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Les urgences : des dysfonctionnements inadmissibles !
« Cinq jours sur un brancard dans un service d’urgence » (BFM TV-RMC,1er août 2019), « six heures d’attente pour un enfant fiévreux », etc.On pourrait, hélas, multiplier à l’infini les anecdotes malheureuses qui résultent du dysfonctionnement des services d’urgence qui, embolisés par un nombre toujours croissant de malades, un manque de personnel évident et un manque dramatique de lits d’aval, ne permet pas d’offrir à la population ce qu’elle est en droit d’attendre d’un service public.Et on peut ajouter, sans crainte d’être démenti, qu’il n’y aura pas de solution à ce problème si on ne développe pas en amont, en milieu urbain et rural, des structures valables permettant la prise en charge de tous ces soins non programmés, qui ne nécessitent pas une infrastructure hospitalière et qui viennent encombrer (à tort) les services.On ne pourra pas, non plus, empêcher les gens de venir consulter dans des services dédiés à l’accueil des patients à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, pour des problèmes médicaux, graves ou pas graves, mais en tout cas ressentis comme nécessitant une prise en charge immédiate.Cet afflux de patients est dû, pour une part, à la modification des mœurs qui fait qu’on accepte mal de ne pas pouvoir être pris en charge sans délai pour un problème médical (alors que la société nous permet de commander un billet d’avion ou l’achat de chaussettes à n’importe quelle heure du jour et de la nuit et d’être livré à domicile). D’autre part apparaît le manque de disponibilité des médecins généralistes, qui se retranchent bien souvent derrière un secrétariat anonyme, pour ne recevoir les malades que dans le cadre d’un calendrier de rendez-vous qui ne permet pas la prise en charge des « petites urgences », telles que l’apparition subite de fièvre chez un enfant, ou la blessure avec plaie en ouvrant une boîte de conserve ou en coupant du pain.Toute cette petite pathologie, que l’on pourrait qualifier de médecine de dépannage, aboutit aux urgences, faute de trouver une solution satisfaisante dans les structures libérales urbaines ou rurales. Ce qui ne peut que réjouir les directeurs d’hôpitaux qui y voient une source de profit supplémentaire, même si cela implique pour le malade une attente de plusieurs heures.Alors, les services hospitaliers d’urgence croulent sous le poids de ces malades qui présentent des pathologies que l’on pourrait qualifier de mineures, car non vitales. Ces petites urgences sont donc condamnées à des attentes de plusieurs heures.Cependant, augmenter la capacité d’accueil de ces services, en locaux et en personnel, de façon à faire face à cet afflux de malade sera sans effet si on n’augmente pas la capacité de réception en aval par la création de nouveaux lits hospitaliers.Le problème est donc très complexe et ne se résume pas à une simple augmentation du personnel dans les services existants, absolument nécessaire si l’on veut assumer une bonne prise en charge des malades et des conditions de travail satisfaisantes pour le personnel soignant, mais il faut agir aussi en amont en diminuant les arrivées par la création de structures extra-hospitalières permettant la prise en charge de tous ces soins non programmés qui ne nécessitent pas obligatoirement une hospitalisation, et en aval par l’augmentation des capacités d’accueil des services hospitaliers.Les problèmes soulevés par les services d’urgence hospitaliers ne sont que la partie émergée de l’iceberg, et seule une prise en charge globale des problèmes de santé permettra de résoudre ces dysfonctionnements inadmissibles, qui obligent parfois certains malades à attendre plusieurs dizaines d’heures dans un couloir, sur un brancard.Dr. Jacques Michel Lacroix pour bvoltaire.frSur le même thème lire aussi: -
CETA : de la colère aux « attentats » en circonscription
Au cœur de l’été, la fièvre contestataire gagne la rue et la République est en danger, menacée par les attentats.C’est, du moins, ce que tente de nous faire avaler l’ineffable ministre de l’Intérieur Christophe Castaner.
Les attentats ?
Des graffitis peu flatteurs sur les murs de quelques permanences de députés LREM, une vitrine cassée et un fauteuil incendié, quelques rangées de parpaings devant une porte.
Bref, rien, jusque-là, qui, sur la longue durée de l’Histoire, ne laissera le souvenir d’un intense épisode révolutionnaire.
Un air de déjà-vu, même, quand on précise que les auteurs semblent, pour la plupart, être des agriculteurs, largement habitués aux coups de force contre les préfectures, les fast-foods, voire le ministère d’une certaine ministre (écologiste) de l’environnement, à grands coups de remorques de fumier ou citernes de lisier.
La cause de la colère populaire ?
La ratification, il y a quelques jours, du CETA, traité de libre-échange avec le Canada, et la conclusion d’un accord similaire avec le Mercosur, zone de marché commun sud-américain.
Dans les deux cas, l’inquiétude justifiée du monde agricole fait grimper le thermomètre.
Eux qu’on accable de réglementations, d’interdictions, d’accusations de polluer, vont se voir concurrencés par des productions de qualité douteuse, et surtout venue du bout du monde.
Gilles Le Gendre a beau expliquer, sans rire, que l’effet CO2 des cargos est nul, on ne trouve aucun gogo pour avaler cette ineptie.
La guerre, c’est la paix, la vérité, c’est le mensonge : on connaît le refrain.
Dans une ambiance de fin des haricots – pardon, des homards – pour les élites politiques, il ne leur en fallait pas plus pour qu’un crachat sur la vitrine d’une permanence fasse craindre la guillotine à ces députés souvent inexpérimentés.
Eux qui, depuis deux ans, n’ont eu de cesse, souvent au travers des propos arrogants et méprisants du Président, de creuser le fossé avec la population, ils découvrent le revers de la médaille en or de la République : l’engueulade en circonscription.
S’il ne s’agit pas ici d’excuser la violence, il convient de l’expliquer.
Et en tous cas de minimiser la tendance à la victimisation.
Pour en rester au cas des agriculteurs : un tiers gagne à peine 350 euros par mois, un suicide tous les deux jours, des retraites misérables, une concurrence sans cesse accrue.
Et il faudrait pleurer pour quelques permanences abîmées ?
Ne parlons même pas des écoles, maternités, services publics et autres usines qui ferment, ajoutant autant de troupes au cortège des mécontents.
Forcément, le premier visé, c’est le député LREM du coin.
N’est-il pas le meilleur représentant de ceux qui déconstruisent la France depuis Paris, et donc la meilleure cible de toutes les colères locales ?
Chaque nouvel « attentat » mérite donc, désormais, son flash spécial sur les médias d’information en continu, et son flot d’indignations.
Sans la moindre nuance.
Un tag, c’est la République qui est en danger.
Une vitrine brisée, c’est la démocratie en danger.
Un œil crevé, une main arrachée, une permanence RN dégradée, c’est… ah non. Pas là !
Ce phénomène va-t-il durer, s’amplifier, est-il le prolongement des gilets jaunes sous une autre forme ? Il est trop tôt pour le dire.
On peut estimer, cependant, qu’il est une autre conséquence d’une politique qui va systématiquement à l’encontre des intérêts des petits, des ruraux, de ceux qui n’ont plus comme moyen de faire entendre leur colère légitime que la violence.
Puisque tous les moyens légaux et institutionnels sont verrouillés pour les faire taire ou ne pas tenir compte de leur voix.
Alex Verrierhttp://by-jipp.blogspot.com/2019/08/ceta-de-la-colere-aux-attentats-en.html
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Les agriculteurs déversent 20 tonnes de fumier devant la permanence du député Monique Iborra
Les agriculteurs de la FDSEA 31 déversent 20 tonnes de fumier devant la permanence du député LREM Monique Iborra à Tournefeuille près de Toulouse. Une action qu’ils comptent mener devant toutes les permanences des députés qui ont voté le CETA.
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Réforme des retraites et réversion : les gagnants, les perdants
Dans le futur système universel à points, les modalités de calcul des pensions de réversion vont considérablement évoluer. Décryptage d'une question sensible.
C'est confirmé : dans le futur système de retraites à points, le calcul des pensions de réversion sera basé sur le niveau de vie du couple avant le décès de l'un des deux conjoints, et non plus sur des conditions jusque-là spécifiques à chaque régime. Cette nouvelle façon de faire permettra de "créer un dispositif unique qui mettra fin aux inégalités actuelles entre régimes", selon le rapport que Jean-Paul Delevoye, le haut-commissaire à la réforme des retraites, a remis au Premier ministre mi-juillet.
Qui sera concerné par la réforme ?
Aujourd'hui, 4,4 millions de personnes - en majorité des femmes (1) - bénéficient d'une partie des pensions engrangées, avant leur décès, par leur conjoint(e) ou leur ex-conjoint(e) retraité(e) ou d'une partie des pensions dont ces derniers auraient pu bénéficier (s'ils sont décédés alors qu'ils n'étaient pas encore retraités). Avant la mise en oeuvre de la réforme (prévue en 2025), ces conditions s'appliqueront toujours.
Un futur âge d'ouverture des droits identiques pour tous
Le versement d'une réversion dépend aujourd'hui de différents paramètres. Parmi ces critères : l'âge de la veuve ou du veuf. La réversion est ouverte dès 55 ans dans les régimes de base. Même chose à l'Agirc-Arrco (retraites complémentaires) pour les décès intervenus depuis le 1er janvier dernier, sauf si l'on a deux enfants à charge : il n'y a alors pas d'âge minimal. Il faut avoir 60 ans dans la plupart des autres régimes complémentaires (par exemple pour ceux des experts-comptables, des médecins libéraux...). Pour les fonctionnaires de l'Etat ou des collectivités territoriales, il n'y a pas de condition d'âge.
Selon les régimes, il existe aussi des seuils de ressources et des conditions non-remariage pour toucher une réversion. Par exemple, dans le régime général, il ne faut pas disposer de ressources annuelles brutes supérieures à 20 862 euros pour une personne seule et 33 379 euros pour un couple (il n'y a pas de conditions de non-remariage pour en bénéficier). A l'inverse dans les régimes complémentaires, on ne tient pas compte des ressources du survivant, mais il doit en revanche ne pas être remarié pour avoir droit à la réversion.
Demain, selon le rapport le droit à une pension de réversion sera ouvert à compter de 62 ans pour tous. Beaucoup comme les fonctionnaires vont donc y perdre.
Un taux de calcul unique
Le pourcentage de réversion, c'est-à-dire la fraction de la pension de retraite de la personne décédée qui peut être attribuée à son conjoint survivant, est aussi source de grandes distorsions entre régimes de retraite.
Les plus généreux comme l'Agirc-Arrco et nombre de régimes complémentaires des professionnels libéraux (celui des experts-comptables, des consultants, des kinésithérapeutes par exemple) reversent 60% de ces droits. Pour les régimes de base (comme celui des salariés du secteur privé, du secteur agricole, des professionnels libéraux par exemple), ce taux est de 54%. Il est par contre de 50% seulement si le défunt était fonctionnaire de l'Etat ou contractuel de la fonction publique.
Demain, ces différents taux, fonction des droits acquis par la personne décédée disparaissent pour laisser la place à un seul et même mode de calcul. Celui-ci prendra en compte 70% du total des droits à la retraite du couple avant le décès.
Exemple : la retraite de Jean (ex-salarié du secteur privé) est actuellement de 2 600 € (1000 € de pension de base + 1600 € de retraite Agirc-Arrco) et celle de Marie de 2000 € (800 € de pension de base +1200 € de retraite Agirc-Arrco).
Si Jean décède aujourd'hui, Marie ne percevra aucune réversion de la pension de base (car ses revenus excèdent les seuils fixés) mais elle touchera 960 € de réversion Agirc-Arrco (60% x 1600 €).
Si Marie décède, Jean aura 720 € de réversion Agirc-Arrco (60% x 1200 €).
Si ce même couple part en retraite en 2030 (après la réforme) et perçoit exactement les mêmes pensions (2600€ + 2000€), au premier décès, la réversion qui sera versée a pour objectif de permettre à Marie ou à Jean de conserver 70% de leurs revenus précédents, soit 3220€ (70% x 4600€).
Aucune condition de ressources ne sera requise si l'on se fie au rapport de Jean-Paul Delevoye. Si Jean décède en premier, Marie percevra 1220€ (3220€ - 2000€ de pension propre), soit davantage qu'avec les règles d'aujourd'hui. En revanche, si Marie décède en premier, Jean percevra 620€ de réversion (3220€ - 2600€ de pension propre), soit moins qu'aujourd'hui.
Les couples mariés bénéficiaires exclusifs de la réversion
La question a été maintes fois soulevée : faut-il ou non "ouvrir" la réversion aux couples non mariés, c'est-à-dire pacsés ou en concubinage, surtout s'ils ont des enfants communs ? La réponse fournie par le rapport de Jean-Paul Delevoye est sans équivoque : "le droit à réversion sera réservé, comme aujourd'hui, aux couples mariés, car ce droit est directement lié au principe de solidarité entre époux". Ici, il n'y aura donc ni gagnants, ni perdants.
Le nombre minimal d'années demariage existant dans les régimes des fonctionnaires notamment, va disparaître
Un solde de tout compte au moment du divorce
C'est une nouveauté qui a été portée lors des concertations par la CFDT et FO. Aujourd'hui, même après un divorce, les ex-conjoint(e)s ont droit à une pension de réversion éventuellement proratisée s'il y a eu différents mariages. Ce sera fini demain. Au moment du divorce, le juge aux affaires familiales devrait tenir compte des droits retraite accumulés par chacun des époux dans la prestation compensatoire dont il fixera le montant.
Conséquence, en cas de remariage ultérieur, le futur conjoint pourra bénéficier d'une réversion, à hauteur de 70% des revenus du nouveau couple,sans avoir à la partager avec un premier conjoint.
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De Greta au CETA : l'incohérence des parlementaires pro-gouvernementaux.
La venue de la jeune Suédoise Greta Thunberg a été l’occasion de débats parfois virulents sur l’opportunité de son invitation à l’Assemblée nationale, mais surtout le révélateur de la contradiction, dans le meilleur des cas, ou de l’hypocrisie, si l’on est moins optimiste, de ce que l’on peut nommer le « pays légal », parlementaire et gouvernemental, qui, aujourd’hui, tient fermement les rênes de la République malgré les contestations, nombreuses et variées, parfois antagonistes, du « pays réel ». En effet, il peut paraître surprenant de voir que nombre de députés qui s’esbaudissaient devant le message écologiste de l’adolescente et ses avertissements mâtinés de propos apocalyptiques, ont néanmoins voté sans coup férir pour le CETA, traité de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne qui apparaît comme une bien mauvaise nouvelle pour la préservation de l’environnement et la qualité de vie des animaux. Le quotidien Libération, en son édition du samedi 27-dimanche 28 juillet, donne quelques indications intéressantes sur cet épisode : « La militante a été invitée par 162 députés d’un collectif transpartisan sur le climat baptisé « Accélérons ». Parmi eux : une majorité de députés LREM, 20 Modem, 7 LR, 12 socialistes (…). L’objectif de ce collectif ? « Accélérer la transition écologique et solidaire. » » L’intention paraît louable et elle l’est, même si la définition de la « transition écologique » mériterait d’être précisée, tout comme ce que les membres de ce collectif entendent par écologie et politique écologique, ce qui n’est pas si évident ni consensuel que cela.
Ce qui est certain, c’est qu’il y a loin de la coupe aux lèvres, et l’empressement écologiste du matin est souvent démenti par le vote de l’après-midi, comme le souligne Libération : « Les députés ayant invité la militante ont-ils voté pour le Ceta ? Oui, pour beaucoup. Sur les 162, 79 ont voté pour le Ceta, soit 48 %. Parmi eux, une très large majorité (64) de LREM. Toujours parmi les membres de ce groupe, à l’origine de l’invitation de Thunberg : 37 ont voté contre, 35 se sont abstenus, et 11 n’étaient tout simplement pas présents lors du vote. » Ainsi, ce collectif peut être considéré comme l’exemple type de leurre utilisé par le pays légal pour se donner bonne conscience sans risque, si ce n’est celui de se voir rappelé son indigence intellectuelle et politique, ce que peu de journaux ou médias ont fait, malheureusement. Mais il est très représentatif de la politique gouvernementale et de celle de la République depuis nombre de décennies à l’égard de l’écologie comme du pays réel : « Faîtes ce que je dis, et non ce que je fais »… Cela a aussi une autre conséquence, c’est de décrédibiliser la parole de la jeune Suédoise qui, prudente et même « sans opinion » sur la question du CETA (ce qui peut paraître surprenant, au regard des qualités de prévoyance qu’on lui prête sans beaucoup d’esprit critique), n’apparaît plus alors que comme une marionnette justificatrice des politiques gouvernementales macroniennes ou mondiales, au risque d’en oublier ce qui reste bien une réalité, celle de l’urgence écologique.
Ainsi, que l’on ne s’étonne pas de la colère (qui tourne parfois à la révolte et à la dégradation) des agriculteurs comme de militants se revendiquant de l’écologisme, contre le pouvoir en place et ses fidèles parlementaires, et dont les permanences locales font les frais, à coups de peinture et de paille, dans le meilleur des cas ! Les députés LREM partisans du CETA payent là le prix de leur absence de cohérence visible entre leur « volonté » écologiste revendiquée et la réalité de leur engagement parlementaire sur les traités de libre-échange. Mais cela met aussi en valeur quelques questions plus profondes, sur lesquelles il ne sera pas inutile de revenir prochainement :
1. La préservation de l’environnement est-elle vraiment compatible avec la mondialisation libérale, voire avec la mondialisation tout court ?A cet égard, d’ailleurs, nombre de personnes pensent désormais que mondialisation et libéralisme ne sont qu’une même médaille, ce qui, là aussi, mérite précision et discussion.
2. La République française, engagée ou piégée par les traités internationaux et son appartenance à l’Union européenne, peut-elle développer et valoriser, à l’international comme en son sein, une véritable écologie politique, efficace et pérenne ? Peut-elle, dans le même sens, parler et agir assez fortement pour peser sur les institutions et décisions de l’ensemble européen (Conseil et Parlement européens, Communauté européenne, Cour de Justice européenne) alors que nombre de ses partenaires n’ont pas les mêmes préoccupations écologistes et que, trop souvent, les postulats économiques l’emportent sur les nécessités écologiques ? Sans oublier, aussi, le danger des tribunaux d’arbitrage qui n’ont que faire du souci écologique !
3. Par ses institutions et ses structures, mais aussi son mode de fonctionnement, la République est-elle le régime le plus efficace face aux défis et enjeux climatiques et environnementaux d’aujourd’hui comme de demain, de plus en plus pesants et prégnants ? N’est-elle pas, par essence, incapable d’enraciner une « logique écologique » de long terme, le pays légal se « renouvelant » par des alternances qui ne sont guère des alternatives systémiques, mais juste une actualisation du logiciel politicien et parlementaire, dans le seul cadre préétabli de la « République démocratique » (conçue comme une idéologie dominante et légitimatrice) qui s’empêche de penser « au-delà d’elle-même » ?
Si l’on veut mieux répondre au « souci environnemental » contemporain, il ne sera pas possible de faire l’économie de ces questions. Préparons-nous à y répondre…
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Immigration : soyons réalistes !
Eléments n° 179 cliquez ici
Le dernier numéro de la revue Eléments est, comme ses précédents, riche par la diversité de ses thèmes abordés et, mieux encore, par leur pertinence. Si le thème central est un regard acerbe sur Emmanuel Macron, il nous a paru opportun d’en extraire une partie de l’entretien avec Bruno Guigue* sur l’immigration. Selon notre homme, énarque et normalien, les nationaux instrumentalisent trop ce thème.
Eléments : vous vous en prenez à une partie du camp national qui prétend combattre l’explosion migratoire, mais ne fait rien pour rompre avec l’OTAN et mettre fin aux ingérences occidentales, autant de causes dont l’immigration de masse est la conséquence. N’est-ce pas un faux procès à un électeur qui n’a pas les moyens d’intervenir sur la politique étrangère ?
Bruno Guigue : Ses adversaires présentent l’immigration comme la source de tous les maux qui frappent les sociétés européennes. Or, le déclin de l’Occident n’a rien à voir avec l’immigration, mais avec la désindustrialisation, l’abandon de la souveraineté, le recul des valeurs collectives et la régression intellectuelle généralisée. Franchement, qui croit à la théorie du « Grand remplacement » ? Les Occidentaux se remplacent eux-mêmes et n’ont pas besoin des migrants pour le faire ! Chaque jour qui passe, ils se dissolvent dans l’individualisme, le consumérisme et le laxisme. Sur le plan politique, j’observe que les partis nationalistes européens jouent les durs face aux migrants, mais se montrent beaucoup moins hardis devant Israël, les USA et les multinationales. Le préférerais l’inverse ! Qui, parmi ces « nationalistes », exige que son pays sorte de l’OTAN et soutient le droit à l’autodétermination du peuple palestinien ? Personne.
Et sur la Chine…
Eléments : Les succès économiques et sociaux de la Chine doivent être interprétés selon vous comme un discrédit des recettes du capitalisme. Or, certains analystes vous répondraient que ces progrès sont justement à mettre sur le compte d’une forme de capitalisme aux caractéristiques chinoises…
Bruno Guigue : Le capitalisme à la chinoises fait partie de l’équation, bien sûr. Les mécanismes de marché jouent un rôle très important depuis les réformes de Deng Xiaoping en 1978. Mais le capitalisme chinois est sous tutelle, et les marchés financiers ne font pas la pluie et le beau temps. La Chine a adopté un système d’économie mixte où l’Etat est aux commandes, sous la houlette d’un Parti communiste de 90 millions d’adhérents. Le secteur public représente 40 % des actifs industriels et ce taux s’élève à 80% dans les secteurs clés. Les banques sont contrôlées par l’Etat, au même titre que les mastodontes publics qui se taillent la part du lion sur les marchés mondiaux. Il y a des capitalistes en Chine, mais ce n’est pas un pays capitaliste. Ils n’exercent pas le pouvoir, contrairement à ce qui se passe dans les pseudo-démocraties occidentales. Lors des négociations commerciales, Washington a exigé que Pékin abandonne ce modèle. Peine perdue. Les Chinois ne vont pas renoncer à un système qui fonctionne au profit d’un système qui déraille. Depuis 2009, la Chine a connu un taux de croissance de 139 %, les USA de 34 % et l’Europe de -2 % . Cherchez l’erreur ! Le socialisme à la chinoise a clairement démontré sa supériorité sur le capitalisme à l’occidentale. Que les Occidentaux refusent de l’admettre n’y changera rien. Ils ont déjà perdu la partie.
(*) La fable du libéralisme qui sauve le monde, Delga, 15 €.
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Réforme des retraites : le député (et ex-voyante mise en examen) Corinne Vignon incapable de répondre
L’interro surprise se révèle totalement ratée pour ce député de la majorité incapable d’expliquer la réforme que son parti fait passer au parlement. Elle était sûrement plus loquace pour raconter des salades à ses clients.
Le niveau politique du Système est chaque année plus lamentable, mais il faut reconnaître que la vague Macron a fait fort.
D’ailleurs, puisqu’on parle d’elle, rappelons qu’en 2017, l’enquête sur les activités de voyance de Vignon (avant qu’elle ne devienne député) avait été classée sans suite très rapidement par le parquet (on comprend tous ce que cela signifie…). On peut dire qu’en tout cas elle avait fait ce qu’il fallait pour sa retraite !« Le dossier Vignon arrive sur le bureau du Procureur par les services fiscaux. En amont de l’enquête judiciaire, la direction des Finances Publiques de la Haute-Garonne a déjà « scanné » les revenus de la future députée. Le « fisc » s’est livré à une expertise. Il a estimé que les soupçons étaient suffisamment lourds pour justifier la saisine de la justice. Le classement sans suite est, d’ailleurs, un camouflet pour les « impôts ». Leur analyse n’est donc pas suivie par le parquet.
Mais, surtout, cela signifie que les enquêteurs du SRPJ ne partaient pas complètement de zéro. Un certain balisage pouvait accélérer le mouvement et l’enquête. Néanmoins, la période n’était pas vraiment propice. L’ouverture de l’enquête date du mois de juin. En juillet et surtout au mois d’août difficile de mener des auditions. Les témoins éventuels sont à la plage ou à l’autre bout de la France.
Mais, selon nos informations, mercredi 6 septembre, les enquêteurs cherchaient toujours à contacter des témoins. 48 heures avant le classement sans suite, le SRPJ continuait donc ses investigations. Cela laisse peu de temps pour faire la synthèse des procès-verbaux, les transmettre au Parquet, que ce dernier prenne connaissance du rapport et se prononce.
Les magistrats sont les premiers à déplorer la lenteur de la Justice. Dans l’affaire Vignon, cela n’a pas traîné. » (source France 3)
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Hongrie : 30.000 euros offerts aux couples mariés qui font trois enfants
Le gouvernement hongrois a trouvé la solution pour favoriser la natalité de son pays : offrir une aide de 10 millions de forints (30.590 euros) aux couples mariés qui font trois enfants.
Pour le premier ministre hongrois, Viktor Orban, pas question de pallier la baisse démographique du pays par l’immigration économique. Pour relancer la natalité, il engage un plan d’action d’envergure. Depuis début juillet, le gouvernement propose un prêt aux couples mariés qu’ils n’auront pas besoin de rembourser s’ils font trois enfants.
D’un montant de 10 millions de forints, soit environ 30.590 euros, ce prêt n’aura pas à être remboursé par les couples mariés éligibles, à une condition: qu’ils fassent trois enfants, rapporte Euronews. 2400 familles, entre le 1er et le 15 juillet, ont déjà demandé à bénéficier de ce prêt qui doit être remboursé petit à petit chaque mois. Si les couples ont un enfant dans une période de cinq ans, les intérêts de leur prêt sont suspendus à vie et les remboursements mensuels interrompus pendant trois ans. Un deuxième enfant leur permet une deuxième pause de trois ans. Au troisième enfant, plus besoin de rembourser le prêt.
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Vague de suicides dans la police : sous Macron, nous allons droit vers un violent soulèvement policier
Le nombre de suicides chez les policiers risque de coûter très cher à Emmanuel Macron. En effet, nous avons appris, ce dimanche, la triste nouvelle du 44ème suicide de policiers en 2019.L’année est en cours et vue la situation actuelle, il y a de forte chance que d’autres suicides surviennent dans les jours, voire les semaines à venir.Sur les réseaux sociaux et à travers des rapports, les syndicats de police n’ont dernièrement cessé de dénoncer des conditions de travail précaire et un Exécutif sourd qui fait très peu d’efforts pour apporter des solutions. -
Abécédaire de CasaPound
Georges Feltin-Tracol
À bientôt 40 ans, Adriano Scianca est le responsable culturel du mouvement italien CasaPound. Ce journaliste s’est fait connaître en France dès 2012 par la traduction de CasaPound. Une terrible beauté est née !. Les Éditions du Rubicon ont laissé la place à une structure plus professionnelle, les Éditions Némésis, qui republie l’ouvrage avec une traduction revue et corrigée, un cahier photographique inédit et un nouveau titre dans le cadre de la collection « Europe » : Tout se réapproprier. 40 concepts pour une révolution en marche (311 p., 22 €).
L’ouvrage est d’abord un bel objet esthétique : couverture métallisée avec rabat, papier de qualité, mise en page soignée. Sur le plan des idées, il représente toujours ce condensé de dynamite qui, au moment de sa première sortie hexagonale, souleva de vifs débats. Dans la préface qu’il accorde à cette deuxième édition, Adriano Scianca reconnaît « regarder avec un œil moins sévère les critiques qui me parvinrent de la part d’une certaine droite journalistique française. Aujourd’hui, je pense que, sans faire preuve de rancœur, ces critiques comprenaient au moins une part de vérité (p. 13) ». Il estime en effet que « le caractère trop “ post-moderne ” […] découlait d’une certaine immaturité (Idem) » au point de penser « que l’approche globale de Tout se réapproprier exprime un moment dialectique aujourd’hui dépassé par une synthèse supérieure (Id.) ».
En 2011, CasaPound n’investissait que la métapolitique et l’action sociale. Le mouvement se présente maintenant aux élections. Aux récentes européennes, 89 142 Italiens ont choisi la liste de la Tortue fléchée. L’essai d’Adriano Scianca n’en demeure pas moins toujours actuel grâce aux quarante notions qu’il définit, explique et commente avec une belle aisance.
CasaPound – Italia est une formation révolutionnaire qui avoue se réclamer du « fascisme du IIIemillénaire ». Qu’est-ce que le fascisme ? « C’est avoir conscience d’une destinée et avoir l’envie éhontée de l’affronter, avoir la capacité de vivre pleinement dans la bande, dans l’équipe, dans le clan et de savoir élever ce lien au niveau de la nation et de l’empire. Être fasciste, c’est avoir 17 ans pour toute la vie. C’est se dépasser, c’est donner forme à soi-même et au monde. […] N’avoir de la nostalgie que pour le futur ! (p. 140) » La référence assumée à l’héritage fasciste n’empêche pas la critique. « Après 1945, on prend tout ce qui a fait l’esprit de la révolution mussolinienne et on écarte tout ce qui l’a trahie (p. 89). » Il est plus qu’évident que CasaPound – Italia se situe dans une avant-garde altière, militante et héroïque aux « suggestions nationale-révolutionnaires inspirées par Jeune Europe et la Nouvelle Droite (p. 90) ».
Tout se réapproprier demeure l’opus doctrinal fondamental de CasaPound dont la seule existence a ensuite inspiré le Hogar Social Madrid et la communauté francophone de Zentropa. Même si huit ans plus tard certaines inflexions se sont opérées, le livre reste toujours aussi pertinent parce que, nonobstant quelques détracteurs hexagonaux, il mêle avec une rare acuité intellectuelle la Tradition à la Post-Modernité dans sa dimension la plus archaïque.
Bonjour chez vous !
• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n°135, mise en ligne sur TV Libertés, le 22 juillet 2019.