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religion - Page 165

  • 3000 Occidentaux parmi les islamistes en Syrie

    Fin mai, au moins 3000 Occidentaux avaient rejoint les islamistes qui combattent en Syrie, selon le Soufan group, un organisme de renseignement basé à New York.
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    La France est la plus «représentée» en nombre de tous les pays occidentaux. Elle compte 700 ressortissants sur place. Une estimation plus basse que celle des services du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, selon lesquels 900 Français étaient concernés à la mi-août. Vient ensuite la Grande Bretagne, avec 400 ressortissants actuellement en Syrie. Puis l’Allemagne (270 ressortissants), talonnée par les Belges, avec 250 ressortissants.jeunes

    Mais lorsqu’on regarde la proportion de combattants par rapport à la population de leurs pays d’origine, le classement est sensiblement différent :
    La Belgique arrive largement en tête, avec 22 ressortissants partis au djihad pour un million d’habitants.
    Le Danemark arrive en deuxième position, avec 17 ressortissants pour un million d’habitants.
    La France arrive en troisième position: on compte 11 Français partis en Syrie pour un million d’habitants.

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  • Reconquista à l'envers

    Un article de Nouvelles de France relaie une menace de l'Etat islamique qui veut faire une "Reconquista à l'envers" en Espagne, considérée par les islamistes comme une terre historiquement musulmane (on (re)lira d'ailleurs avec profit le chapitre consacré au mythe d'al Andalus par Alexandre Del Valle dans son dernier livre, "Le complexe occidental - Petit traité de déculpabilisation"). Voici l'article de NDF :

    Nous rétablirons l’islam par la coercition, en vous rouant la face de coups et en vous coupant la tête».

    C’est ainsi que le sinistre «État islamique» menace l’Espagne, annonçant la reconquête de ce que ses partisans appellent la terre de leurs ancêtres, puisque la péninsule Ibérique a été sous domination musulmane de 711 à 1492. Au moins on peut dire qu’ils annoncent la couleur et ne cachent pas comment ils comptent s’y prendre pour convertir les «infidèles». Il est extrêmement curieux que les médias français ne parlent pas de cette annonce proférée en espagnol il y a quelque semaines dans une vidéo où l’on voit deux musulmans de l’EI dont l’un est un Franco-Marocain du nom de Salahedine Ghaitun, alias Abou Abdallah Guitone. Cette vidéo peut être vue par exemple sur le site du journal espagnol El Mundoici.

    En Espagne même, des musulmans font circuler sur les médias sociaux des photos de monuments connus avec des drapeaux de l’État islamique et des slogans du type «Nous sommes tous l’État islamique». De leur côté les autorités marocaines ont prévenu la police espagnole que certains des djihadistes partis commettre leurs exactions barbares en Syrie et en Irak sont sur le chemin du retour et pourraient chercher à pénétrer en Espagne par les frontières de Ceuta et Melilla, ces enclaves espagnoles en Afrique du Nord dont les clôtures sont régulièrement prises d’assaut par des groupes de plusieurs centaines de migrants. Un des auteurs des menaces à l’encontre de l’Espagne, un Marocain du nom de Mohamed Hamduch qui répond également au doux pseudonyme de «Kokito», marié à une Espagnole et ex-résident de Ceuta, s’est aussi distingué en postant sur les réseaux sociaux une photo où il pose avec cinq têtes de soldats syriens.

    Kokito[1]

    Dans une nouvelle vidéo signalée par le journal ABC comme ayant été repérée par les services antiterroristes espagnols après avoir été distribuées dans les forums djihadistes du monde entier et également sur les réseaux sociaux, les islamistes clament qu’ils ne cesseront pas de combattre tant qu’ils n’auront pas récupéré Jérusalem, conquis Al Andalus (les terres de la péninsule Ibérique qui ont été à un moment ou à un autre sous domination musulmane, avec aussi un petit bout de France près de la frontière espagnole) et pris possession de Rome.

    «Nous établirons l’État islamique avec des bombes et des explosions. Avec des soldats qui ne voient pas de difficultés dans la difficulté et qui dans la bataille sont des lions qui boivent le sang des infidèles. Le califat est de retour.»

    «L’État islamique, par la grâce d’Allah, s’étend de jour en jour. Nous ne nous arrêterons pas, par la volonté d’Allah. Les bombardements ne cesseront pas tant que la croix n’aura pas été détruite, les porcs assassinés et la loi islamique établie. Nous rétablirons l’islam par la coercition, en vous rouant la face de coups et en vous coupant la tête.»

    Pour revenir à cet Abou Abdallah Guitone, une recherche sur Google permet de tomber sur des forums musulmans hébergés en France et où l’on écrit en français, où l’on apprenait à la fin du mois de juillet que cet islamo-fasciste, «qu’Allah l’accepte», est mort en martyr."

    Marie Bethanie

     
  • Lettre d’un ancien musulman au président Obama


    Cher Monsieur le Président,

    Avec tout le respect vous est dû, Monsieur, je dois vous dire que vous avez tort au sujet d’ISIS. Vous avez dit qu’ISIS ne parle pour aucune religion. Je suis un ancien musulman. Mon père est un imam. J’ai passé plus de 20 ans à étudier l’islam. J’ai un diplôme d’études supérieures d’études religieuses, et j’effectue des études de master sur le terrorisme. Je peux vous dire avec certitude qu’ISIS parle pour l’islam. Permettez-moi de vous corriger, Monsieur le Président. ISIS est une organisation musulmane. Son nom signifie « Etat islamique ». Donc, même le nom suggère qu’il s’agit d’un mouvement islamique. Leur dirigeant, Aboubaker el Bagdadi a un doctorat en études islamiques. Je doute que vous connaissiez l’islam mieux que lui. Il était un prêcheur et un dirigeant religieux dans une des mosquées locales de Bagdad. ISIS a des milliers de membres qui sont tous musulmans. Aucun d’eux n’est d’aucune autre religion.

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  • Une « police de la charia » en Allemagne

    L’information ne vient pas de Mossoul, mais de la région de Wuppertal, en Allemagne.

    Là-bas, où l’islamisation semble être une rumeur aussi insistante qu’en France, des salafistes ont fondé une police de la charria.

    Dans leurs blousons rouges et fluorescentes estampillés « sharia police », ils sillonnent les rues pour faire respecter la loi islamique, au mépris des lois nationales bien entendu.

    Leur rôle ? Interpeller les jeunes musulmans qui auraient un comportement jugé « déviant ». C’est-à-dire des jeunes qui ne respecteraient pas les interdits religieux, à commencer par l’alcool que les fidèles ont interdiction de consommer et les épiciers de vendre.

    On les retrouve également aux abords des discothèques pour dissuader les jeunes musulmans d’y entrer. L’exigence est claire : les musulmans de la ville doivent mener une vie pieuse.

    Jusqu’à maintenant, la police n’a rien trouvé à redire à ces concurrents un peu spéciaux et les salafistes en question affirment qu’ils se limitent à discuter avec les jeunes pour les dissuader de faire de mauvaises choses.

    Et pendant que nos ministres continuent à nous chanter les louanges de« l’islam de France », les livres du djihad se vendent dans nos magasins, les drapeaux du djihad flottent dans nos rues, les recrues du djihad se trouvent dans nos villes et la police de la charria à nos portes.

    Le présent des Chrétiens d’Irak pourrait très rapidement devenir le notre.

    Source

    http://www.contre-info.com/

  • L'attaque manquée contre le lycée Gerson

    Libération s'en désole :

    "La direction de cet établissement du XVIe arrondissement imposeune ligne de plus en plus réactionnaire. Sans que les instances catholiques ni l'Education nationale ne réagissent.

    La glaciation après la tempête. Mi-avril, plusieurs enquêtes de presse dévoilent les soupçons de dérive catholique ultra au sein du groupe scolaire Gerson, un établissement privé sous contrat du XVIe arrondissement parisien. La venue de conférenciers d'Alliance Vita, une association anti-avortement dénonçant les «semi-meurtrières» qui prennent la pilule, choque. Immédiatement, c'est le branle-bas-de-combat rue de Grenelle : le ministre Benoît Hamon diligente une enquête de l’inspection générale de l’Education nationale. Quatre mois plus tard, c’est le calme plat. Selon nos informations, le ministère s’apprête à rendre, dans les prochains jours, ses conclusions. Bilan : «Aucune atteinte à la liberté de conscience des élèves ne peut être constatée au lycée Gerson, pas plus que dans le reste de l’établissement.»"

    Libération tente néanmoins de montrer que l'attaque contre le lycée catholique ne va pas s'arrêter là :

    "Plusieurs hauts responsables des milieux catholiques, sous couvert d’anonymat, dénoncent aussi «l’ambiance et le pilotage» du groupe scolaire dirigé par Philippe Person, un ancien prof d’histoire aux convictions «traditionalistes». «C’est vrai quel’extrême droite catholique a gagné en influence à Gerson», explique une de nos sources. «La venue d’Alliance Vita, une association anti-avortement, lors d’un cours de catéchèse, était un épiphénomène», précise-t-elle. La radicalisation idéologique et confessionnelle serait bien plus avancée que ce qui émerge en surface."

    Sans succès :

    "Dans un courrier daté du 20 août, le cabinet de Benoît Hamon demande à Henriette Zoughebi, vice-présidente du conseil régional d’Ile-de-France, de rétablir le versement d’une subvention à Gerson, un temps suspendue. «Le ministère ne veut pas rallumer la guerre scolaire avec l’enseignement catholique, estime un professeur. A ses yeux, la situation à Gerson n’est pas si grave. Il existe d’autres établissements où la situation est plus préoccupante en terme de dérive communautariste, notamment des lycées juifs ou musulmans.»"

    Michel Janva

  • Le roi Abdallah d’Arabie: « les djihadistes dans un mois en Europe, un mois plus tard en Amérique ! »

    Le roi d’Arabie saoudite Abdallah ben Abdelaziz Al Saoud, recevant vendredi les nouveaux ambassadeurs accrédités en Arabie saoudite, dont celui des États-Unis, a déclaré:

    «Vous voyez comment ils (les jihadistes) procèdent à des décapitations et font que des enfants exhibent des têtes coupées dans la rue», (…)

     «Ce n’est pas un secret pour vous, ce qu’ils ont commis et ce qu’ils vont commettre encore. Si on les néglige, je suis sûr qu’ils parviendront au bout d’un mois en Europe, et un mois plus tard en Amérique», a-t-il prévenu.

    «Je vous demande de transmettre ce message à vos dirigeants: (il faut) combattre le terrorisme par la force, la raison et la rapidité », a-t-il ajouté.

    Washington reste indécise sur des frappes aériennes contre les jihadistes de l’EI en Syrie après celles menées dans le nord de l’Irak. Son secrétaire d’État John Kerry a préconisé une «réaction conjuguée conduite par les États-Unis et la plus large coalition de nations possible».

    La Russie a, de son côté, fait observé aux gouvernement américain qu’il ne pouvait intervenir en Syrie qu’avec l’accord de sont gouvernement légitime ou bien avec un mandat de l’ONU.

    Emilie Defresne

    http://medias-presse.info/le-roi-abdallah-darabie-les-djihadistes-dans-un-mois-en-europe-un-mois-plus-tard-en-amerique/14685

  • [Reportage exclusif pour CI] Syrie : Yabroud a échappé au pire

    Difficile d’entrer à Yabroud, seuls les locaux sont autorisés à le faire depuis que la ville a été reprise par l’armée syrienne il y a à peine deux mois. Les gardes armés sont nombreux à parcourir les rues, notamment en ce jour où les enfants chrétiens ont organisé un spectacle…

    Reportage.

    L’entrée de l’église est très contrôlée, une précaution avec laquelle personne ne s’amuse. Cette ville de 50.000 habitants, dont 5.000 chrétiens ne veut pas revivre ce qu’elle tente d’oublier.

    Au début de la crise syrienne, une partie de la population sunnite de Yabroud profite des revendications entendues ici ou là à travers le pays pour s’organiser et tenter de récupérer de l’argent en faisant mine de s’opposer au régime. Les Chrétiens refusent prudemment de choisir un camp, et continuent à vivre paisiblement, aucune menace réelle ne pèse ni sur eux ni sur la ville.

    Mais rapidement, des groupes armés sont arrivés des villages avoisinants, demandant notamment aux Chrétiens une taxe contre laquelle ils promettaient une protection. Rapidement, le père Georges Haddad (photo), qui s’occupe de collecter et remettre la somme d’argent réclamée, réalise que les intentions sont crapuleuses et que ces bandes sont absolument incapables de protéger quiconque. La situation se dégrade, les pillages et demandes de rançon se multiplient. Les autorités chrétiennes décident alors de diminuer la somme d’argent versée avant de la stopper complètement.

    « Au printemps 2014, poursuit le père Georges, la situation devenait vraiment critique et j’ai décidé d’évacuer la ville de tous mes fidèles. En quelques heures tous sont partis sauf quelques familles chrétiennes qui voulaient rester ». Un exode assez rapide puis trois jours plus tard l’armée syrienne appuyée du Hezbollah encadre la ville et parvient à la reprendre.« Une tactique qui a permis d’éviter un bombardement de la ville par l’armée » se félicite le père.

    Mais pendant trois jours durant, les islamistes n’ont pas hésité à profaner l’église nouvelle (l’ancienne était bien protégée et ses trésors très anciens étaient à Damas), à détruire les icônes, piller et brûler les maisons chrétiennes… « Ils prétendent combattre pour la démocratie et la liberté, soutenus dans ce combat par les États-Unis et l’Europe. La démocratie et la liberté nécessitent-elles de détruire églises et maisons ? » interroge ironiquement le père Georges… Dans la ville, majoritairement préservée, quelques maisons détruites, d’autres brûlées… A quelques exceptions près, seules les maisons chrétiennes ont été visées.

    Difficile dès lors d’envisager à nouveau et sur le long terme la cohabitation, même si tous espèrent y parvenir : « nous avons vu des habitants de notre propre ville soutenir les djihadistes à leur arrivée… Comment voulez-vous que nous vivions sereinement à côté d’eux ? Nous ne pourrons vivre qu’avec ceux qui acceptent notre présence. Dans ces cas là, aucun problème » explique un chrétien qui tente de relancer péniblement son commerce.

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  • Religion : le manque de culture des journalistes

    Extraits d'un entretien intéressant de l'abbé Grosjean dans Le Monde des Religions, notamment sur le traitement médiatique accordé aux religions :

    [...] D’abord, je considère qu’il y a un manque évident de culture religieuse chez les journalistes, qui est le fruit de leur génération. Ce n’est pas parce qu’ils sont journalistes, c’est tout simplement qu’ils ont été beaucoup moins confrontés à la religion que leurs aînés. Le fait religieux revient en force dans la société, surtout à travers l’islam mais aussi le catholicisme, par le pape François très médiatisé depuis un an…

    Du coup, ces journalistes sont confrontés à la question religieuse, qu’ils le veuillent ou non, etils n’ont pas la culture nécessaire, la capacité de compréhension, les clés pour traiter le fait religieux.Il leur manque des outils qui leur permettraient d’éviter les contresens, qui aideraient à la compréhension de certains évènements et à leur lecture. Comme je dis souvent, vous ne pouvez pas être commentateur d’un match de foot sans en connaître les règles. Vous ne pouvez pas parler de l’Église sans savoir ce que sont un évêque, un diocèse ou sans être entré dans une église. Il ne s’agit pas d’avoir un journaliste qui soit croyant, il s’agit d’avoir des journalistes qui ont une culture religieuse.

    Il y a aussiune ignorance de la part des représentants des religions, car ils sont encore sur la défensive par rapport aux médias. Ils ne les connaissent pas, en réalité. L’enjeu pour moi, c’est qu’il y ait une rencontre de ces deux mondes, une révolution culturelle à l’image de ce qui a eu lieu avec l’armée. Il y a quelques années, l’armée était vraiment sur la défensive vis-à-vis des médias. Le journaliste était un problème en soi et il fallait s’en protéger. De leur côté, les journalistes connaissaient très peu ce milieu. C’est l’armée elle-même qui a fait sa révolution culturelle en comprenant qu’il fallait travailler avec et non pas contre les journalistes. Qu’une vraie collaboration devait exister. Il y a donc aujourd’hui, dans les grandes rédactions, un spécialiste des questions de la défense. Ce journaliste est capable de comprendre ce qui se passe et de suivre une opération militaire en sachant pourquoi il ne faut pas dévoiler telle ou telle information, tout en gardant son regard critique. Un lien de confiance s’est établi. 

    [...]Le regard extérieur d’un journaliste sur la religion ne sera jamais celui d’un croyant.Il sera toujours en deçà de ce que peut vivre le croyant lui-même. Mais ce qui a nourri la peur du croyant, c’est la façon dont ses convictions et sa foi ont été, parfois, traitées.Le problème n’est pas que le journaliste ne partage pas celles-ci, c’est la méconnaissance et le jugement porté sur leur foi qui conduisent parfois le journaliste à dire des énormités. Prenons l’exemple récent du lycée Gerson. Quand le journaliste du Nouvel Observateur parle des dérives sectaires du lycée Gerson et qu’il évoque les enfants juifs obligés de se confesser, c’est une erreur factuelle. Ce n’est pas possible. Un prêtre ne peut pas confesser un non-catholique. Cela jette un discrédit sur le reste de l’article.On se dit que le journaliste qui écrit une telle absurdité, sans prendre la peine de vérifier, n’est plus dans l’information mais dans l’idéologie.

    Quels ont été les traitements médiatiques qui vous ont vraiment choqué ?

    La première blessure a été le traitement accordé à Benoît XVI,le lynchage médiatique de ce pape qui était vraiment d’une douceur et d’une humilité incroyables. Les médias ont donné la vision d’un homme dur, qu’ils appelaient le« Panzer Cardinal »,d’un intégriste… Ces propos sont vraiment décalés par rapport à la réalité du personnage. On l’a traité de criminel en lui reprochant ses positions sur la contraception et le préservatif, etc.C’était d’une mauvaise foi lamentable. On ne prend même pas la peine de reprendre la phrase en intégralité… Encore une fois, on peut ne pas être d’accord avec ses prises de position. Mais que la vérité de ses propos ne soit pas respectée est blessant. [...]

    Les médias recherchent des religieux qui peuvent et veulent expliquer le message de l’Église avec un langage simple, qui ne soit pas un jargon ecclésiastique. Ils attendent aussi de la réactivité. Et c’est un peu le problème de notre institution : on aime prendre un temps de recul, de réflexion, une distance qui est souvent légitime, mais qui ne répond pas tout le temps à l’empressement médiatique.  Si on prend les chaînes d’information continue qui sont dans l’immédiateté et l’Église qui doit prendre son temps pour répondre, l’équation s’avère impossible. Je considère qu’il est important que l’Église apprenne à être réactive, qu’elle puisse expliquer, se positionner rapidement – surtout en cas de polémique – pour qu’aucun reproche ne puisse lui être fait.Tout en gardant cette liberté de dire« non, je ne veux pas réagir »,ou« je réagirai plus tard ».Autrement dit, sans se sentir prisonnière de la dictature du court terme.

    Vous évoquez la lenteur de l’Église à répondre, quelles sont ses autres difficultés ?

    Il existe aujourd’hui un souci d’adaptation au format médiatique.Le prêtre est habitué à prêcher pendant 10 minutes à la messe pour s’exprimer sur un sujet. Les médias lui demandent une réponse en 20 secondes. Typiquement, sur les sujets éthiques forcément complexes, là où l’Église tient un langage tout en nuances, nous devons répondre en très peu de temps, en une phrase, tout en s’assurant que le contenu ne sera pas caricaturé et cité hors de son contexte. C’est un vrai travail. Avec l’avènement des blogs catholiques, la parole se diffuse, mais elle est aussi variée. Aujourd’hui, certains blogs laïcs ont plus d’audience que les pages officielles de beaucoup de diocèses. [...]"

    Michel Janva