social - Page 415
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Les corps intermédiaires - François de Carennac
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Nuire debout : "nous n’apportons pas la paix"
L'économiste Frédéric Lordon intervient (assis) à Nuit debout :
"Nous voilà sommés d’être inclusifs, violence du capital et violence identitaire raciste, violence dont Finkielkraut est peut-être le propagateur le plus notoire". "Ces médias nous demandent d’accueillir Finkielkraut et bien non ! Pas d’animation citoyenne all inclusive comme le voudraient Laurent Joffrin et Najat Vallaud Belkacem !" "Nous ne sommes pas ici pour être amis avec tout le monde, et nous n’apportons pas la paix, nous n’avons aucun projet d’unanimité démocratique".
"S’il n’y a plus d’alternative dans le cadre, il y a toujours possibilité de refaire le cadre. C’est de la politique, pas du revendicatif. On chasse les gardiens du cadre".
"Il faut mettre des grains de sable partout" : "C’est débouler dans une réunion d’Anne Hidalgo, c’est débouler dans la conférence d’une association d’étudiants à l’ESCP qui invite Florian Philippot". "C’est faire dérailler le cours normal des choses, les harceler, leur ôter toute tranquillité !"
"La nuit debout, la grève générale, la république sociale, c’est loin".
Le but est indiqué ici : leur faire peur.
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Pierre-Joseph Proudhon : un portrait politique (entretien avec Thibault Isabel)
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Nuire debout : une doctrine militante dénommée « le spontanéisme », qui puise ses sources dans le gauchisme et l’anarchisme
Alors que de nouvelles violences ont émaillé le rassemblement de Nuire Debout cette nuit à Paris (1 voiture de police incendiée, affrontements et 12 interpellations - le régime est bien complaisant), Joël Hautebert analyse pour L'Homme nouveau :
"[...] ne nous y trompons pas, les méthodes que nous voyons appliquées en ce moment place de la République et ailleurs ont été précédemment conceptualisées. Elles s’inspirent d’une tradition militante identifiée. Autant dire qu’elles n’ont rien de spontané dans leur naissance et leur conduite. Il s’agit d’une véritable doctrine militante effectivement dénommée « le spontanéisme », appliquée par exemple par les altermondialistes, qui puise ses sources dans le gauchisme et l’anarchisme. Les ouvrages publiés sur ce sujet abondent. Citons à titre d’exemples celui de Sébastien Porte et de Cyril Cavalié (Un nouvel art de militer, Éditions Alternatives, 2009), celui de Xavier Renou (Petit manuel de désobéissance civile : à l’usage de ceux qui veulent vraiment changer le monde, Syllepse, 2009), celui de Laurent Jeanneau et Sébastien Lernould, (Les nouveaux militants, Les petits matins, 2008) ainsi que de nombreux sites Internet (voir par exemple ici ou là). On y trouve toute la panoplie lexicale et idéologique du parfait activiste (spontanéité, horizontalité, subversion, transgression, désobéissance civile, non-violence, mobilité, mouvement insaisissable, etc.) et la signification déconstructiviste des gestes, des postures etc. (voir surtout le livre de Xavier Renou).
De nouvelles méthodes
L’ouvrage de Sébastien Porte et Cyril Cavalié (Un nouvel art de militer) explique avec une grande clarté l’évolution des méthodes de la gauche révolutionnaire. Les grèves, les grandes manifestations, l’engagement dans les syndicats et le parti ne constituent plus l’archétype du militantisme. Ces moyens classiques d’agir sont devenus routiniers et comportent tout compte fait des défauts intrinsèques du strict point de vue idéologique. De nouvelles méthodes permettent de s’adapter aux évolutions techniques et sociales ainsi et surtout qu’aux mutations internes à la gauche marxiste.
En quoi consistent ces mutations ? Pendant des décennies le militantisme dominant visait la conquête du pouvoir politique (le grand soir !), permettant ainsi la transformation de la société par la loi en vue de la réalisation ultérieure du communisme. L’action révolutionnaire était donc finalisée. En marge de ce modèle dominant, le « gauchisme » refusait toute idée de prise du pouvoir, au nom du rejet pur et simple de ce dernier. L’anarchisme s’est toujours caractérisé par la condamnation radicale de l’autorité. Le modèle militant classique s’est progressivement étiolé depuis mai 68, avec une forte accélération consécutive à la disparition du monde soviétique. Le modèle anarchiste, quant à lui, fut réadapté aux temps postmodernes. [...]
L’activisme révolutionnaire se définit dorénavant par la conjonction des luttes, entendue de manière purement horizontale, c’est-à-dire sans but politique dans le sens où il ne s’agit plus de prendre le pouvoir mais seulement de déconstruire toute forme d’autorité et de revendiquer la désobéissance civile, locution très à la mode, tout sauf idéologiquement neutre. Il n’est donc pas surprenant de percevoir une réelle cacophonie dans « Nuit debout », d’y constater une sorte de foire aux actions subversives, puisqu’il s’agit justement d’un conglomérat anarchique de luttes variées. [...]
Pourtant, il n’y a pas de cité sans autorité, c’est-à-dire sans principe directeur, au même titre qu’il n’y a pas de famille sans autorité parentale. Nier cette réalité première, fondamentale, c’est nier le politique, la cité, la nature même de l’homme animal politique. La condamnation radicale et nécessaire d’un gouvernement injuste, éventuellement d’un système politique et économique, ne justifie nullement le rejet du pouvoir politique en tant que tel, puisque c’est lui qu’il faut viser, fût-ce à très long terme. Toute action est une tension vers un but. C’est bien connu, ce qui est premier dans l’ordre de l’intention est dernier dans l’ordre de l’action. Notre engagement ici et maintenant s’enracine dans l’objectif final, le rétablissement de l’ordre en toutes choses et de l’autorité politique au service du bien commun. Sans cesse présent à l’esprit, cet objectif, même lointain, anime notre manière d’agir qui doit donner une idée de ce que nous sommes et de ce que nous souhaitons. Le chaos ne peut être un objectif politique."
Philippe Carhon
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«Nuit Debout, un mouvement sous perfusion médiatique»
"De nombreux médias rivalisent d’originalité en déversant aux Français, jour après jour, les mêmes « informations » sur la désormais fameuse « Nuit Debout ».
Ainsi, le journal Le Monde, dont l’enthousiasme ne faiblit pas depuis le début du mouvement, titrait le 6 avril : « L’histoire de Nuit Debout, un ovni politique ». On se demande en quoi Nuit Debout serait un ovni politique puisque, au dire même du Monde et de nombreux médias, le mouvement s’inspire clairement de son « grand frère » Les Indignés et autres mouvements similaires. Le sociologue Albert Ogien souligne d’ailleurs que« cette forme d’action politique (…) est devenue une forme reconnue, désormais utilisée comme la grève, la manifestation, le sit-in, l’émeute… »
La « spontanéité » et l’« éclectisme » caractériseraient aussi Nuit Debout, ce que dément pourtant l’existence d’un comité de pilotage et d’un comité organisateur – dénommé « convergence des luttes » – ou encore la commission « communication », dont l’efficacité n’est plus à démontrer !
Certes, officiellement le mouvement n’a pas de leader et refuse la récupération partisane. On note cependant que François Ruffin, initiateur du mouvement avec quelques autres, est publiquement intervenu plusieurs fois, depuis le 31 mars, pour faire revenir les (interminables) débats aux enjeux qui l’intéressent, le projet de loi travail et le capitalisme…
Mais surtout, bien loin de la diversité des opinions vantée ce jeudi 14 avril par Le Monde, l’idéologie du mouvement est une caricature de la bien-pensance actuelle : ainsi, aujourd’hui, comme hier et demain, se tient par exemple la commission « LGBT ». On peut d’ailleurs regretter que la volonté publiquement affichée des LGBT de faire de l’entrisme n’ait pas été dénoncée par le mouvement qui se dit pourtant farouchement indépendant !
Ladite commission LGBT ne réunit d’ailleurs que quelques personnes. Normal, puisque, contrairement à ce que pensent François Hollande et ses sbires, la LGBT est très loin de représenter l’ensemble des personnes homosexuelles en France, et encore plus loin pour ce qui est de porter les préoccupations réelles des Français !
Par ailleurs, Nuit Debout, dont plusieurs fondateurs sont des militants d’extrême-gauche, est soutenue par ATTAC et aidée par Droit au logement (DAL) et SUD… Quant aux revendications adoptées, elles vont du « salaire à vie » à la « destruction globale de l’économie capitaliste » en passant par une « meilleure reconnaissance de la communauté LGBT » (elle manque de reconnaissance !?) et le « plein emploi » (qui serait contre !?)…
Ce sont donc ces revendications, originales à souhait, qui passionnent nombre de médias ! De fait, certains journalistes rêvent encore du Grand soir, d’où leur publicité massive et permanente pour le mouvement et ce, en dépit des violences et saccages commis à plusieurs reprises.
Autant dire qu’au regard de l’intense mobilisation médiatique présente à son chevet, le mouvement est bien faiblard. Il y a même fort à parier qu’il ne doit sa survie qu’à la perfusion permanente apportée par les médias.
Pendant ce temps, Veilleurs et Sentinelles continuent de se rassembler partout en France, y compris place Vendôme, pour l’enfant et sa famille. La détermination, le calme et la responsabilité : voilà d’où vient la force du mouvement initié par La Manif Pour Tous. A cela s’ajoute la générosité : dans ce combat, nul ne défend ses propres intérêts, mais ceux des générations à venir. Si le mouvement social est devenu incontournable, c’est bien parce que le mariage homme-femme et la filiation père-mère-enfant sont le socle de la société. La famille, carrefour de la différence des sexes et de la différence des générations, mais aussi lieu d’accueil, d’éducation, de dignité et de solidarité, est irremplaçable !"
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html
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Loi Travail : le Medef prépare sa sortie
Le patron des patrons, Pierre Gattaz, a lancé hier un ultimatum. Si le texte n'est pas modifié, son organisation quittera les négociations sur l'assurance chômage.
Le fond de l'air est chaud. Après la CGT, le Medef passe à l'offensive ! Philippe Martinez et Pierre Gattaz épousent-ils désormais un même combat et un même ennemi : la loi Travail et le gouvernement ? L'exécutif ne l'écarte plus.
Mardi, la déflagration est venue, non pas de Marseille où se tient jusqu'à vendredi le 51e congrès de la CGT, mais de l'avenue Bosquet à Paris, au siège du Medef où le patron des patrons tenait sa conférence de presse mensuelle. « On dit stop ! » a tapé du poing sur la table un Gattaz au ton martial. Trois semaines et pas un jour de plus pour retricoter une énième version du texte de la loi Travail et « revenir à l'esprit du projet de loi El Khomri 1 », « la seule vraie version qui vaille ». Voilà ce que réclame le patron du Medef au gouvernement et aux députés qui examineront à partir du 3 mai le texte à l'Assemblée nationale.
Pour lui, le compte à rebours a commencé hier et qu'importe si la liste de ses demandes semble quasi impossible à honorer : le président du Medef réclame ni plus ni moins la suppression du compte personnel d'activité (CPA) cher à François Hollande et à la CFDT, la suppression de la surtaxation obligatoire des CDD, réclamée par les syndicats, et la suppression du mandatement pour les petites entreprises sans représentation du personnel voulu par la CFDT. Un conseil exécutif Medef aura lieu le lundi 9 mai, date du « point de rupture » fixé par Pierre Gattaz. A cette date, le patronat mettra sa menace à exécution : il claquera la porte des négociations en cours sur l'assurance chômage et réclamera haut et fort le retrait de la loi Travail. « Ce n'est pas un ultimatum. C'est juste, les gars, c'est comme ça ! » a tranché sans la moindre fioriture diplomatique Pierre Gattaz.
En apprenant la nouvelle, Matignon s'est empressé de faire connaître sa version des faits. Pas franchement surpris par la sortie théâtrale de Gattaz. Car loin de tomber de haut, l'entourage de Manuel Valls s'y attendait : « La question n'était pas de savoir si le Medef allait lâcher (NDLR : le projet de loi issu du compromis), mais quand il allait nous lâcher. Aujourd'hui, le clash est devenu plus que probable. » L'une des explications à ce coup de semonce de Gattaz est à chercher au sein même de la maison Medef. Parmi ses adhérents, la grogne n'a cessé de monter, surtout chez les petits patrons, où dès le 14 mars ces derniers ont fustigé un « projet de loi pour les entreprises du CAC 40 ».
« Refaire leur unité sur le dos du gouvernement, c'est surréaliste. On était parvenu à un compromis. Là, prendre en otage la négociation chômage, c'est tout simplement pathétique », fulmine un conseiller.
Et si le Medef voulait aussi jouer une tout autre carte à l'approche des élections ? C'est un des autres scénarios envisagés. « Il y a deux échéances qui se rapprochent, l'élection présidentielle de 2017 et la succession de Pierre Gattaz en 2018 », souffle Matignon. Des éléments de langage à relier sans doute avec cette déclaration de Pierre Gattaz hier : « Il n'est plus question aujourd'hui de continuer à faire semblant, à négocier dans une logique absurde de donnant-donnant, qui n'a mené depuis trente ans qu'à plus de complexité, de rigidité et de coûts pour les entreprises, et plus de chômage durablement élevé pour les concitoyens. » Une déclaration de guerre qui va compliquer la tâche du gouvernement pris à partie sur tous les fronts : jeunes, syndicats, gauche de la gauche, droite. Un dangereux cocktail réunissant toutes sortes d'opposants au projet de loi Travail. La preuve attendue, notamment par la CGT, pour démontrer que « le patronat a mené le gouvernement en bateau ».Catherine Gasté Le Parisien :: lien
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Journal du Mardi 19 Avril 2016 : Société / Nuit Debout : et après ?