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religion - Page 62

  • Politique : il faut préparer le terrain, densifier les initiatives locales

    6a00d83451619c69e201b7c90ac023970b-800wi.jpgGuilhem Golfin est interrogé dans L’Action Française 2000Extrait :

    "[...] Il faut distinguer deux temps. Actuellement, le pouvoir échappe aux catholiques (et à tous ceux qui visent le bien commun) : il faut préparer le terrain, densifier les initiatives locales, forcément partielles, diversifier leur contenu, espérer qu’elles se renforcent les unes les autresMais aucune refondation ne sera durable si on n’atteint pas à terme le niveau du politique, le niveau architectonique qui permet de faire converger les énergies diverses qui font la société, de coordonner, d’unifier. Il ne faut donc jamais renoncer à exercer l’autorité politique : il y a là très clairement un travail de reconquête à mener.

    Tout ce que l’Église catholique a entrepris comme action sociale depuis plus d’un siècle participe-t-il de ce bien commun ? L’Église, à travers ses structures établies et ses associations, est-elle efficace ?

    Vaste question ! L’action caritative, quand elle existe, va dans le sens du bien commun. Mais il faut faire la part des choses entre cette action réelle et ce qui relève de l’idéologie de notre époque. Ainsi, par exemple, le fait que l’Église établie, comme vous dites, ait fait sien le vocable de « solidarité », qui renvoie à une sorte de troisième voie entre le socialisme et l’individualisme libéral, n’est pas sans conséquence, et peut conduire à s’interroger sur la pertinence d’actions qui ne s’inscrivent pas toujours dans une réelle perspective de foi.

    Dans votre livre, n’expliquez-vous pas qu’il y a peu de chances que les clercs soient capables de penser et de conduite la refondation que vous appelez de vos vœux ?

    Je le maintiens. Je ne prétends pas avoir une vision exhaustive de l’Église de France, et il y a bien sûr des clercs qui ont une juste conception de la société et sont très capables. Mais pour autant, ils ne s’inscrivent pas dans la ligne officielle telle que l’exprime la Conférence des évêques de France (CEF), censée représenter l’Église de notre pays, et ils sont minoritaires. [...]

    Les catholiques actifs ne sont plus qu’une minorité en France. Mais en dehors de la France, dans le monde anglo-saxon entre autres, il existe un courant philosophique et même politique qui pense les communs, le bien commun. Est-ce pertinent ?

    Il y a un bien plus grand dynamisme en Angleterre et aux États-Unis que chez nous, c’est certain. L’Université y est bien plus libre qu’en France, où elle s’est transformée en tour d’ivoire et ne joue pas un rôle social. Ça ne peut que nous inspirer, malgré nos différences, et l’exercice de la raison doit permettre aux non-catholiques de retrouver une vision plus sensée, moins idéologique, de la réalité et de la société. [...]"

    par Michel Janva 

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2017/07/politique-il-faut-pr%C3%A9parer-le-terrain-densifier-les-initiatives-locales.html

  • Zoom - Exclusif : Dans l’enfer des chrétiens au Pakistan "Mieux vaut être un martyr qu'un réfugié"

  • Le concept de citoyenneté dans les pays à majorité musulmane

    Samedi 1er juillet a eu lieu en l’Université Notre-Dame de Louaïzé au Liban, un colloque qui approfondit la question cruciale de la compatibilité entre les principes de citoyenneté et de pluralisme et l’organisation sociale et politique des pays à majorité musulmane reconnaissant la loi islamique comme source de leurs propres ordonnancements constitutionnels.

    L’initiative accueillie par cette Université catholique libanaise et réalisée avec le patronage du Patriarcat d’Antioche des Maronites, reprend les questions clefs affrontées dans le cadre du grand colloque dédié aux thèmes de la citoyenneté et du pluralisme organisé en février dernier par l’Université a-Azhar du Caire, plus important des centres universitaires de l’islam sunnite. A la conférence de ce jour, prennent part des représentants des communautés islamiques et chrétiennes libanaises, ainsi que le cheick Abbas Shuman, adjoint du grand imam d’al-Azhar.

    Dans une volonté explicite de donner le plus grand impact politique à la déclaration d'al-Azhar des 28 févier-1er mars derniers sur la citoyenneté, la déclaration finale dite « déclaration de Louaïzé » a apporté sa pleine adhésion au document d'al-Azhar.

    « Le congrès de Notre Dame de Louaïzé salue et appuie la déclaration d'al-Azhar comme un appel sincère de la part de la plus haute institution religieuse arabe et islamique à un partenariat complet dans tous les pays arabes, au sein d'un État national constitutionnel civil distinguant entre la religion et l'État, et reposant sur l'égalité entre tous les membres d'un même pays ; un pays qui valorise la diversité et la pluralité culturelle et religieuse, et remplace par le terme "citoyenneté" les termes de minorité et de majorité ».

    La déclaration de Louaïzé pousse la déclaration d'al-Azhar vers la reconnaissance de « l'État de nature civile » (expression destinée à éviter l'ambiguïté que revêt l'expression État laïc pour un musulman) où la notion de citoyenneté, avec toutes ses implications juridiques (égalité de tous les citoyens en droits et en devoirs), se substituerait, sur le plan des effets juridiques et civiques, à celle d'appartenance religieuse musulmane ou chrétienne, de minorité et de majorité. 

    Lue par le patriarche Raï en personne en fin de session, la déclaration de Louaïzé a été approuvée par le cheikh Abdellatif Deriane, mufti sunnite de la République, le cheikh Ahmad Kabalan, mufti jaafarite, le cheikh Naïm Hassan, cheikh Akl de la communauté druze, et le cheikh Mohammad Asfour du Conseil supérieur alaouite.

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Terres de Mission #36 : Catholicisme social et la Renaissance de l'Orthodoxie