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social - Page 285

  • Fausse fracture : quand gilets jaunes et forces de l’ordre s’embrassent

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    On connaissait les fausses factures. Il y a aussi les fausses fractures. Celles qui ne sont qu’apparentes.

    Les réseaux sociaux ont ubérisé les chaînes d’information continue. Dit autrement, mon épicière peut s’improviser reporter. Chaque acte des gilets jaunes, par exemple, est couvert par une fourmilière de journalistes du dimanche – enfin, du samedi – dispersés dans la foule, saisissant ces instants fugitifs insolites qui, il y a encore dix ans, seraient passés inaperçus, restés hors des écrans radar de la presse.

    C’est ainsi qu’une petite vidéo très courte, prise par un Anglais se définissant comme « sometimes a journalist », a été vue près de 830.000 fois. La scène se passe sur les Champs-Élysées. L’ambiance est tendue, des policiers casqués, armés de Flash-Ball®, avancent dans les fumées des grenades lacrymogènes, des manifestants les croisent qui courent pour leur échapper. Soudain, un policier s’arrête, marquant un mouvement de surprise. Il a reconnu une jeune femme parmi les gilets jaunes. Elle aussi a stoppé net. Il lui tend les bras et elle accourt. Ils s’embrassent. Pas un baiser follement romantique ou une accolade théâtrale pour la caméra. Non, ils se font la bise, comme on dit dans le Sud, tels deux vieux copains qui se retrouvent par hasard.

    Cette bise banale, ce moment suspendu comme un jeu du chat et de la souris où l’on aurait crié pouce, au-delà de l’anecdotique, est infiniment symbolique, comme une photo de Robert Kappa. Elle illustre à elle seule une réalité sociologique : si gilets jaunes et flics se caillassent parfois, s’insultent peut-être, se reprochent mutuellement à grand bruit leur comportement respectif en le qualifiant d’indigne – et il peut l’être, en effet, d’un côté et de l’autre car il se prennent au jeu, l’énervement montant, de cette guerre forcée -, ils font chacun à leur façon ce qu’ils estiment être leur devoir. Ils souffrent des mêmes maux et sont du même monde. Celui de la petite France méritante dont on méprise les valeurs désuètes.

    Et cette France-là, malgré tous les noms d’oiseaux, se reconnaît. Comme le montre encore, s’il le fallait, une autre photo, prise elle aussi samedi sur les Champs-Élysées. On y voit un grand calicot, tendu par deux gilets jaunes souriants devant une rangée de gendarmes casqués, avec ces quelques mots : « Même si vous nous foutez sur la gueule… merci pour Strasbourg ! »

    Il est amusant – ou tragique – de voir à quel point le gouvernement, comme le faisait remarquer récemment Pascal Célerier dans ces colonnes, n’a de cesse de passer de la pommade aux forces de l’ordre. Pas un jour sans que ces ci-devant anars, jadis militants de l’UNEF (comme Christophe Castaner à Aix-la-Provence) ayant peut-être crié « CRS-SS » comme leurs petits camarades, ne rendent un hommage vibrant, la voix mouillée, à ces gaillards dont ils ne peuvent plus se passer, qui sont devenus leur béquille et leur garde prétorienne, qu’ils passent fièrement en revue, au petit matin, le torse bombé, tel Bonaparte avant le pont d’Arcole.

    C’est, du reste, une constante de la gauche que de finir par déclencher une répression implacable pour venir à bout du grand n’importe quoi que son impéritie a suscité. Car, évidemment, quand on laisse s’installer le désordre, il enfle et se propage, devenant si puissant qu’il n’y a pas d’autre choix, en dernière extrémité, que de sortir la grosse artillerie. C’est sous le règne d’Emmanuel Macron que l’on aura vu des lycéens matés, façon Guantánamo, à genoux et mains sur la tête. Sans doute l’avaient-ils bien mérité. Le fait est qu’il aurait fallu, en les éduquant fermement, ne pas en arriver là.

    Mais nos gouvernants tendent à oublier un détail : ce respect, cette fidélité indéfectibles des forces de l’ordre ne sont pas dus à leur personne mais à leur fonction.

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    Gabrielle Cluzel

  • Les policiers appellent à la grève

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    Après les Gilets jaunes, les Gyros bleus. Ils n’en peuvent plus, ils sont usés, fatigués d’être sur tous les fronts – Gilets jaunes, lycéens, racailles, casseurs… – et d’être sollicités depuis plusieurs semaines. Ils en ont ras le bol des milliers d’heures supplémentaires impayées, du manque de moyens, de l’usure du matériel, des locaux vétustes. Ils veulent autre chose que des poignées de main en remerciement de leurs bons et loyaux services. « Ils », ce sont les policiers.

    Devant l’indifférence de l’exécutif et de leur hiérarchie, et alors que le vote à l’Assemblée nationale du budget 2019 prévoit une baisse de 62 millions d’euros d’investissement dans la police nationale, le syndicat Alliance Police nationale a appelé, lundi, à une journée de mobilisation mercredi 19 décembre. Une journée morte dans les commissariats, pour protester contre leur précarisation et l’usure des forces vives, mais aussi et surtout contre ce budget 2019 revu à la baisse, qui « engendrera une fois de plus une dégradation de nos conditions de travail » et qui doit être définitivement ratifié cette semaine.

    « Ne sortir que sur appel »

    « En attendant un retour immédiat sur “investissement” », le syndicat de police appelle donc à des mouvements de blocage dans tous les commissariats de France et à une journée « sans » : « Les policiers sont conviés à rester dans les services et à ne répondre qu’aux appels d’urgence. »

    Par ailleurs, dans un communiqué, le syndicat Alliance demande aux députés de « ne pas voter ce budget en l’état » et réclame qu’un « budget type “plan Marshall” soit présenté par le gouvernement ». Et de préciser que « ce budget doit prendre en considération un plan de modernisation tant sur le plan immobilier que sur le plan équipement. Ce budget doit aussi prendre en compte l’engagement sans faille des forces de sécurité, non seulement ces dernières semaines mais depuis plusieurs années ».

    Mardi soir, les partenaires sociaux sont reçus par le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner. Objectif du ministre : désamorcer la colère – justifiée – des policiers mobilisés non-stop à la suite du mouvement des Gilets jaunes, le tout sur fond de menace terroriste. Des policiers qui ne se contenteront pas d’une poignée de main et de belles paroles. Ils attendent du concret et « ne se laisseront pas endormir et ne succomberont aux chants des sirènes » jusqu’à l’obtention de leur dû.

    De son côté, si le gouvernement ne répond pas d’ici là à leurs revendications, le syndicat national de police Unité SGP Police-FO appelle lui aussi les policiers à des manifestations sur leur temps de repos à partir de janvier 2019.

    Après les Gilets jaunes, les Gyros bleus ? Ce mercredi sera-t-il l’Acte I de la colère des forces de l’ordre, et sera-t-il suivi d’autres actions s’ils ne sont pas entendus, comme l’a précisé le syndicat Alliance ? La balle – de « flashball » ? – est dans le camp du gouvernement.

    Pierre Malpouge

    Article paru dans Présent daté du 18 déembre 2018

    https://fr.novopress.info/

  • Grande concertation nationale : l’immigration évacuée du débat – Journal du mercredi 19 décembre 2018

    Société / Grande concertation nationale : l’immigration évacuée du débat

    C’était censé être l’une des trouvailles pour apaiser les gilets jaunes, l’ouverture d’un grand débat national sur les principaux sujets qui secoue le pays s’annonce déjà comme une mascarade. Alors que le président de la République veut tirer les lauriers de la prétendue concertation en marche, ce sont les maires qui seront mis à contribution… Pendant ce temps là, l’immigration, qui devrait être une thématique à part entière, a déjà été reléguée au bout d’un paragraphe.

    Politique / La cacophonie gouvernementale

    Après une reculade remarquée du Premier Ministre sur les dispositions annoncées en novembre, les mesures décidées par l’exécutif pour répondre au mouvement des gilets jaunes ont été précisées… De quoi faire encore grimper la facture…

    Sécurité / Castaner s’embourbe face à la Police

    Fiscalité / Taxes sur les GAFA : le casse-tête lucratif ?

    Face à l’impuissance européenne, le gouvernement français communique sur sa volonté de taxer les géants du numérique… Une mesure populaire qui pourrait toutefois être bien compliquée à mettre en place dans un temps record.

    L’actualité en bref

    https://www.tvlibertes.com/grande-concertation-nationale-limmigration-evacuee-du-debat-journal-du-mercredi-19-decembre-2018?is_wppwa=true

  • Et le pays le plus taxé du monde est… la France ! première partie

    Chronique de Paysan Savoyard (n°213 – décembre 2018)

    Déclenché par l’augmentation annoncée des taxes sur les carburants, le mouvement des gilets jaunes est notamment l’expression du ras-le-bol fiscal éprouvé par les Français moyens. Cet épisode fournit l’occasion de mettre en exergue cette information capitale : la France est désormais le pays le plus taxé du monde. La première place était jusqu’ici occupée tantôt par le Danemark, tantôt par la Suède : elle l’est désormais, depuis 2017, par la France.

    • La France championne du monde des impôts, taxes et cotisations

    Les prélèvements obligatoires sont les prélèvements opérés par l’Etat et les autres entités publiques : cotisations sociales, taxes et impôts. Ils représentent pour la France en 2017, 45,3 % du revenu national annuel (ou PIB) selon l’INSEE, 46,2 % selon l’OCDE, 47 % selon Eurostatl’organisme statistique de l’UE. L’INSEE précise que son chiffre, le plus faible des trois, ne tient pas compte des « cotisations sociales imputées à la charge de l’employeur » ni des crédits d’impôt, ce qui explique sans doute la différence enregistrée avec les deux autres. Les chiffres de ces trois organismes diffèrent donc quelque peu mais ils établissent bien tous le même classement : dans les trois cas la France en occupe la première position. On retiendra dans la suite du présent article les chiffres de l’OCDE, qui ont le mérite de s’accompagner de comparaisons internationales complètes et actualisées.

    Les prélèvements obligatoires servent à financer les institutions publiques, Etat, collectivités locales, sécurité sociale, dont ils constituent la très grande partie des recettes. Ces institutions utilisent ces ressources pour financer leurs actions : prestations de services publics ; réalisation de travaux ; distribution aux ménages de sommes en argent telles que les allocations familiales, les pensions de retraite, les minima sociaux, les allocations diverses…

    Les institutions publiques jouent également un rôle de redistribution, dans le but de réduire les inégalités : une partie des ménages paient davantage qu’ils ne reçoivent, tandis que les autres sont dans la situation inverse. L’impôt sur le revenu joue un rôle important dans le dispositif de redistribution. Il est en effet progressif : plus le revenu augmente, plus le taux de l’impôt augmente également.

    Le taux de prélèvements obligatoires dans le revenu national est le reflet du type d’organisation sociale choisi par chaque pays. Dans les pays de la zone OCDE, il existe trois groupes : les pays libéraux, les pays sociaux et ceux qui se trouvent dans une situation intermédiaire.

    Dans les pays libéraux, l’Etat et la sécurité sociale sont peu développés, il y a peu de services publics et peu de redistribution : les prélèvements publics sur les ménages et les entreprises sont donc faibles, les ménages conservant la plus grande partie de leur revenu. Mais il leur revient de s’assurer auprès de  compagnies privées pour la santé et la retraite. Il leur appartient également de payer les services puisqu’il y a peu de services publics : ils doivent notamment s’endetter pour financer leurs études. Ces pays libéraux sont donc des pays où il y a, du point de vue économique, beaucoup de liberté : par exemple on peut choisir la compagnie d’assurance de son choix et on n’est pas tenu de s’adresser à la sécurité sociale. Ce sont des pays où, en contrepartie, il y a davantage de risques et peu de mécanismes de solidarité, de fortes inégalités et peu de mécanismes redistributifs. Ces systèmes en résumé sont favorables aux plus riches et aux plus chanceux. Dans ce groupe des pays libéraux, le taux de prélèvements obligatoires se situe à un niveau inférieur ou égal à 30 %. Les deux principaux pays qui représentent ce groupe sont les Etats-Unis, où le taux de prélèvements obligatoires se situe depuis trente ans aux alentours de 27 % (27.1 en 2017) et le Japon, où il est sur la même période aux alentours de 28 % (30.6 % en 2017).

    Il existe un deuxième groupe, intermédiaire, situé entre les pays libéraux et les pays sociaux, où le taux de prélèvements se situe entre 30 et 40 %. Les deux représentants principaux de ce groupe sont le Royaume-Uni, où le taux de prélèvements obligatoires est depuis trente ans aux alentours de 33 % (33.3 % en 2017) et l’Allemagne où il se situe sur la même période aux alentours de 36 % (37.5 en 2017).

    Le troisième groupe est composé des pays dans lesquels l’économie est fortement socialisée : le taux de prélèvements obligatoires dépasse les 40 %.  Les prélèvements obligatoires, les services publics et les prestations et la redistribution sont à un niveau élevé. Il y a moins de liberté, mais aussi moins de risques et davantage de solidarité : entre riches et pauvres, entre malades et bien portants et entre générations. La France, l’Italie, la Belgique et les Pays-Bas se situent dans ce groupe. Les pays où le taux de prélèvements obligatoires est le plus élevé sont traditionnellement les pays d’Europe du nord, où il se situe aux alentours de 45 %. Le Danemark et la Suède étaient jusqu’ici les pays en tête du classement.

    S’agissant de la France, elle a ces dernières années fortement augmenté ses prélèvements, au point de rejoindre puis de dépasser les pays d’Europe du nord. Le taux de prélèvements obligatoires, en augmentation quasi continue, a évolué de la façon suivante. Il était de 30 % du PIB seulement en 1960. A partir de 1974 un premier cycle d’augmentation se produit, sous l’effet de la crise économique qui se produit alors. En 1981, le taux atteint puis dépasse les 40 %, du fait des politiques conduites par la gauche au pouvoir. Il atteint 44,2 % en 1999. Il va ensuite baisser sensiblement pendant dix ans, jusqu’en 2009 où il atteint un point bas de 41,5 %. L’augmentation reprend ensuite, sous l’effet de la crise financière, puis s’accélère à partir de 2012. Le taux atteint pour la première fois 45 % en 2013 et se maintient à ce niveau très élevé sous le mandat de M. Hollande. Le record est atteint en 2017 avec 46.2 %. On voit que l’augmentation des prélèvements obligatoires résulte en particulier de deux facteurs. Le premier est la mise en œuvre de politiques de gauche, qui conduisent à accentuer la socialisation de l’économie, en augmentant les prestations, les services publics, les effectifs de la fonction publique et en accentuant la redistribution. Les crises économiques sont le second facteur : elles conduisent l’Etat et les autres institutions publiques à augmenter leurs dépenses sociales afin en particulier de contenir les effets sociaux du chômage : allocations chômage, embauche d’agents publics, emplois aidés… De sorte que la France est aujourd’hui le pays le plus socialisé et le plus taxé du monde.

    • La répartition des prélèvements est particulièrement déséquilibrée et inéquitable

    On peut se féliciter de ce haut niveau de prélèvement, qui correspond à un haut niveau de socialisation. Pour ce qui nous concerne, le modèle socialisé nous paraît bien préférable au modèle libéral. Le système français, cependant, est gravement insatisfaisant, pour deux raisons. La première est que le taux élevé de socialisation s’accompagne d’une répartition particulièrement inéquitable.

    Le taux de prélèvements obligatoires permet, comme on l’a vu, de caractériser chaque pays du point de vue du type de société choisi, soit libéral, soit fortement socialisé, soit dans une situation intermédiaire. Ce taux ne renseigne pas en revanche sur la façon dont les prélèvements sont répartis entre les différentes couches de la population. Dans le cas de la France, on peut distinguer trois groupes dans la façon dont les prélèvements sont répartis.

    Les ménages dits « les moins favorisés », chômeurs ou bénéficiaires de minima sociaux, sont nettement moins taxés que la moyenne. Les revenus « de transfert » dont ils bénéficient ne supportent pas de cotisations sociales ni de CSG. Ils ne supportent pas non plus d’impôt sur le revenu. Ils supportent certes la TVA sur la consommation. Cependant une partie de la consommation de ces ménages est gratuite ou quasi gratuite et ne supporte donc pas de TVA : cantine, centre de loisirs et vacances gratuites pour les enfants par exemple. Si ces ménages supportent peu de prélèvements, ils reçoivent en revanche beaucoup. Ils bénéficient ainsi d’un accès très généralement gratuit aux services publics, par exemple à l’éducation nationale. Ils bénéficient d’une couverture santé dans les conditions du droit commun (CMU). Une partie de ces ménages bénéficient même d’une mutuelle gratuite. Les allocations sous condition de revenus, c’est-à-dire la plupart des allocations sociales, leurs sont réservées. Ils perçoivent également les minima sociaux. Ces ménages dits défavorisés sont donc des bénéficiaires nets du système public.

    A l’autre extrémité de l’échelle des revenus, les ménages riches parviennent, eux, à échapper à une part des prélèvements grâce à différents mécanismes : optimisation fiscale, expatriation fiscale, paradis fiscaux… Ils échappent en grande partie à l’impôt sur le revenu progressif, de façon légale. En effet les revenus du capital (revenus d’actions et d’obligations…) qui constituent une grande partie de leurs revenus ne sont pas assujettis à l’impôt sur le revenu mais à un prélèvement proportionnel, dont le taux est nettement plus faible que celui des tranches supérieures de l’impôt sur le revenu. Ce prélèvement libératoire avait été supprimé depuis 2013, ou plus exactement limité aux ménages percevant moins de 2000 euros d’intérêts et dividendes : il vient d’être rétabli dans son intégralité par M. Macron, sous le nom de « prélèvement forfaitaire unique ». De même les revenus du capital ne supportent pas les cotisations sociales qui pèsent sur les revenus du travail : ils sont seulement assujettis à la CSG. Si les allocations sous condition de ressources leur sont par définition inaccessibles, les ménages riches bénéficient en revanche de la protection sociale et des services publics dans les conditions du droit commun. Ce second groupe de ménages est certes contributeur net, mais il est nettement moins taxé, en proportion de ses revenus, que le troisième groupe.

    L’on constate ces deux dernières décennies un processus de baisse des impôts pesant sur les riches. La libre circulation des capitaux a rendu en effet nécessaire, c’était là l’un des buts de la mondialisation, des politiques de baisse des impôts pesant sur les hauts revenus et sur les détenteurs de capitaux : afin d’éviter la fuite des capitaux, des sièges de société, des entrepreneurs et cadres dirigeants, les Etats doivent baisser les impôts pour s’aligner sur les pays les moins fiscalisés C’est ce que l’on appelle « le dumping fiscal ». Dernièrement le gouvernement Macron a ajouté deux nouvelles mesures importantes dans ce sens : suppression de l’ISF sur les patrimoines détenus sous forme mobilière, remplacé par un impôt pesant seulement sur l’immobilier ; instauration d’un « prélèvement forfaitaire unique » sur les revenus du capital, en lieu et place du barème de l’impôt sur le revenu. Glissons cette remarque au passage : les gouvernements font valoir qu’ils sont contraints par la mondialisation et la libre circulation des capitaux  de pratiquer ce dumping fiscal qui enrichit fortement les riches : encore faut-il préciser que ce sont ces dirigeants eux-mêmes qui ont décidé et mis en œuvre la mondialisation et la liberté des mouvements de capitaux internationaux…

    À suivre

  • Et le pays le plus taxé du monde est… la France ! FIN

    Le groupe central, ou « classe moyenne » regroupe ceux qui ne sont ni riches ni « défavorisés » : il est constitué pour l’essentiel des salariés, actifs et retraités. C’est lui qui supporte l’essentiel du prélèvement. Les cotisations sociales en effet pèsent essentiellement sur les revenus du travail, qui constituent l’essentiel des revenus du groupe central : CSG comprise, les cotisations représentent 50 % du revenu du travail. Quant à l’impôt sur le revenu, il est très fortement concentré sur le groupe central : seuls 40 % des ménages le paient. Tous les gouvernements n’ont cessé depuis quarante ans de prendre des mesures ayant pour effet d’exonérer de l’impôt sur le revenu un nombre croissant de ménages.  Les professions indépendantes aux revenus moyens (artisans…) peuvent être rattachées à ce groupe central : elles sont cependant dans une situation plus favorable que les salariés car elles sous-déclarent leur revenu et parviennent ainsi à échapper, heureusement pour elles, à une partie des cotisations et impôts. Il va sans dire que ce groupe central ne bénéficie pas des allocations sous condition de ressources. Il est donc contributeur net et le taux de prélèvement qui pèse sur lui est nettement supérieur à la moyenne.

    • Ces prélèvements records sont d’autant plus contestables qu’ils sont très mal utilisés

    Cette taxation formidable est très contestable pour une seconde raison : les recettes publiques qu’elles génèrent sont très mal utilisées. La croissance très forte des prélèvements a en effet été consacrée au financement de trois politiques particulièrement détestables : l’assistanat ; la boulimie de la sphère publique ; l’immigration.

    La hausse des prélèvements a permis tout d’abord de financer le traitement social du chômage massif, qui a résulté de la crise du milieu des années 1970 puis des délocalisations intervenues à partir du début des années 1990. De très nombreux fonctionnaires et agents publics ont été embauchés, en particulier dans les collectivités locales, afin d’absorber une partie du chômage. De même ont été créés des centaines de milliers de pseudo emplois dits « emplois aidés ». Des conditions d’indemnisation des chômeurs très favorables ont été mises en place (non dégressivité des allocations ; versement des allocations pendant 2 ans, 3 ans même après 50 ans ; versement des allocations même lorsque les chômeurs ne reprennent pas d’emploi de façon volontaire à l’issue d’un CDD ou d’un intérim ; régime des intermittents…). De nombreux dispositifs de « traitement social » ont également été mis en place (préretraites, stages Pôle emploi rémunérés…) destinés à dégonfler le nombre des chômeurs. Les jeunes ont été incités à s’engager de façon massive dans les études supérieures, dans le but là encore de minorer les effectifs au chômage : de ce fait le nombre des étudiants à plus que doublé en trente ans. A été créé enfin un revenu minimal (RMI puis RSA), versé sans limite de temps. Ces dispositifs ont généré la mise en place d’un assistanat : une partie de la population d’âge actif s’est installée dans un système qui lui permet de ne pas travailler ou de travailler seulement par intermittence. En outre, les bénéficiaires de ces politiques, dont les revenus (déclarés) sont par définition faibles, paient peu ou pas d’impôts et de cotisations. Toutes ces politiques de traitement social sont une première source majeure de dépenses publiques.

    Ces prélèvements en hausse constante financent également la croissance sans limite du secteur public. Après la guerre a été mis en place un système d’intervention publique puissant, afin d’encadrer l’économie de marché, de mettre en place des services publics nombreux et de limiter les inégalités. Cette politique revêt des appellations diverses et synonymes : social-démocratie, économie sociale de marché, Etat providence, économie mixte… Ce système d’intervention publique est désormais dévoyé et anormalement dispendieux, au détriment du contribuable. De multiples services sans utilité et de fonctionnaires sans fonction véritable sont venues parasiter l’administration (citons par exemple les « autorités indépendantes » telles que le médiateur de la république, la CNIL ou le CSA). La décentralisation à la française est une source majeure de gâchis, de dépenses somptuaires, d’opacité, d’empilement de niveaux d’administration et de corruption. Les agents des entreprises et établissements publics bénéficient souvent d’un statut anormalement avantageux. Des associations para-administratives se sont multipliées, au sein desquelles se rencontrent les pratiques les plus contestables (absence de contrôle, détournements, élus vivant sur la bête, salariés bénéficiant de conventions collectives en or massif…). Les professions libérales liées à la santé, notamment l’industrie pharmaceutique et les officines, vivent sur un grand pied grâce au financement de la sécurité sociale. La massification des études au collège, au lycée, et désormais à l’université, est particulièrement coûteuse alors qu’elle débouche sur un échec massif et sur des diplômes trop nombreux ou sans valeur sur le marché du travail. Enfin la classe des politiciens est à l’origine de dépenses publiques manifestement trop élevées : multiplication des « comités Théodule » ; maintien d’institutions inutiles comme le sénat sans pouvoir de décision ; trop grand nombre de députés… En outre la France se présente comme l’un des pays les plus corrompus du monde occidental, occupant la 33e place dans le classement de Transparency international….

    Mais l’envolée des prélèvements résulte avant tout du gouffre que constitue le financement de l’immigration de masse. Celle-ci est intervenue comme on le sait à partir des années 1970, moment où a été décidé le regroupement familial. A partir des années 2000, l’accueil des « réfugiés » a accru encore les flux. L’immigration entraîne des dépenses sociales considérables (logement, santé, allocations sous condition de ressources…), les immigrés présentant d’importants besoins sociaux. L’immigration a imposé également l’augmentation du nombre des fonctionnaires et agents publics chargés d’accueillir ces nouvelles populations (éducation, santé, logement…) et de traiter les difficultés qu’elles engendrent (services du ministère de l’intérieur et de la justice, juges, policiers, gardiens de prison…). Enfin les immigrés se trouvent le plus souvent dans l’une des trois positions suivantes : ils perçoivent un salaire faible ; ils sont sans activité ; ou ils travaillent de façon clandestine. De ce fait cette immigration contribue peu, alors qu’elle reçoit beaucoup.

    • La hausse continue des prélèvements n’a pas empêché la dégradation des comptes publics

    Cette dernière observation mérite d’être mise en exergue : cette hausse considérable des prélèvements obligatoires n’a pas empêché les comptes publics de se dégrader.

    Pourtant les gouvernements ne se sont pas contentés ces dernières décennies d’augmenter les impôts et les taxes. Pour améliorer la situation des finances publiques, ils ont également mené deux autres politiques qui pèsent négativement sur la vie quotidienne des Français moyens. Ils ont d’abord commencé à durcir le régime de retraite. La durée de cotisation requise pour bénéficier d’une pension à taux plein a ainsi été augmentée par trois fois déjà : en 1993 elle est passée de 37,5 ans à 40 ans. La réforme de 2003 puis celle de 2013 ont décidé une nouvelle augmentation, entrant en vigueur de façon progressive : en l’état actuel de la législation une personne née après 1972 devra avoir cotisé 43 ans pour partir en retraite à taux plein.  De plus  un système de pénalité, dit de « décote », a été mis en place pour les retraites versées avant que la durée de cotisation du taux plein soit atteinte. Deux des mesures prises par M. Macron dans le domaine des retraites ont  d’ailleurs contribué à déclencher le mouvement des gilets jaunes : la non indexation des pensions sur les prix ; et la hausse de la CSG sur les pensions de retraite.

    Rappelons également que pour remplir les caisses, les gouvernements ont matraqué les Français d’amendes routières, grâce à la multiplication des radars.

    Enfin ces mêmes gouvernements ont  procédé ces dernières décennies à des privatisations massives et à la vente d’une partie du patrimoine immobilier de l’Etat.

    Et malgré tout cela, malgré le matraquage socio-fiscal, malgré les amendes, malgré les privatisations, malgré le durcissement du régime de retraite, les finances publiques n’ont cessé de se dégrader. Les budgets publics sont en déficit permanent : le budget de l’Etat comme celui de la sécurité sociale sont en déficit chaque année depuis plus de 40 ans.

    Dans ces conditions, la dette publique ne cesse de croître : elle a quintuplé en quarante ans, passant de 20 % du PIB en 1974 à 98 % du PIB désormais.

    De ce fait les intérêts de la dette atteignent un montant considérable : 41 milliards en 2017 soit  plus de la moitié du produit de l’impôt sur le revenu. Il faut ici souligner que cette situation, catastrophique pour le contribuable, est en revanche tout à fait profitable pour les créanciers de l’Etat, c’est-à-dire les banques et les hauts revenus.

    **

    La propagande du Système s’est mobilisée ces dernières semaines pour répliquer à la colère anti fiscale des gilets jaunes. Elle a mis en avant « le modèle français protecteur et solidaire, tellement préférable à la loi de la jungle américaine ». A l’entendre, le taux élevé de prélèvement est le prix à payer pour bénéficier d’une protection sociale de bon niveau. Cette propagande est mensongère. Il y a vingt ou trente ans, le matraquage était nettement plus modéré : la population était aussi bien soignée, les retraites étaient meilleures et on partait en retraite plus tôt. La vérité est que le financement de l’assistanat, l’entretien d’une sphère publique hypertrophiée et le financement de l’immigration de masse entraînent des dépenses tellement énormes qu’elles nécessitent un matraquage fiscal sans précédent, sans pour autant empêcher la situation des finances publiques de se dégrader.

    Insistons pour terminer sur ce point : La situation que nous venons de décrire est pour les riches extrêmement favorable. Non seulement leurs impôts n’ont cessé de baisser grâce aux politiques de dumping fiscal, mais encore ils s’enrichissent en prêtant à l’Etat impécunieux et en percevant les intérêts….

    https://leblogdepaysansavoyard.wordpress.com/

  • “Dormir c’est mourir” : Quand le peuple s’éveille…

    soleil-levant-300x200.jpgPanique et fébrilité à tous les étages:  « mi-novembre, à quelques jours de la première journée de mobilisation des gilets jaunes,  résume francetvinfo, Edouard Philippe avait dévoilé plusieurs premières mesures destinées à apaiser leur mécontentement. Matignon a annoncé à l’AFP, mardi 18 décembre, que le gouvernement allait finalement renoncer à une partie de ces mesures, ( « l’extension du chèque énergie à 2 millions de nouveaux bénéficiaires  à hauteur de 60 euros annuels en moyenne, et le doublement de la prime à la conversion pour les actifs qui se déplacent beaucoup)  ne seront pas incluses dans le projet de budget 2019 en discussion à l’Assemblée nationale. » « Depuis la mi-novembre, le gouvernement a annoncé l’annulation de toute hausse des taxes sur l’énergie en 2019 et des mesures très fortes en faveur du pouvoir d’achat, estime Matignon, pour qui certaines des mesures du 14 novembre ne s’imposaient donc plus. L’exécutif a toutefois rétropédalé dans la soirée du mardi 18 décembre. Après discussion avec les parlementaires de la majorité, le gouvernement maintient l’ensemble des mesures annoncées par le Premier ministre en novembre. L’accompagnement de la transition écologique sera l’un des enjeux clefs du futur grand débat national, a précisé Matignon. »

    Frousse d’un exécutif qui se renforce avec l’annonce de lActe 1 de la mobilisation des  policiers ; gilets bleus qui réclament notamment le paiement de leurs 22 millions d’heures supplémentaires en souffrance et des conditions de travail plus dignes d’un Etat moderne comme la France.  Frédéric Lagache, secrétaire général adjoint d’Alliance a dénoncé le budget insuffisant dévolu aux forces de l’ordre et  demandé  aux députés de ne pas voter le projet de loi de finances 2019. Budget qui  « doit prendre en considération un plan de modernisation tant sur le plan immobilier que sur le plan équipement» mais aussi « l’engagement sans faille des forces de sécurité, non seulement ces dernières semaines mais depuis plusieurs années.» L’agrégation de la colère de (tout ou partie) des  forces de l’ordre au  mouvement  de protestation  populaire de ces dernières semaines  n’est en effet pas une gage de stabilité  pour le pouvoir en place.  elle est même, dans sa forme extrême,  la condition  historiquement  vérifiée  de tous les processus évolutionnaires.

    Hier le chanteur Françis Lalanne et quelques  gilets jaunes  étaient réunis pour une conférence de presse à Paris pour  annoncer la création d’une structure en vue des élections européennes de 2019. « Thierry Paul Valette, coordinateur des gilets jaunes à Paris (?), présent à la conférence de presse, a indiqué que son but était de  faire une remontée de terrain et reprendre la totalité des revendications des gilets jaunes, sauf celles racistes et antisémites (lesquelles ???,  NDLR). Nous voulons que toutes les couches sociales soient représentées ». « Le but c’est de compter nos forces, combien nous sommes dans ce pays à vouloir que cela change. C’est pour ça qu’on présente des candidats, pour que les Français votent pour le peuple », a déclaré M.  Lalanne.  « Il n’y aura pas de tête de liste ( ?)  on s’en fiche. C’est quand il y a une tête de liste qu’il n’y a plus de démocratie » « Par ailleurs, Francis Lalanne a indiqué avoir trouvé  une caution bancaire de 800 000 euros avec un imprimeur » par l’intermédiaire de Jean-Marc Governatori, ex-chef d’entreprise et actuel cosecrétaire national de l’Alliance écologiste indépendante. (AEI)»

    Rappelons tout de même que l’indépendant Governatori avait appelé à voter pour  l’anti populiste et néo-macroniste Christian Estrosi au second  tour des élections réginales en PACA en décembre 2015 pour faire barrage à l’opposition nationale. Dans la même veine, il  avait appprté en 2012 son soutuen au militant euromondialiste  Daniel Cohn-Bendit autre   compagnon de route d’Emmanuel Macron,  dans  son souhait  de  « créer un nouveau mouvement écologiste dans l’esprit de l’Appel du 22 mars(1968) » Un Mouvement du 22 mars   qui regroupait différentes chapelles de l’extrême gauche, dont la mue  idéologique libérale-libertaire  et anti populaire de ses grandes figures  n’a pas grand chose à voir  avec les aspirations du peuple français…

    Au nombre de celles-ci,  figure le souhait d’en finir avec le racket fiscal, les  dépenses somptuaires de ‘l’Etat, le train de vie des élus et des assemblées, les fromages républicains dont bénéficient ses affidés et les petits copains des médias aux ordres, particulièrement insupportables en ce temps de crise,  l‘inversion des flux  migratoires, immigration massive dont le coût économique,  social et identitaire délirant est dénoncé par la très grande majorité des Français (une vérité ce qui n’a rien voir avec le racisme n’en déplaisent à MM. Lalanne, Valette et Governatori ).  Et bien sûr    la mise en œuvre du referendum d’initiative populaire (en bonne place dans tous les programmes du FN/RN depuis 1986!) , un  referendum d’initiative citoyenne (RIC) dont la revendication était très présente sur les panneaux des gilets jaunes dans les manifestations. (Re) donner la parole au peuple? C’est cela qui est  craint comme la peste par tous  les partis du Système. A cette aune, l’information est relayée par l’excellent blogue d’Olivier BerruyerLes crises,  Richard Ferrand s’est fait sérieusement étrillé par l’ancien maire de Genève, Guillaume Barrazone. Le 16 juillet dernier indique le genevois , « l’ignare » élu LREM, alors président du groupe macroniste à l’assemblée, avait déclaré , à propos  du droit de référendum helvétique : « les thèmes soumis sont très souvent le fait de cliques affairistes et de quelques lobbyistes démasqués. Le peuple suisse appréciera… »

    Pierre Boisguilbert, le résume sur le site Polemia:  «voila la grande peur : et si le peuple disait non aux lois d’élus n’étant plus représentatifs ? C’est pourquoi on diabolise les manifestants plus que les pillards venus des banlieues et on en  fait des sortes de fachos le couteau entre les dents (…) Les médias ont pratiqué le Macron-bashing puis ont été saisis par la peur du vide. La nature a horreur du vide et ils se sont pris a fantasmer sur ce qui pourrait occuper ce vide, une France blanche et de beaufs. Le Gilet jaune, c’est pour les médias une sorte de  Dupont la Joie (…).Tout se concentre politiquement sur le RIC, référendum d’Initiative Citoyenne. C’est une démocratie directe qui fait peur aux oligarques démocrates  qui se méfient du peuple quand ils ne le détestent pas. Ils ont raison. En Croatie, abomination de la désolation aux yeux de l’idéologie médiatique,  un référendum du même type a repoussé le mariage pour tousLes Suisses votent régulièrement pour limiter l’immigration. Et si demain on votait dans notre pays sur la peine de mort, l’immigration, le sort à réserver aux islamistes, etc., c’est tout le système qui serait mis à mal par la démocratie directe. Car notre système est une démocratie confisquée au peuple et celui-ci a finit par s’en rendre compte.» 

    Français qui auront mis dix-huit mois à comprendre Macron, à Voir Macron pour reprendre le titre de l’ouvrage prospectif de Michel Drac. En mai dernier, à l’occasion, de la sortie d’un petit essai/pamphlet de Nicolas Bonnal, Le choc Macronson préfacier, Robin Dubois,   écrivait qu’il lui semblait évident  que  «Nous sommes entrés dans la phase ultime de la mondialisation néolibérale – l’autoritaire. (…).  Macron cherche à ressusciter avant tout le parti de l’ordre et à acclimater un peuple anciennement souverain à sa définitive disparition dans le shopping-center surendetté sous surveillance électronique (…) nous avons élu un François Hollande bis (…).  Frappés de dissonance cognitive, les Français conditionnés ou résignés ont élu le ministre de l’économie d’un ex-président à qui ils devaient guerres, débâcle civile, 600 000 chômeurs de plus, explosion de la dette, du déficit commercial et du déficit budgétaire (…)… La catastrophe économique ne semble troubler personne, au moins ouvertement. Les médias subventionnés, aux mains des oligarques, font fait peser sur la colonie une effroyable chape de plomb.» Et de citer Victor Hugo dans Napoléon-le-petit :« Mais cela ne sera pas ; on se réveillera (…). La France ne doit pas même adhérer à ce gouvernement par le consentement de la léthargie ; à de certaines heures, en de certains lieux, à de certaines ombres, dormir, c’est mourir. Victor Hugo dut attendre dix-huit ans et la défaite de Sedan.L’avenir nous dira si cette nouvelle petite mort que se sont infligés les Français avec Macron connaîtra une fin. Ou si ce peuple postmoderne, décidément jamais rassasié de sommeil, en redemandera. Et si finalement les gens étaient contents comme ça ?»

    Et bien non,  les gens ne sont pas contents comme ça!  Il y a  toujours dans les tréfonds de notre peuple constate Bruno Gollnisch, cette capacité de de résistance , de révolte contre  l’oppression, la  dictature en marche, qui nous invite à ne pas désespérer, qui est la raison d’être  de l’opposition nationale et  explique son assomption. Cette réaction française, ce sursaut prend tout son sens en cette période de Noël, fête de l’invincible espérance, du triomphe de la lumière sur les ténèbres. Elle   doit aussi nous permettre de méditer  sur cette grande vérité: L’Histoire est toujours ouverte, toujours imprévisible. Vérité qui a éclairé le parcours de Dominique Venner à qui nous  laisserons le mot de la fin: «Concernant les Européens, écrivait-il dans Le Choc de l’Histoire, tout montre selon moi qu’ils seront contraints d’affronter à l’avenir des défis immenses et des catastrophes redoutables qui ne sont pas seulement celles de l’immigration. Dans ces épreuves, l’occasion leur sera donnée de renaître et de se retrouver eux-mêmes. Je crois aux qualités spécifiques des Européens qui sont provisoirement en dormition. Je crois à leur individualité agissante, à leur inventivité et au réveil de leur énergie. Le réveil viendra. Quand ? je l’ignore. Mais de ce réveil je ne doute pas.»

    https://gollnisch.com/2018/12/19/dormir-cest-mourir-quand-le-peuple-seveille/

  • Gilets Jaunes, RIC, Attentat qui tombe à pic...

  • Rien n'est vraiment réglé

    6a00d8341c715453ef022ad3a80c7e200d-320wi.jpgAu lendemain du Ve acte du mouvement des Gilets jaunes, ce 16 décembre, le Journal du Dimanche s'interroge "Pourquoi tout n'est pas réglé" titre en gros la première page. Et de l'illustrer d'une photo du chef de l'État. Le quatrième personnage de la république, Richard Ferrand, un homme qui inspire confiance, président de l'Assemblée nationale, l'a pourtant assuré : "L’engagement du Président sera tenu, il n’y aura pas de carabistouille !"

    Devant un si beau langage et un si fort témoignage, pourquoi et comment oserait-on manifester la moindre incertitude, par nature régressive [1]?

    On parle certes d'une mise à l'écart du Premier ministre. Mais, malgré le caractère formellement parlementaire du régime chacun pense que seul le président compte pour quelque chose.

    Celui-ci, de mois en mois, parvient encore à descendre dans les sondages, mais il demeure en place.

    Partons d'abord de ce constat : le slogan le plus populaire dans les rangs des manifestants aura consisté, pendant six semaines, entre deux Marseillaise beuglées à déchirer les oreilles les plus tolérantes, à crier bien fort Macron démission. En supposant la sincérité de cette scansion, la revendication n’a pas abouti.

    Remarquons aussi l'ambiguïté et/ou la complication des concessions présidentielles du 10 décembre. Elles se voulaient franches et simples. Mais par exemple l'augmentation de 100 euros, nets de charges du salaire minimum se révèle adossée à un dispositif d'aide sociale qui ne concerne pas tous les bénéficiaires supposés. Cette seule annonce nourrit de longues pages polémiques. Idem pour la prime de fin d'année suggérée aux entreprises.

    Si l'on entre dans le détail on peut aussi se demander comment les logiciels du fisc et de l'Urssaf pourront intégrer véritablement de telles dérogations. Ceci souligne une fois de plus qu'en France, tant que l'on n'aura pas supprimé l'intermédiaire répartiteur de la sécurité sociale, tant qu'on n'aura pas liquidé ses monopoles assurantiels et redonné toute sa valeur au salaire direct, tant qu’on n’aura pas supprimé ce mécanisme monstrueux et hybride fiscalo-social appelé CSG, nous crèverons d’assistanat arbitraire.

    Le pays va aborder l’année 2019 avec des promesses de réformes macroniennes qui ne pourront plus être tenues. Elles avaient assuré sinon le succès, du moins le coup de pouce grâce auquel le candidat dégagiste qui les portait en 2017 s’était trouvé au second tour et se vit hissé sur le pavois.

    Reconnaissons certes qu’il a bénéficié alors de la fragilité de ses adversaires. et qu’il capitalise aujourd'hui encore les ravages du deuxième tour.

    On ne peut pas non plus lui imputer le mécanisme spoliateur de la retraite par répartition : ce système remonte à la charte du travail de 1941 et s'est étendu pendant les 35 années qui ont suivi sous les IVe et Ve républiques, au détriment de l'épargne des classes moyennes.

    Non certes l'enfant Macron n'était pas né quand le communiste Croizat tenta d'imposer en 1946 une sécurité sociale universelle, ni quand, quelques mois, plus tard les gouvernements crépusculaires du tripartisme, démocrates chrétiens en tête, en ont permis l'éclatement en mille petits monopoles différents. Puis sont venues d'autres erreurs gravissimes comme l'institution de la CSG par Rocard et son aggravation par le catastrophique plan Juppé.

    Certains espéraient, et une partie de l'électorat, 24 % des votants du premier tour, a cru, ou voulu croire que le quinquennat du nouveau monde rétablirait un peu plus de bon sens, un peu plus de libertés, un peu moins de fiscalisme, un peu moins d'étatisme.

    Non seulement la crise récente a dissipé cette illusion, mais on va bientôt mesurer combien la sortie de crise va tendre à renforcer tous les mécanismes pervers du système.

    JG Malliarakis  

    Apostilles

    [1] "Incertitude, ô mes délices / Vous et moi nous nous en allons /Comme s’en vont les écrevisses, / À reculons, à reculons." écrivait Guillaume Apollinaire en 1911.

    https://www.insolent.fr/

  • Gilets jaunes : l'analyse du Parti de la France sur la dernière journée d'actions...

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    Jean-François Touzé, secrétaire national du PdF
    Au lendemain d'un acte V marqué par un net étiolement du mouvement en partie dû à une certaine lassitude, mais surtout au sens des responsabilités de la majorité des Gilets jaunes qui veulent le rapport de force mais pas le chaos et au refus de l'OPA lancé par l'extrême gauche, il est temps de dresser, du point de vue politique et national qui est le nôtre, un bilan de ces cinq semaines de mobilisation.
    Les points positifs
    • Le réveil du peuple français. Cette France oubliée, silencieuse, cette France majoritaire et pourtant marginalisée par les pseudo-élites, cette France « périphérique », ce pays réel s'est levé, a crié sa colère et hurlé son ras-le-bol. Cette France assommée de taxes, étranglée par les carcans administratifs punitifs, bâillonnée dans son expression et méprisée par les chapeaux à plumes de Paris, cette France en première ligne de toutes les crises et confrontée, au quotidien, aux méfaits de l'immigration et du mondialisme s'est levée et, désormais, quel que soit l'avenir des Gilets jaunes en tant que tel, ne se couchera plus.
    • Les quelques mesurettes d’annulation des hausses (taxe sur le carburant et CSG pour les retraités les plus modestes) et la vraie fausse hausse du SMIC de 100 euros arrachées au gouvernement. Ce qui est pris n'est plus à prendre même si tout cela peine à être mis en œuvre et aura un prix (10 milliards d'euros) qui sera prélevé dans la poche du contribuable, ce qui revient à déshabiller Pierre pour habiller Paul.
    • Le recul du gouvernement. Les Gilets jaunes ont eu raison de l'arrogance macronienne et des certitudes du petit prince de l'Élysée contraint de renoncer à ses projets flamboyants et désormais durablement atteint sur le plan intérieur comme sur les scènes internationales et européennes.
    • L’affaiblissement du pouvoir. Tout ce qui entame le Système est bon à prendre. Il est aujourd'hui ébranlé. Ses bases ont vacillé. Ses murs sont lézardés. L'édifice tout entier est fragilisé. Même les revendications bric-à-brac sur la démocratie participative et directe vont dans le sens de l'épuisement du régime. À noter toutefois que le référendum citoyen cher à Mélenchon (tout comme ses jurys du même métal, véritables soviets à peine modernisés), largement revendiqué par les Gilets jaunes ce samedi, n'est pas de même nature que notre référendum d'initiative populaire que nous réclamons depuis des décennies.
    • La mise en évidence de l’incapacité de la soi-disant puissance publique à maintenir l'ordre durablement et dans un même temps sur l'ensemble du territoire. En espérant – sans trop y croire cependant – que l’alerte aura été entendue pour que, demain, lorsque pour une raison ou pour une autre la racaille envahira massivement les rues de nos villes, les forces de l’ordre soient en mesure de faire face.
    Les points négatifs
    • L'inorganisation du mouvement facteur d'erratisme stratégique, d’inconstance revendicative, d’inaptitude au développement au-delà de sa base initiale, d'absence totale de rigueur, de confrontation de circonstances avec les forces de l'ordre et de débordements contre productifs.
    • La remise en selle de la France Insoumise qui, même si elle ne semble pas pour le moment en profiter sur le plan électoral, a, jouant de l'inexpérience des manifestants, engrangé sur le terrain ; la porte ouverte aux manœuvres trotskistes (omniprésents sur les ronds points à partir du 1er décembre) ; le retour des communistes (le PC s'est largement mobilisé dans les Hauts de France et en Occitanie ou à Marseille et Toulouse où la CGT et les « comités de lutte » squattaient et orientaient samedi le cortège) ; le glissement vers les revendications syndicales au nom de la « convergence des luttes », glissement sensible dans les slogans et la sémantique (récupération de la CGT et de Sud).
    • Les effets induits sur l’économie, sur la croissance, sur les commerces (principalement impacté le petit commerce avec, si l'on en croit le Président de la Confédération des Commerçants de France, une baisse de 40 % à 70 % du chiffre d’affaires selon les zones, cela en pleine période de Noël, sans même parler des saccages et pillages de la racaille), sur le tourisme, sur l'emploi saisonnier et à terme sur l'emploi tout court, qui vont à l'encontre de l’intérêt du pays et du peuple, singulièrement des classes moyennes.
    Il ne nous appartient pas de dire aux Gilets jaunes ce que doit ou peut-être la suite de leur mouvement. Les débats citoyens organisés en mairies qui risquent fort de se résumer à un psychodrame généralisé ne sauraient constituer l'horizon indépassable de la lutte du peuple surtout quand celui-ci, tout en soutenant les revendications légitimes, se garde bien, dans son immense majorité de participer aux mobilisations. L'effet de loupe des chaînes infos ne durera, quant à lui, qu'un temps. La politique ne pourra, dans ces conditions, que reprendre ses droits. 
    C'est, en effet, par le combat politique et seulement par lui que se fera le relèvement de notre Nation. Le Parti de la France se devra d'être au rendez-vous.
  • CSG : pourquoi les retraités devront payer… avant d’être remboursés

    Les systèmes informatiques des 35 caisses de retraite doivent intégrer une quatrième tranche avec le nouveau barème de la CSG. LP/Philippe Lavieille

    Malgré l’annulation de la hausse de la CSG annoncée par Emmanuel Macron, les retraités percevant moins de 2000 € devront continuer à payer le taux fort. Ils seront remboursés au plus tard le 1er juillet 2019.

    Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? La maxime des Shadoks s’applique à merveilles à l’annulation de la hausse de la CSG (Contribution sociale généralisée) pour une partie des retraités. Tout paraissait pourtant, simple, il y a une semaine, lors de l’allocution d’Emmanuel Macron. « Pour ceux qui touchent moins de 2 000 € par mois, nous annulerons en 2019 la hausse de CSG subie cette année (NDLR : à 8,3 % au lieu de 6,6 %). L’effort qui leur a été demandé était trop important et il n’était pas juste », avait lancé le président de la République à la télévision.

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