recomposition serpent de mer
    A propos d'une recomposition éventuelle des forces de gauche, quel sens donner à la stratégie de l'exécutif? Pour le laps de temps restant avant la présidentielle, à cap et premier ministre inchangés, François Hollande fait le choix de modifier durablement la définition du registre des politiques identifiées par l'électorat comme étant de gauche. Il étend largement la dynamique ouverte sous François Mitterrand et davantage encore sous Lionel Jospin.
    Mais il le fait sans avoir pour l'instant donné des pistes de réorganisation, alors que le processus idéologique arrive à maturation; quel parti politique pourra soutenir électoralement cette évolution structurelle de la gauche de gouvernement? Une fraction de plus en plus large du PS actuel ne suit pas. Dès lors, les relais de terrain vont manquer. Jacques Chirac, entre 1997 et 2001, a su progressivement, dans l'ombre de la cohabitation, préfigurer l'organisation de l'UMP et donc réduire la place du centre-droit, pour préparer sa seconde candidature. François Hollande a subverti quelques écologistes; il sait la gauche radicale divisée et l'extrême-gauche moribonde. Mais il n'a pas préparé une réorientation vers le centre: comme vu, son parti-soutien en perte de vitesse (- 1/3 d'élus) est désormais profondément divisé - lors du vote de la révision constitutionnelle, les députés "frondeurs" sont plus nombreux et les débats préliminaires à la délibération de la loi sur le travail sont très vifs. De plus, la société civile de gauche se braque elle aussi (sur l'état d'urgence, la déchéance et la réforme du code du travail)... Il est peu envisageable de compenser ces pertes sur la gauche par des gains sur la droite: quel intérêt auraient les électeurs sympathisants des partis du centre et de droite, après avoir choisi "leur" candidat, à voter pour un Manuel Valls ou un François Hollande lors d'un premier tour de présidentielle? Même s'il n'y a rien d'inédit à la division grave du PS (Congrès de Rennes en 1990, big-bang de Michel Rocard en 1993, etc.), et des gauches (fin de la majorité plurielle dès 2001), les fractures antérieures semblaient moins grosses de divisions idéelles; et pourtant, elles avaient déjà occasionné de sévères défaites - au plus 60 députés socialistes en 1993 et échec traumatique de la présidentielle de 2002.
    Les gauches ne sont pas sorties des suites du "tremblement de terre" de 2002
    En fait, les gauches ne sont pas sorties des suites du "tremblement de terre" d'il y a 14 ans. A force de ne faire que de la tactique, elles n'ont pas su s'accorder sur un nouveau programme commun. De ce point de vue, un changement de gouvernement et une inflexion réelle de son cap, après un éventuel échec de la loi El Khomri et de la révision constitutionnelle sembleraient bien tardifs et légers... Pour finir, rappelons une récurrence institutionnelle sous la Ve République: un président sortant de cohabitation gagne la présidentielle; un président sortant qui dispose d'une majorité parlementaire la perd. Sans doute d'abord, parce qu'il est alors rendu seul responsable des insuffisances des politiques conduites. François Hollande ne peut l'ignorer, même si, bien sûr, le grave contexte actuel pourrait changer cette donne. Ou alors, sans primaire, ce pourrait être le tour de Martine Aubry. Si elle le voulait, ce qui ne semble pas être le cas.

    Olivier RouquanLe huffpost :: lien

    Note : 

    Olivier Rouquan est Politologue et constitutionnaliste. Il analyse l’opinion publique, la vie politique et institutionnelle depuis 20 ans.

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EuVyyElyuAPGpwQSxH.shtml

  • A quoi servent encore les médias?

    Ex: http://www.lesobservateurs.ch

    Long reportage sur la Syrie jeudi soir 18 février sur France 2. La Syrie depuis 2011, c’est-à-dire le moment où les puissances occidentales ont déclaré que Bachar al-Assad était, pour reprendre un terme employé par Laurent Fabius, un « assassin ».  Tout de suite, à l’époque, j’ai eu l’impression que quelque chose ne bichait pas. Non pas que j’aie su qu’il ne l’était point, assassin, Bachar, mais que l’emploi de la morale en politique étrangère m’a toujours paru suspect. Il y a la politique et il y a la morale. C’est bête à dire mais si on ne le voit pas, on devient bête soi-même. Poutine un grand méchant loup ? Bachar un monstre ? Obama un ange ? Je n’aime pas qu’on me dise devant qui je dois faire une génuflexion ou m’étouffer d’indignation. Plus on m’explique qui est gentil et qui est méchant, plus j’ai envie de dire le contraire. Mais je ne le dis pas, parce que s’engager sur ce terrain me paraît vain, stupide, sans intérêt. Celui qui hier était porté aux nues est aujourd’hui traîné dans la boue – celui qu’on trainait en enfer est maintenant béatifié. A quoi bon s’exciter ?

    Le reportage de France 2 mettait en évidence deux choses : premièrement que l’idée de démocratie, en politique étrangère, conduit au désastre – deuxièmement que l’idée de droits de l’homme, dans ce domaine, conduit également au désastre. Examinons ces deux idées dans l’ordre.

    Croire qu’il y a un peuple innocent et opprimé qui, quelque part, souffre, est stupide et dangereux. Cette idée est maintenant associée à la démocratie et plus vite on s’en débarrassera, mieux nous nous porterons. Il n’y a pas, quelque part dans une population, un groupe de martyrs qu’il faudrait sauver et, à partir de là, sauver le peuple. Croire cela, c’est plaquer sur les affaires humaines une grille religieuse avec d’un côté les élus, de l’autre les damnés. Or, il n’y a pas, parmi nous, des très purs ou des très impurs. Nous sommes tous pécheurs. Je n’ai pas de remède miracle pour soigner les plaies de l’humanité, mais je sais ce qu’est un poison. Faire de la démocratie une religion est un poison. Ce n’est pas elle qui va nous conduire au bonheur, à une paix perpétuelle, au vivre-ensemble. Mais nos dirigeants ne le savent plus. Ils utilisent le modèle démocratique pour se présenter comme ceux qui, s’ils sont élus par des suffrages, vont tout apaiser et tout réconcilier en politique intérieure et extérieure. C’est une imposture de faux prophètes. Le résultat, on peut le voir aujourd’hui en toute clarté. La Syrie s’enfonce dans la guerre civile et des millions de réfugiés affluent en Europe.

    Quant à l’idée de droits de l’homme, c’est encore pire que l’idée de démocratie en politique étrangère. A force de fonctionner sur la base d’une grande émotion devant un enfant échoué sur une plage, les dirigeants occidentaux ont fait mourir des milliers d’enfants sur les plages de Syrie, de Turquie et de Grèce. Les hommes ne sont pas des hommes parce qu’ils sont des êtres humains, mais parce qu’ils sont les membres d’un corps politique. S’émouvoir sur des drames d’individus, sans comprendre qu’ils appartiennent à ce corps, c’est vouloir soigner un bras cassé comme s’il ne dépendait pas d’un cœur, de veines et d’artères. L’action humanitaire, c’est des chirurgiens aveugles qui opèrent dans la nuit des guerres et des famines. Il y avait des brancardiers dans la Première guerre mondiale. Je ne sache pas qu’ils en aient fait diminuer l’horreur.

    Comme un seul homme les médias ont accusé Bachar al-Assad d’avoir gazé sa population. Là aussi, j’ai tout de suite eu des doutes. Non point que j’attribuasse au président syrien de l’innocence ou de la pureté, mais que le chaos de groupes armés engagés dans une guerre civile me paraissait rendre pour le moins problématique l’imputation de ce crime à tel ou tel. Mon attitude me paraissait relever du bon sens. Qui est responsable d’un jet de pierre dans une énorme bataille de rue ? Ce jet de pierre est-il moral ou immoral ? Je croyais rêver en entendant les médias attribuer souverainement les responsabilités dans cette guerre civile.

    Lors de la récente intervention russe en Syrie, les médias se sont empressés de dire que cette intervention ne visait pas Daech mais les ennemis de Bachar al-Assad. Là encore, le simple bon sens nous faisait poser une question élémentaire. N’y a-t-il pas des djihadistes parmi les ennemis du président syrien ? La réponse est évidemment oui ! Dès lors les frappes russes ne frappent-elles pas Daech au moins en partie ? La réponse, là aussi, est positive.

    L’émission de France 2 signalait enfin la fermeture de l’ambassade de France à Damas en mars 2012, au moment où l’ambassadeur, Éric Chevallier, tentait d’expliquer au gouvernement français qu’il n’y avait pas une très pure opposition démocratique luttant contre le très monstrueux gouvernement syrien. On doit se frotter les yeux et les oreilles lorsqu’on prend note de cette information. Comment l’Elysée, héritier d’une longue tradition diplomatique, a-t-il pu prendre une décision aussi délirante. Une seule explication : l’ambassadeur français n’entrait pas dans les catégories de la bien-pensance. Il menaçait le déni de réalité orchestré par les autorités politiques françaises.

    De 2011 à aujourd’hui la plupart des médias nous auront ainsi roulés dans la farine d’une approche si simpliste et si manichéiste des affaires humaines que nous aurons été mis en présence non de la réalité, mais de la culture hors-sol des puissances occidentales. Comment celles-ci ont-elles pu embobiner les journalistes, difficile à dire ! Mais une chose est sûre : si les journalistes n’ont pas une solide culture politique couplée avec un solide bon sens, on peut leur faire avaler n’importe quoi. Quant aux correspondants étrangers, les pauvres, ils doivent jouer le rôle d’un témoin direct de la réalité et ils en sont évidemment incapables. Ce n’est pas parce qu’on est sur place qu’on voit mieux ce qui se passe. C’est même plutôt le contraire comme l’a montré Stendhal avec Fabrice del Dongo, présent à Waterloo mais ne comprenant rien à ce qui se passait.

    Ce ne serait pas une mauvaise chose de demander aux étudiants en journalisme de commencer avec la Chartreuse de Parme, de continuer avec Guerre et paix de Tolstoï avant de lire des historiens militaires comme Victor Hanson.

    Les médias ne servent presque à rien si nous voulons comprendre ce qui se passe dans le monde. Mais il y a pire. Non seulement ils ne servent à rien mais en plus ils sont devenus les collaborateurs serviles des puissants de ce monde, comme l’étaient les journalistes à l’époque de Staline.

    Mais ne désespérons pas ! Ces réflexions m’ont été inspirées par une émission de... télévision !

    Jan Marejko, 21.2.2016

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2016/02/21/a-quoi-servent-encore-les-medias-5763275.html

  • Catherine, la paysanne « rebelle » qui vend ses semences illégales

    Une véritable « guerre des graines » semble s’être enclenchée en réaction à l’accaparement du patrimoine agricole par des groupes industriels, avec l’aval des autorités. Cette résistance s’observe à travers les cas symboliques d’individus issus de l’agriculture paysanne, de l’agroforesterie ou encore de la permaculture. Rencontre avec Catherine, responsable du groupe Semailles, qui persiste à vendre ses fameuses « graines interdites » !
    Les semences constituent certainement la richesse la plus essentielle de la culture paysanne. Pendant des millénaires, les agriculteurs ont sélectionné le plus naturellement du monde les meilleures espèces de végétaux. Celles qui étaient les mieux adaptées à leur terroir, les plus résistantes tant aux intempéries qu’aux parasites, et les plus productives. Au fil des siècles, ce savoir s’est transmis gratuitement d’une génération à l’autre, mais aussi d’un paysan à l’autre. Une sorte d’«open source phytogénétique» avant l’heure, en quelque sorte.
    Le marche de l’industrialisation

    C’était sans compter sur l’industrialisation galopante du secteur et un lobbying forcené. À la fin des années 1990, les institutions internationales sont venues s’accaparer l’enjeu crucial de l’agriculture moderne, avec deux attitudes assez contradictoires. Tout d’abord, en 1998, l’Union Européenne entérine la directive 98/44/CE, censée légiférer en matière de protection juridique des inventions biotechnologiques. Comme tout mauvais médicament, cette directive induit implicitement un puissant effet secondaire : tout procédé de sélection de plantes pouvait alors être breveté, même si ce procédé est « naturel ».
    La Grande chambre de recours de l’Office Européen des Brevets a d’ailleurs rappelé, pas plus tard qu’en mars 2015, que la directive n’interdit en rien la « brevetabilité des traits natifs préexistants », et a donc confirmé que des plantes issues de procédés « essentiellement biologiques » peuvent aussi être brevetées. Une nouvelle qui fera la joie des multinationales de la semence comme Monsanto, Bayer et Syngenta (récemment racheté par le chinois ChemChina pour 43 milliards de dollars, soit la plus grosse acquisition en date d’une entreprise étrangère par une entreprise chinoise).
    Ensuite, avec un autre traité, le Tirpaa (Traité International sur les Ressources Phytogénétiques pour l’Alimentation et l’Agriculture). Signé sous l’égide de l’Onu en 2001, il est entré en vigueur en 2004. En théorie, son objectif louable est de donner accès à des millions d’échantillons de semences rassemblées aux quatre coins de la Terre et, toujours en théorie, garantir un partage équitable des bénéfices issus de leur exploitation. Il en découle également un droit des agriculteurs de conserver, d’utiliser, d’échanger et de vendre leurs propres semences. Cependant, le catalogue européen des espèces et variétés de plantes cultivées est très drastique en matière de semences autorisées à la vente. Comment faire pour survivre dans cette schizophrénie législative quand on est un petit producteur de semences naturelles ?
    Le combat de Catherine

    Productrice belge de semences biologique, Catherine Andrianne gère sa société semencière de main de maître. Son commerce de graines biologiques, Semailles, ne désemplit pas. L’incessant va-et-vient de ses clients témoigne du succès que rencontrent ses semences paysannes dans un contexte où l’opposition aux logiques industrielle gagne du terrain. L’émission télévisée belge « Alors, on change ! » a dressé son portrait à l’occasion d’un numéro consacré à la désobéissance civile.

    Catherine Andrianne lors d’une journée portes ouvertes de son jardin

    Pour cause, Catherine commercialise des semences non inscrites dans le catalogue européen des espèces et variétés. Une activité qui, si elle permet de sauvegarder notre patrimoine et de lutter contre la perte de biodiversité, est totalement illégale. Pourtant, Catherine n’en démord pas ! Depuis la diffusion de son portrait en 2014, elle a encore ajouté une soixantaine de variétés de semences « interdites » supplémentaires à son inventaire. Avec l’achat de ces nouvelles graines, le nombre de semences qu’elle propose atteint aujourd’hui plus de 600 espèces différentes.
    Une réforme du commerce des semences en stand-by

    Cette situation à peine croyable est due à une législation européenne en matière de commercialisation des semences particulièrement complexe et, aujourd’hui, profitable aux industriels. À l’heure actuelle, la réforme de la législation sur le commerce des semences, qui devait éclaircir la situation, est au point mort. Mise en application, elle simplifierait l’enregistrement de variétés rares dans le catalogue européen et autoriserait probablement les micro-entreprises (de moins de dix employés et dont le chiffre d’affaire est inférieur à 2 millions) à commercialiser eux aussi des variétés de semences aujourd’hui non enregistrées. Paradoxalement, cette même réforme doit faciliter la commercialisation de semences brevetées dont la conservation et la reproduction seront interdites, entrainant inexorablement une perte de biodiversité.
    De leur côté, les députés européens se sont récemment estimés « surpris par la décision de l’Office européen des brevets autorisant les brevets sur de tels produits », appelant la Commission Européenne à clarifier d’urgence les règles existantes et à protéger l’accès des sélectionneurs de semences au matériel biologique. Vous avez dit schizophrénie ? Si la situation n’était pas suffisamment complexe, dans ce brouillard législatif, l’ombre du TTIP plane sur le secteur semencier. En effet, certains craignent qu’un rejet de la réforme ramènerait à des directives bien moins adaptées aux droits des agriculteurs en adaptant une nouvelle proposition au fameux TTIP, le fameux Traité de libre-échange transatlantique.
    Si Catherine est optimiste, sa situation légale et celle de Semailles reste floue. En attendant qu’un cadre législatif soit clairement défini, aucun contrôle spécifique à la commercialisation des semences paysannes n’est effectué. En effet, l’un des enjeux de la réforme du commerce des semences est de déterminer qui de l’AFSCA (Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaîne Alimentaire) ou de la DGRNE (Direction Générale des Ressources Naturelles et de l’Environnement) se chargera de ces inspections. Un scénario complexe voire surréaliste à l’image de nos administrations.Dans l’expectative, Catherine poursuit donc le commerce de ses semences paysannes en toute illégalité, mais aussi en toute sérénité. Et ce, pour le plus grand plaisir de clients toujours plus nombreux en Belgique autant que depuis la France.

  • Un mois après les attentats, Aulnay-sous-Bois accueille des salafistes

    L’information n’est sortie que tout récemment : la mairie LR d’Aulnay-sous-Bois a autorisé une soirée organisée par une asosciation salafiste. Au micro, un imam proche de l’un des frères Kouachi.

    700 personnes, selon les organisateurs, ont passé un bon réveillon à l’invitation de l’Espérance musulmane de la jeunesse française (EMJF), au gymnase municipal de la ville d’Aulnay-sous-Bois.
    Au programme des réjouissances, Nader Abou Anasn, Éric Younous et l’« imam Mehdi d’Aubervilliers ». Trois prédicateurs radicaux connus pour des propos sexistes ou antisémites. Marianne révèle que le mystérieux « Mehdi d’Aubervilliers » n’est autre que Mehdi Bouzid, proche de Cherif Kouachi, responsable de l’attaque de Charlie Hebdo en janvier 2015.

    Mais ayons confiance, selon le président de l’EMJF, Hassen Farsadou, aucun propos « pas correct » n’a été tenu durant cette soirée, avant d’ajouter : « Je ne suis pas un policier. Ce qu’ils disent, ce qu’ils pensent, ce n’est pas mon problème. S’il y a un problème, c’est l’État français qui doit s’en occuper. »

    Donc il invite des gens à parler, mais ce qu’ils disent est le problème de l’État… Mais bien sûr… D’ailleurs, si des salafistes ont éventuellement tenu des propos litigieux dans une salle communale prêtée par la mairie, ce n’est pas non plus la faute de celle-ci. « Les propos qui peuvent être tenus dans une salle ne relèvent pas des prérogatives du maire » explique, plein de courage et de responsabilité le maire Les Républicains Bruno Beschizza.

    On va quand même finir par trouver ça un peu louche, cette soirée organisée par une association musulmane, où des prédicateurs salafistes n’ont tellement pas tenu de propos pas corrects que personne ne veut en endosser la responsabilité. Et puis, nous sommes sûrement mauvaises langues, mais le thème du débat : “un bon bilan pour un bon départ”, un mois à peine après les attentats du 13 novembre, cela laisse un peu songeur…

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  • François Ruffin à l’assaut de l’oligarchie et des médias complices

    Source : OJIM

    Depuis la sortie de son premier documentaire, mercredi 24 février 2016, François Ruffin fait beaucoup parler de lui dans les médias.

    Dans « Merci Patron ! », le fondateur du journal satirique Fakir montre les conséquences calamiteuses de la gestion de LVMH par le milliardaire Bernard Arnault. S’intéressant à la situation désespérée d’une famille du Nord, licenciée en 2007 après la délocalisation de leur usine textile vers les pays de l’Est, Ruffin montre l’envers du décors d’un capitalisme mondialisé sans gêne et sans remords.

    Militant social inspiré notamment, à l’instar de Pierre Carles, par les travaux du sociologue Pierre Bourdieu, le journaliste s’engage depuis de nombreuses années auprès des travailleurs en promouvant le protectionnisme économique, la pensée économique de Frédéric Lordon ou encore en dénonçant les multiples trahisons de la gauche. Concrètement, à la manière de ce que fait Élise Lucet dans « Cash Investigation », Ruffin s’emploie parfois, en compagnie de salariés, à acheter des actions dans des multinationales pour intervenir lors des assemblées générales, seul moyen d’interpeller directement les dirigeants sur leurs erreurs.

    À travers sa revue Fakir, fondée à Amiens, et ses nombreux ouvrages engagés, le réalisateur d’un jour souhaite raconter l’application froide et concrète de la pensée libérale. Né à Amiens en 1975, il est entré en 2000 au Centre de formation des journalistes (CFJ) de Paris après avoir obtenu une maîtrise de lettres. Aussitôt ses études terminées, il a créé Fakir, journal satirique militant tout d’abord local puis, en 2010, national à parution trimestrielle. Jusqu’en 2012, il a participé à plusieurs émissions de « Là-bas si j’y suis », sur France Inter. C’est avec une démarche proche de celle du documentariste américain militant Mickael Moore qu’il a entrepris la réalisation de « Merci patron ! », son premier documentaire.

    Sa cible : Bernard Arnault, patron de LVMH. « J’ai découvert que l’origine de la fortune de Bernard Arnault, c’était à côté de chez moi », explique-t-il à Libération. Et d’ajouter : « Depuis 2005 que je titille Bernard Arnault, il réagit de façon intelligente : il ne réagit pas. »

    Après un passage remarqué chez Bourdin sur RMC, François Ruffin s’est rendu sur Europe 1, où il avait prévu de faire un « attentat radiophonique ». Tout d’abord décommandé de l’émission de Frédéric Taddeï, la station d’Arnaud Lagardère a été contrainte de reprogrammer son invité, cette fois chez Jean-Michel Aphatie. L’occasion rêvée de dénoncer « l’oligarchie » sur ses propres ondes. Ainsi celui-ci a-t-il estimé au micro qu’« un salarié aussi désinvolte qu’Arnaud Lagardère aurait été licencié depuis longtemps, en n’assistant pas au conseil d’administration du fleuron de l’aéronautique européenne. Un salarié ferait ça, il serait licencié immédiatement. Votre patron au lieu d’être licencié, il a empoché deux milliards de plus-value. »

    Face à un Aphatie assez perturbé, le réalisateur n’a rien lâché et a préféré s’en prendre directement à Lagardère plutôt que d’évoquer son film de manière générale, comme il l’avait fait chez Bourdin. L’attentat ne s’est pas limité aux mots : pendant l’émission, Ruffin a offert un Maroilles « pour remercier Arnaud Lagardère pour le plan com’ qu’il [lui] a assuré » en le décommandant de chez Taddeï, avant de quitter le plateau en lançant un os en plastique à Aphatie. Une manière symbolique d’affirmer que ce ne sont plus les médias qui, aujourd’hui lui donnent un os à ronger.

    Dans son premier livre, « Les petits soldats du journalisme », il avait déjà dénoncé le système de formatage que constituaient les écoles de journalisme (il a lui-même fait le CFJ de Paris), où aucune place n’est donnée à l’engagement politique et à l’impertinence. Pour Ruffin, le sujet de son film rejoint parfaitement ce constat. En effet, ce dernier n’a pas manqué, récemment, de souligner la complaisance avec laquelle les médias présentaient Bernard Arnault, le montrant comme un investisseur et un entrepreneur alors qu’il a « fondé sa fortune sur un énorme tour de passe-passe, en 1984 : promettant de sauver le conglomérat textile Boussac, il en liquidera presque tous les actifs pour ne garder que Dior. »

    http://fr.novopress.info/198787/francois-ruffin-lassaut-loligarchie-medias-complices/#more-198787