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social - Page 285

  • La réponse aux « gilets jaunes » ? L’impératif d’une même règle pour tous

    731007968.jpgChantal Delsol*

    On a l’impression de ne pas comprendre au juste ce que veulent les gilets jaunes, ni pourquoi le mouvement continue alors que le gouvernement a déjà concédé beaucoup et fait des efforts en termes de concertation. Pourtant, un mouvement de cette ampleur, aussi durable, aussi profond (appuyé par une majorité de la population), ne doit rien au hasard ni au caprice. Il vient de loin, et Emmanuel Macron hérite probablement aussi des négligences de ses prédécesseurs. Il est alarmant, parce que c’est un drame social qui révèle des fractures de longue date, bien installées dans le paysage, et mortifères. On peut s’étonner de voir les occupants des ronds-points réclamer la justice sociale, le partage, davantage d’égalité entre les plus riches et les plus pauvres. La France est sans doute le pays du monde où il y a le plus de redistribution.

    Plus de la moitié de la population (ce qui est énorme) n’y paye pas d’impôts sur le revenu. Tous les habitants, citoyens ou non, y bénéficient de l’école gratuite, de la santé gratuite et de toutes sortes d’autres services qu’il serait trop long d’énumérer. Beaucoup de citoyens du monde rêveraient d’être français. Alors on pense au syndrome de Tocqueville: plus votre société est égalitaire, plus vous ressentez la moindre inégalité comme insupportable.

    Il faut pourtant aller plus loin. L’inégalité qui engendre la révolte n’est pas seulement celle du porte-monnaie, mais celle des statuts. Des avantages. Des sécurités. Des préséances. Disons-le : des privilèges. On dirait bien que la société des réseaux sociaux a révélé l’ampleur des corporatismes. C’est là que s’incarne le mépris de classe. C’est là que surgissent le malaise et les revendications. Car la France n’est pas seulement un pays monarchiste, où le présidentialisme ne cesse de s’accroître au détriment du gouvernement et des assemblées, et où le président vient d’arracher aux collectivités locales la dernière autonomie qui leur restait : la possibilité de lever un impôt, en l’occurrence la taxe d’habitation. La France est de surcroît un pays dans lequel un quart des habitants bénéficient de régimes corporatistes obtenus au fil des 75 ans qui nous déparent de la guerre et grâce notamment aux Trente Glorieuses. Les avantages de ces systèmes sont parfois exorbitants toujours intéressants, en tout cas intouchables et dissimulés. Le premier avantage, et non le moindre, étant l’emploi garanti.

    Les bénéficiaires des corporations travaillent souvent moins, voire beaucoup moins que les autres, ne risquent pas le licenciement et bénéficient de protections de tous ordres. Le sommet de ce système étant la classe mandarinale, qui, ayant réussi un concours vers l’âge de 25 ans, reçoit de l’État un salaire à vie avec tous les avantages attenants, même hors périodes de travail. Depuis le tournant du XXe au XXIe siècle, cette classe est devenue une caste – les chiffres montrent depuis cette période que contrairement à ce qui se passait auparavant, il faut désormais être fils de mandarin pour avoir vraiment des chances de le devenir soi-même. La révolte des « gilets jaunes » face au salaire de Mme Jouanno était la partie émergée d’un iceberg.

    L’autre caractéristique de ces corporatismes, c’est le secret : ils sont entourés de silences et de ténèbres. Il est probable qu’une sorte de honte saisit Bercy à l’idée de dévoiler le coût énorme de ces emplois à vie, tous avantages additionnés. C’est si peu démocratique. C’est si digne d’une oligarchie bananière. Le secret  évidemment encourage toutes les fausses informations : chaque avantage qu’on révèle en suppose mille autres qu’on ignore et mille autre qu’on invente – ce qui alimente les « fakes news », c’est moins la sottise populaire que l’opacités des privilèges. Les gilets jaunes savent, en tout cas, qu’au moment où l’Etat est surendetté et ruiné, un groupe de chanceux dont on peut discuter l’ampleur, vit confortablement sans crainte du chômage ni du lendemain, peut demander un emprunt à la banque ou aller chez le dentiste sans état d’âme. C’est sans doute d’un mouvement salutaire qu’Emmanuel Macron s’était saisi de la question du statut des cheminots, lequel représente l’un des exemples du corporatisme français. L’idée était bonne, mais il aurait fallu commencer par le haut ! L’autorité ne peut pas décider de priver le système de certains avantages indus, sans commencer par s’en priver elle-même. C’est le b.a.-ba du commandement. Faute de quoi, on court à l’échec. Et dans le cas précis, s’étend encore la guerre des classes. Certaines mesures ont été prises dans ce sens, traduisant bien la volonté du pouvoir en place. J’ai constaté personnellement, à ma grande satisfaction, que dans les premiers mois après l’élection présidentielle il avait été donné ordre de supprimer l’abonnement SNCF gratuit à vie (en première classe, naturellement) pour les parlementaires honoraires – exemple d’un avantage injustifié et injuste qui ne doit pas être indolore à la nation. Encore un effort, Monsieur le Président !

    Les samedis à la figure révolutionnaire auxquels nous assistons depuis deux mois racontent la fureur d’une population qui voit lever d’énormes impôts pour financer des corporatismes. Alors que les impôts devraient servir, comme dans tous les pays alentour, à financer les services publics, ici devenus indigents à force de surendettement. La revendication de démocratie n’est pas seulement liée au référendum d’initiative citoyenne, mais à la suppression des privilèges.

    C’est probablement en partie pour cette raison que l’élite française est si réservée devant cette révolte – et en privé, si méprisante. Elle commence à comprendre que c’est elle-même qui est mise en cause, non dans son autorité, mais dans ses passe-droits. Tu trembles, carcasse ! Aux premiers jours du conflit, et pour l’enterrer dans l’œuf, elle avait commencé à proposer quelques allocations supplémentaires : on se rappelle un responsable politique annonçant que dans certaines écoles on servirait un petit déjeuner aux enfants... pathétique ! Les occupants des ronds-points sont des gens qui travaillent et ne veulent pas mendier. Ils demandent juste que l’argent des impôts soit utilisé au bon endroit.

    Notre élite, depuis qu’elle a abandonné le marxisme, ne porte plus le peuple aux nues et même ne le défend plus guère. Elle ne voit plus en lui une foule d’opprimés portant l’avenir du monde, mais une population de « petits Blancs », de poujadistes revanchards et frustes, plus proches de l’électorat Le Pen que du glorieux prolétariat d’antan. D’où sa réserve. Il est aujourd’hui savoureux de voir les médias les plus à gauche prendre le parti de l’Ordre. Les clivages idéologiques périmés ont été remplacés par des antagonismes de classe. Le malheur est que si les premiers portent au moins des convictions, les seconds sont carrément répugnants. Il nous faudrait au plus tôt une nuit du 4 Août.  Ce serait la vraie réponse aux « gilets jaunes ».

    Philosophe, professeur des universités, membre de l’Institut.

    Source : le Figaro 16/01/2019

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2019/01/16/la-reponse-aux-gilets-jaunes-l-imperatif-d-une-meme-regle-6121190.html

  • Ouvrons les vrais cahiers de doléances

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    C’est la troisième fois que Macron prend la parole depuis le début de la crise. Le processus semble mal parti, mais le président soutient qu’il n’y a pas de questions interdites. Prenons-le au mot !

    Il y a quelques formules positives dans cette lettre, par exemple : « Comment ne pas éprouver la fierté d’être français ? » A une époque de repentance ad nauseam, la question est bienvenue. Quant à l’idée de « transformer les colères en solutions », qui n’y adhèrerait ? Il y a enfin cette affirmation selon laquelle il n’y aura pas de questions interdites.

    Mais la lettre commence par une série d’erreurs de diagnostic :

    – « Chez nous, ceux qui travaillent financent les pensions des retraités. » C’était vrai il y a un demi-siècle, mais la retraite vieillesse et la retraite par répartition ne permettent plus à un retraité de vivre décemment. La démographie, l’immigration de masse, et l’aberrant passage à la retraite à 60 ans en 1983, ont détruit notre système de retraite.

    – « Chez nous, un grand nombre de citoyens paie un impôt sur le revenu, parfois lourd, qui réduit les inégalités. » Mais il existe une caste, les gagnants de la mondialisation. Et les enquêtes montrent que les inégalités se sont accrues, en particulier sous Hollande.

    – « Les aléas de la vie, comme le chômage, peuvent être surmontés. » Mais notre taux de chômage est le double ou le triple de celui de tous les pays ayant un niveau de développement comparable.

    – Enfin la France serait « l’une des nations les plus libres ». L’indice Libertex qui analyse le degré de liberté dans le monde, déclasse régulièrement notre pays, désormais noyé sous un empilement de lois liberticides, mémorielles, politiquement correctes et autres. Les Etats-Unis, bien entendu, mais aussi la Hongrie, l’Italie ou la Russie, sont mieux classés que nous.
    « Pour moi il n’y a pas de questions interdites » (Macron)

    Macron fustige ensuite « la mise en accusation générale des médias ». Il vise là directement les Gilets jaunes. Mais il ne dit mot de l’hyper-concentration des grands médias entre les mains de quelques milliardaires.

    Quant à la consultation populaire, après nous avoir précisé qu’« il n’y a pas de questions interdites », Macron la cantonne à quatre thèmes : la fiscalité et les dépenses publiques, l’organisation de l’Etat et des services publics, la transition écologique, la démocratie et la citoyenneté.

    L’idée est de canaliser la parole en amont. Mais pour notre part, sur la base de cette absence de « questions interdites », nous vous proposons de faire de Présent la tribune de vos attentes, ceci jusqu’au 15 mars, date-butoir annoncée par la lettre.

    Dans Présent, puis dans vos mairies, sur les cahiers de doléances, faites-vous les porteurs de nos revendications. La peine de mort, les 80 km/heure, l’immigration, les taxes relatives aux carburants ou à l’électricité, les éoliennes, le mariage homo, la PMA, l’avortement, la double nationalité, la construction de mosquées, la concentration des médias, les lois mémorielles et du soi-disant antiracisme, les prébendes d’Etat (CESE et autres), les 300 autorités « indépendantes » mais surpayées, Benalla et Jouanno, le nombre de députés, la moquette de l’Elysée, les associations mainstream sans adhérents mais qui croulent sous les subventions, la mainmise maçonnique, l’indulgence d’Etat à l’égard des « antifas », l’enfer des zones de non-droit, le pillage de notre pays par des bandes venues d’Europe centrale ou d’Afrique, sur tous ces sujets, exprimez-vous, n’ayez pas peur, remplissez les cahiers de doléances.

    Organisez-vous pour préparer vos messages. Contactez les associations spécialisées sur chacun des sujets. Quant à nous, nous allons nous efforcer de relayer vos initiatives, de faire partager vos expériences, de porter votre parole, celle du peuple français, celle des « invisibles ». Un grand débat s’ouvre ? Oui, et ça va secouer !

    Francis Bergeron

    Article paru dans Présent daté du 15 janvier 2019

    https://fr.novopress.info/213262/ouvrons-les-vrais-cahiers-de-doleances/

  • Fiorina L. : « Je me sens encore plus gilet jaune ! Je ne peux pas imaginer que toutes ces personnes soient blessées pour rien… »

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    Fiorina L., 20 ans, a perdu un œil dans une manifestation des gilets jaunes, le 8 décembre dernier, après avoir reçu une grenade lacrymogène lancée par un policier.
    Elle raconte et analyse les faits au micro de Boulevard Voltaire.

    Comment allez-vous aujourd’hui ?

    Ça va de mieux en mieux. La fatigue est encore là, mais je me remets tout doucement.
    Pouvez-vous rappeler au lecteur de Boulevard Voltaire, les circonstances de votre blessure ?

    Nous étions en haut des Champs-Élysées aux alentours de 14h. C’était assez calme jusqu’au moment où les casseurs ont commencé à vandaliser une boutique de l’autre côté de l’avenue. Les policiers ont alors commencé à charger afin de laisser passer les pompiers pour éteindre le feu qui avait été déclenché par les casseurs.
    Nous étions une centaine de gilets jaunes à la gauche des policiers. C’était très calme de notre côté. Ils ont commencé à lancer des gaz lacrymogènes. Je n’ai plus trop de souvenirs, mais je me suis pris un tir tendu de grenade lacrymogène dans l’oeil gauche. À ce moment-là, je me suis complètement écroulée.

    Dans quel état d’esprit êtes-vous aujourd’hui ?

    Je ne suis pas en colère contre les policiers, mais un peu contre le policier qui a tiré volontairement.
    Ils se sont préparés pendant 5 min avant de charger. Ce n’était donc pas un tir décidé au dernier moment, dans l’urgence. J’estime que c’était volontaire et réfléchi.
    En revanche, contre la police en général, je ne suis pas en colère. Certes, un policier a peut-être mal fait son travail, mais son geste ne représente pas toute la police.
    Une cagnotte a été ouverte en ligne pour couvrir vos soins et vous permettre de continuer votre vie. Comment avez-vous accueilli cette initiative ?

    Au début, je n’ai pas trop réalisé. Cette initiative m’a surprise sur le moment. Je remercie vraiment tous les participants. Cela me touche profondément.
    Cette cagnotte m’a pour l’instant servi à régler les frais engendrés pour me rendre à l’hôpital en taxi et en ambulance. Les frais doivent être avancés avant d’être remboursés.
    Je suis vraiment très touchée par ces dons. Je pense faire un don grâce à cette cagnotte pour la recherche médicale.
    Après ce que vous avez vécu, vous sentez-vous encore gilet jaune ?
    Le combat continue-t-il encore ?

    Je me sens davantage gilet jaune qu’avant. Je suis aujourd’hui réellement concernée et indignée de voir tous ces blessés. Il faut continuer la lutte pacifiquement et ne pas baisser les bras. Je ne peux pas imaginer que toutes ces personnes soient blessées pour rien. Il faut vraiment continuer le combat tous ensemble.

    Vous avez malheureusement perdu un œil suite à ce tir de grenade lacrymogène.
    Aviez-vous conscience, en vous rendant à cette manifestation, que de telles violences pouvaient vous arriver ?

    C’était ma toute première manifestation. J’y avais pensé, mais pas à ce point-là. J’ai été étonnée. Je savais que lors des manifestations, il y avait toujours des dangers, mais je ne pensais pas à ce point là. Je ne m’attendais pas à perdre un œil, surtout venant de la police. Je partais quand même avec l’idée qu’il pouvait y avoir de la bagarre. J’ai été très surprise par la violence.

    http://www.bvoltaire.fr/fiorina-l-je-me-sens-encore-plus-gilet-jaune-je-ne-peux-pas-imaginer-que-toutes-ces-personnes-soient-blessees-pour-rien/

  • Quand le social efface le sociétal

    3911508061.jpgOlivier Pichon

    EuroLibertés cliquez ici

    Les gilets jaunes, c’est aussi le retour du politique 

    Le 17 novembre, on n’entend plus parler de genre, de PMA, de GPA, plus de LGBT pour nous seriner leurs petits besoins, plus de coming out de «  personnalités ». Bref, la subversion de  la société, la destruction de la famille, les utopies sexualistes, passent désormais au second rang.

    Le sociétal revendication minoritaire

    Cela n’est pas sans signification et prouve ,s’il en était besoin, que ce type de préoccupation était, d’une part celle d’une minorité, d’autre part, celle d’une société  qui s’offrait à bon compte la révolution des mœurs comme si elle n’avait rien d’autre à faire. Il est vrai aussi que la Gauche ayant abandonné depuis longtemps le peuple et la Droite la nation, il restait aux politiques toujours en mal de faire notre bonheur, l’ultime recours du sociétalisme pour prétendre changer le monde… Ce fut là tout ce que pu faire, au cours de son mandat étriqué, le médiocre Hollande avec la loi Taubira (mariage des homosexuels). Le sociétal, c’est l’impuissance du politique.

    Virilisme versus féminisme

    Pire encore, on entend de-ci de là, dans les manifestations, venant des uns et des autres, et les gendarmes ne sont pas en reste, voler des noms d’oiseaux que la morale officielle réprouve tels : «  Dégage PD ! »

    Et je ne parle pas des invectives aux  femmes très nombreuses dans les manifestations. Horresco referens !

    Quant à la figure de Christophe Dettinger, elle  consacre le retour du virilisme, et, s’il est devenu un héro des GJ, c’est aussi, dans l’inconscient collectif, une réaction au féminisme dont nous bassinaient les médias, et cette logorrhée : transidentité, intersexuation, racisé, activistes hystériques, Christine Angot, Caroline de Haas et les brigades d’intervention, aussi pléthoriques qu’absconses : Osez le féminisme, Femen, Me too et autres Balance ton porc, devenu  aujourd’hui balance ton poing.

    Schiappa dénonce
    Ce n’est pas un hasard si c’est Marlène Schiappa qui est montée au créneau contre la fameuse cassette du boxeur qui a fait reculer seul des CRS ;  elle s’est sentie directement attaquée par ce vote populaire que représente le versement à la cagnotte… Un plébiscite qui lui est resté en travers de la gorge et, si l’on peut dire, qu’elle a eu du mal a avaler (!). Du coup la voilà qui, sous l’effet de l’indignation, accumule, pour le compte, les fautes politiques en faisant pression sur Leetchi, entreprise privée (quoique qu’assez proche du Pouvoir) et voulant ficher ceux qui ont cotisé.

    Quand un ministre devient flic, et qu’il foule au pied les règles de droit et met la société Leetchi en situation d’abus de bien social, il lui reste la démission, sauf en Macronie.

    Retour du politique et clap de fin pour Mai 68

    En définitive, la crise des gilets jaunes signe le retour du politique dans ce qu’il a de meilleur et signifie combien les Français sont indifférents aux préoccupations de nos élites obsédées de révolution sexuelle.  On peut dire que face à cette logique héritée de Mai 68, dans une large mesure, le retour du peuple  via les gilets jaunes, c’est aussi le retour du politique.

    Dans les revendications des gilets jaunes, on trouve de réelles préoccupations politiques : souci du bien commun, annulation de la dette, demande d’assemblée constituante , sortie de l’UE et de l’Otan, fin des monopoles médiatiques, défense des libertés, arrêt de l’immigration et bien d’autres sujets authentiquement politiques.

    Il aura fallu 50 ans pour éteindre les vieilles lunes soixante-huitardes. Ce retour du politique était déjà acquis au plan international depuis le début du XXe siècle, le voilà de retour en France, il s’affirme comme une rupture, le pouvoir devra impérativement en tenir compte et quitter ses rêveries « start-up nation » et autres chimères sociétales, la France n’est pas la Californie.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2019/01/16/quand-le-social-efface-le-societal-6121127.html

  • Gilets jaunes : les CRS ont bien reçu l'ordre de déployer des agents armés de fusils d'assaut HK G36

    1b3d4868f067a8cb18d85ccd8553a04e3f86acbd.jpgLe Canard enchaîné confirme que l'ordre de porter des fusils d'assaut et de «prééquiper un binôme observateur tireur» en cas de besoin a bel et bien été donné aux commandants des CRS avant l'acte 9 des Gilets jaunes, le 12 janvier dernier.
    Les images ont fait le tour des réseaux sociaux après l'acte 9 de la mobilisation des Gilets jaunes et soulevé nombre d'interrogations. 
    Des agents des Compagnies républicaines de sécurité (CRS) équipés de fusils d'assauts semi-automatiques HK G36 ont été remarqués, notamment à Paris, en marge de la manifestation du 12 janvier à la fin de laquelle des heurts ont éclaté.

  • Chassez le naturel, il revient au galop : la preuve par Macron

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    Le débat marathon avec les maires du département de l’Eure confirme, s’il en est besoin, qu’Emmanuel Macron n’est pas près de changer quoi que ce soit à sa façon de gouverner. Juste avant, il n’a pu s’empêcher de lancer, devant le conseil municipal de Gasny, un de ces mots dont il a le secret, qui ont le double effet de dévoiler sa nature et son sentiment à l’égard des Français qui ne lui sont pas affidés, c’est-à-dire presque tous : « Il y a des gens en situation de difficulté que l’on va davantage responsabiliser, parce qu’il y en a qui font bien et il y en a qui déconnent. » Pour les dénigrer, il n’a pas son pareil. Après les « Gaulois réfractaires », le « pognon de dingue » et autres gentillesses, c’est ainsi qu’il compte, sans doute, se réconcilier avec le peuple.

    Après cette mise en bouche, le plat principal est servi dans un gymnase de Grand-Bourgtheroulde : il bat le record de durée pour une réunion publique, où quelques centaines de maires normands l’interrogent. Pendant plus de sept heures, les trois chaînes d’information en continu ont diffusé cette interminable séance de questions-réponses – de quoi vous donner une indigestion. Notre Président s’en est donné à cœur joie dans son exercice préféré : se mettre en vedette et enfumer les Français. Pas de risque de se voir contesté, les édiles restant le plus souvent courtois et les manifestants soigneusement tenus à distance.

    Tout se passe comme si la crise des gilets jaunes n’existait pas, n’avait jamais existé. Le monarque sans couronne (et, dans la conjoncture actuelle, sans légitimité) daigne écouter ses interlocuteurs, prend quelques notes, débite ses réponses, ne démord pas de ses certitudes. Il pousse même la démagogie jusqu’à dire qu’il aime les familles… Il consent à tenir compte des remarques, si ce sont des broutilles. Manifestement, l’orateur cherche à séduire par sa repartie et sa performance. À croire que l’objet de cette réunion n’est qu’un prétexte pour mettre en scène le one-man-show présidentiel avec, pour maître de cérémonie, Sébastien Lecornu, l’un des deux ministres chargés d’animer (impartialement, il va de soi) le grand débat national.

    Ce n’est pas en tenant des propos incongrus au sein d’un conseil municipal, ni en courant un marathon au milieu des maires qui ont du mal à le suivre, que Macron convaincra de sa volonté de changer. Il a beau chasser son naturel, il revient au galop, quand il ne le revendique pas : ainsi, il ne dément pas la petite phrase controversée où il assurait à un chômeur qu’il lui suffisait de traverser la rue pour trouver un travail. C’est vrai dans le quartier de l’Élysée, affirme-t-il ! Se mettre en vedette, feindre d’écouter, exhiber sa résistance physique et intellectuelle, prétendre donner la parole au peuple pour rester au pouvoir, c’est encore une façon de mépriser les autres, d’étaler son universalité, de justifier sa présence à la tête de l’État. C’est aussi une façon d’occulter sa responsabilité première dans la crise des gilets jaunes : une crise de la démocratie et du mode de gouvernement qui risque fort, à plus ou moins long terme, de l’emporter.

    Philippe Kerlouan

    http://www.bvoltaire.fr/chassez-le-naturel-il-revient-au-galop-la-preuve-par-macron/

  • Bonneteau fiscaliste

    6a00d8341c715453ef022ad3b0bd97200d-320wi.jpgTout le monde sait, sauf les magistrats de la Cour d'Appel de Paris,[1] que le bonneteau, ce jeu de dupes, proposé à la sauvette sur les marchés et dans les lieux publics, relève en fait sinon en droit strict, de l'escroquerie. Pratiquée depuis toujours en orient, attestée en France depuis le XIVe siècle, appelée en allemand Kümmelblättchen, cette tromperie se base sur le déplacement très rapide de l'enjeu, du billet de banque, d'un quelconque mistigri ou des cartes que l'on substitue l'une à l'autre.

    Dès septembre Darmanin annonçait son intention manipulatrice. Il pensait assortir sa marche vers l'impôt réputé indolore d'un “choc psychologique positif”[2].

    Reconnaissons au ci-devant maire de Tourcoing un don certain pour le boniment. Gérant les budgets français les plus dégradés depuis des décennies, dans un contexte qui depuis des années se caractérise par le ras-le-bol fiscal, il ose se dire "favorable aux baisses d’impôts."[3] Une telle attitude justifie la plus grande méfiance. Timéo technocratos et dona fera ferentes, disaient les anciens.[4]

    Comme 8 800 000 de nos concitoyens, à ce qu'il paraît, votre chroniqueur préféré a donc découvert, ce 15 janvier, créditée sur son compte bancaire, une gentille somme qu’il ne prévoyait pas. Au moins Gérald Darmanin est-il quand même convenu qu’il faudra, peut-être, reverser tout ou partie de cette avance de trésorerie. Soyons plus précis : le fisc après s’être invité comme virant d’autorité le montant de l’aller, sera fondé à débiter la restitution qu’il décidera de prélever librement en retour. Nous ne pourrons plus jamais nous considérer comme propriétaires, de manière stable, de ce qui restera de nos épargnes.

    On va cependant dire encore de la partie aller de ces reversements, qu'ils représentent autant de cadeaux faits aux riches. L'impôt sur le revenu, voté par les représentants supposés de l'ensemble des citoyens, n'est supporté néanmoins que par moins de la moitié des ménages. Donc par les plus riches.

    Si on diminue cette charge, d'une manière ou d'une autre, par l'effet de ce qu'on appelle une niche, et il en existe en France à peu près autant que de sortes de fromages, plus de 300, à inscrire dans les quelque 1 200 cellules et cédules de nos déclarations simplifiées, ce sont, une fois de plus ces 45 % de damnés ploutocrates qui en bénéficient. CQFD : salauds de riches.

    Voilà qui confirme l'image, mille fois répétée depuis des semaines, dont le chef de l'État voudrait tant se défaire sans y parvenir. Merci Monsieur le ministre.

    C'est donc avec la plus grande circonspection que l'on se doit d'accueillir cette prétendue bonne nouvelle.

    Elle n'intervient absolument pas dans un but expérimental. Elle ne vise pas à tester dans la pratique le grand bond en avant, maoïste ou stakhanoviste, opéré par l'administration des Finances, en marche vers la Terre Promise[5] du prélèvement à la source.

    L'utopie des princes qui nous gouverne remonte à Keynes. Les équations fausses de ce talentueux sophiste règnent encore sur l'esprit de nos technocrates. Il avait fait fortune en spéculant intelligemment à la bourse, mais il est parvenu à convaincre qu'il fallait procéder à l'euthanasie des rentiers.

    Dans cet esprit, on pourrait donc appeler pudiquement cette forme nouvelle de perception de l'impôt une expropriation dans la dignité. Comme la mort du même nom.

    JG Malliarakis  

    Apostilles

    [1] cf. arrêt du 26 avril 2014, et l'article "Jeu de hasard : Le bonneteau a tout d'une arnaque." 
    [2] cf. Reuters le 5 septembre à 9h49.
    [3] cf. Son "face aux lecteurs" du Parisien le 14 janvier
    [4] La célèbre citation de l'Énéide est couramment instrumentalisée pour inciter à stigmatiser les "Grecs" en tant que peuple. En réalité, Danaos désigne les assiégeants Achéens coalisés, dans le cadre d'une guerre civile, contre leurs voisins d'Asie mineure . Or, elle trop souvent mal traduite. Je crains mes ennemis, en l'occurrence mes spoliateurs technocrates, "même si" ["et"="je les crains encore"] [je les vois] porteurs de présents.
    [5] Dont on ne devrait pas oublier que dès 2007 la candidat de la droite l'avait mise à son programme.

    https://www.insolent.fr/2019/01/bonneteau-fiscaliste.html

  • Ecoutez (essayez) la différence

    agora.jpgHier,  Theresa May a essuyé un camouflet historique devant la chambre des communes avec le rejet très net ( 432 voix contre, 202 pour) de l’accord de divorce avec l’Union européenne, jugé nocif aussi bien par les partisans que par les adversaires du maintien dans l’UE. Un Brexit qui doit prendre effet dans trois mois, tant bien que mal arraché par le Premier ministre britannique à Bruxelles et qu’elle avait exhorté (supplié) ses compatriotes  parlementaires de suivre et de valider…Hier également, Emmanuel Macron tentait de gagner du temps et de marchander avec l’opinion en lançant son Grand Débat national. Celui-ci a débuté par un jeu de questions/ réponses devant 700 maires dans la commune normande de Bourgtheroulde, du nom de ce fief concédé au XIe siècle par le duc Robert de Normandie au seigneur d’origine viking Thorvaldr (Théroulde), précepteur de Guillaume Le Conquérant… Les temps ont changé… et c’est un Macron prématurément usé, affaibli, dépouillé de sa superbe, qui  a joué la carte de l’humilité et de l‘écoute.

    Un débat poudre aux yeux, déjà verrouillé, car sans remise en cause possible des orientations, des fondamentaux euromondiastes macroniens comme le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux ne cesse de le répéter… Sur le site Polemia, le juriste Etienne Tarride constate  que « La République En Marche détient le pouvoir exécutif et l’essentiel du pouvoir législatif. L’organisation du pseudo Grand Débat montre d’abord que ce parti n’a pas su mener de débats en son sein ce qui était pourtant, à en croire son candidat pendant la campagne, sa vocation première. Convoquer un débat public pour tenter d’effacer cette carence est une opération à la limite de l’abus de pouvoir. Votre débat, faites-le chez vous d’abord.» «Le grand débat à la Macron c’est non »! «Le débat, continuons à le faire chez nous sans nous préoccuper des oukases publics.» «Apprenons à débattre avec des gens que nous estimons éloignés de nous et dont certains le sont peut-être moins que nous le croyons aujourd’hui. Je ne crois pas, plaide-t-il, qu’il soit impossible de nous rapprocher sur quatre points capitaux : l’Europe des Nations, l’immigration voulue et non subie, une meilleure distribution des richesses, la réforme des institutions par une Constituante.»

    Ce qui est tout aussi certain c’est que le show Macron d’hier n’a pas convaincu la majorité des édiles qui avaient fait l’effort de s’y rendre. Dans Le courrier Picard, le maire PS de Saint-Rémy-Boscrocourt,  Didier Régnier, affirme que l’opposition a été «muselée » et les questions posées souvent trop ciblées. « Ça n’amène rien de constructif. » « J’ai la nette impression qu’il (E. Macron, NDLR) reste sur ses positions. » « (Il ne parle guère du pouvoir d’achat) alors que c’est au cœur des revendications des Gilets Jaunes. » Le maire communiste du TréportLaurent Jacques, lui aussi présent à Bourgtheroulde,  est tout aussi sévère : « J’y allais déjà sans grande conviction, mais je suis très déçu de ce que j’ai pu entendre. J’ai l’impression d’avoir assisté à un congrès des maires. » « On n’a pas parlé du fond, des sujets majeurs, comme le pouvoir d’achat, la justice sociale bafouée. Je ne vois pas l’intérêt d’un débat s’il est organisé dans ce sens. J’ai même peur que cela amplifie la colère du peuple. Les Gilets Jaunes n’ont pas dû s’y retrouver. Ceux qui sont dans la rue depuis deux mois, ce n’est pas ce qu’ils attendent. » Laurent Jacques dénonce aussi l’appel aux élus locaux pour organiser le débat sur le plan local. « On demande aux maires de déminer le terrain. Est-ce à nous de prendre des coups pour tout ce qui a été fait par les gouvernements successifs ? » Gouvernements  successifs qui ne sont pas apparus par génération spontanée mais parce que les amis politiques de MM. Régnier et Jacques, voire eux-mêmes,  les ont aidé à accéder  au pouvoir en appelant moult fois à faire barrage aux nationaux. Il s’agirait tout de même qu’ils ne l’oublient pas…

    Cela pour le coup n’a pas dû échapper à la socialiste Dominique Chauvel, élue à Saint-Valéry-en-Caux, et « très applaudie » (vraiment?) rapporte l’Obs lorsqu’elle a demandé au président de la République de se mobiliser encore plus contre le populisme et en faveur de l’immigration : «M. Macron, je vous souhaite, je nous souhaite de réussir. (…) Notre pays va dans le mur. Il va dans le mur de l’intolérance, des extrémismes, dans le mur où chacun va se refermer, rester sur soi, ou y aura plus de collectif, et ça j’en veux pas pour mon pays.» «Il faut tendre la main à son voisin, il faut tendre la main à ceux qui de l’autre coté de la Méditerranée sont en train de crever, à ces enfants dont on pleure sur le sort quand ils sont sur une plage italienne mais pour lesquels on fait rien au jour le jour.»

    Il est toujours possible de se faire plaisir en débitant des banalités – la guerre c’est pas bien, la racisme c’est mal, la mort c’est pas juste, l’égoïsme des Français tuent les migrants… - en portant son coeur en bandoulière, en refusant de voir avec Bruno Gollnisch que ce sont les mafias de passeurs africains et la veulerie des progressistes européens qui sont les premiers responsables des noyés en Méditerranée. Mais il est consternant de constater que ce personnel politique est souvent bien incapable d’avoir une définition autre qu’abstraite du peuple français, constitué pour eux d’individus interchangeables,  plus ou moins ripolinés aux couleurs de la république hors sol et universelle.

    Refus de toute politique de préférence familiale autochtone et poursuite de l’accueil des  flux migratoires débouchent pourtant à terme sur un suicide français… que l’on devine entre les lignes dans un article du Monde. Malgré la poursuite de l’immigration de peuplement, «bien que la population française continue d’augmenter, le rythme des naissances a faibli en 2018, révèle la dernière édition du bilan démographique de l’Institut national de la statistique (Insee). Comme les trois années précédentes. En 2018, 758 000 bébés sont nés, selon les chiffres annuels rendus publics mardi 15 janvier. Soit 12 000 de moins qu’en 2017 et 60 000 de moins qu’en 2014. La baisse des naissances s’installe dans la durée mais sans s’intensifier. Au contraire, elle se stabilise, pointe l’Insee…»

    Ce refus de toute inflexion en faveur d’une meilleure protection sociale, économique, identitaire des Français face à l’immigration subie explique aussi les procès en sorcellerie et le chaos stratégique qui minent La France Insoumise (LFI). Marianne s’en fait l’écho sous la plume de Hadrien Mathoux,  «quelques semaines après le départ de Djordje Kuzmanovic (poussé vers la sortie pour  sa dénonciation  du prosélytisme  islamiste et son voeu dassécher les  flux migratoires, NDLR ) , Jean-Luc Mélenchon s’en est violemment pris à l’un de ses compagnons de route historiques, tenant d’une ligne souverainiste et laïque, François Cocq, qualifié de national-identitaire » (horresco referens!).

    « Il paraît fort excessif, note l’auteur de article,  d’accoler de tels qualificatifs à François Cocq qui se livre à une critique de l’Union européenne qui s’inscrit dans la lignée classique du souverainisme de gauche (…).» Et il n’est pas identitaire non plus: «il présente justement la laïcité républicaine comme un moyen de trouver une sortie de crise pacifique à la crise identitaire qui ronge notre pays. En juillet dernier, Cocq s’indignait même sur son blog que l’Ifop et Le Figaro utilisent l’étude de prénoms pour examiner le vote des potentiels musulmans : Plus rien ne semble choquer ni émouvoir quand bien même les plus putrides relents de racisme et de discrimination s’affichent ostensiblement dans les pages d’un grand quotidien national, protestait-il.»

    «Ce décalage entre les positions de François Cocq et les qualifications que lui prête Jean-Luc Mélenchon a étonné de nombreux militants fidèles de LFI (…). L’influence du mouvement Ensemble, des députées Danièle Obono et Clémentine Autain, mais également de certains militants comme le jeune Taha Bouhafs (qui s’est réjoui du bannissement de Cocq en tweetant : dégagez les fachos) est dénoncée par les tenants de la stratégie populiste, sans qu’elle soit évidente à démontrer. En effet, en adoubant Eric Drouet et le mouvement des Gilets Jaunes (…) Jean-Luc Mélenchon avait au contraire donné des gages au courant de Djordje Kuzmanovic et François Cocq. Ceci alors que la liste des européennes, menée par l’ancienne présidente d‘Oxfam, Manon Aubry, avait été interprétée comme un abandon momentané de la stratégie populiste… En clair, rien n’est clair : la France insoumise joue une partition confuse, et Jean-Luc Mélenchon est le seul à donner le laSeule certitude, le courant populiste, souverainiste et laïque est singulièrement marginalisé par la mise à l’écart de ses deux figures majeures.»

    Seule certitude il existe bel et  bien un mouvement politique conjuguant la défense de l’identité  française et  les exigences de la justice sociale, à mille lieux des vieilles lunes,  de l’héritage pourri du marxisme culturel et des aberrations mortifères du  libéralisme ultra libre-échangiste . Un Rassemblement National qui marche sur deux pieds,  refuse l’hémiplégie intellectuelle,  de  plier l’échine devant les mots d’ordre du Parti de l’étranger,   des internationales (alter)mondialistes. Et cela fait, cela fera toute la différence!

    https://gollnisch.com/2019/01/16/ecoutez-essayez-la-difference/

  • « C’est sûr, il va tomber ! »

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    Il faut être David Revault d’Allonnes et chroniqueur politique à Europe 1 et au JDD pour relever le défi, en ce 12 janvier, d’écrire un éditorial faisant miroiter à l’horizon du lecteur endormi du dimanche les projets d’Emmanuel Macron pour sortir de l’impasse : « Gilets jaunes : Macron espère encore un “big bang”. » Et le « big bang » envisagé concernerait son équipe, son cabinet : « Il faut renouveler l’équipe en profondeur », aurait dit le Président. De l’art de nous faire prendre pour une stratégie de haut vol un sauve-qui-peut généralisé.

    À l’heure actuelle, après le départ de Chantal Jouanno, Emmanuel Macron est en train de rechercher un candidat pour piloter ce grand débat bien mal engagé. Jean-Paul Delevoye a été approché. Mais cet homme qui a toujours été attiré par les places confortables sera-t-il, lui-même, partant, vu la situation et sa réputation de fossoyeur de pétitions citoyennes qui est en train de remonter à la surface ?

    Notre Président en est là : il va bientôt constater que plus personne ne veut monter dans son hors-bord. D’ailleurs, ce dimanche, les membres du gouvernement étaient bien silencieux. Et comment en irait-il autrement quand ses ministres, et notamment le Premier, lisent dans la presse son désir de changer complètement d’équipe ?

    Or, désormais la question se pose : les jours d’Emmanuel Macron à l’Elysée ne sont-ils pas comptés ?

    Son big bang – car c’en fut un -, Emmanuel Macron l’a fait en 2017. Un big bang toutefois favorisé par un alignement savamment organisé de certaines planètes : la planète Fillon mise dans l’orbite du Parquet national financier au moment décisif, notamment.

    Mais le big bang qui se prépare ne pourra se résumer à un remaniement, un changement de Premier ministre ou un référendum. Désormais, le big bang que les Gilets jaunes attendent, c’est son départ. C’est LA seule revendication commune. Et de la majorité de l’opinion qui les soutient ? (On peut le penser quand on regarde sa cote de popularité et le nombre extrêmement élevé des « très mécontents ».) C’est LE slogan que l’on entend dans toutes les manifestations, sur tous les tons et dans tous les niveaux de langue. Il est arrivé sur un big bang inédit, il peut repartir de la même façon. Il a voulu congédier l’ancien monde, il ne s’en sortira pas par des manœuvres à l’ancienne. Il a eu l’imprudence d’intituler son livre-programme Révolution. Le peuple l’a pris au mot.

    Une immersion de trente secondes dans les manifestations de Bordeaux, de Bourges ou d’ailleurs suffit pour s’en convaincre. Un envoyé spécial du Monde à Bourges, qui aurait dû inviter M. Revault d’Allonnes à le suivre, a rapporté l’analyse d’un gilet jaune de la région, un bouquiniste :

    « D’abord, il nous a traités par le mépris. Après son discours, début décembre, les gens ont vu qu’il avait un genou à terre. Puis, on a vu arriver les fonctionnaires et les classes moyennes paupérisées, qui ont réalisé que ses mesurettes étaient de la poudre aux yeux. Je vois tout le monde se réveiller, commencer à réfléchir. C’est sûr, il va tomber. »

    Désormais, les questions que beaucoup se posent – et bien au-delà des Gilets jaunes – sont simples : quels seront le moment et les modalités de son départ ? Et quel scénario la classe politique qui l’a porté au pouvoir est-elle en train de préparer ?

    Frédéric Sirgant

    http://www.bvoltaire.fr/cest-sur-il-va-tomber/