Ce vieux proverbe français me semble plus actuel que jamais. Car, de toute évidence cela s'impose face à l'islamisme totalitaire, puisqu'il nous fait la guerre. Et dans la situation actuelle l'hypocrisie et la lâcheté révoltantes de la plupart des dirigeants de nos pays ne peut rien produire de bon.
Observons ainsi les images du rassemblement place de la république le 11 octobre à Paris. Aux côtés des manifestants pro-Kurdes, plus de 5 000 personnes, le monopole de la parole est exercé au profit de personnalités d’extrême gauche comme Olivier Besancenot, qu'on espérait à la retraite.
Tous appellent le gouvernement français à protéger le peuple kurde face aux djihadistes de cet abominable "État islamiste". Celui-ci au départ ne représentait qu'une organisation terroriste parmi d'autres. Désormais, ses ramifications se révèlent et se consolident, de plus en plus tentaculaires. Les ralliements vont jusqu'au Pakistan, du Nigeria à l'Ouzbékistan. L'urgence s'affirme, indiscutable.
On aimerait, par conséquent, savoir quand même quels moyens ces généreux esprits suggèrent de mettre au service de leurs incantations.
On pourrait rêver, dès lors, qu'ils demandent, dans les débats parlementaires de fin d'année, un renforcement du budget militaire de notre pays. Incidemment, s'il existait une plateforme de discussion, on pourrait mettre l'accent sur les périls effectifs, donc de demander un effort supplémentaire en faveur de la Défense, sur l'arme désormais cruciale du Renseignement et pas seulement sur l'emploi dans les arsenaux et les villes de garnison etc.
Inutile d'entretenir le lecteur dans un espoir aussi chimérique.
Le secrétaire national du PCF, le camarade Pierre Laurent jouait de l'éloquence. "La France, clamait-il, doit cesser son jeu trouble avec la Turquie et dire clairement qui elle soutient". Et d'exiger "le retrait du PKK de la liste des organisations terroristes."
Malheureusement, dans la séquence actuelle, quand le chef du parti communiste, en vieux professionnel de l'émeute, prend le micro c'est évidemment et uniquement pour des fins de politique intérieure : il s'agit d'accuser François Hollande et son gouvernement de ne pas en faire assez pour les Kurdes. Et rien d'autre.
Sans soutenir ici le p. de la r., pour lequel très peu de lecteurs de L'Insolent ont voté en 2012, – mais qui a bénéficié des voix du camarade Mélenchon et de celles des communistes – constatons qu'il ne semble pas en mesure d'en faire beaucoup plus. Pierre Laurent "soutient-il" donc Barack Obama ?
Ne nous dissimulons pas non plus que, si, dans les coordinations kurdes, les forces militantes penchent naturellement du côté des sympathisants de gauche voire d'extrême gauche, elles représentent aussi des seules forces qui combattent le totalitarisme islamiste, sont tenues à l'écart par les trop prudentes administrations diplomatiques de nos pays.
L'illusion d'un régime d'Ankara, membre de l'OTAN, et de ce fait, bastion de la liberté, s'efface.
Et, bien entendu, pendant ce temps les commentateurs agréés s'accrochent à des demi-vérités, des ambiguïtés qui ne devraient pourtant tromper personne.
En particulier, la culpabilité turque quand il s'agit d'écraser les Kurdes dans le sud est anatolien. Le premier ministre Ahmet Davutoglu prétend encore que "personne ne pourra prouver" l'implication de son gouvernement. Il s'agit d'une manière de se moquer du monde.Cette évidence se retourne contre sa roublardise.
Car personne n'ignore, sauf lui peut-être, qu'il s'agit de l'argumentaire constant des criminels, celui de tous les bons films policiers, et même dans les mauvais.
On se demande alors comment un pays qui se prétend démocratique et pro-occidental peut soutient une réalité aussi sauvage et sanguinaire que "Daesh", sigle commode pour évacuer, en partie, en partie seulement, dans son aspect subliminal, son caractère islamiste.
Cette violence totalitaire de l'islamisme n'est pas arrivée à l'automne comme une poussée de champignons. Elle repose sur des bases historiques que définit le salafisme.
Cet adversaire ne s'est jamais fait faute de se déclarer décidé à combattre et à détruire l'occident en général. Au nombre de ses cibles il met en bonne place la France. Il l'a toujours située au nombre des "Croisés", et nous fait ainsi honneur, n'en déplaise à M. de Villepin, ce nostalgique si notoirement désintéressé de l'ancienne politique arabe du Quai d'Orsay. (1)⇓ Ceci d'ailleurs vaut aussi bien pour d'autres pays comme la Russie, en délicatesse avec les États-Unis, qu'elle accuse de connivence avec les islamistes…
L'engrenage, en fait, avait été mis en marche par d'autres, dès l'origine de la religion mahométane.
Lutter pour la liberté religieuse, celle que bafoue l'islamisme totalitaire, c'est aussi lutter pour la liberté de la recherche sur l'histoire des sociétés musulmanes et sur l'héritage de Mahomet. on peut rêver d'une étude sociologie historique plus générale sur l'apogée des empires musulmans. L'islam pourrait bien apparaître dès lors, dans les pays qu'il occupa de l'Espagne à l'empire Ottoman, comme religion, au départ, des seuls conquérants militaires, très minoritaires au sein de pays conquis, qui restèrent majoritairement non-musulmans, longtemps, pendant des siècles et qui s'effondreront quand les musulmans auront converti, au moins superficiellement, après les avoir opprimés, ceux qui faisaient bouillir la marmite, les dhimmis, et les femmes.
Mais comme le souligne notre travail en introduction à "Qui était Mahomet", "Mahomet fut-il sincère ?" se demandait Henri Lammens, ce débat historique souligne "l'actualité d'une antiquité". (2)⇓
JG Malliarakis
Apostilles
- Certains prétendent le contraire. Mais je n'en crois rien. Cf. "Pourquoi le Qatar donne-t-il beaucoup d’argent à l’avocat débutant Villepin ?" . Quelle mauvaise foi !⇑
- Les Éditions du Trident rééditent "L'Islam croyances et institutions" 225 pages 20 euros, et "Qui était Mahomet ?" par Henri Lammens ("Mahomet fut-il sincère ?" avec en introduction "Actualité d'une Antiquité") 128 pages 15 euros.
Un prix spécial de lancement des deux volumes est proposé aux lecteurs de l'Insolent : 28 euros port compris. Commandes à passer sur le site Internet des Éditions du Trident ou, en dressant un chèque de 28 euros par correspondance aux Éditions du Trident, 39 rue du Cherche-Midi 75006 Paris.