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EI, Syrie, terrorisme… La France « mal protégée » et mal pilotée
Un troisième attentat à la bombe perpétré par les djihadistes depuis juin dans un quartier alaouite de la ville de Homs, qui a déchiqueté mercredi plus de 40 enfants syriens devant leur école; la nouvelle décapitation commise par l’Etat Islamique (EI) vendredi du bénévole humanitaire britannique Alan Henning; l’enlèvement dimanche de Hanna Jallouf, curé franciscain de la ville de Qounya, et de plusieurs de ses paroissiens par les miliciens du Front Jabhat al-Nosra lié à al-Qaïda ; le siège de la ville kurde de Kobané par l’EI le long de la frontière turque …La guerre menée par les milices islamistes en Syrie alimente tragiquement l’actualité…et les craintes de nos compatriotes devant le retour de Syrie et d’Irak des djihadistes «Français». Marine Le Pen s’est d’ailleurs prononcée lundi pour « la déchéance de nationalité » pour ces miliciens fous d’Allah « binationaux », « et des interdictions de territoire ». «Le Front National demande de manière plus générale la révocation pure et simple de l’Accord de Schengen afin de retrouver la pleine maîtrise de nos frontières.»Nos remarquables services de renseignements et antiterroristes ont réussi à déjouer ces dernières années et ces derniers mois de nombreuses tentatives d’attentats sur notre sol, mais les mailles du filet sont elles assez serrées pour arrêter à coup sûr les fanatiques islamistes voulant châtier le Satan français ?« La France » est «mal protégée» face au terrorisme indiquait L’Express la semaine dernière ; «le problème inédit qui se pose est d’abord d’ordre quantitatif » avec un millier de terroristes en puissance présents d’ores et déjà dans notre pays «d’après les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur (…). Pour les services, la masse critique est atteinte. Selon la Place Beauvau, les forces de sécurité ont procédé ces derniers mois à plus de 110 interpellations. Dans un entretien au Figaro du 26 septembre, Loïc Garnier, patron de l’Unité de coordination de la lutte anti-terroriste, estime que la surveillance d’une cible mobilise une vingtaine de fonctionnaires. Il faut donc faire des choix, d’autant que les ex-djihadistes (Français, ou binationaux, notamment partis combattre en Irak, en Syrie, NDLR) sont recensés dans 78 départements… ».Les coupes sombres effectuées dans les services consacrées à notre défense et à la protection des Français par les derniers gouvernements de gauche et de droite pourraient se payer très cher dans un avenir très proche redoute Bruno Gollnisch.Or non seulement « on ignore les desseins » à leur retour en France des djihadistes mais « encore faut-il les voir rentrer… (…) De 10 à 20 % seulement des passagers communautaires sont passés dans les fichiers. Les policiers voudraient donc pouvoir connaître le nom des voyageurs dès l’enregistrement à l’aéroport de départ et croiser les identités de ceux-ci avec le Fichier des personnes recherchées, comme en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Le ministère finalise l’accès de ses services aux PNR (passenger name records), les données de réservation du transport aérien. Paris s’efforce de convaincre ses partenaires de la nécessité de créer un fichier européen. Mais tout n’est pas simple. Techniquement, les données PNR vont alourdir les bases de données policières nationales, déjà saturées ».Invitée de l’antenne arabophone de France 24 le 30 septembre, Marine Le Pen relevait aussi que l’on pouvait légitimement douter de la fiabilité de certains de nos « alliés » officiels dans ce conflit contre l’Etat Islamique (EI), à savoir « le Qatar et l’Arabie saoudite (qui) ont aidé, financé les terroristes ». La présidente du FN notant qu’il serait plus judicieux de s’appuyer sur les Émirats arabes unis ou l’Égypte, «conscients du danger», voire sur «l’Algérie, qui a une grande expérience » dans la lutte contre le terrorisme.Or le positionnement qui est celui de François Hollande dans ce dossier syrien inquiète, alors que le chef de l’Etat a annoncé l’envoi de trois Rafale supplémentaires pour participer aux frappes contre l’EI en Irak (seulement deux frappes en dix jours…).Sur son blogue, Jacques Borde se moquait la semaine dernière de la « fiction dialectique qui nous fait user et abuser du terme Daech, pour désigner l’Al-Dawla al-Islāmiyya fi al-Irāq wa al-Chām puis l’État islamique. Lamentable pantomime visant à ne pas prononcer les mots État et Islamique, alors que même que Daech en est, mot pour mot, l’acronyme en arabe».Il notait aussi que «l’attachement compulsif» de l’administration Hollande «à une fantasmatique opposition armée modérée (sic), (l’Armée Syrienne Libre -ASL, NDLR) qui serait la panacée à tous les problèmes de la Syrie», relève du «tropisme enfantin» «pour le moins grotesque».En dehors de Hollande, Laurent Fabius, Jean-Yves Le Drian plus personne ne croit en «l’ASL ni à des forces réellement démocratiques ou pro-occidentales (…). La plupart des groupes constitutifs de l’opposition armée modérée (ou plutôt prétendue telle) ayant soit cessé de combattre les (djihadistes) , pour, c’est eux-mêmes qui le disent, ne pas soutenir le régime d’Assad, ou carrément rallié l’État islamique ou le Jabhat an-Nusrah li-Ahl ash-Chām».En Israël, «l’administration Nétanyahu vient d’abandonner tout soutien aux rebelles du Sud de la Syrie en raison des métastases d’Al-Qaïda et de l’État islamique au sein d’une rébellion présentée, à tort, comme fréquentable ». «Jusqu’aux Américains pour qui le renversement du président syrien, le Dr. Bachar el-Assad, a, visiblement, cessé d’être une priorité (sur le court terme, en tout cas)».Et d’évoquer les doutes partagés par beaucoup sur l’engagement total des Etats-Unis contre l’EI au nom de ce qu’ils considèrent comme leurs intérêts sur le moyen terme. «Les Américains ont une vieille habitude de ces alliances contre nature : Pacte de Quincy avec le clan Séoud. Accommodements pétroliers avec les Taliban, par le biais d’Unocal. Les Américains font de la géopolitique et de la géostratégie, pas des rêves éveillés nourries à la saumure droit-de-l’hommiste germanopratine ».Bref, « les Américains préfèrent ménager l’État islamique. On ne sait jamais : qui sait s’il ne faudra pas s’entendre un jour avec eux, comme avec les Taliban, en Afghanistan. Et puis, un l’État islamique encore sur ses pieds aux portes de la Syrie de Bachar, ça peut toujours servir »…Faut-il y voir l’explication au soutien assez mou apporté par l’Oncle Sam aux combattants kurdes qui font face à l’offensive de l’EI à Aïn al-Arab (Kobané en kurde), « troisième ville kurde de Syrie » ?Une dépêche de l’Afp publiée aujourd’hui cite pourtant la porte-parole du département d’Etat Jennifer Psaki, assurant que «Personne ne veut évidemment voir Kobané tomber ». « Tout le monde trouve horrible de regarder en temps réel ce qui se passe à Kobané». « Son homologue à la Maison Blanche, Josh Earnest, (a exprimé) les fortes inquiétudes de son gouvernement quant au sort des civils de la ville ». Mme Psaki rendait compte de « conversations téléphoniques lundi et mardi entre le secrétaire d’Etat américain John Kerry et le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu ».« Une nouvelle série de frappes de la coalition conduite par les Etats-Unis », « sans grand effet visible jusqu’à présent », « n’a pas empêché mardi les djihadistes du groupe EI d’avancer dans Kobané » rapporte encore l’Afp.Or « face à cette offensive en règle de l’ÉI » se déployant en terrain découvert, Jacques Bordes a pointé de son côté, malgré ce qui est affirmé, le nombre qui lui apparaît curieusement peu élevé des frappes aériennes eu égard aux possibilités qui sont celles de la Coalition.« Il semble qu’un jeu compliqué soit mené par les États-Unis, à savoir que le Pentagone aiderait avec succès les Kurdes irakiens, en bons termes avec la Turquie (laquelle a annoncé mardi qu’elle était prête à rejoindre la coalition anti-EI formée par les Etats-Unis, NDLR) et laisserait les Kurdes syriens se faire écraser par les djihadistes à proximité immédiate de la frontière turque. Pourquoi ? On va naturellement s’intéresser à cette question…».Comme l’a souvent rappelé Bruno Gollnisch, on ne saurait reprocher aux Etats-Unis de jouer une partition, que l’on a le droit de juger indigne, mais qu’ils estiment susceptibles de garantir leurs intérêts, même s’ils se sont très souvent pris les pieds dans le tapis ces dernières années, avec des conséquences dramatiques pour les peuples et les nations victimes de leurs manœuvres tortueuses. Il est également loisible de s’interroger sur la question de savoir si lesdits intérêts sont ceux du peuple américain ou ceux des lobbies, de l’Etat profond qui pilotent à Washington, mais ceci est un autre débat.Tout juste s’agit-il une nouvelle fois de déplorer que la France n’ait plus à sa tête, et cela depuis fort longtemps, un président de la République qui soit autre chose qu’un supplétif de l’Otan à qui on laisse parfois (rarement) le loisir de tirer sur sa laisse. Sur la scène internationale il nous manque un chef d’Etat porteur d’une vraie vision géopolitique réaliste, et bien décidé à faire entendre la voix d’une France libre et indépendante. Une France fidèle aussi dans la mesure de ses moyens à sa mission historique de défense des Chrétiens d’orient, laquelle fut même poursuivie par la très laïcarde troisième République.Bref, faire entendre la voix d’une puissance moyenne certes, mais qui assumerait fièrement qu’elle est le fruit d’une magnifique civilisation, qui dispose de nombreux atouts à défendre et a encore un message spécifique à délivrer au monde. -
Actualité du christianisme
1) Découverte de l’une des plus anciennes images du Christ
Un Christ glabre aux cheveux courts et vêtu d’une toge: gravée sur une patène en verre datant du 4e siècle, cette image atypique, l’une des plus anciennes du christianisme, a été découverte en Espagne.
Ce petit plat, utilisé pour recevoir le pain béni destiné à l’eucharistie, est visible depuis le 1er octobre au musée archéologique de Linares en Andalousie. Il a été reconstitué fragment par fragment, par une équipe d’archéologues trois ans durant. Cette patène avait été découverte sous les ruines d’un bâtiment destiné au culte religieux dans le site archéologique de Castulo, ancienne cité ibéro-romaine du sud de l’Espagne.
Lire la suite…2) Quand des « catholiques » font la promotion de la PMA/GPA , de l’homosexualisme et l’euthanasie…
L’Institut supérieur de l’enseignement privé de Polynésie française, rattaché à la Direction de l’enseignement catholique, et associé à l’Université catholique de l’Ouest située à Angers, a organisé du 24 au 26 septembre un colloque international. Trois conférences étaient destinées au grand public. L’une ayant pour titre « Vivre l’Evangile dans sa vie familiale, amicale, sociale : quelles conséquences éthiques » était traitée par la dominicaine Véronique Margron, qui vient de préfacer un livre provocateur intitulé Médecin catholique, pourquoi je pratique l’euthanasie, qui fait ouvertement l’apologie de l’euthanasie. Une autre, titrée Mariage pour tous et homoparentalité, avait pour auteur Irène Thery. Elle est l’auteur d’un rapport qui préconise l’extension de la PMA et la reconnaissance des mères porteuses. Cette idéologue de la théorie du genre a produit avec Hélène Perivier des rapports prônant le raccourcissement du congé parental. Interrogée le 21 décembre 2011 par Télérama, elle a déclaré: « Le problème, c’est ce fameux modèle un seul père, une seule mère ». Source : reinformation.tv
3) Un père franciscain et plusieurs chrétiens capturés par le Front Al Nosra en Syrie
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Un ancien agent de la DGSE passé à Al-Qaida ?
Selon le bureau de Washington D.C. du site de McClatchy (le troisième plus grand groupe de presse aux États-Unis), un ancien agent des services de renseignement français ayant rejoint la nébuleuse Al-Qaida aurait fait partie des cibles prioritaires des frappes de missiles de croisière américains en Syrie.
Réactions en France : « Le ministère français de la Défense a démenti toute implication d’un ancien agent français. « Les informations parues au sujet de l’appartenance supposée de la personne en question aux services de renseignement du ministère de la Défense sont totalement et parfaitement erronées », a déclaré un responsable du ministère à l’AFP. Une source du ministère de la Défense aurait également affirmé au « Monde » , que « Ce Français existe, mais ce n’est ni un ancien des services secrets ni même un ancien militaire« . De son côté, la DGSE s’est refusée à tout commentaire. »
Source via FDS
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Catholiques enlevés par des « opposants au régime de Bachar al Assad » en Syrie
Les catholiques, Hanna Jallouf, curé de Qounya, et ses paroissiens ont été capturés dans la nuit de dimanche à lundi, au nord-ouest de la Syrie, près de la frontière turque; l’ordre franciscain est sans nouvelles depuis.
Selon les dépêches d’agences ils ont été capturés en Syrie par le Front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda, engagée dans la guerre contre le régime.
« Nous ne sommes pas en mesure de dire où se trouvent en ce moment le père Hanna et ses paroissiens et, nous n’avons aucune possibilité de contact avec lui ou ses ravisseurs », a déclaré la Maison-mère des Franciscains, dont le siège est situé à Jérusalem.Qounya est un village chrétien de la province d’Idlib où le Front al-Nosra et d’autres groupes rebelles combattent l’armée régulière syrienne. Cela se situe le long de la frontière syro-turque, dont l’Etat Islamique est en passe de prendre le contrôle…
Le Front Al Nosra représenterait-il ce groupe des « opposants modérés » dont personne ne nous prononce le nom, tout en déclarant les former dans des camps en Arabie Saoudite et peut-être en Géorgie ?
Après les tchétchènes, les tunisiens, les libyens, les turcs, les saoudiens, les koweïtiens, les européens, les libanais… c’est le tour aujourd’hui des terroristes Daghestanais qui viennent de rejoindre les criminels de Jabhat Al Nosra (Front Al Nosra), lié à Al Qaïda, pour apporter plus de malheur et de destruction au peuple martyr de Syrie.
Ces hurluberlus, sortis tout droit des cavernes, à la barbe hirsute qui tombe sur la poitrine comme les brosses larges des anciens balais, les sourcils broussailleux, les tenues médiévales ridicules…se sont infiltrés à travers les frontières turques avec la complicité active des islamistes au pouvoir à Ankara. (Source)Pendant ce temps les images des combats diffusées sont parfaitement soft, comme si cette guerre si barbare ne faisait aucun mort.
Emilie Defresne
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"L’Etat islamique est un serpent venimeux basé sur le Coran et sur la vie de Mahomet"
Au Parlement néerlandais, Geert Wilders est intervenu le 2 octobre sans être interrompu dans le débat sur l’envoi de F16 en Irak contre l’Etat islamique. Le jour où vous entendrez un député français parler ainsi, sans réactions, vous me préviendrez. Extrait de la traduction d'Yves Daoudal :
"L’Etat islamique est un cancer islamique ; c’est un serpent venimeux basé sur le Coran et sur la vie de Mahomet, un criminel qui, il y a 14 siècles, assassinait et décapitait, de Médine à La Mecque. Son successeur autoproclamé calife de Bagdad est maintenant aux portes de Bagdad et de Damas. Il a des fidèles partout dans le monde, y compris dans notre pays, nos villes et nos rues. [...]
Madame le Président, tous les esprits naïfs qui disent que l’Etat islamique n’a rien à voir avec l’islam commettent un sérieuse erreur politiquement correcte, qu’il s’agisse d’Obama, de Cameron, de Rutte, de Samson.
[...] C’est pourquoi mon parti soutient la décision du gouvernement d’envoyer des F16 néerlandais contre l’Etat islamique. Nous disons ; Bombardons-les ! [...]
Encore plus important que de combattre l’Etat islamique en Irak et en Syrie est de combattre le terrorisme islamique ici, aux Pays-Bas, dans notre pays. La sécurité des Pays-Bas doit être notre priorité numéro un. Nos concitoyens doivent être en sécurité dans les trains, pouvoir marcher tranquillement dans la rue, doivent pouvoir conduire tranquillement leurs enfants à l’école, doivent pouvoir faire leurs courses en toute sécurité. Voilà l’enjeu. Et dans l’article 100 de sa lettre au Parlement, le gouvernement ne consacre que deux paragraphes à la sécurité nationale. Il y a même davantage d’attention aux questions d’égalité de genre et à la situation des femmes dans le monde arabe. C’est une parodie.
[...] Dimanche dernier, le ministre de la Sécurité et de la Justice annonçait fièrement que les passeports de 41 jihadistes avaient été confisqués pour qu’ils ne puissent pas se rendre en Syrie ou en Irak. Que c’est stupide ! Maintenant ils se baladent, ici, dans nos rues. Ceux qui veulent faire le jihad ailleurs, qui veulent décapiter des gens, commettre des attaques, se baladent dans nos rues à cause de la décision du ministre, aux Pays-Bas. Je le dis depuis dix ans et je le répète une nouvelle fois : fermez la frontière aux immigrants des pays islamiques. Trop c’est trop. La culture islamique de la haine n’a rien à faire ici aux Pays-Bas, et 65% des Néerlandais sont d’accord avec cela. Laissez les jihadistes quitter le pays, et ne les laissez jamais revenir. Telle est la solution.Rétablissez les contrôles aux frontières, expulsez quiconque exprime la moindre sympathie envers l’Etat islamique, enlevez-leur leur passeport néerlandais, exigez que tous ceux qui ont un passeport d’un pays islamique signent une déclaration anti-charia. [...]"
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Chrétiens d’Orient : le discours d’Elie Hatem
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41 enfants tués dans un attentat contre une école de Homs
Syrie – L’attentat monstrueux commis mercredi contre une école de Homs a tué au moins 41 enfants âgés entre six et neuf ans. L’école d’Akrama est située dans un quartier majoritairement alaouite de la ville de Homs, troisième ville de Syrie, sous contrôle des forces militaires de l’Etat syrien.
Sept autres personnes (quatre civils et trois membres des forces de sécurité) sont mortes dans un second attentat commis par un kamikaze dans la même ville.
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15 octobre : projection du film l'Apôtre à Lyon (4e)
Mercredi 15 octobre à 20h au cinéma Saint-Denis 77, Grande-Rue de la Croix-Rousse à Lyon 4ème.
Projection du film de Cheyenne-Marie Carron L'APOTRE
Suivi d'un débat avec la participation du groupe Mission Angélus
Tarif d'entrée : 5 euros
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La Turquie d'Erdogan : un islamisme dépourvu d'ambiguïté
Ce 2 octobre la Grande assemblée nationale d'Ankara s'est prononcée sur ce que les occidentaux considèrent comme un ralliement à leur coalition dirigée contre les islamo-terroristes.
Or, en application de l'article 92 de la Constitution, il s'agissait en faitde l'autorisation donnée aux forces armées d'intervenir hors de leurs frontières, sans que l'on sache trop contre qui les soldats turcs seront appelés à combattre au sol.
On nous présente cette opération comme destinée à sauver les Kurdes de Syrie et à épauler leurs cousins d'Irak. Mais ce sont précisément les députés kurdes de Turquie qui ont le plus clairement dénoncé le projet et ils ont voté contre… (1)⇓ Car ils savent pertinemment le peu de fiabilité que l'on peut accorder à Erdogan dans la lutte contre l'islamisme.
Le 10 août à la veille d'une élection présidentielle qui allait bientôt triomphalement le conduire à Ankara en sa nouvelle résidence de Çankaya Köskü le candidat Erdogan se rendait respectueusement chez un maître de l'islamisme, à Istanbul. On l'appelle ordinairement le cheikh Mahmud Effendi. (2)⇓ Depuis la disparition de l'ancien grand maître de la confrérie Naqshbandiyya, son compatriote et ami Nazim al-Haqqani (1922-2014), ce vieil homme demeure la figure incontournable de l'islamisme sunnite.
La communauté qu'il dirige est nommée d'après la mosquée de Ismaïlaga. Dès 2006 les kémalistes pouvaient dénoncer le régime en cours d'installation comme une "république d'Ismaïlaga". Or, elle joue désormais un rôle considérable dans ce pays que l'on nous a si souvent vanté pour son indéfectible sécularisme. La bénédiction du chef religieux paraissait donc nécessaire au nouvel homme fort du pays.
Pour mieux mesurer cette réalité, on peut se reporter à l'article totalement cynique de l'ambassadeur turc publié par Le Figaro du 29 septembre : Hakki Akil présente son pays comme un "allié fidèle contre le terrorisme", et les terroristes comme des méchants, pas des bons musulmans.
Pas très originale cette "opinion". Pas très éclairante non plus.
Car, comme Erdogan il souligne aussi que, pour son pays, le "terrorisme" s'identifie d'abord au PKK dont la guérilla, aujourd'hui en sommeil, a occasionné plus de 30 000 morts. Et le journal met en exergue une citation du diplomate qui dit, mot pour mot la même chose que le chef de l'État : "nous n'avons malheureusement pas rencontré le même esprit de coopération dans notre lutte contre le terrorisme du PKK".
Or, comme aujourd'hui les forces du PKK, et celles de sa succursale syrienne, combattent aux côtés des forces du gouvernement autonome du Kurdistan irakien, il ne s'apprête certainement pas à prêter main-forte de gaîté de cœur aux défenseurs de la ville kurde de Kobané en territoire syrien…
Faut-il s'étonner de voir nos responsables et communicants refuser de considérer le président de la république Erdogan et son régime, le premier ministre Davutoglu et son gouvernement comme clairement islamistes ? Et, à ce titre fort peu désireux de combattre vraiment et durement les islamo-terroristes du pseudo-Califat.
L'ambiguïté permanente de leurs déclarations à cet égard se révèle à la longue dépourvue… d'ambiguïté. Dans la nuit tragique du 6 août où le président kurde Barzani vit les terroristes aux portes d'Erbil il reçut en 48 heures l'appui des États-Unis, de la France, etc. mais pas de la Turquie. Le 11 septembre à Djeddah ce pays avait été le seul à ne pas vouloir se joindre à la déclaration des dix pays du Golfe alliés des États-Unis.
Il s'agissait alors de ne pas mettre en danger les 49 otages capturés à Mossoul par les terroristes, et notamment le consul qui, par 3 fois, le revolver sur la tempe nous dit-on, refusa très courageusement, – car c'est souvent courageux un Turc, – de faire la déclaration demandée par ses ravisseurs. Au lendemain de leur libération, dont les conditions n'ont pas été révélées, le gouvernement d'Ankara est resté très discret sur sa condamnation de l'islamisme. Et pour cause.
Ainsi le 26 septembre était votée une loi qui permettra aux jeunes filles de porter le hijab dans les lycées publics. Dénoncée par quelques juristes, cette nouvelle disposition démantèle un peu plus l'héritage du kémalisme et l'occidentalisation de cette nation.
Plus adroit certes que ses amis les catastrophiques Frères musulmans, eux-mêmes incapables de gouverner l'Égypte, l'actuel homme fort de la Turquie a su jusqu'ici procéder par étapes. Tout d'abord, malgré des désordres monétaires et des faits de corruption qui se feront sentir un jour ou l'autre on doit reconnaître qu'en 12 années de gouvernement l'AKP est parvenue à hisser la Turquie au rang de puissance économique internationale.
Le gouvernement islamiste au Caire avait non seulement achevé de ruiner le pays mais il avait "réalisé en 10 mois ce que ses homologues turcs avaient accompli en 10 ans". C'est cette précipitation qui l'a condamné.
En fait, on ne comprend rien à la politique extérieure turque si l'on ne tient pas compte de ce mélange de religion et de nationalisme qui domine désormais le pays, de plus en plus, depuis les élections de 1997.
Toute application des critères consuméristes prévalant en Europe s'y heurte à cette volonté identitaire. Elle se révélera d'autant plus forte qu'elle repose sur un artifice non-dit, celui de l'unité nationale du pays, laquelle suppose la mise au pas de ses minorités non-sunnites.
Faut-il d'ailleurs s'attendre à ce que les soldats turcs défendent en dehors de leurs frontières ceux en qui ils voient leurs principaux ennemis à l'intérieur ? Qu'on me permette d'en douter.
JG Malliarakis
Apostilles
- L'assemblée se compose de 536 députés. Elle se répartit en quatre groupe : l'AKP gouvernementale dispose de 312 sièges, les kémalistes du CHP de 130, les nationalistes du MHP de 52, les "pro-kurdes" HDP de 27. Ont voté pour 298 députés, contre 98.⇑
- Né en 1929 dans la province de Trébizonde, son nom à l'état civil est Mahmut Ustaosmanoğglu ⇑
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Interview de Cheyenne Carron, réalisatrice du film "l'Apôtre"