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Acte 6 : Des milliers de Gilets Jaunes dans les rues de Paris !
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Muriel Pénicaud préfère les “réfugiés” aux Gilets Jaunes
Tout le monde a encore en tête la façon sèche et intraitable avec laquelle Muriel Pénicaud, ministre du Travail, a abordé dès novembre les revendications des Gilets Jaunes.
Mais Muriel Pénicaud sait se montrer généreuse quand elle le veut. Surtout avec les immigrés et autres “réfugiés”. Encore une politicienne qui incarne le préférence étrangère.
Le 1er octobre 2018, Muriel Pénicaud, annonçait un appel à projets à hauteur de 15 millions d’euros pour aider à l’insertion des “réfugiés” et notamment à leur trouver un emploi. Les chômeurs français apprécieront.Présenté comme un volet du Plan Investissement Compétence, il s’agissait d’un nouvel appel à projets pour l’intégration professionnelle des bénéficiaires d’une protection internationale et des demandeurs d’asile de plus de 6 mois, à la recherche d’un emploi ou d’une formation professionnelle.
Le ministre du Travail appelait les structures d’insertion et de formation des réfugiés en France à candidater pour bénéficier d’aides financières, à hauteur d’une enveloppe globale de 15 millions d’euros.
https://www.medias-presse.info/muriel-penicaud-prefere-les-refugies-aux-gilets-jaunes/102744/
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Gilets Jaunes : Contre l’avis du parquet, le juge autorise Eric Drouet (figure du mouvement) à continuer à séjourner à Paris, donc à y manifester. Jugement le 5 juin 2019. (MàJ)
23/12/18
Contre l’avis du parquet, le juge autorise Eric Drouet à continuer de séjourner à Paris, donc manifester, droit que selon son avocat il continuera à exercer. Il reste mis en examen et sera jugé le 5 juin 2019.
– BFM TV, 18h0022/12/18
Laetitia Dewalle (Gilet Jaune) : «Eric Drouet a été interpellé violemment, une 15aine de gendarmes lui ont sauté dessus, j’étais à 50cm. Il s’est retrouvé au sol, a pris des coups et été gazé à bout portant. Une pétition est en ligne pour le libérer.»
– RT France, 15h10L’une des figures des « gilets jaunes » a été placée en garde à vue. Samedi 22 décembre en début d’après-midi, Eric Drouet, a été interpellé à Paris en marge d’une manifestation du mouvement, rue Vignon, dans le 8e arrondissement. Son arrestation a eu lieu vers 14h15.
Selon une source judiciaire, il est retenu pour trois raisons : organisation illicite d’une manifestation sur la voie publique, port d’arme prohibé, et participation à un groupement formé en vue de violences ou de dégradations. Samedi matin, c’est notamment lui qui avait appelé les manifestants à se rendre à Montmartre, alors qu’un rassemblement des « gilets jaunes » était initialement attendu du côté de Versailles.
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Sous les Gilets Jaunes, le bleu-blanc-rouge !
Par Jérôme Serri, ancien collaborateur parlementaire et auteur de Les couleurs de la France Pour Jérôme Serri, les Gilets Jaunes désirent plus de France et sont particulièrement attachés au drapeau national. Mais les élites technocratiques ne semblent pas intéressées par cet emblème.
« L’Europe de la macronie ou celle de la populace »
Dans les manifestations des gilets jaunes, sur tous les ronds-points où ils se rassemblent, flotte le drapeau tricolore. Aucun drapeau rouge, aucun drapeau noir ! Est-ce donc pour cela que Gérald Darmanin a osé parler de « peste brune » ? Quand on rêve de prolonger jusqu’en 2022 la confrontation du second tour de l’élection présidentielle, la tentation est grande de vouloir ancrer dans la tête des Français l’idée que l’attachement au drapeau de la Nation est malsain. Cela fait des années que dure cette intimidation qui entend amener nos compatriotes à faire le deuil de leur sentiment d’appartenance à une communauté nationale.
Avec cette injure, c’est la campagne de LREM pour une Europe post-nationale qui a commencé. « L’Europe de la macronie ou celle de la populace », voilà le choix dans lequel LREM entend enfermer les Français. Parions que l’insultante bêtise du ministre des Comptes publics aura un effet contre-productif dans les urnes. D’autant plus qu’elle rime avec le mépris auquel le chef de l’Etat a habitué les Français et qu’ils ont commencé de lui faire payer.
La France face à la technocratie
Au-delà des revendications d’ordre économique, il est clair que les gilets jaunes veulent plus de France et plus de République car ils sentent que ce sont là les conditions d’une plus grande justice sociale. Or, nos élites politiques sont prisonnières de la machine infernale montée par les technocrates hors-sol de Bruxelles qui n’ont que mépris pour la démocratie et la souveraineté des nations.
Le Président du Sénat, Gérard Larcher, invité du Grand Jury RTL /Le Monde au lendemain des manifestations du 1er décembre, a rappelé qu’il avait en 2015 remis un rapport au Président de la République intitulé La nation française, un héritage en partage. C’était après les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher. Thomas Mann expliquait en 1933 que notre humanisme était le talon d’Achille de la démocratie parce que ses adversaires s’ingéniaient à retourner contre elle ses principes. Aussi préconisait-il de le « viriliser », c’est-à-dire d’en faire l’occasion de tous les courages, non le prétexte à toutes les lâchetés. En dénonçant le pacte de Marrakech, les gilets jaunes ont rappelé avec virilité à l’establishment européiste et immigrationniste que la nation française n’est pas un paisible « héritage en partage ». Elle est une communauté menacée dans sa cohésion par l’idéologie mortifère des droits-de-l’homme-illimités.
Ce même Président du Sénat déclara au lendemain de la mise à sac de l’Arc de triomphe par des casseurs : « Il faut sauver la République. Elle est aujourd’hui menacée ». Se souvient-on qu’en juillet 2014, briguant un second mandat, il prit comme slogan de campagne : « Le Sénat peut relever la République » ? Tragique ironie du sort, les trois années de son mandat furent ensanglantées par une vingtaine d’attentats et d’assassinats jusque dans son département. Il y a des slogans qu’il serait préférable de laisser dormir au fond des tiroirs.
Les couleurs du drapeau national, motifs de fierté ?
D’autant plus que depuis juillet 2014 se trouve sur son bureau, élaboré à sa demande, un programme de manifestations autour de la République, notamment en direction des jeunes. Il fallut à son directeur de cabinet, aujourd’hui retourné au Conseil d’Etat, trois ans d’inutiles réunions pour arriver finalement à un report sine die de toute manifestation autour de ce thème. Ce programme n’aurait pu bien entendu à lui seul relever une République abaissée depuis des années. Comment en effet une exposition montrant que notre drapeau est le seul au monde à avoir été peint, après Delacroix, par les plus grands noms de la peinture moderne, depuis les Indépendants jusqu’à l’Ecole de Paris, et donc le seul au monde à pouvoir s’enorgueillir d’être l’emblème de deux révolutions, l’une politique, l’autre esthétique, comment une telle exposition aurait-elle pu avoir l’ambition à elle seule de « relever la République » ? En revanche, elle était susceptible de restaurer chez les Français, notamment les plus jeunes, un salutaire sentiment de fierté nationale. Mieux, en découvrant que cette révolution de la couleur puis de la forme qui eut lieu en France fut, comme le souligna André Malraux, à l’origine de la résurrection de tous les arts du passé, sur tous les continents, les Français auraient pris conscience que notre identité, loin d’être une identité repliée sur elle-même, était une identité ouverte sur le monde.
Aujourd’hui, on nous dit « il faut sauver la République ». Hier, on nous disait « le Sénat peut relever la République ». Que pensez de ces déclarations quand celui qui en est l’auteur renonce avec une habile discrétion à un programme de manifestations qui avaient l’ambition d’affermir chez les Français le sentiment républicain d’appartenance à la nation ?
Admettons que ce projet fût sans intérêt et que des historiens de renom en aient salué à tort la qualité et l’originalité ! Oublions les Manet, Monet, Renoir, Cézanne, Seurat, Van Gogh, Derain, Matisse, Marquet, Braque, Léger, Dufy, Utrillo et bien d’autres qui sont l’honneur de notre pays, et demandons-nous si nos politiques, toujours prompts à invoquer l’importance de l’éducation dans la formation de l’esprit républicain de nos jeunes compatriotes, demandons-nous s’ils n’en sapent pas tout bonnement la possibilité en autorisant, voire en finançant, depuis des années, dans les jardins du Château de Versailles un « Vagin de la Reine », place Vendôme un « Plug anal », devant le centre Pompidou une « Sodomie » géante, dans la salle des Rubens du Louvre un « chaos de dalles funéraires », en Avignon la photo d’un crucifix plongé dans un bocal d’urine, au CAPC de Bordeaux des « scènes de masturbation » tournant en boucle sur des postes de télévision, à l’Abbaye royale de Maubuisson des tombereaux de sable déversés dans la salle capitulaire, sans parler de cette photo qui reçut le « coup de cœur » du jury de la FNAC de Nice parce qu’elle montrait un jeune homme, pantalon sur les chevilles, en train de s’essuyer les fesses avec le drapeau français.
Qui peut être assuré que, au-delà des revendications économiques, la colère des gilets jaunes ne vise pas le discrédit d’une élite qui s’est depuis longtemps déshonorée en applaudissant à la puérilité et à la vulgarité. Face à leurs gilets, comment ne pas se rappeler les « gilets rayés » commandés à l’inévitable Daniel Buren pour habiller en 2006, au Grand-Palais, des surveillants d’exposition assis au pied d’un Mickey géant fier de son érection.
« Et la liberté d’expression ?», s’indignent les imposteurs, toujours prêts à se victimiser. C’est là le talon d’Achille dont parlait Thomas Mann. « Liberté d’expression, oui, bien sûr ! » Mais ne l’abandonnons pas aux mystificateurs et permettons à ceux qui la mettent au service de l’esprit de l’exercer dans l’intérêt de tous.
Après avoir demandé sur le plateau de Cnews le montant du Smic à une députée LREM qui lui répondit : « Vous me posez une colle », un gilet jaune continua ainsi : « J’ai une autre question, Madame la députée, à vous poser. C’est très important : bleu-blanc-rouge, qu’est-ce que ça veut dire ? ». Jean-Marc Morandini qui animait le débat l’interrompit, mettant à son tour, comme le Président du Sénat, comme tant d’autres depuis des lustres, le drapeau tricolore sous le boisseau.
Pour que soit entendue dans toute sa justesse la demande légitime des gilets jaunes de plus de justice, il est urgent – à la veille des européennes – que nos responsables politiques comprennent enfin que cette demande est portée par une exigence, fondamentale, de plus de France, de plus de République, pour plus de démocratie ?
Jérôme Serri 22/12/2018
https://www.polemia.com/gilets-jaunes-bleu-blanc-rouge-jerome-serri/
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Quand les lecteurs du Monde s'attaquent à ces "salauds de pauvres"...
Aristide Leucate
« Salauds de pauvres ! » Ainsi Marcel Aymé (et, plus tard, Claude Autant-Lara, dans son film éponyme) faisait s’exclamer Grandgil dans La Traversée de Paris à l’adresse d’une poignée de bougres apeurés, certes pas bien riches, mais petits-bourgeois d’esprit et de tempérament, « ceux qui, bêtement, confondent le bonheur avec la standing, rêvent de consommer toujours plus, préfèrent la quantité à la qualité, ne se posent pas de questions au sujet de la finalité de leurs actes, participent à la destruction de l’univers (sous l’alibi menteur de “progrès”) ou pensent “Après nous, le déluge” » (Freddy Buache, Claude Autant-Lara, Éditions L’Âge d’Homme, Paris-Lausanne-1982).
Mais à quels pauvres s’adressaient ces internautes anonymes, tous lecteurs du Monde, qui, de Facebook en Twitter, se sont répandus en verbiages fielleux suintant la haine de classe, suite à un reportage (15 décembre) sur le quotidien difficile d’un cariste de 26 ans, de son épouse au foyer et de ses quatre enfants, ayant rejoint les gilets jaunes sur le rond-point à côté de chez eux ?
Ici, on passerait très vite de La Traversée de Paris à Uranus, autre œuvre de Marcel Aymé décrivant les turpitudes humaines dans cet entre-deux sordide de la Libération, entre collaboration passive et fausse résistance, ce goguenot qu’à travers toute l’Europe l’on a pudiquement appelé « l’épuration ».
Nos pauvres internautes n’y sont pas allés de main morte. L’hommerie la plus crasse, aurait dit Montaigne.
On se demanderait presque si ce déferlement imbécile n’aurait pas été téléguidé d’un certain château où se terre un certain Emmanuel Can’t exhortant ses godillots « marcheurs » à cracher le portrait type des gilets jaunes, caricaturés en Deschiens : « Parmi les commentateurs figurent également des partisans d’Emmanuel Macron. L’un d’eux affirme ainsi que “rien ne démontre que la politique menée par [le Président] et son gouvernement leur ait enlevé un centime de pouvoir d’achat” », s’émeut notre plumitive…
Un autre d’y aller encore de ses doctes considérations boutiquières sur l’air bien connu du pauvre qui picole avec son pognon fraîchement gagné : « Désolé, mais je n’arrive pas à comprendre », écrit l’un d’eux. « Revenu total : 2.700 euros. Loyer + électricité : moins de 600 euros. Ça fait donc plus de 2.100 euros pour faire vivre 2 adultes + 4 jeunes enfants. Moi aussi je regarde les prix et il n’est pas compréhensible d’être à découvert dès le 15 du mois. »
Pour ces donneuses, au double sens de moralisateur et de délateur, qui connaissent aussi bien les ressorts historiques et sociologiques des luttes sociales que nous autres la physique quantique, la cause est entendue : « Cette révolte [des gilets jaunes] est définitivement celle des assistés. »
Pauvre c… ! aurait assené le regretté Gainsbourg. Décidément, il semblerait que le monde soit divisé en trois catégories : les gavés attaliens (ou oligarchie BHélienne), les cocus contents impatients d’aller transhumer dans les alpages l’hiver avant d’exhiber leur couenne l’été, et les prolos (chômeurs, artisans, petits patrons, femmes seules, familles isolées, retraités indigents…) se désespérant de voir la France de leurs grands-parents se désagréger entre leurs doigts.
Sociologie, certes sommaire, mais pas moins que celle des imMondes lecteurs susvisés…
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Gilets jaunes et immigration : le mea culpa de Christophe Barbier…
Ce qu’il y a de bien, avec les non-dits, c’est qu’on finit toujours par les dire. En prenant son temps et en y mettant les pincettes, toutefois, tel Christophe Barbier, le 19 décembre dernier sur BFM TV, à propos de cet autre non-dit voulant que l’immigration ne soit pas pour rien dans les revendications plus ou moins avouées des gilets jaunes.
Notre fin limier, auquel rien ne saurait échapper, rend donc son verdict : « Elle est où, la France de l’immigration sur les ronds-points ? Il y a quelque chose de blanc et de rural, dans tout cela… »Extraordinaire ! Si Christophe Barbier ne l’avait pas vu, on n’en aurait jamais rien su. Que ferait-on sans lui ? C’est vrai qu’on aurait dû s’en douter, que la France de Johnny ne bloquait pas le pays, depuis un mois, au seul nom de la célébrissime « ouverture à l’autre ».(*)
À l’en croire, il y avait néanmoins des indices : ce camion empli d’immigrés clandestins, par exemple, bloqué dans la Somme par ces mêmes gilets jaunes, dont la cargaison fut illico remise aux forces de l’ordre, provoquant ainsi la fureur des ligues de vertu antiracistes. Sans négliger la concomitance du pacte de Marrakech, dont le moins qu’on puisse prétendre est qu’il n’a pas soulevé l’enthousiasme de la France périphérique.
Mais Christophe Barbier n’est pas homme à se défiler devant les enjeux : « Le moment est venu de parler de la question migratoire ! Il faut laisser sortir le jet de vapeur pour dire “vous voyez, les mauvaises idées que vous trimbalez, on va en parler sur le fond”. » Monsieur est décidément trop bon. Attention, on ne va tout de même pas, non plus, débattre de n’importe quoi avec n’importe qui ; il y a des limites démocratiques à la décence humaniste. Et l’homme-tronc d’assurer : « Chaque parti doit se mettre au clair idéologiquement et, surtout, politiquement. » S’il reconnaît au parti de Marine Le Pen une certaine « cohérence » en la matière, il reproche à la droite et à la gauche de louvoyer, de la fermeté en trompe-l’œil affichée d’un Charles Pasqua à « l’identité heureuse » d’un Alain Juppé ; du « touchepotisme » d’un Harlem Désir à une autre fermeté de façade, celle de Manuel Valls. Nul doute que tous ces gens tiendront compte de ces conseils avisés.
Non content de se montrer fin observateur de la chose publique, Christophe Barbier est, de plus, pédagogue dans l’âme, sachant qu’avant même d’entamer un débat, autant le clore tout de suite. D’où cette sentence définitive : « Sans les immigrés, notre pays s’effondre ! » Nous y voilà. Ainsi, mes confrères journalistes et myself en personne se sont longtemps posé la question de savoir pourquoi les ventes de L’Express s’étaient effondrées sous le règne de Christophe Ier. Parce qu’il s’agit d’une buse de calibre olympique ? Parce qu’il peine souvent à aligner, en un seul article, moins de trois clichés gros comme des barges de débarquement, tout en transpirant à correctement s’exprimer dans sa langue pourtant natale, le français ?
Pas du tout, et nous n’y étions pas. Si L’Express s’est vautré comme un flan, c’est seulement parce que les journalistes issus de la diversité étaient cruellement absents de sa rédaction et, plus encore, de sa direction. D’ailleurs, et ce, histoire de rattraper cette terrible boulette, que ne fait-il pas le grand ménage chez BFM TV, son nouvel employeur, en cédant la place à des représentants des minorités visibles ? Soit, pour lui, l’occasion rêvée de démontrer que les médias sont susceptibles de laver blanc plus blanc que blanc. On attend.
(*) « Pour se faire mettre, il est vrai qu’on n’a pas encore trouvé mieux », me glisse un gilet jaune de mes proches amis. Excusez la trivialité du propos, mais il s’agit d’un ancien militaire. Il lui sera donc beaucoup pardonné.
http://www.bvoltaire.fr/gilets-jaunes-et-immigration-le-mea-culpa-de-christophe-barbier/
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Et les millions d’euros de subventions aux syndicats, qu’en pensent les Gilets Jaunes ?
Encore une promesse de Macron non tenue ! Souvenez-vous, le président de la république avait promis de réformer le financement des syndicats. Il devait instaurer le “chèque syndical” permettant “à chaque salarié d’apporter au syndicat de son choix des ressources financées par l’employeur”.
Au lieu de cela, ce sont encore et toujours de plantureuses subventions de l’Etat (et donc de tous les contribuables) qui sont versées aux syndicats. Et ce alors que le taux français de syndicalisation est de 8,79% dans le secteur national et associatif et de 19,8% dans le secteur non marchand comme dans le secteur public.
L’« Association de gestion du fonds paritaire national » créée en 2014 pour « financer leurs missions de dialogue social » fait savoir qu’elle a distribué en 2017 la bagatelle de 123,2 millions d’euros(122,8 millions d’euros en 2016).
Citons la répartition parmi les plus grands bénéficiaires :
. CGT : 18,9 millions d’euros
. CFDT : 18,6 millions d’euros
. FO : 14,9 millions d’euros
. CFE-CGC : 12,6 millions d’euros
. CFTC : 12,6 millions d’euros
. Unsa : 3 millions d’euros
. Solidaires : 2,6 millions d’euros
Et pour les autres partenaires sociaux :
. Medef : 12,3 millions d’euros
. CPME : 6,3 millions d’euros
. U2P (artisans, professions libérales) : 2,3 millions d’euros.
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Pour sortir de la crise de légitimité : donner la parole au peuple
Pour le sixième samedi, les gilets jaunes ont manifesté. Le pouvoir insiste sur la baisse du nombre des manifestants et sur leur radicalisation. Or, ce qui est remarquable, au contraire, c’est la permanence du phénomène malgré les mesures gouvernementales, la lassitude bien compréhensible des participants et l’approche de la trêve des confiseurs. Quant aux violences, elles demeurent marginales et limitées à des incidents de fin de journée montés en épingle.
Pourquoi un mouvement qui n’a réuni au maximum que quelques centaines de milliers de personnes dispersées sur l’ensemble du territoire et qui n’en mobilise plus que quelques milliers à Paris est-il parvenu à bouleverser la vie d’un grand pays comme la France ? D’abord, parce qu’il est représentatif d’un beaucoup plus grand nombre de Français qui le soutiennent ou éprouvent de la sympathie à son égard. Ensuite, parce qu’en face, c’est la légitimité du pouvoir qui est en cause. Le Président a raté l’incarnation de la fonction. Quoi qu’il fasse, désormais, quoi qu’il dise, ses gestes et ses paroles paraîtront faux. À l’exception d’un ou de deux, ses ministres ne font pas le poids. Leurs maladresses à répétition accroissent le doute. Quant à l’Assemblée, elle semble une anomalie sortie de nulle part, composée d’une majorité écrasante d’inconnus élus par hasard. Le pouvoir ne peut sortir de cette crise de légitimité qu’en donnant la parole au peuple. C’est ainsi que Georges Pompidou avait mis fin au chaos de 1968.
Certes, des élections européennes auront lieu au mois de mai prochain. Mais elles ne changeront rien au pouvoir institutionnel dans notre pays. L’oligarchie élyséenne songe même à faciliter l’existence d’une liste de « gilets jaunes » afin de réduire le résultat du Rassemblement national. C’est doublement absurde, parce que les gilets jaunes ne sont pas un mouvement politique animé par une doctrine mais un rassemblement protestataire composite. Qu’irait-il faire à Bruxelles, quand c’est Paris qu’il vise, et le microcosme arrogant qui y règne ? Même affaibli, le Rassemblement national sera, à court terme, l’opposition principale, avec pour corollaire d’être isolé, et donc battu au second tour par l’addition des autres, à la présidentielle comme aux législatives. On mesure, ici, l’impasse française qui exclut de la vie politique un quart des électeurs et donne le pouvoir à des gens qui sont désignés par défaut. C’est de ce piège démocratique qu’il faut sortir et le « grand débat national » n’est évidemment pas à la mesure du problème. Il va être conduit par une opportuniste passée du sarkozysme au centrisme « écolo » et recyclée, comme de juste, présidente de la Commission nationale du débat public, l’un de ces fromages de la République appelés « autorités administratives indépendantes » qui permettent d’employer les politiciens en fin de mandat et les énarques en quête de pantoufles. Il fera appel à des Français tirés au sort dont on imagine le poids qu’ils auront face aux « spécialistes ».
Ce débat portera sur quatre questions : transition écologique, fiscalité, organisation de l’État, démocratie-citoyenneté. La priorité donnée une nouvelle fois à l’alibi fiscal de l’écologie et l’élimination idéologique d’une cinquième question sur l’immigration soulignent, que la démocratie est verrouillée en France par les tabous et les obsessions de la caste contre laquelle, précisément, le pays se révolte. La consultation conduira-t-elle à une modification constitutionnelle et, donc, à un référendum introduisant, par exemple, le principe du « référendum d’initiative citoyenne » ? Ce serait un minimum, mais contre lequel l’oligarchie va se mobiliser avant et après le vote. Le RIC est une voie d’apaisement de la démocratie, s’il devient régulier en dehors de l’urgence. Le référendum qui l’instaurerait serait d’une nature bien différente : il pourrait comprendre plusieurs questions et conduire à un plébiscite pour ou contre le gouvernement. Est-ce le bon moyen de sortir de l’impasse ?
Il serait beaucoup plus légitime et efficace de poser directement la question de confiance au peuple, soit après une démission du Président – mais il ne faut pas rêver -, soit après la dissolution d’une Assemblée dont on voit bien qu’elle n’est plus représentative. Il restera alors aux oppositions à trouver la voie de l’union d’alternance. Des personnalités comme Nicolas Dupont-Aignan ou Jean-Frédéric Poisson, l’un venant des rangs gaullistes, l’autre du centrisme démocrate-chrétien, me paraissent de nature à jouer les traits d’union.
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Du référendum du prétendu populisme
Difficile de prévoir ce qui restera du mouvement des gilets jaunes. Au-delà des mécontentements quant au pouvoir d'achat, on entend donc souvent parler, à tort et à travers, d'une éventuelle Sixième république. S'agissant d'une plus grande place accordée à la pratique du référendum, idée centrale, qualifiée de populiste, et associée à un mouvement de gueux, on doit, certes, écarter les solutions creuses et illusoires. Le diable se nichant toujours dans les détails, on doit se garder des chemins conduisant à la tyrannie. Ils s'offriraient très vite à la naïveté des concepteurs. Par exemple, si l'on acceptait de faire voter un impôt par ceux qui ne le payeront pas.
La question essentielle tournera, aussi, autour de la taille du pays, de sa nature centralisée ou fédérale, et, au bout du compte du nombre des pétitionnaires.
Dans l'heureuse et courageuse principauté du Liechtenstein 1 000 signatures de citoyens, récoltées en 30 jours, suffisent à la mise en place d'une votation.
En Suisse il en faut 100 000, rassemblées en moins de 18 mois. L'acceptation d'un projet requiert alors la double majorité des votes du peuple et des cantons.
En Italie, il faut que la proposition soit soutenue par 500 000 électeurs.
En France, une réforme avortée a été mise place par Sarkozy en 2008. On appelle cela, parfois, de manière arbitraire, référendum d’initiative partagée : à l'article 11 de la Constitution de 1958, ont été ajoutés les alinéas 3 à 6 : "un référendum (…) peut être organisé à l'initiative d'un cinquième des membres du Parlement, soutenue par un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales".
Autrement dit, pour fonctionner, un tel dispositif requiert à peu près 10 fois plus de signataires qu'en Italie, adossés, pour bien border le mécanisme, à plus de 185 parlementaires sur les 348 sénateurs et 577 députés.
Il faut également que la proposition "porte sur un objet mentionné au premier alinéa"soit "sur l'organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale de la nation et aux services publics qui y concourent, ou tendant à autoriser la ratification d'un traité qui, sans être contraire à la Constitution, aurait des incidences sur le fonctionnement des institutions." Ouf.
Depuis 10 ans qu'il existe, sur le papier, un tel mécanisme n’a jamais été mis en œuvre.
Les partisans d'une démocratie plus honnête et plus directe semblent donc fondés à réclamer, tout simplement, l'allègement des conditions du processus. On pourrait dès lors s'aligner sur l'Italie, pays de taille et de culture comparables.
Ceci ne saurait être conçu comme une attaque "populiste" contre le pouvoir du peuple, encore moins contre les libertés, mais au contraire comme une réponse au caractère décadentiel de notre régime politique dans lequel les Français ne se reconnaissent plus.
Dans notre pays, en effet, les appareils des partis ont repris, de longue date, le dessus au sein de la représentation nationale. À partir de 1988, et des lois qui s'étalèrent jusqu'en 1995, le financement de la vie politique, loin d'être assainie, s'est trouvé parfaitement perverti. Les trésoreries sont alimentées par des mécanismes de subvention et des apparences hypocrites de contrôle financier.
S’il existait une véritable force d’opposition, à moins courte vue, on pourrait entendre d’autres propositions. On se préoccuperait de rétablir une authentique démocratie représentative. On se souviendrait que depuis le XIIIe siècle en Angleterre, et en France à partir de la Grande Ordonnance votée par les États Généraux de 1355, le bon sens impose un principe fondamental : l’impossibilité d’une taxation sans représentation des contribuables. Ceci fut accepté pendant tout l’Ancien Régime, et provoqua même le fin de la monarchie absolue, quand Louis XVI crut devoir[1] recourir aux États en 1789.
Aujourd’hui la démocratie représentative se voit entravée, bafouée, autant dans son appellation démocratique que dans sa légitimité représentative.
Ce régime théoriquement encore parlementaire est parvenu à un abaissement du pouvoir législatif que même les chambres du Consulat, de l'Empire ou des Cent jours n'ont pas subi. Et le dernier refuge sénatorial se bat, pied à pied, le dos au mur, défendant les lambris du palais du Luxembourg.
Pendant ce temps une part substantielle de l'opinion publique se berce d'un goût certain pour la tyrannie[2] et trouve tout à fait logique de penser le rôle du chef de l'État en termes de "pouvoir suprême". On peut employer cette expression dans le cas d'un émule de Basam Dandu, éphémère empereur du Tibet[3]. On ne l'entendait pas entre 1958 et 1969, date du départ de ce général dont le costume constitutionnel avait été si religieusement taillé sur mesures dans l'atelier de Michel Debré et de René Capitant.
JG Malliarakis
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Apostilles
[1] Paradoxe historique rarement évoqué : on dit que la royauté française était alors surendettée, alors que l'Angleterre, après la guerre d'Indépendance américaine l'était encore plus.
[2] cf. article de votre serviteur publié dans "L'Incorrect" n°15 de décembre 2018, disponible dans tous les bons kiosques.
[3] cf. Le Secret de l'Espadon tome Ier.:)Lien permanent Catégories : actualité, élections, France et politique française, social 0 commentaire -
Fraude à la Sécurité sociale : 14 milliards par an
Une nouvelle fois, le lièvre est levé : selon les derniers chiffres, le total des arnaques à la Sécurité sociale atteindrait 14 milliards d’euros par an et concernerait 1,8 million de numéros de Sécurité sociale attribués sur la base de faux documents. C’est ce que vient d’affirmer Charles Prats, magistrat spécialiste de la fraude ayant travaillé au ministère des Finances sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
Depuis fin 2011, la fraude a été découverte et la supercherie identifiée et signalée. Pour empêcher cette fraude, une loi a été votée. En vain. Le décret d’application n’a jamais été appliqué. Conséquence : un grand nombre de « pros » de l’escroquerie continuent de percevoir indûment les prestations de Sécurité sociale et d’allocations familiales.
Comment ça marche ? La combine est simple : cartes Vitale – volées ? – dans un premier temps falsifiées (parfois de simples photocopies suffisent) puis passant de main en main permettent aux fraudeurs de percevoir un joli pactole tous les mois. Certains se font même enregistrer en créant plusieurs numéros de Sécurité sociale sous plusieurs identités. Le tout sans contrôle efficace de l’organisme concerné. D’où une situation surréaliste et une gabegie sans nom. Pour preuve, depuis 2012, seuls 550 dossiers frauduleux sur 1,8 million ont été traités. Pendant ce temps, les vrais assurés remplissent, eux, la cagnotte et voient leurs remboursements de soins et de médicaments fondre comme neige au soleil. Pour Marine Le Pen, le scandale est énorme : « 1,8 million de numéros de Sécurité sociale, c’est un chiffre colossal ! […] Un pillage frauduleux dont le gouvernement est complice ! »
A qui profite le crime ? Sans aucun doute plus subtils qu’un Gilles Le Gendre et profitant du laxisme ambiant, la plupart des profiteurs, aidés en cela par des réseaux que l’on peut qualifier de mafieux et qui connaissent la clé pour entrer dans le système de protection sociale, sont issus de l’immigration-invasion : chaque année, 400 000 personnes nées à l’étranger intégreraient la Sécurité sociale ! Des profiteurs, nés à l’étranger et aux familles souvent… très nombreuses, qui connaissent souvent mieux que le simple Gaulois toutes les ficelles d’obtention d’aides et de remboursements.
A l’heure où les Gilets jaunes manifestent dans les rues et sur les ronds-points contre la pression fiscale, à l’heure où les retraités voient leurs pensions amputées, Charles Prats estime que « si on coupe ce robinet, c’est de l’argent économisé immédiatement » qui rentrerait dans les caisses (vides) de l’Etat.
Réagissant à ces chiffres, la sénatrice Nathalie Goulet, membre du groupe Union centriste et secrétaire à la commission des Finances, a indiqué qu’elle venait de faire voter un amendement demandant au gouvernement de rendre un rapport dans les six mois sur cette situation bien connue de tous.
Pierre Malpouge
Article paru dans Présent daté du 21 décembre 2018