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social - Page 415

  • L’AF et la question sociale

    Maurras a toujours affirmé que la question sociale, le problème posé par la destruction des corps intermédiaires au profit de la bourgeoisie et au détriment du peuple par la révolution de 1789, était avant tout une question politique.

    Le prolétariat a été séparé du corps national au XIXème siècle parce que les prolétaires ne possédant plus rien, même pas leur propre force de travail, étaient livrés par l’exploitation capitaliste à toutes les tentations révolutionnaires et internationalistes. L’AF, à la suite de la Maison de France (le comte de Chambord dès 1865 dans sa « Lettre aux ouvriers »), à la suite également des catholiques sociaux et de certains positivistes, a affirmé très tôt la nécessité de réintégrer le prolétariat à la nation.

    Le programme de l’AF en la matière est également lié aux grandes articulations du discours maurrassien que sont la décentralisation et la monarchie : les corporations qu’il s’agit de créer formant des « républiques professionnelles » s’administrant elles-mêmes (assistance, retraites, formation professionnelle) face à un État rendu à ses fonctions régaliennes par la restauration.

    Du côté de la stratégie, après une tentative audacieuse, avant 1914, de rapprochement avec le syndicalisme (quand celui-ci n’était pas encore inféodé aux partis politiques du système), l’AF s’est tournée ensuite, dans les années 20, vers la mise en place d’expériences corporatistes en lançant plusieurs confédérations mixtes (associant employés et patrons) comme le CIPF et l’UCF. [....]

    Stéphane BLANCHONNET

    La suite sur A rebours

    Article paru sur a-rebours.fr et dans L’AF2000

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?L-AF-et-la-question-sociale

  • Les charges sociales n’existent pas !

    Nous sommes à la fin de l'année 2015.
    Et depuis des décennies, j'entends des hommes politiques de gauche comme de droite, des journalistes de toutes opinions, des économistes de toutes obédiences, mâcher à chaque interview qu'ils accordent, avec onctuosité, le vocable de “ charges sociales ” : « Il y a trop de charges sociales, il faut baisser les charges sociales, il faut exonérer de charges sociales, etc. »
    J'ai l'étrange et terrible impression que ces doctes personnes ne connaissent pas le sens de la première lettre du premier mot de ce vocable. Il est vrai que la plupart n'ont jamais mis les pieds dans une véritable entreprise et que la majorité n'en ont jamais créée. Ils ne savent donc pas ce qu'est de remplir un bordereau Urssaf et d'y agrafer le chèque qui vous plombe une trésorerie. Demander aux hommes politiques d'expliquer ce que sont les charges sociales, dans le concret, c'est un peu comme si vous demandiez à la sortie de la messe aux fidèles la signification du Kyrie Eleison. Tous savent le chanter, mais sans doute pas plus d'un sur mille serait capable de traduire et s'explique cette prière.
    Ces gens qui prétendent nous gouverner et influencer notre opinion parlent de charges sociales comme si c'était un morceau de jambon dans lequel on pourrait tailler du gras selon les aléas de l'économie. Et surtout il semble fort qu'aucun d'entre eux, jamais, n'a cherché à savoir à quoi pouvaient bien correspondre ces fameuses charges sociales, et quelle mystérieuse entité se cachait dessous… Car s'ils l'avaient fait, voilà bien longtemps qu'on aurait changé de vocabulaire et que notre pays se porterait mieux.
    Refluons une centaine d'années en arrière et imaginons la tête d'un honnête laboureur auquel un homme en noir aurait annoncé tout de go : « À partir de maintenant tu vas payer des charges sociales sur ton revenu ». Le mot “charge” lui aurait rappelé le contenu d'une charrette, pour l'adjectif “social” il aurait fait la grimace, quant à l'assemblage des deux termes, notre homme de la terre aurait soulevé son béret pour se gratter longtemps l'occiput. Et puis, au moment où l'homme en noir lui aurait susurré qu'en fait on allait lui enlever, pour son bonheur bien sûr, la moitié de son revenu, le laboureur aurait empoigné son tromblon et chevrotiné sans pitié l'escroc.
    Dans le même registre, tentez d'expliquer aujourd'hui à un Américain que vous allez lui soustraire la moitié de son gain en “cotisations sociales” et apprenez à courir plus vite qu'il ne tire… Car il a le droit de tirer sur un voleur, lui…
    Revenons à aujourd'hui et, si vous le voulez bien, décortiquons en choses compréhensibles ce que sont réellement les charges sociales. Il s'agit tout simplement d'assurances obligatoires mises en place après la dernière guerre, et prélevées sur le salaire pour les salariés et sur le bénéfice pour les indépendants. Une assurance contre la maladie, une assurance contre la vieillesse, une assurance contre la perte d'emploi, une assurance contre la perte de revenu en cas de maternité, une pseudo-assurance pour se payer un éventuel temps de formation, une seconde assurance complémentaire contre la vieillesse car la première n'est pas suffisante, une assurance contre le veuvage, une assurance garantie des salaires si l'entreprise disparaît, et tout récemment une assurance mutualiste obligatoire car la première assurance contre la maladie n'est pas suffisante, etc. Dans ce monde dangereux, voyez-vous, il est important d'être bien assuré contre tout ! Ne manque plus qu'une assurance contre la famine et des magasins d'Etat chargés de nous fournir à manger… Ça ressemble furieusement au paradis soviétique tout ça…
    Bien évidemment, on n'a jamais demandé leur avis aux gens qui allaient devoir payer ces assurances toute leur vie. Ils n'auraient pas compris, les pauvres. Il importe en effet que le prolétariat laborieux soit guidé par la lumière fulgurante des camarades cadres… On a seulement demandé, à chaque réforme, l'avis des “partenaires sociaux” (encore l'adjectif “social”, décidément…), qui ont applaudi à tout rompre, d'autant que c'est à eux qu'on a confié les clés des organismes chargés de gérer les milliards de ces fameuses charges… Quand la soupe est bonne, on ne va pas cracher dedans…
    Bien évidemment (bis), ce qui devait arriver arriva : quand on donne un capital à faire fructifier à un incompétent, il le gaspille. Et il demande encore plus de sous pour boucher le trou qu'il a creusé. On est à 250 milliards d'euros de pertes cumulées rien que pour l'assurance-maladie… Brillante gestion…
    Bien évidemment (ter), il est totalement inacceptable de critiquer quoi que ce soit dans le système, sous peine de passer pour un individu réactionnaire et antisocial. Depuis un amendement de l'automne 2014 proposé par une brouettée de députés socialement corrects, c'est même devenu un délit passible de 15.000 € d'amende et six mois de prison.
    Bien évidemment (quater), il devient de facto impossible de modifier ou de réformer, puisqu'on touche alors à un “acquit social” conquis de haute lutte ou imposé par un quelconque gouvernement progressiste (“progressiste”, pour celui qui paie, ça signifie progresser dans le pourcentage de taxes). Inutile de discuter avec un syndicaliste : il vous répondra que ce système est excellent et qu'il protège les salariés contre les aléas de la vie en obligeant les patrons à mettre la main à la poche. Il vous rajoutera sans doute un couplet sur le Conseil National de la Résistance. N'essayez pas de lui prouver que ledit système met ses enfants au chômage et ruine ses petits-enfants, il ne vous écoutera pas.
    Si vous demandez à un salarié lambda comment se passe d'un point de vue financier le transfert des charges sociales, il saura vous dire qu'on lui prélève des cotisations pour sa maladie et ses vieux jours, toujours trop à son goût. Il ajoutera dans la plupart des cas qu’heureusement le patron paye aussi sa part. Il n'imaginera pas une seconde qu'en réalité c'est à lui qu'on vole tout cet argent, qui normalement devrait aller dans sa poche. Et que si on le lui laissait, il en ferait bien meilleur usage que les guignols incapables qui le spolient dans le système actuel.
    Voilà comment, sous couvert d'une expression absconse, “charges sociales”, s'est mise lentement en place, entre 1945 et 2015, la plus monstrueuse escroquerie du siècle, la plus efficace machine à créer du chômage de masse, la plus belle mécanique à casser du pouvoir d'achat. Et curieusement, plus le terme demeure vague, plus il porte cette onctuosité sociale et protectrice, moins il devient possible d'en discuter sereinement. Et si toutefois, par le plus grand des hasards, on trouvait un jour dans un gouvernement un ministre qui ait quelques notions d'économie réelle, sa volonté de réforme serait immédiatement bloquée par les “partenaires sociaux” auxquels il ne manquerait pas de demander leur avis…
    C'est comme si, en 1945, les Alliés découvrant les camps de la mort avaient demandé aux SS de réorganiser le système concentrationnaire pour le rendre plus humain… Bien heureusement, ils ont procédé de la façon la plus logique et la plus simple qui soit : ils ont fusillé les SS et libéré les détenus.
    Sans aller jusqu'au peloton d'exécution, si on veut transformer aujourd'hui la France en pays efficace, la solution est simple, et de nombreux grands pays l'ont adoptée, qui nous dépassent désormais dans les classements internationaux : on raye du vocabulaire le terme de charges sociales, on supprime d'un trait de plume l'ensemble des organismes paraétatiques qui gèrent si mal le risque de maladie, de vieillesse et de chômage. On dissout l'Urssaf, la sinistre police politique qui terrorise les entreprises et les mène à la ruine, ainsi que Pôle-Emploi, qui n'a jamais créé d'emploi. On donne au salarié la totalité de son salaire, c'est-à-dire le net à payer + les cotisations salariales + les cotisations patronales, et on laisse au travailleur indépendant l'intégralité de son revenu. Ensuite chaque citoyen s'assure librement contre les risques qu'il souhaite couvrir auprès de la compagnie d'assurance de son choix. Dans les dictionnaires, on nomme tout ça d'un joli mot : la liberté... Pourquoi diable les Français se sont-ils laissé voler cette liberté pour laquelle ont combattu leurs ancêtres ?
    Quant aux hommes politiques, ils ont une peur bleue de toute réforme sur le sujet de la “Sécurité sociale”. Posez la question à l'immense majorité d'entre eux, et vous aurez toujours la même réponse, copiée-collée sur le trouillomètre : « La Sécurité sociale, à laquelle les Français sont très attachés… », le tout accompagné d'un sourire docte et mielleux. Ils y sont même tellement menottés, ces pauvres Français, qu'on leur interdit de la quitter…
    La Sécurité sociale est le dernier monopole d'état communiste encore en place. Elle fait très mal son boulot d'assureur, elle engendre la ruine et la misère des entreprises, elle crée un chômage massif, elle décourage le courage et l'initiative en spoliant la moitié de la richesse produite par tous les travailleurs de France, au nom d'une solidarité qui ne protège que les plus abrités des citoyens.
    Les charges sociales n'existent pas. Il n'y a pas de charges sociales. Il n'y a qu'une mafia qui vit sur le dos des travailleurs français et qui les ponctionne, chaque mois, de la moitié de leurs revenus. On ne négocie pas avec une mafia !
    Jacques Clouteau

    http://francelibre.tumblr.com/page/2#.VoeQ85PhDew

  • Invasion migratoire : ils préfèrent aider les autres avant les nôtres

    Faut-il être un immigré clandestin pour espérer trouver rapidement un logement en France ? Telle est la question que désormais, les Français sont en droit de se poser quand on assiste, médusés, à la multiplication des initiatives en faveur des "migrants".

    Faut-il être un immigré clandestin pour espérer trouver rapidement un logement en France ? Telle est la question que désormais, les Français sont en droit de se poser quand on assiste, médusés, à la multiplication des initiatives en faveur des "migrants". Subitement, il semble possible de débloquer des budgets et de trouver des lieux pour héberger des populations entières qui ont quitté leur pays pour venir s'installer chez nous. Comme par enchantement, le gouvernement trouve 1 000 € par place d'hébergement de clandestins. Mais où était cet argent pour loger les SDF qu'on laisse crever seuls et abandonnés dehors ? Aujourd'hui, il vaut surement mieux s'appeler Tarik que Bernard, venir de Syrie plutôt que de Clichy.
    En février dernier, la Fondation Abbé-Pierre avait pointé du doigt l'échec des politiques dans la lutte contre le mal-logement. La France peut ainsi s'enorgueillir de détenir un triste record avec 3,5 millions de personnes mal logées ! Comme le révélait une enquête parue dans Le Monde, "le 115, numéro d’urgence pour les sans-abri, a, lors de l’hiver 2013-2014, reçu 355 000 demandes d’hébergement mais ne dispose que de 140 000 places (...) Le droit au logement opposable, créé par la loi Boutin en 2007, a reconnu 147 000 personnes prioritaires mais 55 000 restent sans solution. Le nombre de demandeurs d’un logement social atteint 1,8 million, alors que seules 467 000 HLM sont attribuées chaque année, satisfaisant moins d’un quart des demandes." De son côté l'Armée du Salut, qui vient de fêter ses 150 ans d'existence, constate que la misère ne cesse de se développer. Quant à leurs centres d'accueil, ils sont tous pleins. Impossible donc de loger tous ceux qui viennent à leur rencontre pour demander de l'aide.
    On ne parvient donc pas à offrir un toit à tout le monde en France ? Qu'importe ! Malgré cette situation préoccupante, des fonctionnaires de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) préfèrent s'activer en Allemagne pour inciter des milliers de "réfugiés" à venir s'installer chez nous, dans le cadre du "plan d’urgence" décrété par François Hollande. Et pour mettre toutes les chances de leur côté, ils se sont même décidés à distribuer des prospectus en arabe... En France, l’association Singa a lancé l'initiative CALM (Comme A La Maison) avec un site web proposant à des familles d'héberger des clandestins pendant plusieurs mois. Une sorte de Airbnb pour "migrants" qui ne peut qu'inciter les candidats à l'exil à venir tenter leur chance en France. Le slogan est assez clair : "Vous avez une chambre libre dans votre appartement ? Hébergez un réfugié !". Et nos SDF qui dorment dans la rue ? Seraient-ils trop de souche pour intéresser ces militants associatifs ?
    Le gouvernement est également prêt à apporter un certain nombre d'aides aux communes qui acceptent de mettre en place des dispositifs d'hébergement pour les "réfugiés". Claude Huet, ancien SDF et responsable de l'association SOS Sans-abris, dresse aujourd'hui un constat amer : "Quand j'ai été reçu au ministère, j'avais demandé que chaque commune de France accueille un SDF. On m'a répondu que ce n'était pas possible !". Déjà en mai dernier, Claude Huet avait expliqué que les Français de souche semblaient être des citoyens de seconde zone dans leur propre pays : "Un centre d’hébergement d'urgence de 250 "lits" et seulement 3 FRANÇAIS. C'est de la préférence nationale ou étrangère ?".
    Quand les jeunes identitaires sont venus en aide aux SDF Français de souche, des voix se sont élevées pour dénoncer une "discrimination". Par contre, aider les autres avant les nôtres, c'est mieux car cela participe à l'accélération de l'invasion.
    Fabrice Robert
    ( tribune parue sur Boulevard voltaire).

    http://www.bloc-identitaire.com/actualite/3245/invasion-migratoire-ils-preferent-aider-autres-avant-notres

  • Anthropologie politique. Une société anti-humaine. Le lien professionnel

    Le lien professionnel constitue le troisième lien naturel de tout homme en ce sens que c'est par cette attache qu'il s'inscrit dans les structures économiques qui lui permettent d'assurer sa vie matérielle. Que l'homme mène une vie pastorale de subsistance, isolé dans une région de hauts plateaux, ou qu'il soit analyste financier dans un centre urbain majeur, qu'il soit médecin libéral, ou membre d'une chaîne de montage automobile, il est inscrit dans un tissu économique qui organise les rapports matériels de l'humanité.

    Cet enracinement dans le travail, non seulement est un besoin indispensable à la vie, mais c'est aussi une part de l'identité de l'homme. Il passe au travail la plus grande partie de sa vie, il y côtoie au moins la majorité des personnes de son quotidien, il y assume des missions qui constituent la reconnaissance sociale dont a besoin son équilibre psychologique. De même, ce travail lui permet de se positionner dans la société, mais aussi de disposer des fonds nécessaires à son quotidien ; et lorsque le salaire est digne, il y trouve également de quoi assurer son avenir, bon ou mauvais (achat d'une maison, ou traitement d'une maladie longue).

    Jusqu'au début du XIXe siècle, pour la plupart des hommes, le travail était indissociable de l'appartenance sociale, familiale et territoriale. Lorsqu'on était artisan, paysan ou commerçant dans une communauté villageoise, le métier faisait partie de la petite patrie qu'est le village et il s'insérait dans sa sociabilité relativement étroite. Le métier était le même toute la vie du travail. Dans les villes, le commerçant, l'artisan, l'ouvrier étaient membres de corporations, c'est-à-dire d'organisations professionnelles qui donnaient leurs règles au métier, en contrôlaient l'entrée ou la sortie de travailleurs, leur progression hiérarchique dans la profession, les règles de production et d'échange, mais aussi la mise en place de caisses de secours mutuel. Toute la vie professionnelle du travailleur était organisée par la corporation, donc. Les professions libres de toute tutelle étaient l'agriculture, tout à fait insérée en fait dans le tissu villageois ou la propriété seigneuriale, et la banque ultra-minoritaire. Là encore, on changeait peu de métier durant la vie.

    Ces conceptions économiques sont celles de l'Europe antique et médiévale, il serait insensé de vouloir les faire ressurgir telles quelles. En outre, leur rigidité était préjudiciable à la liberté d'entreprendre et celle de déplacement. Elles avaient cependant l'immense mérite de protéger le travailleur et de lui donner des repères sociaux, économiques et identitaires aisés.

    Depuis les révolutions politiques de la fin du XVIIIe siècle et la révolution industrielle du début du XIXe siècle, on a assisté à la désagrégation du tissu professionnel. Le travailleur est avant tout devenu un individu seul, dont les relations prioritaires sont celles entretenues avec son employeur ou son employé et non plus avec la communauté de travail du métier dans son ensemble. La fin des corporations et leur non remplacement pendant plusieurs décennies ont créé ce terrible isolement qui a brutalement fait s'effondrer les structures hiérarchiques des métiers, mais aussi les enracinements territoriaux et les logiques familiales qui s'étaient créées en leur sein. Si ce chamboulement a permis les enrichissements formidables de cette période, il a aussi donné naissance à un système d'exploitation industriel qui ne s'était jamais vu, à l'exception peut-être des esclaves agricoles deslatifundia romaines de l'antiquité…

    La reconstitution des syndicats professionnels s'est faite selon la logique d'isolement née au XIXe siècle. C'est-à-dire que ces syndicats ne sont plus par métiers, mais représentent les employés d'un côté, les cadres d'un autre, les employeurs dans un troisième camp et créent une opposition interne à la profession qui ne devrait pas avoir lieu, puisque le bien commun de ces trois groupes est justement l'entreprise ou le métier. Ces oppositions entretiennent le schéma d'exploitation individualiste né au XIXe siècle, préjudiciable au sens des hiérarchies mais aussi aux solidarités internes à la vie professionnelle. Rares sont les pays ou les métiers qui ont su passer outre cette division pour reconstituer d'authentiques ordres professionnels englobant tous leurs membres et les faisant dialoguer ensemble pour le bien du métier.

    A cette institutionnalisation de la lutte s'est ajoutée la volatilité professionnelle : un homme, si contrairement aux légendes actuellement répandues, restera toute sa vie dans le même secteur économique, changera plusieurs fois d'entreprise et parfois de lieu d'habitat à cause du changement d'emploi, augmentant son déracinement. Là encore, cette mobilité professionnelle touche différemment les milieux sociaux. Voulue souvent par les cadres supérieurs d'entreprises et s'inscrivant dans un schéma purement individualiste de progression de carrière, elle est subie le plus habituellement par les simples employés, ce qui augmente leur fragilité sociale, en la triplant du déracinement géographique et de l'instabilité familiale.

    Cette volatilité est sans doute inévitable dans l'état actuel de la vie économique, mais ses conséquences sont rendues désastreuses par l'absence de structures réellement protectrices au sein de la profession. En effet, un syndicat protège les intérêts catégoriels immédiats de son adhérent, mais il ne veille pas au bien commun de la profession toute hiérarchie professionnelle confondue, et donc il n'assure pas la réelle protection de long terme de son adhérent dans la négociation qui aurait pu permettre de lui conserver son emploi sous un régime différent, ou qui aurait pu le reclasser dans une autre entreprise du même métier et de la même commune, etc.

    En outre, cette opposition frontale des différents groupes professionnels, en entretenant la lutte stérile, a contribué à décrédibiliser les syndicats, jugés de moins en moins utiles et perdant donc leurs adhérents. C'est pourquoi le travailleur, aujourd'hui, est dans une situation de plus en plus individualiste et donc de plus en plus fragile pour les employés subalternes. Enfin, la protection sociale en pâtit, puisqu'elle est conçue dans cette logique d'opposition et de rapports de forces, qui fait que les indemnités ou le prélèvement des contributions sont le fruit de négociations nées de ces luttes et non pas de consensus professionnels. Il en ressort qu'elles sont défendues becs et ongles sans souplesse par les syndicats ou les électeurs, selon le régime de protection sociale en vigueur, au détriment de la nécessaire adaptabilité rapide face aux aléas de l'économie, bons ou mauvais. Cette rigidité est préjudiciable tant aux entreprises qu'aux travailleurs. Dans les régimes qui ont souhaité rompre avec cette logique, c'est l'individualisme qui a triomphé et non le consensus professionnel. En conséquence, de nouveau, les plus fragiles sont pénalisés.

    Rares sont les États du monde où le mutualisme professionnel organise vraiment la protection sociale, en général pour le plus grand bien tant de l'entreprise que du travailleur.

    En France, il existe une polarisation extrême du monde du travail entre l'hyper-individualisme et la crispation sur une protection sociale née de la lutte intra-professionnelle et non du consensus, les deux comportements se retrouvant le plus souvent dans les mêmes personnes ; en France donc, les structures professionnelles sont en rupture avec l'apport nécessaire du travail à l'homme, non pas seulement pour se nourrir, mais pour s'enraciner dans un lieu et un métier, pour développer une sociabilité professionnelle protectrice, points tous nécessaires à l'identité.

    A suivre….

    Gabriel Privat

    Du même auteur :

    -          Publié le jeudi 17 septembre 2015 : Anthropologie politique. Une société anti humaine. La Famille

    -          Publié le vendredi 16 octobre 2015 : Anthropologie politique. Une société anti humaine. L'enracinement territorial

    http://www.vexilla-galliae.fr/points-de-vue/editoriaux/1642-anthropologie-politique-une-societe-anti-humaine-le-lien-professionnel

  • Gérard Depardieu : "Les Restos du cœur sont une fumisterie"

    Gérard Depardieu n'a décidément pas sa langue dans sa poche. Dans une interview exclusive accordée à Nice-Matin et Var-Matin ce dimanche 20 décembre, l'interprète de Cyrano de Bergerac s'est de nouveau adonné à un réquisitoire contre l'état français. 
    Quand Nice-Matin l'interroge sur ce qu'il pense des actions menées par l'association créée par Coluche en 1985, sa réponse a le mérite d'être claire. « Moi, je déteste les Restos du cœur. Une fumisterie terrible. » Une fumisterie qui distribue chaque année environ 100 millions de repas chauds aux plus démunis… Mais l'impétueux précise : « Pas Les Restos, tant mieux que ça existe. Mais on a un peu honte. Pas pour les gens qui ont faim, mais pour l'État qui devrait s'en occuper. Honte pour ceux qui gouvernent. » 
    Son problème avec les politiques français, Gérard Depardieu ne l'a jamais caché. Cette fois, c'est leur malhonnêteté qu'il dénonce. « Tous ces hommes politiques sont grossiers. C'est grossier de vouloir faire le bien des autres quand on n'est pas honnête. Non, ça ne m'intéresse pas du tout. » 
    « Une espèce de concept idiot où la vie n'a pas d'intérêt » 
    Sa vision du monde n'en est pas moins sombre : « Notre société est bourrée de mensonges et d'informations diluées, rediluées et re-rediluées. Une espèce de concept idiot où la vie n'a pas d'intérêt. » 
    Mais si pour le comédien la société va mal : « Ce que je remarque aujourd'hui, c'est qu'il y a des gens qui sortent du bureau en costard-cravate et qui font les poubelles. À huit heures du soir, ils sont là, à récupérer une orange au Carrefour Market. C'est hallucinant la vie moderne. » Lui n'a pas changé : « En fait, on est pareil que lorsqu'on sort de l'école, sauf qu'on gagne un peu plus d'argent et qu'on est mal foutu. » C'est vrai qu'il n'a pas changé. Gérard Depardieu qui ne critique pas à tout va ne serait plus Gérard Depardieu... 
    Innocent, la nouvelle biographie de Gérard Depardieu est sortie en librairie le 18 novembre dernier.

  • 31ème tournée de solidarité populaire !

    On ne lâche rien sur le front de la guerre sociale ! Les militants de la Dissidence Française étaient une nouvelle fois mobilisés il y a quelques jours à Paris pour apporter vivres et réconfort aux Français de la rue, toujours plus nombreux sur les trottoirs de la capitale. Voici quelques photos prises à l’occasion de cette opération durant laquelle nos militants distribuèrent des sandwiches et boissons chaudes aux SDF dans le secteur de Saint-Lazare.

    separateur

    VISUEL-DF-SOLIDARITE-POPULAIRE

     

    http://la-dissidence.org/2015/12/19/31eme-tournee-de-solidarite-populaire/

  • L'ingénierie sociale : modéliser les comportements pour mieux les conditionner

    La politique, en tant qu'ingénierie sociale, gestion des masses humaines, réduction de l'incertitude du comportement des populations, s'appuie donc tout d'abord sur une phase descriptive, constituée de travaux de modélisation de ces comportements populaires afin d'en définir les structures générales et les constantes. Ces travaux de modélisation mettent à jour les programmes, routines, conditionnements psychiques et algorithmes comportements auxquels obéissent les groupes humains. L'informatique est l'outil idéal, par exemple dans le calcul complexe (probabiliste et stochastique) des mouvements de foule, qui sert à la gestion des risques dans les instances professionnelles d'hygiène et de sécurité(évacuation des bâtiments), mais aussi à la police et l'armée pour encadrer et prévenir toute manifestation qui risquerait de déstabiliser le pouvoir. De plus, le travail d'espionnage d'une population, dans l'optique de modéliser ce qu'elle pense et ainsi désamorcer les nouvelles tendances critiques, requiert un travail de surveillance, de renseignement, de collecte d'informations et de fichage considérablement facilité par les développements de l'informatique ubiquitaire, ou ambiante et diffuse dans l'environnement, telle que théorisée par Mark Weiser, ainsi que par les "systèmes experts" de croisement des bases de données électroniques locales, publiques et privées (interception des communications, paiements par cartes, etc.). Le recoupement de ces informations glanées sur les réseaux numériques permettant de calculer par profiling une estimation du taux de dangerosité qu'une population (ou un individu) représente pour le pouvoir, on comprend dès lors que l'informatisation de la société, pour y faire basculer le maximum d'éléments de la vie des populations, soit une priorité des politiques contemporaines. 
         Dans son ouvrage Surveillance globale, Eric Sadin nous dresse une liste presque exhaustive de ces nouvelles formes de pouvoir à vocation non plus punitive mais anticipatrice et dont l'emprise est strictement coextensive à celle de la sphère technologique. Aux États-Unis, dans la foulée du Patriot Act, sont apparus des programmes gouvernementaux de surveillance électronique tels que le Total Information Awareness et le Multistate Anti-Terrorism Information Exchange (MATRIX). Plus récemment, l'Union européenne s'est dotée, elle aussi, de programmes dont les objectifs consistent à centraliser pour la police la"détection automatique de comportement anormal et de menaces", que ce soit dans le cyberespace pour INDECT Project, ou dans la rue, au moyen des caméras de surveillance pour ADABTS (acronyme d'Automatic Detection of Abnormal Behaviour and Threats in crowded Spaces).
         En France, le ministère de l’Éducation nationale se livre depuis quelques années à une scrutation des forums de discussion sur Internet, sous-traitée en 2008 par l'entreprise spécialisée en stratégies d'opinion i&e. L'appel d'offres pour 2009 comporte les missions suivantes : "Identifier les thèmes stratégiques (pérennes, prévisibles ou émergents). Identifier et analyser les sources stratégiques ou structurant l'opinion. Repérer les leaders d'opinion, les lanceurs d'alerte et analyser leur potentiel d'influence et leur capacité à se constituer en réseau. Décrypter les sources des débats et leurs modes de propagation. Repérer les informations signifiantes (en particulier les signaux faibles). Suivre les informations signifiantes dans le temps. Relever des indicateurs quantitatifs (volume des contributions, nombre de commentaires, audience, etc.). Rapprocher ces informations et les interpréter. Anticiper et évaluer les risques de contagion et de crise. Alerter et préconiser en conséquence. Les informations signifiantes pertinentes sont celles qui préfigurent un débat, un "risque opinion" potentiel, une crise ou tout temps fort à venir dans lesquels les ministères se trouveraient impliqués. (...) La veille sur Internet portera sur les sources stratégiques en ligne..."
         Les ministères de la Santé, de la Justice et de l'Intérieur ont également recours aux services d'entreprises offrant les mêmes prestations. Quant à la veille du paysage éditorial et au repérage des publications éventuellement subversives, elle est pointilleuse, comme l'ont appris à leurs dépens les camarades corréziens : "A cette même période, le criminologue Alain Bauer pianote un matin, comme à son habitude, sur le site internet de la Fnac et Amazon en quête des nouveautés en librairie lorsqu'il tombe par hasard sur L'Insurrection qui vient (Éditions La Fabrique). Le consultant en sécurité y voit la trace d'un "processus intellectuel qui ressemble extraordinairement aux origines d'Action directe" et, sans barguigner, achète d'un coup 40 exemplaires. Il en remettra un en mains propres au directeur général de la police nationale, Frédéric Péchenard, assorti d'une petite note. Rédigé par un "comité invisible", l'ouvrage est attribué par les policiers à Julien Coupat, qui fait figure de principal accusé dans l'affaire de Tarnac." 
         Parvenu à un stade de modélisation de la population comme suffisant, on peut alors passer à la deuxième phase, le travail d'ingénierie proprement dit, s'appuyant sur ces modèles découverts pour les reconfigurer dans le sens d'une standardisation accrue, et donc d'une meilleure prévisibilité des comportements. L'ingénierie politico-sociale consiste ni plus ni moins que dans un travail de programmation et de conditionnement des comportements, ou plutôt de reprogrammation et de reconditionnement, puisque l'on ne part jamais d'unetabula rasa, mais toujours d'une culture déjà donnée du groupe en question, avec des propres routines et conditionnements. Les sociétés humaines, en tant que systèmes d'information, peuvent ainsi être reconfigurées dans le sens d'une harmonisation, homogénéisation, standardisation des normes et des procédures, afin de conférer à celles et ceux qui les pilotent une meilleure vue d'ensemble et un meilleur contrôle, l'idéal étant de parvenir à fusionner la multitude des groupes humains hétérogènes dans un seul groupe global, un seul système d'information.Une administration centralisée et une gestion sécurisée : les architectes de la mondialisation ne poursuivent pas d'autres buts.
    Gouverner par le chaos

  • Hollande aime tellement les pauvres qu'il en fabrique

    L’Insee révèle, dans une étude publiée mercredi 23 décembre, que le taux de pauvreté a augmenté en 2014, passant de 14 % l’année précédente, à 14,2% des ménages français qui vivent donc avec des ressources ne dépassant pas 1 002 euros (60 % du revenu médian).

    La pauvreté touche 4 millions de ménages, familles monoparentales en tête, soit 9 millions de personnes. Elle s’explique essentiellement par le chômage et par la multiplication des périodes d’inactivité des travailleurs en contrat à durée déterminée ou en intérim.

    Michel Janva

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  • LES ORIGINES DU VRAI COMBAT SOCIAL :

     
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    « Si je fais suivre du qualificatif de « social » le nom du royalisme, ce n’est point que dans ma pensée, le royalisme ne l’ait pas toujours été ou qu’il puisse cesser de l’être, ou encore qu’il soit possible d’en concevoir un qui ne le soit pas ; mais je crois qu’il est des temps où il convient de souligner plus fortement que de coutume ce qui est, en somme, l’aspect le plus intéressant de notre monarchie traditionnelle.
    Eh bien ! j’estime, pour ma part, le moment venu de dire bien haut qu’il n’y a de sociaux véritables que les royalistes. »

    Firmin BacconnierABC du royalisme social – 1909