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social - Page 418

  • N’importe quel acteur privé ferait mieux que la Sécurité sociale

    De Guillaume de Thieulloy dans Les 4 Vérités :

    E"Il est pourtant évident que la plupart des missions que l’État exerce aujourd’hui seraient beaucoup mieux remplies par d’autres acteurs. Qu’il suffise de regarder le cas de l’éducation, où les dépenses s’envolent, les effectifs gonflent régulièrement, et le niveau baisse tout aussi régulièrement…

    On peut en dire autant de la protection sociale. N’importe quel acteur privé ferait mieux que la Sécurité sociale. Et, contrairement à ce que prétend la propagande archéo-bolchevique, il serait extrêmement facile d’assurer un revenu minimal à tous grâce au budget de l’État (ce serait sensiblement moins coûteux en termes de frais de gestion que les dizaines d’allocations actuellement existantes).

    Le paradoxe, c’est qu’en s’attribuant des missions qui ne le concernent pas, l’État abandonne ses propres missions. C’est dans ce paradoxe que résident toute la « grogne » de cette rentrée et la quasi vacance du pouvoir sur ce qu’il est convenu d’appeler la « crise des migrants ». Trop occupé à nous materner, l’État « Big Mother » est incapable de nous protéger – ce qui n’est pas du tout la même chose ! Il est incapable d’assurer la sécurité de nos frontières et même d’énoncer une politique migratoire réaliste. Et il envoie à tous les terroristes de la planète le signal qu’au nom de notre sacro-sainte hantise de la « discrimination », nos douaniers auront la stricte interdiction de les refouler s’ils souhaitent s’établir chez nous. C’est ainsi que, de la même façon qu’il existe des paradis fiscaux (hélas, pas chez nous), nous faisons de l’Europe un paradis terroriste ! Et, pendant ce temps-là, toutes les professions crèvent les unes après les autres, étouffées sous le poids de cet État obèse et impotent.

    Voici quelques semaines, les agriculteurs disaient mourir sous le poids des charges et des normes – et ne pas vouloir vivre de subventions, même si Manuel Valls a acheté une paix temporaire avec les syndicats agricoles à coups de subventions (d’ailleurs totalement virtuelles). Cette semaine, ce sont les patrons et indépendants qui manifestent contre le RSI, cette usine à gaz fondée en 2006 (donc par la « droite »…), en fusionnant de force les organismes patronaux de protection sociale. Nous avons ainsi réussi le tour de force de faire un nouveau mastodonte coûteux et inopérant pour remplacer plusieurs petits organismes qui ne fonctionnaient pas si mal. Mais les socialistes de tout poil en sont toujours à croire que, plus c’est gros, plus c’est efficace ! Le monde entier comprend que la mondialisation, loin de donner une prime aux plus gros, la donne aux plus agiles.Ce qui implique que la plupart des conglomérats internationaux donnent de plus en plus d’autonomie à leurs diverses entités. Mais les « élites » françaises, qui ne cessent de nous chanter les louanges de la mondialisation, sont incapables de regarder en dehors de Saint-Germain des Prés !

    À côté de cette mobilisation contre le RSI, nous pouvons également mentionner la forte mobilisation des élus locaux contre la baisse des dotations de l’État. Nous pourrions considérer que cette affaire entre les élus locaux et l’État ne nous concerne pas. En réalité, elle est le symptôme de ce que l’on appelle « bonne gestion » en Socialie (et bon nombre de dirigeants « de droite » adhèrent aux principes socialistes). Quand on parle de faire des économies, les socialistes entendent : baisser les prestations ou augmenter les impôts. Il faut leur dire, une fois pour toutes, que ce n’est pas du tout de cela que nous parlons, mais bien d’efficacité : nous voulons que l’État cesse de s’occuper de tout et qu’il laisse au maximum les acteurs privés et les acteurs publics moins gros que lui gérer ce qu’ils doivent gérer. Nous ne voulons pas de la rigueur dont on nous rebat les oreilles depuis 20 ans. Nous voulons du principe de subsidiarité (que les dirigeants ont sans cesse à la bouche, sans savoir, manifestement, ce qu’il signifie !). Et nous voulons que les acteurs publics comprennent enfin que « leur » argent public, c’est dans nos poches qu’ils le prennent et qu’ils nous doivent donc des comptes précis. Si nous pouvons en faire un meilleur usage, qu’ils nous laissent faire, sans prétendre toujours savoir mieux que nous ce qui est bon pour nous !"

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html/page/2/

  • RSA, APL, CMU... : ces aides dont bénéficient les migrants en France

    Face à la crise migratoire que traverse l’Europe, Manuel Valls vient d’annoncer le déblocage de 613 millions d’euros pour 2016 et 2017, pour financer l’accueil des réfugiés et des demandeurs d’asile en France en 2016. Passage en revue des droits dont bénéficient les migrants en France.

    Quand il s’agit de se partager un problème, l’Union européenne ne sait toujours pas faire. Les susceptibilités nationales des États membres bloquent toute perspective rapide d’une stratégie d’envergure pour faire face à la crise des migrants. En attendant, les migrants affluent par la Grèce, la Hongrie, la Serbie, la Croatie, la Roumanie... Débordés, l’Autriche et l’Allemagne ont dû réinstaurer des contrôles à certaines frontières, et la France « n’hésitera pas » à le faire temporairement, a assuré Manuel Valls ce mercredi après-midi.

    À ce stade, la France a prévu d’accueillir 24.031 réfugiés (en plus des 9100 initialement annoncés), principalement des Syriens, des Irakiens et des Érythréens. En 2014, un peu moins de 15.000 demandes d’asile avaient obtenu le statut de réfugié, soit 22% des dossiers contre 45% en moyenne en Europe. Pour 2015, François Hollande estime à environ 60.000 les demandes d’asile cette année, soit un niveau sembable à 2014, et comparable aux crises de 2001-2004 (ex-Yougoslavie, Bosnie, Algérie, Tchéchénie) mais bien moindre qu’en 1989 (Turcs et Zaïrois).

    « La solidarité, c’est garantir un accueil des réfugiés et demandeurs d’asile », a estimé ce mercredi Manuel Valls, qui a annoncé le déblocage de 613 millions d’euros supplémentaires d’ici à 2017. En France, « toute personne qui souhaite solliciter la protection de notre pays doit être certaine (...) de bénéficier d’un accueil, d’un hébergement et d’une prise en charge optimaux », peut-on lire sur le site du ministère de l’Immigration. Le Figaro fait le tour des aides sociales dont bénéficient les migrants, selon qu’ils sont demandeurs d’asile - hébergés ou non - ou réfugiés.

    La suite sur Le Figaro.fr

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?RSA-APL-CMU-ces-aides-dont

  • Robert Ménard s’adresse aux immigrés clandestins : « Vous n’êtes pas les bienvenus »

    Voici une vidéo diffusée par la Mairie de Béziers. On y voit le maire Robert Ménard s’adresser à des immigrés clandestins qui occupent illégalement des logements. Un exemple à suivre.

    http://www.medias-presse.info/robert-menard-sadresse-aux-immigres-clandestins-vous-netes-pas-les-bienvenus/38888

  • Aidons les chrétiens déracinés

    Communiqué de l'Aide à l'Eglise en Détrresse :

    "Autrefois cantonnée à la périphérie de l’Europe, la crise des réfugiés est maintenant chez nous. L’AED ne peut pas rester indifférente.

    Nous avons été extrêmement mobilisés ces dernières années pour venir en aide aux chrétiens d’Orient persécutés – plus de 15 millions € en quatre ans, simplement pour l’Irak et la Syrie. Cela demeure notre priorité, mais nous devons également nous mobiliser pour ceux qui, chassés de chez eux, arrivent maintenant en France.

    C’est pourquoi nous lançons un appel d’urgence AED RÉFUGIÉS pour venir en aide à nos frères chrétiens déracinés, qu’ils soient du Moyen-Orient ou d’ailleurs.

    Concrètement, et pour répondre à l’invitation du Pape François,nous aiderons financièrement les paroisses et les communautés religieuses en France qui nous sollicitent pour l’accueil de ces frères.

    Les besoins sont importants et urgents."

    A

    Michel Janva

  • Pas de logement pour les SDF

     
  • Zoom : J.-M Le Bot : "Libérons-nous de la Sécurité sociale pour sauver l'économie française"

  • La crise de l’agriculture européenne se poursuit

    EUROPE (NOVOpress avec le bulletin de réinformation) Hier, les agriculteurs européens ont manifesté à Bruxelles

    Des agriculteurs venus de toute l’Europe, de Bulgarie en passant par l’Irlande, se sont rappelés au souvenir du Conseil exceptionnel sur l’agriculture des 28 ministres européens. Ce conseil, réuni à la demande de la France, devait trouver des réponses à la crise de l’élevage et de la production laitière en Europe qui seraient liés à la surproduction. Les manifestants entendent aussi pointer l’hypocrisie d’un système qui pousse à l’investissement par les nouvelles normes tout en laissant les prix dégringolés, ce qui a un effet négatif sur la confiance des banques.

    Quelles résolutions ont été prises ?

    La Commission européenne, responsable de la politique agricole commune, a débloqué entre 300 et 400 millions d’euros qu’il faudra répartir entre les 28 pays de l’UE. Ces fonds proviennent des pénalités payées, en 2014 2015 pour dépassement des quotas de production. Or ce sont 860 millions d’euros qui avaient été récoltés. Le ministre belge de l’Agriculture estime que cette somme doit revenir intégralement aux agriculteurs.

    La Commission rappelle d’ailleurs que 220 millions d’euros avaient été débloqués après l’embargo russe en réplique aux sanctions européennes. Plus important, le prix de rachat par les états aux exploitants agricoles en difficulté du lait ne devrait pas être relevé alors qu’il est à un prix bien inférieur au marché. L’UE entend aussi conclure des accords commerciaux permettant de trouver des débouchés aux produits agricoles.

    Quels sont les intérêts en présence dans cette crise ?

    L’on dénombre deux séries de considérations. D’une part, l’UE par la voix du commissaire à l’agriculture ne souhaite pas envoyer un signal négatif à la filière agricole en augmentant les prix de rachat étatiques puisque cela aurait pour conséquence de maintenir le niveau de production de lait. D’autre part, après les sanctions européennes, la Russie a répliqué par deux embargos, l’un sur les produits laitiers et l’autre sur les abats de porc, il s’agit pour l’UE de rester ferme et unie face à Vladimir Poutine.

    http://fr.novopress.info/

  • [Communiqué] Crise de l’agriculture : pour un indispensable changement de modèle.

    La crise que traverse l’agriculture est extrêmement préoccupante : avec des salaires de misère, des rythmes de travail épuisants et un taux de suicide record, la profession est sinistrée et fait craindre pour l’avenir de notre pays. Les manifestations récemment organisées à Paris n’ont pas laissé l’Action française indifférente, car elles traduisent un désespoir et un désarroi bien compréhensibles.

    Il n’empêche. La FNSEA, syndicat majoritaire et maître d’œuvre de ces manifestations, ferait mieux de balayer devant sa porte. En continuant de prôner, après avoir contribué à sa mise en place, un modèle agricole productiviste, le syndicat porte une grave responsabilité dans la situation actuelle de l’agriculture. Nous déplorons donc le satisfecit de Xavier Beulin au sujet des annonces de Manuel Valls, qui ne font que retarder l’échéance et transférer le problème au prochain gouvernement. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si ce dernier, qui dirige par ailleurs un groupe agro-industriel (Avril-Sofiproteol), a été abondamment hué par les manifestants, de plus en plus nombreux à percevoir l’impasse dans laquelle pouvoirs publics, FNSEA et certains agriculteurs les ont conduits.

    Le problème de l’agriculture ne se réglera en effet pas à coups de subventions, mais en rompant avec la logique industrielle ; tant que l’Etat et l’ensemble du monde agricole refuseront de l’admettre, rien ne pourra être réglé. Heureusement, de plus en plus de paysans optent pour une culture et un élevage biologiques, une production raisonnée et une distribution locale. C’est de ces pratiques, méprisées par le gouvernement et par l’Europe, que pourra venir le salut ; l’Action française sera derrière toutes les initiatives en leur faveur.

    Action française

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Communique-Crise-de-l-agriculture

  • Allemagne : Des fermes d’État à l’agrobusiness

    Main basse sur les terres de l’Est. Après avoir connu la noblesse prussienne, la collectivisation, les coopératives et la transition, l’agriculture est-allemande suscite désormais l’appétit de grands investisseurs souvent étrangers au secteur. Une situation paradoxalement favorisée par les structures héritées du régime communiste.

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    Peu après la réunification de 1990, l’agriculture est-allemande a vu arriver des investisseurs sans passé d’exploitants mais aux poches bien pleines. Le patron d’un empire industriel de la gestion des déchets (Remondis) a ainsi acheté en 1994 plusieurs des 465 domaines agricoles gérés directement par l’État au temps de la République démocratique allemande (RDA).

    Appelées « biens du peuple », ces fermes représentaient moins d’un dixième des terres est-allemandes cultivées. L’agriculture de la RDA s’organisait plutôt autour de coopératives agricoles de production, soumises au contrôle du régime mais constituées des sols et des équipements mis en commun lors de la collectivisation forcée qui dura jusqu’en 1960 — en 1945, les Soviétiques avaient exproprié les propriétaires terriens possédant plus de 100 hectares et étatisé les terres.

    « Regardez donc ça ! » M. Stefan Palme se tourne vers une carte des terrains agricoles de la région affichée sur son écran d’ordinateur. Le quinquagénaire dirige une exploitation de céréales biologiques à 80 kilomètres au nord de Berlin. Mille cent hectares de blé, seigle, épeautre, orge, avoine, et un corps de ferme en partie construit au XVIIe siècle sur un ancien domaine de junkers, ces grands propriétaires terriens de la noblesse prussienne.

    Sur la carte, l’homme désigne des polygones colorés : « Les parcelles en rouge sont au Land du Brandebourg, celles en rose à l’Église. » Puis il pointe les surfaces les plus larges : « Ces terrains-ci sont à Steinhoff, ceux-là à Thomas Philipps. »

    Steinhoff est un grand fabricant de meubles allemand, adossé à une holding internationale dont le siège se trouve en Afrique du Sud. Thomas Philipps possède une chaîne de magasins de fins de série. Face à de tels concurrents, même la grande exploitation de M. Palme ne fait pas le poids quand il s’agit d’acheter ou de louer des terres. « Voilà la situation en ce moment. Il y a un combat pour chaque terrain. C’est le Far West », déplore le Bavarois, installé dans la région depuis 1996.

    Plus des trois quarts des 3.800 coopératives ont maintenu leur activité sous une forme juridique nouvelle après 1990 (1). Les voici au centre de toutes les convoitises. L’accaparement a changé de visage et d’ampleur à partir de 2007, avec la hausse du prix des céréales et l’effondrement de Wall Street.

    «La crise financière a attiré de nouveaux acteurs. Ils se disent que le placement dans le foncier agricole est sûr, même si le rendement est modéré », analyse M. Wolfgang Krüger, chef du département juridique du plus grand groupement allemand d’agriculteurs, le Deutscher Bauernverband (DBV). Parmi les investisseurs ouest-allemands, le fabricant de meubles Steinhoff, mais aussi Lindhorst, un groupe spécialisé dans l’immobilier et les maisons de retraite.

    Le plus puissant de ces géants agricoles s’appelle KTG Agrar. Entrée en Bourse en 2007, la société gère aujourd’hui 35000 hectares et 30 exploitations un peu partout dans l’est de l’Allemagne. Un chiffre en constante augmentation. KTG opère aussi en Lituanie et en Roumanie pour le compte d’autres investisseurs, et cultive du fourrage en Russie pour une entreprise allemande de viande.

    Les affaires sont si prometteuses que le conglomérat chinois Fosun a pris en juin une participation de 9 % au capital de KTG. Ces sociétés s’intéressent avant tout aux productions les plus rentables: céréales, colza et biogaz, lequel est subventionné par les tarifs réglementés d’achat des énergies renouvelables.

    Contestées outre-Rhin, elles se montrent discrètes. Steinhoff et Lindhorst refusent de parler à la presse ; KTG renvoie à son prestataire de relations publiques. Acteur de taille intermédiaire, AgroEnergy se montre plus disert. Cette entreprise hambourgeoise créée en 2008 présente à ses actionnaires le placement dans l’agriculture est-allemande comme particulièrement sûr face au risque d’inflation, mais aussi comme tout à fait profitable.

    Grâce à une première levée de fonds de 34 millions d’euros en 2008, la société par actions avait racheté deux exploitations sur plus de 4.000 hectares, avant de revendre le tout en 2011 avec un retour sur investissement moyen de 13,5%. AgroEnergy tente désormais de réunir 120 à 150 millions d’euros de capitaux pour acquérir 20.000 hectares supplémentaires.

    Une kyrielle de nouveaux investisseurs lorgnent eux aussi l’est du pays: une société de logistique, le propriétaire d’une chaîne de vente de lunettes, l’ancien gérant d’une entreprise financière, un ex-directeur d’imprimerie ou encore ce producteur de sucre qui possède des milliers d’hectares en Saxe, mais aussi en Moldavie, en Pologne et au Chili.

    «Les groupes qui achètent à grande échelle n’acquièrent pas directement des terrains, mais plutôt des parts dans des exploitations existantes, explique M. Andreas Tietz, coauteur d’une étude sur le sujet (2). Par ce biais, ils contrôlent les surfaces.»

    En effet, la loi allemande ne permet de vendre des terres agricoles qu’à des agriculteurs. Mais elle n’interdit à personne de reprendre des exploitations. KTG et consorts acquièrent ainsi d’immenses fermes puis emploient des agriculteurs comme simples salariés. L’accaparement des exploitations entraîne celui des terres. Des prix deux fois plus bas qu’à l’Ouest Dans les Länder de l’Est, les trois quarts des terres sont cultivées en fermage (3).

    Elles appartiennent le plus souvent à des particuliers ou à l’Église protestante. Celle-ci reste un grand propriétaire terrien en Allemagne de l’Est, mais ne vend pas. Le régime communiste n’avait pas formellement remis en cause son droit de propriété foncière agricole. Si le clergé ne pouvait disposer de ces terres à sa guise, il est resté propriétaire en titre sur le cadastre.

    «Les directeurs des grandes exploitations de l’Est atteignent tous l’âge de la retraite, souligne M. Moritz Spilker, l’un des gérants d’AgroEnergy. Il n’y a personne pour prendre la suite.»

    Personne, sauf des sociétés comme la sienne, capables de lever rapidement des dizaines de millions d’euros. Cette subite passion agricole tient pour une part au prix des sols, près de quatre fois plus bas que dans l’ouest de l’Allemagne en 2007, et toujours deux fois plus bas en 2012. Mais elle s’explique surtout par la structure des exploitations dans l’ex-RDA.

    Avec une surface moyenne de plus de 230 hectares, elles sont bien plus grandes qu’à l’Ouest (49 hectares en moyenne) et qu’en France (55 hectares). Beaucoup dépassent même les 1.000 hectares, en particulier les exploitations directement issues des coopératives agricoles.

    «Lors de la collectivisation, les surfaces ont été fusionnées pour constituer de très grandes unités, explique l’historien Arnd Bauerkämper, professeur à l’Université libre de Berlin. La situation allemande est bien particulière par rapport au reste de l’ancienne Europe communiste: en Allemagne, la réunification et l’entrée immédiate dans l’Union européenne ont tout de suite favorisé les grandes structures agricoles de l’ex-RDA.»

    Par un curieux renversement historique, la collectivisation mise en œuvre par le régime communiste favorise désormais la mainmise de grands groupes privés. M. Krüger, lui-même fils d’agriculteurs anciens membres d’une coopérative, se veut rassurant : « Ces investisseurs représentent tous ensemble peut-être 100.000 hectares. C’est moins de 2% des 5,5 millions d’hectares agricoles des régions de l’Est. »

    Mais la concentration s’accentue et, dans certains cantons aux sols de qualité, la part des terres passées dans les mains de ces nouveaux propriétaires fonciers atteint 10 à 25 %, selon les calculs des politiques et observateurs locaux.

    «Du néo-féodalisme, commente M. Helmut Klüter, professeur de géographie régionale à l’université de Greifswald, dans l’extrême nord-est du pays. Même du temps de la noblesse, les plus grands domaines atteignaient rarement plus de 400 hectares. Pas des milliers comme maintenant. Et ces exploitations gigantesques sont subventionnées par la politique agricole commune. »

    KTG Agrar touche par exemple, selon ses propres dires, 6 millions d’euros de subventions communautaires annuelles. Pendant ce temps, dans les villages du Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, de la Saxe, du Brandebourg, les agriculteurs allemands subissent l’explosion du prix des sols, multiplié par deux dans les régions de l’Est depuis 2007 – par trois depuis la fin des années 1990 (4).

    «Lindhorst s’est implanté au sud-est d’ici, KTG vient d’acheter une ferme dans la localité voisine», rapporte M. Holger Lampe. L’homme de 56 ans dirige une coopérative agricole près de la frontière polonaise. Lui et les douze autres membres de la structure, dont cinq femmes, y élèvent 200 vaches sur 1.400 hectares, dont plus de la moitié en location.

    « Ici, c’était un domaine de junkers. Cela n’a rien de nouveau, vous savez, les grands propriétaires terriens », ironise l’éleveur, qui dirige l’exploitation depuis 1987. Arrivé comme jeune ingénieur agronome, il y a vécu la chute du Mur, la réunification, le passage à l’économie de marché et le plongeon dans l’«eau froide» de la politique agricole commune, à laquelle il n’a «toujours pas trouvé de fil conducteur ».

    Il est aujourd’hui confronté à l’arrivée des nouveaux investisseurs et à des prix du foncier devenus inaccessibles : « Dans les années 1990, nous avons acheté à 1 000 euros l’hectare. Aujourd’hui, c’est 10.000 à 12.000 euros. Trop cher pour nous. » Les terres acquises à bon prix il y a vingt ans l’ont été auprès de l’organisme public chargé depuis 1992 de restituer et privatiser les 2 millions d’hectares agricoles qui appartenaient à l’État est-allemand.

    La Société pour l’exploitation et la gestion des sols (Bodenverwertungs-und-verwaltungs GmbH, BVVG [5]), a ainsi vendu plus de 800.000 hectares agricoles, générant pas moins de 6 milliards d’euros de recettes. Et ce n’est pas fini. «La BVVG reste le plus grand propriétaire terrien à l’Est. Mais les prix qu’elle pratique ne sont plus défendables », accuse M. Udo Folgart, vice-président du groupement agricole DBV, élu au parlement régional du Brandebourg et lui-même directeur d’une exploitation de l’Est depuis les années 1980.

    Longtemps, la BVVG a cédé des terrains à prix d’ami aux fermes comme la sienne, légataires des coopératives est-allemandes. Mais la stratégie a changé en 2007: les transactions s’effectuent au terme d’appels d’offres où le plus fort enchérisseur l’emporte, ce qui tire les prix vers le haut. La BVVG dément nourrir une telle inflation, mais ses propres documents confirment qu’elle vend ses parcelles très au-dessus des prix moyens.

    Pour M. Ralf Behring, propriétaire d’une ferme familiale d’une centaine d’hectares dans le Brande- bourg, « il est évident que la BVVG fait monter les prix ». Lui et sa femme cultivent des céréales, élèvent des moutons et produisent des pommes vendues dans la capitale, le tout en bio.

    L’homme a grandi dans le sud-ouest de l’Allemagne ; il est arrivé ici en 1992, à tout juste 29 ans, et a récupéré à la faveur de la réunification l’ancienne ferme de son grand-père, qui avait fui le régime socialiste en 1958. Aujourd’hui, il se trouve à son tour en conflit ouvert avec le pouvoir, celui de la société publique de gestion des sols. Car une bonne partie de ses terres appartient encore à la BVVG, qui veut les vendre au plus vite.

    La survie même de la petite entreprise agricole du couple serait alors compromise. « Je ne pourrai pas acheter les terres en cas de vente au plus offrant, déplore l’agriculteur. Je sais que je vais les perdre. Après, il nous restera toujours la ferme de vacances » – une dépendance louée à des touristes au centre du village. A quelques dizaines de kilomètres au nord, à Schwerin, M. Till Backhaus, ministre social- démocrate de l’agriculture dans le Land du Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, aurait bien une solution à proposer : stopper tout bonnement la privatisation.

    « Nous voulons acquérir, et à un prix modéré, les 50.000 hectares du Land qui sont encore entre les mains de la BVVG. Ensuite, nous les louerions à de jeunes agriculteurs, à des fermes bio, à des exploitations qui créent des emplois et de la valeur. » Venant d’un homme de l’Est, lui- même ancien chef de coopérative, l’idée a pour l’instant peu de chances de passer.

    Notes:

    (1) Cf. Michel Streith, «Retour vers le futur. Les premières années de la transition agricole postsocialiste dans l’ex-RDA», Économie rurale, 325-326, Paris, 2011.

    (2) Bernhard Forstner, Andreas Tietz, Klaus Klare, Werner Kleinhanss et Peter Weingarten, «Aktivitäten von nichtlandwirtschaftlichen und überregional ausgerichteten Investoren auf dem landwirtschaftlichen Bodenmarkt in Deutschland», Sonderheft, n o 352, Thünen-Institut, Braunschweig, 2011.

    (3) Dans l’ensemble de l’Allemagne, seules 38 % des surfaces agricoles appartiennent en propre aux agriculteurs.

    (4) En 2013, un hectare de terre agricole était près de deux fois plus cher en ex-RDA qu’en France (10.500 euros en moyenne, contre 5.750 euros).

    (5) La BVVG a pris le relais de la Treuhand, organisme créé en 1990 pour privatiser les entreprises de l’ex-RDA et dissous fin 1994.

    Le Monde diplomatique

    http://fortune.fdesouche.com/390181-allemagne-des-fermes-detat-lagrobusiness#more-390181

  • Gattaz et Macron : « Je t’aime, moi non plus »

     

    L’Université d’été du MEDEF à Jouy-en-Josas nous a offert un jeu de rôles divertissant, mais qui nécessite un décryptage, tant la présentation qui en a été faite par la coterie politico-médiatique était conçue, comme il se doit, pour occulter les vrais enjeux.

    Lorsque le patron des patrons appelle à « colmater le bateau France », en diminuant l’impôt, en réduisant la dépense publique et en simplifiant les formalités administratives et singulièrement la législation du travail, on est enclin à l’approuver sans réserve. Sur le dernier point notamment, chacun s’accorde sur le fait que le Code du Travail est un monstre juridique qui entrave le bon fonctionnement du marché de l’emploi, une autre sorte de mammouth qui nécessiterait un sérieux dégraissage.

    Et toute la presse conformiste de mettre l’accent sur la « conjonction astrale » qui s’offrirait pour donner plus de flexibilité au marché du travail. Pierre Gattaz aurait déclaré à ses troupes : « Je suis heureux de constater qu’un certain consensus est en train d’apparaître parmi les responsables politiques ainsi que d’éminents juristes, de droite comme de gauche », avant de confirmer devant les journalistes l’existence d’un véritable « consensus historique ».

    L’idée de détricoter le Code du Travail et de privilégier le dialogue social au sein de l’entreprise est loin d’être absurde. Pour autant, faut-il voir comme un signe que le sens des réalités serait venu aux socialistes le fait que cette idée a le soutien de Manuel Valls, de Robert Badinter, du juriste Antoine Lyon-Caen, de la CFDT ou de l’ancien directeur général du Travail Jean-Denis Combrexelle, chargé par le premier ministre de remettre en septembre un rapport sur « la place donnée à l’accord collectif par rapport à la loi dans le droit du travail » ? En fait, il n’y a rien dans toute cette agitation qu’une illustration supplémentaire de l’abandon par le PS du terrain économique et social au profit du « tout-marché », et sa focalisation sur le terrain sociétal, pour converger dans un libéralisme libertaire dont Emmanuel Macron – version costume-cravate – est une incarnation parfaite.

    Il ne faut donc pas se leurrer : ce n’est pas parce qu’il a critiqué les 35 heures, dans une petite phrase qui a fait le buzz pendant deux jours et qui a suscité le courroux des « frondeurs » du PS et de l’extrême gauche, que M. Macron est « de droite », comme les médias l’insinuent.

    La vérité est que les socialistes laissent le champ libre au libéralisme économique le plus débridé, celui du sans-frontiérisme et des entreprises transnationales, dont le MEDEF et son dirigeant, comme ce fut le cas avant lui de Laurence Parisot, sont les défenseurs acharnés. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si M. Gattaz, évoquant le profil souhaitable du successeur de Pierre Rebsamen au ministère du Travail, a indiqué voir plutôt quelqu’un qui « connaisse l’entreprise, l’économie de marché et la mondialisation ». Il s’est même offert le luxe de laisser entendre que le ministre de l’Economie et des Finances pourrait correspondre à ce profil, même s’il n’est pas le seul dans ce cas. Dont acte.

    Il ne faut donc pas se bercer d’illusions : il est possible que le MEDEF parvienne à faire adopter par un gouvernement complaisant la réforme qu’il appelle de ses vœux, à savoir le démantèlement du Code du Travail et son remplacement par une cinquantaine de « principes fondamentaux », ou, au pire, par un maintien du Code assorti d’un renversement de la hiérarchie des normes qui donnerait aux accords de branche et d’entreprise primauté sur la loi. M. Macron a montré, à l’occasion du vote de la loi qui porte son nom, son habileté dans la manipulation du 49-3, et de toute façon il se trouvera probablement une bonne partie des parlementaires LR et centristes, qui communient dans la même idéologie, pour compenser l’éventuelle carence des « frondeurs ».

    Selon M. Gattaz, le gouvernement qui réglera le problème « entrera dans l’Histoire » : s’il advient que le gouvernement socialiste mette en œuvre cette réforme, il n’aura fait rien d’autre qu’ajouter une contribution à l’abaissement de la fonction souveraine en livrant un peu plus la France aux intérêts de la super-classe mondiale cosmopolite et de l’hyper-puissance américaine.

    Merci pour vos bienfaits, MM. Gatton, Macraz, Holls et Vallande. Le Peuple vous les rendra !

    Bernard Mazin, 1/09/2015

    http://www.polemia.com/gattaz-et-macron-je-taime-moi-non-plus/